except you, you can stay (yoimiya)

((Except you, you can stay))

feat  @Yoimiya Naganohara

Depuis qu'il est sur cette île, on ne peut pas dire que Childe se soit fait beaucoup d'amis ou qu'il ait retrouvé ceux qu'il considérait comme tels dans son monde. Pourtant, c'est un être parfaitement capable de s’adapter aux autres et qui peut socialiser en toutes circonstances, le Fatui peut faire de ses ennemis ses plus proches amis s'il le souhaite. Le problème ne découle donc pas d'une quelconque timidité de sa part, mais plutôt des activités auxquelles il prend régulièrement part. Après tout, qui accepterait de se lier d’amitié avec un criminel dans son genre ? Si lui ne prête guère attention aux affiliations de son entourage, il ne s'attend pas à ce que l'on suive son exemple.

Le Snezhnayen a beau ne pas être une personne solitaire, sa condition actuelle ne lui pose pas tant problème. Il a retrouvé l'essentiel, c'est-à-dire sa famille, et c'est ce qui compte. S'il faut renoncer aux activités que pratiquent les jeunes de son âge en compagnie de leurs amis, il le fera. Il n'a de toute manière pas besoin de grand chose pour être heureux, offrez-lui une arme, une armée d'ennemis puissants et sa famille en office de public, et vous aurez de quoi le combler pour toute une vie. De plus, jongler entre sa vie de famille et de criminel est déjà assez complexe ; il ne préfère pas imaginer ce que cela donnerait s'il fallait faire plus de place dans le tableau. Néanmoins, il demeure une créature particulièrement sociable, qui a besoin de son quota d'interactions positives par semaine pour être repu. C'est pourquoi il est bien content de l'avoir retrouvée, la fameuse archère venue tout droit d'Inazuma. Le voyageur et elle étaient deux des rares personnes a véritablement l'apprécier quand ils étaient encore sur Teyvat. S'il est persuadé que sa rencontre avec le premier relève du destin, la seconde, plus inattendue, a été tout aussi bien accueillie par Childe.

Originaire de la nation de l'Archon électro, leurs chemins n'auraient pas dû se croiser, et pourtant... Ils ne se sont pas fréquentés longtemps, quelques jours à peine, mais leur rencontre ne l'a pour autant pas moins marqué. Aujourd'hui encore, il se souvient de la bonté dont elle a fait preuve et du peu, mais très qualitatif, temps qu'ils ont passé ensemble. Yoimiya est l'une de ces perles qu'on rencontre rarement dans une vie, alors dans deux, c'était pour autant dire inespérée.

Au risque de paraître un poil narcissique, le Fatui sait que leurs ressemblances lui permettent d'autant plus apprécier la demoiselle. Ça et son manque de jugement négatif à son égard, malgré les choix de vie très différents qu'ils ont fait. Leur rencontre dans ce monde avait été aussi fortuite que la première. Le snezhnayen s’estimait heureux de ne pas l’avoir retrouvé à une période plus sombre de sa vie - cette période d'errance où il n'était pas complètement lui-même. Non pas qu’il en ait honte, mais il ne se sent pas encore assez confiant pour en parler ou l’expliquer à quiconque. Yoimiya n'était pas présente lors de cette phase cruciale de sa vie, mais elle avait tout de même été d'une grande aide. Ensemble, ils avaient décidé de faire de leur mieux pour ne pas perdre du poil de la bête, ça avait été une agréable surprise de découvrir que, tout comme lui, la blonde souhaitait cultiver sa force et évoluer, avec ou sans son œil divin. L'idée de grandir à ses côtés lui avait paru particulièrement plaisante, alors ils en étaient venus à un commun accord : ils s’aideraient mutuellement à combler leurs lacunes.

Cet accord avait pris la forme de séances d'entrainement qui prenaient le plus souvent place dans la Forêt Mirkwood. Et le rouquin savait qu'il arriverait avec quelques minutes de retard à leur rendez-vous du jour. C'est agaçant, d'autant plus que c'est difficile de la voir ces derniers temps. La faute à des emplois du temps chargés, ils sont passés de se voir trois fois, puis deux, pour finir par une fois par semaine. Par peur de la louper de si peu, alors qu’il est déjà si près du lieu où ils ont pour habitude de se retrouver, Childe accélère la cadence et ne tarde pas à apercevoir le dos familier d’une blonde, assise patiemment sur un banc. La joie qu’il ressent en la voyant est éphémère, puisqu’elle est immédiatement remplacée par un sentiment de culpabilité. La Fatui déteste manquer à ses engagement et son retard lui donne l’impression de l’avoir fait.

Les feuilles sous ses pieds craquent et annoncent son arrivée. De dos, il ne voit pas l'expression qu'elle porte, uniquement sa chevelure blonde attachée dans une sorte de semi-chignon. Ce n'est pas son genre de prendre offense pour si peu, il le sait bien, mais il s'en veut tout de même... Intérieurement, il jure qu'il l'invitera manger un bout une fois leur entraînement terminé. En attendant, il annonce officiellement sa présence en tapotant gentiment l'épaule de la jeune femme. Lorsqu'elle se tourne, il affiche un fin sourire contrit. « Yoimiya ! Quel plaisir de te voir, j'avais peur que tu ne sois plus là. », dit-il un peu gêné tout en se grattant la joue avec l'index. Childe jauge son expression du mieux qu'il peut, mais ce n'est pas simple. Il joint ses deux mains devant lui, dramatisant la situation au possible, puis affiche un air désolé. C'est un peu exagéré mais tout est bon pour se faire pardonner. « J'espère que tu ne m'en veux pas pour mon retard, j'ai été retenu quelque part. », ajoute-t-il sans s’attarder sur les raisons dudit retard.