Oh well... Wannabe my shield ? (paul)

Oh well... Wannabe my shiled ?

He who can destroy a thing has the real control of it. ft. @Larxene Kyuurai

Les nuits sont différentes ici, elles sont plus humides. Ou est-ce causé par les saisons ? Il en aurait presque oublié ces changements de saisons, la pluie qui tombe abondamment sur son visage, sur ses boucles. Ses pieds touchant du béton et non du sable. Ses vêtements plus souples, sans penser à se dire qu'il lui manque quelque chose d'essentiel avant de vouloir fouler ce nouveau sol. Sa vie passée n'est plus, il n'y a plus que le présent, même le futur, il ne le voit plus. Ce pont qui sépare l'espace et le temps, celui qui lui donnait des rêves — ou plus couramment des cauchemars — n'est plus. Où est le subterfuge ? Rigole-t-on de lui ? Rêve-t-il à un nouveau monde, à un nouveau lui, à la liberté ? Ce sont souvent ce genre de pensées, de questionnements qui hantent son esprit, et ce, à chaque fois où il quitte son chez-lui. Ces quatre murs qui parfois l'oppressent.

Ses nuits ne sont plus agitées par les cauchemars, mais par ses pensées. C'est généralement ainsi qu'il se retrouve à marcher dans les rues, tard le soir. De temps en temps, ses pas le mènent loin de son quartier, sans se rendre compte. Ou alors, il sait où il va, mais n'en a que faire. Et rien ne semble l'effrayer, malgré les murmures, les rumeurs sur certains quartiers. Soi-disant peu fréquentable. Mais c'est probablement lui-même qui ne l'est pas. Fréquentable. Le temps passe, mais il reste dans l'ombre, discret, à observer les personnes s'afféraient autour de lui, à s'occuper de leurs tâches quotidiennes. Il essaie de comprendre. Comprendre ce monde, son fonctionnement. C'est un renouveau, une belle opportunité de laisser son destin derrière lui, son nom, et de n'être personne. Juste une personne ordinaire. Qui ne cherche rien, qui ne souhaite pas encore se mélanger aux autres, qui fait sa vie ou tente de la faire.

D'ailleurs, il entend très bien les propos de personnes, lorsqu'il passe dans une rue mal éclairée à la laquelle il n'y prête pas particulièrement attention. Il se trouve sur le trottoir d'en face, mais il n'ose pas relever la tête, il ne veut pas regarder, il ne veut surtout pas s'en mêler. Mais pour combien de temps ? Puis le cri d'une femme finit par le faire se stopper net, sur ce trottoir, et il ne fait que tourner légèrement son visage, et observe la scène, sans un mot. Ce monde est différent du sien, autant de Caladan que d'Arrakis, il n'y a pas à dire. Et il est presque sûr, en observant la totalité de la scène, qu'il n'est nullement question d'un jeu entre ce groupe d'hommes et cette femme du haut de son échelle. Une échelle qui finit par disparaître et laisse un sursaut de surprise prendre Paul de cours. Sérieusement ? Ils sont quoi ? Plus vieux que lui, et ils ne trouvent rien de mieux à faire que de vouloir faire tomber une jeune femme de son lampadaire. Bien qu'il puisse se demander la raison pour laquelle elle se trouve suspendue à ce dernier. En soi, en quoi ça le regarde lui ?

La chute risque d'être douloureuse, voire dangereuse dans certaines situations. Alors, il traverse la rue, même si visiblement, on ne le voit ni arrivé, ni même lui prêtant la moindre attention. Pour quelle raison le feraient-ils ? ❝Rendez-lui son échelle !❞ Dit-il simplement, signalant ainsi sa présence. On se retourne vers lui, on l'observe de haut en bas, comme pour s'assurer du degré de danger plausible. Rien à signaler, c'est probablement ce qu'ils pensent. Ils rigolent donc, se moquant éperdument de lui ou de ses propos. On le bouscule un peu, on le compare à une brindille. Oui, il le sait. Il ne risque pas d'effrayer par des muscles saillants, il n'en a pas. Il est déjà au courant. Mais comment peut-il supporter plus longtemps leur infâme ignorance ? Un coup est si vite parti. Bien que ce ne soit pas Paul qui lance les hostilités, mais il est vif, il est rapide, il le sait, et il évite le premier coup qu'on veut lui asséner. Et à son tour, il cogne. Assez fort pour déstabiliser. Certains d'entre eux sont tellement alcoolisés qu'il ne leur faut pas grand-chose pour qu'ils titubent et tombent d'eux-mêmes. Sauf un. Paul reste sur ses gardes, mais il ramasse l'échelle et la repositionne pour que la demoiselle suspendue puisse reprendre appui. Et éventuellement redescendre. Quant à lui, il fait toujours face au dernier debout. Celui qui ne semble pas avoir suffisamment profité de l'alcool à volonté. Il le voit dans son regard qu'il est irrité par Paul et son intervention.