Tu avais décidé il y a environ deux semaines de reprendre un peu ta vie en main. Bien trop malheureux de l'absence volontaire et prolongée de ton ancien amant. Comme pour te prouver que tu n'avais plus besoin de lui, tu avais même pris soin de te débarrasser de presque toutes ses affaires, et de quitter dans la foulée ce lieu dans lequel vous viviez tous les deux. Tu avais appris un peu plus tôt la présence de cet hôtel qui t'avais bien aidé par le passé sur l'île. C'était assez fou que tu ne t'y sois pas rendu plus tôt. Fou certes, mais tu savais aussi pourquoi....Tu savais pertinemment que ceux qui étaient devenus ta famille en enfer, qu'ils se trouvent ou non à l'hôtel, n'apprécieraient pas de voir que tu t'étais empressé de te trouver un autre dominateur violent. Bah on se refait pas.. Du coup tu avais volontairement retardé ton arrivée à l'hôtel. Mais à présent qu'il avait mis les bouts, rien ne t'empêchais de retourner au près des tiens. Sans grande surprise, Charlie t'avais d'ailleurs accueilli les bras grand ouverts. Apparemment dans ce Hazbin Hotel v2, elle avait prévu une chambre pour toi, espérant que tu apparaîtrais toi aussi ici. Ta chambre t'attendais, comme si les dernières cinq années et ta solitude n'avaient pas existé. C'était à la fois douloureux, et tu avais senti naître une microscopique flamme d'espoir en toi. Tu te souviens clairement que ce jour là tu avais posé une main sur la porte en bois, et que des larmes incontrôlables avaient commencé à rouler sur tes joues, tu étais enfin à la maison.

En milieu d'après-midi tu te réveillas tranquillement dans ta chambre. Tu étais rentré à environ sept heure du matin, après un shift plutôt difficile et intense. Tu n'avais pas de shooting de prévu pour cette après-midi, et c'était ton soir de repos. Perclus de courbatures, tu pris le temps de t'étirer à la manière d'un chat. Comme presque chaque matin, tu avais une profonde gueule de bois. Tu pris un médicament pour la tête avec une gorgée de vodka, gorgée qui traînait au fond d'un verre que tu ne te souvenais plus t'être servis. Dieu seul savait depuis quand il traînait là. Tu te relevas, chancelant, allas caresser et nourrir Nuggs. Depuis que vous étiez ici, elle pouvait se balader comme elle le voulait à travers les couloirs de l'hôtel, plutôt que de rester enfermée, ça te ravissais. Tu entrebâillas d'ailleurs la porte de ta chambre pour qu'elle puisses sortir si elle en avait envie. Ce soir tu avais prévu de sortir avec Nicolas, Ed et Jinna. Tu espérais un peu pouvoir coucher avec Nicolas en fait. Profitant pleinement de ta toute nouvelle liberté. Tu ne pouvais par contre pas y aller avec cette tronche là, tu repousserais un zombie. Tu étais livide et avais des cernes de trois kilomètres de long. Tu te fis couler un bain brûlant dans lequel tu avais grande hâte de t'immerger. Tu pris pour une fois un peu de temps pour toi, juste profiter un peu des plaisirs simples de la vie.

A environ dix-neuf heures, tu sortis de ta chambre, prêt pour sortir. Tu avais pris le temps de te rendre attrayant. Avant de partir de l'hôtel tu t'étais rendu au restaurant de celui-ci, histoire de tout de même manger quelque chose. Tu ne savais plus trop à quand remontait ton dernier vrai repas. Il était plus que probable que la dernière chose que tu aies ingurgité était un grignotage de chips. Passant d'une démarche lente et féline le long du buffet, tu avais remplis ton assiette machinalement. Tu mangeas rapidement, ne faisant pas même attention au goût des aliments, l'esprit ailleurs. Ton téléphone vibra. C'était Jinna, elle te disait vous attendre dans un bar. Il était trop tôt pour débarquer en boîte. Une fois ton repas fini, tu quittas l'hôtel d'un pas rapide. Avant de le rejoindre au bar tu souhaitais te procurer un peu de drogue pour la soirée. Depuis votre "rupture" avec Barty tu avais du te chercher un nouveau dealeur, tu avais demandé à Maze qui t'avais renseigné. Ca te faisais enrager de devoir à nouveau payer ta drogue, surtout au vu de ta consommation vraiment insane et problématique. Mais bon c'était devenu un besoin vital pour toi, comme l'oxygène.  Une fois ton emplète effectuée, tu rejoignit tes connaissances au bar.  

Il était prévu que vers vingt-deux heures vous vous rendriez à la boîte le Pandémonium. Et en attendant vous vous perdriez dans une douce ivresse tous ensemble. Nicolas semblait moins bien tenir l'alcool que toi. Ca te fis sourire. Alors que tu essayais d'imaginer à quoi pouvait ressembler son visage à la mâchoire carrée déformé par la plaisir. Tu t'amusais bien plus que ce que tu ne l'avais imaginé. C'était grisant. Alors que la nuit avançait, tes amis improvisés, devenaient plus amusants. Ils te suivirent tous les trois en boîte. Enfin tu dus porter Jinna sur ton dos, la demoiselle ne marchant déjà plus très droit. Tu étais de loin le plus sobre du groupe, et tu avais toujours pris à coeur de veiller sur les plus faibles. Une fois arrivés tu leur proposas de prendre des cachets de drogue, pour rendre la soirée plus fun. Ils acceptèrent et t'accompagnèrent. Après cela Jinna attira Ed sur la piste de danse. Qu'ils s'amusent seulement. Tu profitas de leur absence pour tenter de draguer Nicolas, qui fut en fait bien plus réactif qu'espéré. Tu l'emmenas dans les toilettes de la boîte, pour avoir un peu d'intimité. Ivre de bonheur, euphorique et dégoulinant de transpiration, tu regagnas finalement votre table, Nicolas dans tes talons. C'était une bonne soirée. La soirée continuait de battre son plein. Et tu les regardas rejoindre la piste de danse tous les trois.

Tu te sentais oppressé, tu ressentais le besoin impérieux de prendre l'air. Sans doute un des effets de la drogue prise un peu plus tôt. D'un pas incertain, tu rejoignis donc la ruelle adjacente à la boîte de nuit. Tu avais les pupilles dilatées, et voyait des choses farfelues. Tu en ris. Le monde entier tournait au tour de toi. Assis sur un trottoir, pour ne pas vider le contenu de ton estomac. Bien que tu sois habitué, et que les substances ne quittaient vraiment jamais tes veines, tu aimais toujours autant ce vertige qu'elles provoquaient en toi. Soudain énergisé, tu t'étais levé comme une pile électrique, et avais commencé à déambuler dans la rue en chantonnant d'une démarche chaloupée. "-I'm addicted, to te feeling .." Tu avançais au hasard, pas du tout effrayé par la situation. C'était si agréable de planer. Tu ne te rendis même pas compte qu'une silhouette à l'aura incroyablement sombre était présente dans la pénombre de la ruelle endormie à ta gauche, et te scrutait avec intérêt. Si tu n'étais pas si loin, peut-être que ton instinct reptilien aurait agi, pour te protéger de ce qui manifestement s'apprêtait à te fondre dessus.

Tansporté par l'air que tu fredonnais, tu voyais les notes s'élever et se balader tout au tour de toi. Tu levas un bras dans le vide pour les effleurer. Alors que les souvenirs envahissaient ton esprit. Souvenirs douloureux, et pourtant ils n'arrivèrent pas même à ébrécher ta bonne humeur artificielle - créée par la prise de cocaïne. Haaaah que tu aimais planer, que tu te dis en riant. Tu sentais tes problèmes profondément ensevelis dans un coin, pour ton plus grand plaisir. Avec un effort de concentration, en fermant les yeux, tu pourrais peut-être même te souvenir de la silhouette carrée et imposant de Nicolas. De la courbure de ses hanches. A cette pensée un frisson t'avais parcouru, tu avais passé ta langue sur ta lèvre. Tu espérais qu'il serrait encore là à ton retour dans la boîte et que vous pourriez remettre le couvert. En attendant, profiter d'air frais et pollué te faisais du bien. Même si ça ne suffit manifestement pas à calmer tes ardeurs, en même temps très peu de choses y arrivaient, surtout dans un état avancé d'influence. Tu déambulais toujours dans la rue vacillant - à l'instar d'une flamme malmenée par le vent.

Dans ton état, tu ne sentis et n'entendis pas même le prédateur t'approcher. Tu savais ton instinct de survie défaillant certes, mais là ça atteignait des sommets. Enfin tu étais tout de même tombé amoureux fou d'un pervers narcissique. Fou, au point de lui offrir la chose la plus importante au monde qu'ait un homme, ton âme, ton être tout entier servi sur un plateau d'or. Même si ici ce n'est pas de Val qu'il est question. Cependant son traumatisme reste encore bien vivant, chevillé à jamais dans ton corps au fer rouge. Tes sens exacerbés allant dans toutes les directions, tu ne perçut sa présence que lorsque sa chevelure foncée masquant son visage frôla ton cou. Son corps dégageait la froideur d'un cimetière. Tu te raidis. Puis il passa une très longue langue presque tiède sur ta peau brûlante. Ce contact te frit frissonner et t'arracha un gémissement. Bien sûr il ne pouvait pas le savoir, mais il avait visé un endroit particulièrement sensible pour toi. « C’est dangereux de se balader dans les rues en portant une odeur de luxure et de drogue aussi prégnante. Ça pourrait attirer des prédateurs… » te susurra-t-il à l'oreille. Et c'était lui le prédateur? Tu levas un sourcil, surpris. Tu ne sentais pas cette odeur sur toi, tu te dis qu'il devait être une créature surnaturelle, quelle qu'elle soit. Tu haussas les épaules, en te disant que c'était surement ton odeur habituelle en fait. Puis l'inconnu partit d'un rire qui surement devait être effrayant pour le commun des mortels. Mais toi tu n'étais pas le commun de mortels. En fait tu le trouvais plutôt amusant. Tu aimais comment sonnait sa voix: grave, inflexible, étrangère.  

L'homme inconnu disparut, tu ne sentais plus l'aura froide et sombre dans ton dos, pour au final réapparaître face à toi. Tu te dis que tu ne t'étais donc pas trompé. Il avait de grands yeux rouges, aux pupilles à peine visibles, à la manière d'un prédateur reptilien, un teint blafard, et des cheveux noirs comme les abysses. Il faisait environ ta taille. Il te sourit, dévoilant de longues canines. Il s'approcha. Tu ne bougeas pas d'un micron, bien plus intrigué, fasciné et amusé qu'effrayé. Tes mains glissèrent sur ta taille alors que tu l'observais à ton tour, et tu fléchis un peu celle-ci dans un mouvement gracile. Une fois qu'il fut à ta hauteur tu soutint son regard embrasé. Il avait dans celui-ci une lueur joueuse, lueur que refléta le tiens aussi. Et son aura était terriblement menaçante. Mais au total contraire de te faire fuir, ça t'attirais en fait. « Je suis Alucard. Et toi ? » tu répondis du tac-au-tac d'une voix aguicheuse "-Pour toi Daddy, je suis qui tu veux." Tes yeux brillaient. Tu fis mine de lui souffler un baiser. Tu tournas au tour de lui d'une démarche féline et lascive, pour avoir le loisir de l'observer toi aussi. Tu étais presque jaloux, sa peau était parfaite, et il ne semblait avoir pas un gramme de graisse. Physiquement il semblait parfait. Les bras croisés, tu lui refis face. "-Trêve de plaisanterie, Chéri. On m'appelle Angel. Je peux savoir ce que vous êtes ? Vous n'êtes clairement pas humain. Ils sont incapables de percevoir les choses ou simplement de voir la beauté quand on leur agite sous le nez." Même planant complètement, tu avais bien senti qu'il y avait quelque chose d'inhabituel chez lui. Cependant, tu ne te doutais pas de à quel point il pouvait être dangereux. Tu n'aurais peut-être pas du autant baisser ta garde. Tu ne pouvais vraiment pas résister à un joli garçon ténébreux, quel malheur bonheur.

A travers le voile flou et coloré dont t'enveloppais la substance prise un peu plus tôt, tu le distinguais pourtant lui tout à fait clairement. Par contre tout le reste derrière te paraissait flou et irréel. Le monde pouvait bien aller se faire voir. Tu t'en foutais bien ! Il avait réussi en un instant seulement à susciter un certain intérêt en toi. De ses prunelles écarlates brûlantes, inflexibles et qui semblaient te transpercer tout entier il te détailla. Était-il possible de rendre fou d'un seul regard ? - apparemment oui.  « Attention à ce que tu souhaites. » te dit-il en réduisant la distance qui vous sépare et en passant son pouce froid sur ta lèvre inférieure. Par réflexe tes lèvres s'entre-ouvrent. Et tu frémis de façon si légère que tu doutes qu'il l'ait perçu. Sa voix était elle aussi très attirante. Bien que le contenu de son dialogue soit quelque peu menaçant, tu aimais ça être menacé de toute façon. Restait à voir s'il passait de la menace à l'acte. Tu l'espérais.

Après cela tu entrepris d'à ton tour le détailler du regard en lui tournant au tour. Ce que tu vois te plaît. Il est attirant, élégant. Dégage une sorte de magnétisme naturel. Sa peau est lisse, parfaite, et tu te souvins de la délicieuse morsure du froid sur ton cou et ta lèvre d'il y a quelques secondes à peine. Tu lèves ta main vers ton cou, effleurant du bout de tes doigts l'endroit qu'il avait leché. Encore une fois tu sens son regard de braise s'égarer sur ta silhouette, mais elles restent illisibles. Tu es bien incapable de définir s'il apprécie ou non le spectacle. Foutue drogue qui brouille tes récepteurs. Il te dit tout de même être enchanté. Même si tu doutais qu'il le soit autant que toi. Bien que surpris par ses manières, tu hochas la tête. Il y a quelques secondes il te léchait le cou, sans avoir demandé ton autorisation, et voilà qu'il parlait de façon pompeuse et plus distante. C'était certes étrange, mais pas si déplaisant au fond, cette façon qu'il avait de souffler le chaud et le froid.

Tu avais le regard fixe, exigeant rivé sur lui. Un très court silence s'installa entre vous. Vous étiez assez près du club pour que tu entendes et sentes la musique vibrer. Toujours les sens exacerbés, mélange de cocaïne et de fascination. Il se fit un plaisir de finalement répondre à ta question. « Je l’ai été mais c’était il y a fort longtemps. Je suis un midian. Enfin, ce que vous appelez une créature vous. Et plus précisément je suis un vampire. » Il était donc un vampire. Une créature surnaturelle donc, tu ne t'étais pas trompé. Bien trop content d'avoir raison, ouais tu avais cinq ans là tout de suite, tu ne réalisas pas tout de suite. Puis la pièce tomba. Tu réalisas que tu n'avais aucune fucking idea de ce que pouvait bien être un vampire. Tu avais beau te creuser la cervelle, tu ne voyais pas. La surprise barrait ton visage. Tu n'aimais pas reconnaître que tu ne savais pas, paraître pour un con, c'était une question d'égo. Heureusement il ne te laissas pas vraiment le temps de parler, puisqu'il enchaîna, à ton plus grand soulagement. Te demandant ce que tu étais, toi.

Hahha.. bonne question. Tu avais au final vécu deux fois plus longtemps en tant que démon, mais ici sur l'île tu n'étais plus qu'un simple humain, fragile, misérable et répugnant. Que lui répondre du coup ? Surtout que tu n'aimais pas parler de toi. Encore moins de ton passage peu glorieux et douloureux en Enfer. Mais il est là, à attendre ta réponse. Et qui sait ce qu'il te ferra si tu ne lui réponds pas, hmm. "-J'ai moi aussi été humain au début. Et puis je suis mort.. J'ai atterri en Enfer, où j'ai traîné ce corps dans les bas-fonds pendant presque un siècle. Et aujourd'hui je suis euh, je sais même pas ..une espèce de monstre mi-humain, mi-démon.." dis-tu dans un soupir en faisant apparaître par choix ta deuxième paire de bras, tu avais haussé les épaules. Tu avais détouré les yeux. Tu ne voulais pas qu'il voit la haine que tu ressentais pour toi-même, et pour tout le reste aussi. Tu te mordis la lèvre inférieure, alors qu'une nouvelle hallucination agitait ton esprit. Tu secouas la tête avant de darder tes prunelles chocolat dans les siennes, le chocolat risquait de fondre. Essayant d'adopter une attitude amusée, et ouverte. "-Au fait je n'ai aucune idée de ce qu'est un vampire" dis-tu dans un faux sursaut d'honnêteté, c'était en fait un moyen habile pour détourner son attention du mal-être et de la faiblesse qu'il avait probablement vu passer en toi, même si ce fut très court. Ca t'avait cependant demandé de ravaler ton égo, ce qui n'était pas un exercice facile pour toi. Mais la faim justifie les moyens. La drogue te rendait putain d'émotif et désinhibé ce soir. Qu'est que t'avais à raconter tout ça à un inconnu...Qu'est ce qu'il en avait à foutre d'ailleurs ?

Plus tu le regardes, et plus il t'attires, à l'instar d'un aimant. Le Midian ténébreux aux yeux transperçant comme des pieux. Toujours sous affluence, tu es totalement dépourvu de ce réflexe reptilien qui est supposé te protéger du danger. C'est quoi le danger de toute façon ? En général tu lui taille une pipe ou lui ouvre tes cuisses. Tu passes du bon temps et danse avec, insouciant, avant que les ténèbres ne te réclament à nouveau. Et tu retournes alors à ta petite vie minable. Un petit sourire aguicheur au coin des lèvres, tu l'observes sans jamais t'en lasser. Même si tu avais déjà récupéré ton immortalité, le résultat demeurerait inchangé. C'est indécent, décadent, inconscient. Ce ne sont malheureusement pas des choses que l'on décide, où sur lesquelles on peut exercer une sorte de contrôle. Le plaisir de craquer pour l'interdit, pour le prédateur. Tu ne te plaignais jamais qu'il referme ses grandes dents sur toi.

Tu le sens t'observer de prunelles scrutatrices, comme s'il essayait de lire en toi. Chaque gestes, chaque battements de cils ou de coeur. Bonne chance mon gars, te surpris-tu à penser en riant intérieurement. Avoir toute cette attention juste pour toi est très flatteur, énergisant même; si tant est que ce n'est  pas l'attention qu'on accorde à la vache juste avant de la faire entrer à l'abattoir. Tu avais l'habitude de fréquenter des prédateurs, bien que ce type-ci soit aux antipodes des autres. C'était nouveau. C'était e x c i t a n t. Tu te délectes de l'attention qu'il te portes. Ca te plaît beaucoup trop, ça transpire par tous les pores de ta peau. Tellement que tu as presque envie de prendre la pose, lui donner de quoi t'observer juste un peu plus. Tu lui adresses un sourire radieux, planant complètement. La limite entre la réalité et les hallus se brouillant peu à peu.

En pleine hallu, tu l'écoutes te parler de ce qu'il est. Tu as cette illumination, où tu te dis que tu as vraiment envie de lui sauter dessus, mais tu as l'impression que tes jambes sont du coton et refusent de bouger. Inconscient de toi-même, tu lui dis ne pas savoir ce qu'est un vampire. Et quand il te demande ce que tu es toi, tu te dévoiles. Toute ce qui pouvait bien se passer n'avait guère d'importance, rien n'en avait en cet instant. Cependant tes bonnes vieilles habitudes te reprirent bien vite, même dans cet état à demi-conscient. Tu détournas les yeux, honteux, et ayant la haine de toi-même qui t'étrangle. Ca t'en donnais presque la gerbe. Gardant le regard détourné et bas, tu le vis pas s'approcher à une vitesse surnaturelle. Cependant à un moment il se saisit de ton visage, plongeant ses prunelles écarlates de force dans les tiennes. "Gnnn ?" glapis-tu, surpris par sa réaction. Surpris. Mais ne cherchant pourtant pas à te défaire de sa prise. Tu aimais la morsure froide de sa peau contre la tienne. « Ne détournes jamais le regard quand tu montres qui tu es. » t'ordonnes-t-il. Croit-il t'impressionner ? Tes yeux roulent dans leurs orbites. Il se penche pour te murmurer « Tu es monstrueusement magnifique et tu dois en être fier. Si tu savais ô combien je peux faire peur. Je peux déformer mon corps de tant de façon que certains en cauchemardent encore. Je suis un monstre, de ceux qui hantent les gens et qui les dévorent, et j’en suis fier. Sois-le aussi car ça te rendra encore plus séduisant. » ta peau rougit légèrement, alors que son discours était à la fois flatteur et terrifiant. Mais toi ça t'excite. Tu avais l'impression que l'air au tour de vous était subitement devenu moite et extrêmement lourd. Quand bien même son corps de Midian se trouvant à à peine quelques centimètres exhalait une douce fraicheur.

Perdu entre désir irréel réel, inconscience de toi-même. C'était cruel. Presque douloureux. Tout dansait et se mêlait, en un mouvement abstrait. Tes sens étaient perdus, répartis à travers les galaxies. Mais au milieu de tout ça, il était là. « Un vampire est un être humain qui est devenu un immortel puissant et qui se nourrit de sang pour vivre. Tout vampire a ses particularités et ses pouvoirs. Généralement ça dépend des conditions de sa mort, de qui l’a mordu pour en faire un vampire et du monde d’où il vient. » continues-t-il, répondant sagement. Toujours complètement à l'ouest tu lui réponds en vacillant un peu sur tes jambes. "-Ha comme les incubes.. C'est marrant .. Enfin eux c'est pas du sang.." tu ne finis pas ta phrase, tu la laisses en suspends, tu relèves vers lui des prunelles brillantes, en passant une nouvelle fois ta langue entre tes lèvres, alors qu'un flot de pensées impures et crues te traversent l'esprit. Il vint caresser ton cou, là où il l'avait léché un peu plus tôt. Tu frissonnes.

Soudain pris d'un puissant vertige, tu t'accroches à lui peu avant que tes jambes ne se dérobent sous ton propre poids. Cette soudaine proximité n'est clairement pas pour te déplaire, d'ailleurs, même si cette fois tu n'y est pas pour grand chose. Quoi ??! C'est vrai .... "- Quoi ?! Hmmmff.. Je suis poledanseur, et mannequin.. Enfin là un danseur qui tient pas sur ses échasses..." articules-tu avec difficulté. Affalé sur lui, tu lui dis d'une voix que tu voulais sensuelle mais qui au final devait plus sonner comme désespérée ou surprise " Et toi alors ? Tu n'es surement pas qu'un joli visage ou juste une sangsue ?"