(Terminé) sujet commun n°3 ⊹ joyeuses fêtes.

« D’accord Sophie, alors excuses-moi. » Camille n’était absolument pas en retard, mais Sophie était une fille très impatiente, ce court instant lui avait peut-être semblait être une éternité. La rousse s’était avancé pour embrasser le petit Georges sur le front. Ces deux-là étaient comme deux enfants aimant s’amuser entre eux et l’un essayait d’influencer l’autre dans le monde des bêtises.

Les hivers à Paris, Camille avait fait cela toute son enfance. Et là… là elle était coincée dans un endroit qu’elle ne connaissait pas depuis toujours, un endroit qu’elle n’avait même pas choisi et il était impossible pour elle de se rendre de nouveau à Paris pour y passer l’hiver qui était actuellement présent. « Je ne sais pas Sophie, mais je l’espère bien. Et toi ? » La réponse de Sophie allait sans doute être la même, mais Camille voulait en être certaine. Dans le fond, Sophie avait beaucoup de mauvais souvenirs dans leur ancienne vie. Ici, elle était plus "libre". « Je ne sais pas ma Sophie. J’aimerais moi aussi qu’il puisse connaître Fleurville, nos amis… » Camille ne savait pas si c’était possible de retourner un jour chez elle. Elle aurait aimé, parce qu’elle aurait aimé que Georges grandisse à Fleurville, elle aurait voulu qu’il connaisse tout ce qu’avait connu sa mère et ses tantes quand elles étaient plus jeunes. Elle ne savait même pas si un jour elle allait retrouver son autre sœur, sa mère, ses amis, ses cousins dans ce monde, alors comme le disait Sophie, peut-être que Georges n’allait jamais les connaître. « Parfait, alors on y va. » Camille savait qu’aller manger un truc allait faire plaisir à Sophie et puis Georges et elle avait faim également. Ils étaient là pour profiter, alors il fallait bien profiter de tout. « Ne m’en dis pas plus Sophie, tu es tombée ? » C’était sans doute comme cela qu’elle savait que ça glissait. Camille avait le sourire aux lèvres, parce qu’elle connaissait la réponse de sa demi-sœur bien avant qu’elle ne la dise. Sophie était si maladroite. Tout le petit monde se dirigeait à l’extérieur, Camille tenant fermement la main de Georges pour ne pas qu’il tombe à son tour. « Qu’est-ce que tu veux manger Sophie ? »

Alors que Belle était en train de marcher, elle se fit arrêter par une femme, une rousse aux yeux clairs, elle ne l’avait jamais vu avant aujourd’hui, elle n’avait aucune idée de qui elle était. Elle n’était pas là pour lui parler spécialement, elle n’avait pas l’air de la connaître non plus. Elle était simplement là pour lui rendre son écharpe, Belle avait dû la faire tomber. La libraire avait remercié cette jeune femme, avant d’entamer une conversation. Ne sachant pas quoi dire Belle commençait à parler de la décoration de la salle, des lumières qui s’y trouvaient... Belle ne prêtait aucune attention à l’erreur de la jeune femme. Pour elle, ça ne voulait sans doute rien dire, une langue qui fourche, une simple petite erreur en parlant, rien de plus, rien de quoi s’inquiéter. « Je n’ai jamais rien vu de tel dans cette ville non plus. » La jeune femme avait raison, Belle non plus n’avait jamais rien vu de plus beau ici. Elle avait pourtant l’impression d’avoir déjà vu des choses bien plus belles dans une autre vie, celle qui faisait l’objet de ces rêves, dans ce fameux château aux objets animés. Mais ce n’était qu’un simple rêve… « Oui, je suis venue seule. Et vous ? » Belle ne connaissait pas beaucoup de monde ici, elle n’osait pas trop se mêler à la foule. Elle n’avait pas l’habitude de cela. Autrefois, dans son petit village, Belle n’était pas très appréciée et populaire. Tout le monde la trouvait différente et ça n’aidait pas à la sociabiliser. Mais peut-être que cette femme n’était pas venue seule. Elle était peut-être accompagnée et Belle était en train de la retenir, l’empêchant de retrouver ses amis, ce n’était pas un comportement à avoir.

Clara souriait en voyant ses amis, ils ne changeaient pas, toujours en train de se taquiner. Depuis qu’elle les connaissait, ils avaient toujours étaient comme cela. Avec eux, tout était toujours prétexte à cela d’ailleurs. En tous cas, la présence de Clara ne semblait pas les déranger, c’était déjà un bon point. La brune se doutait qu’elle aurait pu rester auprès d’eux et éviter de se retrouver seule, mais elle avait préféré demander. C’était vrai que depuis leur rencontre dans ce monde, ils étaient devenus de bons amis et se voyaient régulièrement. Clara répondait à ses amis par un simple sourire, elle pouvait rester avec eux, pour le moment du moins, puisque sa présence n’était pas dérangeante. « Oui, je suis venue seule. » Avec qui aurait-elle pu venir ? Elle n’avait pas retrouvé le docteur, ni même Danny, n’avait toujours pas rencontré d’autres compagnons du Docteur et même si Clara était une personne très sociable, elle n’avait personne avec qui venir à cette soirée. Elle n’avait pas perdu espoir de pouvoir un jour les retrouver, mais pour le moment elle devait faire sans eux, heureusement Amy et Rory était là eux aussi. « Je suis contente de vous voir ici, je ne savais pas si vous alliez venir et je n’ai pas pensé à demander. » Clara souriait, elle n’avait pas pensé à demandé, mais en même temps, elle avait hésité jusqu’à la dernière minute, ne sachant pas si elle devait vraiment venir ou non. « J’espère que cette fois-ci la soirée ne va pas tourner au fiasco. » Clara faisait référence à la soirée d’Halloween. Ils avaient tous les droits l’habitude de ce genre de situation, ils en avaient vécu par le passé, mais Clara avait envie de passer une bonne soirée, en compagnie de ses amis, à profiter de la bonne ambiance, de la sublime décorations et à tout ce qui leur était proposé.

Mary n’espérait qu’une seule chose de cette soirée : que tout se passe à merveille. Elle avait envie de voir James s’amuser, profiter, rayonner, elle avait envie de partager du temps avec lui, elle avait envie de voir toutes les étoiles qu’il pouvait avoir dans les yeux face à toute cette neige, à toutes ces décorations à toutes ces lumières… Brioche et chocolat chaud, la mère et son fils étaient allé s’installer bien tranquillement dans un coin, pour profiter du bon goût de ce qu’ils avaient à déguster et pour profiter de ce moment complice avec son petit garçon. Ce soir, il n’y avait que James qui comptait, personne d’autre, rien d’autre. Elle laissant toutes ses affaires, toutes ses préoccupations, tous ses problèmes de côtés. Ce soir, pas de protection, pas d’Elizabeth, pas d’hommes de main, pas d’affaire… rien de tout cela ne l’avait suivi jusqu’ici. Même si en relevant les yeux Mary avait aperçu une tête rousse qui lui faisait dos, s’éloignant d’elle, avant de se stopper pour parler à une autre femme. Il s’agissait de sa cousine, elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici, ni même si elle était en train de manigancer quelque chose, mais Mary devait faire abstraction de tout cela. Son fils ne devait plus être présent lors de ces conflits, il commençait à comprendre certaines choses désormais et Mary ne souhaitait pas le mettre en danger. Elizabeth n’oserait pas s’en prendre à elle, alors qu’il y avait tant de monde autour d’elles. Mary pouvait souffler, essayer de penser à autre chose et se consacre à James et à lui uniquement.

Il n'avait pas totalement tort. Deux époux devaient être là l'un pour l'autre et se préoccuper du bien être l'un de l'autre. Dans ce rôle, il était parfait. Il l'avait toujours été en réalité. « Ce n'est pas désagréable, c'est vrai. Mais tu restes un beau parleur ! » Elle avait toujours raison, elle ne le laisserait certainement pas avoir le dernier mot.

Leur conversation fut interrompue par l'arrivée de Clara. « Mes formes ? » répéta Amy, en le fusillant du regard. Non, elle n'était pas vexée, elle plaisantait seulement, comme souvent avec Rory. Par la suite, elle demanda à son amie si elle était venue seule. La question n'était pas innocente et Amy attendait la réponse. Elle voulait savoir si Clara avait retrouvé d'autres personnes liées au Docteur. Même si dans le fond, elle se disait que Clara le lui aurait déjà dit si c'était le cas. Amy fut presque déçue par la réponse de Clara, mais essaya de ne pas le montrer plus que ça. « Tu sais, je traîne Rory partout où il est possible d'aller ! J'espère toujours retrouver le Doctor dans ce genre de grands rassemblements... » elle l'avouait. Elle aimait aussi partager ces moments avec son époux, mais ça ne l'empêchait pas d'espérer voir son docteur débarquer comme lors de son mariage. « Pourquoi ? C'était amusant la dernière fois... On ne s'est pas ennuyés au moins. » Sur le coup, elle n'avait pas forcément trouvé ça amusant, mais elle ne pouvait nier qu'elle avait trouvé la situation excitante, elle lui avait donné l'impression de revivre une de ses aventures avec le docteur. « Enfin, quelque chose me dit que ce soir, tout sera calme. » Ce n'était pas une soirée d'halloween, juste une fête de noël, difficile de faire effrayant, n'est-ce pas ?

Elizabeth était partagée entre plusieurs sentiments : elle avait peur de faire confiance et de s'adresser à quelqu'un, elle ignorait si se lier avec d'autres personnes était une bonne idée et en même temps, elle sentait cette chose étrange qu'elle n'avait pas ressenti depuis une éternité : la joie de discuter simplement avec quelqu'un en dehors de ses patients. Sa vie était bien triste, elle ne voyait personne, ne parlait à personne. Elle s'était totalement isolée. Alors cette simple interaction était un événement rare pour elle et elle ne savait pas ce qu'elle pouvait dire, tant elle n'était pas habituée à faire la conversation. Alors elle sortit une banalité sur les décorations. La jeune fille en face répondit qu'elle n'avait jamais rien vu de tel non plus. Elle semblait tout aussi gênée qu'elle, en réalité.

La question d'Elizabeth, par la suite, fut peut-être indiscrète, mais elle eut tout de même une réponse. « Je suis seule aussi. » Comme toujours. La conversation aurait pu se terminer là, mais sans réfléchir Elizabeth reprit : « Vous voulez qu'on aille se chercher quelque chose à manger ? » Aussitôt, elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire, et reprit de nouveau. « Ne vous sentez surtout pas obligée, je ne me vexerai pas si vous préférez rester seule ou ne pas continuer cette conversation. » lui affirma-t-elle, un sourire sincère sur les lèvres.

Belle avait eu envie de venir à cette fête de noël, elle aimait cette période, la neige, l'ambiance... Elle était venue seule et dans le fond, elle s'en fichait, elle n'était pas venue là pour être avec des gens, mais simplement pour profiter de l'ambiance et de tout ce qu'il y avait. Elle avait l'habitude d'être seule et n'osait pas vraiment aller vers les autres par peur d'être jugée et incomprise ici aussi. Pourtant, lors de cette soirée, elle avait fait la rencontre d'une jeune femme. Belle avait fait tomber son écharpe et la jeune femme l'avait ramassé, avant de la lui rendre. Voilà comment avait commencé leur discution. La rousse lui avait demandé si elle était seule, en effet, elle l'était, Belle lui avait retourné la question et la rousse disait l'être également. Décidément, ici personne n'osait aller vers les autres, il fallait dire que ce n'était pas si simple. Belle pensait que la conversation allait s'arrêter là, mais la jeune femme lui proposait d'aller chercher quelque chose à manger, avant d'ajouter que Belle ne devait pas se sentir obligée d'accepter de la suivre. "Je ne me sens pas obligée de le faire et j'ai bien envie de manger quelque chose et si je peux être un peu accompagnée, pourquoi pas." Belle souriait, avant de commencer à marcher vers les stands. En attendant que ce soit leur tour, Belle reprit la parole, elles ne connaissaient même pas le prénom l'une de l'autre. "On pourrait peut-être se présenter, j'aimerais mettre un nom sur votre visage. Je m'appelle Belle et vous ?"

« Je l'espère aussi... » La vie de Sophie n'avait pas toujours été simple, mais elle avait fini par être heureuse et sa vie lui manquait, sa famille lui manquait, son monde lui manquait. Elle s'inquiétait pour elle, pour Camille, mais aussi pour Georges. Peut-être que ce dernier ne connaîtrait jamais tout ce que les deux filles avaient connu. Et à cette idée, Sophie était triste. Triste que ce petit garçon ne connaisse rien de la vie de sa famille, de l'ancienne vie de sa mère. Aux mots de sa soeur, Sophie se contenta de pousser un soupir, sans rien ajouter. D'autant plus qu'elles partaient pour manger un petit quelque chose, chose à laquelle Sophie ne disait jamais non, gourmande comme elle était. Elle précisa également qu'il fallait être prudentes parce que dehors, ça glissait. Immédiatement, Camille avait compris pourquoi sa petite soeur lui disait ça. « Pas du tout, Camille ! Je ne suis pas tombée ! » Protesta la jeune femme, préférant mentir qu'assumer. « ça, ça et ça... » dit-elle en désignant une boisson et deux gâteaux. Elle était gourmande, ce n'était pas une nouveauté. Sophie attrapa alors la main de George tandis que Camille prenait de quoi manger, « George, je voudrais un bonhomme de neige ! Oh viens jouer avec moi... » S'amusa Sophie en riant et en se mettant à la hauteur du petit garçon. Elle haussa ensuite les épaules en regardant sa soeur. « Quoi ? J'ai entendu ça l'autre jour, je ne sais pas ce que c'est, mais j'ai trouvé ça amusant ! » se justifia-t-elle en souriant.

La jeune femme sourit, sincèrement. Elizabeth ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle avait souri ainsi, sincèrement. Depuis son arrivée dans ce monde, elle vivait en permanence dans le peur. Encore. Sa vie n'avait en réalité pas changé. Elle ressemblait à sa dernière vie. La peur. Encore et toujours. Sauf ce soir, elle réussissait même presque à ne plus y penser, à discuter avec une inconnue sans trop de craintes. Pourtant, si peu habituée aux autres, elle avait l'impression que la jeune femme se forçait à lui parler. Elle pensait qu'elle n'avait qu'une hâte : partir et être tranquille. La jeune femme lui affirma le contraire. Ce n'était peut-être pas si difficile de parler aux autres finalement. « Alors allons-y ! » souffla-t-elle à sa nouvelle connaissance. Les deux jeunes femmes partirent alors en direction des stands. « Elizabeth. » se contenta-t-elle de dire. « Votre prénom est très joli. » avoua-t-elle, essayant toujours de discuter. Elle était sincère, elle trouvait son prénom fort joli. « Vous prenez quoi ? » continua-t-elle, toujours en essayant de continuer la conversation bien que ce ne soit pas dans ses habitudes.

Si l’ambiance était agréable et que Mary se sentait bien ici, elle n’allait pas tarder à partir. Le petit James s’amusait bien, mais il commençait à être grognon sans doute fatigué comme ses petits yeux semblaient l’indiquer. L’ancienne reine avait demandé à son fils de faire une sieste, elle avait essayé de l’endormir, mais en vain. Le petit garçon n’avait qu’une envie se retrouver à cette fameuse réception pour s’amuser, manger et profiter des décorations. La brune attendait de terminer ce qu’elle était en train de manger, elle attendait également que le petit James termine avant de lui proposer de rentrer chez eux. Sans grand étonnement, le petit garçon n’avait absolument pas envie de rentrer, pas de comédie, de pleurs ou de hurlements, il demandait simplement à sa mère de rester encore un peu. Mary avait accepté de rester quelques minutes de plus, mais elle n’allait vraiment pas s’attarder ici, sans quoi le petit garçon allait finir par s’endormir sur le sol de cette salle de réception. Au bout de plusieurs minutes Mary avait attrapé James pour le prendre dans ses bras et le petit n’avait pas tardé à s’endormir dans les bras de sa mère. Il était donc vraiment temps de rentrer chez eux. Avant de quitter la salle de fête, la brune avait jeté un coup d’œil à sa cousine, elle était en compagnie d’une jeune femme qui semblait inoffensive, mais elle pouvait partir en toute tranquillité puisqu’Elizabeth était occupée et qu’elle ne pouvait pas la suivre et en plus de cela, elle était toujours surveillée.

Belle était en train de discuter avec une autre personne, chose qu’elle ne faisait pas souvent en dehors de son travail. Elle n’avait pas l’habitude d’aller vers les autres, ni même de tenir une conversation qui ne tournait pas autour des livres. Pourtant, elle ne se sentait absolument pas mal à l’aise en la présence de cette jeune femme. « Oui, allons-y. » Belle souriait à la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Elles allaient se chercher un petit quelque chose à manger, rien de très exceptionnel, mais au moins, elles allaient pouvoir continuer à discuter un peu toutes les deux et pourquoi pas en apprendre un peu plus l’une sur l’autre. Tout cela allait changer des conversations habituelles, ce qui n’était pas plus mal. Les deux femmes se parlaient depuis quelques minutes maintenant, il était apparemment temps de faire les présentations, c’est-à-dire connaître le prénom de l’autre. « Merci, le vôtre également. » Belle était sincère, c’était tout à fait le genre de joli prénom qu’elle aimait et trouvait fort joli. « Je vais prendre un beignet sucré et un chocolat chaud. Et vous ? » Même si le choix était assez grand et qu’elle aurait aimé prendre une chose de chaque, elle devait faire un choix.