Mary Ingalls naquit le 10 janvier 1865 à Pépin, dans le Wisconsin. Elle y passa ses premières années, voyant régulièrement grands-parents et cousins. Elle était également l’aînée des enfants Ingalls et elle avait deux ans lorsque naquit sa première petite sœur, Laura. Très tôt, elle se montra attentive à cette petite fille qui était entrée dans sa vie. Encore trois ans, et ce fut Carrie qui vit le jour, toujours dans le Wisconsin. Pendant son enfance, Mary contracta la scarlatine. Elle s’en remit, mais elle devrait apprendre plusieurs années plus tard que ses nerfs optiques avaient été affaiblis.

Trois ans plus tard, en 1873, la famille Ingalls déménageait dans le Kansas. Environ deux ans plus tard, la famille quittait cette région également pour rejoindre le Minnesota, s’installant à Plum Creek, aux abords de la ville de Walnut Grove. L’installation fut mémorable car en voulant travailler, Charles, son père, en fit trop et se blessa. Alors, avec Laura, Mary porta de lourds sacs en toile de jute et tenta de les empiler jusqu’à ce que les habitants leur vinssent en aide.
A la rentrée des classes, dans la petite école à multiples niveaux, elle rencontra Nelly Oleson, qui n’eut de cesse de se moquer, les critiquer, mettre en avant sa propre richesse et les traiter de paysannes. De ce jour naquit la rivalité entre les deux fratries.

Sa famille n’était pas bien riche, mais ses parents étaient aimant, elle était très proche de ses parents et de ses sœurs, sur lesquelles elle veillait de son mieux, se montrant parfois autoritaire avec ses cadettes. De temps en temps, elle eut des rivalités amoureuses avec Laura, mais rien de bien important. Elle aimait également par-dessus tout écouter son père jouer du violon et danser sur ce son.
Mary était passionnée par les études, étant forte en grammaire et en orthographe et étant férue d’histoire. Elle participa même à quelques concours. Ce qu’elle souhaitait, c’était devenir maîtresse d’école, ainsi que sa mère l’avait été brièvement avant elle. Alors, elle redoublait d’efforts dans ses études. Et puis, elle adorait lire et découvrir de nouvelles choses.
Ce fut à la fin de cette année-là que naquit sont petit frère, Charles Jr. Mais, il n’avait que quelques mois lorsqu’il mourut. Ce qui fut un drame pour toute la famille.

Mary avait douze ans lorsque ses performances scolaires baissèrent. Elle restait après la fin de la classe copier la fin de ses leçons. Un soir, elle montra son bulletin scolaire à ses parents. Ses notes n'étant pas coutumières, sa mère, Caroline, s’en inquiéta et alla donc en discuter avec l’institutrice qui était incapable d’expliquer cet état de fait et en était également préoccupée. Un soir où la fillette tardait à finir ses devoirs et où son père s’était relevé pour l’aider, il remarqua qu’elle lisait avec le nez, approchant sa feuille de ses yeux. Il comprit alors que la vue de Mary lui posait problème. C’est ainsi qu’elle alla voir un spécialiste à Mankato. Elle en ressortit avec des lunettes adaptées à sa vue. Elle redécouvrit ainsi les paysages qui l’entouraient et ses performances scolaires redevinrent immédiatement ce qu’elles étaient habituellement. Et si au départ, elle appréciait fortement l’objet, elle fut l’objet des moqueries de Nelly. A la suite de quoi, complexée, elle cacha ses lunettes, faisant croire le soir à ses parents qu’elle les avait perdues. Or, Charles et Caroline n’avait pas les moyens de lui payer une nouvelle paire.

Ce soir-là était également une nuit de lune rouge, phénomène rare et que Mary souhaitait donc contempler par curiosité. Alors, une fois dans sa chambre, en mezzanine, Mary s’installa à la fenêtre et si sa vue était floue, elle put néanmoins apprécier le spectacle.
Soudain, sans qu’elle comprît ce qu’il se passait, elle se retrouva dans une rue d’une ville inconnue au lieu d’être dans sa maison en pleine campagne. Elle tomba bien vite sur un adulte, Paul d’Aubert qui la recueillit. Mary, toujours complexée par rapport à ses lunettes ne lui révéla pas qu’elle en avait besoin et les avait cette fois-ci réellement perdues. Mais, il le comprit à la manière de Charles Ingalls et se chargea de lui en procurer une nouvelle paire. Et elle finit par s’y habituer et à les porter quand elle en avait besoin, à savoir en cours ou pour faire ses devoirs.
Au collège, Mary rencontra Françoise Dupont. Si elle n’était pas en cours avec elle car plus jeune, elle s’entendit bien avec son aînée.

Trois années passèrent ainsi et Mary s’était adaptée à cette nouvelle vie, toujours décidée à enseigner aux enfants lorsqu’elle serait à son tour adulte. Elle continuait également à passer une partie de ses loisirs à lire. Cependant, sans vouloir se l’avouer et tentant de nier que cela avait la moindre importance, elle commençait parfois à manifester de la fatigue visuelle.