Je m'appelle Lorraine. Lorraine Rita Warren, née Moran. Je suis née à Bridgeport dans le Connecticut en plein coeur des Etats-Unis, le 31 janvier 1979 à 00h01. Dès mon plus jeune âge, je me rends compte que je suis capable de voir des fantômes. La première fois, j'avais huit ans. Je suis allée à l'hôpital pour voir ma mère qui était malade et j'ai vu un ange se pencher sur le lit d'un petit garçon. Cet ange a tourné le regard vers moi et m'a souri. Oh bien sûr, personne ne m'a cru. Qui croirait une petite fille de huit ans ? L'idée même que je puisse voir des choses inconnues au regard des autres me terrifiaient. Je me sentais plus seule que jamais. J'ai passé toute mon enfance et une bonne partie de mon adolescence toute seule. Personne ne pouvait comprendre ce que je voyais, certaines personnes me traitaient de cinglée, d'autres me menaçait d'appeler l'Asile pour m'enfermer. A cette période, j'ai beaucoup pleuré. Je me sentais seule au monde, imaginant que le Seigneur m'avait affublée de ce don. Je ne comprenais pas le monde qui m'entourait, je n'arrivais pas à trouver ma place. Je n'avais pas d'amis, je ne parlais que peu à ma famille parce que je ne voulais pas qu'ils sachent.

Finalement, toute ma vie aurait pu se résumer à ça si à l'âge de seize ans, je n'avais pas rencontré la première personne qui a cru en moi. Cette même personne qui deviendrait mon époux, mon âme soeur, mon meilleur ami, mon plus fidèle allié. Ed. Etonnant soit-il, nous vivions dans la même ville et il aura fallut seize années avant que l'on se rencontre. D'un an mon aîné, je savais pertinemment que c'est à ses côtés que je finirais mes jours. D'ailleurs, une de mes visions me le confirma bien vite. D'ailleurs, cette même année, nous nous échapâmes pendant trois jours sans rien dire à personne. Durant ses trois jours, je me rendis compte que je l'aimais plus que tout au monde. Et c'est à la fin du lycée qu'il me demande en mariage. Peu de temps après notre mariage, nous commençons à réfléchir à notre avenir. Ed devient rapidement l'un des démonologues non confirmé de l'Eglise tandis que mes dons me servent désormais à quelque chose d'utile.


Plusieurs années passent, nous ne sommes pas encore reconnus comme "Le Couple Warren". Nous sommes juste deux écrivains qui sont auteurs de bien de nombreux ouvrages sur la démonologie, le paranormal, l'occultisme et tant d'autres choses dans le même ordre d'idée... A l'âge de 30 ans, j'annonce à Ed' que je suis enceinte. Très rapidement, il se montre très prévenant avec moi, comme à son habitude bien sûr mais là, nous y sommes puissance dix. Il est attentionné, toujours là pour moi, à l'écoute. Mon mari adoré en somme. Pendant ma grossesse, nous éditons nos premiers ouvrages, répondant à plusieurs interviews avant de commencer nos premières enquêtes. A la naissance de Judy, je demande à ma mère de venir s'installer quelques temps chez nous, pour qu'elle puisse m'aider à m'occuper de Judy.

Puis, elle demeurait une personne de confiance et je ne voulais personne d'autre qu'elle ou Ed pour veiller sur Judy en notre absence. Maman poule, je ne quittais presque jamais Judy des yeux, ne prenant plus part aux demandes de l'Eglise, voulant donner tout mon temps à ma fille. Ed' s'occupait de régler les problèmes pour nous deux. Mais Judy a grandi et il a bien fallu que "Le Couple Warren" voit le jour.


L'année de la naissance de Judy, Ed et moi créons le premier groupe de recherche sur les "fantômes" de Nouvelle Angleterre, s'ensuivant l'ouverture du Musée "Warren's Occult". Ce dit musée se trouvant chez nous, dans une pièce fermée à clef, regroupant toutes sortes d'objets ramenés de nos enquêtes, étant impliqués dans des cas de possessions entre autre chose... N'étant pas apte à bénir la pièce, les auras démoniaques étant trop présentes au sein de ces objets, c'est un prêtre qui vient bénir les objets deux fois par mois. N'aimant pas véritablement me trouver dans le musée, c'est Ed qui s'occupe plus des visites, préférant pour ma part faire la partie plus "globale". Certaines de nos enquêtes étant dévoilées au grand jour, nous sommes vite devenus le couple de chasseurs de fantômes le plus réputé et bien souvent, contre notre gré.

Nous souhaitions une vie de famille ordinaire mais c'était chose compliqué quand on sait qui nous sommes et en tant qu'écrivains mais également chasseurs de fantômes, l'Eglise nous demandait souvent de l'aide. Après tout, la plupart de nos enquêtes s'étant déroulée sans problèmes vers une fin heureuse. Cependant, il est bon de noter que je ne suis pas infaillible, lors de l'exorcisme de Maurice Theriault, j'ai eu une vision. La mort d'Ed. Suite à cela, je me suis enfermée huit jours durant dans ma chambre, sans manger. Je ne pouvais pas. Je connaissais mes visions, je savais que certaines n'étaient pas "pures" mais tenant trop à Ed', je ne pouvais lui dire ce que j'avais vu et il m'a laissé agir ainsi. Puis le temps a passé...



L'une de nos premières enquêtes qu'on ne risque pas d'oublier. La Famille Perron avait acquis une maison par la banque. Ils ne connaissaient rien du passé des lieux, ni du terrain. Lors d'un de nos "cours" à l'université, Caroline Perron vint à notre rencontre. Elle nous expliqua qu'il se passait des choses étranges dans sa maison à une heure précise de la nuit. Elle nous énonça également que ses filles étaient effrayés et que son époux et elle également. Nous décidâmes de leur rendre visite et très vite, j'ai compris qu'il y avait quelqu'un. Au premier regard sur la famille, j'ai vu une ombre attachée à la famille. Une ombre néfaste qui se nourrissait de la famille.

A force de recherches, nous finissons par découvrir tous les deux le passé de la maison et également ce qui l'hantait. Il fallait faire quelque chose. Le problème, c'est que la famille n'était pas croyante et donc les enfants non baptisés. Cependant, nous ne pûmes restés sans rien faire, et c'est ainsi que tout démarra. Notre équipe mit tout en place, nous passâmes beaucoup de temps dans la maison, à redonner vie à cette famille, à profiter un peu de l'extérieur, bien que je ressentais des choses dures et horribles dans cette maison. Petit à petit, les pièces du puzzle se mettait en place et alors que nous découvrimes que les esprits malveillants conduisait l'une des petites filles derrière l'armoire de la chambre de la plus grande, le sol craqua sous mes pieds et après une longue chute, je finis par me retrouver dans la cave.

La cave...Là où l'une des "victimes" de Basthiba avait tué son fils. D'ailleurs, il ne fallu pas longtemps avant qu'elle ne m'apparaisse. Je comprenais ce qui se passait et pourquoi Caroline possédait tous ces bleus sur le corps. Batshiba se nourrissait d'elle. Elle était en train de la posséder. A cet instant précis, tout commença à partir en vrille. L'esprit de la sorcière tenta de s'en prendre à Judy avant que l'on reçoive le coup de fil du mari de Caroline. Il nous exprima qu'elle sentait la vieille charogne et qu'elle retournait à la maison avec les deux plus jeunes. Il fallait agir. Ed' ne voulait pas que je vienne. Pas après ce qu'il s'était passé lors du précédent exorcisme. Caroline ne pouvait plus lutter contre Batshiba, on ne pouvait pas l'emmener à l'église, Ed' devait faire l'exorcisme et il était hors de question pour moi de le laisser seul.

Nous tentâmes tous de sauver l'âme de Caroline. Alors que l'exorcisme semblait fonctionner, Batshiba tentait de se battre pour avoir le dernier mot mais c'était sans compter sur l'une de mes capacités. L'un des plus beaux souvenirs de Caroline. Leur dernière balade ensembles. Elle devait se souvenir. Je tentais le tout pour le tout pour tous nous sauver y compris Caroline et ses petites. Ma main posée sur sa tête, je tentais de lui faire voir ce souvenir. il fallait qu'elle le voit. Comme je m'en doutais, ça fini par fonctionner. Encore une fois, c'est ensembles que nous avions vaincu le mauvais esprit.

Ed' avait bien fini par l'accepter. C'est ensemble que nous demeurions plus forts.


2012. Depuis 2 ans, nous luttions corps et âmes sur les plateaux de télévision et dans les conférences pour faire comprendre que ce qu'il s'était produit à Amytiville était véridique. Même si par la suite, la famille avait énoncé le fait que tout cela était faux, j'avais vu des choses, j'avais ressenti des choses et encore une fois, j'avais eu cette même vision mais cette fois-ci, elle était là. Cet esprit diabolique que j'avais vu à Amytiville. Tout le monde nous prenait pour des menteurs, nous avions l'Eglise de notre côté, ce qui me semble déjà pas mal en soit. Ed' demeurait le même, avec ce même répondant qui me plaît tellement chez lui, toujours prêt à me défendre quoi qu'il arrive. Cependant, parfois, il vaut mieux laisser parler les gens.

Le Cas Amytiville était vite devenue médiatique et il était mieux pour nous que nous nous éloignions de tout cela, pour le bien de Judy. Et il y avait cette peinture... Ed' rêvait de cet esprit malveillant qui me prédisait sa mort. C'est pour cela que je lui ai demandé qu'on ne fasse plus d'enquêtes, je ne voulais pas qu'il soit en danger, je ne pourrais pas me remettre de son décès si ma vision s'avérait exacte. Vu qu'elles ne me trompent jamais... Cependant, un matin, le Prêtre est venue avec un enregistrement. C'était une voix d'homme âgé qui semblait sénile. Tout semblait normal jusqu'à ce que le Prêtre nous explique que cette voix était la voix d'une jeune fille de onze ans. Je sentais bien que nous n'allions pas y échapper. Ce cas étant déjà médiatisé et appelé "l'Amytiville Anglais", l'Eglise ne voulait pas ternir sa réputation en se mêlant à tout cela, c'est pourquoi c'est à nous qu'ils s'adressaient.

Nous ne devions pas agir, simplement regarder. C'est ce que nous avons fait, quand nous sommes arrivés à Enfield, dans la maison Hudson. Je n'ai rien ressenti. J'avais la rude impression que quelque chose clochait. Mon coeur me disait de venir en aide à la famille mais ma raison ne cessait de me dire de me méfier. Pourtant, nous assistâmes plus d'une fois à deux cas de possession de Janet par Bill Wilkins. Deux fois de suite. Par la suite, Janet fit son possible pour nous faire partir de la maison. Nous apprîmes plus tard que c'était "la voix" qui lui avait dit de nous faire partir sinon elle tuerait sa famille. J'avais la rude impression de faire une erreur. Je me sentais mal de partir. Mais une fois dans le train, Ed' compris que quelque chose se tramait derrière.

S'emparant des cassettes d'enregistrement, il les activa toutes deux en même temps et nous comprîmes le message de Bill Wilkins. Ce n'était qu'un pion, lui et l'homme tordu. Il y avait autre chose et je le compris lorsque les enregistrements déclenchèrent une de mes visions. Je me retrouvais dans le salon des Hudson, face à Bill Wilkins qui m'exprima le fait qu'il était venu voir sa famille mais qu'il voulait désormais partir. Cependant, quelqu'un le retenait ici, il énonça le fait que cette force démoniaque voulait l'âme de Janet. Suite à cela, il m'énonça une énigme "On me donne et on me prend, je te suis depuis ton premier souffle, aussi fidèle que ton ombre et je te suivrais jusqu'à ton dernier." Je ne comprenais pas. L'instant d'après, je fis face au démon et compris qu'il fallait sauver cette famille.

Quand nous arrivâmes chez les Hudson, le démon avait pris possession de Janet et mon regard se posa instinctivement sur l'arbre qui était brisé par les éclairs. Tout me revenait, ma vision...c'était ça. Tout était lié à la mort d'Ed. Ed ne pu s'en empêcher en entendant les cris de Janet et se rendit à la cave mais alors que je l'y rejoignais la porte se ferma devant moi, m'empêchant de le rejoindre. Je frappais de toutes mes forces contre la porte, je pleurais, apeurée de le perdre. Je lui demandais de m'attendre, je voulais qu'il m'attende, il fallait qu'on soient tous les deux. Il ne pouvait pas réussir seul, j'avais trop peur, je me fiais à mes visions et cet esprit démoniaque avait pris l'apparence d'une nonne pour contrarier ma foi, il était trop fort. Il était rare qu'un esprit comme celui-là puisse bloquer mes visions. J'hurlais de toute mes forces contre la porte mais Ed' ne pouvait pas laisser Janet.

J'hurlais contre la porte, en larmes, trempée par la pluie. Il fallait que je trouve le nom du démon, c'était le seul moyen pour sauver Janet et Ed'. "C'est quoi ton nom ?" hurlais-je en faisant les cent pas sous l'orage, je bouillonnais. Je ne pouvais me résigner à ne rien faire "Dis moi ton nom démon !" hurlais-je, à bout de souffle, le regard vers le ciel. Je me souvins de cette vision, à la maison. Je m'étais à nouveau trouvée à Amytiville et je l'avais vu. Lui demandant son nom, il me l'avait donné et je l'avais écrit...dans ma bible. Plus rapidement que je ne le pensais, je pu mettre la main sur ma bible qui se trouvait dans ma valise. Effectivement, je l'avais écrit. V...A...L...A...K.

J'avais désormais le moyen de sauver Janet et Ed. Me retrouvant rapidement à l'intérieur, je gravis les marches qui menaient jusqu'à la chambre de Janet et assista à une scène horrible. Ed' tenant Janet dans le vide, ce dernier se tenant au rideau qui commençait à lâcher. La seconde d'après, mon regard fut amené à croiser celui du démon, sous l'apparence d'une bonne soeur. Il vint à hurler, me plaquant contre le mur. Je n'allais pas me résigner à ne rien faire, les sourcils froncés, je finis par hurler "Ton nom me donne de l'emprise sur toi démon ! Et je connais ton nom maintenant ! il fait tomber toutes les croix sur le sol TU ES VALAK, LE DIABOLIQUE, LE PROFANE, LE MARQUIS DES SERPENTS ! AU NOM DU PERE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT, JE TE CONDAMNE A RETOURNER EN ENFER !, chutant sur le sol, je regarde VALAK se décomposer avant de disparaître.

L'instant d'après, le rideau lâche, je rattrape à temps la main d'Ed' et le hisse jusqu'à la chambre. Pam prend Janet dans ses bras tandis que je sers mon époux dans les miens. Nous avions encore réussis, ensembles. Suite à cette aventure, nous rentrons à la maison pour fêter Noël en famille, un nouvel objet rangé dans le musée.


Parmi toutes les affaires dite "paranormales" dont nous nous sommes occupées, celle-là demeure sans nul doute la plus mystérieuse. Annabelle. En 2018, une jeune femme est entrée dans une boutique d'antiquité et à découvert cette fameuse poupée en somme ordinaire mais qui s'est avéré être un véritable cadeau empoisonné. Ignorant encore tout ce qui pouvait se tramer derrière cette poupée que rien ne rendait coupable, elle l'achète et l'offre à sa fille pour fêter ses 24 ans. Jeune étudiante en école d'infirmière, elle partage un appartement avec sa meilleure amie Angie, étudiante également en école d'infirmière. Jusque là, rien d'extraordinaire.

Après avoir eu cette poupée pour son anniversaire, Donna la laisse de côté, sur son lit sans y prêter une réelle attention. Mauvaise idée. Les deux jeunes femmes nous expliquèrent lors de notre "interview" que la poupée prenait différentes positions selon les moments de la journée. Elles pensaient bien sûr que cela devait arriver parce qu'elle avait été déplacée par inadvertance par exemple... Suite à cela, Donna choisi de placer la poupée dans une position bien spécifique. Sur le lit, bras sur le côté, jambes droites. Position la plus basique pour la poupée. Les deux jeunes femmes ne s'inquiétaient pas vraiment. Elle nota cependant retrouver la poupée dans des positions différentes chaque soir en rentrant de l'école.

Mais elles ne pensaient pas avoir à faire à quelque chose de démoniaque, bien au contraire. Deux semaines plus tard, elle tente l'expérience inverse. Elles placent la poupée, jambes croisées, tête sur le côté, bras croisés. Mais elles reviennent plus tard et la retrouve jambes droites, bras décroisés. Très vite, les choses dérapent, la poupée se déplace dans l'appartement, envoie des signes de "vie". Elle change de place sans l'aide de personne, arrive dans des endroits avec les portes closes. Mais les jeunes femmes ne perdirent pas pied, restant très à l'aise, cherchant une réponse "logique" à tout ça.

Malgré l'avis du petit ami d'une des deux jeunes filles, elles ne font pas plus attention que ça à Annabelle. Mais les choses ne s'arrêtèrent pas là. Non. Des bouts de papiers apparurent de nulle part, tous griffonnés. Mais pas de présence de papier parchemin dans l'appartement, pas de crayons à papiers. Les messages devinrent de plus en plus effrayants. On leur demandait de l'aide. Petit à petit, elles se rendirent compte que rien ne s'arrangeait. Au contraire, l'esprit démoniaque habitant la poupée tenta même de leur faire croire à la présence d'une petite fille voulant juste jouer avec elle. Grossière erreur que d'avoir accepté de lui ouvrir la voie.

Quelques temps plus tard, elles comprirent après plusieurs actes paranormaux de la poupée, qu'il leur fallait l'aide de personnes qualifiées, elles appelèrent l'Eglise à leur aide et nous fûmes rapidement sur les lieux à notre tour. Je ressenti rapidement qu'Annabelle était mauvaise et après une conversation avec les filles, nous décidâmes avec Ed de conduire la poupée chez nous, dans le musée, là, où elle ne pourrait plus faire de mal à quiconque. Nous étions encore loin de la maison mais mon instinct m'avançait l'idée que nous n'étions pas prêt de rentrer chez nous, la lune rouge dans le ciel était sans doute un signe...

Cela fait présentement trois ans aujourd'hui que je suis ici, seule au monde. Je n'ai toujours pas retrouvé Judy, Ed ni quoi que ce soit qui me relie à mon ancienne vie. le plus dur sans doute, c'est d'avoir perdue mes dons, ceux qui faisaient de moi celle que je suis. Aujourd'hui, je tente de survivre je dirais. Je suis à la tête d'une boutique occulte que j'ai nommé comme notre musée, espérant que Dieu trouverait par cette intermédiaire une possibilité de remettre Ed sur mon chemin.