[ Manipulation psychologique, violence physique et psychologique, violences conjugales, viol, usage de drogue, prostitution, pornographie, langage vulgaire, maltraitance animale. Je tâcherai de mettre sous spoiler les passages trop problématiques. Aucune scène de violence sexuelle ne sera détaillée dans la fiche, mais elles seront mentionnées. ]

(UN) Tu es né dans la prositution, un monde que tu connais très bien, qui te colle à la peau. On ne sait pas grand-chose à ton sujet, et tu préfères honnêtement qu’il en soit ainsi. Élevé dans une pauvreté miséreuse, les yeux brillants dès ton plus jeune âge de luxe et de grandeur, tu t’es extirpé de ton milieu pour te métamorphoser comme un papillon. Repéré pour ta beauté atypique, tu as tout fait pour t’élever sans jamais regarder en arrière. La crasse et la mierda derrière toi, tu étais traité comme un prince et on te projeta au-devant de la scène.

(DEUX) Au début des années soixante, le mannequinat s’apparentait à la prostitution. Un milieu fermé, élitiste, où la drogue circulait au même titre que les relations abusives qui devinrent pour toi une source de distraction. Véritable petit tyran, tu prenais un malin plaisir à monter les uns contre les autres, à observer (et parfois à prendre part) aux mots cinglants, aux coups de canne et aux coups bas qui pouvaient détruire une carrière à peine entamée. Si tu n’aimais pas quelqu’un, c’en était fini de lui. Au milieu des jalousies et de la haine, tu étais le petit maître capricieux qui rapportait assez d’argent pour que l’on cède à tous ses désirs. La richesse te monta vite à la tête, spirale insatiable de laquelle on ne s’extirpe jamais vraiment ; tout comme les drogues que tu consommais du matin au soir et n’arrangeaient en rien ton comportement instable et violent.

(TROIS) L’industrie du porno était un milieu florissant et que tu finisses par te retrouver devant (puis derrière) la caméra ne fut guère étonnant, suite logique de ta carrière de débauche. Tu as toujours aimé le sexe, de l’extase jusqu’à l’odeur enivrante des corps moites et du sperme. Il te permettait non seulement d’avoir presque toujours ce que tu voulais, mais c’était aussi un moment d’abandon et de contrôle, un art à part entière, un talent que tu as travaillé et exploité tout au long de ta brève existence humaine (puis de ta longue existence de démon de luxure).

(QUATRE) Tu es mort d’avoir voulu monter trop haut, de t’être cru le maître d’un monde que tu ne contrôlais pas du tout. Un assassinat en bonne et due forme - et personne ne chercha ton corps. Personne ne te regretta. Tu n’avais aucune attache, Valentino. Aucune relation durable, aucun ami sinon ceux qui profitaient de ta position et ceux dont tu profitais aussi. Tu es mort comme tu es né, dans la solitude et dans la misère et personne ne vint pleurer sur ton sort.

(CINQ) L'Enfer. Après ta mort, c‘est là que tu atterris. Dans ce cercle maudit décomposé et puant. La mort ne t'a pas effrayé, cet endroit non plus. D'apparence humaine, tu étais devenu Papillon de Nuit, long, fin et élégant. Il y avait encore tout à faire et c’est là que ton esprit créatif, ton charisme et ton audace te permirent de t’élever peu à peu dans les sphères de cet endroit de débauche et de dépravation. Tu fis de la luxure ta marque de fabrique, du monde du sexe ton domaine, proxénète qui parvint à passer des contrats avec de plus en plus d’âmes afin de les enchaîner à ton industrie grandissante.

(SIX) C’est dans l’un de tes clubs de striptease que tu le rencontras. Celui qui devint ta star. Celui qui devint ta chose. Celui qui se fit connaître plus tard sous le pseudonyme d’Angel Dust. Il te séduisit sans doute bien malgré toi, éveilla en toi un désir de possession. Ce ne fut pas vraiment de l’amour (pas pour toi, en tout cas) car tu es bien incapable d’aimer au sens propre du terme ; tu pris cependant plaisir à le faire tomber entre tes mains, et les mois passés à ses côtés furent agréables. Fêtes, drogues, baises, argent. Il était ta petite pute personnelle. Tout ce que tu voulais qu’il fasse, il l’exécutait. Les mots doux coulaient comme du miel de tes lèvres, flattaient son égo ; tant qu’il faisait ce que tu voulais, comme tu le voulais, tout se passait bien. Tu sais te montrer patient, agréable, presque aimant, Valentino, lorsque tu le veux bien, lorsque rien ne vient te contrarier.
Angel signa un contrat avec toi, l’enchaînant à ton bon vouloir. Film après film, vos rapports devinrent moins excitants, moins satisfaisants. Tu le prenais quand tu le voulais, comme tu le voulais, et tes phéromones pouvaient l’obliger à tourner divers scenarios pendant des nuits entières. Il te rapportait plus d’argent que n’importe laquelle de tes putes. Il était ta poule aux œufs d’or, et il ne vit presque jamais la couleur de son argent. Cet argent te revenait à toi, après tout, pour avoir eu la bonté de le tirer de la rue et de la vulgarité, pour l’avoir entretenu, lui avoir offert une vie de rêve sur un plateau d’argent. Angel n’avait pas son mot à dire. Il était à toi. Tu en disposais comme tu l’entendais. S’il n’était pas content, s’il protestait, tu n’avais qu’à lui rappeler quelle était sa place à coup de poings, ou à coups de pieds, à tirer sur les chaînes autour de son cou. Tu ne lui faisais plus confiance et tu finis par l’enfermer à double tour dans ton studio pour qu’il ne puisse pas s’enfuir.  

(SEPT) Tout changea vraiment lorsque tu rencontras Vox, écran aux reflets d’ambition et de pouvoir. Entre vous, il y eut tout de suite une étincelle. Toi, séduit par la gloire qu’une alliance avec lui pourrait t’apporter. Lui, désireux de former une puissante équipe devant qui rien ni personne ne pourrait se dresser. Vos rapports bénéfiques mirent ton industrie en avant ; publicité avantageuse, appât du gain, et davantage d’âmes encore sous ta coupe. Il devint à l'occasion ton amant, pour passer le temps, parce que c'était facile, divertissant, que tu pouvais bien te taper qui tu voulais. Tu ne qualifierais pas votre lien de stable, mais il est malgré tout celui sur qui tu peux te reposer, qui couvre tes arrières ; alors que la plupart des gens le craignent et l’admirent, tu te contrefous, toi, de le mettre en colère, tu aimes même le pousser dans ses retranchements, le taquiner (jusqu’à un certain point, tu n’es tout de même pas suicidaire). Tu as le dessus sur lui, autant qu’il a le dessus sur toi, équilibre étrange dans vos rapports tantôt fusionnels, tantôt destructeurs. Il a besoin de toi et, oh, comme il te coûte de l’admettre, tu as besoin de lui aussi.     

(HUIT) Enfin, vos trois V, Vox, Valentino, Velvette, brillant au milieu des Enfers, dominant le Pentagramme de sa splendeur éhontée. Le troisième membre, la colle, le ciment de votre groupe, ta petite Babydoll adorée ; elle vous permit de ne pas faire s’effondrer l’entreprise comme un château de cartes (ce qui serait fatalement arrivé, force de vos querelles récurrentes, à Vox et toi). Trois, c’est le chiffre parfait. Plus rien ne pouvait arrêter votre ascension toujours plus forte, votre fortune toujours plus imposante. La gloire, l’argent et la drogue coulaient de tes doigts, à ne plus savoir qu’en faire, et la vie aurait pu continuer paisiblement sans la pute, la pimbêche, la princesa de l’Enfer.      

(NEUF) Peu t’importait les raisons de la création de cet hôtel de minables, Angel Dust y avait élu domicile. ANGEL. PUTAIN. DE. DUST. Te faire ça, à TOI !? Ne plus répondre à tes messages ? T’ignorer, TOI ? Pour qui se prenait-il !? Sans toi, il ne serait qu’un déchet, il ne serait rien ! Et il se permettait d’aller se trémousser dans les jupes de cette sale petite conne mielleuse ? C’était trop fort. Et tu serais probablement allé là-bas pour faire un massacre si tu n’avais pas eu la brillante idée de ne rien faire (idée soufflée par Vox, mais la tienne tout de même avant tout). Pourquoi donner de l’importance à cette petite merde alors qu’il te tournait le dos comme l’ingrat qu’il était ? Sans compter sur le retour de ce ringard d'Alastor, de quoi faire surchauffer votre téléviseur adoré.
Le pire, surtout, c'est qu'Angel était en train de t'échapper, de filer entre tes doigts, mais tu tâchas de faire comme si cela t'était égal. Il était toujours sous contrat, toujours sous contrôle, quoiqu'il en dise, quoiqu'il essaye de faire pour t'échapper. Il reviendrait toujours vers toi. Toujours. Et puis, il y eut cette nouvelle Extermination. Tout cela t'importait assez peu, n'avait jamais parvenu à te toucher d'une quelconque manière. Du chaos, d'accord. Le chaos est toujours bon pour les affaires, les gens veulent se divertir, se changer les idées, vivre comme si chaque jour était le dernier.

(DIX) Sans la Lune Rouge, les affaires auraient sans doute rondement repris. Mais non, au lieu de quoi, tu te retrouvas soudain à nouveau sur Terre, avec cette apparence tristement humaine. Plus de pouvoir non plus, et sans doute plus de contrat. De quoi, sur le coup, te mettre en rogne. De quoi te donner envie de tuer quelqu'un pour passer tes nerfs. Mais le monde humain n'est pas semblable à l'Enfer. Tu ne peux y faire n'importe quoi, soumis aux lois et aux règles fatigantes. En tout cas, il était hors de question, pour toi, de rester dans le caniveau. Une fois réhabitué à ton apparence, à avoir deux bras, à ne plus avoir d'ailes ni de phéromones pour obtenir des autres ce que tu voulais, il te fallut te débrouiller, comme autrefois. Tu n'avais pas perdu de ton charme, et cela aida un peu, au tout début. Tu posas pour quelques photos, tournas dans quelques clips débiles et dénués d'intérêt, avant de monter ta propre agence de mannequin, ouverte un mois plus tôt. Une agence qui te sert de couverture pour tourner tes films X en toute illégalité, parce que c'est le milieu que tu connais le milieu, que c'est ainsi que tu gagnes et prospères. Tu n'aimes pas cette ville, elle t'ennuie à mourir, mais tu veux tirer ton épingle du jeu, remonter au sommet pour la troisième fois. Tu es prêt à tout, et rien ne peut t'arrêter.

(ONZE) Tu as une très mauvaise vision et tu ne portes pas des lunettes de soleil en forme de cœur pour le simple plaisir d’être élégant, elles améliorent ta vue qui restent malgré tout très médiocre. ღ En Enfer, tu avais perdu une de tes antennes suite à de mauvaises fréquentations, ici, cela n’a plus d’importance puisque tu as retrouvé ton apparence humaine. ღ Tu fumes presque toute la journée, exclusivement avec un long fume-cigarette afin d’éviter les odeurs de nicotine sur ta peau et pour ne pas jaunir tes dents. ღ Tu as d’ailleurs une dent en or. ღ Tu ne supportes pas les animaux de compagnie et as d'ailleurs tué le seul que tu aies jamais eu au bout de quelques heures. ღ Tu as laissé pousser tes cheveux, depuis ton arrivée.