(terminé) Oh darling, do you hate me ? [ Rp Harlan ]

Cela faisait quelque temps qu'Aidan travaillait là à présent, beaucoup de choses s'étaient passés dans sa vie en très peu de temps, et il n'était pas certain de ce qu'il en pensait. Il avait toujours été du genre à se laisser porter en évitant de se poser des questions. Le problème en ce moment, c'est qu'il se posait des questions justement. Il aimait bien son job de coach sportif, du moins il en avait l'impression, il aimait bien observer les gens, les conseiller, leur montrer la meilleure manière de s'entrainer selon le but à atteindre, il y avait toujours cette proximité entre les gens. Il aimait toujours les gens, ça n'avait pas changé, même s'il avait quelqu'un dans la tête et qu'il ne cherchait donc plus à mettre quelqu'un dans son lit. Bien qu'il ne draguait de toute façon pas au travail, pas vraiment.

Aujourd'hui, comme il n'avait personne à coacher, il devait essayer de recruter des nouveaux clients qui feraient appel à lui, sinon, il ne servait à rien. Ce qui était marrant, c'est le fait qu'il ne voulait pas travailler à la base et pourtant, il était incapable de rester sans rien faire. Il pourrait attendre que des gens viennent le voir, mais franchement, lui ? Il n'avait aucune patience pour ce genre de choses, il fallait toujours qu'il aille vers les gens, quitte à se prendre un vent, au moins il essayait. Il avait à présent un papier et un crayon avec une liste de noms, des questions à poser, et... des dessins, parce qu'Aidan ne pouvait pas tenir un crayon sans se mettre à griffonner quelques trucs. Il observa la salle, lançant des petits sourires et des petits signes de la main à qui en voulait, en profitant pour parler à quelques-uns et poser quelques petites questions, de fil en aiguille, il arriva au jeune homme bouclé qui était en train de se muscler, comme toujours.

- Salut Harlan, comment ça va aujourd'hui ?

Aidan lui sourit tout en s'adressant à lui de façon si familière alors qu'en réalité, ils ne s'étaient jamais vraiment parlés, à part salué vite fais, mais le latino n'était pas sûr que Harlan était au courant de son existence. Alors que lui, il avait passé un certain temps à l'observer, c'était une chose qu'il faisait très souvent après tout.

- Dis-moi, tu viens ici souvent, ça ne t'intéresse pas d'avoir un programme d'entrainement ?

Il se doutait que Harlan ne voulait pas d'un coach qui lui crie dans les oreilles, c'était un solitaire d'après ce qu'il avait vu, il pouvait discuter avec les gens, mais il préférait s'entrainer tout seul avec son casque de musique sur les oreilles. Il sourit un peu plus en se faisant la réflexion qu'il apprécierait probablement plus sa musique que ses "talents" de coach.

Aidan n'était pas ce qu'on peut appeler une personne timide, il était même exactement le contraire, il avait tendance à foncer dans le tas sans se poser plus de questions. S'il l'avait été, alors il se serait certainement demandé quelle serait la meilleure façon d'accoster le jeune homme, pendant peut-être une heure, à tout retourner dans son cerveau et finalement, il ne lui aurait jamais parlé. Dans son cas, il préférait agir, quitte à ramasser un refus, au moins c'était clair, pas de perte de temps. On pourrait se demander comment il faisait pour être aussi populaire dans ce cas, s'il n'insistait pas quand on l'envoyait chier, alors pourquoi le taux de personne l'envoyant dans les roses étaient si bas ? Ce n'était pourtant pas faute d'aller vers des gens peu avenant qui avaient l'air de pouvoir mordre à la moindre contrariété. Et il ne parlait même pas de son colocataire. Il releva les yeux de sa feuille, réalisant que le jeune homme ne l'avait peut-être pas entendu avec son casque. Il lui sourit de nouveau.

- Je te demandais simplement comment tu allais aujourd'hui, tu sembles toujours soucieux, c'est pas évident à savoir.

Harlan allait certainement lui répondre que ce n'étaient pas ses affaires, mais il était déjà content de savoir qu'il avait finalement une langue, c'était toujours ça de pris. étant donné qu'il ne connaissait rien d'autre du jeune homme que ce qu'il avait pu observer lorsqu'il était là, il ne savait pas encore vraiment comment il allait réagir à son approche, pourtant, il ressemblait un peu à un chaton dont il s'occupait au refuge, sauvage et dans son coin, sur la défensive si on l'approchait de trop, qui attaquait s'il se retrouvait coincé. Trop mignon, non ?

- Hmm dommage, je t'aurais conseillé de faire du yoga...

Il dessina un chat triste à côté du nom de Harlan, on pourrait penser que c'était un choix plutôt étrange de lui conseiller du yoga alors qu'Harlan ne faisait visiblement que de la musculation, de plus, le Yoga c'était plutôt en groupe alors que le frisé était visiblement un solitaire, donc ça pourrait paraitre stupide proposé comme ça. Du point de vue d'Aidan, ça lui serait utile pour détendre ses muscles et lui par la même occasion, car même si avoir son instant de calme pendant son sport lui permettait de faire le point, le Yoga pourrait lui permettre de se ressourcer, en plus même si c'est en groupe, pendant les séances personne ne se parle. Oui, même si ça paraissait absurde, Aidan y avait mûrement réfléchi en réalité, mais il comprenait bien que Harlan n'avait pas la moindre envie d'avoir ses conseils, c'était son droit. Il fut un peu surpris qu'il lui demande qui il était, il aurait pu se vexer qu'il ne le sache pas, mais il était juste content qu'il s'intéresse un peu à lui, il eut un petit sourire taquin.

- Oh, je suis le fantôme du Malekai, la nuit, je fais peur aux gens qui viennent forniquer dans ce lieu et la journée, je viens embêter les jolis garçons qui n'ont rien demandé à personne. Alors, est-ce que je fais bien mon boulot ?

Une petite blague évidemment sur le fait qu'il l'avait visiblement dérangé et que ça se voyait, mais Aidan n'en faisait pas un cas de conscience. En vérité, ce n'était pas tout à fait vrai, ça faisait un moment qu'il ne vivait plus ici la nuit et il n'avait jamais vu personne venir forniquer, mais c'était drôle à imaginer.

- Sinon je m'appelle Aidan, enchanté.

Il lui tendit la main en toute innocence, même pas sûr que Harlan la prendrait, c'était d'ailleurs une chose courante qu'il faisait souvent en se demandant si la personne allait prendre sa main ou pas, il ne se souvenait pourtant pas que quelqu'un ait déjà refusé sa poignée de main.

Aidan avait rarement réussi à faire pire en entrée en matière, oh, il savait que Harlan n'allait pas lui dérouler le tapis rouge, mais il n'avait pas imaginé que ce serait à ce point.

- De euh... rien en fait ? C'était juste une question.

Un peu troublé, le latino ne comprenait pas la réaction du bouclé, il n'avait fait que lui demander comment il allait, en principe pas de quoi en faire toute une histoire, à part si on va vraiment mal et qu'on est sur la défensive comme Harlan. Comme il ne lui avait jamais parlé avant, il ne savait pas encore que c'était un terrain glissant, et maintenant, il le savait. Au moins maintenant, il avait appris qu'observer quelqu'un n'était pas suffisant et que rien ne valait un échange, bien que vu l'effet boule de neige que cela entrainait, il n'avait décidément pas trouvé le meilleur moyen de l'aborder.

- Okay... Pas avec toi, j'imagine.

Aidan était un pitre, mais cette fois, il semblait que ce n'était pas l'humour ni son sourire à faire fondre un iceberg qui allait jouer en sa faveur et plus il lui parlait, plus Harlan était comme un chat en colère qui lui feulait dessus. Ouais, difficile de prendre quelqu'un au sérieux lorsqu'on vivait avec un mec qui avait menacé de lui arracher la langue avec les dents dès la première rencontre. Et puis, il côtoyait tellement de gens flippant que Harlan était juste mignon à côté, il essayait juste de ne pas trop rire de la situation de peur de le mettre encore plus en colère. Ce n'était pas son but après tout, il n'avait rien dit pour mériter tant de colère, lorsqu'il avait parlé de yoga, il se parlait plus à lui-même qu'à Harlan et ce n'était en rien un jugement, simple conseil, il était parfaitement en droit de l'ignorer. En fait, la conversation serait déjà close s'il avait choisi de lui répondre sans s'énerver. Il pencha la tête sur le côté en l'observant alors qu'Harlan continuait à s'emporter face à Aidan qui avait juste tenté un trait d'humour pour désamorcer la situation, ce qui n'avait évidemment pas marché. Il ne savait vraiment pas comment il allait rattraper le coup, est-ce que c'était trop tard pour faire le mort ? C'est ainsi qu'il se retrouva la main dans la vide alors que c'était Harlan qui lui avait demandé qui il était.

- Ben, dans la mesure où tu ne connaissais pas mon existence y'a moins de cinq minutes, j'imagine que ça ne change pas grand-chose ?

Bien, maintenant il se rappellerait la dernière fois qu'on l'a laissé bêtement avec sa main en suspens, mais pas longtemps, car il mit les mains en l'air comme il le ferait avec un policier pour prouver qu'il n'était pas armé.

- Okay, me tape pas, je supporte très mal la douleur. Je suis désolé de t'avoir dérangé dans ta bulle, c'était sans mauvaises intentions, j'aurais peut-être dû m'y prendre différemment, mais je suis du genre à foncer parfois sans réfléchir, je ne pensais pas que ça prendrait cette proportion. Alors voilà ce que je te propose : un bras de fer.

Aidan n'était peut-être pas violent, mais il avait de la ressource, il faisait aussi de la musculation, c'était bien d'être musclé, mais fallait-il encore savoir comment se servir de sa force. Bien que la force d'Aidan ne résidait peut-être pas là.

- Tu gagnes et je ne t'adresse plus jamais la parole, je te donne même un de mes cookies spéciaux comme cadeau pour t'avoir importuné. Mais si je gagne, tu écoutes un de mes conseils, deal ?

Si Harlan était joueur, alors il accepterait, en théorie, mais serait-il joueur avec quelqu'un qu'il détestait ? Où allait-il se dégonfler ?

Voilà un jeune homme bien énervé, même s'il savait que c'était parce qu'il avait dérangé sa tranquillité, sa réaction n'en restait pas moins impressionnante. C'était curieux, pourquoi Harlan était-il autant sur la défensive ? Heureusement qu'il ne lui avait pas dit ce qu'il pensait vraiment : à force de froncer les sourcils de la sorte, il finirait avec une ride du lion et paraitrait plus tard toujours sévère, même s'il ne l'était pas. Non, il s'était contenté de lui demander comment il allait, et c'était la première fois qu'on lui grognait dessus pour cela. Bon, il se souvenait qu'on avait essayé de le poignarder juste pour un regard, mais le gars était trafiquant de drogue, donc disons qu'il avait une bonne excuse. Et c'est là que l'idée germa que Harlan avait certainement quelque chose à cacher.

- Vu la fougue avec laquelle tu me réponds, on va dire que tu vas bien.

Répondit-il, un poil amusé et pas vraiment affectée par la véhémence de Harlan. Il ne saurait pas expliquer pourquoi, il savait qu'il devrait peut-être moins prendre les choses à la rigolade, qu'il risquait réellement de s'en prendre une s'il continuait à lui répondre ainsi. Probablement qu'autrefois, il aurait cessé, non, en fait, autrefois, il ne serait même pas en train de travailler et faire quelque chose de sa vie. Autrefois, ça aurait été lui en train de faire du sport et quelqu'un le dérangeant pour lui demander s'il souhaitait un coaching. Sauf que le coaching en question, il y avait de grandes chances pour qu'il se termine dans une des salles privée à disposition et qu'on les trouve dans une position compromettante. Seulement, depuis qu'il était arrivé ici, il semblait que la peur l'avait quittée. Il haussa les épaules à l'entente de la réponse de Harlan, pas vraiment surpris.

- Comme tu veux.

Du chantage ? C'était juste une proposition, il comptait lui fiche la paix de toute façon. Le but étant juste de calmer la situation, la réponse n'avait pas si grande importance en fin de compte. S'il jugeait le cookie pas assez bien pour lui, c'est parce qu'il n'y avait jamais goûté tout simplement. Il ne savait pas ce qu'il ratait, Aidan le saoulait peut-être en cet instant, mais il n'y avait pas mieux que lui pour donner du plaisir aux gens et les pâtisseries en faisaient partie. Même les pâtisseries qui font planer.

D'ailleurs, ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas pris un truc ? Aidan était défoncé la plupart du temps, mais c'est vrai que depuis qu'il travaillait, et qu'il avait vrillé lors d'un bad trip, il avait baissé sa consommation sans même s'en rendre compte. Il regarda les feuilles à sa main, rempli de dessin, et se demanda ce qu'il fichait là. Il aurait fait un très mauvais vendeur et décidément, forcer les gens à lui parler, ce n'était pas son truc. Il n'aimait pas être pris pour un lourd, encore moins pour un mec collant. Lui ? Un mec collant ? On ne l'aurait jamais qualifié ainsi auparavant. C'était plutôt "Où il est passé ?" "Va savoir". Aidan était le genre de personne à aller où son cœur le guide et être confronté à des gens prise de tête, non. Tout simplement, non. Il avait essayé, mais ce n'était pas ici que son cœur se sentait serein. Il déchira alors ses feuilles en deux puis en plusieurs petits morceaux pour ensuite les jeter en l'air comme si c'était de la neige. Il ferma un instant les yeux, se sentant soudainement soulagé d'un poids. Plus que jamais, il se souvenait pourquoi il ne voulait pas travailler.

- Oh oui, fais ce que tu veux, c'est plus mon problème. Si tu changes d'avis pour le cookie, n'hésite pas.

Il recula d'un pas avec un sourire mutin et lui accorda même un clin d'œil, il pouvait ne pas l'apprécier, ça lui importait franchement peu. Il partit tel un petit galopin pour récupérer ses affaires dans le vestiaire. Rien ni personne ne pourrait le retenir.

Tant de violences, vraiment, pour des questions toute innocentes, Aidan ne comprenait pas. était-ce vraiment ou lui ou ce garçon qui avait un problème ? Il savait que parfois, il mettait certaines personnes à bout de patience, comme Linus, mais lui au moins, si Aidan lui donnait le temps de se calmer, ils repartaient de plus belle sans que la dispute n'ait vraiment d'impact dans leur relation. Il comprenait très bien que chacun avait son petit caractère et qu'il arrivait que certaines personnes prennent mal des intentions qui, pourtant, n'avait rien de mauvaises. Ce n'était pas son genre de se prendre la tête, mais ça faisait longtemps que personne ne s'était braqué de la sorte contre lui, cela lui rappelait pourquoi il préférait rencontrer les gens dans les fêtes où tout le monde est défoncé et là, il se disait qu'il devait être sobre depuis bien trop longtemps.

C'est marrant comme il avait l'impression de s'être pris un râteau alors que les deux seules questions qu'il avait à poser à la base, c'est "comment tu vas" et "est-ce que tu as besoin d'un coach perso", ça avait pris des proportions qui n'avaient pas lieu d'être et éveillé en lui une envie d'envoyer tout balader. Aidan n'était probablement pas quelqu'un de mature, il avait toujours été du genre à fuir les conflits et ne pas s'attacher aux gens justement pour éviter ce genre de situations, même si dernièrement, les choses avaient évolués. Mais aujourd'hui montrait à quel point il n'avait pas grandi puisque le fait que ça n'aille pas dans son sens, le poussait à partir. Fuir, finalement, c'était la seule chose qu'il savait faire, la seule chose sur laquelle il avait vraiment du contrôle. Mais il devrait s'estimer heureux, au moins, il ne l'avait pas frappé, alors qu'il avait bien compris à un moment que c'était tendu. Bon, ça n'aurait pas été si grave en vrai. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il se faisait frapper de temps en temps, par certaines personnes, bien souvent trop ivre, et puis ? Il n'en était pas mort. Il valait mieux se prendre des coups une fois de temps en temps que se faire bouffer par des zombies.

Il s'était donc rendu devant la salle et avait commencé à s'allumer un joint histoire de se détendre un peu, il en avait bien besoin. Il observait en même temps le match de baseball qui se déroulait juste en face et rit tout seul en pensant au fait qu'il avait une batte de baseball pour buter du zombie, mais que son dernier match datait de fort longtemps. Il suivit les mouvements de la balle en prenant de longues taffes qui le faisait se sentir de mieux en mieux et l'enveloppant d'un brouillard rassurant. Si bien que lorsque la balle vola si haut qu'elle franchit le grillage, par un mouvement inexplicable, il se releva comme s'il voulait l'attraper, juste au moment où Harlan allait sortir. Mais au lieu de l'attraper, parce que sa main, elle, ne suivit pas le mouvement, il se la prit en pleine tête et il tomba alors que la balle roula sur l'herbe. Pour une fois qu'Aidan s'était assommé tout seul, qui allait s'en plaindre ?