(Terminé) A piece of work [PV Aelita Schaeffer]

A piece of work

feat. Françoise

Cette conversation fait un immense bien à Aelita. Au contact de Françoise, l’adolescente se sent capable de tout accomplir, et même de remettre en question certaines de ses plus grandes hésitations. Alors, tout naturellement, Aelita a envie de réfléchir pour elle-même à ce qu’elle pourrait faire de mieux afin d’apporter, à sa manière et à son échelle, une pierre à un édifice qui en a probablement besoin. Aelita affiche un sourire modeste au moment d’entendre son amie lui dire être impressionnée par son talent pour les sciences informatiques. L’adolescente a envie de dire qu’elle n’a pas beaucoup de mérite, elle a littéralement baigné dedans, au sens le plus strict du terme, depuis à peu près toujours. Aelita a aussi été beaucoup aidé par son père, qui à sa manière, et même après sa disparition, lui a tout appris.

« Si l’informatique t’intéresse, je pourrais te donner des cours ? » suggère Aelita. « Ce serait la moindre des choses, tu m’aides tellement de ton côté », assure Aelita.

Elle trouve que ce serait effectivement la moindre des choses. Après tout, Françoise l’aide beaucoup au quotidien, et Aelita a beaucoup progressé dans les matières où elle rencontrait le plus de difficultés… Elle a bien envie de lui rendre la pareille. C’est une chose qu’elle aime beaucoup dans leur amitié, le fait que même si elles se ressemblent beaucoup et ont des caractères assez similaires toutes les deux, elles peuvent vraiment s’apporter quelque chose l’une à l’autre, et elles en ont véritablement l’envie.

Françoise ajoute qu’elle aide déjà beaucoup les collégiens avec leurs leçons, et c’est tout à son honneur, en effet. Partager ses connaissances quand on en possède, c’est une excellente chose. Françoise était une jeune fille très altruiste.

« Je crois voir qui est Sarah Crewe… Je ne savais pas qu’elle venait d’une autre époque, elle aussi… Mais je crois que c’est le cas de beaucoup de gens, en fait. C’est vraiment déstabilisant, quand on y pense… »

Aelita trouve tout cela fascinant. Même elle, d’ailleurs, si elle est moins déphasée que beaucoup d’autre, a tout de même quelques années de décalages avec la date à laquelle elle s’est retrouvée projetée ici après la lune rouge. Elle ne se verrait pas s’en plaindre alors que, à l’évidence, s’adapter n’a pas été si difficile pour elle, mais elle est totalement capable de comprendre.

« Tu as vraiment le cœur sur la main, c’est une chose que j’admire, chez toi. »

Ce n’est pas un compliment qu’elle lui adresse à la légère, elle le pense réellement. Françoise est une jeune fille sympathique et généreuse, et cette fille, Sarah, a totalement de la chance de pouvoir compter sur l’aide et sur les lumières de son amie.

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feat. Françoise

Aelita affiche un sourire quand Françoise affirme qu’elle apprécierait que son amie lui fasse bénéficier de ses connaissances en technologie et en informatique. Ces connaissances ne sont pas toujours les plus utiles, mais à une ère où le virtuel a pris une place prépondérante, ce n’est jamais un mal d’en apprendre davantage, aux yeux de l’adolescente en tout cas. Ce domaine, c’est son domaine de prédilection… Pour d’autres sujets, elle serait probablement incapable d’apporter une aide convenable à son amie, mais sur ce terrain-là, elle dispose de compétences solides, suffisamment solides en tout cas pour se sentir en mesure de prêter main forte à Françoise au besoin. Vu toute l’aide que cette dernière lui a déjà apportée, c’est la moindre des choses que de lui rendre la pareille, et c’est définitivement ce que l’adolescente veut.

« Génial ! T’en fais pas, je t’ennuierai pas avec des détails trop techniques, mais y a deux-trois choses sympa à découvrir, et qui peuvent rendre bien service en toutes circonstances. Et évidemment, si un de ces quatre tu as un souci avec ton ordi ou bien ton téléphone, je suis à ta disposition, aussi. »

Françoise émet l’hypothèse que certaines personnes puissent provenir d’époques particulièrement lointaines – l’Antiquité, par exemple, ou même la Préhistoire. C’est sûr qu’en comparaison de ces personnes-là, elles ne sont clairement pas à plaindre. Aelita n’a pas tant que cela été dépaysée par ce monde certes futuriste par rapport à ce qu’elle avait connu, mais à peine au final. D’autres n’avaient pas eu cette chance et s’étaient retrouvés dans des situations autrement plus complexes et délicates.

« J’ai rencontré une fille, une fois, qui m’a dit qu’elle vivait à l’époque des Vikings. J’ai jamais trop su si c’était vrai ou pas, elle s’était plutôt bien adaptée, mais en tout cas… J’pense qu’il doit y en avoir dans ce cas, et ça doit être super difficile à vivre, je sais même pas comment ils font. »

L’adolescente aux cheveux roses affiche un fin sourire humble quand son amie lui assure qu’elle est très généreuse elle aussi… Et oui, Françoise a tout à fait raison de le souligner : se montrer bienveillant envers les personnes qui nous entourent, ce n’est pas seulement un caprice, ce n’est pas juste une option, c’est quelque chose de vraiment important, c’est une manière de vivre qu’il est important d’adopter au quotidien, pour les autres bien sûr, mais aussi pour soi-même, car l’on ne saurait être en phase avec autrui si l’on n’est pas en harmonie avec soi-même. C’est une chose qu’il faut savoir et surtout qu’il faut retenir et ne jamais oublier.

« Oui, les gens ne nous le rendent pas toujours très bien, mais je suis totalement d’accord avec toi : il faut savoir prendre soin des autres, et veiller au bien-être de chacun. »

Ce pouvait être considéré comme une manière un peu naïve de voir les choses, cela n’empêche certainement pas Aelita de le penser véritablement pour sa part. Et elle sait que Françoise le pense tout autant.

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feat. Françoise

Aelita affiche un sourire, ravie d’entendre Françoise lui suggérer de monter le niveau de manière graduelle. Elle n’a aucun doute quant au fait que son amie soit tout à fait capable de s’adapter, et qu’elle soit assez douée quand il est question d’intégrer de nouvelles connaissances. Elle la reconnaît bien là. Elle a toujours tenu son amie pour quelqu’un de particulièrement brillant. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que l’adolescente s’est, assez instinctivement, tournée vers elle au moment de chercher de l’aide pour s’améliorer dans les matières dans lesquelles elle rencontrait le plus de difficultés.

En bref, elle doit clairement beaucoup à la patience de son interlocutrice, et elle ne saurait que trop la remercier d’être présente pour elle. Pour son aide mais aussi pour leurs conversations, qui lui sont toujours agréables et stimulantes intellectuellement. Et si elle peut lui rendre quelque chose et partager ses propres connaissances en retour, elle ne va évidemment pas s’en priver.

« Je ne sais pas si ça a été fait, mais ce serait une bonne idée, en tout cas », confirme Aelita avec une moue songeuse quand son interlocutrice lui demande si elle pense que certains historiens auraient pu être mandatés pour aider ceux venant d’époques lointaines à s’adapter à un monde à ce point différent par un nombre remarquable d’aspects. « Même si l’histoire de certains n’est pas la même que pour d’autres… Je veux dire… beaucoup d’entre nous ont l’air d’avoir un terreau culturel commun, mais j’ai déjà remarqué que l’histoire variait pour certains… Et je ne te parle même pas des personnes qui viennent d’autres planètes. »

Aelita a un léger rire, à présenter les choses de cette manière, elle a conscience du fait qu’elles ont l’air absolument tordues et pas du tout crédibles, mais le fait est que c’est leur vie malgré tout, ou leur nouvelle vie, en tout cas : une cohabitation absolument improbable à laquelle il n’est pas toujours facile de faire face. Plus d’une fois, Aelita a contemplé sa propre vie en considérant à quel point elle n’y comprenait absolument rien.

« Je ne sais pas si on pourrait encourager la création de ce genre de structures si elles devaient ne pas exister… je crois que j’aimerais bien y participer si c’était le cas. Je pense que c’est typiquement le genre de domaines où je pourrais être utile. »

Pour en revenir justement à l’aide qu’elle espérait apporter autour d’elle, soucieuse de faire quelque chose à son échelle sans se penser capable de son côté de jouer les justicières masquées à l’instar de cette Fantômette de laquelle elles avaient parlé un peu plus tôt.

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feat. Françoise

« Oui, j’ai rencontré une jeune femme qui m’a assuré venir d’une autre galaxie. J’imagine que dans d’autres circonstances, je ne l’aurais pas cru, mais qu’est-ce qui est encore susceptible de nous surprendre ici, pas vrai ? »

Aelita affiche un sourire aussi amusé que sincère. C’est vrai que ça semble totalement fou, mais elle a suffisamment parlé avec Rey pour être sûre et certaine du fait que cette dernière ne lui mentait pas. Rey était une jeune femme tout à fait intelligente et sensible, et qui n’aurait eu aucune raison de la mener en bateau… Qui plus est, elle n’avait probablement pas tort. Ils n’avaient aucune preuve du fait que cette galaxie était bel et bien la leur. Que cette planète était bel et bien la Terre. Il s’agissait de ne pas y penser trop longuement, au risque de se faire des nœuds au cerveau, mais la question méritait d’être posée malgré tout.

« Elle est comme toi et moi, pourtant, pas de petit bonhomme vert avec des antennes à la place des oreilles », ajoute-t-elle sur le ton de l’humour.

Même si elle a cru comprendre aussi que l’apparence de certaines personnes avait drastiquement changé au moment d’arriver dans ce monde. En un mot comme en cent, quand on commençait seulement à effleurer la surface et à se poser quelques questions fort légitimes, d’autres questions suivaient presque immédiatement, et ce n’était pas beaucoup plus compréhensible que ce qui avait pu être dit précédemment.

« L’un de mes meilleurs amis est un sorcier, aussi… je me demande si c’est le même genre de sorciers que l’homme qui t’a adoptée. De ce que j’ai compris, il y en a beaucoup d’autres… »

Une diversité de magies différentes, d’origines différentes… ça a définitivement de quoi vous faire perdre la tête. Mais c’est tout ce que cet endroit a de fascinant qui donnerait envie à Aelita de n’être nulle part ailleurs… La seule chose qui lui manque, ce sont ses amis de son monde d’origine, mais à présent, elle est de plus en plus certaine de les retrouver ici… Et surtout, elle ne veut pas renoncer à ses nouvelles amitiés, comme celle qui s’est tissée entre Françoise et elle au fil du temps, et qui lui est immensément précieuse. Tous ces mystères sont difficiles à appréhender, mais ils en valaient largement la peine, et à plus d’un titre.

Quand elles discutent plus longuement des organismes et des associations qui pourraient être mis en place et pour la peine, elle se montre totalement à l’écoute de ce que son interlocutrice peut bien avoir à dire. Elle lui parle de ces enquêteurs sociaux là pour veiller au bon traitement des enfants… Une structure d’intégration serait en effet, probablement, dans la même logique.

« Effectivement, j’imagine que ça doit fonctionner de la même manière. » Elle sourit. « Je me renseignerai. Ça m’intéresse. »

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feat. Françoise

Aelita rit doucement quand son interlocutrice lui fait remarquer que même si quelqu’un, à ce stade, lui apprenait être le fils de Blanche-Neige (si vous saviez…), Françoise ne serait pas franchement surprise. Honnêtement, l’adolescente non plus. A ce stade, elle est honnêtement convaincue d’en avoir vu d’autres, et des plus improbables que ça. Ici, plus rien n’est impossible. Si c’est déstabilisant, c’est d’un autre côté vraiment stimulant. Quand rien ne peut vous arrêter, pas même les limites de votre imagination, alors c’est véritablement un océan d’opportunités qui s’ouvre sous vos yeux. C’est comme ça qu’Aelita le perçoit, en tout cas, et elle aura bien du mal à en démordre par ailleurs. La jeune femme se sent vraiment heureuse et reconnaissante pour ça… Quitte à se retrouver dans un nouveau monde, et même s’il s’avérait effrayant par bien des aspects, autant qu’il soit merveilleux et fantastique par d’autres, n’est-ce pas ?

Et cela soulève tant de questions, laisse à l’esprit tant de théories. En effet, que penser de ces personnes qui, éventuellement, avaient été transformées physiquement par ce voyage à travers le temps et l’espace. La science-fiction, la magie, toutes les œuvres qui avaient bercé l’existence d’Aelita, tout ça se mélange… si bien qu’elle se dit elle aussi que si elle devait retrouver en chair et en os le héros de son enfance, cet elfe qui l’avait accompagnée dans bien des circonstances et de nombreuses errances, elle n’en serait même pas surprise au bout du compte. Tout est bizarre, tout est effrayant, tout est merveilleux en même temps. Difficile de l’expliquer d’une autre façon.

« Je crois que ça me plairait beaucoup aussi », reconnaît Aelita d’un ton songeur, quand Françoise lui confesse qu’elle aimerait beaucoup pratiquer la magie. C’est une chose que la jeune fille aux cheveux roses est on ne peut plus capable de comprendre en réalité. C’est forcément captivant, et voir d’autres personnes être en mesure de l’utiliser donne naturellement envie de faire de même. « Sur Lyoko, j’avais des pouvoirs. Je pouvais créer des boules d’énergie, et je pouvais même voler », lui apprend-t-elle avec un fin sourire des plus nostalgiques. « Bon, tout ça, c’était programmé numériquement… Sur la terre ferme je n’avais aucun pouvoir, par contre. Mais ça avait l’air… vraiment réel. »

En soi, elle n’avait jamais été tant frustré de ne pas pouvoir se servir de ses pouvoirs dans le monde réel. Elle préférait largement être une adolescente lambda plutôt que prisonnière de Lyoko comme elle l’avait été pendant plus de dix ans… Mais malgré tout, elle admet que l’idée de pouvoir déployer ses ailes et survoler cette île comme si de rien n’était a quelque chose de particulièrement agréable et stimulant. Mais certains rêves ont ceci d’agréables qu’ils ne sont que ça. Une fois concrétisés, ils perdent tout naturellement de leur essence et, par conséquent, de leur intérêt premier.

« Si tu devais ne choisir qu’un seul pouvoir magique, tu voudrais être capable de quoi ? » l’interroge-t-elle, curieuse, convaincue qu’elle sera passionnée par sa réponse.

Quant aux organismes sociaux de la ville, Aelita a bel et bien l’intention de se renseigner plus avant, et puisque Françoise l’a aidée à y voir plus clair, elle n’a pas du tout l’intention de la laisser sur le bas-côté.

« Et je te raconterai avec plaisir, bien sûr. »

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« Je dois reconnaître que c’était agréable », admet Aelita quand son amie lui fait remarquer qu’il devait être plaisant autant qu’étrange de savourer ce sentiment de puissance qu’elle pouvait éprouver quand elle se trouvait sur Lyoko. Françoise ajoute même qu’elle l’envie. Aelita peut comprendre, et elle ne dira pas que c’est totalement faux – bien sûr qu’elle a trouvé quelque chose de grisant à toutes ses expéditions sur Lyoko. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, et presque malgré elle, elle ne sait pas faire autrement que de se sentir nostalgique de cette époque. Bien sûr, l’absence de sa team au complet n’y est pas pour rien non plus, c’est un tout, vraiment. « Mais la plupart du temps, quand on se matérialisait sur Lyoko, c’était pour contrer les attaques de XANA et on était pris d’assaut par ses créatures… on avait pas exactement le temps d’en profiter », ajoute-t-elle en souriant. Avec de la distance, elle est capable de considérer ces situations avec légèreté. A l’époque, c’était différent. Les enjeux étaient particulièrement réels. « Je ne sais pas s’il y a grand-chose à envier, au fond. »

Ce n’est pas tout à fait vrai. Mais chacun, à sa manière, peut mener une vie exceptionnelle. Et il n’est pas nécessaire de se rendre dans un monde virtuel et d’affronter des créatures de synthèse pour prendre pleinement conscience de cela, bien au contraire, même. Alors non, il n’est pas de raison de concourir, ou même de s’envier mutuellement, pas aux yeux d’Aelita en tout cas, qui ne privilégiera jamais, ô grand jamais, une expérience au mépris d’une autre, jamais.

« Se rendre invisible, c’est pas mal comme pouvoir, j’avoue… Y a plein de moments où j’aurais aimé pouvoir passer inaperçu. Mais je crois qu’entre les deux pouvoirs dont tu parles, j’aurais préféré le deuxième, ça doit être génial de voler. » Elle rit doucement. « Enfin, pas trop haut quand même, j’aurais le vertige. » Elle s’en amuse, bien sûr, mais elle aime la tournure que prend leur conversation. Une tournure simple, légère, et qui lui permet d’imaginer des choses qui, probablement, ne lui seront jamais accessibles. Probablement, oui, car en réalité… dans ce monde où les frontières sont dépassées constamment… il est absolument impossible de savoir de quoi sera fait demain. Qui sait, peut-être qu’un jour, elles seront toutes les deux capables de voler, et elles n’auront absolument rien vu venir « Je crois que j’aimerais être capable d’arrêter le temps… ça doit être génial comme pouvoir. T’imagines, au cours d’un devoir un peu compliqué, tu arrêtes le temps et tu t’accordes une petite heure supplémentaire. »

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feat. Françoise

Expliquer le mode de fonctionnement de Lyoko est particulièrement compliqué à expliquer à quelqu’un qui ne s’est jamais retrouvé dans une telle situation, mais quoi qu’il en soit, Aelita veut s’efforcer de se montrer la plus précise possible afin que son amie puisse un peu mieux appréhender ce que fut la vie de l’adolescente aux cheveux roses avant que de se retrouver dans ce monde en particulier. Elle ne sait pas si remuer tout cela peut bien servir à quoi que ce soit, mais elle se pose réellement la question.

« On ne pouvait pas se blesser, sur Lyoko, le pire qui pouvait nous arriver était d’être rematérialisés. En revanche… » Elle prend une grande inspiration. « Si nous n’arrivions pas à désactiver une tour à temps, il y avait de vraies conséquences sur le monde réel… XANA était capable de pouvoirs… très dangereux. »

Et elle n’aurait pas assez de toute une conversation pour énumérer tous les dangers qu’ils avaient pu empêcher grâce à des combats musclés sur Lyoko et, surtout, ce merveilleux retour dans le passé qui était capable de rétablir l’ordre des choses et de réparer tous les dommages occasionnés. Comme si de rien n’était… Sauf, bien sûr, pour les lyoko-guerriers qui, de leur côté, n’oubliaient jamais rien. Combien de jours vécus doublement par cet intermédiaire ? Elle serait bien incapable de le dire.

Toujours est-il que même s’il lui manque le frisson de Lyoko, elle n’est pas mécontente de ne plus avoir à s’inquiéter du sort de ses proches, et parfois même de l’humanité. Même si les dangers, dans ce monde, sont loin d’être absents et elle le sait… Ils se dissimulent sous une autre forme, ils prennent une autre apparence, mais ils n’en sont pas moins des plus redoutables… Bien au contraire, même.

Pour le reste, elle apprécie de discuter des pouvoirs qu’elles aimeraient avoir l’une et l’autre. Elle trouve cela aussi intéressant que divertissant, et elle se prend au jeu sans la moindre difficulté.

« Qui a inventé cette règle, hein ? » s’amuse Aelita quand son interlocutrice lui affirme que se servir de la magie pour tricher est proscrit. Elle sourit mais dans le fond, si elle avait vraiment ce pouvoir, elle serait incapable de s’en servir à mauvais escient. Elle en éprouverait des cas de conscience moral terrible, et ce serait vraiment bien mal lui ressembler. Non, elle n’est pas comme ça. Elle n’est définitivement pas comme ça. « Bon… si on a pas le droit de tricher, alors je veux juste le pouvoir de voler », décide-t-elle alors avec un immense sourire.

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feat. Françoise

Françoise se montre très curieuse, mais ce n’est pas pour déranger Aelita qui a toujours considéré que la curiosité était une très grande qualité, et qu’il fallait savoir cultiver à tout prix. Une très grande qualité qu’elle possédait elle-même, et qu’il fallait encourager plutôt que de l’étouffer à tout prix. Françoise essaie de comprendre et d’appréhender les mécanismes de Lyoko, et Aelita s’efforce de se montrer la plus… précise possible, ce qui n’était pas si simple, car en réalité, leurs aventures avaient été telles que les résumer en quelques mots semblait proche d’impossible. Mais Aelita n’a pas envie de cacher quoi que ce soit à son amie… d’autant plus que ça lui fait du bien, de parler de son passé. Ça lui donne le sentiment d’être en vie, ça lui donne le sentiment que son histoire, qui est si importante pour elle, n’a pas perdu de sa valeur ni de son intérêt. C’est aussi conserver intacte la mémoire des personnes qu’elle n’a pas retrouvées, et qui lui manquent terriblement, chaque jour davantage.

« Lyoko répond à un certain nombre de normes et de codes informatiques, généralement, si on était dématérialisé après avoir perdu un combat, il devenait dangereux de se rematérialiser immédiatement… Quant à l’influence de XANA sur le monde réel. Je crois qu’il nous a absolument à tout fait. Il pouvait contrôler l’électricité, par exemple : et quand t’as le contrôle sur l’électricité dans le monde réel, t’imagines bien les dangers que ça peut provoquer. Si XANA décidait d’attaquer, aucune machine ne devenait sûre », dit-elle avec un léger sourire.

C’est étrange d’en parler avec la distance qu’elle a aujourd’hui. Ça rendrait presque la chose improbable ou irréelle, alors que quand elle l’a vécue, rien ne pouvait être plus réel que ça… Même ce qui était virtuel avait une réalité puissante et tangible, pour elle, qu’il lui serait bien difficile d’expliquer plus précisément.

« Des gens capables de se transformer en animaux ? » répète-t-elle quand le sujet dévie sur les facultés exceptionnelles qu’elles voudraient posséder. « Non, je n’ai jamais entendu parler de ça… »

Elle, de son côté, n’était vraiment pas sûre qu’elle voudrait se changer en animal, ce n’est pas une sensation qui l’intéresserait vraiment, du moins pas qu’elle sache, mais cela reste malgré tout une question qui la rend curieuse, et qui la prête à s’interroger en retour, notamment sur des questionnements qu’elle n’avait jamais réellement envisagés au préalable.

« Si j’étais un animal… je serais probablement un oiseau… genre un aigle… ou non, un moineau », dit-elle en riant doucement. « Et toi, à ton avis ? »

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feat. Françoise

Oui, en effet, la menace représentée par XANA avait été une sérieuse source de préoccupation pour les Lyoko-guerriers, et Aelita s’en était sentie d’autant plus responsable que s’ils n’étaient pas décidés à éteindre le supercalculateur et donc d’éradiquer la menace représentée par cette intelligence artificielle en deux temps trois mouvements, c’était à cause d’elle. Dans un premier temps parce qu’ils avaient voulu la libérer de Lyoko dont elle était alors prisonnière sans même savoir qu’elle appartenait au monde réel pour commencer, dans un second temps parce que XANA était parvenu à lui implanter un virus dont il fallait la libérer avant toute chose… En bref, sans elle, XANA aurait été bien moins en mesure d’intervenir. Les deux sont plus liés qu’aucun autre de ses camarades avec le monde virtuel créé par son père, et il fallait l’accepter, envers et contre tout.

« La plupart du temps, il s’agissait de désactiver les tours que XANA était parvenu à activer pour interagir avec le monde réel. Heureusement, je pouvais facilement pénétrer ces tours et les désactivant, mais XANA nous envoyait des monstres pour nous compliquer la tâche, c’est là que Yumi, Odd et Ulrich intervenaient. » Elle rit doucement en réalisant que sans véritable appréhension d’à quoi ressemble Lyoko et d’à quoi ressemblent ces monstres, tout ceci doit paraître particulièrement abstrait à son interlocutrice. « Désolée, je suis même pas sûre que ce que je te raconte soit très clair. »

Ce qui semble évident pour elle, qui a passé plus de temps sur Lyoko que dans le monde réel, en fin de compte, n’a pas nécessité à l’être pour son interlocutrice, et elle le comprend très bien, évidemment. Elle veut se montrer aussi claire et précise qu’elle le peut, parce qu’elle a sincèrement envie que Françoise comprenne ce qu’elle a traversé, mais elle se heurte tout naturellement à un grand nombre d’incompréhensions. Dans tous les cas, il est aussi exaltant qu’agréable de pouvoir parler de son histoire avec une amie. Généralement, elle s’évite de discuter de tout cela avec quiconque – en dehors de Scorpius.

Elle a toujours peur qu’on ne la voie que comme une folle, et cette pensée lui est beaucoup trop déplaisante pour être prise en considération. Aussi, la jeune femme préfère, tant qu’à faire se taire plutôt que de passer pour une folle. Avec Françoise, néanmoins, elle sait qu’elle peut s’exprimer en toute confiance. Françoise ne la jugera pas, elle ne moquera pas sa manière de penser ni ne remettra en question ses souvenirs, qui lui sont si précieux. Françoise n’est rien d’autre que respectueuse, et cela lui fait du bien. Un bien fou, même. De même que de discuter tout simplement des animaux qu’elles s’imagineraient bien être.

« C’est vrai qu’être un chat, ça a l’air pas mal », remarque Aelita, songeuse. « Ils ont l’air d’avoir la belle vie. Ceci dit, si tu veux surplomber tout le monde, être un oiseau, ça fonctionne aussi. »

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feat. Françoise

Aelita hoche la tête, alors que Françoise comble les vides et apprivoise, petit à petit, l’histoire de son interlocutrice. Coincée seule sur Lyoko, c’est ce qui lui est arrivé, en effet. Elle, cible principale de XANA. En effet, ça a été le cas, pas seulement parce qu’elle avait la capacité de désactiver les tours de Lyoko, mais aussi parce que sa mémoire contenait des informations primordiales, que XANA voulait s’approprier. Plus que n’importe lequel de ses amis, elle était liée à cet endroit. Aelita et Lyoko ont le même père, et pour cette raison, ils ne peuvent être que profondément, intrinsèquement, définitivement et résolument liés.

« Si les monstres m’avaient détruites… » Elle frissonne… « A une période, je pense que ça m’aurait tuée, oui », confirme-t-elle avec une grimace. Fort heureusement, elle n’a jamais eu l’occasion de vérifier cela de ses propres yeux, mais elle ne se fait tout de même pas beaucoup d’illusions à ce sujet, c’est plus que probablement ce qui se serait passé, effectivement. « Une fois que j’ai eu la possibilité d’être rematérialisée sur Terre, ça a été autre chose, mais même au tout début…. XANA était parvenu à m’implanter un Virus avant mon arrivée dans le monde réel. »

En un mot comme en cent, la jeune femme n’a pas eu une vie facile… Pour résumer cette existence, il lui faudrait probablement plus d’une vie… Elle ne pense pas qu’elle en aurait fini, clairement pas… Elle serait probablement, constamment, aux prises avec un passé qui avait été heureux, certes mais n’avait pas manqué de violence également. C’est un fait, la jeune femme avait affronté de très nombreuses épreuves… Mais quelque part, elle savait se montrer nostalgique de ces épreuves, si contradictoire cela puisse-t-il paraître. Elle ne saurait l’expliquer, c’était juste un fait. Un fait évident, un fait vérifiable, et contre lequel, pour rien au monde, elle n’aurait pris ne serait-ce que la peine de lutter.

« Tous les oiseaux ne savent pas chanter », remarque Aelita en pouffant de rire, quand la conversation en vient à ces animaux dans lesquels elles aimeraient bien être capables de se transformer, à l’occasion. « Ceci dit, je suis sûre que tu exagères. Je suis prête à parier que tu as une très jolie voix », affirme-t-elle sans rien en savoir, mais à ses yeux, aucune voix n’est vraiment moche pour commencer, même si certains peuvent avoir la faiblesse de penser le contraire. « Tu sais ce qu’on devrait faire un de ces quatre ? Aller au karaoké, toutes les deux, je suis sûre qu’on s’amuserait bien ! » suggère-t-elle, particulièrement fière de son idée.

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feat. Françoise

« Oh non, ne t’excuse pas », répond rapidement Aelita quand son amie s’excuse d’avoir abordé un sujet il est vrai complexe et délicat, mais qu’elle ne veut surtout pas lui reprocher d’avoir formulé de la sorte, bien au contraire. Sa curiosité est à ses yeux une marque de respect, d’intérêt sincère, c’est une chose qu’elle sait apprécier et qu’elle ne néglige en rien. Elle n’a certainement pas l’intention d’en vouloir à son amie pour cela, bien au contraire. « Je suis très curieuse, moi aussi, alors ce n’est certainement pas moi qui vais te reprocher de l’être… Et puis, comme ça, quand j’aurais une question indiscrète à te poser, on pourra toujours dire que c’est à charge de revanche », suggère-t-elle avec un sourire des plus sincères aux lèvres, tout à fait convaincue de ses dires, et surtout soucieuse de ne pas inquiéter Françoise.

Même si elle n’est tout de même pas mécontente à l’idée de pouvoir changer de sujet de conversation, elle n’ira pas prétendre le contraire. Surtout quand elles peuvent toutes les deux aborder de la même manière des sujets aussi graves que légers. Leur complicité, en cet instant, crève les yeux, et leur amitié ne fait aucun doute, c’est bien parce qu’elles sont capables d’échanger sur leurs expériences, leurs malheurs, autant que sur leurs joies et leurs bons moments qu’elles peuvent se considérer comme de véritables amies dignes de ce terme.

« Ta vie ne m’avait pas semblé si calme, pourtant », elle dit en souriant quand Françoise observe qu’elle trouverait sa vie presque monotone en comparaison de celle de nombreux autres. Peut-être bien. C’est vrai que beaucoup semblent avoir eu des vies particulièrement mouvementées avant leur arrivée ici… Même celle d’Aelita, d’ailleurs, fait bien pâle figure en comparaison d’un très grand nombre d’entre elles, elle en a tout à fait conscience. « Mais oui… Les nouveaux départs, ça fait un peu peur mais… ça a du bon, aussi », reconnaît-elle avec un fin sourire.

Parce qu’elle le pense effectivement. Elle ne dit pas que c’est simple à appréhender pour elle – ça ne l’est pas, et à l’évidence ça ne le sera jamais. Mais c’est tout de même plus simple de repartir d’un pied différent et de s’efforcer d’en tirer le meilleur parti quand, de toute façon eh bien, on n’a pas d’autre choix.

« C’est pas vrai ? T’as jamais fait de karaoké ? » Réaction excessive pour quelqu’un qui ne connaissait pas du tout le karaoké il y a une micro-poignée d’années mais passons. « Mais c’est génial ! Faut qu’on se fasse ça au plus vite ! T’as un groupe ? Un chanteur préféré ? »

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feat. Françoise

Françoise savait combien cela pouvait être difficile de parler de ses expériences douloureuses ou des peurs qu'on avait pu avoir. Elle était curieuse mais elle ne voulait absolument pas mettre qui que ce soit mal à l'aise et Aelita était une de ses amies proches. Elle fut rassurée d'entendre que ça ne l'ennuyait pas de se confier et de partager cette expérience étrange que celle de faire partie d'un univers de jeu sans avoir de consistance réelle, du moins, au départ. Cela devait avoir quelque chose de terrifiant. Mais tout le monde oubliait forcément le fait que lorsque quelque chose relevait du quotidien et de l’habituel, on le ressentait différemment par rapport à quelqu'un qui ne l'avait jamais vécu.

« Je n'ai sans doute rien d'aussi spécial que toi à raconter. Mais soit. Si tu as des questions, j'essaierai d'assouvir ta curiosité. »

Elle se refusait à accepter de lui faire une promesse qu'elle ne pourrait pas respecter. Elle ne se voyait pas lui dévoiler sa vie secrète pour la bonne raison que si elle le faisait, compte tenu qu'elle était toujours cette justicière ici, elle mettrait sa vie en danger. Le passé de Aelita n'avait pas d'influence sur le monde présent mais c'était différent pour Françoise. Quand son amie lui affirma qu'elle avait eu l'impression que sa vie n'était pas aussi calme que ça, Françoise eut un petit coup au cœur et son rythme cardiaque s'accéléra un peu mais cela ne se vit pas et comme d'habitude, elle fit ce qu'elle avait appris, à savoir garder le contrôle des choses, et surtout de ce qu'elle montrait.

« Oh ben tu sais, l'école, les devoirs, les vacances, une vie ordinaire quoi. Bon, je ne te cache pas qu'il y avait un peu d'agitation dans la ville où je vivais avec mes amis. Il y avait quelques bandes qui sévissaient, comme je te l'ai raconté et j'admets que Ficelle et Boulotte se sont retrouvées plusieurs fois enlevées ou manipulées par ce genre de personne. Elles auraient dû se tenir un peu plus à carreau. Mais je crois qu'elles aimaient bien qu'ils leur arrivent des choses, quelque part. Mes amis ont toujours aimé l'aventure. Et moi je trouve ça dangereux et insouciant. »

Ce n’étaient pas des histoires, car même si elle était plus courageuse qu'elle ne le laissait supposer, elle trouvait vraiment le comportement de Boulotte et surtout de Ficelle particulièrement insouciant et dépourvu de toute sécurité. Elle s'était parfois demandé si la jeune fille se rendait compte à quel point ce qu'elle faisait était dangereux et pourrait conduire à un sort funeste pour elle. Elle avait un peu trop tendance à se reposer sur Fantômette et si Françoise était touchée par la confiance que lui témoignait son amie, elle ne pouvait s'empêcher de redouter ce qui se passait depuis qu'elle n'était plus à Framboisy.

Aelita semblait choquée par le fait qu'elle n'ait jamais fait de karaoké. Si c'était quelque chose qui n'existait pas à son époque et là où elle vivait, elle aurait facilement pu l'expérimenter depuis les quatre dernières années, mais ce n'était pas le genre d'activité qu’elle aimait vraiment faire spontanément. Elle aurait peut-être aimé si on l'avait invitée, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de le savoir. Elle fronça un peu les sourcils lorsque son amie lui demanda ce qu'elle préférait car elle savait que ses références dataient un peu. Et encore, les chanteurs qu'elle connaissait et qui faisaient fureur à son époque étaient encore connus dans le monde moderne, ce qui n'était pas le cas quelques générations auparavant.

« Heu... je ne sais pas. Michael Jackson ? »

A piece of work

feat. Françoise

Aelita hausse les épaules, peu convaincue, quand son amie lui assure qu’elle n’aura probablement rien d’aussi spécial qu’elle à raconter… Certes, on peut dire que l’adolescente avait eu une vie… hors du commun, ce n’est pas pour autant qu’elle estime que ce que Françoise pourrait avoir à lui raconter serait moins intéressant… Bien au contraire, même. Elle le sait, bien sûr, que son interlocutrice a de la ressource et plein d’histoires passionnantes à revendre, quoi qu’elle puisse en dire. Elle a vraiment l’impression que cette discussion a ouvert la porte à une amitié plus forte et plus solide, et c’est une perspective qui lui plaît beaucoup. Qui ne voudrait pas d’une amie telle que Françoise, après tout ?

Quant à la vie présumément ordinaire de Françoise, Aelita estime que cela ne veut pas forcément dire grand-chose pour autant. Après tout, à première vue, n’importe quelle vie semble banale avant qu’on ne creuse davantage le sujet, et même les quotidiens qui peuvent paraître les plus… normaux recèlent leur lot d’intérêt. Qui a déterminé que les vies simples devaient pour autant être banales ? On ne peut avoir une personnalité telle que celle de Françoise et vraiment avoir la vie de tout le monde.

« Tu me parles d’enlèvements et dans le même temps tu me dis que t’as eu une vie ordinaire ! Les amis des gens ordinaires ne se font pas manipuler et enlever la plupart du temps. » Elle sourit. « Elles avaient l’air incroyables, tes amies », ajoute-t-elle avec un sourire.

Comme elles doivent lui manquer ! Aelita évite de le dire à voix haute, mais elle comprend ce ressenti, et elle sait aussi ce qu’on ressent quand on se repose sur ses amis et qu’on leur accorde une importance au-delà de tout le reste. Aelita n’avait plus ses parents (enfin… en ce qui concerne son père, disons que ça avait été compliqué jusqu’au bout), mais elle avait Jérémie, Ulrich, Yumi et Odd, et elle ne serait pas le dixième de ce qu’elle est aujourd’hui si elle n’avait pu compter sur eux en toute circonstance.

« Tu n’aimes pas l’aventure du tout ? » elle demande avec intérêt. « C’est vrai que c’est dangereux et sacrément insouciant mais… on se sent vivant, non ? »

Aelita ne pourrait pas dire qu’elle soit la personne la plus prudente qui soit. Certes elle n’était pas la plus casse-cou de son groupe d’amis, mais quand il s’agissait de partir à l’aventure, elle n’était jamais la dernière, et elle n’avait jamais la moindre hésitation non plus. Malgré tout, elle n’insiste pas, et songe déjà à leur prochaine soirée. Peut-être qu’elle va éveiller une vocation chez Françoise et lui laisser découvrir un joli grain de voix, va savoir ?

« Michael Jackson, très bon choix,  je l’aime beaucoup aussi ! » elle ajoute en souriant.

A piece of work

feat. Françoise

Même si Françoise n'aimait pas trop se mettre en avant, parce qu'elle préférait dissimuler ce qu'elle faisait de ses nuits, il était évident qu'elle avait vécu des choses plutôt extraordinaire dans son monde. Aelita n'avait pas tort en disant qu'elle n'avait pas eu une vie des plus calmes, même sans parler de sa double vie. Françoise avait quand même l'impression que Ficelle adorait se retrouver au milieu de tellement de danger alors que, même en tant que justicière, elle voyait les dangers de ce genre de situation. Cela l’inquiétait beaucoup, compte-tenu du fait qu’elle n’était pas très douée pour en sortir, après coup.

Mais elle ne pouvait pas dire que le calme régnait à Framboisy. On n’en était pas aux aventures des personnes qui étaient des super-héros et qui avaient, face à eux, des robots géants ou des êtres diaboliques, mais ils avaient leurs escrocs locaux et il fallait reconnaître qu'ils étaient un peu plus présents que dans d'autres endroits du monde. Ce n'était pas une ville si ordinaire que ça, d'autant qu'elle avait comporté des inventeurs et des créateurs de choses extraordinaires. Un de ses amis avait même fabriqué une machine à remonter le temps, mais il était heureux que cette machine ait été détruite.

« C'est vrai, je l'admets, la vie n'était pas si ordinaire que ça. Cela dit, Ficelle ne comprenait pas toujours à quel point cela pouvait être dangereux de se frotter à des bandits et elle prenait la chose un peu comme un jeu. Elles s'en sont sorties grâce à Fantômette, je ne peux pas dire le contraire, mais je pense qu'il vaut mieux éviter de se mêler des affaires des bandits si on n'est pas sûr de réussir à à les affronter. Ces gens-là sont dangereux. »

Elle avait toujours été adepte du silence plutôt que du mensonge et dire clairement qu'elle avait horreur de l'aventure ne faisait pas partie de ses habitudes. Cependant, en public, elle apparaissait comme infiniment plus raisonnable que ne l'étaient ses amis. Ça n'avait pas l'air de grand-chose, mais elle aurait bien aimé que les deux autres filles prennent exemple sur elle, là-dessus. Elle aurait préféré combattre les bandits sans devoir à chaque instant sauver ses amis au passage. En plus, un certain nombre de bandits les associaient maintenant à elle, alors que c'était pour les protéger qu'elle avait justement évité de révéler son identité.

« Je ne suis pas contre un peu d'aventure. Ça m'est régulièrement arrivée de partir toute seule à bicyclette, ou de descendre une colline sur des skis, mais ce qui est sûr, c'est que je n'aime pas voir les personnes qui me sont chères prendre des risques inutilement. A vrai dire, j'aimerais autant que ce soit moi qui sois mise en danger à leur place. »

Et ça, c'était la pure vérité. Fantômette aurait été prête à se livrer pour échanger sa vie et sa liberté contre celle de Ficelle et Boulotte. Aujourd'hui, elle aurait la même façon de se comporter avec une amie comme Aelita pouvait l'être. Françoise fut soulagée en découvrant que son choix était approuvé par son amie. Elle avait toujours un peu l'impression d'être à la ramasse en ce qui concernait les choses à la mode, parce qu'elle vivait presque un siècle trop tôt. Bon, plutôt un demi-siècle, mais à une époque où les choses changeaient tellement vite que cela revenait au même. Finalement, il devait y avoir des artistes qui étaient indémodables. C'était une bonne nouvelle parce que ça lui permettait d'être un peu à la page et de parler de ces choses-là avec ses amis sans avoir toujours l'impression d'être en retard. Elle se demandait quand-même ce que donnerait l'activité que Aelita se proposait de faire avec elle.

« Il y a des artistes qui sont indémodables, mais ça ne me dit pas si je serais capable de chanter ces chansons. La dernière fois que j'ai fait du chant, c'était dans mon monde et c'était à l'école. Je n'ai absolument aucune idée de ce que je vaux comme chanteuse. »

A piece of work

feat. Françoise

Cette Ficelle, ça avait l’air d’être un sacré phénomène. C’est ce à quoi Aelita songe en souriant, alors que son amie lui apprend que cette fille au tempérament incroyable avait tendance à se frotter à des bandits en prenant cela comme un jeu. Elle se serait probablement très bien entendue avec Odd, qui donnait souvent à la jeune femme le sentiment de ne pas avoir tout à fait conscience du danger. Quoi qu’il en soit, elle ne fait pas de commentaire, elle laisse à son amie le soin de s’épancher au sujet de ses proches, car elle sait à quel point c’est important de parler des gens que l’on aime et qui nous manquent, c’est une façon comme une autre de faciliter les choses.

« Effectivement, mieux vaut ne pas provoquer des bandits si on n’a pas le choix », confirme Aelita avec un fin sourire. « Mais parfois, les mauvaises personnes nous cherchent sans qu’on les ai soi-même cherchées. »

Et dans ces cas-là, il n’y a pas grand-chose à faire. C’est malheureux, mais dans bien des circonstances, il n’y a pas grand-chose à faire… Juste faire face et espérer en sortir en un seul et unique morceau. Le danger nous cherche parfois sans qu’on ait voulu qu’il nous trouve… Et parfois… le danger est séduisant, parce que l’aventure n’existerait pas sans elle, et le goût qu’Aelita garde de l’aventure est trop important, ancré en elle pour qu’il puisse en être autrement.

« Oui, je vois ce que tu veux dire… ce n’est pas pareil quand ce sont les personnes auxquelles on tient qui se trouvent face au danger. » Il y a ce qu’on accepte d’endurer soi-même, et ce que l’on tolère mal que les autres doivent endurer de leur côté. Aelia affiche ce même rapport ambivalent au danger – elle est parfaitement capable de comprendre, en effet. C’est naturellement compliqué, c’est naturellement difficile.

Et peut-être que s’épancher sur le sujet n’est pas une bonne idée, au risque de les déprimer un peu toutes les deux. Parler de leurs styles musicaux de prédilection paraît, en contrepartie, être une chose plus facile et moins risquée. Et agréable par ailleurs. La musique est une des grandes passions d’Aelita. Evidemment, elle prend un immense plaisir à discuter de ses artistes préférés, même si elle sait que beaucoup son inconnus au bataillon dans ce monde… et que les écouter lui manque.

« Il n’y a qu’une seule façon de le savoir », dit Aelita avec un sourire quand Françoise évoque son incapacité à savoir si elle pourrait être une bonne chanteuse ou non. « Si tu veux, on se retrouve tout à l’heure et tu me fais écouter ta jolie voix, je suis sûre que tu as un talent caché. »