Family is the most important thing in the world [Ft Eloise]

FT.       @Eloise Bridgerton   

Marshall university.

C'était la pause du midi. Colin ne manquait jamais la pause du midi. Le repas, c'était primordial. Colin était un bon mangeur et cela n'avait pas changé quand il avait changé d'époque. Sur certains côtés, s'adapter à ce monde-ci encore si différent du sien avait été délicat mais sur d'autres il s'était très bien adapté. Il y avait une chose qui n'avait en revanche pas changé chez lui : son amour de la bonne nourriture et il ne passait pas une semaine sans qu'il n'aille dîner dans un bon petit restaurant pour se régaler de ses délices. Le reste du temps alors qu'il était à l'uni, il se contentait simplement de ce que la cafet proposait mais les sandwhichs d'ici n'étaient pas si mauvais que ça finalement. Les jours où il n'avait pas envie de manger à la cafet, il sortait et allait acheter quelque chose dans le coin puis revenait le manger à la cafet tout en relisant un livre – l'une de ses favs. L'heure du déjeuner était l'heure de relire ses favoris.

Aujourd'hui en revanche, il avait ramené avec lui l'un de ses carnets où il avait noté ses impressions lors de son voyage à Chypre qu'il avait effectué. Les voyages lui manquaient. Plus que tout ils lui manquaient car ils ne pouvaient pas sortir de cette île... Il avait déjà essayé un jour, mais il n'avait pas pu aller très loin. Fort heureusement, en arrivant ici il avait conservé ses carnets. Etait-ce un geste de bonté de cette ville étrange ? Il n'en savait pas mais il n'allait certainement pas faire le difficile.Il était en train de relire un de ses passages préférés de son carnet – celui où il avait marché pied nus le long d'une magnifique plage de sable fin … Il avait encore les odeurs de sel marins qui lui venait au nez rien qu'en se relisant. Mais ce n'était qu'un souvenir. Un souvenir, rien d'autre...

Des bruits de conversation lui parvinrent et il releva la tête. Il écouta tout en observant les deux jeunes filles qui déposaient des petits papiers sur quelques tables avant de partir. Curieux il se leva pour aller en chercher un. Un mouvement de féminisme. Un petit sourire naquit en coin de ses lèvres.  Si sa sœur Eloïse avait été là, c'était bien quelque chose qu'elle aurait pu faire. Peut-être était-ce elle ? Non, il ne fallait pas fonder trop d'espoir. Il y avait beaucoup d'autres féministes dans le coin, surtout à cette époque-ci. Pourtant, en quittant la cafétéria ce midi, il emporta le tract avec lui dans son sac. Sur le tract se trouvait une date de réunion publique. C'est donc tout naturellement et par curiosité qu'il se présenta à la salle à l'heure dite le jour dit. Quelque chose l'avait poussé à y aller quand même, au fond, que ce soit son instinct ou autre chose. Installé au fond de la salle dans un coin, il avait tout de suite reconnu sa sœur de loin. Elle n'avait pas changé. Au moment de quitter la salle après la réunion, il rejoignit le devant. Il y avait une feuille sur le bureau où les gens apposait leur nom et leur signature comme quoi ils étaient intéressés d'être recontactés par la suite. Il se saisissait alors d'un crayon et écrivit en lettres bien visibles : Colin Bridgerton.

Il posa le stylo et releva alors la tête, discuta un peu avec la personne qui se trouvait en face de lui avant qu'il ne tourne la tête vers Eloise elle-même qui se tenait un peu plus loin – bien qu'elle discutait encore avec deux autres personnes, elle ne tarderait sûrement pas à le remarquer …  Et alors, il s'attendait à un débordement d'émotions. Zut, pourquoi n'avait-il pas des boules quiès toujours dans sa poche ? Cela pouvait toujours servir !

FT.  @Eloise Bridgerton   

Colin attendait qu'Eloise l'aperçoive. Il était quasiment sûr que c'était elle et puis comme elle discutait avec des amis, il pouvait également entendre sa voix. Par conséquent, il reconnaissait également sa voix. Il avait hâte qu'elle se tourne enfin vers lui et qu'elle le voit... S'il était persuadé qu'elle allait le reconnaître directement, il fut déçu ! Pour sa part, il contenait sa joie en lui pour le moment mais ne pouvait s'empêcher d'afficher un très léger sourire symbolique de ce qu'il ressentait. Cela faisait trois ans qu'il était ici, dans ce monde qui lui avait paru un peu étrange au début mais auquel il avait fini par s'habituer. Trois ans sans voir sa famille de laquelle il avait toujours été assez proche. Il y avait Anthony, Benedict, Daphné et puis les plus jeunes, Eloise, Francesca, Gregory le plus petit... Il s'était souvent demandé ce qu'il était advenu d'eux et puis aussi de sa mère. Bien qu'il avait toujours détesté sa fâcheuse manie à lui refiler des listes de potentielles prétendantes, sa mère lui manquait atrocement. Elle avait toujours voulu que leur bonheur et avait toujours fait en sorte qu'ils aient la meilleure vie qui soit.  Il s'était souvent demandé s'ils étaient là eux aussi et où ça, mais n'avait revu absolument personne depuis trois ans...  

Enfin, elle s'excusa auprès de ses amis avant de se rapprocher de lui. Immobile, il la laissa venir jusqu'à lui avant de l'entendre lui demander si c'était bien lui, Colin ? L'espace d'une seconde, il fut tenté de la faire miroiter que son nom était Albert et non Colin et que non ce n'était pas lui. Mais cela aurait un peu trop cruel ! Colin avait toujours le mot pour rire, mais il n'était pas cruel... Pas volontairement bien sûr ! Parfois, il pouvait faire preuve d'un peu de manque de discernement sur certains sujets (sur un en particulier …) mais bon en général Colin n'était pas cruel.

« Eloise ! Ne me dis pas que tu as du mal à reconnaître l'un de tes frères ! Quand même ! Tu m'en vois choqué  ! » lui répondit-il alors, un sourire étincelant aux lèvres et sur un léger ton moqueur. « J'ai tant changé que cela ? » Bon, il est vrai que s'il avait porté des lunettes encore il paraîtrait changé... Une paire de lunettes ça changeait énormément ! Mais là... Bon, il avait trois ans de plus quand même, mais avait-il vraiment autant changé ?

FT.  @Eloise Bridgerton   

Colin se tenait toujours devant Eloise, un sourire se faisant faussement boudeur et en apparence choquée à l'écoute des paroles de la jeune fille qui « osait » lui demander si c'était bien lui. Il n'avait pas autant changé que cela quand même ! C'était un peu frustrant de l'entendre lui demander si c'était bien lui ! Il n'y avait qu'un seul Colin Bridgerton ; et il était le seul et l'unique ! Enfin, bon, il blaguait. Au fond, il comprenait qu'elle ait du mal à croire que ce soit bien lui et puis il avait entendu parler un peu qu'il y avait ici la présence de plusieurs sosies. Il trouvait cela d'ailleurs assez fascinant. Il ne comprenait pas encore aujourd'hui ce qu'ils faisaient tous là et pourquoi ils étaient arrivés mais c'était quand même sacrément bizarre et drôle que plusieurs personnes venant de monde différent pouvaient autant se ressembler entre eux... D'un autre côté, cela l'amuserait beaucoup si jamais il venait à rencontrer son propre sosie.

Eloise le taquinait, lui disant qu'il avait en effet un peu changé. Vieilli d'ailleurs furent ses mots. Colin tiqua un peu. « Vieilli ?! Je préfère mûri ! » Même si son expression, sa façon d'être laissait voir en tous point qu'il faisait encore un peu juvénile. « Mais oui on a tous vieilli... Bientôt on aura tous des rides et des cheveux blancs mais tant qu'on reste ensemble alors on s'en fiche. Trois ans qui ont passé... Tu n'as pas changé Eloise. » La famille c'était la famille après tout. Un large sourire s'afficha sur son visage alors qu'elle lui demandait ce qu'il faisait ici. « Figure-toi que j'ai trouvé cette brochure sur une table dans la cafétéria. Quelque part c'est elle qui m'a poussée ici je ne sais pas pourquoi. Je me suis dis que c'était bien quelque chose que notre chère Eloise pourrait bien faire si on se trouvait dans un autre monde... »

FT.  @Eloise Bridgerton   

Colin était agréablement surprit de retrouver Héloise ici. Depuis trois ans qu'il arpentait ce monde, il ne s'attendait pas vraiment à revoir qui que ce soit de son ancien monde alors quand il avait trouvé ces affichettes qui annonçait cette réunion féministe, aussitôt il avait pensé à sa sœur... Et aussitôt il s'était dit : « Pourquoi pas ? » Les chances pour qu'il l'y retrouve étaient faibles, mais pas inexistantes. Dans ce monde, beaucoup de choses étaient possibles. Il en avait entendu parler. Il avait surprit des conversations parfois de gens qui avaient retrouvés des personnes auxquelles elles ne s'attendaient plus. Alors il était venu. La voir lui faisait vraiment plaisir. Il l'avait toujours trouvé très rigolote et d'un caractère qui ne se laissait pas faire, quelqu'un qui avait une opinion bien affirmé sur ses croyances et à l'époque qu'ils vivaient à ce moment-là, cela pouvait être dangereux pour une femme d'avoir une opinion si affirmée. Non pas que Colin, en ce qui le concernait, n'y voyait un inconvénient à cela. Mais d'autres... D'autres pouvaient se poser des questions et écarter sciemment sa sœur de leurs relations à cause d'un engagement un peu trop poussé pour certaines choses.

Il sourit alors qu'elle lui disait qu'il avait vieilli et rétorqua non sans un rire qu'il préférait le terme mûri. Elle par contre n'avait pas changé, voire même au contraire elle avait embellit. Vraiment, il trouvait que cette époque lui avait fait du bien. Il lui expliqua alors ce qu'il faisait ici et comment il l'avait trouvé. « Oh oui, il y a une grosse différence entre avoir vieilli et avoir mûri ! Qui plus est, on peut vieilli et resté pourtant aussi enfantin et puéril qu'on l'était quand on avait 18 ans ! » Dans quelle catégorie se situait-il lui ? Il aimait à penser qu'il avait conserver un minimum son âme d'enfant et il aimait définitivement encore s'amuser comme un gamin quand il le pouvait. Mais sur certaines choses, il n'en restait pas moins qu'il avait mûri et que les buts fixés dans sa vie s'étaient davantage précisés. « Il faut toujours rester fidèle à soi-même petite soeur, tu as raison. Je trouve d'ailleurs que cette époque t'a fait du bien en quelques sortes... Tu as l'air plus libérée. » Il l'avait bien observé tout à l'heure avant qu'elle ne le remarque et c'était l'observation qu'il s'était fait.

Il avait manqué pas mal de choses quand même dans leur monde. Il fut surprit d'apprendre que ce genre de choses, de réunions féministes, étaient des choses qu'elle avait commencé à faire dans leur époque. Il en fut un peu déconcerté et surprit. Il avait assurément manqué pas mal de choses durant ses nombreux voyages et quand il rentrait à la maison,  il n'avait pas le temps de tout rattraper. « Je suis surprit, mais plutôt impressionné par ce que tu dis. Je n'en savais rien. Comme quoi, en voyageant six mois à l'autre bout du monde, on rate pas mal de choses et quand on rentre il n'y a guère le temps de tout rattraper... » Puis, il lui répondit alors qu'elle lui demandait ce qu'il faisait ici lui. « Je suis étudiant en littérature, et j'essaie de réécrire mes récits de voyage... Plus pour le plaisir pour le moment. » Y repenser lui occupait l'esprit et évitait de lui faire penser au fait qu'il ne pourrait jamais voyager de nouveau tant qu'ils seraient tous coincés ici.