It’s time to lose your self-loathin’. Excuse yourself, let hope in. [Angel Dust]

Ce matin là tu te réveillas dans un lieu inconnu. Dans le pieu d'un inconnu pour être tout à fait exact. Tu ne savais même pas comment tu avais fait pour dormir avec ses ronflements tonitruants. Et ta tête te semblait prête à exploser. En te redressant tu sens une douleur se réveiller. Un regard à ton corps nu dans le miroir t'indiques que la nuit a été violente. Tu avais des bleus à divers endroits. Et merde ! Tu devrais encore les couvrir de fond de teint pour bosser. En plus tu avais shooting aujourd'hui ! A quoi tu pensais encore bordel ! Et bon Barty n'apprécierait pas du tout le fait que tu aies découché en plus. Tu allais encore t'en prendre une... Bon celle là tu l'aurais méritée, alors que celle de cette nuit tu n'en étais pas tout à fait sûr. Alors que tu fulminais mentalement, le ronfleur émergea dans le monde réel tu lança un regard et dit d'une voix encore à moitié ensommeillée "-Tu viens te recoucher babe ?" tu lèves les yeux au ciel, les bras croisés. "-Alors j'aurais adoré Chéri, mais je bosses aujourd'hui... Et grâce à toi je vais me faire réprimander, encore.." dis-tu en montrant les bleus sur ton corps. Vous finirez quand même tous les deux sous la douche. Honnêtement tu n'avais aucune idée d'où tu avais encore pu le ramasser lui. Mais tu ne le reverrais pas...Physiquement il n'était pas du tout ton type, et en plus il était incapable de respecter ton corps parfait.  

En marchant dans la rue tu t'allumes un reste de joint. Et une journée de plus à ton compteur de nouvel humain. Tu ne savais pas trop par quel miracle tu réussissais à garder ce corps fragile vivant. Bon par contre il n'était plus tout à fait sain, avec tout ce que tu t'envoyais. Personne n'arrivait à comprendre que ce n'était plus une question de choix. La drogue avait fait de toi sa pute, à l'instar de Val. Complètement noyé, suffoquant, tu n'arrivais plus à t'en défaire. Même si tu essayais parfois vraiment de te tenir loin de toute cette merde. Elle finissait toujours pas te rattraper et t'étrangler. Tu soupires. Pensant que tu dois rentrer nourrir Nuggs. Tu te promis d'ailleurs d'essayer de ne plus découcher. (Restait à voir si tu y arriverais). Tu fis donc un crochet rapide par l'hôtel Obsidian. Tu fus assez soulagé de remarquer que Barty n'était déjà plus là. Tu pris le temps de donner un bain à Fat Nuggets, et aussi de lui faire un gros câlin, puis tu commenças à t'apprêter. Tu avais rendez-vous à 14h à l'autre bout de la ville, il ne fallait pas trop traîner.  

Encore un shooting ennuyeux; car ultra hétéro normatif. Ils te firent porter une veste en cuir noir, et une rouge aussi. C'était pour une affiche publicitaire pour un parfum. Qui en plus ne te plaisait même pas. Mais ça payait super bien. Et vu ce que te coutais la chambre d'hôtel et Barty, tu ne pouvais décemment pas refuser ce shooting. Comme toujours dans ce cas là, tu te contentes de faire ce que l'on attends de toi. De vendre ton corps à l'objectif. D'en faire ta cible principale. Les spots lumineux te font mal aux yeux. La fille qui participe au shooting avec toi ne fait que glousser ou se plaindre. De ton côté tu es solaire et docile. L'homme de la situation. Après quatre heures de shooting, tu as le corps endoloris à force d'avoir du garder la pose immobile. Mais le photographe est très satisfait. Il te remercie et te confirmes que tu serras surement rappelé. Excellente nouvelle ! Un mince sourire étire tes lèvres.

Ton téléphone sonne. Tu le sors de ta poche arrière ! Tu regardes la notif. C'est déjà aujourd'hui, merde ! Tes yeux s'écarquillent. Tu avais un peu oublié, mais c'était aujourd'hui que tu avais prévu de revoir ton nouvel ami Clarence. Celui sur lequel tu avais sauter sans aucune honte, et qui en te jetant à terre, avait fait que tu avais eu une légère fracture du coccyx. Tu avais dû être en arrêt 10 jours et perdu bcp d'argent. Mais tu n'étais pas un revanchard. Et au fond tu te disais que tu l'avais bien mérité ce retour de karma instantané. Husk se serrait bien foutu de ta gueule. Tous les deux vous vous étiez donné rendez-vous au parc. T'aurais préféré un bar mais bon.. Il t'avait envoyé un sms très mystérieux il y a quelques jours. Mais bon il était encore bien trop tôt pour le rejoindre.  

Tu décidas alors de manger un bout en ville, après tout tu avais travaillé dur cette après-midi, tu l'avais bien mérité. Et tu n'avais rien mangé depuis, tu ne savais plus quand en fait, vu qu'il y avait un trou d'au moins cinq heures dans les souvenirs de ta nuit passée. Tu avais envie de te faire un bon restau italien là. Après environ une heure trente à arpenter la ville, tu trouvas un établissement que tu pensais décent. Tu commendes une lasagne, et une pizza. Ca suffirait à te rassasier, pour le moment. Tu bus un peu de vin en accompagnement. Seulement deux trois verres, rien de bien méchant. C'était plus amer que la vodka. Au dessert tu pris un tiramisu. Tu en acheta un deuxième pour Clarence. S'il venait du boulot il aurait peut-être faim. Tu subtilisas la cuillère de ton propre dessert, presque sûr que c'est pas ce qui t'enverrait en enfer. Tu payes l'addition et pars d'une démarche féline.

Une fois l'heure arrivé, tu rejoins le fameux parc. Que tu parcourus à la recherche d'un joli trentenaire, bien habillé et aux cheveux mi-longs bruns foncés. Surement une bouteille d'alcool à la main. Tu finis par le localiser, il a un sac à ses pieds. Tu portes un jeans slim noir délavé, un pull couleur bleu ciel, une chemise blanche, des bracelets, des boots noires, et un ruban au tour du cou bleu foncé. Tu as une petite boîte dans les mains, renfermant le tiramisu. En approchant d'une démarche détendue, tu as pourtant peur qu'il s'enfuie en courant. Détendu en apparence, tu viens t'asseoir sur le banc à côté de lui, d'un mouvement léger et rapide, croises les jambes, maniéré. Tu lui lances un regard. Il a pas l'air super bien, ça t'affectes mais tu n'en montres rien. Tu lui dis d'une voix neutre avec une très légère teinte aguicheuse "-Salut Clarence, tu as eu une bonne journée?" Cette fois, pas de masque. Juste toi. Et pas de petit nom, tu avais fait un gros effort pour ne pas l'appeler chaton comme lors de votre première rencontre.

Assis sur un banc cinq minutes avec toi, ha quoi c'est pas ça ? Tu patientais sagement que ton camarade se décide à te répondre. D'habitude la patience ne t'allait pas vraiment au teint, mais lors de votre dernière rencontre, il t'avait bien fait comprendre que tu devais respecter les limites des autres, et surtout les siennes. Donc tu étais là dans le plus grand des inconforts à devoir te forcer à essayer d'être une meilleure version de toi. Ce n'était pas un mince effort que tu faisais là. Même si tu ne savais pas vraiment pour qui, puisque la pièce n'était toujours pas tombée dans ton esprit. Le regard simplement posé sur ton nouveau - pas si nouveau - ami, tu le regardes se passer une main sur le visage, et boire une gorgée de la bouteille qu'il tenait en main fermement.  « Pas vraiment… En fait, je ne sais juste pas quoi penser de cette journée. Pas encore... » avait-il finalement lâché d'une voix avec une pointe de lassitude, mais aussi de trouble. Bizarre ça ne lui ressemblait pas trop. Lors de votre première rencontre il s'était montré ronchon, en colère, bourré, mais pas troublé. Tu devines sans peine qu'il a du se passer un truc. Il te lances un regard que tu n'arriva pas à déchiffrer. Il fit une petite pause pour ouvrir son sac, en sortir une bouteille et ta la tendre en ajoutant.

« Je sais pas si tu considère que ça vaut la tournée que je te dois, mais j’ai pensé à toi en quittant le taff. Autant ne pas boire seul, hein ? »  D'un geste rapide et gracile tu t'empares de la bouteille, et al déposes à côté de toi sur le banc. Assez touché qu'il se soit souvenu de ce que tu bois de façon habituelle. Tu n'avais pas l'habitude qu'on fasses attention à toi. Tu lui fis un petit sourire sincère. "-C'est un bon début en tout cas." dis-tu d'une voix joueuse, en lui lançant un regard mutin. Tu lui pose la petite boîte contenant le tiramisu sur la jambe, et tu te tortilles pour attraper la cuillère dans ta poche de jeans, que tu posa à côté de la boîte. "- Je t'ai pris un petit truc aussi, je pensais que t'aurais peut-être faim après le boulot." Tu retires très vite ta main, et lèves les bras en l'air  de façon théâtrale, pour ne pas être tenté de forcer un contact. La dernière foi ça s'était mal passé. Même si l'attirance physique que tu ressentais pour lui demeurait inchangée.

Tu sentais qu'il y avait quelque chose, quelque chose qu'il ne te disait pas, qui ne sortait pas. Quelque chose qu'on ne disait apparemment pas au premier qui vous sautait dessus. Ca l'embarrassait, et toi aussi un peu. Un silence s'installa entre vous, lourd et palpable. Tu en profitas pour faire sauter le bouchon de la bouteille qu'il t'avait offerte, et en bus une gorgée. Cet alcool que tu aimais tant, et qui certaines soirées coulait à flots. Le goût puissant de l'alcool bien camouflé derrière le côté sucré et acidulé de la framboise. Ca n'en restait pas moins un alcool fort. De toute façon tu n'aimais pas être si sobre, ça te rendait plus sage.. hm.. moins spontané. Ennuyeux à en crever. Le son de sa voix attira à nouveau ton regard. « Aujourd’hui, quelqu’un venant de mon passé s’est pointé à mon taff… Jusqu’à ce matin, j’aurais tout donné pour ne plus jamais le revoir… Mais… Il y a quelque chose qu’il m’a dit et… Je dois avouer que je ne sais pas si je dois le croire ou pas. » Tu le vis boire avant et après son explication. Quelqu'un de son passé ? Tu te dis qu'il a bien de la chance. Toi aussi tu aimerais revoir certaines personnes venant de ton passé - enfin pas toutes. En cinq ans, aucun d'eux ne s'était manifestés, c'est long cinq ans... Enfin sauf tout récemment où Husk et Alastor t'avaient retrouvé sur Instagram. Tu ne savais pas par quel miracle d'ailleurs. Mais tu avais été trop couard pour leur proposer de se revoir pour l'instant.

Sur le banc, tu le vis s'asseoir le dos plus contre le dossier pour mieux te regarder, tu l'imitas, tu t'assis en indien. Ta bouteille entre les jambes. Tu la fais un peu tourner, regardant la vodka danser à l'intérieur, cherchant quoi lui répondre. Bien conscient que son regard scrute toute réaction venant de toi. Finalement tu relevas vers lui un regard se voulant compréhensif. "-Bah ça dépends, tu as confiance en cette personne ?" dis-tu en t'appuyant sur le dossier du banc qui se situe à ta droite. T'avais mal au dos. Cette position était pas la plus agréable en fait, pour une grande asperge comme toi. Mais il semblait vouloir éluder toute réponse ou questionnement supplémentaire. But encore. Soupira avant de te poser une question, belle diversion Clarence. « Enfin. Comment ça va toi ? Le boulot a pas été trop chiant ? » Tu poses ta tête sur ton coude qui est appuyé sur le dossier du banc. Faisant ta dramaqueen. Tu dis d'une voix que tu voulais légère et drôle "-Le train-train quotidien d'une célébrité tu sais." Tu te redresses brusquement portant ton coude à ton front, fermes les yeux et te redresses, comme si ta vie était difficile. Rouvrant les yeux, tu laisses ton bras retomber, souris, tire la langue en coin. "-En vrai ça s'est bien passé, tu as devant toi la nouvelle égérie d'un parfum qui s'appelle Poison. Ca mérite bien de trinquer, non ?" dis-tu en lui tendant ta bouteille. Tu faisais toute cette comédie car tu sentais bien qu'il n'était pas super bien, tu voulais juste l'amuser un peu, le distraire de ses problèmes, ne fut-ce que que quelques secondes.