Il était une fois...
Mon cher journal, j’ai besoin de laisser aller ma plume. J’ai besoin de laisser une trace de ma vie passée, j’ai besoin de me remémorer ces souvenirs. Et je veux toujours pouvoir me souvenir des personnes qui vont suivre, car elles sont celles qui ont eu le plus d’importance, d’influence ou d’impact dans ma vie.
Je suis née le 8 décembre 1542 en Écosse, dans le Palais de Linlithgow. Mon père était Jacques V d’Écosse, roi d’Écosse et ma mère était Marie de Guise reine consort d’Écosse. Je n’étais âgée que de six jours quand mon père trouva la mort. Je devins alors Reine d’Écosse. Ma mère prit la régence du royaume en attendant que je grandisse pour pouvoir régner à mon tour. Dès mon plus jeune âge, j’ai été envoyée à la cour de France auprès de la reine Catherine de Médicis et du roi Henri II. C’est là que j’y ai rencontré François, mon futur mari, avec qui je fus fiancée alors que je n’avais que six ans. Trois années plus tard, sans réellement comprendre pourquoi, j’ai été envoyée au couvent. J’aimais tellement la cour de France, j’ai longtemps gardé le souvenir du château dans lequel j’ai grandi. Mais je savais que j’y retournerais, après tout, j’étais fiancé au futur roi de France. Je garde de bons souvenirs de mes années au couvent, les repas avec toutes celles que j’ai aimé, les jeux, les sœurs… Je garde même de bons souvenirs des leçons qui m’y ont été données. Mais malheureusement, j’en garde aussi de très mauvais souvenirs, comme celui de mon dernier repas auprès de mes amis. Lors de ce repas, j’ai vu sœur Hélène s’effondrer et mourir sous mes yeux. J’ai appris qu’elle était là pour goûter chacun de mes plats avant qu’ils ne me soient servis. Ce jour-là, on avait donc voulu m’empoisonner. C’est à cet instant que j’ai pris conscience de qui j’étais et de ce qu’allait être ma vie.
Aylee a passé ses derniers instants alors que je la tenais dans les bras. Elle était l’une des personnes les plus dévouées que je connaissais. Elle m’a souvent aidé, m’a souvent conseillé. Le peu de temps que j’ai pu passer avec elle en France m’a fait le plus grand bien. Kenna, elle a très rapidement succombé à Henri et a préféré quitter son rôle de dame d’honneur pour lui. Elle savait très bien que je n’étais pas pour cette relation, mais elle l’aimait. Malgré cela, nous sommes toujours restées proches toutes les deux. Elle était mon amie et j’appréciais chaque instant passé en sa compagnie, comme ceux passé avec Greer, Lola ou Aylee. Elle a malheureusement dû quitter la France à cause de sa grossesse, je ne l’ai plus revu après cela. Lola. Ma chère Lola. Je l’ai faite souffrir, en causant la perte de Collin. Malgré cela nous sommes toujours restées très proches toutes les deux. Même si elle avait eu cette aventure d’un soir avec François, même si cette seule et unique fois avait donné vie à un magnifique petit garçon. Elle a toujours était celle avec qui je me sentais le mieux, le plus en sécurité. Elle m’a toujours était fidèle et dévouée, pour preuve, elle a perdu la vie, en pensant m’aider. Je suis tellement désolée de tout cela Lola, tu me manques terriblement. Greer. Elle est celle qui est restée le plus longtemps à mes côtés, même si le cour des choses nous a séparé durant une courte période. Nous avons su nous retrouver. Tout comme les autres, elle était l’une de mes plus chère amie. Elle m’a très souvent soutenu et j’avais tellement besoin de son soutient quand j’étais en Écosse. Elle était à mes côtés lors de mon accouchement, elle a su me soutenir et m'aider à tenir. Je me souviendrai toujours de cette danse que nous avions faite à notre arrivée en France. De nos moments passés à la fenêtre de ma chambre à discuter de tellement de sujets pendant des heures. Et ce n’est qu’une partie des souvenirs que j’ai avec elles.
Catherine est la femme qui m’a élevé quand je suis venue vivre en France. Je la considérais comme une mère et elle me considérait comme sa propre fille. Puis j’ai quitté le château royal pour aller au couvent. Quand je suis revenue, rien n’était plus pareil. Si Catherine était contente de me retrouver et de savoir que j’allais épouser François, Nostradamus avait tout changé. Une de ses visions montrait que mon mariage allait sceller la perte de François. C’est à ce moment-là que Catherine a changé. Elle a voulu me nuire, me voir morte, elle complotait désormais contre moi. Collin, Olivia, les lettres et un tas d’autres choses. Quand Clarissa est décédée, les visions de Nostradamus ont changé et j’ai vraiment cru que ma relation avec Catherine allait s’arranger. Cela semblait bien parti, mais ma relation avec Louis a changé la donne. Pourtant, après cet « accident », quand cet homme m’a… Catherine a été merveilleuse avec moi. Mais c’est quand François nous a quittés que notre relation a véritablement changé, elle s’est améliorée. Je savais que je pouvais désormais compter sur Catherine. Je suis restée en France quelque temps auprès d’elle, puis je suis retournée en Écosse, mais même loin de la France, je savais que Catherine n’était pas loin et que je pouvais toujours compter sur elle.
Ma relation avec ma mère n’était pas simple. Ma mère a toujours eu cette pression sur moi. Je n’étais qu’un pion pouvant renforcer l’alliance entre l’Écosse et la France, en me mariant avec François. Si j’avais pu faire un héritier rapidement, pour pouvoir m’emparer du trône d’Angleterre, cela aurait été mieux pour elle. Pourtant, quand je lui ai expliqué ce qui m’étais arrivé, ce que cet homme m’avait fait, elle n’a pas réagi comme une mère. C’est à cet instant que je lui ai dit que j’étais désormais seule. J’ai déjà demandé à ma mère de sortir de ma vie, mais elle restait ma mère. Quand elle était en état de siège, je voulais l’aider, je voulais envoyer des armées pour la sauver. Quand elle m’a annoncé qu’elle était malade, je lui ai demandé de rester en France, mais elle ne voulait pas. Je savais qu’elle allait mourir. Et quand elle est morte, je n’ai presque rien ressentit, car sa vie avait, pour moi, sans doute sauvé celle de François.
Sébastien. Il était avant tout un ami. La première personne qui s’est montrée gentille à mon arrivée à la cour de France. Il a toujours était protecteur envers moi. Il a toujours était là pour moi. J’ai eu des sentiments pour lui. Pour preuve, nous avons failli nous marier quand François a décidé de lui laisser le trône. Mais au fond de moi, j’ai toujours su que j’aimais François et que Bash était un très grand ami, sans qui je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. Je sais que cette décision lui a fait beaucoup de mal et j’en suis navrée, mais je sais qu’il a su accepter avec le temps. Il a fui la cour à mes côtés, quand je savais François en danger. Bash a toujours était de mon côté, il m’a toujours défendu et protégé. Je sais qu’il était prêt à tout pour moi. Je pouvais lui faire aveuglement confiance, je savais qu’il ne me trahirai pas. Il a été là, à me soutenir quand François est mort. Il m’a suivi jusqu’en Écosse, il a renoncé à la France pour moi. La dernière chose qu’il a faite pour moi a été de m’envoyer Davide Rizzio pour qu’il me donne une prophétie. Cette dernière disait que je pouvais avoir soit l’amour, soit un héritier, c’était comme une mise en garde, pour me prévenir de ce qu’allais être ma vie selon mon choix.
James. Mon grand-frère. Il a toujours cru en mes qualités de reine. Il savait que ma place était sur le trône d’Écosse, même s’il était protestant et moi catholique. J’ai beaucoup douté de lui à mon retour en Écosse. Je l’ai forcé à me prouver sa loyauté, alors qu’il m’était loyal. Il était vrai qu’il était bien trop souvent avec Knox, lui qui voulait ma perte. Il est venu en France pour me dire la situation de l’Écosse quand elle allait mal. Il m’a rapporté ce que mon pays pensait de moi. Il m’a mise en garde. Je lui ai accordé ma confiance et il a été l’un de mes plus fidèles conseiller. Il me défendait comme on devait défendre sa reine, mais surtout comme l’on devait défendre sa sœur cadette. La dernière chose qu'il a faite pour moi a été de me protéger du piège de Knox, j’ai dû le bannir de la cour et cela m’a déchiré le cœur. Mais j’ai fini par lever son bannissement, je l’ai nommé régent au cas où mon accouchement se passerait mal, car je savais qu’il saurait diriger l’Écosse à merveille. Je savais qu’il ferait un bon régent. J’ai donné son nom à mon fils, car il était un frère et un sujet sur qui je pouvais compter et que j’aimais. Et quand j'ai été arrêtée, c'est à lui que j'ai confié ce qui m'était le plus cher sur cette terre : mon fils.
Elizabeth. Ma cousine. Ma rivale. Mon bourreau. Voilà les mots qui peuvent décrire mon lien avec Elizabeth. Notre rivalité a commencé avec l’accession au trône d’Angleterre. Étant une reine catholique, je devais avoir ce trône. Cependant, Elizabeth y est montée et a toujours vécu dans la peur de me voir le reprendre. Pour éviter cela, elle a tenté de m’assassiner à de nombreuses reprises. Elle a tenté d’envahir l’Écosse pour me déposséder de mon trône. Elle a toujours essayé de m’éviter un remariage, car elle savait que si je me remariais et que j’avais un héritier, je pouvais prendre ma place sur le trône d’Angleterre. Je devais me défendre face à elle, et même si je n’ai pas toujours voulu de l’Angleterre, il m’est arrivée d’essayer de la conquérir. Elizabeth a fait assassiné Lola en pensant qu'elle complotait contre elle sous mes ordres, mais je n'avais rien ordonné. La vie d'Elizabeth était conduite par la peur de me voir lui prendre ce qui devait me revenir de droit. Bien trop peureuse, elle a fait de moi une captive après la naissance de mon fils. Les Écossais ont été ceux qui m'ont d'abord fait captive, mais je suis restée vingt ans en prison, en Angleterre, privée de mon petit garçon. Je ne l'ai pas vu grandir à cause d'elle. Et pour terminer, j'ai été décapitée en Angleterre, à cause d'Elizabeth.
Darnley. Il fut mon époux et le père de mon fils. J’ai essayé de l’aimer et pendant un temps, j’ai cru cela possible. Nos sentiments commençaient à se développer, pourtant rien y a fait. Il était accroc aux jeux, aux femmes et à la boisson. Je détestais cela. Pourtant, ayant perdu François et avec la menace anglaise, je n’avais pas le choix, je devais me remarier. J’ai fait la connaissance de nombreux hommes et Darnley était le seul qui sortait du lot. Malheureusement, mon mariage avec lui ne fut pas heureux. Bath m’avait prévenu, si je voulais un héritier, je n’aurais pas l’amour et il avait raison. Darnley a tout fait pour obtenir le contrat de mariage royal, mais j’ai refusé de faire de lui mon égal. Il m’a énormément fait souffrir, il a essayé de me nuire de nombreuses fois, il était avide de pouvoir et le reste l’importait peu. Il a été jusqu’à enlever son propre fils, il voulait m’empêcher de le voir, de jouer mon rôle de mère avec lui. C’était donc à celui qui allait agir le plus vite. Même si au départ, je ne voulais pas le tuer, je savais que mon fils était en danger et je n’avais plus le choix. Bothwell a tué Darnley pour moi. Ce qui a causé notre perte à tous les deux.
Gideon. Au début, il est venu en France pour me faire du tort sous les ordres de ma cousine : Elizabeth, qui détenait sa merveilleuse fille. Pourtant, au fil du temps, nous avons développé de véritables sentiments l’un pour l’autre. Il a été le premier homme que j’ai aimé après François. J’ai passé des moments heureux à ses côtés. Nous avons failli nous marier, j’ai voulu faire de lui mon roi, car je l’aimais sincèrement. Notre relation n’a duré que quelques semaines, mais j’ai appris à aimer de nouveau grâce à lui. Gideon était très fidèle et loyal à la reine d’Angleterre, même s’il m’était également fidèle et loyal. À la fin de notre relation, même si nous nous aimions encore, il est retourné en Angleterre avec sa fille Agatha. Ils allaient enfin pouvoir vivre heureux tous les deux et j’étais heureuse pour lui. Il a été empoisonné par Narcisse et j’ai été terriblement attristé de l’apprendre. Je savais que je n’allais plus le revoir alors que je tenais encore beaucoup à lui.
Louis. Cette personne était d’abord un ami. Louis était loyal, sincère et fidèle. Il avait des sentiments pour moi, il ne pouvait pas le nier. Il a désobéi à son frère, qui refusait toute relation entre nous. Quand j’ai voulu retourner en Écosse, il s’est proposé pour venir avec moi. Il était prêt à de nombreuses choses pour moi. J’ai énormément tenu à lui. Et après ce que ces hommes m’ont fait, j’ai trouvé du réconfort dans ses bras. Je ne supportais plus le souffle des hommes sur moi, je ne supportais plus que l’un d’entre eux me touche, pose la main sur moi. J’ai même repoussé François. Pourtant, avec Louis, c’était totalement différent. Je me sentais en sécurité à ses côtés. Je ne le craignais pas comme je pouvais craindre les autres hommes. Nous avons entamé une relation secrète, nous ne voulions que personne l’apprenne, notamment pour notre survie. Pourtant, François l’a appris et par amour, il a autorisé notre relation à condition de la garder secrète. L’amour entre Condé et moi-même était sincère, j’ai imaginé l’impensable avec lui et pourtant, je l’ai trahi. J’ai remarqué que j’aimais davantage François. De plus, Condé s’était marié avec Elizabeth par le biais d’une représentante, même si le mariage n’a jamais été officiel. Quand Louis a pris d’assaut le château de François, j’ai pris le parti de mon mari. J’ai trahi Louis en lui faisant croire que j’étais enceinte et je l’ai poignardé. Je me désole de cela, mais cela a mis fin à notre relation et la France a été sauvée.
Bothwell. Nous nous sommes rencontrés à cause d'un de ses mensonges. Il m'a emmené faire un tour de barque et à partir de là, nous ne nous sommes plus quittés. Nous avons appris à nous connaître et nous nous sommes aimé. Bothwell a toujours été là pour moi, prêt à tout pour m'aider, même à risquer sa propre vie pour sauver la mienne. Je savais que je pouvais me reposer sur lui, que je pouvais lui demander n'importe quelle chose, il le ferait. Il a récupéré mon sceau royal quand j'ai ordonné une attaque contre Elizabeth, pour me protéger au péril de sa vie. Même si nous nous aimions, il savait que notre amour n'était pas permi, à cause de mon rang, de mon mariage et de ma grossesse. Il est tout de même resté auprès de moi. C'est lui que je voulais à mes côtés lors de ma grossesse quand ma vie était en danger. Il m'a protégé et a tué le roi d’Écosse, mon mari pour moi. Il a été dénoncé et arrêté pour cela, tout comme moi. Je m'en veux tellement de lui avoir demandé cela.
François. C’est avec lui que j’ai envie de terminer ces quelques lignes. Il est l’homme que j’ai toujours aimé. Nous nous sommes rencontrés quand nous étions encore enfants et nous nous sommes fiancés, alors que nous n’avions que six ans. Au début, entre nous, rien n’était certain. Même si nous étions promis l’un a l’autre Catherine était prête à tout pour ne pas nous voir mariés. Et je savais qu’il n’avait pas très envie de ce mariage. Pourtant, avec le temps, nos sentiments se sont développés. C’est quand Tomàs a demandé ma main et que j’ai failli accepté que j’ai réellement remarqué ce que François ressentait pour moi. Notre amour était sincère. Nous avons fait face à de nombreux obstacles et je m’en veux de ne pas toujours avoir été comme il le fallait avec lui. Ma relation avec Bash, mais surtout ma trahison avec Condé. J’ai su accepter l’enfant de François et Lola, car j’aimais François et que je ne voulais pas le perdre. Malheureusement, notre enfant n’a pas vu le jour, le seul enfant de François n’était pas le mien. Notre mariage a été le plus beau jour de ma vie, non pas parce qu’il scellait l’alliance entre la France et l’Écosse, mais simplement, car j’épousais un homme que j’aimais et non pas un pays. J’ai aimé chaque instant passé au côté de François, j’ai aimé cet homme comme je n’ai jamais aimé. Je cauchemarde encore de cet instant malheureux, de cet horrible instant, de cet instant tragique ou François a perdu la vie. J’ai tenu son corps sans vie dans mes bras. J’ai pleuré sa mort et j’ai terriblement souffert de cette perte. Je perdais l’homme qui m’aimait, celui qui savait me protéger, me parler, celui avec qui j’étais très fusionnelle, celui que j’écoutais, même si je savais imposer mes idées et très souvent n’en faire qu’à ma tête... Il me manque tellement… Sans lui, une partie de moi est morte. Quand j'ai moi-même trouvé la mort, c'est lui que j'ai retrouvé, il m'attendait et je n'ai jamais été aussi heureuse de le retrouver.
Nous sommes ici depuis deux mois maintenant. J’ai été perdue au début, puisque rien n’était comme autrefois. De plus, j’étais seule. François avait de nouveau disparu. Bothwell n’était plus à mes côtés, Greer avait disparu. A mon doigt, j'avais la bague de François, celle qu'il avait passé à mon doigt le jour de notre mariage. Quand je me suis regardée dans ce miroir, j’avais visiblement rajeuni. Et ce bébé, ce tout petit bébé d’à peine deux mois qui était posé juste à mes côtés. S’agissait-il réellement de James ? Il était normalement si grand. Quand j’ai perdu la vie, il devait avoir 21 ans et là, il n’était qu’un bébé. Je pense que je suis dans une sorte de paradis ici. Les gens qui m’entourent doivent aussi avoir perdu la vie. Mais je ne sais pas pourquoi François n’est plus là, pourquoi je n’ai pas revu Lola et pourquoi James est-il avec moi ? J’imagine que mon bébé m’a été rendu pour que je puisse l’élever, ce que je n’ai pas pu faire de mon vivant.
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