Donna Noble. Elle était une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire, comme elle aimait à le rappeler. Elle est née à Londres et plus précisément à Chiswick, où elle a grandi et construit sa petite vie tranquille. Enfant espiègle, jeune fille fougueuse et adulte incomprise, elle était souvent perçue comme irresponsable et superficielle, mais elle préférait le terme ‘extravagante’. Elle n’a jamais vraiment eu de vocation et ne s’est pas plus posée la question, mais sa vie lui convenait ainsi. Elle enchaînait les contrats temporaires, passant d’une entreprise à l’autre tous les six mois pour une situation précaire qui ne plaisait guère à sa mère. Celle-ci ne manquait jamais une occasion de le lui faire savoir d’ailleurs, mais elle avait la générosité de lui offrir son toit, alors Donna ne pouvait que tolérer ses reproches, même si à force des années, ils s’étaient imprégnés dans son esprit et avaient fragilisé son ego. Pourtant, elle continuait de n’en faire qu’à sa tête et d’écouter son propre cœur. Ses choix ont toujours été les siens et même si sa vie semblait monotone, elle ne perdait pas de vue les rêves cachés au plus profond de son cœur. Donna rêvait de grandeur et même si trente ans de sa vie s'étaient déjà écoulés, elle attendait toujours son moment, comme si elle avait su qu’un jour, le destin viendrait la cueillir.

Lance Bennett. Comme quoi, le destin de tout un univers ne tient parfois qu’à un choix. Oh, les malheurs qui auraient touché le Monde si elle n’avait jamais croisé la route de cet homme… si elle avait choisi de tourner à droite et non à gauche le jour de son entretien… car tout commença avec ce job qu’elle avait accepté au sein d’une entreprise appelée H.C. Clements, et tout était parti d’un simple café. Elle n’était qu’une employée sans importance, alors que Lance faisait partie des responsables, et elle s’était étonnée qu’une telle figure choisisse de lui offrir un café. A elle ! N’était-ce pas incroyable ? Au second café puis au troisième, elle considérait déjà l’homme comme son petit-ami et alors qu’elle tombait amoureuse de l’homme parfait, à ses yeux, elle n’attendit qu’un mois avant de lui proposer de l’épouser. C’était le tournant qu’elle attendait depuis des années, elle en était persuadée ! Et ainsi, elle prit le contrôle de sa vie et de leur relation par la même occasion, se voyant déjà mariée et mère de trois enfants, heureuse et comblée… et Lance la supportait sans jamais se plaindre. Ô quelle chance, pensait-elle, d’avoir rencontré un homme aussi tendre et patient, qui lui faisait voir monts et merveilles. Les planètes étaient alignées pour Donna, du moins jusqu’au jour de son mariage où, sur le chemin de l’autel, elle disparut de l’Eglise. Littéralement ! Elle avait été comme aspirée par une force étrange et s’était retrouvée à bord d’un… vaisseau spatial ?! Et ce fut le jour où elle rencontra sa véritable destinée, le seul et unique nom qui comptait vraiment, bien, bien plus que Lance Bennett.

Le Docteur. A ses côtés, Donna comprit qu’elle avait été la cible d’une machination sordide de la part de son fiancé, qui l’empoisonnait depuis des mois aux particules Huon, dans le seul but de la préparer pour un rituel sinistre et que l’Impératrice des Racnoss puisse la cueillir au bon moment. Vous n’avez rien compris ? Elle non plus, soyez-en sûrs. Qu’est-ce qu’une Racnoss, pour commencer ? Et empoisonnée à quoi ?? Londres avait fait l’objet de quelques attaques extraterrestres ces dernières années, mais Donna n’avait assisté à aucune d’elles et n’y avait donc jamais vraiment cru. Jusqu’à ce jour, où une araignée humanoïde géante s’est tenue devant elle, prête à la donner en pâture à ses progénitures. Lance aidait cette créature en secret depuis des mois et la chute a été douloureuse pour Donna. Non seulement son cœur se brisa face à la trahison de son amour, mais il contribua à saper sa confiance en affirmant qu’elle n’était qu’une sotte insupportable et dépourvue d’intelligence. Pouvait-on réellement lui reprocher d’avoir un cœur naïf, quand l’autre parti s’était montré si bon comédien ? Ces mots l’avaient blessés, même après avoir vu Lance mourir sous ses yeux. Des mots insignifiants qui cachaient un peu de vrai, ou du moins, c’était parfois l’image qu’elle avait d’elle-même. Ainsi, après cette mésaventure fascinante, mais terrifiante, Donna refusa l’offre du Docteur de l’accompagner dans ses voyages. Elle devait reprendre sa vie en main et ça l’avait motivé à changer. Enfin, c’est ce qu’elle croyait.

Une semaine. C’est le temps qu’elle avait tenu avant de repenser au Docteur et aux promesses extraordinaires qu’il portait avec lui. Alors, elle resta à l’affût de signes étranges et suivit la trace d’affaires possiblement liées aux extraterrestres, pour avoir une chance de retrouver cet homme de l'espace et sa boîte bleue. Cette si petite boîte, qui était bien plus grande à l’intérieur et qui la ferait voyager au-delà des étoiles, et à travers le temps ! C’était ça, le vrai tournant de sa vie. Elle était faite pour cette vie marginale, de voyages et d’exploration – d’aventures, finalement. Elle n’avait plus retrouvé un seul boulot stable depuis sa rencontre avec le Docteur, car la vie à laquelle elle aspirait, l’appelait ailleurs. Elle aimait sa mère et son grand-père, mais il était temps qu’elle prenne son envol et nul doute que Wilfred l’encouragerait, lui qui avait le nez constamment plongé dans les étoiles. Une année s’écoula avant que ses efforts ne paient et qu’elle ne se retrouve sur la route du Docteur à nouveau : une coïncidence fort appréciée alors qu’ils enquêtaient sur la même affaire. Et à l’issue positive de celle-ci, Donna imposa sa candidature en tant que compagne de voyage à bord du TARDIS et face à sa détermination, le Docteur n'avait pu qu’accepter. De belles aventures s’annonçaient pour le duo, alors qu’une amitié déjà indéfectible se formait entre eux.



(méchant loup)
Bad Wolf. Elle voulait voyager à travers l’univers, le temps et l’espace, pour découvrir de nouvelles planètes et d’autres civilisations. Elle voulait vivre de belles aventures dignes des plus beaux romans et ce fut le cas, elle en a vécu énormément ! Des plus dangereuses aux plus merveilleuses, des plus drôles aux plus tragiques. Ils avaient assisté à la chute de Pompéi, sauvé le peuple des Oods et même rencontré Agatha Christie. Il lui a montré tellement de merveilles, et quand ils ne tombaient pas sur une sale affaire à élucider, ils prenaient du bon temps sous un soleil étranger. Elle était heureuse avec le Docteur… si heureuse, avant que l’Obscurité ne vienne menacer l’univers entier – et ça comprenait tous les univers de tous les mondes, même de dimensions parallèles. Les étoiles s’éteignaient une à une et la fin du monde approchait, annoncée à Donna par le biais d’une personne hors du commun, dont elle n’avait jusque-là entendu que le nom : Rose Tyler, perdue dans une autre dimension, mais aussi, celle qu’elle associait au grand amour du Docteur. Il suffisait de les voir ensemble pour comprendre et elle avait elle-même été honorée de faire équipe avec la jeune femme.

Docteur Donna. L’enjeu n’était pas seulement de sauver le monde, mais la Réalité tout court – rien que ça ! Toutes formes de vies et de matières allaient être rayées de l’Existence elle-même, un plan monté par les Daleks (de vrais saletés) et leur créateur, Davros. Le grand vilain de l’histoire faillit réussir malgré l’association des forces du bien ou en d’autres mots, de l’équipe du Docteur, qui s’était retrouvée prisonnière. Sauf elle, qui était restée coincée dans le TARDIS à un moment opportun. Ce n’était pas prévu et pourtant, c’était en vérité écrit depuis bien longtemps.. depuis sa naissance, sans doute ! Ce jour-là, elle entra en contact avec un échantillon d’énergie régénératrice du Docteur, mêlant son adn à celui d’un Seigneur du Temps et créant par la même occasion, une copie conforme du Docteur à ses côtés. La seule particularité qui le différenciait de l'original, est qu’il avait hérité d’une partie de son humanité, comme elle était devenue à moitié Seigneur du Temps. Après avoir réveillé son nouveau savoir, elle désamorça la bombe qui menaçait la fin de la Création, avant d'assister à la défaite des Daleks. En somme Donna avait sauvé le monde, mais elle s’était aussi condamnée, alors que sa nouvelle conscience était trop puissante pour sa condition humaine. Ça l’aurait tué si le Docteur n’était pas intervenu et d’un battement de cils, elle perdit tout de cette merveilleuse vie alors qu’il lui effaçait la mémoire.

Une femme ordinaire. Elle n’avait rien de spécial, Donna le répétait encore et encore jusqu'à s'en convaincre, alors même que son grand ami le Docteur lui assurait le contraire. Bruyante et détonante, altruiste et courageuse, d’une ingéniosité insoupçonnée. Une femme brillante et une héroïne que le temps n'oublierait pas, que sa propre conscience allait effacer, mais certains se souviennent de cette personnalité fascinante, qu’était la si humble et amusante, Donna Noble.




La Lune Rouge. Elle lui a fait traverser le temps et l’espace pour l’envoyer dans une nouvelle réalité, seule et désemparée. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une telle chose lui arrive et, même si elle ne s’en souvient pas exactement, ce passage entre deux mondes a tout de même réveillé sa mémoire. C’est la première porte que sa conscience a enfoncée, laissant quelques flashs et souvenirs entrer sans rien y comprendre. Les circonstances étranges et surnaturelles qui se cachent derrière sa présence en ville, mais aussi celle de tous les habitants, l’ont conduit à se renseigner et pousser ses recherches… et ça lui est familier aussi, comme des déjà vus qu’elle ne parvient pas à re situer et qui la frustrent de jours en jours. Quatre années passent et elle a des visages qui la hantent, des souvenirs improbables qui visitent ses rêves et aussi ses cauchemars, mais elle sent que quelque chose lui manque sans pour autant se rappeler quoi. Et elle est à la recherche de ce facteur inconnu, persuadée que la solution à cette équation se trouve tout proche d’elle et dans cette ville. C’est ici, avec elle, dans cette immensité nouvelle et curieuse. Et même si son instinct lui dit de ne pas insister et qu’une chose grave pourrait lui arriver, elle l’ignore. Parce que son cœur, au contraire, lui dicte de ne pas abandonner l’affaire. Elle ne sait pas quoi ou qui elle recherche, mais sa détermination est plus brûlante que jamais. Le compte à rebours s’est accéléré et ses tics tacs deviennent oppressants, comme si c’était imminent. Elle a aussi envisagé la possibilité de la folie, alors dans un cas comme dans l’autre, elle attend patiemment le choc libérateur qui taira ses tourments.