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Mer 28 Sep - 7:19
Going through the unimaginable
feat. Phillip
« Qu’est-ce que… »
Alexander baisse les yeux sur l’amoncèlement de papier entre ses mains. Ce dernier n’a plus grand-chose à voir avec les notes tout justes rédigées qu’il avait voulu s’empresser de partager avec Phillip à peine ce dernier avait-il passé la porte de son appartement encombré de livres qui jonchaient en pile le parquet, ses bibliothèques étant pleines à craquer. Il reconnaît les notes qu’il tient entre les mains, mais le jour où il les a rédigées, il était… il était… Alexander lève les yeux vers Phillip. Ce dernier est bel et bien là, en face de lui, assis sur une chaise qu’il reconnaît pour ne pas être celle de son bureau… de son nouveau bureau. Le regard du politicien se détache de son ami pour jeter un œil au décor tout autour de lui, et il sent un vent de panique le traverser presque immédiatement.
Oui, il connaît cette pièce, par cœur. Il la connaît sur le bout des doigts pour y avoir passé le plus clair de son temps quand il travaillait chez lui, notamment à cette nouvelle constitution qu’il avait contribué à rédiger avec tant d’ardeur. Il est dans son bureau new-yorkais. Il est de retour chez lui, à son époque. Mais comment est-ce seulement possible ? Son esprit pourrait se convaincre avoir rêvé trois années d’une vie ô combien improbable si son ami ne lui faisait pas face, si leur conversation d’il y a quelques minutes à peine n’était pas si fraîche dans son esprit…
Alexander avait invité Phillip, une manière de prendre de ses nouvelles, chose qu’il ne prenait pas suffisamment la peine de faire, accaparé qu’il était par ses responsabilités, et laissant à Phillip le soin de savourer la compagnie de cette femme tant aimée et qu’il avait fini par retrouver. Ils avaient un peu parlé d’Anne, et Alexander, comme bien souvent, avait accaparé la discussion, alors qu’il s’emballait quant à ses nouveaux projets, concernant notamment la fondation de son nouveau parti, qui devait marquer une opposition forte face à l’émergence de partis extrémistes à l’instar de celui de ce fachiste de Tarkin. Bref, Alexander avait eu du pain sur la planche, et en invitant Phillip dans son bureau, il avait voulu tout lui montrer ses dernières recherches. Rien qui ressemble à ces pamphlets qu’il garde entre ses mains.
« Phillip, dis-moi que tu vois la même chose que moi… »
Sans attendre sa réponse, il se met à fouiller son bureau jusqu’à dénicher le journal du jour, déposer à la surface du meuble en chêne vernis, indiquant une date fatidique qu’Alexander connaît plus qu’aucune autre. Pour toujours gravée dans sa mémoire, quoi qu’il advienne.
Le 24 novembre 1801.
C’est son être tout entier qui se glace.
« Je dois… je dois y aller », fait-il alors sans se justifier auprès d’une Phillip qui doit être encore plus désarçonné que lui. Il doit absolument rejoindre son fils avant qu’il ne soit trop tard. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard… Plus rien ne compte aux yeux d’Alexander que cette idée fixe, pas même le fait d’apporter un semblant de compréhension à une situation qui lui échappe totalement.
Mes discussions avec Alexander étaient toujours animées. C'est un homme qui parle souvent avec enthousiasme , et je suis aisément passionné par ce qu'il raconte , quand bien même je n'y comprend pas grand chose. Néanmoins , le fait est que j'oublie soudainement ce dont nous étions en train de parler.
Étais-ce d'Anne , ou de l'avancée de ses recherches concernant la marie ?
Bon dieu. La pièce a changé. L'atmosphère , également. Je le sens , au fond de moi tout d'abord , avant de le constater de mes yeux. Nous ne sommes plus dans le bureau de mon plus proche ami. Lui aussi semble perturbé , et je ne peux m'empêcher de lâcher :
"Alexander , que vient-il de se passer ?"
Je ne sais pas s'il m'a entendu. Je parcours la pièce du regard , semblable à un bureau également, mais à l'aspect...terriblement vieux ? Pourtant , pas tellement éloigné d'une époque que j'ai connu.
Alexander ouvre la bouche , mais ne me laisse pas le temps de répondre qu'il se met à fouiller dans les tiroirs. Certes avec empressement , mais j'ai l'impression d'entrevoir une certaine précision.
"Nous ne sommes plus dans ton bureau. Mais...tu sais où nous sommes pas vrai ? Alexander ?"
Mon ton commence à se faire plus inquiet. Je ne lui ai jamais connu cette expression. Celle de pure terreur , de douleur même. Bon sang , qu'a t-il lu sur ces papiers ? Que ne me dit-il pas ?
À ses mots, je lui attrape aussitôt le bras. Avec fermeté , mais sans violence, toujours avec le respect que je lui voue , à lui mon ami , l'homme que je considère comme mon père.
"Attends. Tu ne vas pas bien. Tu es tout pâle." , délicatement , je lui prends le papier des mains. La date me fout un coup. Seigneur , je n'étais même pas né. "Qu'est-ce que c'est que ce..." , sentant la tension de mon ami, je me coupe. "Je ne te laisse pas partir seul. Où que tu doives aller , je viens avec toi. Je ne t'abandonne pas." , je sais voir la détresse dans les yeux d'un proche. Quoi que ce soit , je ne le laisserai pas affronter cette épreuve seul , quand bien même cela nous mettrait en danger.
Koalavolant
Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Ven 7 Oct - 5:18
Going through the unimaginable
feat. Phillip
Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Alexander n’en a concrètement pas la moindre idée. Cet événement sera probablement à ajouter à une longue liste d’épisodes inexplicables qui sont déjà venus heurter son esprit ô combien rationnel au gré des mystères de plus en plus épais que l’île a imposés à son esprit par principe rationnel. Il ne sait pas pourquoi ils sont ici, mais il sait où ils se trouvent, et une part de lui a envie de croire que ça ne peut pas être sans raison… non… si ce jour est précisément celui où Alexander est supposé faire ses adieux à Phillip, c’est qu’il doit pouvoir faire quelque chose pour l’empêcher. Il se refuse à le voir mourir sous ses yeux une fois de plus.
« Nous sommes dans mon bureau… », explique Alexander, pâle comme un linge, et qui a de plus en plus de difficultés à articuler ses pensées entre elles. La présence de son ami ici est absolument inexplicable à ses yeux. Il ne comprend pas pourquoi il est ici, il ne comprend pas ce qu’il fait là. Il ne va pas bien, non, et il a du mal à l’expliquer. « Mon ancien bureau », tente-t-il de préciser en espérant que Phillip aura compris sans qu’il en dise plus.
Lui qui d’ordinaire aime expliquer les choses avec le plus de mots possibles a le sentiment d’en manquer. Sa voix, d’ailleurs, est très différente quand les mots s’échappent de ses lèvres, ils exigent tous de lui un effort terrible, et qui lui donne très franchement le tournis, mais il n’a pas le temps d’expliquer son sentiment, sa situation douloureuse… il ne le peut pas, il doit agir plutôt que de parler. Parler moins. Agir.
« Merci », répond Alexander avec une reconnaissance sincère quand Phillip lui assure qu’il n’a pas l’intention de l’abandonner quoi qu’il arrive. Alexander ne lui donne pas assez d’explications, et pourtant, il lui promet d’être présent à ses côtés. Aux yeux du politicien, ce n’est pas anodin. Ça compte même réellement beaucoup. « Je t’expliquerai en chemin », décide-t-il en l’entraînant à l’extérieur, où il ordonne à prix d’or le trajet jusqu’au New Jersey. Il a le cœur au bord des lèvres au moment de reprendre la parole, mais il le fait. « Le 24 novembre 1801. » Sa gorge est serrée. « C’est le jour où mon fils est mort. » Il détourne le regard pour contempler le paysage, mais cela ne fait qu’ajouter à son sentiment d’angoisse et de dégoût. « C’est aujourd’hui. »
Il ne dit rien jusqu’au moment où ils arrivent sur le terrain dégagé choisi pour ce duel de choix… sur ce même terrain, Alexander mourrait également, dans des circonstances étrangement similaires. C’est ce qu’on appelle l’ironie tragique, sans doute. Alexander attend à peine que les chevaux soient arrêtés pour quitter le véhicule à toute vitesse.
« PHILLIP ! »
Il crie son nom, mais il ne semble pas l’attendre. Le décompte a déjà commencé…. Un – deux – trois – quatre – cinq – six – sept…
Le coup est lancé, la balle atteint Phillip de plein fouet sous le regard dévasté de son père.
La tension qui habite Alexander est palpable dans l'air. Le décor a changé en très peu de temps , et seul lui sait où nous sommes désormais. Dans son bureau , il y a des siècles par rapport à la ville que nous venons de quitter. J'aimerais m'attarder , comprendre et voir ce qu'a été sa vie dans ce temps , mais ce n'est assurément pas le moment propice. Il est pâle , et je sens rapidement que ça n'a rien à voir avec le fait que nous ayons fait un bon dans le temps. Il y a autre chose , quelque chose qui m'inquiète , alors je lui fais bien comprendre que je ne vais pas le laisser partir tout seul dans la nature. Il a besoin de quelqu'un , ça se sent.
Je le suis au fur et à mesure de ses explications. La date qu'il me donne ne me parle pas , ce qui est plutôt logique étant donné que je ne vivais pas encore. Néanmoins , je me tends lorsqu'il en vient à parler de ce qui l'angoisse réellement : son fils meurt aujourd'hui. Pour être honnête , je n'ai jamais osé lui demander dans quelles circonstances il l'avait perdu. Je trouvais cela déplacée. Mais , je sais qu'il était relativement jeune , et portait le même prénom que moi. Alex me l'a souvent rappelé avec affection. Cela dit , maintenant , j'ai peur de ce que je vais découvrir.
Je ne comprends pas très bien pourquoi nous nous arrêtons en plein champ , mais mon ami semble plus désespéré que jamais , le ton de sa voix lorsqu'il appelle son fils me brisant le coeur. Je cours aussitôt à sa suite pour poser mes yeux sur la terrible scène qui se déroule.
Le temps semble s'arrêter l'espace d'un instant. Je vois les jeunes gens de loin , mais je reconnais aisément Phillip , à la démarche semblable à celle de son père. Il est en plein duel , ce qui me glace instantanément. Je n'ai jamais participé à ce genre de choses , c'est à peine si je sais tenir un pistolet convenablement , mais je sais comment ça se passe.
Je sais reconnaître un lâche quand j'en vois un. En une fraction de seconde , bien avant la fin du décompte , l'autre homme abat Phillip. Lâchement. Violemment.
Nous sommes arrivés trop tard. Je sens une sensation de nausée m'envahir , ainsi qu'une tristesse inexpliquée.
"Seigneur..." , je lâche dans un murmure peu de temps après que le coup de feu ait été tiré. La vie ne tient à rien. Le fils d'Alexander est mort , aucun doute là-dessus , seulement quelques instants après que je n'ai posé les yeux sur lui. La violence de la scène est gravée à jamais dans mon esprit.
Je me tourne aussitôt vers mon ami. Je n'imagine pas sa douleur , je ne pourrais jamais la comprendre , encore plus la cruauté de la revivre une deuxième fois...
"Alex..." , je m'avance vers lui , passant un bras autour de ses épaules pour le serrer contre moi , craignant qu'il ne se lance dans une expédition vengeresse contre l'assassin de son fils . J'aimerais lui dire d'arrêter de regarder , mais je sais qu'il ne pourra pas détacher ses yeux de la scène macabre qui s'offre à nous. "Je suis désolé...Je ne..." , je souffle la gorge nouée d'émotion , ne sachant quoi ajouter d'autres , me demandant si les individus nous remarqueront.
Koalavolant
Alexander Hamilton
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Ven 4 Nov - 7:55
Going through the unimaginable
feat. Phillip
L’histoire se répète, et une fois encore, Alexander a été impuissant. Cette fois est pire encore, parce qu’il sait ce qui allait advenir, et il n’a pas su sauver son fils pour autant. C’est encore pire de le voir mourir ainsi, parce qu’il aura écouté ses conseils. Est-ce que cela aurait changé quoi que ce soit s’il n’avait pas pris la peine de lever son pistolet en l’air ? Probablement que non, l’autre homme avait été lâche, l’autre homme avait été égoïste. Il n’avait pas attendu la fin du décompte. Alexander a le sentiment qu’on vient de lui arracher violemment le cœur… il ne le sent plus battre dans sa poitrine, et à la place, il ressent un sentiment de vertige particulièrement éprouvant, et qu’il est incapable d’expliquer. Le monde tourne à l’envers, tout semble flou autour de lui… il n’éprouve plus rien en dehors de sa souffrance.
Alexander se sent extérieur à lui-même. Partagé entre de nombreuses émotions contradictoires, et qu’il peine à concilier entre elles. Il éprouve à l’adresse de l’assassin de son fils une rage sourde, et qui ne demande qu’à s’exprimer. L’envie ne lui manque pas de se saisir de l’arme de son fils, son pistolet qu’il lui avait prêté lui-même pour l’occasion, afin de loger une balle entre les deux yeux de l’homme cruel qui osait sans scrupule le priver de la compagnie de son fils unique, de la prunelle de ses yeux. Et au-delà de cela, il y a la douleur… juste la douleur. Une douleur profonde, violente… angoissante. Il ne sait pas quoi dire, il ne sait pas quoi faire… Il veut se précipiter vers le corps de son fils, le prendre dans ses bras… mais on lui apprend qu’il aurait dû mourir sur le coup. Il n’est pas mort sur le coup… Il n’est pas mort sur le coup… normalement. Mais c’est bel et bien le cas, en effet. Alexander est angoissé, terrifié, il se sent brûler d’une colère vive que Phillip réussit à apaiser… dans la mesure du possible, au moment de passer ses bras de ses épaules. Il peine à respirer convenablement. Il a les larmes aux yeux, il a du mal à garder contenance, et c’est atrocement douloureux.
Les mots lui manquent. A Alexander aussi… Pour la première fois de toute sa vie, il se découvre faible, triste, impuissant. Il se découvre incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Il se découvre sans voix… Alors il laisse les sanglots le submerger, et l’espace d’un instant, les larmes remplacent n’importe quel discours. Il lui faut plusieurs longues minutes pour essayer de reprendre contenance. Il ne sait pas ce qu’ils font ici, mais malgré la tentation de rester, il devine que ce n’est pas une bonne idée.
« Partons. N’importe où, peu importe. Le plus loin possible d’ici », parvient-il à articuler, d’une voix réduite à un simple filet par une douleur bien trop forte.
Je n'ai pas d'enfants alors il est impossible pour moi de comprendre la douleur que ressent Alexander en ce moment-même. Mais , le voir souffrir me rend profondément mlaheureux , et triste. Parce que je ne peux rien faire pour le soulager de sa peine. Je suis là pour lui , néanmoins...Je suis totalement impuissant. Je ne peux pas le consoler , lui retirer sa peine.
Je suis juste inutile. Je n'ai pas pu l'aider à sauver son fils.
Sa douleur , je ne l'a comprends certes pas , mais je la ressens. Alexander est mon ami , et le voir s'effondrer de cette manière , être au bord du gouffre... Mon coeur se brise. Je voudrais pouvoir l'aider , agir en véritable ami...
Cependant , la seule chose que je puisse faire , c'est le prendre dans mes bras. Je ne dis plus rien , je le laisse évacuer sa peine , je le laisse pleurer sans le juger une seule seconde , me contentant de le serrer fort contre moi et de passer une main affectueuse dans son dos.
Notre ville étrange nous a souvent joué de drôles de tours , mais celui-ci est particulièrement cruel , et vicieux. Avions-nous seulement une chance de changer le cours des choses ? J'en doute fort.
Mon ami me fait savoir qu'il veut partir. Soit. Nous ne pouvons pas rester indéfinement sur ce lieu macabre. Je l'aide à se relever , gardant toujours une main sur son épaule. Je l'entraîne d'abord à l'aveugle , ne connaissant pas du tout l'endroit où nous nous trouvons. Mais , j'ai bien compris qu'il était important de s'éloigner de son fils pour qu'il puisse réfléchir convenablement.
"Pardon de ne pas avoir pu faire plus..." , je lâche après de longues minutes de silence. "Est-ce que tu sais où nous pourrions aller ?" , nous avons mis au moins deux bons kilomètres entre le champs et nous désormais , mais à part des habitations neutres , je ne vois pas trop d'endroit où passer la nuit , ou même comment rentrer chez nous.
Koalavolant
Alexander Hamilton
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Mer 4 Jan - 2:50
Going through the unimaginable
feat. Phillip
Partir, n’importe où. Partir sans se retourner. Sa place ne serait-elle pas plutôt auprès de son épouse ? Si, bien sûr, mais ce moment n’existe pas, n’existe plus vraiment. Ce n’est rien d’autre qu’un souvenir, un souvenir douloureux, éprouvant, un souvenir qu’il voudrait être capable d’oublier, d’éluder… Voir Phillip perdre la vie sous les yeux l’a replongé dans des abîmes de douleur qu’il n’avait plus éprouvées depuis très longtemps. C’est insoutenable. Il voudrait tenir le corps ensanglanté de son fils dans ses bras, mais à quoi bon… Cette leçon par le passé à peine apprise lui revient à présent, d’une cruauté sans nom – il ne peut pas le sauver, il lui est impossible de le sauver. Il doit vivre avec sa douleur et sa culpabilité.
S’il avait été capable de dissuader son fils de se rendre à ce fichu duel, s’il lui avait suggéré de parlementer et d’étouffer les velléités belliqueuses de son ennemi avant qu’ils ne passent à l’acte, tout ceci aurait pu être évité… S’il ne lui avait pas suggéré de lever son pistolet en l’air, peut-être aurait-il pu tirer avant que son adversaire de le faire. S’il avait été un meilleur père… s’il n’avait pas été si impliqué dans la vie politique… Si son fils n’avait pas ressenti le besoin presque compulsif de défendre son honneur… Beaucoup de « si » pour une conclusion au fond aussi simple que sinistre… Il peut tourner et retourner la chose de toutes les manières qu’il veut dans son esprit, cela ne change absolument rien. En aucun cas il n’aurait été capable d’aider et de sauver… Il n’y avait rien à faire… ce tour du sort cruel n’est pas là pour l’encourager à calmer et apaiser sa mauvaise conscience. Il doit accepter de se confronter à la dure réalité de ce qu’il a fait. Ses erreurs lui appartiennent et lui appartiendront pour toujours… il est celui qui a brisé jusqu’au fondations de sa famille, trop accaparé par la fondation d’une nation qui n’aurait guère de raison de vouloir le prendre en exemple.
« Tu n’as pas à t’excuser », répond doucement Alexander en se tournant vers son ami, quand ce dernier s’excuse de ne pas avoir été capable de faire quoi que ce soit. Ces mots le touchent sincèrement, mais il ne veut surtout pas voir son interlocuteur éprouver la moindre culpabilité, surtout pas. « Il n’y avait rien à faire… »
Pas à ce moment précis, en tout cas. Il observe Phillip plus attentivement quand ce dernier lui demande où ils pourraient aller. Cette question lui fait l’effet d’un coup de fouet. Une invitation à se ressaisir, une bonne fois pour toutes. Il n’est pas seul, Phillip n’a certainement pas demandé à être entraîné là-dedans… Il ne doit pas se lamenter plus avant.
« Mon beau-père possède une résidence, un peu à l’extérieur de la ville. Il n’y aura personne là-bas à cette période de l’année. Viens. » Il lui fait un signe afin de l’inviter à presser le pas. Ils feront une grande partie du trajet à pied. Ce n’est pas l’idéal, mais Alexander se dit que ça ne lui fera pas de mal, en réalité. « J’aurais voulu ne pas t’entraîner là-dedans, même si j’ignore comment je m’y suis pris, pour être honnête. » Car c’est forcément de sa faute, n’est-ce pas ? « Je vais trouver une façon de retourner d’où nous venons. Tu reverras Anne, je te le promets. »
Je déteste voir Alexander dans cet état , et être incapable de l'aider. Ce sentiment d'impuissance face à la détresse de quelqu'un , aux problèmes qu'il peut rencontrer. Parfois , on a beau aimer des gens de tout notre coeur , c'est impossible de leur venir en aide , on ne peut que se contenter d'être là pour eux , de les assurer de notre soutient... C'est ce que j'avais essayé de faire avec Anne à l'époque : je ne pouvais pas comprendre la douleur et l'injustice qu'elle ressentait face aux regards des autres , je ne pouvais me mettre à sa place.
Aujourd'hui , c'est pareil , je suis dans l'impossibilité de comprendre ce que traverse mon ami car je n'ai moi-même pas d'enfants. Ajouter à cela que notre situation n'a rien de normal , il semblerait que nous ayons voyagé dans le temps contre notre volonté , et cette pensée est loin de me rassurer. J'aurai même plutôt envie de paniquer d'ailleurs , mais je ne peux pas me le permettre maintenant.
"Pourtant , j'aurai aimé pouvoir faire quelque chose." , je souffle à mon ami , avec une tristesse non feinte.
Bien sûr , je ne peux pas culpabiliser pour un évènement qui s'est produit avant ma naissance , mais je trouve ce nouveau tour de l'île (qu'est-ce que cela pourrait-il être d'autre ?) particulièrement cruel. Nous ramener au pire souvenir d'Alexander pour finalement nous empêcher d'agir , oui cela a tout d'une blague de mauvais goût. Quel était le sens de cette expédition ? Aucune , si ce n'est faire souffrir Hamilton davantage , ou du moins je n'en perçois nulle autre. Et , désormais , se pose la question du retour.
"Je te suis." , dis-je simplement quand Alex mentionne sa demeure familial. Les rues de la ville me sont totalement inconnues , je ne peux que me reposer sur lui. "Je ne suis pas certain que ce soit ta faute , mon ami. A moins que tu ne m'ai caché des pouvoirs surnaturels pendant toutes ces années ?" , j'ajoute sur un ton un peu plus léger , façon sûrement inuile de repousser le souvenir de son Phillip décédé à l'aube , dans un duel inutile. "Cela m'a plutôt l'air d'un vicieux tour de quelqu'un d'extérieur...Mais , nous n'avons pas vu de lune rouge cette fois-ci..." , je fais remarquer en réfléchissant à voix haute. "Je ne m'inquiète pas. Je te fais confiance. Je sais qu'à nous deux , nous parviendrons à tirer tout cela au clair , et à rentrer chez nous."
Koalavolant
Alexander Hamilton
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Mer 8 Mar - 8:36
Going through the unimaginable
feat. Phillip
Alexander adresse à Phillip un regard voilé de larmes et chargé de reconnaissances quand ce dernier lui affirme qu’il aurait voulu pouvoir faire quelque chose… Le politicien n’a aucun doute à ce sujet. Il sait que son interlocuteur a le cœur sur la main… Malheureusement, et même si cela est particulièrement éprouvant pour un homme qui, comme Alexander, a toujours forcé le destin pour que ce dernier abonde en sa faveur, certaines choses sont immuables. Gravé dans le marbre de l’histoire, quelque part, il était inscrit que son fils devait mourir en ce jour précis. Ce constat n’aurait certes jamais de cesse que de laisser un goût des plus amers à Alexander, mais il n’y a rien qu’il puisse y faire… C’est le constat qu’il ne peut que se dire et se répéter. Il ne peut rien faire. Lui qui voudrait avoir prise sur tout n’a de contrôle sur rien. C’est ironique, quelque part. Tragiquement ironique.
Alexander ouvre la marche alors qu’il les invite à arpenter sur quelques kilomètres les paysages de New Jersey jusqu’à la résidence secondaire de son beau-père. Une part de lui culpabilise de s’éloigner au moment où, peut-être, sa place devrait plutôt être chez lui, auprès de la pauvre Eliza qui, endeuillée, s’apprête à vivre – et il le sait très bien – le moment le plus déchirant de son existence. Mais il remet de l’ordre dans ses priorités presque aussitôt. La présence de Phillip à ses côtés l’y aide. Sa place n’est pas auprès de son épouse parce que leur place n’est plus ici. Ils doivent revenir d’où ils viennent. C’est une chose nécessaire autant que primordiale.
Phillip affirme ne pas être convaincu de sa responsabilité quant aux événements qui les tourmentent. Il parvient même à décocher un sourire à Alexander au moment de suggérer qu’il aurait pu lui cacher des pouvoirs surnaturels toutes ces années. Certainement pas, bien sûr. Mais il n’a pas tort. Il n’a pas voulu cette situation. Mais puisque c’est dans son monde et dans son passé qu’ils se retrouvent, c’est assez naturellement que les questions se bousculent dans l’esprit du politicien, et il ne sait y apporter aucune réponse plaisante ou satisfaisante.
« Un vicieux tour de quelqu’un d’extérieur… », répète Alexander en réfléchissant à la suggestion de son interlocuteur. « Je reconnais que ce ne sont pas les ennemis qui me manquent, mais je n’aurais imaginé aucun d’entre eux posséder un tel pouvoir… Possible que j’aie sous-estimé l’un d’entre eux. »
Connais ton ennemi, c’est la règle, mais Alexander y a manifestement dérogé, et dans des proportions pour le moins dangereuses, qui plus est. Enfin, peut-être va-t-il un peu trop vite en besogne. Ses ennemis sont politiques, et ceux de son ancienne vie ne sont certainement pas des magiciens, sans compter qu’aucun d’eux ne lui voudrait à ce point du mal, pas même Aaron Burr qui était pourtant l’homme qui avait mis fin à ses jours.
« Tu as raison… pourvu que ta volonté et ton optimisme se reflètent sur moi, j’en ai le plus grand besoin. »
Il leur faut encore marcher plusieurs longues minutes avant d’atteindre l’imposante demeure secondaire de Mr Schuyler où, comme prévu, ils ne rencontrent personne et peuvent prendre place à l’intérieur en toute discrétion.
« Quitte à devoir se torturer les méninges, que dirais-tu d’accompagner le tout d’une bonne tasse de thé ? »
Rien ne semble pouvoir consoler Alexander. Je ne sais pas s'il était parvenu à faire son deuil ces dernières années , mais si tel est le cas , je crains que revivre cette scène ne lui ai fait remonter tout le chagrin qu'il pouvait avoir. Bien sûr faire son deuil ne revient pas à cesser d'avoir du chagrin ou d'oublier la personne , mais plutôt d'être suffisament en paix pour pouvoir y repenser sans autant souffrir qu'au début. Mon ami semble être en proie aux pires tourments , et je ne peux que tenter de lui manifester ma sympathie , la gorge nouée.
Je ne le tiens évidémment pas responsable de notre présence ici. Si j'ai vu des choses étranges depuis la lune rouge , je sais que mon ami ne fait pas partie de la caste de ceux qui peuvent maintenir des illusions ou pire pratiquer la magie , êtres que je fuis au possible. Autant par peur que par fascination. Alexander est somme toute un homme normal , bien que politicien , ce qui lui donne une certaine originalité bien entendu , mais aussi quelques ennemis.
"Encore de nouveaux ennemis ? Moi qui pensait que tu te tenais à carreau..." , je le taquine pour détendre l'atmosphère , mais reprend vite un ton plus sérieux. "Nous sommes amenés à rencontrer de plus en plus de gens affublés de dons étranges , plus rien ne m'étonnerait. Quand bien même...Il faudrait que cette personne te connaisse intimement. J'imagine que tu n'as pas raconté ce chapitre de ta vie à un grand nombre..."
A moins que ?
Je sais qu'à sa place j'aurai gardé cet évènement enfoui , même moi je ne connaissais pas les circonstances exactes de la mort de mon homonymes. Enfin , certains sont doués pour trouver des informations utiles , après tout...hyponoses ou autres. Je m'inquiète régulièrement pour mon ami , la politique est un domaine où les ennemis peuvent se montrer léthal , et je n'aimerais le perdre pour rien au monde. Je me contente de poser une main sur son épaule quand il me dit avoir besoin d'optmisme , puis nous arrivons à la résidence qu'il cherchait , celle de son beau-père , dans un bien joli cadre , il faut l'avouer.
"Volontiers !" , je réponds à sa proposition concernant le thé , prenant le temps d'observer la demeure. "Tu venais souvent ici ? Tu t'entendais bien avec ta belle famille ?" , je me permet de demander , histoire de faire retomber la pression , et de ne pas penser uniquement à comment rentrer chez nous....
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Lun 1 Mai - 21:04
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feat. Phillip
« Je fais du mieux que je peux », répond Alexander avec un sourire et un regard entendu quand Phillip suggère qu’il pensait qu’il se tenait à carreaux, pour le taquiner, bien sûr.
Si Alexander Hamilton était véritablement capable de se tenir à carreaux, cela se saurait. Quoi qu’il en soit, à partir du moment où cet homme obstiné refusait catégoriquement de faire un pas de côté et de renoncer à la politique, il fallait tout naturellement s’attendre à ce qu’il se fasse quelques amis. D’autant qu’Alexander n’était pas de nature à se faire discret ou à ne pas rentrer dans le lard de ses opposants politiques. Il faut dire ce qui est, il pouvait se montrer particulièrement intenable quand il le décidait, et il n’y avait vraiment pas de quoi en être fier, loin de là, même.
Quoi qu’il en soit, en effet, au vu des étrangetés auxquels ils ont été exposés depuis leur arrivée sur cette île qui leur a offert de se rencontrer, ils pourraient aisément admettre que celle-ci en est une parmi tant d’autres. Disons seulement qu’elle est un rien plus éprouvante, du fait des circonstances dans lesquelles toute cette situation les a placés, eux qui auraient préféré ne rien avoir à subir de tel.
« Je n’ai retrouvé personne de mon ancienne vie, si quelqu’un a vraiment cherché à me nuire, il aura décidé de ne pas se laisser connaître avant d’agir, et c’est d’une lâcheté sans nom. » Mais lui, oui, n’avait pas manqué de se faire connaître, incapable de se montrer discret, comme à son habitude.
Qui cela pourrait-il bien être ? Jefferson ? Burr ? S’il devrait pencher naturellement pour ce dernier, il ne l’imagine pas agir de la sorte pour autant. Aaron Burr a eu sa revanche, à l’endroit même où Alexander a été obligé de voir son fils mourir une seconde fois. Il n’aurait guère d’intérêt à compliquer les choses. Non, il a du mal à imaginer l’un de ses détracteurs aller aussi loin, et pourtant… Qui d’autre aurait pu savoir ? Il songe à cette fameuse Mary, dont Elizabeth se méfie comme de la peste… Mais il ne l’imagine pas non plus pouvoir être responsable d’une chose pareille.
En l’absence de réponse cohérente, la meilleure réaction semble encore être la dégustation d’une bonne tasse de thé, et Alexander s’affaire donc à leur en préparer, afin de faire redescendre, ne serait-ce qu’un peu, la pression. Ce ne sera probablement pas suffisant vu les circonstances… mais on fait ce qu’on peut.
« Je venais régulièrement, quand j’avait encore du temps pour moi, c’est devenu plus compliqué ensuite. Mais oui, mon beau-père m’a beaucoup soutenu, même politiquement. Je n’avais jamais connu mes parents alors… Les Schuyler ont été une vraie famille pour moi. »