Noël… voilà une période merveilleuse ! Le froid de l’hiver qui se heurtait à la chaleur des cœurs humains, les guirlandes qui brillaient comme des étoiles dans la nuit noire, la chute des flocons de neige… J’avais toujours adoré cette période de l’année, surtout sur Terre, où tout semblait magique. L’hiver qui couvrait tout de ce manteau blanc… Les cheminées où crépitaient des feux de bois à l’odeur toute particulière… Le regard émerveillé des enfants lorsqu’ils croisaient le Père Noël dans les boutiques… Bien sûr, depuis quatre ans que je vivais sur cette île, loin de mes aventures à travers le temps et l’espace, j’avais eu l’occasion de découvrir bien plus que le côté merveilleux de la magie de Noël : je m’étais fait à l’idée que chaque petit miracle était dû à la bonne volonté des gens.

Je marchais dans les rues enneigées, sentant les flocons fondre sur mes joues, les lumières étincelantes des décorations de Noël reflétant dans mes yeux. Le marché de Noël était en plein essor, avec ses étals colorés et ses odeurs de pain d'épices et de chocolat chaud qui flottaient dans l'air. Les humains venaient là pour chercher quelques cadeaux à offrir à ceux qu’ils aimaient… et je trouvais cela très beau. J'aimais cette période de l'année, même si elle me rappelait des souvenirs de planètes lointaines et de fêtes incroyables que j'avais célébrées au cours de mes nombreuses vies.

En déambulant, je repensais à la tâche qui m'attendait. Une dame que je ne connaissais pas encore, avait besoin de mon aide pour réparer sa machine à laver. Je souriais en pensant à l'ironie de la situation. Moi, le Seigneur du Temps, réparant des machines à laver sur Terre. Mais c'était ma nouvelle vie, une vie plus calme, loin des Daleks et des Cybermen.

Je m'arrêtais devant un stand vendant des bougies parfumées, laissant leur doux arôme de cannelle et d'orange m'envelopper. Ce parfum me rappelait le TARDIS, mon fidèle vaisseau, maintenant lointain et inaccessible. Pourtant, dans ce moment de nostalgie, je ressentais aussi un sentiment de contentement. J'avais trouvé une certaine paix dans cette vie simple, même si l'aventurier en moi se languissait parfois des étoiles.

Je reprenais ma route, passant devant un sapin magnifiquement décoré, ses branches lourdes de guirlandes scintillantes et de boules colorées. Je me demandais si tout le monde avait décoré son sapin, si tous les êtres humains avaient cette étincelle de Noël dans leur cœur, ou si certains étaient trop absorbés par les tracas du quotidien pour apprécier la magie de la saison.

Je me rapprochais de l’adresse de la cliente, le vent hivernal fouettant mon visage. Je pensais à ce qu'elle avait dit au téléphone, sa voix pressée, un peu rude, mais je ne m'en offusquais pas. Les humains avaient leurs moments, surtout pendant les périodes de fête. Je comprenais, d’ailleurs, qu’on puisse se sentir oppressé lorsqu’un appareil électro-ménager de première nécessité tombait en panne, surtout au moment des fêtes… Je n’avais pas trop de soucis de mon côté, avec tout ça, mais j’avais appris à comprendre pas mal de choses en étant moi-même humain, au début de mon arrivée ici.

J'arrivais devant sa porte, la tempête de neige se calmant, comme si l'univers lui-même anticipait notre rencontre. J'appuyais sur la sonnette, entendant les bruits étouffés de l'intérieur. La porte s'ouvrait et là, je la vis.
Donna Noble.
Ses yeux s’écarquillèrent de surprise, puis elle me claqua la porte au nez.
Bon sang, c’était elle. Il n’y avait qu’elle pour réagir comme cela, au quart de tour !

Je restais là, un peu déconcerté, avant qu'elle ne rouvre la porte. Son regard passait du doute à l'enthousiasme et je levais un sourcil, amusé et intrigué par son exclamation. Elle riait et ses paroles s'emmêlaient dans sa confusion. Je souriais, comprenant son embarras. Les humains étaient tellement intéressants dans leurs interactions sociales.

Elle m'invitait finalement à entrer, me laissant fermer la porte derrière moi. Je suivais son regard alors qu'elle se retournait, l'air ailleurs, perdue dans ses pensées. Alors, elle me demanda qui j’étais.
Je m'arrêtais, la regardant avec un sourire en coin. « Je suis le Docteur, le réparateur de tout et n'importe quoi, des machines à laver aux cœurs brisés…» répondis-je simplement, laissant le mystère habituel planer autour de mon identité. « Et je suis ici pour réparer bien plus qu'une simple machine à laver. » Oh oui, il y en avait des choses à réparer ! Donna… elle avait été malmenée à cause de moi. Je lui avais fermé les portes d’un monde qu’elle avait à peine entrevu, elle avait dû subir tant de choses par ma faute…

Sa répartie me rappelait les jours où nous courions à travers le temps et l'espace. Sa voix, teintée d'un humour mordant, résonnait dans la pièce, me sortant de mes pensées.

« Donna, Donna, toujours aussi perspicace, n'est-ce pas ? » Je ne pus m'empêcher de sourire en l'entendant parler du chocolat. « Ah, le chocolat… puisque vous offrez si gentiment, comment pourrais-je refuser ? » dis-je en m'approchant des tasses fumantes.

Je pris une tasse entre mes mains, sentant la chaleur se diffuser dans mes doigts glacés.
« Poétique ? Peut-être. Mais, vous savez, dans un univers aussi vaste et mystérieux, tout est possible, même la poésie dans la mécanique ! »

J'essayai de lui lancer un regard complice, mais je voyais bien qu'elle n'était pas entièrement convaincue.
Alors que je sirotais le chocolat chaud, je sentais sa méfiance à travers ses questions.

« Réparer quoi d'autres, demandez-vous ? Oh, tant de choses, Donna. Le monde est rempli de cœurs brisés, de rêves perdus, et de machines défectueuses. Mais aujourd'hui, c'est votre machine à laver et peut-être un peu plus... »

Je posais la tasse et me tournais vers elle, sérieux.
« J'ai parcouru des galaxies, combattu des monstres, et vu des merveilles. Mais ce que j'ai toujours trouvé le plus fascinant, c'est le cœur humain. Sa capacité à aimer, à espérer, et à pardonner. » Mon regard se fit plus doux. « Et parfois, Donna… parfois, il y a des rencontres qui ne sont pas simplement le fruit du hasard. »

Je fis quelques pas dans la pièce, observant les décorations.
« Chaleureux, accueillant. Cet appartement reflète bien la personne que vous êtes. » dis-je en souriant, tentant d'apaiser son inquiétude.

Je me tournai vers elle, les mains dans les poches, le regard pétillant.
Je m'avançai vers elle, laissant transparaître une pointe de mystère dans ma voix.
« Donna Noble, vous n'êtes pas une simple passante dans l'histoire de l'univers. Vous avez joué un rôle bien plus important que vous ne l'imaginez. Et peut-être, juste peut-être, il est temps de vous rappeler certaines choses... »

Je m'arrêtai, laissant mes mots flotter dans l'air.
« Mais avant tout, parlons de cette machine à laver. Après tout, je suis ici pour ça, n'est-ce pas ? »

Je lui fis un clin d'œil complice, m'apprêtant à suivre le chemin qu'elle me tracerait.
Et là, dans le confort de son salon, entre les tasses de chocolat et les biscuits de luxe, je savais que cette rencontre n'était pas un hasard. Donna Noble, avec son caractère bien trempé et son esprit vif, allait encore une fois jouer un rôle crucial dans les aventures à venir. Mais pour l'instant, il était temps de réparer une machine à laver et, peut-être, de commencer à réparer des liens brisés et les mémoires enfouies.

Je la regardais avec un mélange de fascination et d'amusement, ses paroles résonnant dans l'air avec une certaine vivacité qui me rappelait pourquoi j'adorais l'humanité. Ah, Donna Noble, toujours pleine de surprises, même dans les moments les plus ordinaires.

« Vous avez toujours le don de rendre les choses intéressantes, » dis-je avec un sourire taquin, observant sa réaction à mes mots. « Et vous avez raison, les coïncidences peuvent sembler étranges, mais parfois, elles cachent des vérités bien plus grandes que nous ne pouvons l'imaginer. »

Je la suivis vers la buanderie, laissant mes yeux balayer rapidement la pièce avant de me concentrer sur la machine à laver défectueuse. C'était une tâche simple, mais elle m'offrait l'occasion de prolonger cette rencontre et de découvrir un peu plus sur cette femme étonnante qui se tenait devant moi.

« Un martien ?» répondis-je avec un léger rire. « Eh bien, techniquement, je suis... comment dire... un peu plus complexe que ça. Je ne viens pas de Mars. Disons simplement que je suis un voyageur du temps et de l'espace, un explorateur curieux avec une certaine affection pour la Terre et ses habitants. »

Je m'agenouillai près de la machine à laver, commençant à examiner les composants défectueux tout en continuant la conversation.
« Mais ne vous sous-estimez pas, Donna. Vous pourriez être plus importante que vous ne le pensez. L'importance ne se mesure pas toujours par les talents ou la renommée, mais souvent par les actions que l'on accomplit et l'impact que l'on a sur ceux qui nous entourent. »

e levai les yeux vers elle, un sourire sincère étirant mes lèvres.
« Vous êtes bien plus qu'une simple secrétaire. Vous êtes une personne avec vos propres rêves, vos propres défis et vos propres triomphes. Ne laissez jamais personne vous faire croire le contraire. »

J’avais envie de tout lui dire, mais j’avais l’impression que c’était un peu mal barré… elle me prenait pour un dingue et… même si ça me faisait rire, je devais reconnaître que c’était un peu de ma faute. Il avait fallu qu’elle ne se souvienne de rien, pour la préserver… mais à quel prix…
J’avais tendance à pourrir la vie des personnes auxquelles je tenais le plus. Je m’en étais rendu compte bien malgré moi… d’abord Rose Tyler, puis Martha Jones, ensuite Donna Noble… les humains qui croisaient ma route, à l’époque, finissaient toujours par perdre pied dans la réalité… ou par devoir changer de vie à cause de moi.

Revenant à la tâche à accomplir, je me concentrai sur la réparation de la machine à laver, mais une partie de mon esprit était toujours captivée par la femme qui se tenait à côté de moi. Il y avait quelque chose en elle, quelque chose de spécial et d'unique, même si elle ne le réalisait peut-être pas elle-même.
« Il suffit parfois d'ouvrir les yeux et de regarder au-delà de ce que l'on voit pour découvrir des merveilles insoupçonnées. »

Je jetai un dernier coup d'œil à la machine à laver, satisfait du travail accompli, puis je me relevai pour faire face à Donna, mon regard brillant d'excitation.
« Eh bien, voilà qui devrait régler votre problème de lessive pour le moment. Mais rappelez-vous, Donna Noble, la prochaine fois que vous vous sentez perdue ou insignifiante, rappelez-vous que vous avez déjà touché la vie de quelqu'un, que ce soit par un simple sourire, un mot gentil ou même une tasse de chocolat chaud offerte à un étranger. »

Je lui tendis un petit morceau de papier avec un sourire mystérieux.
« Et si jamais vous avez besoin d'un coup de main, que ce soit pour une machine à laver récalcitrante ou une aventure cosmique, n'hésitez pas à m'appeler. Le Docteur est toujours prêt à intervenir. »

Une chose à la fois, il allait bien falloir que je lui parle, mais pour l’heure c’était peut-être un peu trop tôt.

Elle avait encore cette petite étincelle d’émerveillement, cette curiosité insatiable qui rendait les voyages à travers le temps et l’espace si palpitants ! Je devais reconnaître que Donna m’avait manqué. Beaucoup.
J’avais toujours eu une complicité très rare avec elle, parce qu’elle était un peu comme une sœur, en quelque sorte. Et c’était une relation que j’avais beaucoup aimée.

J’avais les mains toujours occupées, animées qu’elles étaient par les mouvements précis du tournevis sonique, ajustant quelques fils rebelles dans la machine à laver. Les pièces s'imbriquaient les unes aux autres sous mes doigts agiles, tandis que mes pensées vagabondaient, suivant le fil d'un dialogue à peine commencé.
« Je suis trop vague ? »

Elle me comparait à un vieux sage qui s’exprimait en énigmes… et c’était vrai que je ne disais pas toujours les choses très clairement, mais je ne pouvais pas non plus tout dire directement, alors que je ne savais pas du tout à quel stade était Donna… Avait-elle sa mémoire ? ou seulement quelques bribes ? Pouvais-je me comporter autrement ? Était-elle prête à entendre la vérité ?
J’avais pu remarquer que mon visage ne lui était pas inconnu, parce qu’elle en avait parlé dès qu’elle m’avait vu à sa porte…

Je pouvais voir la curiosité s'éveiller dans ses yeux, ce même éclat que j'avais vu tant de fois auparavant, dans tant de regards différents, à travers tant d'époques et de galaxies.
« Que faisiez-vous avant d’arriver ici, dites-moi ? » Est-ce que j’avais raison de lui demander cela ? Je n’avais pas l’impression d’agir mal.

« Oh non, je… j’ai juste besoin d’une pièce de rechange pour le filtre de votre machine à laver. J’en ai dans mon véhicule. » Je lui adressai un sourire. « Je finis de réparer ça et on discute autour d’un thé, ça vous va ? »

Mais comme elle avait encore besoin de moi pour lui donner des réponses et sûrement pour réparer d’autres appareils, j’allais me dépêcher de faire l’aller-retour vers ma camionnette pour aller chercher le matériel nécessaire.

« J’en ai pour deux minutes, j’y vais en courant ! » J’adorais courir, elle le savait, enfin, avant elle le savait. Pour l’instant, je ne savais pas si elle s’en rappelait ou non.
Et puis… peut-être que je pourrais l’aider, vraiment, pas juste avec des appareils défectueux.
Je l’assurai de mon retour rapide et effectivement, en deux minutes, j’étais de retour.

« Alors… dites-moi tout, Donna Noble ! Après cette machine à laver, où voulez-vous que j’aille jouer du tournevis sonique ? » En attendant ses consignes, je filais à nouveau vers la machine, pour changer le filtre à résidu et le filtre à maille. Une dernière vérification et je pouvais estimer mon travail fini sur cet électro-ci. « Vous avez une lessive à faire, histoire de tester que ça fonctionne bien ? Normalement, tout est ok, mais… je préfère être sûr. »

Après tout, si elle avait encore autant la poisse qu’auparavant, il y avait des chances qu’une vérification ou deux soient plus que nécessaires. Et je n’avais pas envie de la voir subir une inondation ou pire… Cela dit, j’avais tout de même quelques petites choses à lui dire, il fallait au moins que je la mette sur la piste, qu’elle puisse se rendre compte de qui elle était vraiment…
« Donna, il n'y a pas de rencontres fortuites pour ceux qui voyagent à travers le temps. Chaque moment est un croisement, une possibilité, un potentiel.»

Je me tournai vers elle, un sourire légèrement espiègle aux lèvres.
« Et si vous pensiez à toutes ces théories comme à des histoires ? Des histoires que nous racontons pour donner du sens à ce qui dépasse notre compréhension. Vous aimez les histoires, n'est-ce pas, Donna ? »