Je ne veux plus jamais te perdre - Anna

Depuis que j'étais arrivée ici, je n'avais pas vraiment eu le temps de me poser et de repenser à tout cela. Le choc de l'arrivée fut si important que je n'avais pas vraiment vu passer le temps. Quatre mois désormais et j'avais un métier, qui me plaisait plutôt bien, un endroit où je pouvais dormir, des personnes avec qui j'avais pu échangé, mais je n'avais pas revu les gens que je connaissais. Je savais que c'était possible, j'en avais parlé avec une des servante de l'hôtel où je travaillais. Elle avait tout comme moi vécu ce trouble changement, et elle avait revu des membres de sa famille. Du coup, j'avais un peu ce doux espoir que ça puisse être pareil pour moi. Je voulais revoir les gens qui comptaient pour moi. Je pensais bien évidemment à John, je me demandais où il était, espérant qu'il puisse bien aller là, où il se trouvait c'était important. Et en même temps la séparation avec lui était tellement longue, que je me demandais si nous pouvions nous retrouver vraiment. Je pensais également à Mary et la famille Crawley, me demandant comment aurait-il pu apprécier ce nouveau monde.

Je doutais que Mary apprécie de devoir vivre loin du domaine où elle était, je me demandait comme allait tout le monde et sincèrement je devais peutêtre les trouver. Mais je n'avais clairement pas le temps pour cela pour le moment. Je devais travailler, gagner de l'argent. Et je devais dire que trouver ce logement était une réellement opportunité. C'était une très bon chose, car je connaissais un peu le métier, même si je paraissais un peu d'un autre temps je devais admettre. Mais les clients ne s'en plaignaient jamais en tous les cas, appréciant mon travail. Ce soir, nous étions en sous effectif, et je courrais un peu partout depuis que j'avais pris mon service. Je devais gérer plusieurs choses en même temps...

« Excusez-moi. Je dois remettre des plateaux aux serveuses. Pourriez-vous me dire où je peux les déposer s’il vous plaît ? » Quand soudain... cette voix. J'avais eu comme un présentiment je ne saurai comme l'expliquer réellement, mais j'avais eu un picotement le long de ma colonne vertébrale, lorsque j'avais entendu cette démarche. Je plissais les yeux avant de me retourner, mon visage s'illuminant immédiatement. « Anna ? » Impossible. Et pourtant ? Quelle était la probabilité de le retrouver ici, en face de lui, lors de mon service. Il me regardait tout aussi surpris de me voir ici, comme s'il avait vu un fantôme. « John... » Je ne m'étais pas rendu compte que j'avaais fait tomber la pile de linge que j'avais dans les mains. En même temps je n'en avais rien à faire. Je m'approchais de lui, ne le quittant pas des yeux. « C'est vraiment toi ? » La réponse négative n'était même pas envisageable à vrai dire mais je ne lui laissais pas le choix. « Tu travailles ici ? » comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte ? Je travaillais ici depuis maintenant un mois, quand même. Mon coeur allait exploser dans ma poitrine comme si j'étais en train de vivre un rêve, mais je ne voulais pas que ce soit un rêve, non.