On dit qu'il a toujours été un combattant aguerri, qu'il est venu au monde avec deux lames dans chaque main, prêt à semer la zizanie autour de lui. Comme c'est souvent le cas, la réalité est bien loin d’être aussi romanesque. Enfant plutôt tranquille, vivant davantage dans ses rêves que dans la réalité, Ajax s'imagine une vie de grandeur sans pour autant se donner les moyens d'en faire sa réalité. C’est à travers les récits d'aventures de son plus grand héros, son père, que le garçon étanche sa soif.

Captivé par les exploits héroïques qu’il lui narre lors de leurs séances de pêche sur les rives glaciales de Snezhnaya, il nourrit l'espoir d'être un jour le héros de ces aventures. Celui qui, à son tour, les vivra et les relatera à un public ébahi par ses prouesses. À cette époque, Ajax ignore tout des intrigues complexes qui se trament autour de lui et de la bataille menée par la Tsarine contre les divinités. Enfant protégé, voire surprotégé, seule sa famille compte à ses yeux.

Ajax ne sait rien de la dureté du monde. Il ne sait que rêver et vivre à travers les contes qu’on lui raconte, mais il aspire à plus que cette vie, qu’il juge trop banale.




Ce n'est qu'à l'aube de ses quatorze ans qu’il se lance dans sa quête d’aventure pour accomplir son rêve de toujours, aussi stupide soit-il. Son épée courte dans une main et son sac de pain dans l’autre, il s'aventure hors de chez lui. C'est un premier essai, le début d'une série de folles aventures, du moins, c'est ce qu'il espère. Il compte regagner rapidement le foyer familial pour ne pas trop inquiéter ses proches. L'innocence qu'il emporte avec lui ne retrouvera jamais son chemin vers la maison.

Malgré son amour inconditionnel pour Snezhnaya, sa nation est tout sauf sûre. Le climat glacial peut se révéler fatal à chaque tournant, et la faune qu'elle abrite est tout aussi traîtresse. Une série de mauvais choix le conduit à être pourchassé par des animaux sauvages dans la forêt. Effrayé et souhaitant fuir, Ajax ne prête pas attention à ce qui se trouve sous ses pieds, à la terre qui cède sous lui... À la crevasse dans laquelle il tombe et qui le conduit tout droit dans les Abysses.

Décrire les trois mois qu'il passe dans un royaume qui n’est pas destiné aux yeux mortels, encore moins à ceux d'un enfant, reste impossible pour lui. Ce qu'il y voit transcende l'entendement. Ici, le mal prend la forme d’êtres monstrueux qui ne souhaitent rien d'autre que lui faire du mal. Si les Abysses lui permettent d'acquérir la force qui lui faisait défaut, c'est aussi l'endroit qui continue de projeter une ombre sur ses nuits et qui lui arrache son innocence.

Les visions sont cauchemardesques, les combats sont atroces, mais ils éveillent quelque chose en lui. Et sans qu'il ne s'en rende compte, il éveille à son tour quelque chose d'omineux dans Teyvat — un mal imminent qui se profile doucement mais sûrement.

Sa survie, il ne la doit pas uniquement qu'à sa détermination. Ses véritables sauveurs sont son œil divin hydro, une gemme qui lui confère des pouvoirs, un don accordé par une divinité prenant pitié de lui, ainsi qu'une mystérieuse épéiste, celle qui deviendra sa mentor, Skirk. Instructrice exigeante, elle lui fournit précisément ce dont il a besoin dans un environnement aussi impitoyable que celui où ils se trouvent. Elle lui enseigne l'art du combat, et quel art ! C'est l'opposé de ce qu'il a connu jusqu'alors, de cette surprotection qui entravait tout son potentiel.

Aujourd'hui, Childe reste persuadé que l'enfance est une période sacrée qu'il faut préserver, mais il n'étend pas une telle révérence à la sienne. La sienne était disposable, il fallait qu'il s’en débarrasse pour devenir plus fort. Il se dit même reconnaissant envers les Abysses.




Ces trois longs mois éprouvants ne se révèlent être que trois petits jours à la surface. C'est ce qu’il découvre en émergeant des Abysses, pour retrouver le froid de sa nation et les bras réconfortants de sa tendre mère. Accompagné de sa sœur, toutes deux célèbrent déjà l'idée de l'avoir retrouvé après avoir fouillé chaque recoin de Morepesok. Encore sonné, Ajax se demande si ce qu'il vient de vivre était réel. La seule preuve de ce qu'il a enduré ? Son corps, marqué à jamais par les cicatrices, son œil divin, ainsi que son arme, désormais rouillée.

Le bonheur de ces retrouvailles s’évapore lorsque ses parents comprennent que l'enfant qui leur est revenu n'est plus l'innocent qui avait quitté la maison, la tête pleine de rêves. Lui est enfermé dans ses propres Abysses, et celui qui leur fait face est une source continuels de conflits. Constamment à l'affût d'une confrontation, Ajax prend plaisir à semer le chaos dans la ville. Son bref séjour lui confère le sentiment d'être plus grand que tous les autres. D'autres auraient interprété cette mésaventure comme une mise en garde, pour éviter de telles situations à l'avenir, mais pour lui, c'est un catalyseur.

Ce qui le hante plus que tout le reste finalement, c'est le désir de retrouver la sensation qu'il a ressentie en dessous. Pendant trois mois, sa vie était centrée sur le combat et la survie, se battre était devenu aussi naturel et essentiel pour lui que de respirer.

À la suite de l'une des innombrables altercations qu'il déclenche, son père se voit contraint de prendre une mesure radicale. Il décide d'enrôler son fils dans les rangs des Fatui, les forces militaires de Snezhnaya, craintes de tous, même des autres nations. Un dernier recours du patriarche, motivé par le désir de retrouver son enfant, tel qu’il le connaissait. Ce dernier espère que le rude entraînement militaire puisse apaiser ses ardeurs, mais cet effort se solde par un échec cuisant. À lui seul, bien qu'il n'ait que quatorze petites années, Ajax parvient à maîtriser une troupe entièrement armée sous les yeux d'un public effaré. Cette démonstration choque et effraie, mais surtout, elle attire le regard de Pulcinella. Le cinquième Exécuteur Fatui est stupéfait par sa force et décide de l'enrôler dans leur groupe, sous prétexte de le punir pour son affront, mais avec en réalité un tout autre projet en tête.

Le plan de son père n’aurait pas pu plus tomber à l’eau, car jamais il ne s'est senti aussi comblé qu'aux côtés des Fatui, qui lui permettent de satisfaire sa soif de sang. Chaque nouvelle victoire renforce d'autant plus son ego, et à juste titre, puisque ses exploits lui valent le titre de Onzième Exécuteur, faisant de lui l'une des figures les plus puissantes de tout Snezhnaya. Son intronisation officielle en tant qu'Exécuteur, le jour où il plie le genou pour prêter allégeance à l’Archon de glace, est également celui où il obtient son œil maléfique électro. Une preuve de la confiance que la Tsarine place en lui, une des rares personnes à avoir son respect.

Mais passer de Ajax à Childe, ou Tartaglia, du poste de soldat à celui d'Exécuteur, n'est que le commencement. Comme il le répète si souvent, ce qu'il désire par-dessus tout, c'est mettre le monde à ses pieds.




La plus jeune et récente addition des Fatui ne fait pas l'unanimité dans son camp — et il ne les apprécie pas spécialement non plus ! Au milieu des autres Exécuteurs, Tartaglia fait tâche. Ses confrères préfèrent mener des opérations clandestines et se terrer dans l'ombre, tandis qu'il se met volontairement en avant. Son amour pour le spectacle est trop grand pour qu'il puisse accepter de se terrer comme un rat, mais ses collègues peinent à le comprendre.

Sans grande surprise, son tempérament lui vaut d’être envoyé, le plus souvent que possible, très loin de Snezhnaya. C'est à la fois une bénédiction et une source de chagrin pour le garçon, maintenant adulte, qui doit laisser sa famille derrière lui lors de ses voyages, mais qui peut enfin explorer le reste du monde. Plus que son désir de gloire, de batailles et d'aventures, c'est sa famille qui compte le plus. Pulcinella le sait et lui apporte l'assurance dont il a besoin pour le pousser à bord du bateau, en lui promettant de veiller attentivement sur eux.

Où qu'il aille, le rouquin ne les oublie pas. Entre les cadeaux hors de prix, lettres et souvenirs, il ne manque pas de leur faire savoir qu'il pense à eux.

De toutes les nations qu'il a visitées, Liyue reste la plus mémorable pour lui. Le chaos qui y règne, les Liyuéens, leur culture... La nation de l'Archon Géo résonne tout bonnement en lui, et il ressent un pincement au cœur pour ce qu'il sait devoir leur arriver. Malgré tout, le Fatui ne perd pas de vue sa mission : obtenir le gnosis de Morax.

Mentir, tromper... Des actions qu'il méprise, mais qui lui sont nécessaires pour parvenir à ses fins. S'il s'écoutait, il préférerait affronter la situation de front et éliminer tout obstacle se dressant sur son chemin. Malheureusement, même lui doit respecter certaines règles. Quand il croise le chemin du voyageur, dont il a déjà tant entendu parler, et que ce dernier met à mal ses plans, il décide tout simplement de détruire Liyue pour résoudre ses problèmes. Il ignore tout du véritable plan des Fatui, mais ses actions ont déjà toutes été anticipées (et contrecarrées). Childe n’est qu’un pion de plus dans leur partie d’échecs.

Après le chaos qu'il a semé, et la destruction de Liyue évitée de justesse, les Liyuéens le considèrent comme un ennemi. Son statut diplomatique le protège des conséquences qu'il devrait normalement subir, mais ce ne sont pas leurs opinions qui l’agacent (comment leur en vouloir ?), ni sa nouvelle réputation de criminel. La plus grande humiliation reste d'avoir été trompé comme un imbécile, par les membres de son propre camp qui plus est.




Pas le temps de s'attarder sur sa situation. Le Gnosis en main, leur quête doit se poursuivre. Bien qu'il ne se soit pas complètement remis de l'utilisation du Foul Legacy, être blessé ne l'a jamais arrêté par le passé. Il a d'autres endroits à visiter, d'autres missions à accomplir, mais il doit d'abord retourner à Snezhnaya pour faire part de la bonne nouvelle.

Après un court arrêt, c'est à Inazuma, Sumeru, puis Fontaine qu'on l'envoie. La nation de la justice marque son dernier arrêt avant qu'il ne subisse la mystérieuse lune rouge, mais le peu de temps qu'il passe là-bas ne sera pas pour le moins mémorable.

Ce n'est pas la première fois que sa route s'arrête là-bas, et pourtant, dès qu'il y pose les pieds, d'étranges phénomènes se produisent. À commencer par son œil divin qui fait des siennes et qui fonctionne à d'étranges intervalles de temps. Mais pour lui, qui n'a jamais vu ce pouvoir comme étant essentiel à sa force (et qui s'en sépare régulièrement pour s'assurer qu'il ne s'appuie pas trop sur ce dernier), ce n'est pas le plus étrange. Depuis qu'il est ici, il se sent affecté par un étrange pouvoir qui bouillonne en lui et affecte son moral. La nuit, il se tourne et retourne en rêvant d'elle. Cette baleine. Cette mer qui l'entoure et qui bloque ses mouvements. Il ne sait pas de quoi il s'agit, mais il est certain qu'elle est liée à son séjour dans les Abysses. Elle lui est familière.

Néanmoins, il est heureux de croiser le chemin du voyageur. Childe se sépare même de son oeil divin pour le lui confier, lui faisant entièrement confiance.

Avant qu'il ne puisse pleinement profiter de son temps à Fontaine (déjà qu'il n'en profitait pas beaucoup), il est accusé d'une série de disparitions, sans vraiment comprendre pourquoi. Retenu dans l'Opéra Epiclese, avec des preuves quasi-inexistantes, Ajax se voit forcé d'assister à une véritable comédie, qui n'a ni queue ni tête, et à laquelle il ne comprend rien. Il n'en a que faire des jugements arbitraires, mais il y a bien une tradition qui l'attire particulièrement ici. Celle du duel à mort contre Clorinde, qui prendra place s'il est jugé comme étant coupable. Et il est prêt à plaider coupable pour avoir l'opportunité de l'affronter. Un comportement qui ne plaît pas à Focalors, l'Archon de Fontaine.

Avec l'aide de Navia ainsi que celle du voyageur, il arrive à remporter son procès. Enfin... Remporter, c'est un bien grand mot. Malgré les nombreuses preuves qui prouvent son innocence et la découverte du vrai coupable, l'Oratrice le juge coupable d'un crime. Une surprise pour tous.tes, qui ne fait qu'agacer davantage le rouquin, plus du tout amusé par cette mascarade. Childe, qui estime avoir fait preuve d'assez de patience jusqu'à présent, refuse d'être emprisonné dans la forteresse Méropide. Les limites de sa patience ont été atteintes, alors il décide de faire usage de son œil divin électro pour se débarrasser des Mékas qui tentent de l'arrêter. Un combat qu'il attendait, mais qui se termine en un échec cuisant lorsque Neuvillette, iudex de Fontaine, intervient pour mettre fin à ce chaos.

À Méropide, tout devient encore plus étrange. Si Tartaglia parvient à se forger une réputation et à gagner le respect des autres détenus, il entend quotidiennement une voix qui l'appelle, qui a besoin de lui. Attiré par cette dernière, il finit par la suivre. À l'aide du groupe qu'il s'est constitué, il parvient à s'échapper de la forteresse, mais pas pour aller bien loin. Sans savoir comment ni pourquoi, il se retrouve dans ce rêve qu'il a fait tant de fois auparavant. Celui où il est entouré par la mer, incapable de bouger, et où sa respiration se coupe à chaque fois qu'il la voit. Léthargique, il ne peut rien faire d'autre qu'attendre. Quoi ? Qui ? Il ne le sait pas, et il ne le saura jamais, car ce temps qui lui paraît infini finit par prendre fin.




L’eau qui l'englobe, la pression qu’il ressent quand elle passe au dessus de lui, la tension qui engourdit tout son corps... À cause de tout ça, il ne remarque pas la lueur rouge de la lune qui se reflètent petit à petit dans l’eau. Tout se déroule très rapidement, si rapidement qu'après un simple battement de cils, tout a déjà disparu.

Être transporté dans un autre monde, c'est la définition même de l'aventure. Pourtant, il est loin d'être enchanté par ce qui lui arrive. La perte de ses pouvoirs et de sa richesse est une chose, il n’a pas besoin de tout ça. Ses compétences ne seront jamais altérées par leur absence, il en est certain... mais la perte de sa famille, ses piliers, est une toute autre affaire.

Les premiers mois sont atroces pour lui. Il n’y a pas une pierre qu’il ne retourne pas pour les retrouver, mais rien a faire. Et sans eux, Childe devient la pire version de lui-même.

Les souvenirs de cette période sont flous. Des bribes lui reviennent parfois : des effusions de sangs, des poings violit à force de donner des coups, des corps qui jonchent le sol... Comment il a fait pour s'adapter à ce nouveau monde reste un mystère pour lui. C'est le jour où ils l'ont trouvé qui marque la fin de son errance. Pas sa famille, non, mais les Fatui. Avant qu'ils ne se fassent une réputation ici, ils sont venus à lui. Le trouver ce n'était rien de bien compliqué. Avec tout le chaos qu’il semait, et les bagarres qu’il déclenchait en ville, Childe s’était forgé une certaine réputation. Sans parler du surnom qu’il utilisait, peut-être par habitude, celui qu’ils lui ont donné.

Ils l'ont aidé à retrouver ce qu'il a de plus cher. Le rouquin les soupçonne même d'avoir attendu de trouver sa famille avant de l'approcher ; comme s'ils avaient su exactement ce dont il avait besoin pour être convaincu de les rejoindre à nouveau. C'est le plus beau cadeau qu'ils auraient pu lui faire, et comme quand il était à Teyvat, Childe peine à comprendre le véritable sens de ce dernier. Alors il se sent encore plus redevable envers eux. Enfin, il n'est toujours pas en bons termes avec la plupart, mais sa loyauté n'a plus aucune limite.

Tous les Exécuteurs ne sont pas de retours, certains manquent à l’appel, mais ils sont assez nombreux pour se remettre en route. Il a même retrouvé des visages qu'il ne croyait plus jamais revoir...

Dans un monde si différent du leur, ils ont dû adapter leurs méthodes et projets. Entre les objectifs de domination et les recherches visant à découvrir si Celestia se cache derrière la mystérieuse disparition de Teyvat, Childe s'y perdrait presque… Mais lui, poursuit les mêmes objectifs : servir la Tsarine et devenir plus fort que possible pour protéger ceux qu'il aime. Malgré sa position qui lui confère un certain prestige et sa richesse retrouvée, le seul intérêt qu’il trouve à son titre est de lui éviter les séjours en prison.

Les avis sur sa personne divergent peut-être, mais la majorité s'accorde sur le point qu’il vaut mieux ne pas se lier d'amitié avec un tel énergumène. Ceux qui ne connaissent pas ses véritables activités se portent bien mieux que les autres.


(trad: De toute façon, les rêves d'enfance se brisent trop facilement. Même en les laissant seuls, ils finissent par tomber en morceaux. Alors, quelqu'un doit les protéger, pas vrai ? Si tu vous faites une promesse, vous la tenez, si vous faites une erreur, vous vous excusez... Et si vous donnez un rêve à quelqu'un, vous le défendez jusqu'au bout. C'est ça, la famille, non ?)