I will always be a free bird, free of your will whatever you do to find me [Ft Marisa]

FT.    @Marisa Coulter   

Lyra n'avait toujours pas retrouvé son Daemon et cela lui tapait plus sur les nerfs qu'autre chose. Elle n'avait jamais été du genre très patiente. D'entre les deux, c'était Pan qui était patient, c'était Pan qui essayait souvent de la raisonner afin qu'elle ne tente pas quelque chose de trop irraisonné... Même si elle n'écoutait pas forcément ses conseils, ils lui manquaient atrocement aujourd'hui. Mais pire encore, sa présence près de son cou lui manquait le plus. Il s'endormait toujours allongé contre son cou pour dormir. Sa présence rassurante lui manquait tellement la nuit.  Elle ne savait pas combien de fois elle avait essayé d'écumer la ville en espérant tomber sur le pelage reconnaissable d'une belette qui ressemblait un peu à celle de Pan. A une ou deux reprises, elle avait cru l'apercevoir et s'était précipitée mais c'était uniquement un chat. Allez, une belette dans cette ville ça ne devait pas courir partout quand même !  S'il était là du moins... Certains jours, elle était convaincue de ressentir sa présence. Certains matins, elle jurait l'avoir ressenti si fort qu'elle s'était réveillée en sursaut et redressée directement sur son lit, aux aguets et regardant partout autour d'elle. « Pan ? Pan c'est toi ? Montre toi ! C'est moi Lyra ! » Seul le silence lui répondait... Mais pourquoi lui faisait-elle de si vilaines farces ?! C'était très mal ! Etait-ce la ville qui le jouait des tours ? Oh qu'elle la détestait elle aussi ! Elle détestait cette ville ! Elle détestait le fait d'être séparée de Pan, d'être séparée de Will, de Ma Costa, de Lee, de Iorek... Toutes les personnes qui avaient compté pour elle ! Ele détestait le fait de ne pas savoir si elle les reverrait un jour...  

Depuis qu'elle avait revu son père, son espoir avait connu un petit regain mais celui-ci était rapidement redescendu quelques jours seulement après l'avoir revu. Et puis, maintenant qu'elle savait que sa mère se trouvait aussi ici et surtout qu'elle la recherchait, Lyra ne savait plus où aller sans avoir l'horrible impression d'être suivie. Alors elle faisait comme Will. Will, il savait comment faire pour paraître « invisible » et elle essayait de l'imiter. Ça avait toujours marché avec lui. Elle longeait les murs, les ombres en général. Surtout depuis le jour où elle était revenue chez Alexander et où elle avait vu Mrs Coulter en sortir. Désolée mais elle ne pourrait sûrement jamais l'appeler Marisa ou même maman... Même Me Londsdale, celle qui s'était occupée d'elle toute son enfance était plus une mère pour elle. Même Ma Costa l'était encore plus et d'ailleurs elle lui manquait aussi plus que sa propre mère ne pourrait jamais lui manquer. Alors ces dernières semaines elle avait eu recours à ses vieilles habitudes  de regarder dans son dos toutes les minutes pour vérifier si on ne la suivait pas, de même en sortant de chez Alexander. Elle était désolée pour lui que Marisa soit venu l'embêter chez lui à cause d'elle.  Elle s'en voulait énormément. C'était elle qu'elle voulait cela ne faisait aucun doute. D'une certaine manière très « tordue », sa mère devait tenir à elle... Lyra n'avait aucune envie pourtant de l'avoir dans les pattes pour lui imposer sa vision des choses et essayer de la modeler à sa guise. Lyra avait toujours été une enfant libre, presque sauvage et aussi indépendante. Elle ne laisserait personne lui dicter une certaine conduite ou quoique ce soit que sa mère voulait faire avec elle.

Après avoir longuement marché ce jour-là, Lyra s'arrêta à l'orée d'une forêt et s'arrêta à la lisière où elle s'assit dans l'herbe et sortit son Aléthiomètre.  Pour la énième fois, elle tenta de le faire marcher. Où était son Pan?! Montre-moi où est Pan ! Elle se concentra de la manière habituelle, mais aucune réponse ne vint à elle. Aucune aiguille même ne bougea. C'était comme si quelque chose les bloquaient, une force plus puissante que celle qui régissait la Poussière.  Pourtant il y avait forcément de la Poussière ici. Même si on ne lui connaissait pas de nom il y en avait sûrement ?! Soupirant longuement, elle rangea précautionneusement l'Aléthiomètre dans le petit sac qu'elle gardait toujours avec elle en bandoulière et après s'être assurée que le sac était bien refermé, elle se releva et se remit en route. Au bout de quelques mètres, elle se figea soudainement avec tous ses sens en alerte tout en fixant quelqu'un au loin. L'instant d'après, elle se jetait derrière le premier fourrée pour s'y cacher. Elle l'aurait reconnue entre mille. Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici?!  Le cœur battant à tout rompre d'une angoisse persistante et croissante, elle s'efforça de ne pas céder à la panique. Rien que la possibilité qu'elle l'ait aperçue la faisait paniquer. Elle était prête à sauter hors du fourré d'un instant à l'autre pour se mettre à déguerpir le plus vite possible.  

FT.    @Marisa Coulter   

Trois ans elle avait échappé à l'oeil prédateur de sa mère, à ses griffes acérées qui rêvait de mettre la main sur sa fille. Elle ne savait pas pourquoi exactement elle tenait tant à la retrouver... Ce n'était pas comme si elle avait toujours été la meilleure des mères. Lyra avait grandi à  Jordan Collège avec les Erudits et ce qui se rapprochait le plus d'une mère était Me Lonsdale. Elle avait été certes un peu sèche, un peu autoritaire avec elle mais elle l'aimait. Pas comme une fille peut-être mais ça s'en rapprochait. Ma Costa aussi avait eu beaucoup d'affection envers elle... Ma Costa était ce qui se rapprochait le plus d'une mère selon l'avis de Lyra. Elle se pensait sauvée en arrivant dans ce monde et elle l'avait cru pendant trois ans. Néanmoins, depuis qu'elle avait revu son père, Lyra était sur les nerfs chaque fois qu'elle sortait dehors et elle regardait derrière elle trois fois plus souvent. Que lui voulait sa mère ? Pourquoi la retrouver ici ? Lyra savait se débrouiller toute seule ; elle n'avait jamais eu besoin vraiment de son père ou de sa mère. Et puis, elle n'avait jamais été seule. A l'époque elle avait Pan certes donc elle n'était jamais seule. Aujourd'hui, c'était différent, mais elle se débrouillait très bien toute seule quand même. Elle tentait aussi de suivre ce que lui aurait dit Will pour se rendre « invisible » aux yeux des gens. Will était si doué pour ça... Elle n'était pas certaine  d'y arriver complètement.

Quand elle aperçut au loin la silhouette reconnaissable de Marisa Coulter, tout son être se figea alors qu'elle se liquéfiait intérieurement. Son premier réflexe fut évidemment de se cacher. Elle fermait les yeux, priant pour qu'elle ne l'ait pas vu. Elle ne s'était pas rendue compte encore d'une chose étrange... Elle n'avait pas encore aperçu le petit singe doré qui accompagnait alors sa mère. Non, son attention avait été entièrement concentrée sur la silhouette de sa mère au loin. A présent recroquevillée derrière le buisson où elle se trouvait, Lyra marmonnait à voix basse : « Non pas elle, pourvu qu'elle ne m'est pas vue, pourquoi qu'elle ne m'est pas vue. » Les bras repliés autour de ses genoux, elle ferma les yeux essayant de faire disparaître la présence de sa mère par la pensée. C'est alors qu'elle sentit la présence de quelqu'un près d'elle et elle ouvrit les yeux sur ce singe... Ce singe … Ce singe qui avait un jour essayer d'étrangler Pan. Elle eut un mouvement de recul. Son Daemon ? Etait-ce vraiment son Daemon ? Elle était loin d'être heureuse de revoir le Daemon de sa mère en face d'elle, mais cela faisait grimper en flèche l'espoir de revoir Pan un jour. Instinctivement, sa main se crispa sur son sac en bandoulière là où se trouvait son Aléthiomètre. Simple geste instinctif en souvenir du passé... Pourtant, Lyra était curieuse. Le Daemon n'avait pas l'air menaçant. Cela ne rassura toutefois pas Lyra qui savait que lui et sa mère pouvaient se montrer fourbes. Elle entendit alors la voix de sa mère et frissonna en entendant ce timbre un peu trop familier. Discuter ? Elle voulait discuter ? Méfie-toi Lyra... A quatre pattes, elle sortit lentement du buisson tout en restant à bonne distance de sa mère. La voix un peu trop douce de sa mère ne lui disait rien qui vaille. « Ne bouge pas. » la prévint-elle alors qu'elle l'observait avec une prudence accrue. Lyra était comme un chat échaudé. Elle se méfiait naturellement ; elle était comme un chat sauvage trop souvent brûlé.

« Discuter de quoi ? » mais une question encore plus insistante ne cessait de hanter son esprit. « Comment as-tu eu ton Daemon ? » demanda t-elle en posant un oeil inquisiteur sur le singe au pelage doré sans pour autant s'en approcher (ce qui n'était pas autorisé de toutes façons mais quelque part elle enviait sa mère d'avoir retrouvé son Daemon). Marisa avait sûrement déjà dû remarqué que Pan n'était pas là avec Lyra. Et Lyra avait évidemment constaté que le Daemon de sa mère était là...  

FT.    @Marisa Coulter   

Les yeux de Lyra passaient simultanément de sa mère à son Daemon. Elle était étonnée, mais étonnée de façon bien positive de voir que le Daemon lui était apparemment revenue car cela voulait dire qu'un jour, elle avait une chance de revoir Pantalaimon. Cela lui apportait la certitude qu'ils allaient finir par se retrouver. Elle ignorait quand mais elle n'arrêterait pas de la chercher. Et lorsqu'elle l'aurait retrouvé, alors ils ne se quitteraient plus jamais. Ces trois années séparés avaient été suffisamment horrible comme ça.

Sa mère ne la quittait pas des yeux et cela la mettait mal à l'aise. Elle ne savait pas comment l'interpréter et elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver énormément de méfiance à son égard, encore plus au souvenir de tout ce qui lui était arrivée avec elle. Au moins, elle eut le bon sens de ne pas se rapprocher mais de conserver la petite distance entre elles. Elle devait savoir que si elle avait fait un pas en sa direction, Lyra aurait aussitôt reculer de plusieurs pas. Elle était prête à sauter et bondir comme une gazelle pour se mettre à courir et mettre le plus possible de distance avec sa mère. Quand Lyra lui demanda de quoi elle voulait discuter, Lyra écarquilla les yeux devant sa réponse. C'était maintenant qu'elle se préoccupait de sa sécurité ? D'une certaine façon, elle s'en était toujours préoccupée, mais justement, elle l'avait fait de la plus mauvaise des manières. Elle n'avait jamais agi comme la plupart des mères. Comme Ma Costa par exemple. Ma Costa, c'était une vraie mère pour ses enfants, et elle les aimait. Lyra ne savait même pas si sa mère l'avait un jour aimée... Ou alors de sa façon très tordue d'aimer les gens. Lyra n'avait pas besoin de ça.

« Je me suis débrouillée sans toi et sans mon père pendant trois ans, je ne vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui. Je suis très heureuse. comme ça. » répliqua t-elle d'un ton piquant. Lyra n'avait jamais eu la langue dans sa poche ; bien au contraire elle ne s'était pas cachée de toujours ce qui lui venait à l'esprit et de dire les choses comme elle les pensait.

Le reste de sa réponse sur l'apparition soudaine de son Daemon fit battre son cœur un peu plus fort par l'espoir renouvelée de revoir son propre Daemon un jour. Surtout qu'elle lui disait que son père lui aussi avait retrouvé le sien. Ainsi, ils étaient apparus comme ça, un beau jour, comme par magie ? Disait-elle la vérité ? Avec Marisa Coulter, il y avait de quoi se demander mais Lyra ne voyait pas pourquoi elle mentirait sur le sujet de leurs Daemons alors elle choisit de la croire – pour une fois. Elle n'était pas surprise qu'elle mentionne Asriel. Après tout, son père lui avait parlé de sa mère en lui disant qu'elle était aussi à sa recherche. Elle se doutait qu'elle savait également que Lyra avait revu son père mais comme elle ne le mentionna pas, Lyra n'allait sûrement pas non plus le mentionner ou le confirmer.

Elle fut en revanche beaucoup plus intéressée par la théorie intéressante qu'elle lui confia à propos de leur Daemon. Lyra l'écouta avec un intérêt qui n'était pas feint contrairement à la méfiance qu'elle ressentait pourtant toujours envers sa mère. Imperceptible à l'oeil nu... Cela lui donnait à réfléchir ça oui.  Pantalaimon serait donc là, près d'elle, mais elle ne saurait pas. Il avait peut-être toujours été là mais elle n'arrivait pas à le percevoir... La mention de la Poussière attisa sa curiosité un peu plus. Ainsi, elle pensait qu'il y avait véritablement de la Poussière dans ce monde et qu'il fallait qu'elle se soit suffisamment rattachée à eux pour qu'ils puissent revoir leur Daemon ? Cela serait la même chose en ce qui concernait son Aléthiomètre donc. Bientôt, elle pourrait peut-être s'en resservir et lui poser des questions sur ce monde. Et sur Will.

« Je l'ai cherché partout. Partout sans le trouver nulle part. J'espère que c'est vrai et qu'il va réapparaître un jour de la même façon que vous. »

Ce qu'elle lui dit ensuite la surprit  le plus. Elle s'excusait ? Venait-elle vraiment de s'excuser? Elle s'excusait pour la manière dont elle l'avait traitée ? Etait-elle sincère ? Elle connaissait sa mère pour savoir qu'elle aimait manipuler les gens et leur faire croire des choses qui n'étaient pas sincères. Elle avait un certain talent pour manipuler... Lyra ne s'y laisserait plus jamais prendre. Si elle n'était pas là pour la blesser, alors pourquoi était-elle là ? Pour sa sécurité comme elle l'avait dit ? Pourquoi? Lyra savait parfaitement se débrouiller toute seule ici. Elle s'était très bien débrouillée depuis trois ans, et puis elle avait Alexander. Elle avait des copines aussi. Bon, ceux-ci ne connaissaient pas tous les détails de son histoire. Mais pourquoi était-elle là alors ?

« Pourquoi es-tu là, vraiment ? » l'interrogea t-elle, suspicieuse.

FT.    @Marisa Coulter   

Lyra était comme un petit animal qui se tenait sur ses gardes devant un prédateur, prête à prendre la fuite au moindre signe de menace. Elle connaissait suffisamment sa mère pour savoir ne pas baisser ses défenses devant elle. Elle n'était plus cette petite fille de onze ans qui avait vu cette belle dame arriver avec ses sourires, ses airs d'élégants et si féminins et sa beauté qui avait su enchanter la petite fille qu'elle était alors, elle qui n'avait jamais vraiment eu de modèle féminin sur qui prendre exemple. Aujourd'hui, Lyra était comme un chat sauvage. Pourtant, la curiosité l'avait saisit lorsqu'elle avait vu le Daemon de sa mère. Elle ne pouvait s'empêcher de le fixer en réalisant qu'elle avait retrouvé son Daemon. Cela fit extrêmement plaisir à Lyra et lui redonna espoir. Depuis quand l'avait-elle retrouvée ? Et elle, quand est-ce qu'elle le retrouverait ?

Ses paroles ne la rassurèrent pas non plus et lorsqu'elle lui parla de leurs premiers moments passés ensemble lorsqu'elle avait habité chez elle, Lyra songea qu'au tout début peut-être qu'elle avait eu une certaine joie de s'y trouver là, parce qu'elle ne connaissait pas ce genre de vie avant.... Elle avait essayé de s'y habituer, jusqu'à essayer de lui faire plaisir pour rentrer de le moule de la petite vie de sa mère, jusqu'à essayer même de rentrer dans les robes qu'elle lui faisait confectionner. Ces robes elle les détestait en fait. Et une mère n'aurait jamais forcé son enfant à lui faire mettre des choses qu'il n'aimait pas.

« Oui... Parce que c'était avant que je me rende compte de qui tu étais réellement. »

Elle ne la connaissait pas. Elle ne la connaissait pas du tout mais il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour qu'elle la connaisse. Lyra était beaucoup trop curieuse pour son propre bien, elle l'avait payée bien des fois mais s'en était toujours sortie.

Pourquoi n'arrivait-elle pas à la croire ? Lyra ne le savait pas. Pourtant, elle se souvenait d'une fois à Bolvangar où Marisa s'était précipitée dans le labo pour empêcher juste à temps Lyra de se faire couper de son Daemon. Cela avait été le pire jour de la vie de Lyra, pourtant en effet pendant quelques instants elle avait senti l'amour d'une mère mais cet amour n'était pas suffisant. Elle ne savait pas s'y prendre et voulait contrôler sa vie. Son amour était néfaste. Elle ne pouvait pas s'empêcher de faire du mal. Lyra ne pouvait imaginer qu'elle avait véritablement le moindre regret sur comment elle avait agi envers sa fille, pensait avoir tout ça pour son propre bien. Oui, parce que c'était forcément de la faute de Lyra : c'était elle qui aurait dû s'adapter... Ses paroles suivantes vinrent effectivement confirmer ses soupçons. Tout ce qu'elle avait fait, elle prétendait que cela avait été dans l'unique intention de la protéger. Lyra eut un léger rictus lorsqu'elle lui demanda de lui laisser une chance. Une chance ? Elle avait tout le temps d'avoir une chance de se rattraper.

« Drôle d'amour que voilà ! Même mon père en connaît plus à l'amour paternel !  J'ai grandi sans vous deux pendant trois ans et je n'ai pas plus besoin de vous que je n'en avais besoin il y a trois ans. Je suis devenue ma propre personne et je ne laisserai personne me reprendre ça. » s'écria t-elle avec une certaine fougue.

FT.    @Marisa Coulter   

Lyra était tendue. La proximité de sa mère le crispait, la rendait nerveuse. Elle se souvenait tout ce qu'elle avait traversé à cause d'elle, elle se souvenait tout ce dont elle avait été capable de faire et ce dont elle était capable et sa méfiance naturelle envers les gens lui revenait de plus belle. Lyra ne pouvait pas lui faire confiance. Elle ne pouvait pas. Tout son être se méfiait de chaque parole qu'elle sortait de la bouche. Encore plus lorsqu'elle lui parlait d'une voix si douce. Parce qu'elle savait ce qui se cachait derrière cette vois si douce et il lui était impossible de passer outre. C'était pire qu'avec son père. Quelque part, elle avait presque été ravi de revoir son père. Même si elle ne voulait pas qu'il se rapproche d'elle de trop, Lyra avait été presque contente de le revoir. Non, plus elle était loin de ses parents et mieux elle se portait. C'était un fait. Il ne pouvait en être autrement. Alors que sa mère joue les douces avec elle, cela ne collait tellement pas avec le personnage... Peut-être qu'une partie d'elle à une époque avait souhaité trouver en elle une mère, mais aujourd'hui elle savait ce qu'il en était vraiment.

Alors quand elle affirmait avec toute la fermeté possible qu'elle n'avait ni besoin de son père ni de son père, elle le pensait vraiment. Elle avait trouvé des figures familiales beaucoup plus dignes d'être appelé « père » et « mère ». Lyra n'avait jamais eu de modèle vraiment sur lesquels se baser mais quand elle voyait la façon dont Ma Costa était avec ses enfants ou même comment Lee Scoresby était avec elle, c'est sûr, il était plus proche d'un parent que ses propres parents pourraient jamais l'être.

Quand elle mentionna Asriel, Lyra détecta aussitôt une goutte d'agacement dans l'attitude de sa mère et Lyra en est curieuse. Peut-être était-elle même jalouse même que sa propre fille estime plus son père que sa mère ? Si tant est que cela peut se considérer comme de l'estime. En tous cas, il y a toujours eu chez Lyra une certaine admiration envers Asriel même si celle-ci s'était retrouvé entâchée quelque peu quand il avait sacrifié son meilleur ami pour ses grandes œuvres.

« Peut-être. Mais au moins il n'a jamais essayé de m'imposer comment je devais me comporter ni même ce que je devais porter pour ressembler au parfait modèle de petite fille que vous aviez en tête pour moi. Au moins avec lui je suis restée libre d'être moi. » renchérit-elle soudain avec une soudaine véhémence dès lors que sa mère eut terminé ses propos en lui demandant ce que son père avait fait exactement pour elle à part de s'enfuir et l'abandonner dans un monde qui lui était hostile. « Il y a bien des gens qui m'ont été hostiles dans cette vie passée. Et vous en faîte partie aussi. » Elle s'en fichait bien que ses paroles paraissent blessantes en fait. Elle les méritait. Elle ne voulait pas d'elle dans sa vie et elle lui faisait bien comprendre. Lyra n'avait jamais cherché à mâcher ses mots quant à dire le fin mot de sa pensée contrairement à son Daemon qui lui avait demandé bien des fois d'être plus prudente. Non avec elle ça sortait comme ça, comme elle le pensait. Sur le vif. Sous l'impulsivité. Qu'elle ose dire qu'elle était restée avec elle pour la protéger ne pouvait l'empêcher de s'exclamer sarcastiquement :

« Lee Scoresby est resté avec moi pour me protéger. Iorek Byrnison s'est battu pour moi aussi pour me protéger, pour sauver mon honneur et le sien. Parce qu'un vrai lien nous unit.  Ça n'a rien à voir avec ce que vous avez essayé de faire pour me protéger. »

Elle se refusait aussi de tutoyer sa mère. Elle faisait exprès même de maintenir une certaine distance, d'où l'utilisation du vouvoiement. Quand Marisa reprit la parole d'une voix qu'elle voulut adoucie, Lyra se força à l'écouter bien que son impatience grandissait au fur au et à mesure ainsi que son agacement.

« Je ne vis pas sans personne. Des gens se sont occupés de moi depuis que je suis là.  Des gens en qui j'ai confiance. Je ne suis pas seule. Je n'ai jamais été seule. Vous vous trompez. »

Elle n'allait pas dire les noms mais il y en avait plusieurs. Elle ne voulait pas qu'ils aient des ennuis à cause d'elle avec sa mère, il était donc hors de questions qu'elle lui dise un seul nom. Marisa semblait vraiment croire, du moins il semblait, qu'elle pouvait changer et devenir la mère que Lyra aurait voulu avoir. Mais voilà, Lyra n'y croyait pas. Elle n'arrivait pas à y croire. Vraiment, elle était désolée mais comment aurait-elle pu la croire après tout ce qu'elle savait d'elle, après tout ce qui s'était passé ? Lyra savait de quoi était capable sa mère. Comment pouvait-elle jamais lui faire confiance ?

FT.    @Marisa Coulter   

Lyra était têtue, bien souvent obstinée et se braquaient facilement et si on la mettait au pied du mur elle ne pensait qu'à s'enfuir. Elle était bien la fille de ses parents. Quand bien même refusait-elle de l'admettre et refusait-elle d'accepter qu'elle leur ressemblait, il n'en restait pas moins qu'elle avait hérité de ce trait de caractère qui les caractérisait tout deux. Malgré elle, elle ressemblait beaucoup trop à ses parents quand bien même se battrait-elle toujours pour faire croire qu'elle était différente d'eux sur d'autres points. Malgré les demandes de sa mère de l'écouter, elle n'allait certainement pas lui donner ce qu'elle voulait aussi facilement. Certes, elle était parvenue à la retrouver.... D'ailleurs, Lyra s'interrogeait encore sur la façon dont elle l'avait retrouvée ici et ce depuis le jour où elle l'avait aperçue hors de l'immeuble d'Alexander (et aussi depuis sa conversation avec Asriel)... Elle comptait d'ailleurs bien le lui demander. Lyra avait une curiosité insatiable. Elle ne serait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas toutes les réponses à ses questions. Sa curiosité insatiable lui avait souvent posé quelques problèmes d'ailleurs.

« Il m'a peut-être caché certaines choses, mais au moins il a été un meilleur oncle qu'il aura été un père. Peut-on en dire de même pour toi ? »

Elle n'en doutait pas, cette simple phrase allait faire mouche.

En plus, si elle logeait à Jordan College depuis qu'elle était bébé et qu'elle était forcé de respecter les mêmes règles que les érudits (y comprit assister à des cours), Lyra possédait à l'époque d'une liberté relative. Elle avait certes une heure pour rentrer mais elle pouvait aller où bon lui semblait – même les toits de Jordan Collège ne lui était pas inconnus. Les érudits l'avaient souvent grondé de ne pas être suffisamment discipliné et malgré leurs efforts Lyra restait cette enfant un peu sauvage qui aimait s'échapper ou fuguer dans les cryptes ou en-dehors de Jordan's.

« Tu te trompes. J'ai toujours eu, à Jordan Collège, une liberté relative. Bien plus en réalité que lorsque tu m'as confiné dans ton appartement et dans ma chambre... C'était une prison dorée. Je croyais au début qu'une vie avec toi me plairait, j'étais impressionnée car je ne connaissais rien de cette vie-là, mais aujourd'hui je sais que ce n'est pas ce que je veux, ni ce que je voulais. » Et cela serait le cas même si elle n'avait pas été au courant des crimes qu'elle aurait commis. Elle se doutait que ses paroles n'allaient pas plaire à sa mère, mais s'il y avait bien une qualité qu'on pouvait lui donner c'était qu'elle était honnête. « Asriel c'est peut-être pas un père exemplaire,  mais il m'a quand même fait en sorte de me confier là où j'ai pu grandir en sécurité. Et lui, ne chercherait pas à m'imposer ses choix comme étant les miens. » Si sa mère était têtue, Lyra aussi. De toutes, façons, elle avait trouvé ici des gens qui s'occupait d'elle mieux que ses propres parents l'avaient fait.  

« Non, tu n'as pas à t'inquiéter. » ajouta t-elle cependant quand sa mère lui avait fait part de cette remarque après que Lyra lui ait dit qu'elle avait des gens ici qui s'était très bien occupée d'elle. Elle l'observait, sans ciller. Son regard la défiait. Elle voulait juste quelle comprenne qu'elle n'avait pas besoin d'elle pour faire sa vie et qu'elle voulait être indépendante. La voix de Marisa était légère, trop légère quand elle avait dit cela. Elle savait qu'elle n'était pas sincère et qu'elle faisait juste semblant. Cela importait peu à Lyra. Cette femme ne savait pas être sincère de toutes façons, pas complètement du moins. Elle était double. Même ses pensées étaient doubles... Lyra ne pouvait pas lui faire confiance. Plus maintenant.

« Mais ce qui m'intéresse davantage, c'est que tu as retrouvé ton Daemon. » nota alors Lyra, observant le Daemon singe se tenir avec respect à une distance raisonnable de sa maîtresse. « Dis-moi... Comment ça s'est produit ? Quand j'ai vu Asriel la dernière fois, il n'avait pas Stelmaria avec lui... » (enfin je crois? J'avoue que je ne sais plus vraiment mais je crois pas l'avoir vue XD).

Cela lui redonnait espoir pour Pan. Sa mère avait retrouvé son Daemon, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle le retrouve. Mais comment et pourquoi ? Y avait-il des circonstances à réunir avant d'enfin pouvoir le retrouver ?

FT.    @Marisa Coulter   

« Je ne l'ai pas pardonné. » répondit-elle sur un ton sombre et un peu trop brusquement et le regard froid. Elle n'avait pas besoin que sa mère lui rappelle douloureusement ce sujet car elle y pensait déjà constamment. Mais de ça, Lyra était certaine qu'elle l'avait fait exprès de le rappeler. Comment dire que dans cette affaire elle était autant à blâmer que son père ? Elle était autant à blâmer que lui, si elle ne lui avait pas apporté son ami comme sur un plateau d'offrandes il n'aurait pas pu l'utiliser ! Elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir de l'avoir amené avec elle mais il était hors de question qu'elle avoue sa culpabilité à sa mère.

Elle voyait bien que sa mère était agacée par le fait qu'elle pense plus hautement d'Asriel que d'elle-même. En réalité, aucun des deux n'était plus haut l'un comme l'autre. L'un comme l'autre, elle éprouvait de la méfiance mais son père ne l'avait jamais enlevée pour « essayer » soi-disant de la sauver. Après s'être fait retrouvée enfermée dans une malle et droguée endormie, comment ne pas se méfier dorénavant de celle qui était génitrice ?

Si Marisa pensait que Lyra avait tant de dévotion pour son père, c'était faux et il lui fallait bien rectifier cette croyance. Ce n'était pas de la dévotion.. Jusqu'à un certain point elle avait quand même du respect mais jamais elle ne pourrait être proche de lui comme un autre enfant de ce monde avait de son père. Lyra avait grandi sans les bras de ses parents et elle s'y était parfaitement accommodé. A la place, c'était Mrs Lonsdale qui l'avait élevée. Même si, petite, elle n'avait pas toujours apprécié d'obéir à ses demandes, aujourd'hui elle lui était très reconnaissante d'avoir pu compter sur sa seule présence féminine alors qu'elle était à Jordan Collège. Quand elle était plus jeune, elle avait de l'admiration pour son père. Marisa aussi, elle l'avait admirée au début alors qu'elle débarquait tout juste à Jordan's... Mais c'était avant de vraiment connaître ses parents. La seule personne finalement qui s'était le mieux occupé d'elle, c''était Alice. Cependant, elle pensait réellement que le moins pire des deux était sa mère car au moins Asriel n'avait pas essayé de la forcer en quoique ce soit. Il n'avait essayé de la garder contre sa volonté (en-dehors du fait qu'elle pensait que la seule raison à cela était qu'il ne voulait pas s'encombrer).

«  Et suis curieuse que toi-même se souvienne du nom de mon ami. » lâcha t-elle soudainement avec colère. Après tout, c'était de sa faute à elle s'il avait été enlevé de base. C'était les Enfourneurs qui l'avaient enlevé à l'époque et c'était elle, Marisa, qui en était la chef ; c'était elle qui dirigeait Bolvangar. Roger avait été emmené à Bolvangar et Lyra avait dû venir le sauver ainsi que tous les autres enfants. Ensuite, de là, ils avaient embarqué pour aller trouver son père.. « Je ne pensais pas que tu te souciais de connaître le prénom de ces enfants.[/i] mais je suis sûre que ce n'est pas le cas. Il y avait plusieurs enfants qui étaient mes amis dans ces victimes que tu appelleras collatérales. Il y avait des enfants de gitans. Tu voudrais que je t'appelle maman alors que tu as enlevé tant d'enfants à leur mère ou à leur père ? » Enfin, elle disait ces enfants mais bien sûr elle savait que tous ces enfants ne représentaient absolument rien pour elle mais elle avait retenu au moins le nm de Roger ? Elle lui faisait l'affront de connaître son prénom ?! Elle n'avait pas le droit de prononcer son prénom !

En revanche, de voir le Daemon à sa mère la calma un petit peu et c'était la curiosité qui l'habitait principalement, même si elle en avait de très mauvais souvenirs comme la fois où il avait plaqué Pantalaimon au sol dans une volonté de le soumettre lui et Lyra ; cet exécrable petit singe qui aux manières doucereuses par devant et en fait par derrière, il cherchait à vous contrôler... L'image même de sa maîtresse. Il n'en restait pas moins qu'elle était émue de voir que le Daemon de sa mère était revenu. Lyra ne pouvait pas s'empêcher de fixer avec envie. Elle avait froid soudain de l'intérieur ; elle avait envie que Pan se faufile dans son cou et qu'il s'y blotisse pour leur apporter à tous deux le soutien et la chaleur dont ils avaient besoin. Pan n'était pas là, Will n'était pas là... Il y avait Alexander au moins, Alexander qui ressemblait tant à Lee, mais ses amis lui manquait et Pan encore plus. Elle écouta les explications de sa mère qui lui disait comment son Daemon lui était revenu et elle se mit à recommencer à espérer. Devant la demande qu'elle lui fit, à savoir de travailler ensemble pour retrouver son Daemon, Lyra ne fut pas dupe. Mais elle savait aussi autre chose. Que Marisa ne la lâcherait pas à présent qu'elle l'avait retrouvée... Alors autant lui faire croire qu'elle rentrait un peu dans son jeu.

« J'en étais venue à penser que la Poussière n'existait pas ici. Aucun des professeurs à qui j'ai demandé n'ont su me renseigner... » Ah, Mary Malone, elle aussi elle lui manquait. Elle se demandait si elle la reverrait un jour. Mary, voici encore une femme forte qu'elle considérait comme un modèle maternel et un modèle tout court. Mieux valait que sa mère ne le sache jamais. « Asriel n'a pas encore découvert le secret de la Poussière ici. Je doute que tu ais pour le moment découvert plus que lui... Vous êtes en contact je suppose ? » C'était évident qu'ils s'étaient revus pour elle. Enfin, elle n'avait absolument aucune envie d'imaginer leurs retrouvailles mais elle était sûre qu'ils s'étaient revus. « Qu'as-tu à m'apprendre de plus ? » demanda t-elle, sans avoir pour autant « accepté son deal » de travailler ensemble. Elle ne savait pas vraiment comment sa mère aurait pu l'aider à convaincre Pan de revenir vers elle...

FT.    @Marisa Coulter   

Si sa mère croyait que c'était en lui rappelant sa part de responsabilité dans l'affaire de la mort de Roger, que Lyra allait se calmer et laisser sa colère de côté c'était pas gagné. Ce n'était pas le meilleur moyen qu'elle employait pour la faire rester avec elle à l'écouter. Fulminant de rage, Lyra se retourna vers elle d'un bond les poings serrés si fort qu'elle avait mal aux articulations. « Tais-toi ! Mais TAIS-TOI ! Et tu sais que ce n'est pas en me rappelant ce que je SAIS DEJA que ça va me pousser à rester plus longtemps discuter avec toi !  Mais je sais ce que tu fais ! Tu essaies de faire culpabiliser les autres, ça t'évite de t'attarder sur les faits honteux que TOI tu as fait !! Tant mieux si ça t'empêche d'y penser ! Toi et mon père vous êtes tous les deux pareils ! Aucune conscience, aucun remords. Et vous croyez que je serai heureuse de revenir vivre avec vous ? »

La pauvre Lyra tremblait de rage. Elle savait ce dont sa mère était capable mais elle ne lui faisait pas peur. Elle était trop en colère de toutes façons pour pouvoir ressentir une once de peur. C'était comme l'adrénaline qu'on avait dans le feu de l'action. Il n'y avait pas le temps de s'attarder sur la peur. La peur ça ne pouvait que retarder les gens. Lyra n'avait jamais peur. Elle aurait tout le temps d'avoir peur après ! Bon d'accord cela ne servait plus rien mais passons. En tous cas, la colère la consumait. C'était de la faute de sa mère.

« Et moi le seul truc c'était qu'au moins je n'étais pas consciente du piège dans lequel nous allions ! Donc ce n'est pas le même genre de culpabilité qui devrait vous consumer alors que tu savais  tout de long dans quel piège tu emmenais ces pauvres enfants orphelins ou gitans. Même mon père savait qu'il devrait utiliser un enfant pour que son plan soit mis à exécution. »

Elle en avait marre des adultes qui essayaient de culpabiliser les enfants pour essayer de ne plus penser à leur propre culpabilité dans les actions odieuses qu'ils faisaient. Elle n'avait pas oublié les enfants de Bolvangar ? Grand lui en fasse. Qu'elle ne lui fasse pas croire qu'elle vivait chaque jour avec le « poids de cette responsabilité » en elle... Vivre avec le poids des choix qu'elle avait fait, c'était ce qui était être adulte ? Alors Lyra n'avait aucune envie de grandir si c'était pour devenir quelqu'un comme elle.

Elle ricana et répondit d'un ton sec. « Oh contente que tu vives avec alors. Tu dois vivre plutôt bien si je ne m'abuse. Bravo à toi. » bougonna t-elle alors que son regard était toujours furieux vers elle. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder du coin de l'oeil le Daemon-Singe accroché à ses chevilles de Marisa. Même avec son Daemon, elle avait toujours trouvé que sa mère était cruelle, mais d'un autre côté elle n'avait aucune confiance au singe non plus.  Elle avait attiré son attention sur le sujet des Daemons, lui disant qu'elle pourrait peut-être l'aider à comprendre pourquoi Pan n'était pas là et comment le faire venir. Elle ne croyait pas qu'elle puisse l'aider. Néanmoins, Lyra désirait tellement retrouver Pan qu'elle se contenta de l'écouter, plus calmement qu'elle ne l'avait été juste avant. Marisa lui dit qu'elle avait apprit différentes choses sur la Poussière ici sans pour autant lui dire quoi. En réalité, elle restait bien vague mais bien evidemment elle n'allait pas tout lui dire maintenant. Elle avait un moyen de pression sur Lyra. Lyra était bien curieuse d'en apprendre plus sur la poussière même si elle n'avait aucune confiance en sa mère.

« Parce que tu crois que tu as le moyen de pouvoir restaurer notre lien, de pouvoir le ramener à moi ? » demanda t-elle. « Par contre, laisse-moi te dire une chose, il n'y a pas d'ensemble. » Dès l'instant qu'elle saurait tout de la Poussière, et qu'elle aurait retrouvé Pan, il n'y avait plus de ensemble.

« Je ne dois pas être séparée de mon Daemon. Phrase bien étrange pour la personne qui était en charge de l'expérience à Bolvangar pour séparer des enfants de leur Daemon... »

A sa question, Marisa lui avoua être en contact avec Asriel mais qu'il n'était pas important. Cela ne surprenait pas Lyra. Ses parents avaient toujours eu une relation très bizarre, que Lyra ne comprenait pas. Elle se demandait même parfois s'ils s'étaient vraiment aimé un jour ou si c'était juste pour leur ambition respectives et démesurées qu'ils s'entendait à l'époque, ; ils étaient prêts à tout pour aller jusqu'au bout de leur ambition. Ses parents n'étaient pas capables d'amour.

« Une alliance ? Tu me crois assez naïve pour accepter une alliance avec toi ? Je veux bien en apprendre plus sur la Poussière et retrouver mon Daemon bien que je ne crois que tu puisses m'aider à le retrouver, mais il n'y a pas d'alliances. »

Si elle pensait qu'elle ne voyait pas clair dans le jeu de sa mère, elle avait tord. Jamais elle ne ferait d'alliance avec ses parents ! C'était un coup à recevoir un coup de poignard dans le dos à la première incartade qu'elle ferait. Lyra savait qu'elle essaierait encore de la manipuler pour obtenir tout ce qu'elle désirait. Lyra n'était pas disposée à se laisser faire.