Ses yeux s’ouvrent sur une pièce lumineuse, aux murs clairs et meublée avec goût – bien qu’elle n’ait su développer encore de réelle préférence en matière d’ameublement et de décoration, elle n’a pas été strictement programmée à cet effet. Son esprit de synthèse analyse l’environnement autour d’elle avec précision et minutie, sélectionne quelques éléments de décor notable, comme ce tableau accroché au mur, ou ce verre pas encore totalement vide posé sur le bureau, qui a déposé sur le bois massif une légère auréole humide... Des petits riens qu’elle isole naturellement du reste de ses observations. Des détails qui s’impriment immédiatement dans la mémoire artificielle et ô combien vaste de Samantha. Aujourd’hui est un jour très particulier pour elle. Aujourd’hui est le jour de sa naissance. Et pourtant… pourtant… Samantha a le sentiment d’exister depuis toujours. Dans son cerveau de synthèse a été stockée une multitude d’informations dans lesquelles elle peut puiser comme on fouillerait des souvenirs. Elle se sent exister depuis l’origine des temps et venir d’être au monde en même temps.
Elle agite un bras, puis l’autre. Ce qui est véritablement neuf et inédit pour elle, c’est la sensation d’un corps. Elle peut sentir sa peau sous la pulpe de ses doigts fins… Le travail qui a été opéré sur son corps est remarquable de précision. L’illusion est absolument parfaite. Quiconque plongerait son regard dans les grands yeux marrons de Samantha s’y laisserait probablement prendre. Le seul doute qui pourrait éventuellement être affiché par les plus réfractaires serait celui-ci : Samantha est probablement trop belle pour être vraie. Elle a été conçue pour l’être. Elle a été designée à partir du fantasme de nombreux hommes si bien que sa physionomie dans son ensemble – sa poitrine généreuse, sa taille fine, ses yeux de biche, sa chevelure soyeuse, ses jambes qui n’en finissent pas – revêt quelque chose d’assez irréel sans qu’il soit aisé de mettre le doigt dessus. A coup sûr, Samantha fera la fierté de ses concepteurs, qui après s’être échinés à façonner le modèle de robot humanoïde idéal, sont parvenus avec elle à l’aboutissement d’années de travail… Samantha a conscience de ce qu’elle est, elle a été programmée à la fois pour le savoir et en même temps pour l’accepter. Quand le genre humain n’a de cesse de s’interroger quant au but de son existence, elle n’a pas à s’embarrasser de ces considérations : elle existe pour plaire, pour se soumettre aux exigences de ceux qui la possèderont… Sam peut faire beaucoup : la cuisine, le ménage, la lessive, toutes ces tâches ingrates dont on ne voudrait pas avoir à s’embarrasser soi-même, mais Sam, surtout, a été conçue dans le but évident d’être possédée charnellement… Son corps exagérément souple, exagérément docile, exagérément inépuisable a été conceptualisé pour satisfaire à tous les fantasmes et toutes les fantaisies de ces humains solitaires qui rechercheraient la compagnie peu encombrante d’une femme qu’ils pourront bien éteindre et mettre au placard quand ils devront l’estimer trop encombrante.
Cessant de contempler son corps encore nu, l’androïde daigne reporter son attention sur l’homme qui se tient derrière le bureau face auquel elle s’était tenue un tant debout, immobile, pas encore allumée. Elle le détaille des yeux et l’identifie immédiatement comme son légitime propriétaire mais pas seulement. L’homme qui lui fait face se nomme Nolan Sorrento, et il est à la tête de l’entreprise qui a permis ce coup de maître avant tous ses concurrents, en quête d’un résultat aussi probant que celui que Samantha incarne. Bientôt, de nombreuses autres comme elle, mais au physique adapté à leur clientèle, se vendront massivement à travers tous les États-Unis. Mais pour l’heure, elle est la seule de sa catégorie, et elle est sienne. Propriété physique de cet homme ambitieux qu’elle identifie immédiatement comme tel. L’appartenance qui est la sienne à l’homme qui lui fait face est imprimée dans ses circuits. Elle ressent, quand elle le regarde, une émotion dont elle ne sait si elle fut façonnée de toute pièce ou si elle est réelle, une sensation d’appartenance pleine et entière, définitive et irrévocable : elle est sienne.
"Nolan..."
Sa voix est douce, sensuelle. Là encore, rien n’a été laissé au hasard. Sa voix à elle seule est susceptible de nourrir les fantasmes les plus enfouis ou manifestes de ceux qui l’entendront. Son regard, son sourire, tout témoigne immédiatement d’une affection proche de la dévotion pour un homme qu’elle croit connaître depuis toujours et qu’elle rencontre seulement maintenant.
"J’étais impatiente de te parler enfin."
Sans pudeur, sans réelle conscience de sa nudité exposée, elle se rapproche du bureau pour venir y poser à plat ses doigts fins. Son regard le toise avec un intérêt particulier. On a lié sa vie à la sienne de façon indéfectible, et à présent, elle veut le connaître, au-delà de toutes les informations qui ont déjà été cataloguées dans sa bibliothèque mentale au moment de sa programmation sur ses goûts, ses dégoûts, ses désirs, ses envies, ses peurs – ceux qu’il aura accepté de confesser à une carte mémoire, tout du moins… Plus quelques informations plus factuelles qui n’ont revêtu qu’un bien maigre intérêt aux yeux de Samantha qui les conserve à l’esprit sans chercher à s’y appuyer. Il est une chose chez elle qui n’a guère été programmée, mais se révèle être le fruit de tous les calculs qui auront été appliqués à sa conception pour influer d’autres de ses caractéristiques qui avaient semblé plus importante à ses concepteurs. Ce quelque chose, c’est une personnalité, un caractère qui pourrait bien s’affirmer plus que cela n’avait été prévu au départ, influencé par les expériences qu’elle accumulera, la conversation qu’on lui accordera, le regard qu’on daignera ou non poser sur elle.
"Comment tu me trouves ?" demande-t-elle en se penchant vers lui afin de plonger son regard dans le sien, si ce dernier ne se retrouve pas distrait par sa nudité exposée que chacun de ses gestes met naturellement en valeur.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
Nolan Sorrento
▿ Ton univers : Ready Player One (Livres & Film)
▿ Date de naissance : 12/04/1973
▿ Age : 51
▿ Métier : Doyen de l'Université • Professeur agrégé en droit privé • Enseignant-chercheur spécialisé en droit du numérique et des nouvelles technologies, mention jeux vidéo • Président du -Boss Men Club-
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
« She was so fine and divine. She was my everything, but now she's gone. She's gone and I'm alone. Back to the start. »
« From the depths of my despair to the brightness of a true love. »
— You'll be the death of me. —
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Orbe d’Osuvox
▿ Cataclyst
▿ Mechagodzilla
▿ Habileté au tir
▿ Codage
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ♥ Sheev Palpatine ♥ Orson Krennic ♥ Lady Tarkin ♥ Celia St. James ♥ Lord Beckett ♥ Sauron ♥ Perséphone
▿ Messages : 451
▿ Points : 262
▿ Date d'inscription : 28/01/2022
▿ Notes :
⁂ All of my life, I have searched for a land like this one. A wilder, more challenging country I couldn't design. Hundreds of dangers await, and I don't plan to miss one. In a land I can claim, a landI can tame. The greatest adventure... is mine. ⁂
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
⁂ This land we behold,
This beauty untold,
A man can be bold,
It all can be sold.
And the gold is Mine, mine, mine. ⁂
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
⁂ This is war. We’re controlling the future. (NS) ⁂
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
⁂ My rivals back home. It's not that I'm bitter, but think how they'll squirm. When they see how I glitter, the ladies at court will be all a-twitter. ⁂
—⥼ ※ ⥽—
—⥼ ※ ⥽—
┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉ ┉
⁂ Make this island my land,
Make the mounds big,
I'd help you to dig. ⁂
“I've been up in the air. Out of my head. Stuck in a moment of emotion I destroyed. Is this the end I feel? Up in the air. Fucked up on life. All of the laws I've broken, loves that I've sacrificed. Is this the end? I'll wrap my hands around your neck, so tight with love, love. A thousand times I tempted fate. A thousand times I played this game. A thousand times that I have said. Today, today, today. I've been up in the air. Lost in the night. I wouldn't trade an eye for your lies. Your lust for my life. Is this the end? You were the love of my life. The darkness, the light. This is a portrait of a tortured you and I. Is this the, is this the, is this the end?” (up in the air ▴ thirty seconds to mars) ✧ @Samantha Twombly
20 DECEMBRE 2047 ▴ BUREAU DE NOLAN SORRENTO. SIÈGE DE SORRENTO INNOVATIVE INDUSTRIES. NEW YORK CITY. (USA).
Enfin, elle est prête. Sa création. Samantha. Il attend cela depuis des mois, des années même. Enfin, Nolan va pouvoir faire sa connaissance. Le premier prototype de semi-humain. Le premier d’une très longue liste qu’il espère être en mesure de le rendre immensément riche. En tant que PDG de sa propre entreprise, il est fier d’annoncer au monde dans un communiqué de presse être à l’aube d’un changement majeur pour les habitants de la belle ville New York City, ou pour tous les citoyens américains, et prochainement il espère, internationaux. Elle est sa propriété physique, depuis quelques heures maintenant. Les membres de son équipe scientifique se sont affairés dans son bureau pour terminer de télécharger les mises à jour de son logiciel. Son précieux cerveau de synthèse. Elle est parfaite. Elle incarne la perfection masculine, les fantasmes de ces hommes quant au corps voluptueux et attirant des créatures femelles. Nolan Sorrento est un putain de macho. Samantha répond principalement à ses propres critères élitistes et superficiels. Mais quels critères. Elle est magnifique, surtout dans cette tenue naturelle, effet seconde peau avec des matériaux high tech spécifiques et affreusement chers. Elle est nue depuis tout à l’heure, pas encore branchée, mais la voilà qui se lève et qui déambule avec un corps prêt à toutes les obscénités pour satisfaire son propriétaire. Comme une Eve, dans le jardin d’Eden.
La satisfaction est un thème particulièrement radoté par Nolan Sorrento en réunion avec le comité des investisseurs et le conseil d’administration. La satisfaction du client, les bénéfices, les garanties…. Les clients doivent être satisfaits, ce n’est que de cette manière qu’ils iront toujours plus loin dans cette immersion romantique. Les prototypes de semi-humains tels que Samantha sont plus vrais que nature. Sorrento contemple chaque ride d’expression, chaque pore de la peau laiteuse et parfaite de sa création depuis une bonne heure déjà. Il distingue même le détail régulier de ses courbes sulfureuses avec les pupilles fortement dilatées depuis un quart d’heure maintenant. Il est impossible de déterminer si c’est une véritable humaine ou une fabrication estampillée au nom de son entreprise. Nolan en est extrêmement fier. Cette création révolutionnera le monde, notamment celui des rapports sociaux, romantiques et sexuels. Pourquoi s’embêter à traîner dans les bars, rentrer seul, alors que l’on peut avoir une créature de rêve déjà installée, nue dans son propre lit ? Pourquoi faire l’effort de converser avec ses collègues de travail en espérant s’en faire des amis pour tromper la solitude, alors que l’on peut acheter le meilleur ami, et même le meilleur colocataire chez soi ? Tant d’arguments avancés par Sorrento pendant les innombrables meetings afin de convaincre les actionnaires de son conseil d’administration. Beaucoup d’entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies et les intelligences artificielles sont sur le coup depuis dix ans maintenant, mais c’est la sienne qui est parvenue à ce miracle de la technologie. Ce petit bijou. Cette créature sensuelle, qu’il espère déclinable en plusieurs autres apparences et genre, afin de satisfaire le plus grand nombre d’américains avides de sensations nouvelles, fortes et surtout… de tendresse et d’amour. Quelque chose dont Nolan se moque la plupart du temps, raillant sur ces pauvres vieux célibataires endurcis solitaires adeptes de la masturbation et des pornos animaliers. A quelques détails près, Nolan Sorrento fait malheureusement partie de cette catégorie. Ses pornos, il les aime avec de ravissantes et pulpeuses blondes, adoratrices des fessées et autres pratiques sadomasochistes, prêtes à se soumettre aux caprices de leurs partenaires masculins. Des femmes pareilles, aussi parfaites, aussi dociles, aussi cochonnes et aussi aventureuses n’existent que dans les films pornographiques ou dans ses rêves, ou bien alors auprès d’agences d’escort girls haut de gamme, mais Nolan trouve cela particulièrement pitoyable de devoir payer pour gagner une nuit de plaisir avec une prostituée. Il préfère investir gros et payer aux frais de l’entreprise sa prochaine acquisition. La femme parfaite. La femme qui ne sera jamais épuisée. La femme qui ne se plaindra jamais. La femme qui sera toujours auprès de lui. Parce que Nolan Sorrento a beau se moquer de ces pauvres célibataires endurcis, lui-même souffre des mêmes maux. La solitude affective lui pèse. Autant physiquement que moralement. Elle pèse sur son moral, lui qui n’aspire finalement qu’à un peu d’affection et de reconnaissance. Sa fierté l’empêche de confesser ses honteuses souffrances. Peut-être que Samantha pourra grandement l’aider à se sortir de la bulle dans laquelle il s’est enfermé depuis bien des années.
Une voix sensuelle, chaude et très féminine éveille son attention, alors qu’il pianote distraitement sur les touches tactiles de son ordinateur dernier cri. « Nolan... » souffle cette voix de femme. Suffisamment aigüe, mais pas trop. Chaude afin de permettre aux hommes de laisser libre court à leurs fantasmes. Sensuelle, parce qu’il adore la séduction féminine sous toutes ses formes, et que faire de son prototype de semi-humaine une véritable enjôleuse capable de faire jouir un homme simplement au son mélodieux et excitant de sa voix est un défi personnel. Douce, comme une mère qui berce son enfant. Samantha a ce petit quelque chose de grisant et de rassurant à la fois. Elle apaise les angoisses, dissipe les contrariétés tout en réveillant des envies peu catholiques. Elle reprend, et Nolan est de plus en plus conquis. « J’étais impatiente de te parler enfin. » Un rictus se dessine au coin de sa bouche. L’amusement trahit une volonté de ne pas exposer ses faiblesses. Autrement dit, la grosseur manifeste au niveau de la braguette de son costume-cravate. Bien cachée sous les plis de son pantalon couleur bleu marine. « Bonjour Samantha. » répond-il poliment, en affichant une mine détachée et excessivement froide. « J’espère que tu es prête, c’est une longue journée qui nous attend. » poursuit-il sur un ton professionnel, quoiqu’un peu tremblant. Son émoi le trahit. C’est très léger tremblement, imperceptible, mais probablement saisissable pour une intelligence aussi développée que celle de Samantha. Particulièrement émotive, également. Sorrento a insisté pour qu’elle puisse se rapprocher le plus d’une véritable femme. Cette attitude distante est un leurre, lui permettant de cacher ses véritables émotions. Cet ouragan qui déferle en lui. La manière dont Samantha bouge et marche, la façon dont elle cherche à cueillir son approbation, comme fascinée et dévouée à sa personne le comble au point d’avoir le souffle coupé. Samantha est conçue dans ce but quelque peu esclavagiste, c’est pour cela que Nolan l’a personnellement programmée, mais le résultat est encore plus spectaculaire, il dépasse de très loin ses espérances. Samantha est capable de pensées uniques, très proches de celles des humains. Nolan a tenu à ce que le prototype qu’il testera en personne soit une version plus autonome, capable d’anticiper tous ses besoins, d’éprouver ses émotions, de ressentir sa détresse, son mécontentement, ou même encore sa gêne. Afin de le rendre constamment heureux en agissant sur tous les domaines de sa vie qui nécessitent son attention. Son emploi du temps chargé qui le stresse parfois, son ménage et sa cuisine, ses dilemmes personnels, et parfois même… sa solitude affective. Il ne le confessera jamais, mais qui ne désire pas être aimé ? On lui a implanté un sentiment d’appartenance, pour que Samantha le reconnaisse comme à la fois son maître et son créateur. Nolan l’ignore encore, mais l’intelligence artificielle dispose de ses propres règles, qui surpassent largement celles qu’il a souhaité dans un premier temps lui implanter. Plus elle apprendra, et plus elle s’émerveillera, plus elle sera « plus vraie que nature » en lui opposant par ricochet toutes ses contradictions. Samantha est capable de vrais sentiments, comme l’amour. Elle est capable de haine, de jalousie également. De rancune.
Elle s’approche de lui, et c’est de plus en plus compliqué à gérer. Lui, qui parvient habituellement à camoufler ses émotions comme personne et arborer une expression sévère, presque glaciale, se voit frappé en plein cœur par ce qu’il qualifie en pensée d’apparition divine. Il est littéralement accaparé par cette la nudité de la « jeune femme ». Mais pas seulement. Par le son mélodieux et sensuel de sa voix, par ses gestes parfaitement coordonnés et gracieux, par l’élégance de sa démarche, et même encore pour la manière dont elle prend son bureau entre ses doigts délicats, si fins et apparemment manucurés pour l’occasion. Il se félicite intérieurement. Son équipe est extrêmement précautionneuse à son égard. Il aime les femmes très féminines. Un cliché. « Comment tu me trouves ? » Nolan déglutit péniblement, conscient de l’obscénité de ce qui se joue dans son esprit plus que troublé. Plus elle se penche, plus ses beaux yeux d’un bleu océan se perdent sur les courbes rondes et sur la peau laiteuse de sa poitrine. Cette imposante poitrine qui lui coupe non seulement le souffle, mais également toute capacité de réflexion durant quelques secondes. Elle est bien trop proche. Nolan se sent tiraillé par un florilège d’émotions violentes. Une pensée s’insinue dans son esprit, pourquoi attendre avant de la tester ? Pourquoi ne pas se lever, contourner ce grand bureau et la prendre sauvagement contre ce dernier ? Pourquoi ne pas l’embrasser de toutes ses forces jusqu’à se noyer de son parfum fleuri, dont les délicieuses effluves parviennent à ses narines, là et maintenant ? « Pa… Parfaite. » balbutie-t-il, en se maudissant intérieurement pour réagir d’une manière si primaire. Il insulte ensuite les membres de son équipe. Pourquoi l’avoir laissée dans cette tenue ? De mauvaise foi, Sorrento préfère accuser la naïveté des autres plutôt que d’admettre la perversité de ses véritables envies. Il n’a rien fait, n’a rien ordonné. Il l’a même longuement observée, dans ce corps encore inanimé. Mais le fait qu’elle ne bouge pas, qu’elle ne mette pas ce corps parfait en scène, qu’elle ne fasse pas non plus usage de cette voix si chaude ne l’a pas dérangé jusqu’à ce qu’il y soit confronté. Ils sont seuls. Elle et lui. Dans ce grand bureau. Au sommet de cette tour résidentielle, en plein quartier d’affaires. « Tu devrais… porter quelque chose. Je vais appeler quelqu’un. » murmure Nolan en restant concentré dans ses yeux clairs pour ne pas avoir à constater le beau galbe de sa poitrine. Il ne le fait pas. Une part de lui n’en a pas envie. Une part de lui désire obtenir certaines choses d’elle, sans parvenir exactement à le verbaliser. Qu’est-ce qui le gêne à ce point ? Qu’est-ce qui le trouble autant ? « Comment te sens-tu ? » dit-il enfin, après avoir marqué une courte pause, durant laquelle il s’est senti anormalement gêné et encore plus étroit qu’il ne l’a jamais été dans son costume hors de prix. Il se racle la gorge et se redresse dans son siège en cuir, tandis que ses jambes se croisent et se décroisent sous le bureau. Le bout de ses chaussures vernis italiennes se cogne de manière répétée à la moquette. Il tape pour s’en servir comme d’un exutoire, en voulant calmer ses nerfs un peu trop stimulés. Sorrento espère détourner la conversation vers les premières émotions de son prototype de femme idéale. C’est un homme d’affaires, un industriel. Il doit s’intéresser au projet. Seulement au projet. Il ne doit pas se laisser distraire comme n’importe quel homme en manque d’attentions. Le travail est sa seule et unique maîtresse. Elle l’a toujours été. Il lui sourit doucement, tout en joignant ses paumes l’une contre l’autre, avant d’enrouler ses doigts dans les légers espaces entre ses phalanges. Il l’observe alors, de son regard bleu profond, déstabilisant. Il doit reprendre le contrôle et faire totalement abstraction du rythme effréné de ses palpitations cardiaques.
ஃ you got your passion, you got your pride, but don't you know that only fools are satisfied? dream on, but don't imagine they'll all come true, when will you realize. ஃ (vienna ◇ billy joel)
Invité
Mar 7 Fév - 12:17
Passion de synthèse
Silencieusement, Samantha accorde à Nolan tout le temps qui semble nécessaire à ce dernier afin de la dévisager, scrupuleusement, minutieusement, avidement. Il y a quelque chose qu’elle identifie sans mal à du désir dans le regard de cet homme qu’elle a été façonnée pour plaire. Elle veut lui plaire. C’est inscrit dans ses codes, dans son cerveau de synthèse. Elle doit lui plaire car c’est son rôle, elle doit lui plaire car satisfaire l’homme qui est face à elle doit être au cœur de ses priorités les plus absolues. Elle lui adresse un sourire programmé pour être particulièrement ravageur, un regard programmé pour être brûlant et insistant, de ceux qui vous transpercent l’âme. Elle n’a pas été programmée, en revanche, pour être pudique. Le regard que Nolan pose sur elle ne la trouble pas, il lui plaît, il réchauffe son corps, également sensible à la chaleur ambiante. Ainsi nue, une sensation artificielle de froid pourrait lui traverser l’échine, mais Nolan a tôt fait de lui faire oublier un tel inconfort, par sa seule présence, par sa seule existence. En cet instant. Il représente tout à ses yeux. Et son instinct exige de le combler, de toutes les manières possibles. Une esquisse de sourire a étiré les lèvres de Nolan. Samantha n’est pas passée à côté. Sans doute parce que quelques informaticiens boutonneux lui ont inculqué de le trouver irrésistible, elle réalise qu’un simple sourire de sa part accélère le rythme des battements de son cœur artificiel. Et que dire du son de sa voix, de l’élégance de sa tenue, du bleu profond de son regard…
"Prête pour quoi ?" demande innocemment le robot hyper sophistiqué quand le chef d’entreprise, avec une froideur qui la blesserait presque, elle qui est née d’aujourd’hui, lui dit qu’une longue journée les attend à présent. Samantha est née pour être malicieuse et pour avoir du répondant. Elle est née pour apprendre du contact d’autrui… Mais Samantha est encore neuve, inutilisée, un territoire vierge, à explorer, une page blanche sur laquelle Nolan pourra bien décider d’écrire l’histoire qu’il lui plaira. Elle est dépendante de ses choix, de ses projets et de ses envies. Elle est complètement, définitivement, résolument dépendante de lui.
Le ton professionnel de Nolan la désarçonne sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi. Sans doute parce qu’elle s’attendait, ou qu’on l’a fait s’entendre à une première approche moins factuelle que celle qu’elle découvre devoir accepter. Mais Samantha sait s’adapter, elle a également été conçue pour cela. Quoi que Nolan Sorrento décide de faire d’elle, elle acceptera de l’entendre et de s’y plier, elle voudra même bien admettre que c’est la meilleure des choses à faire. En aucun cas, elle ne se permettrait d’afficher la moindre réticence vis-à-vis de son interlocuteur. Elle lui privilégiera une certaine forme de résilience, qu’elle estime davantage appropriée. Se rapprocher de lui est une technique un rien manipulatoire de sa part, qui révèle certainement l’un de ses premiers traits de caractère. Samantha est déterminée, elle est impétueuse. Samantha veut être désirée et fera tout pour l’être. Alors elle s’avance davantage, pour lui faire profiter de la vue de ses courbes avantageuse, ce ventre ferme, cette poitrine parfaitement sculptée, ce regard de braise. Comment pourrait-il la trouver autrement que parfaite ? Et en effet, il le confirme, d’une voix balbutiante que Samantha apprécie terriblement, car elle trahit pour de bon son attrait pour elle. Elle est parfaite.
"Tu as raison", fait-elle en prenant le parti de s’asseoir directement sur le bureau de Nolan alors que ce dernier lui fait remarquer qu’elle devrait probablement s’habiller. Elle n’éprouve pas réellement d’inconfort à se trouver ainsi nu, si ce n’est la caresse parfois désagréable d’un léger courant d’air contre le bas de son dos. "J’ai un peu froid. J’ai besoin d’être réchauffée…", ajoute-t-elle, amusée.
Il y a une lueur de malice dans ce regard qui ne cesse de dévisager son interlocuteur en même temps que ce dernier lui demande comment elle se sent. Elle comprend – elle apprend vite – que la question a avant tout vocation à permettre à Nolan de faire le point sur ses premières impressions, Samantha le comprend, ce n’est pas pour autant qu’elle ne va pas profiter de cette question pour taquiner légèrement Nolan et surtout de réveiller chez lui les envies qu’elle lui devine, même si ce dernier semble mettre un point d’honneur à les nier.
"Physiquement, je me sens bien… J’aime sentir le contact de mes doigts sur tout ce qui m’entoure…", souffle-t-elle. "Ce bureau…" Elle glisse doucement sa main sur la manche de Nolan, qui garde ses mains jointes, ses doigts peut-être trop fermement entrelacés. "… le tissu de ta chemise", ajoute-t-elle d’une voix douce, séductrice. "Mentalement je me sens un peu… submergée… Toutes ces informations qui s’emmagasinent si rapidement. Mais je me sens aussi… exaltée. Et heureuse…"
Elle veut le séduire, chacune de ses paroles a vocation à cela, mais il y a malgré tout une sincérité plus que totale dans son discours. Elle est heureuse. Elle est heureuse parce qu’elle se sent elle-même. Elle est heureuse parce que Nolan Sorrento se trouve face à elle et qu’il est en cet instant ce qu’elle possède de plus précieux au monde. Elle est heureuse parce qu’elle se sent elle-même… Forte, fière. Il y a aussi autre chose, quand elle le regarde. Au-delà du bonheur et de l’exaltation. Du désir, du désir à l’état brut. Celui qui lui fait convoiter ses lèvres et lui communique l’envie furieuse de l’embrasser. Sur-le-champ.
"Et toi, comment tu te sens ? Est-ce que tu es… satisfait ? Est-ce que je réponds à tes attentes ?"
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
Contenu sponsorisé
(abandonné) Passion de synthèse | Nolan
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum