On ne peut pas aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas. Cette pensée est rationnelle, logique. Difficilement discutable. Tout ce que l’amour n’est pas, en somme. Au fond, qu’est-ce que Samantha sait véritablement de Nolan Sorrento ? Trop peu de choses, certainement. Elle connaît l’image publique, celle qu’il se plaît à diffuser sur les réseaux sociaux, celle qui transpire la richesse et l’entreprenariat 2.0. Elle connaît aussi les failles, derrière ces costumes de grands créateurs, ces clubs sélect, cet appartement huppé, et cette apparence méticuleuse et soignée. Elle sait la douleur et la sensibilité, elle sait ce qui se cache sous le masque. Mais elle ne peut pas prétendre le connaître pour autant. Sa vie passée, notamment, est un mystère pour elle. Il ne l’évoque jamais, ou en des termes trop cryptiques pour qu’elle sache véritablement ce qu’il a pu vivre avant son arrivée sur cette île. Elle ne le connaît pas. Alors peut-elle l’aimer ? Oui. Elle l’aime, profondément, passionnément, viscéralement. Sans savoir si elle l’aime pour qui il est ou pour ce qu’elle sait de lui. Samantha ne lui a jamais reproché de lui faire tant de mystères, elle-même se montre toujours très laconique quand arrive le moment d’évoquer sa vie passée. Si Nolan n’avait pas compris de lui-même ce qu’elle était avant son arrivée sur l’île, peut-être qu’elle ne lui aurait jamais rien dit. Même encore maintenant, son passé d’intelligence artificielle lui colle à l’âme comme une seconde peau, et elle ne sait jamais trop si elle veut s’en défaire ou bien au contraire la gluer pour de bon à son nouvel être. Samantha ne reproche pas à Nolan d’avoir ses secrets, en revanche, ce constat l’oblige à admettre qu’elle ne le connaît pas… et les circonstances présentes lui prouvent à présent qu’elle le connaît encore moins qu’elle ne le soupçonnait.
Dans le chaos d’une foule de plus en plus dense, elle entend son nom mais, pour commencer, elle ne le voit pas. Elle ne comprend pas où elle se trouve, elle le devine à mesure qu’elle prend la mesure de ce qui l’entoure. Des habitations désuètes perchées en hauteur, tenant comme par miracle sur des échafaudages de fortune, bidonvilles modernes et vétustes, forment le décor de cette scène improbable, celle d’un mouvement populaire, ponctué par les réflexions rageuses, téméraires, curieuses de ses acteurs. Des mots lui arrivent aux oreilles de manière diffuse. Elle entend plusieurs fois le nom de « Sorrento » mais pas seulement. « Wade ». « Percival ». « IOI ». « OASIS ». « Easter Egg ». Elle fronce les sourcils et cherche du regard celui vers qui toute l’attention se trouve tournée, et alors elle le voit, sa silhouette droite fendant la foule en colère. Quelque chose brille à la lueur du soleil, entre ses mains. Un pistolet, chargé, prêt à tirer, qui tient la foule en respect et lui permet de se frayer un passage jusqu’à une camionnette bleue et blanche, cabossée après avoir été percutée violemment par un autre véhicule aux vitres sombres duquel Samantha n’a pas eu l’occasion de le voir sortir. Certains semblent vouloir intervenir, mais alors que Nolan avance de son pas décidé, des étincelles de haine pure chargeant son regard bleu électrique, ce regard qui l’a tant troublée et émerveillée en bien d’autres circonstances. Elle tente d’attirer son attention, essaie de se rapprocher, manquant bousculer au passage les quelques mastodontes la dépassant d’une tête voire deux, qui l’empêchent d’accéder à lui.
"Nolan !" sa voix se perd dans le brouhaha ambiant. Samantha insiste, pourtant. "Nolan !"
Serait-il seulement capable de la reconnaître ? Samantha en est persuadée, à présent, elle se trouve dans son monde, dans un monde auquel elle n’appartient pas, ni le soi reconstitué qu’elle est devenue sur l’île, ni l’intelligence artificielle hautement performante qu’elle avait été dans son autre vie. C’est en jouant des bras et d’une autorité insoupçonnée qu’elle parvient à son niveau, à présent juste dans son dos, alors qu’il ouvre avec brusquerie la porte arrière de la camionnette, braquant son arme sur le groupe qui se trouve derrière la camionnette avec une rage telle que Samantha s’attend à le voir tirer sur le coup. Le cri d’inquiétude qu’elle s’entend pousser à cette perspective en dit long sur son inquiétude sincère, pourtant, Nolan ne tire pas. Samantha pense voir son bras trembler légèrement, même… L’intérieur de la camionnette est baigné d’une lueur étrange, irréelle, qui semble émaner des mains d’une des personnes présentes, mais ce n’est pas ce qui alarme Samantha en même temps que son exclamation angoissée se joint à la complainte d’une jeune femme qui, suppliant Nolan de ne pas tirer. Les battements du cœur de Samantha semblent s’être interrompus. Ce qui la trouble et l’inquiète plus que le reste, c’est l’âge des personnes à l’intérieur. Ils ont sans doute tous moins de vingt ans, ou à peine davantage… sans parler de cet enfant qui lui n’a probablement qu’une dizaine d’année.
"Nolan…" Sa voix est plus douce, cette fois, alors qu’elle saisit son bras avec le plus de calme possible. Nolan semble étranger à lui-même, comme figé dans sa position. Est-ce qu’il hésite ? Qu’est-ce qui lui traverse l’esprit en cet instant ? Samantha n’en a pas la moindre idée, elle sait en revanche qu’il faut qu’elle intervienne, et que le moindre geste brusque pourrait lui être fatal. Elle croit entendre au loin le bruit caractéristique des sirènes de police. Elle se trompe peut-être, mais elle est convaincue d’une chose, et c’est qu’elle doit le sortir de là à tout prix. "Lâche ton arme, s’il te plaît. Viens avec moi. Viens…"
Elle ne se donne pas l’occasion d’être plus horrifiée qu’elle ne l’est déjà, elle s’efforce de compartimenter ses priorités autant qu’elle le peut. Pour le moment, il faut qu’elle ramène Nolan à la raison, qu’elle lui évite de commettre l’impensable, qu’ils s’éloignent de cette scène. Mais suivra-t-il une étrangère ? Car à l’heure actuelle, Samantha reste persuadée du fait que Nolan ne la reconnaîtra pas.
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Nolan Sorrento
▿ Ton univers : Ready Player One (Livres & Film)
▿ Date de naissance : 12/04/1973
▿ Age : 51
▿ Métier : Doyen de l'Université • Professeur agrégé en droit privé • Enseignant-chercheur spécialisé en droit du numérique et des nouvelles technologies, mention jeux vidéo • Président du -Boss Men Club-
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
« She was so fine and divine. She was my everything, but now she's gone. She's gone and I'm alone. Back to the start. »
« From the depths of my despair to the brightness of a true love. »
— You'll be the death of me. —
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Orbe d’Osuvox
▿ Cataclyst
▿ Mechagodzilla
▿ Habileté au tir
▿ Codage
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ♥ Sheev Palpatine ♥ Orson Krennic ♥ Lady Tarkin ♥ Celia St. James ♥ Lord Beckett ♥ Sauron ♥ Perséphone
▿ Messages : 451
▿ Points : 262
▿ Date d'inscription : 28/01/2022
▿ Notes :
⁂ All of my life, I have searched for a land like this one. A wilder, more challenging country I couldn't design. Hundreds of dangers await, and I don't plan to miss one. In a land I can claim, a landI can tame. The greatest adventure... is mine. ⁂
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⁂ This land we behold,
This beauty untold,
A man can be bold,
It all can be sold.
And the gold is Mine, mine, mine. ⁂
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⁂ This is war. We’re controlling the future. (NS) ⁂
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⁂ My rivals back home. It's not that I'm bitter, but think how they'll squirm. When they see how I glitter, the ladies at court will be all a-twitter. ⁂
—⥼ ※ ⥽—
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⁂ Make this island my land,
Make the mounds big,
I'd help you to dig. ⁂
the real you · sorrentha ((colombus, ohio, 2045 - 07.11.22 sur l'île))
“I've been up in the air. Out of my head. Stuck in a moment of emotion I destroyed. Is this the end I feel? Up in the air. Fucked up on life. All of the laws I've broken, loves that I've sacrificed. Is this the end? I'll wrap my hands around your neck, so tight with love, love. A thousand times I tempted fate. A thousand times I played this game. A thousand times that I have said. Today, today, today. I've been up in the air. Lost in the night. I wouldn't trade an eye for your lies. Your lust for my life. Is this the end? You were the love of my life. The darkness, the light. This is a portrait of a tortured you and I. Is this the, is this the, is this the end?” (up in the air ▴ thirty seconds to mars) ✧ @Samantha Twombly
JUIN 2045 ▴ BIDONVILLES, AU NORD DE COLOMBUS (USA). --- (( INTRIGUE 3 ))
Nolan Sorrento ignore comment un tel miracle a bien pu se produire, mais le voilà ramené bien des années en arrière, dans son véritable monde. Peut-être finalement qu’il ne l’a jamais quitté, peut-être que ces quatre années sur l’île n’ont été que le fruit d’une imagination débordante, d’une hallucination ou d’un fantasme au sein de l’OASIS. Sorrento ne s’intéresse pas au moyen, ce qui lui importe, là et maintenant, c’est la finalité de ce retour en grâce. Au début, il prétend n'avoir aucun souvenir d’une autre existence, quelque part sur une île obscure. Il n’en parle à personne. A qui peut-il se confier ? F’Nale Zandor est en route pour récupérer l’Easter Egg. Elle roule dans une camionnette, avec quelques-uns de ses hommes, et armée de drones surpuissants, pour arrêter un satané groupe d’adolescents insupportables et boutonneux. La nature de Nolan veut qu’il ne se confie en aucune façon. Il intériorise ses blessures, les enfouis au plus profond de lui pour ne jamais avoir à s’y confronter. Sorrento n’est pas un sentimental et encore moins un émotionnel. Un faible. Non, c’est un gagnant, un homme sans scrupules. Impitoyable et tyrannique. Il prend, et jamais ne donne. Ce n’est pas quelqu’un qui donne, c’est quelqu’un qui prend de force à coup de chèques faramineux et de moyens illégaux. Il balance ses billets de cinq-cents dollars à qui veut bien les prendre. Il jouit de privilèges de nouveau riche, de puissant PDG de l’une des plus grosses et puissantes entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies et les jeux vidéo. Un homme comme lui ne se confie à personne. Un homme comme lui doit être fort, à l’image du requin qu’il incarne pour tous et toutes. Un homme comme lui ne doit pas faillir à sa tâche. Il doit prendre le contrôle de tout. Il ne dira rien de ses malaises, il ne partagera ses angoisses avec personne d’autre. Il ne désire que se venger. Il pense dans les premières minutes que tout sur l’île mystérieuse a été un odieux cauchemar. Sa vie de doyen d’université, son amitié avec le jeune Peter Parker, son étonnant rapprochement avec son collègue Albus, son mariage avec Qi’ra, sa relation avec Samantha… Cela n’a jamais existé.
Il déambule dans les couloirs d’acier du siège de son entreprise, avec la ferme intention de répéter exactement les mêmes erreurs qui lui ont valu d’échouer et de finir incarcérer pour un nombre incalculable de délits et de crimes dans tout Colombus. Le karma, sans doute. Il s’obstine à ne pas vouloir prêter attention à ses vieux souvenirs, et pourtant, les choses se réalisent exactement comme elles se sont une première fois produites. Sorrento agite négativement la tête. Ces impressions de « déjà-vu » ne sont pas réelles. C’est impossible. Il s’obstine, persiste et signe. « Poussez-vous. » grimace-t-il à l’adresse d’un employé d’IOI, qui vient tout juste de garer une imposante camionnette aux vitres teintées de noir. Il le pousse et s’installe à sa place sur le siège conducteur. Avec le GPS branché. Ces satanés de gosses ne l’emporteront pas au paradis. Il les attrapera pour leur faire vivre les pires atrocités au monde. Il les enfermera tous autant qu’ils sont dans ses centres de loyauté, réduits à l’état d’esclaves pour sa grande et puissante entreprise. Il détruira leurs vies misérables, appauvrira leurs familles et tous ceux qui leur sont chers de près ou de loin. Une fois tout puissant, il détruira ce qu’ils aiment tant. Le monde de l’OASIS tel qu’il existe à l’heure actuelle. Il appuiera sur le gros bouton rouge. Il détruira l’OASIS et démantèlera la société Gregorious Games pour vendre ses morceaux aux plus offrants. Nolan Sorrento deviendra alors l’homme le plus riche de la planète. Riche, puissant et débarrassé de ses vieux démons. Sa sœur, Charlotte, sera vengée, et lui, roulera sur l’or. Que peut-il bien lui arriver de pire, alors qu’il se trouve au sommet de la réussite ?
Sorrento observe nonchalamment l’arme qui se trouve accrochée au ceinturon de son employé. Il la jauge longuement, avant de planter ses deux yeux électriques dans les siens pour l’intimider. D’un geste désinvolte de la main, suivi d’un claquement de langue contre son palet, Sorrento lui fait signe de lui confier sa précieuse arme à feu. On ne sait jamais. Nolan a hésité quelques secondes au moins, pas plus d’une minute, avant de s’en emparer avec une fébrilité étonnante le concernant. Ces gosses ne l’auront pas. Ces gosses ne détruiront pas son si beau rêve. Ces gosses ne réduiront pas à néant toutes ses aspirations. Son plan est parfait. Il doit interrompre cette partie et maintenant. Ce Percival ne doit pas réussir le dernier niveau et récupérer l’Easter Egg. Nolan Sorrento doit l’en empêcher par tous les moyens, y compris les plus sanglants. Il lui tirera une balle entre les deux yeux, s’il le faut. Alors que Sorrento roule à toute allure dans les ruelles animées de Colombus, quelques flashs lui viennent à l’esprit et s’imprègnent de ses moindres pensées. Tout lui semble si familier. Chaque détail sur le trajet, chaque mise en situation. Même les quelques mots qu’il a échangé avec ses employés lui ont donné cette désagréable sensation de déjà-vu. Il ne veut pas y prêter attention, mais c’est maintenant bien ancré dans sa tête. Il roule à toute allure, malgré les avertissements et les appels incessants de F’Nale, sa fidèle associée, sa partenaire de crime. (sa dominatrice sm oui) Sorrento est un homme buté.
Incapable de faire confiance à autrui, incapable d’écouter ceux ou celles qui lui veulent du bien, incapable de mettre son putain d’égo de côté, Nolan Sorrento reproduit encore les mêmes erreurs en tournant le volant violemment sur le côté pour se heurter à la camionnette blanche du groupe des adolescents. Un bruit retentissant le fait presser la marche arrière. Son visage se heurte douloureusement au volant pendant le crash. L’impact ne le laisse pas physiquement indemne, du sang ruissèle sur le côté de son arcade, et coule le long de sa joue gauche, mais Sorrento n’en a cure. Les blessures physiques ne l’arrêteront pas sur la route de la gloire et du succès. Tant que ses jambes et ses bras sont valides, c’est tout ce qui lui importe. Obstiné, fou de rage, emporté dans une tornade vengeresse, Nolan Sorrento sort péniblement de sa voiture en claquant la portière d’un coup de pied colérique. Il descend, le regard chargé en électricité et en fureur, guettant la foule qui s’agglutine autour de lui. Les insultes fusent, on cherche à l’empêcher de tracer sa route parmi eux. Il recule de quelques pas, franchement apeuré. Sorrento se sent en difficulté, pour la première fois de son existence. On peut lire sa détresse dans la manière dont ses yeux s’écarquillent au passage, ou dans les coins recourbés de sa bouche. Même ses rides se relâchent. C’est là qu’il se rappelle de la présence d’une arme à feu, à l’arrière de son pantalon, nichée entre sa chemise blanche et sa ceinture en cuir de marque de luxe allemande. (Hugo Boss /pan/) La brandissant sur les personnes qui l’entourent, cela suffit amplement à susciter une forte impression. Craintifs, tous reculent pour le laisser passer. Un chemin tout tracé. Il marche, le pistolet levé devant lui, prêt à tirer sur tout ce qui bouge et vider son putain de chargeur jusqu’à la dernière balle de plomb mortelle. Nolan Sorrento est hors de lui. Comme il ne l’a jamais été.
« Nolan ! » Un premier cri lui vient aux oreilles, mais il fait le choix de l’ignorer précautionneusement. Une voix familière, mais… Nolan ne parvient pas à recaser cette dernière et lui attribuer un visage, même s’il est certain qu’elle éveille en lui une sensation agréable de chaleur. Pas encore. « Nolan ! » Un second. Encore la même voix féminine et chaude. Une intonation bien trop sensuelle et mature pour appartenir à l’un de ces satanés adolescents en manque d’amour. Sorrento l’ignore encore, ce n’est que le fruit de son imagination. Aveuglé par sa haine et sa colère, il ne semble faire attention à personne d’autre que la distance qui se creuse entre ses chaussures vernis et les roues de la camionnette qu’il a précédemment heurtée durant la course poursuite. Alors qu’il ouvre brutalement les portières blanches, son pistolet chargé en joue sur un groupe d’enfants, la fameuse voix s’élève une fois encore. Tout près. Bien trop près, d’ailleurs. « Nolan… » Une voix si douce… suivie d’un geste. Tendre. On prend son bras, avec calme et douceur. Qui ose ? Qui ose perturber sa mission ? Qui ose se mettre en travers de ses plans fantasques ? Qui ose l’empêcher de récupérer le contrôle de la société de James Halliday à n’importe quel prix ? Son visage semble s’éclairer quelques secondes, encore plus qu’il ne l’est déjà en face de l’incroyable lueur dorée qui émane de Wade Watts. Lorsqu’il tourne la tête, surpris, afin d’identifier l’origine de ce revirement, son sang se glace, tout comme la pression de ses doigts sur le manche de son arme à feu. Samantha. Sa Samantha. Pas l’autre, cette foutue gamine qui s’est introduite dans ses données personnelles pour déjouer son plan dans l’OASIS, sur la planète Doom. Non, sa Samantha. Celle qu’il a rencontré sur l’île mystérieuse. Celle qui… Celle qu’il aime, même s’il ne le lui a encore pas confessé. Elle prétend l’aimer, mais lui… lui ne s’est pas encore montré prêt à retourner ses aveux. Il le pense, bien entendu. Il le pense de tout son cœur, mais il en est incapable… Exprimer ses sentiments, surtout les plus intimes, a toujours été une tâche bien compliquée. Elle est là. Devant lui. Belle et effrayée. Magnifique et ferme en même temps.
« Lâche ton arme, s’il te plaît. Viens avec moi. Viens… » Samantha veut le retenir, comme l’illustre la présence de sa main manucurée sur son avant-bras, par-dessus le tissu froissé de son costume-cravate bleu marine. Sorrento dévisage cette dernière sans un mot, les lèvres ouvertes et les yeux écarquillés. Comme en transe. Comment peut-elle se trouver à Colombus ? Comment peut-elle le connaître ici ? Il ne l’a jamais rencontrée, en théorie. Sauf sur cette maudite île. Cette île est donc bien réelle ? Mais alors… Alors pourquoi être ici. Pourquoi être revenu… Pourquoi toutes ces impressions de déjà-vu… « Ce n’est pas réel… » souffle-t-il, plus pour lui-même que pour son amante. Nolan Sorrento comprend enfin. « Rien de ceci n’est réel… » répète-t-il d’une voix rauque. Presque instinctivement, son bras se relâche et cesse de maintenir en joue ces pauvres victimes apeurées, prêtes à bondir de chaque côté de la camionnette pour éviter les balles perdues de son pistolet. « Ça ne l’est pas… » Sorrento est en boucle. Comme une vieille machine. « C’est impossible… » Ses lèvres se meuvent, mais très brièvement. Quant à sa voix, elle est à peine audible. « Tu ne peux pas être là… Tu ne viens pas d’ici… A moins que l’on ne se soit déjà rencontrés et que je t’aurais oubliée ? Est-ce une hallucination ou… est-ce vraiment toi ? » Une idée s’immisce dans son esprit. Fausse, bien entendu. Il pense que Samantha existe dans son monde, ici à Colombus. Quelque chose a pu… occulter ce souvenir. Un traumatisme, peut-être. Sorrento n’en est toutefois pas certain, mais il désire s’accrocher à l’espoir fou qu’elle puisse être vraiment réelle. Tout en cherchant à s’en éloigner, car si cette scène est bien sa réalité… la justice finira par avoir raison de lui. Armé, et les sirènes de police vibrant dans les quartiers aux alentours, Nolan Sorrento se sent comme un rat enfermé dans une cage de laboratoire.
Piégé pour de bon comme il pense l’être, son premier réflexe est de vérifier sa théorie. Sorrento capture le visage de Samantha dans la paume de sa main vacante, afin de caresser sa pommette avec la pulpe de son index. Il effectue des mouvements lents et circulaires avec, en savourant la texture fine de son grain de peau légèrement poudré. Nolan étire un peu son fard à joue abricot. Elle est parfaite. Chaque détail de sa peau, chaque trait de son visage semble avoir été sculpté dans un marbre de grande qualité, comme une statue grecque. Elle est magnifique. Elle respire. Elle est chaude. « Tu es vraiment là… » soupire-t-il, en ignorant finalement le monde autour d’eux. Plus rien n'a d’importance. Plus rien. Ni l’Easter Egg, ni les joueurs de l’OASIS qui les observent. « Samantha… » La voix de Nolan est si basse que Samantha doit tendre l’oreille pour la distinguer, au bord de ses lèvres pulpeuses. « Je vais venir avec toi. » promet-il. « Je ne t’abandonnerai pas dans cet endroit misérable... » Il ne précise pas son propos, mais c’est évident qu’il éprouve un dédain remarquable pour les quartiers pauvres de cette ville. Nolan caresse sa peau, sans s’arrêter. Il hume son délicat parfum fleuri, à cette proximité trop tentante pour ne pas se laisser à aller à une douce folie. Ses lèvres s’ouvrent pour partager son souffle chaud avec le sien, avant de s’écraser sur les siennes un peu brutalement. Il doit vérifier si elle est vraiment là. Il doit goûter sa langue, ses lèvres. Il doit soupirer contre elle. Sorrento dévore cupidement sa bouche, étreignant sa langue jusqu’à en avoir des courbatures, dans un baiser fougueux. A pleine bouche.
Gémissant doucement contre elle, il se surprend alors à glisser ses doigts épais le long de ses oreilles, de son cou, jusqu’à atteindre sa nuque. Sorrento l’étreint avec autant de force qu’il caresse sa langue. Ses ongles grattent la naissance de ses cheveux blonds. Aussi blonds que les blés. Incapable de s’arrêter, il laisse son autre main, – celle qui maintient le pistolet – s’agripper à ses hanches. Il la tient tout en tenant son arme entre son pouce et son index, le canon se frottant froidement contre la peau nue qu’il découvre, dans le bas de son dos, en tirant obstinément sur le tissu de son fin chemisier. Il ne fait pas attention, il veut simplement la presser le plus fortement possible contre son costume, contre son cœur battant à tout rompre. Il rate deux ou trois battements, tant l’excitation est immense. Ce n’est qu’une fois véritablement à bout de souffle, qu’il semble plus calme. Nolan quitte ses lèvres à regret, après lui avoir administré un baiser si passionné et langoureux que tous les visages présents se muent en des expressions partagées entre l’étonnement, le dégoût, l’amusement ou bien encore l’envie. Samantha est une femme magnifique. Voir Nolan Sorrento aussi proche de quelqu’un, lui, ce magnat des affaires impitoyable et égoïste, un brin narcissique, a de quoi clouer sur place n'importe qui. Ce cœur de pierre est finalement capable de s’émouvoir. « Partons d’ici. » ordonne-t-il contre sa bouche, avant de constater avoir meurtri ses lèvres longuement sous la force de son baiser. Un baiser exigeant, sanguin, possessif et dominateur. Un baiser si vertigineux qu’il peine encore à garder les pieds sur terre. Il vacille alors, à moins que ce ne soit la fatigue. Sorrento la maintient par la taille, tout en gardant son arme, et la pousse vers le côté de la camionnette, en direction d’une ruelle désertée de monde, quelques minutes avant que les premiers policiers n’arrivent sur le lieu du crash. Ils doivent s’enfuir. Il doit trouver une solution. Il ne doit surtout pas être attrapé. Il doit s’épargner la prison. Sorrento court alors, en pressant Samantha d’en faire de même. Ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, une fois bien éloignés, qu’il l’arrête derrière quelques bennes à ordure, dans cette allée sinistre. Essoufflé, il pose une main contre le mur en pierre le plus proche d’un vieil immeuble désinfecté pour s’en servir comme appui. (il n’a pas fait assez de muscu, il est déjà claqué faut qu’il reprenne le kegel) « Samantha… Je vais aller en prison. Je le sais. » Oui, il le sait mieux que personne. « Tout le monde parle de moi et de cet enregistrement… » Fort heureusement, personne ne l’a pris sur le fait. Il s’est enfuit avant que la police ne débarque pour l’intercepter. Il pourra au moins arguer l’absence de tentative de meurtre. « Je dois quitter cette ville. Viens avec moi. Fuis avec moi. » Comme Bonnie et Clyde. « J’ai énormément d’argent… » Cette fois, ce n’est même plus une impression de déjà-vu qui le prend. Nolan sait que c’est une phrase qu’il répète aveuglément à tort et à travers. « On pourra quitter le pays. » Vers un autre pays qui ne possède pas d’accords d’extradition avec les États-Unis d’Amérique. « Je ne pense pas m’en tirer ici. C’est un risque… Si je reste, tu comprends ? Ils ne m’ont certes pas intercepté avec une arme, mais je suis coupable d’autres délits. » De crimes, surtout. « Ce sera compliqué pour moi de me défendre sans perdre mon poste à IOI… » Sa position si confortable… A cette pensée, Nolan serre les poings de rage. Tous ses efforts réduits à néant… Retourner à la case départ, cela, il ne peut l’accepter. Pas sans se battre. « Quant à ma liberté… » soupire-t-il en riant nerveusement, agité. « Je ne me souviens pas de t’avoir rencontrée ici, peut-être sur l’OASIS, mais peu importe. Peu importe ce qui m’est arrivé. Si je me suis pris un coup sur la tête, que sais-je encore… Tu existes vraiment. Tu es là. Viens avec moi. Quittons cette vie. Je t’en donnerais une meilleure. Je t’offrirais une vie de rêve, quelque part… N’importe où. » Persuadé que Samantha est de « son » monde, il se détache alors du mur et glisse une fois encore sa main sous sa nuque dans un geste d’une infinie tendresse, avant de l’attirer tout contre lui pour une nouvelle étreinte désespérée. En reculant, son dos se heurte à la porte de la benne. Son monde est sur le point de s’écrouler. Comment s’en tirer ? Sorrento n’imagine que la fuite. Fuir toutes ses responsabilités, fuir tous ses crimes, fuir pour sa vie et pour son argent. Fuir en bonne compagnie.
ஃ you got your passion, you got your pride, but don't you know that only fools are satisfied? dream on, but don't imagine they'll all come true, when will you realize. ஃ (vienna ◇ billy joel)
Invité
Sam 26 Nov 2022 - 17:28
The real you
Ce n’est pas réel. Ce sont les premiers mots qui s’échappent des lèvres de Nolan alors qu’il consent enfin à admettre sa présence et l’observe d’un air égaré. Est-ce qu’il a raison ? Samantha n’en a pas la moindre idée, à vrai dire. Elle a envie de croire, de tout son cœur, qu’il ne s’agit que d’une hallucination, le fruit de l’imagination débordante de l’un ou de l’autre, mais quelque chose, une intuition ô combien désagréable lui laisse à penser que non, au contraire, tout ceci est bel et bien réel, et le danger qu’encourt Nolan pour chaque seconde qu’il demeure ici, cette arme à bout de bras, l’est tout autant. Elle se sent soulagée au moment de voir Nolan baisser son arme, au grand soulagement des adolescents qu’il tenait en joug mais également de la foule environnante.
"C’est vraiment moi", souffle doucement Samantha, qui n’est pourtant pas à même d’expliquer à Nolan comment elle a atterri ici.
Car non, elle n’a jamais mis les pieds à Colombus… difficile de le faire quand on n’a pas de pied. Son esprit hautement intelligent et artificiel s’est promené dans tous les confins du monde par l’intermédiaire d’un complexe réseau informatique, mais jamais, ô grand jamais elle n’a assisté à cette scène qu’elle devine de plus en plus clairement appartenir au souvenir de l’homme qu’elle aime, et qui la plonge dans une profonde inquiétude quant au passé nécessairement tumultueux de ce dernier. Samantha pense deviner le cheminement de pensée de l’homme qui se tient auprès d’elle mais il a tort. Non, elle n’a jamais assisté à cette scène. Non, elle n’a rien à faire ici. Elle est une anomalie… mais elle est tout de même là, bien réelle, comme en témoignent les battements frénétiques de son cœur au moment de sentir ses doigts courir le long de son visage, comme s’il cherchait sur son épiderme la confirmation de sa présence. Oui, elle est vraiment là. Et elle n’a l’intention d’aller nulle part. Tant qu’elle ne sera pas assurée qu’il sera totalement en sécurité. En elle se disputent des sentiments contradictoires. Elle se sent soulagée, bien sûr, de voir Nolan progressivement revenir à la raison, elle s’inquiète en revanche grandement de ce qui a pu provoquer ce coup de folie et de ce qu’il doit lui apprendre de l’homme à qui elle a confié son cœur bien malgré elle, incapable de faire autrement.
Quand il l’embrasse, elle oublie presque que sa main, celle qui n’est pas occupée à caresser sa nuque, tient encore une arme dangereuse et mortelle. L’espace d’un instant, elle ne pense plus à rien. Elle voudrait se convaincre, d’ailleurs, du fait que tout ceci n’est bel et bien qu’une hallucination, une hallucination et rien d’autre… Elle ne veut plus penser qu’à la caresse de sa langue contre la sienne, qu’à la saveur de ses lèvres, qu’à leurs souffles entremêlés… mais rien n’est si simple… Rêve, réalité, fiction ou hallucination, va savoir… dans tous les cas, il faut impérativement qu’ils s’en aillent, qu’ils désertent la scène au plus vite avant que les conséquences pour Nolan soient désastreuses en même temps qu’irrécupérables. Il a raison, oui… Samantha hoche la tête vigoureusement. Il faut qu’ils partent d’ici, et au plus vite. Samantha talonne Nolan aussi vite qu’elle le peut tandis qu’il l’entraîne à travers le dédale des rues mal famée de cette ville qu’elle ne pensait jamais connaître. Ce n’est qu’après dix bonnes minutes d’une course effrénée qu’ils font halte, dans une ruelle ô combien sinistre, représentative, manifestement, de l’état de délabrement avancé des lieux où ils se trouvent. Alors seulement, et alors qu’ils reprennent l’un et l’autre leur souffle, alors que le cœur de Samantha bat la chamade sous l’effet de la course et de l’émission, Nolan reprend la parole, la voix brisée par l’effort. Samantha ignore tout de l’enregistrement dont il parle, mais au vu de la scène à laquelle elle vient d’assister, il lui semble évident, oui, que si la police dont mettre la main sur lui, il finira bel et bien en prison.
Elle le fixe comme si elle le regardait pour la toute première fois quand Nolan lui demande, avec tout le sérieux du monde, de fuir avec lui. Partir avec lui, n’importe où, n’importe quand, parce que c’est lui sera toujours une perspective on ne peut plus tentante aux yeux de Samantha, à n’en pas douter. Mais elle ne peut le suivre aveuglément sans comprendre, sous le seul prétexte qu’elle l’aime. Bien sûr qu’elle l’aime. Comme une folle. Comme elle n’a jamais aimé qui que ce soit de toute son existence. Elle l’aime à se damner. Elle l’aime au point d’être prête à bouleverser le cours entier de son existence juste pour lui… elle l’aime au point de tout lui pardonner… Mais elle a besoin de comprendre l’entièreté d’une situation qui la dépasse complètement. Elle ne sait pas si, en fuyant la Justice comme il lui propose de le faire, il pourra vraiment lui offrir la vie de ses rêves, mais il faut, quoi qu’il en soit que Nolan fasse partie de sa vie pour que cette vie ait véritablement du sens, et ça elle le sait… Mais pour ce qui est du sens…. Ne devraient-ils pas, pour commencer, se demander comment ils ont atterri ici ? Et s’ils ne pourraient pas trouver un moyen de repartir ? Son esprit rationnel l’encourage à une telle réflexion, mais ce même esprit rationnel est bien incapable de donner la moindre explication à ce qui leur arrive, alors… Peut-être ne sert-il à rien d’aller trop vite en besogne tout compte fait.
"Nolan… Qu’est-ce qui s’est passé ? Qui étaient ces jeunes ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ?" Elle l’observe avec un mélange d’inquiétude. "Explique-moi, s’il te plaît… Je ne comprends pas ce qui se passe, je ne sais pas ce que je fais ici…", confesse-t-elle, soudainement consciente du fait que ce point tout particulier devait probablement être porté à la connaissance de Nolan, qui semble donner une justification à sa présence qui en réalité ne tient pas la route. "Raconte-moi. Ensuite, on ira où tu voudras, je te le promets."
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Nolan Sorrento
▿ Ton univers : Ready Player One (Livres & Film)
▿ Date de naissance : 12/04/1973
▿ Age : 51
▿ Métier : Doyen de l'Université • Professeur agrégé en droit privé • Enseignant-chercheur spécialisé en droit du numérique et des nouvelles technologies, mention jeux vidéo • Président du -Boss Men Club-
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
« She was so fine and divine. She was my everything, but now she's gone. She's gone and I'm alone. Back to the start. »
« From the depths of my despair to the brightness of a true love. »
— You'll be the death of me. —
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Orbe d’Osuvox
▿ Cataclyst
▿ Mechagodzilla
▿ Habileté au tir
▿ Codage
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ♥ Sheev Palpatine ♥ Orson Krennic ♥ Lady Tarkin ♥ Celia St. James ♥ Lord Beckett ♥ Sauron ♥ Perséphone
▿ Messages : 451
▿ Points : 262
▿ Date d'inscription : 28/01/2022
▿ Notes :
⁂ All of my life, I have searched for a land like this one. A wilder, more challenging country I couldn't design. Hundreds of dangers await, and I don't plan to miss one. In a land I can claim, a landI can tame. The greatest adventure... is mine. ⁂
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⁂ This land we behold,
This beauty untold,
A man can be bold,
It all can be sold.
And the gold is Mine, mine, mine. ⁂
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⁂ This is war. We’re controlling the future. (NS) ⁂
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⁂ My rivals back home. It's not that I'm bitter, but think how they'll squirm. When they see how I glitter, the ladies at court will be all a-twitter. ⁂
—⥼ ※ ⥽—
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⁂ Make this island my land,
Make the mounds big,
I'd help you to dig. ⁂
the real you · sorrentha ((colombus, ohio, 2045 - 07.11.22 sur l'île))
“I've been up in the air. Out of my head. Stuck in a moment of emotion I destroyed. Is this the end I feel? Up in the air. Fucked up on life. All of the laws I've broken, loves that I've sacrificed. Is this the end? I'll wrap my hands around your neck, so tight with love, love. A thousand times I tempted fate. A thousand times I played this game. A thousand times that I have said. Today, today, today. I've been up in the air. Lost in the night. I wouldn't trade an eye for your lies. Your lust for my life. Is this the end? You were the love of my life. The darkness, the light. This is a portrait of a tortured you and I. Is this the, is this the, is this the end?” (up in the air ▴ thirty seconds to mars) ✧ @Samantha Twombly
JUIN 2045 ▴ BIDONVILLES, AU NORD DE COLOMBUS (USA). --- (( INTRIGUE 3 ))
C’est vraiment elle. Elle le lui a affirmé une fois, mais avec un ton suffisamment solennel pour que Sorrento décide de s’en convaincre. C’est vraiment elle, puisque c’est vraiment elle… Comment sont-ils arrivés ici ? Peut-être ont-ils toujours été dans Colombus, peut-être qu’il a tout simplement perdu la tête, ou bien la mémoire pour ne pas s’en rappeler ? Pour se rappeler de toute une vie dans Colombus, sauf de sa rencontre avec la femme qu’il considère désormais comme étant la femme de sa vie. Peut-être qu’elle dispose de l’information qui lui manque. Tandis qu’ils fuient « la scène de crime », Sorrento ne lâche pas la main de Samantha. Même une fois à l’écart, suffisamment éloigné pour ne pas être inquiétés, dans les dédales des bidonvilles, dissimulés derrière d’immenses bennes à ordure en plastique. « Ce qu’il s’est passé… » bredouille-t-il, essoufflé et défait. « A toi de me le dire… » reprend Sorrento, à bout de nerfs. Il lutte pour trouver une explication parfaitement rationnelle, mais rien ne lui vient à l’esprit. Rien à part qu’ils ont toujours été dans Colombus. « Cet endroit… Cette île n’existe pas, n’est-ce pas ? » Oui, c’est la seule explication. Sorrento décide de partir là-dessus. « Je suis amnésique, il m’est arrivé quelque chose depuis l’annonce de Parzival ? » Probablement que sur le chemin… Il a dû se fracasser la tête quelque part. Peut-être alors qu’il a imaginé cette course poursuite en voiture complètement folle, jusqu’à son arrestation. Oui, c’est un cauchemar. Nolan va reprendre sa vie comme avant. Sinon… Ils sont tous les deux dans de beaux draps. « Tu sais forcément pourquoi tu es ici ! » cingle-t-il en lâchant sa main, un peu trop froidement. Sorrento n’a encore jamais vraiment perdu patience avec Samantha, du moins, pas contre elle. En règle générale, il s’efforce d’être calme et charmeur en sa compagnie. Sorrento essaie toujours de montrer le meilleur visage de lui. Mais là, complètement perdu et en pleine tourmente, le vernis lisse de son image s’effrite pour dévoiler ses pires côtés. Son agressivité, son instabilité émotionnelle, son égoïsme, sa folie. Sorrento a peur. Il est terrifié, comme un condamné à mort, avant de passer le couloir une dernière fois.
Et là, Sorrento opère un revirement brutal. Alors qu’il lui a promis de fuir, un détail remet tout en question. L’obstination de la jeune femme à connaître sa version des faits. Par rapport aux enfants. Elle refuse de le suivre dans l’immédiat, tant qu’il ne sera pas passé aux aveux. Ses pires craintes remontent à la surface. Sorrento se sent comme dépossédé de toute faculté de logique et de réflexion. Il pense et croit le pire. Les pires théories. C’est peut-être même un piège, peut-être qu’elle l’enregistre avec un quelconque appareil. Comme par hasard, elle s’est trouvée sur les lieux, avec tous. Comme par hasard, encore une fois, elle ne se sent pas prête à tout risquer pour rester avec lui. « Qu’est-ce que tu veux savoir que tu ne sais déjà pas… ? » marmonne-t-il, énervé, en se mettant à faire les cent pas dans la ruelle miteuse. Sorrento planque ses mains dans les poches de son pantalon de costume bleu marine. Il marche d’un pas décidé, agressif, tout en se retournant, farfouillant dans sa mémoire pour trouver une seule trace de Samantha Twombly. Une autre identité, une autre couleur de cheveux, quelque chose… Sorrento se raccroche comme un fou désespéré à l’idée que l’île n’existe pas. Qu’ils ont toujours été ici depuis le départ. Alors, il semble avoir un éclair de génie. Il s’arrête et lui fait désormais face, seulement quelques millimètres séparent leurs corps. Son torse effleure la poitrine de Samantha. Il cherche à s’imposer par sa présence, son autorité, en espérant la faire parler. Sorrento la dévisage sous ses cils noirs, avec une certaine suffisance. Une arrogance qu’il ne lui a jamais, jusqu’à maintenant, manifesté. « On s’est rencontrés sur l’OASIS, c’est bien ça ? » grogne-t-il, sur un ton menaçant et froid. « Pourquoi ne me dis-tu pas la vérité sur notre rencontre ? Tu es avec eux, c’est ça ? Tu voulais me… manipuler pour les aider à récupérer l’Easter Egg ? » Forcément, Sorrento parie sur la théorie du complot. Il continue de la fixer avec ses orbes clairs, mécontent. Des éclairs s’éparpillent dans l’immensité de ses yeux bleu océan, qui revêtent à cet instant un tout autre visage, loin d’être aussi doux et tendres qu’ils l’ont toujours été en admirant la beauté du visage de Samantha Twombly. Il a l’impression de la découvrir sous un autre jour, ou du moins, de goûter à une descente aux Enfers en première classe. « Je savais bien que c’était trop beau pour être vrai… » Leur rencontre… C’est elle qui est venue le trouver, qui a cherché à le séduire. « Je ne me souviens pas d’avoir déjà croisé ce thème de l’île sur l’OASIS… Pas avec tant de détails, mais… Probablement qu’il m’est arrivé quelque chose. Des éléments de ma mémoire me manquent… J’espérais que tu accepterais de tout me dire. Tu m’as affirmé que tu m’aimais, alors… Prouve-le. Trahis-les pour moi. » En lui disant cela, en lui faisant cette proposition, un éclat dans son regard exprime la pire noirceur qui existe en son âme. La trahison.
Sorrento l’observe longuement, sans ciller. Il laisse passer une minute, avant d’ajouter, mollement : « Je suis PDG d’IOI. Une entreprise très côtée dans les nouvelles technologies de pointe. Nous travaillons spécialement sur des propositions pour les jeux vidéo, des ajouts payants, des bots. Nous nous faisons beaucoup d’argent sur ce jeu en ligne. Avant IOI… Je concevais des jeux vidéo, mais je n’étais pas aussi bon que les créateurs de Gregorious Games… qui ont donné aux joueurs l’OASIS. J’ai un doctorat dans les sciences des jeux vidéo. Je les connais par cœur. Je sais trouver les Easter Egg. Je sais les piéger. » Il rit nerveusement, en réalisant qu’il doit avoir l’air bien stupide de se présenter à quelqu’un qui a déjà connaissance de toute sa vie, déroulée sur un élégant curriculum vitae plastifié. (mais non qu’il est con, elle sait rien, omg, mais fous lui un coup dans la tête, ça va le réveiller) « Je suis un puissant et riche homme d’affaires. J’ai même été élu l’homme d’affaires de l’année à trois reprises ces cinq dernières années. Tu le sais… Tu prétends le contraire ; bien, on va jouer à ce jeu. Nous nous battons tous dans cette ville pour récupérer les clés dans l’OASIS… Tu connais forcément l’OASIS. C’est là que tu as forcément dû me repérer. J’ignore comment vous avez fait pour me faire oublier certaines choses, mais… Passons. Je pourrais te le pardonner et si tu décides de venir avec moi et de les trahir eux. De les détruire. » Sorrento ne cède pas. Il accentue l’intensité de son regard en voulant la convaincre de le choisir, lui. « Depuis quelques temps déjà… le créateur de l’OASIS est mort. Je ne t’apprends rien, bien sûr… » ironise-t-il, persuadé de son erreur. « Il a laissé un jeu de piste pour les joueurs du monde entier sur l’OASIS. Si on trouve trois clés, on accède à l’Easter Egg. Si on trouve l’Easter Egg, on hérite des droits de propriété sur le jeu et sur la société Gregorious Games. Toutes les actions, tout appartiendra au gagnant. Ma mission, les actionnaires d’IOI attendent ce miracle de moi, c’est que je trouve l’Easter Egg. Le conseil veut détenir Gregorious Games pour s’enrichir en transformant l’OASIS en jeu plus… lucratif. Il prévoit tout un système de comptes à plusieurs échelles, avec des abonnements mensuels plus ou moins élevés pour accéder à certains privilèges. Le conseil d’IOI veut monétiser l’OASIS. » C’est également une valeur à laquelle il accorde beaucoup d’importance, même si ce n’est pas sa réelle mission. « Ces gosses… Ils ont atteint le dernier niveau. J’ai tout fait pour les en empêcher. Ils étaient sur le point d’obtenir l’Easter Egg, juste sous mes yeux… Je ne pouvais pas… les laisser s’en tirer. Cette victoire est pour moi. Je dois obtenir Gregorious Games et tous les droits sur l’OASIS. » C’est une question de vie ou de mort, mais cela, Samantha ne peut pas comprendre. « Dit comme ça, tu vas me reprocher de m’en prendre à des gamins juste pour un stupide jeu vidéo, pas vrai ? » Nouveau rire. « Ce que vous ne savez pas, tous ici, c’est que je n’en ai rien à foutre de l’OASIS. Je me fiche qu’on le monétise, je ne partage pas les mêmes aspirations que mon entreprise. Ces imbéciles d’administrateurs n’ont rien vu venir. Ils pensent qu’une fois que j’aurais eu l’Easter Egg, je le leur aurais donné. Je leur aurais permis de contrôler la société et ce putain de jeu, mais non… IOI n’était qu’un tremplin. Je me servais d’eux comme ils se servaient de moi. Va dire ça à tous ces abrutis de gosses, dites donc ça aux flics, allez donc me balancer à mes employeurs… C’est certain qu’ils m’auraient viré de toute manière, après cet échec cuisant… Je voulais l’œuf pour moi. Je voulais Gregorious Games pour moi. Je voulais l’OASIS pour moi. » Nolan s’assombrit légèrement, en revoyant le visage de Charlotte, sa tendre sœur, en lieu et place de celui de Samantha. « Je veux juste… venger quelqu’un. Ce stupide jeu… m’a tout pris. Je veux lui rendre la pareille… et si je peux devenir immensément riche en complément, c’est un risque que je suis prêt à prendre. » Fier d’avoir pu balancer la sinistre vérité, en grande partie, du moins, Sorrento se détache de Samantha. Il se rend alors compte avoir retenu sa respiration tout le long de son récit. Les veines au niveau de ses tempes pulsent dangereusement, plus marquées que les autres. Sa poitrine ne cesse de remonter un peu exagérement, à chacune de ses inspirations. Il peine à contrôler ses nerfs, son rythme cardiaque, ou même tout simplement son état mental. « J’ai tout… perdu. » se plaint-il. « Par excès de confiance… » Dans ses yeux, ce ne sont plus des éclairs qui brillent, mais un voile vide qui les gèlent. Sorrento recule encore et vient se caler contre le mur le plus proche, se laissant retomber durement jusqu’au sol. A terre, genou plié et ramené contre son ventre, l’homme d’affaires se met encore à ricaner de plus en plus nerveusement, pour dissimuler ses premiers sanglots. Il enfouit sa tête dans la paume de l’une de ses mains, tout en se tapant le front énergiquement. Quel idiot. Il a tout foutu en l’air.
ஃ you got your passion, you got your pride, but don't you know that only fools are satisfied? dream on, but don't imagine they'll all come true, when will you realize. ஃ (vienna ◇ billy joel)
Invité
Jeu 15 Déc 2022 - 11:57
The real you
Samantha ne répond rien quand Nolan suggère qu’elle serait au courant de choses que lui-même ne comprend pas, alors même qu’elle navigue totalement en mer inconnue. Est-ce que cet endroit existe vraiment ? Est-ce que l’île existe vraiment ? Elle n’en sait plus rien. Elle ne saurait plus dire à présent ce qui est vrai ou faux, ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Elle est entièrement perdue, et les questions de Nolan la perdent plus encore. Elle ne sait pas ce qu’a été l’annonce de Parzival, elle ne sait pas pourquoi elle est ici, et quand, perdant patience, il commence à lui parler avec cette froideur angoissante qui lui déplaît profondément, Samantha sent un frisson d’angoisse lui traverser l’échine. Jamais elle n’avait vu Nolan dans un tel état, lui d’ordinaire si patient… si charmeur envers elle. Elle a l’impression d’avoir, ici et maintenant, un homme très différent sous les yeux, et elle n’aime pas ça. Elle n’aime pas ça du tout, même. Ici, dans son… élément… elle redécouvre Nolan sous un jour qui, tout naturellement, l’inquiète. Ce qu’elle sait mettre sur le compte du stress et de l’incompréhension n’ôte pas grand-chose à la nature hautement problématique des circonstances dans lesquelles ils se sont retrouvés. Que penser de tout cela, alors ? Elle serait folle de le passer sous silence sous le seul prétexte qu’il s’agit de lui, n’est-ce pas ? Nolan est effrayé, elle le ressent. Mais Samantha l’est tout autant que lui, en cet instant. Elle a besoin de ces réponses que Nolan s’obstine à ne pas lui donner sous le prétexte qu’elle les connaîtrait déjà toutes. Sauf que ce n’est pas le cas. Et en lieu et place de l’aider à comprendre leur situation, il ne se focalise que sur l’idée qu’ils se seraient déjà connus, dans son monde, sans qu’il ne s’en souvienne. Son ton est froid, menaçant. Il lui parle comme il ne lui a jamais parlé auparavant, alors qu’il essaie de leur trouver un passif dans ce monde dont elle n’a pourtant jamais fait partie. Il lui parle comme si… comme si elle était son ennemie. Cette pensée en particulier lui donne froid dans le dos.
"Nolan…" Samantha s’efforce de faire preuve de patience, quand l’anxiété et la colère veulent pourtant prendre le pas sur aucune autre de ses émotions. Elle n’aime pas du tout la situation telle qu’elle se présente à elle, ici et maintenant, elle n’aime pas découvrir de Nolan une attitude et un tempérament qu’elle n’aurait jamais été capable de soupçonner. Nolan est agité, il sombre en pleine paranoïa… et c’est peut-être ce qui la pousse à faire preuve d’une indulgence qui de sa part exige tout de même un certain effort. "Une bonne fois pour toutes, c’est la première fois que je mets les pieds ici. Je ne sais pas ce qui se passe, je ne comprends rien à ces histoires d’oasis et d’Easter Egg et… j’ai juste besoin que tu me croies, d’accord ?"
Est-ce qu’il finit par la croire bel et bien ? Elle en doute, mais au moins, il accepte de lui en dire plus, tout en lui laissant suggérer qu’elle devrait déjà être au courant de tout ce qu’il avance, ici et maintenant. Il lui parle d’IOI, de l’OASIS, des clés cachées dans cette dernière, de l’Easter Egg qui permettrait à celui qui l’emporterait d’avoir la main mise sur la société concurrente d’IOI, il lui parle de ces jeunes et du rôle qu’ils ont joué dans toute cette histoire… et oui, difficile de ne pas lui donner le mauvais rôle quand on semble ne pouvoir résumer cela qu’à l’attaque infondée d’un homme adulte envers quelques jeunes pour un simple jeu vidéo… mais les raisons de Nolan sont plus profondes que cela. Elles concernent une personne dont il ne prononce pas le nom, une personne qu’il espère venger… une personne dont il ne lui a jamais parlé. Dans cette seule phrase, Samantha entrevoit tout ce qu’elle connaît de lui, tout ce qui l’a fait l’aimer infiniment, profondément… Nolan est bien plus que ce qu’il accepte de montrer au monde. Nolan mérite qu’on lui offre la possibilité d’être la personne merveilleuse que Samantha sait qu’il peut être… Même si cela exige en cet instant de transpercer la surface solide et menaçante d’une carapace de froideur telle qu’elle ne la lui avait jamais connue. Quand il daigne afficher enfin sa vulnérabilité, sa profonde détresse, Samantha est plus jamais convaincue de ne pas avoir totalement perdu de vue, comme elle avait pu le redouter quelques instants auparavant, l’homme qu’elle aime plus que tout au monde.
Nolan s’installe dos au mur le plus proche, avant de se laisser glisser au sol, les genoux repliés tout contre lui, démuni, fragile, enfouissant ses sanglots derrière des rires nerveux. Samantha néglige immédiatement toutes ses inquiétudes, tout son ressentiment, pour ne plus éprouver dorénavant qu’une profonde empathie.
"Tu n’as pas tout perdu, Nolan…", fait doucement Samantha en s’accroupissant face à lui. D’une main, elle caresse doucement sa chevelure, en un geste apaisant, son autre main posée sur son genou. Elle colle doucement son front au sien, son souffle se déposant à présent tout contre son visage. "Je suis là. Je suis avec toi. Et tu ne me perdras jamais." C’est une promesse si simple à faire, pas parce qu’elle est faite avec légèreté, mais parce que Samantha ne pense pas avoir d’autre choix quoi qu’il en soit. Samantha ne peut pas cesser d’aimer Nolan, quoi qu’il fasse ou quoi qu’elle découvre de lui… c’est comme inscrit en elle. Un comportement intuitif… contre lequel il serait vain de lutter. "Je ne suis pas ton ennemie… Je te promets, sur tout ce que j’ai, que j’ignore ce que je fais ici. Je n’ai jamais été dans l’OASIS, et tout ce que je t’ai raconté sur qui j’étais… sur ce que j’étais… c’est vrai." Elle se rapproche encore davantage pour serrer Nolan contre elle. "Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, mais je sais pourquoi je suis là. Je vais t’aider, d’accord ? Je suis là pour toi." Elle sera toujours là pour lui. "Parle-moi d’elle… de cette personne que tu voulais venger."
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