He asked for trouble the moment he came.

feat. Kovu

Elle a le sentiment d’avoir épuisé toutes ses options. Retrouver Simba a été un réconfort certain, mais aussi une source de désillusion pour elle. Il semble n’avoir vécu ni leur mariage, ni la naissance de leur fille, pas même se souvenir de leurs retrouvailles dans leur vie passée, alors… alors elle s’interroge. Se pourrait-il que ses souvenirs à elles soient… tronqués ? Biaisés ? Inventés de toute pièce ? Se peut-il qu’elle ne retrouve jamais sa fille ? Serait-il possible que si ses tentatives pour retrouver Kiara ont toutes été vouées à l’échec, c’est parce que Kiara n’existe tout simplement pas, en tout cas dans ce monde ? Nala ne veut pas s’abandonner aux pires des hypothèses, mais il est bien difficile de ne pas y céder au moins en partie.

Alors oui, elle cherchait partout où elle le pouvait, et même aux endroits où elle n’attendait rien. Courir les orphelinats avait été sa première option, bien sûr, puis quand celle-ci n’avait rien donné, elle avait recherché d’autres manières de procéder, sans attendre nécessairement qu’elles portent davantage de fruits, mais parce qu’elle ne savait tout simplement plus quoi faire. Alors oui, elle a déposé des affiches, elle a alerté des commerçants, elle a frappé à des portes, elle a passé des annonces dans le journal et sur Internet… elle a fait tout ce qu’elle pouvait… sans réelle attente de résultat. Elle a laissé son numéro, son adresse. Elle n’a rien promis, elle compte sur l’empathie de ceux qui ne pourraient que compatir au sort d’une mère privée de son enfant.

Mais des parents privés de leurs enfants, des enfants privés de leurs parents, des amants en peine, séparés de leur moitié, des familles désunies… c’était monnaie courante, ici. Son annonce ne tarderait sans doute pas à se laisser noyer sous des dizaines d’autres. Elle n’attend plus grand-chose, pas après plus de trois ans, mais en rêve elle caresse toujours la promesses de retrouvailles. Elle portera sa fille dans ses bras, elle veillera sur elle, elle aura la preuve qu’elle est bien réelle. Au moment d’entendre frapper à la porte, elle pense à un démarcheur quelconque (une découverte faite sur cette île, et dont elle se serait bien passée), et ouvre davantage par réflexe que dans l’espoir de quoi que ce soit.

Elle dévisage un instant le jeune homme sur son palier. Elle n’a pas la moindre idée de qui ce jeune homme peut bien être, et ce dernier paraît la toiser avec autant de curiosité et de circonspection qu’elle-même. Elle ne répond pas tout de suite qu’il s’agit bien d’elle quand il la prénomme. C’est au moment de l’entendre affirmer qu’il est à la recherche de Kiara également qu’elle réagit soudain. Elle envisage de le laisser entrer, mais faute de savoir à qui elle a réellement affaire, elle décide de, pour le moment, le laisser sur son palier.

« Vous connaissez ma fille ? » Ou bien il s’agit d’une autre Kiara, complètement différente… « Je ne connais pas de Kovu. »

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feat. Kovu

Nala fronce les sourcils, de plus en plus troublée. Non, elle ne se souvient pas de lui, et elle ne peut certainement pas compter sur leur nouvelle apparence pour lui rafraîchir la mémoire. Si ce jeune homme a un jour fait partie de sa vie, et de la vie de sa fille (comment cela aurait-il été possible, elle venait à peine de naître), elle ne pourra certainement pas se fier à ce qu’elle voit pour s’en faire une idée. Ceci dit, elle doit tout de même reconnaître quelque chose à son interlocuteur, et c’est le fait qu’il y a dans son regard quelque chose de… familier ? Elle ne s’avancerait pas trop à ce sujet, mais elle reconnaît que cela participe plus que largement à l’émotion qu’il lui procure.

Voilà qu’il lui parle de nouveau de Kiara, du fait qu’il se sentait proche d’elle, qu’elle avait été sa seule amie. Si Kovu ne semble pas complètement à son aise, Nala, de son côté, ne se sent pas beaucoup mieux, car elle se sent totalement perdu. Elle a vraiment l’impression que son interlocuteur ne se joue pas d’elle – mais peut-elle vraiment se fier seulement à une impression et à rien d’autre ? Non, ce serait beaucoup trop dangereux, bien trop risqué. Elle a un… pressentiment, et Nala se targue d’avoir une bonne intuition, suffisamment pour accorder un semblant de crédit aux paroles de son jeune interlocuteur. Il veut comprendre et entendre ce que ce dernier a à lui dire. D’autant qu’il sent que son trouble et sa douleur sont des plus sincères quand il évoque Kiara.

Comment ne pas se reconnaître dans un tel discours. Il ne s’écoule pas un jour sans que les pensées de l’ancienne lionne se tournent vers Kiara. Elle lui manque, terriblement. Elle est incapable de savoir si elle sera en mesure de la retrouver ici, les informations dont elles disposent à son sujet sont si maigres… pour ne pas dire inexistantes. Doit-elle seulement rechercher une petite fille de trois-quatre ans, ou bien…

« La dernière fois que j’ai vu Kiara, c’était le jour de sa naissance », observe-t-elle posément… « Mais toi… tu l’as rencontrée plus tard, n’est-ce pas ? »

Cette information trouble terriblement Nala, mais elle n’est pas en mesure de l’ignorer ou de la réfuter, et pour cause : Elle-même semble avoir un décalage d’expérience avec Simba, qui ne se souvenait ni de leurs retrouvailles, ni de leur mariage, ni de la naissance de leur fille. Impossible pour Nala de négliger cette possibilité, même si elle n’est pas complètement certaine d’être prête à l’entendre. Il était déjà bien assez douloureux que de réaliser que l’homme (le lion) de sa vie ne se souvenait plus de leur amour naissant, mais uniquement de leur amitié et de leur complicité d’enfance.

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feat. Kovu

Une part d’elle a envie de ne rien savoir, de se raccrocher à l’idée que Kiara soit encore l’enfant qu’elle a perdue, qu’elle n’ait pas manqué tant d’épisodes de son existence. Elle a peur d’être impuissante face à tout ce qu’elle est devenu, parce qu’elle n’aura pas pu la voir faire la transition entre l’enfant impétueuse qu’elle était sans doute et l’adulte qu’elle était devenue. Au fond d’elle, elle a envie de pester contre cette satanée ville qui l’a privée de quelque chose d’à ce point important, mais elle sait pertinemment que ça n’y changera rien. Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter… parce que même si elle devait finir par retrouver sa fille à l’âge adulte, au moins, elle la retrouverait… et à ses yeux, ça compte définitivement plus que tout le reste.

Alors, le cœur battant, troublée, à la fois curieuse et mal à l’aise, elle écoute Kovu lui parler de sa rencontre avec Kiara. Ils n’étaient que des enfants, alors… des enfants innocents qui avaient joué ensemble quelque temps avant de se perdre de vue. Nala fronce légèrement les sourcils en entendant cela… pourquoi les deux lionceaux n’auraient-ils pas eu l’occasion de grandir ensemble… ? A moins que… une idée émerge dans son esprit, mais elle la met de côté et décide de ne prêter qu’un très légère attention pour commencer. Elle ne veut pas se laisser abuser par ce qu’elle croit comprendre seulement, au risque de se tromper largement.

Ils se sont donc retrouvé plus tard, et Kovu lui confirme ce qu’il n’avait que laissé sous-entendre alors : il ne faisait pas partie de leur tribu avant cela… il l’a rejointe ensuite. Kovu reste très cryptique dans son discours et ses explications, mais certains signes ne trompent pas, à commencer par la tristesse dans son regard qui ne peut certainement vouloir dire qu’une seule et unique chose… Nala va peut-être trop vite en besogne, mais elle ne le pense pas : la tristesse qu’elle lit dans ses yeux, elle la connaît, elle la connaît même parfaitement bien, parce que la même voilait son regard à son arrivée ici, quand elle n’avait aucune nouvelle de son époux et de sa fille, quand elle se pensait destinée à errer seule dans cette ville, sans repère familier, sans rien à quoi se raccrocher.

« Tu l’aimes… », commente Nala avec un sourire attristé. Tout ceci est difficile à assimiler pour elle, mais Kovu n’en est pas responsable. Ils ont tous les deux un point commun qui n’est pas des moindres : ils aiment Kiara de tout leur cœur. Ne serait-ce que pour cette raison, ils doivent se soutenir, à tout prix. « Ne perds pas espoir. Nous allons la retrouver. Nous sommes deux à la chercher, voilà qui augmente nos chances d’y parvenir, n’est-ce pas ? » suggère-t-elle en s’efforçant d’afficher le plus d’optimisme possible, même si ce n’est pas simple tous les jours. « Tu dis que tu n »’appartenais pas à notre tribu… »

Elle ne finit pas sa phrase, mais la question sous-jacente est évidente.

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feat. Kovu

Au fond, cette rencontre est providentielle. En cet instant, ni l’un ni l’autre n’ont véritablement trouvé ce qu’ils cherchaient, mais ils ont gagné quelque chose dont ils avaient l’un comme l’autre le plus grand besoin : ils ont repris espoir. C’est facile de perdre espoir dans un monde qui vous prive à la fois de ceux que vous aimez et d’une grande partie de ce que vous étiez, de ce qui vous permettait de vous identifier en tant qu’individu. Bien sûr que parfois, Nala s’était abandonnée à la détresse et avait songé que Kiara et elle ne seraient jamais réunies, mais elle a envie de penser qu’un nouvel espoir est permis. Bien sûr, il lui est difficile d’envisager de retrouver sa fille à un âge bien différent de celui qu’elle avait connu, mais tant qu’elle est en vie est en bonne santé, c’est une chose qu’elle est capable de comprendre et d’appréhender.

Ensemble, munis du peu d’informations dont ils disposent, ils sauront peut-être approfondir leurs recherches, et parvenir, du mieux qu’ils le peuvent, à explorer des pistes qui ne seraient venues ni à l’esprit de l’un, ni à celui de l’autre. Ils ont enfin un nouvel angle sous lequel aborder cette situation, et ils doivent s’y accrocher autant que possible… Oui, mais d’abord, Nala a besoin de raccorder les wagons d’une existence qu’elle n’a pas vécue. Elle se retrouve comme Simba l’a été sans le savoir, en décalage avec les connaissances et l’expérience de l’autre… C’est une chose tout à fait troublante, en réalité.

« Je vois… », souffle-t-elle quand Kovu, semblant peser ses mots, lui apprend avoir vécu auprès des autres bannis… Elle n’a pas assisté à cette décision de bannissement, qui a eu lieu peu de temps après la naissance de Kiara (soit son dernier souvenir de sa vie passée). Mais une rencontre lui a offert d’y voir plus clair à ce sujet. « J’ai rencontré Zira », fait-elle alors, réalisant que c’est une information qu’il est sûrement primordial pour Kovu de posséder, en réalité. Quand le hasard semble tout contrôler, ici, plus les pièces du puzzle s’accumulent et s’assemblent, moins Nala est capable de croire que ce soit vraiment le cas. « Tu sais qu’elle est ici ? »

Elle hésite, elle ne sait pas par quel bout prendre toute cette situation. C’est si particulier, si inattendu… Elle se sent prise de court. Elle ne pouvait certainement pas s’attendre à une chose pareille, mais elle n’a d’autre choix à présent que de l’accepter, ne lui en déplaire.

« Je crois que je vais avoir besoin d’entendre ton histoire, toute ton histoire… »

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feat. Kovu

Nala réalise qu’au moment d’évoquer la présence de Zira en ville, elle aurait probablement dû y mettre davantage de forme. Certes, elle estime que c’est une information importante, et que son interlocuteur doit connaître, mais elle aurait certainement pu s’y prendre d’une autre manière pour la lui partager. Quoi qu’il en soit, elle voit Kovu pâlir et angoisser à vue d’œil. Elle ne voulait certainement pas cela, mais il est trop tard, et la messe est dite… Elle sait que Kovu fera usage de cette information, qu’il était en droit de connaître, de la manière qu’il souhaitera.

La suite ne lui appartient tout simplement pas. Ce qu’il lui appartient de faire, en revanche, c’est de se livrer au sujet de sa vie. Elle devine que ce n’est pas un exercice simple pour lui, mais elle considère néanmoins que c »’est la chose à faire. Ne serait-ce que pour se faire une meilleure idée de qui peut bien être ce jeune homme qui semble à ce point épris de sa fille, quand bien même il ne l’a pas encore retrouvée ici… des sentiments que plus de trois années d’errance sur l’île n’ont pas su effacer sont forcément des sentiments forts et remarquables, qu’il faut savoir apprécier à leur juste valeur… dans la mesure de ce qu’il lui apprendra.

Car quand Kovu lui demande d’entrée de jeu de ne pas le juger trop durement, c’est assez naturellement que Nala affiche davantage de réserve et d’inquiétude. Quiconque prévient de cette manière avant d’articuler son discours n’a pas la conscience tranquille, et ce n’est certainement pas pour la rassurer. Malgré tout, elle prend le temps de l’écouter sans l’interrompre, afin qu’il ait le temps de dérouler son récit et de lui apprendre tous les tenants et aboutissants de la situation. Il avait été désigné comme l’héritier de Scar, il était un enfant à qui l’on avait appris à haïr les siens… Elle ne peut pas réellement lui reprocher d’avoir été endoctriné de la sorte dès son plus jeune âge… Il avait malgré tout eu l’intelligence d’esprit de réviser son jugement à partir du moment où il avait fait la rencontre de Kiara, ce n’est pas donné à tout le monde.

Nala ne peut s’empêcher de sourire doucement à l’évocation de sa fille : l’idée qu’elle puisse être ce rayon de soleil capable d’adoucir les cœurs les plus sombres la rassure et la réconforte : c’est précisément ainsi qu’elle espérait voir sa fille grandir. Son récit est tendre quand il évoque Kiara, douloureux quand il s’épanche plus spécifiquement sur certains événements. Et à présent, Nala veut tout en connaître.

« Tragiquement ? C’est-à-dire ? » Elle le détaille du regard. « Kovu… qu’est-ce qui s’est passé ? »

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feat. Kovu

Nala porte une main à ses lèvres, sincèrement choquée, au moment d’entendre Kovu lui parler du sort qu’a rencontré sa mère, décédée. Aussitôt, elle se reproche sa curiosité, il n’y a certainement rien de pire pour son interlocuteur que de devoir remuer ces événements pour le moins bouleversants. Bien sûr, elle devine que cette Zira ne devait certainement pas être très équilibrée, tout comme elle devine qu’elles avaient dû se détester, dans cette vie qu’elle ne connaît pas le moins du monde… Elle n’en est pas moins une mère, une mère que son jeune interlocuteur déplore d’avoir perdu. Zira est donc morte accidentellement… Kovu, qui plus est, n’a pas seulement perdu une mère, il a aussi perdu un frère… L’histoire familiale de Kovu est définitivement tragique, et Nala a le cœur serré… Que répondre à cela ?

« Je pense que je comprends, oui », répond doucement Nala avec autant d’empathie que de considération.

Elle sait que ce ne sont pas ces quelques mots qui apaiseront le cœur blessé de Kovu, mais elle fera de son mieux néanmoins… Même si elle ne le connaît pas, elle sait une chose le concernant, une chose qui a son importance, une chose qui compte véritablement pour Nala : il aime sa fille, il l’aime profondément… Et pour cette raison, elle ne peut que vouloir l’entendre, entendre ce qu’il peut bien avoir à dire.

« Je suis profondément désolée de ce qui est arrivé à ta famille. »

Même s’ils avaient fait les mauvais choix, même s’ils avaient probablement agi de la pire manière possible, ce n’est pas pour autant que leur perte n’a pas dû être éprouvante pour Kovu, et elle s’en sent particulièrement responsable, de son côté. Alors oui, elle est désolée, désolée pour la tragédie dont il a été témoin.

« J’espère que tu as su t’entourer malgré tout. »

De Kiara, de n’importe qui capable de l’aider à trouver sa place, à se sentir à sa place au milieu de ses pairs, lui qui a dû se sentir désespérément seul… Même quand on prétend le contraire, on a toujours besoin de la présence et de la compagnie d’autrui. C’est une question d’instinct. Nala ne connaît pas Kovu, elle ne peut pas totalement savoir s’il aura été bien pour sa fille ou non, mais elle a envie de lui faire confiance, ou en tout cas d’essayer de mieux le connaître. Ensemble, avec un peu de chances, ils seront capables de retrouver Kiara une bonne fois pour toutes.

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feat. Kovu

Nala ne répond rien quand Kovu se contente de lui dire que sa famille n’a dû son sort qu’à elle-même. Nala devine que ce sort a tout de même était largement précipité par des conflits claniques qui s’étaient envenimés au fil du temps, et qui avaient pris leur source à la mort de Scar, mais elle n’a pas l’intention de contredire son jeune interlocuteur pour autant. Elle estime en effet, même si elle ne récolte de l’histoire que quelques fragments, que la famille de Kovu doit être tenue responsable de ses actes et se sera probablement attirée à elle-même la douloureuse situation dans laquelle elle s’était finalement enferrée.

Ce n’est pas tant, en réalité, pour la famille de Kovu que Nala est attristée que pour Kovu lui-même. Elle-même n’a pas perdu ses parents (pas qu’elle sache, du moins, mais ici cela reste difficile à dire), en revanche, elle a porté le deuil, et elle sait quelles souffrances ce deuil implique. Elle a porté le deuil de Simba pendant beaucoup trop longtemps, sans savoir qu’elle le portait sans raison… Elle sait, oui, ce que l’on éprouve quand on perd des personnes qui nous sont chères, et c’est une chose qu’elle regrette sincèrement de voir Kovu avoir dû endurer. Ici, la donne a changé, Kovu a une chance remarquable, celle de faire table rase d’un passé douloureux et de vivre une vie différente, une vie dans laquelle il pourra vivre de façon apaisée.

Encore faut-il qu’il retrouve Kiara, sans qui il semble qu’il soit difficile pour lui d’accéder à ce plein sentiment de complétude… Ce que Nala est bien sûr la mieux placée pour comprendre de son côté… Mais elle ne veut plus en douter à présent. Ce n’est pas pour rien si Nala a eu l’opportunité de faire la connaissance de Kovu… Ce doit probablement être un signe. Elle retrouvera sa fille, tôt ou tard, et elles auront l’opportunité d’être heureuses, ils auront l’opportunité d’être heureux, tous ensemble. De former un nouveau clan, une famille.

« Je te réserverai le même accueil ici si tu en éprouves le besoin », affirme doucement Nala, sincère, quand Kovu lui parle de l’accueil qu’elle et probablement Simba lui ont offert à l’époque, lui offrant de se joindre à leur famille, de faire partie des leurs, tout simplement. « Nous devons nous serrer les coudes, surtout dans ces circonstances difficiles. » Elle affiche un fin sourire. « Je veux que tu puisses compter sur moi. Je le dois à Kiara, peu importe où elle se trouve et combien de temps s’écoulera avant que nous ne la retrouvions. »

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Ce n’est pas intuitif pour Nala de savoir comment se comporter avec son interlocuteur, mais il est une chose qu’elle n’oublie pas, et qu’elle garde à l’esprit quoi qu’il advienne. Ce quelque chose, c’est qu’ils ont trop en commun pour ne pas se serrer les coudes. Tous les deux, ils doivent accepter et apprivoiser leur nouvelle nature – ce qui, même après trois ans, reste quelque chose de particulièrement difficile. Et surtout, ils aiment tous les deux Kiara, du plus profond de leur cœur, et ce point commun en particulier ne peut avoir pour effet que de les rapprocher, quoi qu’il puisse advenir par la suite.

« Je retiens », répond Nala avec un fin sourire quand Kovu affirme que s’il devait y avoir quoi que ce soit qu’il puisse faire pour elle, il n’hésiterait pas.

Oui, elle le garde à l’esprit, même si elle n’a pas l’intention d’abuser d’une offre pareille, évidemment, elle le garde avant tout à l’esprit parce qu’elle sait très bien qu’il arrivera des moments où le soutien de l’autre pourra leur être au-delà d’utile, et ça, c’est une chose bien évidemment importante, et qu’il ne se verrait pas négliger le moins du monde. L’essentiel, maintenant, c’est de savoir faire la part des choses, et ne pas s’oublier.

Quand Kovu ajoute que, puisqu’elle n’a pas besoin de son aide ici, il aura tout intérêt à poursuivre ses recherches de son côté – ce qui n’est jamais que la vérité –, Nala hoche doucement la tête. Il a effectivement raison. Il ne sert à rien qu’ils concentrent leurs recherches au même endroit. Autant qu’ils le fassent chacun de leur côté, ils ne seront probablement que plus productifs de la sorte.

« Je vais te passer mon numéro de portable », dit-elle quand il lui demande un moyen de la contacter, extirpant son smartphone de la poche de son jean pour y dénicher le numéro (qu’elle n’arrive pas à retenir de tête). « C’est fou ces invention, pas vrai ? Je ne dis pas que c’est pas pratique, mais je ne suis pas sûre de m’y faire un jour. »

Même si elle s’était assez rapidement rendu compte que, que l’on soit une ancienne lionne ou une humaine de souche, on pouvait tous être égaux face à l’addiction à candy crush et autres jeux mobiles abrutissants.

« N’hésite pas à m’appeler, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. » C’est à ses yeux chose essentielle. « Et prends bien soin de toi, d’accord ? »