L'Artifice ne fait pas le Feu. {Yoimiya & Madi}

Je suis dans la merde.

Que de belles paroles pour commencer la soirée, non ? Tu cours pour échapper à deux abrutis. Ha non, trois. Autant pour toi. Tu te dis que bon, y'a pas un idiot pour rattraper l'autre. Si tu cours autant, c'est parce que tu sais que sur l'endurance, ils ne feront pas le poids. Mais tu prends un plaisir malsain à les voir essayer. Parfois tu décélères juste pour les faire espérer.

-Bah alors ?! Fatigués les crétins ?! C'est quand vous voulez pour me faire la peau ! Je vous attends de pieds fermes !
Dis-tu en regardant derrière toi pour les charrier. Halala, si ce n'est pas de l'amour ça, tu ne sais pas ce que c'est !

-"De pieds fermes", tu te fous de moi ?!

-Pourquoi tu continues de courir alors !!

-Sale voleuse, rends-moi ce que tu nous as pris !

Tu te retournes, ils sont très loin de toi. Vous en faites du boucan ! Aussi, à hurler à tout bout de champs... Tu t'arrêtes, puis tu leur dis, sans grande discrétion. Pourquoi changer ?

-Courez mes p'tits lapins ! Vous pouvez le faire !
Dans d'autres circonstances, tu aurais pu paraître sincère. Mais là, cela ne prend pas.

-Mais c'est qu'elle se fout de notre gueule ! Attrapez-la !
Vraiment pas.

Tu dis, faussement outrée.
-Moi ?! Je n'oserai jamais ! Vous préférez "mes p'tits lapins crétins" peut-être ?
Tu termines sur le ton de la réflexion, presque comme si tu te souciais de leur avis quant à savoir s'ils aiment comment tu les appelles !

Tu te décides de finalement les semer. Reprenant ta course, tu les entends se crier les uns sur les autres pour te rattraper. Tu aimes te jouer d'eux mais il ne faudrait pas qu'ils arrivent à t'attraper. Après ils ne sont que trois, cela ne devrait pas te poser de problème. Mais bon, tu ne veux pas dépenser trop d'énergie. Tu t'enfonces dans la rue, il semble y avoir pas mal de magasins, tu te réfugies dans le premier que tu croises du regard. Entrant en trombe, tu cherches une cachette, tu ne vois qu'une seule chose : le comptoir. Sautant par dessus, faisant tomber quelques trucs par la même occasion. Tu atterris sur tes pieds, genoux fléchis, puis tu t'assois à même le sol, réfugiée à l'intérieur du comptoir pour ne pas te faire voir alors que deux des trois abrutis continuent de te courir après dans la rue. Le dernier entre brusquement dans le magasin.

-Où est-elle, cette garce ?!
Il regarde partout et ne voyant rien, part sans demander son reste.

-Les crétins sont partis ?
Tu demandes, un sourire triomphant sur les lèvres, presque sadique. En voyant que tu as légèrement empiété sur l'espace privée de la demoiselle qui tient sans doute le magasin, tu te dis que votre première rencontre est peu commode ! Bah oui, déjà, t'es à ses pieds, littéralement. Puis l'espace derrière le comptoir est relativement limitée.

-Hum... Je vais me retirer de là.

Tu te décides à te reculer mais... Bah tu rencontres le comptoir, tu t'es cachée là, t'abuses quand même ! Finalement, tu te relèves mais... Tu te cognes la tête contre... Bah le comptoir. Il y a un creux à l'intérieur. Sympa pour se cacher, moins pour en sortir !

-C'est pas vrai !
Tu te lèves tant bien que mal, en te frottant la tête -c'est le karma ça-, et tu vois qu'il y a une mini-porte qui permet à la responsable de sortir. Bon, t'es pas la responsable des lieux mais vaut mieux que tu sortes de là. Après, t'avoues, t'es entrée dans cette espace de manière peu conventionnelle.

Tu arrives enfin à t'en sortir et... C'est quoi que cet endroit ? Tu lis les étiquettes de ce que tu as fait tomber précédemment, pour les remettre à sa place, t'es pas une malpropre non plus.

-Feux... D'artifice ? C'est quoi ?
Tu demandes en regardant la femme qui tient la boutique, comme si de rien était. Ayant déjà oublié l'histoire des types qui te suivaient. C'est que bon, t'as un peu l'habitude d'être poursuivie, cela te fait même marrer ! Puis ils peuvent te remercier, non ? Tu te dévoues pour qu'ils fassent du sport ! Bah cela doit les changer, t'en es certaine !

Tiens ? Elle te couvre. Ce n'est décidément pas malin. Elle prend ton parti. Grave erreur. T'es loin d'être la victime dans cette affaire. Bah, tu ne vas pas t'en plaindre. Si tu peux utiliser une âme charitable qui désire aider la pauvre âme que tu es, tu ne vas pas te gêner ! Et encore moins t'en priver.

Tu roules des yeux quand elle te raconte sa life. T'as pas signé pour ça hein. Toi, tu voulais juste te planquer là et rien de plus. Après, tu te casseras sans demander ton reste.

-Pourquoi tu m'as aidé ? C'était un acte stupide.

Tu n'es pas forcément très agréable dans ta question mais ce n'est pas au point d'être agressif, il y a juste beaucoup de méfiance, un peu de curiosité et un max de jugement. C'était vraiment idiot ce qu'elle a fait.

-Quoique j'ai fait pour être poursuivie par ces abrutis, t'es devenue ma complice. T'es sûre de pouvoir assumer ce rôle ?
Demande-tu avec un petit sourire suffisant au coin des lèvres. Et comme si le karma t'avait entendu, tu te cognes la tête contre le comptoir. Deux fois d'affilés ! La première pour avoir volé et la deuxième pour t'être montrée arrogante. Enfin bon, c'est pas comme si le karma pourrait te rendre plus aimable.

Tu soupires, désabusée. Et elle rigole en plus !

-Tss.
Fis-tu simplement, lui lançant un regard noir. Tu n'es pas connue pour avoir beaucoup d'autodérision.

-Tu trouves ça drôle ?

Voilà, t'es de mauvaise humeur maintenant. Bon, cela ne change pas vraiment de ton humeur habituel. Enfin, de base, toi, t'es... Indifférente à tout. Avec une touche de provocation. Enfin, nul n'est parfait comme on dit.

Tu te lèves finalement et là, elle te demande si ça va. Tu roules des yeux et tu luis dis, désabusée.
-Ça va, j'ai pas 5 ans.

Du jus de fruit, t'as une tête à boire du jus de fruit sérieux ? Pff.

Tu la regardes de haut en bas, une fois sorti du comptoir et tu trouves qu'elle est habillée de manière... Atypique.

-C'est quoi ces fringues déglinguées que tu portes ?

Ha oui, là, tu juges sans gêne. Elle s'est bien foutue de ta gueule, c'est un retour à l'envoyeur, voilà tout. Et puis, sa tenue, elle est vraiment bizarre. Tu ne l'as jamais vu avant. Elle porte plus de couleurs avec cette tenue que tu n'en porteras jamais de ta vie. Cela ressemble à une sorte de robe ? Bref. Si elle porte ça, c'est son problème, pas le tien.

Puis là, ton regard est attiré par un truc que tu n'avais jamais vu avant. Ce que t'avais fait tombé, tu le ramasses et tu le remets à sa place, parce que bon, t'es peut-être la plus aimable et chaleureuse personne qui soit, au moins t'as un minimum de savoir vivre. Tu demandes c'est quoi en même temps. Et cette pouffiasse, elle te demande si c'est la première fois que j'en entends parlé, bah naaan, jure ! Elle est conne ou elle le fait exprès ? Si tu poses la question, c'est bien pour une raison, non ?

-Ouais.
Dis-tu sans le moindre sourire. Parce que bon, c'est pas un scoop. En fait, tu sembles juste "je-m'en-foutiste" avec un soupçon de nonchalance. Ha ? Et ne serait-ce pas de l'insolence qu'il y a dans ton regard, hormis la colère, évidemment.

-Huhu. J'ai capté que j'ai rien capté. Déjà, c'est quoi un pétard ? Et surtout, quelle idée de colorer le ciel ? Il est déjà assez dégueu comme ça.
Non, vraiment, t'as pas compris le concept. T'as fait un effort, vraiment, mais t'as rien compris. A quoi ça sert de mettre des couleurs dans le ciel, c'est pas ça qui va l'embellir. Il est déjà tout pourrav sans ajouter quoique ce soit. Enfin bon, t'aimes pas les couleurs de base. Tu te contentes du noir et du gris, en effet, depuis que tu es ici, dans cette ville, tu ne portes que ces deux tons. C'est ce qui va avec tout et bon, si tu veux voler, tu vas pas t'amuser à porter du jaune flashy hein. La discrétion, tu l'obtiens seulement avec du noir ou du gris, que des tons sombres. Donc le noir, c'est une valeur sûre.