AVERTISSEMENT: il y a des points faisant allusion à des évènements du second film; j'ai tenté de rester vague, mais soyez prévenus




➽ Lydia est née à New York City, fille unique de Charles et Emily Deetz. Elle a onze ans lorsque ses parents se séparent, treize lorsque son père rencontre et se met à fréquenter Delia Deetz, qu’il finit par épouser;

➽ sa relation avec sa belle-mère n’a jamais été fort positive, ou en tout cas au début: Lydia vivait dans son monde, et Delia était si occupée par l’idée de développer son “talent artistique” qu’elle n’a pas réellement fait en sorte d’entretenir une relation cordiale avec sa belle-fille. Finalement, l’attitude entre les deux reste polie et aimable, l'adolescente tourmente occasionnellement l'autre femme mais le tout reste presque civil, sans incroyable effusion d’affection; les deux femmes ont mis longtemps avant de réellement s’apprivoiser;

➽ elle n’a jamais compris ce qui a bien pu passer par la tête de son père lorsqu’il décide un jour de tout lâcher à New York et emménager à Winter River dans une demeure qui n’a absolument rien du luxe qu’ils ont connu à la Grande Pomme. Delia insiste sur un makeover, Charles se plaît presque immédiatement à l’idée d’un retour aux sources et Lydia a un peu de mal à se faire au changement;

➽ durant son adolescence, elle n’a pas eu de vision bien positive de la vie dès la mort de sa mère, avec qui elle a toujours été plus proche (Charles travaillant énormément, initialement). Lydia entretient des idéations suicidaires qu’elle cherche à noyer dans ses photos, la négligence de ses parents ne faisant rien pour atténuer ses impressions. Elle se perds dans la photographie, même si ses clichés ont fort souvent un caractère macabre et fataliste;

➽ curieusement, c’est lors de sa rencontre avec le couple Maitland que les choses commencent à s’arranger (en passant bien sûr par l’étape “les choses n’auraient pas pu être pire”). Avoir affaire aux manigances de Betelgeuse a soudé les liens familiaux (et spectraux) dans la demeure, et le fait de voir leur fille presque épouser un “démon” semble avoir secoué les Deetz, qui prennent un intérêt renouvelé dans l’éducation de leur fille (même si Adam & Barbara font le plus gros du travail, curieusement assez). Il faut d’ailleurs du temps à Lydia pour convaincre le couple défunt qu’elle ne leur en veut absolument pas d’avoir conjuré l’esprit frappeur dans un effort de se débarrasser des vivants: tout est bien qui finit bien;

➽ la rencontre avec les Maitland et les mésaventures qui ont suivi auront au moins permis à Lydia de s’épanouir et de finalement trouver un coin du monde où elle se sent enfin à l’aise, voire même heureuse. Il est impossible de savoir exactement pourquoi elle s’est mise à voir les esprits des morts à ce moment-là, si le don était toujours présent sans qu’elle ne s’en rende compte ou si son arrivée à Winter River à déclenché quelque chose en elle qu’elle ignorait jusque-là. Impossible de le savoir, mais elle ne regrette en rien la présence des parents de substitution qu’elle a découvert en Adam et Barbara, même si elle aurait de loin préféré ne pas avoir à être fiancée à un esprit malin pour en arriver là;

➽ elle rencontre Richard lorsqu’elle retourne à New York pour y étudier: bien que plus sérieux qu’elle, il reste charmé par son excentricité. Le couple se soutient mutuellement dans leur projets respectifs, l’écologie pour lui, le surnaturel pour elle;

➽ elle assiste, en compagnie de Richard, à un festival de l’horreur dédié à Mario Bava lorsqu’elle perds les eaux et donne naissance à Astrid;

➽ elle garde un pressentiment persistant, l’impression d’être observée. C’est discret au début, mais il y a trop d’étrangetés qui se passent lors de ses noces avec Richard pour qu’elle ne s’en persuade pas. Betelgeuse garde un œil sur elle, discrètement, ou alors il essaie de faire savoir exactement ce qu’il pense de son mariage à un autre. Curieusement, ce sont toutes ces bizarreries qui aideront le nouvel époux à se persuader de la réalité de l’Au-Delà, en moindre mesure;

➽ les choses se passent bien pendant des années, mais commencent à se détériorer dès l’instant où leurs carrières respectives semblent prendre de l’envol: Richard avec ses projets d’éco-préservation et désir de sensibiliser les gens aux maux de la planète, et Lydia avec un talk-show type Ghost-Hunter qui trouve un succès un peu inattendu;

➽ la dissolution de leur mariage est un peu un cumul de trop de choses, leur vie professionnelle les attirant aux coins opposés de la planète pendant trop longtemps, des disputes sans queue ni tête. Ils commencent par se séparer avant de finaliser la décision par un divorce, dix-huit mois plus tard. C’était une séparation à l’amiable, et s’il y a eu des tensions ils ont gardé pendant longtemps une certaine affection pour l’autre, surtout en considérant Astrid;

➽ Richard disparaît lors d’une expédition dans le bassin amazonien. Astrid, qui a toujours été un peu plus proche de son père, accuse très mal la nouvelle et Lydia se jette dans son travail pour essayer de faire taire la douleur. Mère et fille se séparent émotionnellement, finissent par ne plus s’adresser la parole, Astrid ayant toujours refusé de réellement croire au don de sa mère et n’acceptant pas l’explication que Lydia lui offre lorsqu’elle annonce être incapable de voir l’esprit de Richard. Le talk show de Lydia, Ghost House, passe en syndication nationale et Lydia Deetz devient une figure télévisuelle aisément reconnaissable, chose qui n’aide pas sa relation avec Astrid qui regrette d’être associée avec elle;

➽ elle rencontre Rory lors d’une retraite post-traumatique rassemblant d’autres survivants de couple. Il a été… charmant, serait un terme approprié. Juste attentionné assez pour amadouer Lydia, et si elle a parfois reconnu la toxicité de son attitude, il a toujours trouvé les bons mots pour apaiser ses angoisses. Astrid a toujours su, en revanche, même si elle a préféré laisser sa mère faire ses propres choix. Peu après le début de leur relation, il commence à se présenter en tant qu’“agent de Lydia Deetz” et prends rapidement un rôle plus actif dans sa vie professionnelle;

➽ elle ne peut s’empêcher d’être reconnaissante à Betelgeuse: avec les déboires d’Astrid et Jeremy, il aurait si facilement profité de sa panique et réclamé n’importe quoi d’elle en échange de son aide. Mais, curieusement, il s’est presque comporté correctement. Astrid a été secourue, Richard a été retrouvé et la duplicité de Rory dévoilée aux yeux de tous… ça n’aurait pas été lui si tout n’avait pas été encadré dans une séance musicale, bien sûr. Elle ne peut s’empêcher un léger amusement au souvenir de la sérénade, et si elle éprouve de la reconnaissance vis à vis d’Astrid pour avoir eu la présence d’esprit de consulter le livre pour savoir exactement à quoi elle s’engageait, elle se surprends presque à être moins réticente, plus sûre d’elle, lorsqu’il est question de gérer l’esprit frappeur;

➽ elle se réconcilie avec Astrid (rien de tel qu’une mission sauvetage dans l’Au-Delà pour régler le moindre problème entre mère et fille) et décide d’abandonner son émission télé pour se concentrer sur sa vie de famille;

➽ bien qu’elle ait congédié Betelgeuse, elle est consciente du fait qu’elle ne l’a pas exorcisé. Comme pour confirmer ses suspicions, elle fait des rêves étranges dernièrement et le démon est présent d’une manière ou d’une autre dans ses songes. S’il n’était pas à l’origine des rêves en question, Lydia ne doute pas qu’il se flatterait à l’idée qu’elle se soit mis à rêver de lui;

➽ elle a du mal à secouer le dernier cauchemar, elle n’est même pas sûre d’en être réveillée. Le filou lui a déjà fait le coup, à la faire s’éveiller dans un rêve avant qu’elle ne se reprendre conscience en réalité après un énième sursaut, donc pour l’instant, tout est confus. Elle se démêle de draps qu’elle n’a définitivement jamais acheté avant de se diriger vers la fenêtre. Curieusement, la maquette trône dans un coin de la pièce, la narguant de sa présence, avant que Lydia ne se souvienne avoir abandonné le modèle à Winter River. Et à l’exception de la miniature et le décor de la pièce, elle ne reconnaît absolument pas son environnement. À l’extérieur, la lune luit d’un éclat carmin et un loup hurle à l’horizon, mais rien n’a quoi que ce soit de familier. Lydia songe à une énième manigance du bio-exorciste mais lorsqu’elle ne parvient pas à deviner sa présence, que pour la première fois depuis trente ans elle a la sensation d’être complètement seule, elle comprend rapidement que son dernier songe n’en était probablement pas un.