le grand pardon · « When you get to where you want to go / And you know the things you want to know / You're smiling / When you said what you want to say / And you know the way you want to play it / You'll be so high you'll be flying » · baker street avenue, nolan's flat, 24 mars 2022 -- ft. @nolan sorrento.
Nul ne sait ce qui provoqua ce revirement de comportement chez Qi'ra Sorrento. Peut-être la crise de colère de Nolan qui lui avait brisé le cœur. Peut-être son comportement qui la dégoutait et qui lui avait rappelé les heures les plus sombres de sa vie. Ou tout simplement le fait qu’elle réalisait (enfin) et qu’elle acceptait peu à peu la réalité des sentiments qu’elle éprouvait à l’égard de celui qui devint son mari par la force des choses. Bien des personnes auraient pris cette histoire de philtre pour un signe de l’univers afin de les unir. Peut-être devrait-elle en faire autant… C’est sans doute la décision qu’elle semblait avoir pris cette après-midi en envoyant cette série de messages en dissonance totale avec son comportement des dernières semaines.
Comme si tu méritais d’être aimée. Cette phrase résonnait douloureusement en elle depuis que Nolan l’avait évacué de son cœur avec violence. Les mots n’étaient que des balles de magnum qui déchiraient avec barbarie sa peau. Nolan n’avait pas eu de pitié pour elle, pas plus qu’elle en avait eu pour lui. Sans aucune raison. Par haine de ce qu’il suscitait en elle. Par peur de cette grandiloquence de sentiment qui lui donnait le vertige. Han Solo était la dernière personne qui lui avait fait ressentir une chose d’une telle ampleur. Elle ne pensait pas qu’elle arriverait à faire le deuil de son premier amour. Elle ne pensait pas qu’elle arriverait tout simplement à aimer quelqu’un d’autre que le pilote. Alors Nolan s’était mué en ses peurs qu’elle devait à combattre à tout prix au risque de se laisser dévorer. Qi'ra avait fini par réaliser que cette lutte sans merci lui faisait plus de mal que de bien. Comme si tu méritais d’être aimée. Elle allait lui montrer qu’elle était digne d’être aimée. Surtout par lui.
Sa magnifique voiture l’attendait au pied du Pandémonium. À peine avait-elle aperçu la silhouette de Nolan dans la voiture qu’un sourire s’installait sur ses lèvres. Elle se glissait avec élégance dans la voiture, offrait son rictus à son époux puis écrasait avec douceur ses lèvres contre les siennes pour lui donner un baiser d’une tendresse qui lui était d’ordinaire étrangère. Qi'ra était déstabilisante, renversante, autant dans le positif que dans le négatif. Elle continuerait sûrement encore longtemps de désarçonner son entourage, surtout Nolan. Sa main profitait de cet instant de proximité pour se faufiler sur son épaule et gagner sa nuque. « Tu m’as manqué. » lui murmurait-elle d’un naturel déconcertant. Pour une fois, Qi'ra était sincère. Elle ne cherchait pas à se camoufler derrière des faux semblants ou ses sarcasmes habituels. Elle ouvrait petit à petit son cœur tout comme Nolan l’avait fait dans une tirade déchirante il y a plusieurs soirs de cela. Si Qi'ra ne s’était pas dérobée aussi vite après l’avoir embrassé, Nolan aurait même pu voir une once d’amour dans son regard. En tout cas, durant la totalité du trajet, sa main était vissée à sa cuisse qu’elle caressait de temps à autre avec son pouce. Elle avait du mal à l’admettre, mais elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis des années. Depuis sa fuite manquée de Corellia à vrai dire.
Une fois dans l’appartement de Nolan, Qi'ra se débarrassait simplement de son sac à main et de son manteau de fourrure. « Tu nous sers quelque chose, trésor ? » lançait-elle à l’adresse de son époux tandis qu’elle se dirige vers la cuisine ouverte sur l’immense salon. Ne croyez pas que sa gentillesse de ce soir allait lui faire perdre définitivement son mordant. Loin de là ! Qi'ra voulait simplement prouver à son mari la réciprocité de ses sentiments. Cette soirée serait la nuit du grand pardon où elle présenterait enfin ses excuses de vive voix après des semaines de maltraitance émotionnelle. Nolan pouvait être un type bourré de défauts, mais il restait un humain avec sa sensibilité. Tout comme elle. Et elle avait été trop loin. En attendant que Nolan leur trouve de quoi boire, elle ouvrait le réfrigérateur et attrapait les aliments qui l’intéressaient : un risotto poulet champignon fera l’affaire. Elle espérait réussir à le faire en tout cas. Qi'ra n’était ni une as des fourneaux ni une femme d’intérieur. « Un risotto, ça te va ? » Elle jetait un coup d’œil à Nolan avant de se mettre en route après qu’elle avait trouvé une recette sur internet sur son téléphone. Chacun de ses gestes respirait la grâce et l’élégance. On aurait pu croire que c’était délibéré de sa part, mais elle était née ainsi. C’était totalement inconscient. Qi'ra était une femme sophistiquée, prétentieuse certes, mais qui lui donnait un charme indéniable.
(c) mars.
Dernière édition par Qi'ra Sorrento le Mar 19 Avr 2022 - 14:15, édité 1 fois
Nolan Sorrento
▿ Ton univers : Ready Player One (Livres & Film)
▿ Date de naissance : 12/04/1973
▿ Age : 51
▿ Métier : Doyen de l'Université • Professeur agrégé en droit privé • Enseignant-chercheur spécialisé en droit du numérique et des nouvelles technologies, mention jeux vidéo • Président du -Boss Men Club-
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
« She was so fine and divine. She was my everything, but now she's gone. She's gone and I'm alone. Back to the start. »
« From the depths of my despair to the brightness of a true love. »
— You'll be the death of me. —
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Orbe d’Osuvox
▿ Cataclyst
▿ Mechagodzilla
▿ Habileté au tir
▿ Codage
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ♥ Sheev Palpatine ♥ Orson Krennic ♥ Lady Tarkin ♥ Celia St. James ♥ Lord Beckett ♥ Sauron ♥ Perséphone
▿ Messages : 451
▿ Points : 262
▿ Date d'inscription : 28/01/2022
▿ Notes :
⁂ All of my life, I have searched for a land like this one. A wilder, more challenging country I couldn't design. Hundreds of dangers await, and I don't plan to miss one. In a land I can claim, a landI can tame. The greatest adventure... is mine. ⁂
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⁂ This land we behold,
This beauty untold,
A man can be bold,
It all can be sold.
And the gold is Mine, mine, mine. ⁂
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⁂ This is war. We’re controlling the future. (NS) ⁂
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⁂ My rivals back home. It's not that I'm bitter, but think how they'll squirm. When they see how I glitter, the ladies at court will be all a-twitter. ⁂
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⁂ Make this island my land,
Make the mounds big,
I'd help you to dig. ⁂
« When you get to where you want to go And you know the things you want to know You're smiling When you said what you want to say And you know the way you want to play it You'll be so high you'll be flying »
she's the one ∞ world party
Lorsqu’elle ouvre la portière de sa voiture de luxe, Nolan lui accorde un coup d’œil furtif, faussement désintéressé. Qi’ra est toujours aussi spectaculaire, sa beauté est classe et insolente. Il se mure dans le silence en se refusant de dévoiler l’ampleur de ses émotions, et encore moins de laisser croire que ses infidélités sont pardonnées. Elle a beau être resplendissante, Nolan continue à se comporter comme un véritable iceberg. Ce qu’il s’est passé entre eux à la fin de la dernière soirée au BMC ne change rien pour lui. Ils se sont retrouvés sexuellement, mais ses pensées sont toujours aussi colériques et sombres. Sorrento assume pleinement toutes ses parts d’ombre et de vengeance. Qi’ra l’a trahi. Nolan porte encore en lui l’amertume de cette trahison. Il refuse de s’étendre encore une fois sur la force de son attirance, au risque de passer pour un imbécile. Ce qu’elle s’empresse de faire le désarçonne toutefois, elle s’approche de lui et l’embrasse avec la tendresse d’une femme amoureuse. Ses lèvres colorées s’écrasent sur les siennes machinalement, comme un geste anodin entre mari et femme. C’est alors comme si on venait de foudroyer son corps. Nolan Sorrento est comme un enfant en face de cette véritable diva. Une drama queen. Une reine de beauté. Les yeux emplis d’une lueur indéchiffrable, autant pour lui que pour elle, Nolan les plisse davantage afin de distinguer toutes les subtilités du regard de sa femme. Un bleu foncé, avec un anneau de couleur noisette au centre de ses pupilles. Des yeux magnifiques, envoûtants et pénétrants. Nolan profite de ces secondes de répit, loin des tensions et des luttes perpétuelles qu’ils se livrent depuis le début de leur mariage. Une mascarade. Un mariage forcé. Un signe du destin. Ils étaient faits pour se rencontrer, ils étaient faits pour s’aimer.
Cette main sur sa nuque lui étira un frisson, loin d’être déplaisant, il accentua en réalité son incompréhension. Nolan cligna des yeux pendant plusieurs secondes, ne pouvant croire être en train de vivre un moment d’une telle ampleur avec elle dans sa voiture. Ses lèvres savourent la chaleur des siennes, se mouvant contre elles avec une infinie tendresse. Nolan est déstabilisé par ce torrent d’émotions qui submerge son être tout entier. Ces vertiges lui donnent même la nausée, ils le frappent en plein cœur et lui retournent l’estomac. Il est foudroyé par la tendresse qu’elle semble insuffler à ses gestes, son baiser est empli de douceur et de patience, loin d’être aussi dévorant que pendant leurs ébats habituels. Ce baiser est même trop fugace à son goût, Nolan ne distingue pas l’once d’amour se reflétant dans les prunelles de sa femme. « J’ai été… un peu long. » dit-il un peu froidement, sans commenter l’étonnante tendresse de la jeune femme. Nolan se persuade de faire fausse route avec elle. Qi’ra ignore qu’il a fait au plus vite, quittant les bancs de son université sous les yeux de merlan frit de ses étudiants. Nolan utilise des prétextes pour instaurer une distance entre lui et ses attentions qui ne font que le plonger encore plus profondément dans le tourment de ses sentiments.
Il caresse l’entrée de la bouche de la jeune femme de sa langue ; il n’y a rien de sexuel entre eux, et c’est ce qui l’étonne. Nolan tremble, c’est même incroyable, mais quelque chose chez elle le désarçonne. Ces mots… Tu m’as manqué. Ces trois quatre mots, ces douze lettres le clouent littéralement au siège de sa belle Mercedes. Tu m’as manqué… Ces mots se répètent comme une ritournelle en lui, ils cognent dans sa tête douloureusement. Nolan peine en réalité à les assimiler, car ils révèlent quelque chose qu’il a longtemps espéré entendre de cette bouche pulpeuse. Toi aussi. Qi’ra, toi aussi. Toi aussi… Nolan brûle d’envie de lui rendre la réciproque, de s’enfoncer davantage en elle. Elle aussi, elle lui a terriblement manqué. Tu me manques constamment. Tu me tues depuis que tu m’as fait t’aimer. Tu me détruis par tes lèvres, ton odeur, ta bouche, ta peau... Nolan s’est même enfuit de son amphithéâtre sans un regard pour une horde d’étudiants perplexes en découvrant ses messages sur son Iphone. Qi’ra s’est montré surprenante dans ses textos. Elle a fait preuve d’un intérêt qu’elle ne lui avait jusqu’alors jamais manifesté. Ton corps est… Ses pensées lubriques se perdent dans un élan de romantisme. Nolan glisse ses grandes mains dans sa chevelure et enroule ses doigts dans les mèches ondulées de sa chevelure ébène. Nolan et Qi’ra ont toujours eu des rapports dominants et extrêmement violents. Il n’y a jamais eu de douceur, d’amour ou de tendresse entre eux ; ils n’étaient que des amants. Une liaison sans lendemain, où l’amour n’est pas supposé faire partie du package. Un cliché d’une rare médiocrité selon lui, et c’est pourquoi il n’a eu de cesse de refouler les sentiments qui grondent ces derniers mois. Nolan Sorrento ne tombe pas amoureux. Nolan Sorrento refuse d’être amoureux.
« Qi’ra. » chuchote-t-il entre ses lèvres, se refusant de les quitter. Un murmure à peine audible, plein de fragilité et d’envie. Qi’ra est comme sa nouvelle maison. « Laisse-moi… » Nolan se sent dépassé par la tournure des évènements. Cette Qi’ra est si différente de la Qi’ra de ces dernières semaines. Elle est… elle est sienne. Nolan ne le réalise pas encore très bien. Elle est enfin sienne. « … Laisse-moi te conduire chez moi. » se reprend-il en refermant l’apparente fragilité de son visage. Ce n’est pas ce qu’il a réellement eu l’intention de lui dire, mais c’est tout ce qu’il s’apprête à faire. Son visage est désormais aussi blanc qu’un linge, et tourné vers la fenêtre de sa portière, tout en vérifiant que la voie est libre. Nolan démarre enfin la voiture après que son poing se soit refermé sur le manche. Non, il refuse d’y croire. C’est forcément une ruse de sa part. Elle ne peut avoir sérieusement envie d’être avec lui. Elle ne peut être tombée amoureuse de lui. Nolan refuse l’affection, autant pour lui que pour les autres. Quelque part, il se sent encore trop coupable d’avoir manqué à ses devoirs envers sa jeune sœur pour que cela ne se reproduise avec une autre personne. Nolan détruit toujours les personnes qui lui sont le plus chères ; par ses excès, ses ambitions, ses déviances, ses obsessions. Et pourtant…
Ses bonnes résolutions s’évanouissent à l’instant où la main de Qi’ra se pose sur sa cuisse, la pression de son pouce contre son pantalon est foudroyante. Un frisson le traverse de part et d’autre. Un, puis deux, puis trois. Nolan apprécie cette démonstration d’affection, c’est inattendu et bien accueilli de sa part. Il tente vainement de rester de marbre, en restant obnubilé par sa conduite, mais Qi’ra dégèle enfin la prison de glace qui emprisonne son palpitant. Nolan aurait normalement éludé toutes ces attentions, mais pas venant de Qi’ra, surtout après ce qu’il s’était passé entre eux. Que ce soit, pendant cette soirée effroyable ou ce moment passionné au club, dans la salle de billard. Nolan est troublé au point de perdre momentanément l’usage de la parole. Elle dégage… tant de tendresse et d’amour. Nolan réprime sa pulsion de serrer la main de sa femme dans la sienne. Il essaie de lutter contre l’envie de renforcer cette proximité physique, son cœur est prêt à exploser, assiégé par des hésitations et peurs irrationnelles. C’est un jeu pour elle, se persuade-t-il. Elle teste mes limites. Nolan pense que c’est un moyen de le blesser, de se moquer de lui, de le forcer à révéler ses faiblesses pour les écraser de ses talons aiguilles. Au bout de secondes interminables et de conflits internes, Nolan décide finalement de céder aux appels de Qi’ra. Lorsqu’elle se comporte de manière aussi docile, qu’elle se trouve près de lui et lui caresse la cuisse… Nolan Sorrento a le sentiment qu’elle lui appartient. Que Qi’ra Sorrento est à lui et rien qu’à lui. En y regardant de plus près, ils ont presque l’air d’être un couple heureux. Nolan tourne le volant de sa Mercedes nonchalamment d’une seule main, tandis que l’autre s’aventure contre celle de sa femme ; ses doigts étreignent ceux de Qi’ra avec une fougue s’apparentant à une forme de possessivité. En jetant un coup d’œil à cette main parfaitement manucurée sur son pantalon de costume, Nolan distingue la bague de fiançailles Harry Winston qu’il lui a offert et son alliance en or fin. Un rictus se niche furtivement au coin de ses lèvres. Il lui arrive même de les caresser du bout de son index, caressant la forme imposante de la pierre, et remontant jusqu’à son poignet. Ses yeux se déplacent de la route vers le profil élégant de Qi’ra Sorrento à plusieurs reprises. Il observe la structure osseuse de son menton, le caractère pulpeux de ses lèvres, la forme rebondie de son nez, ainsi que la hauteur de ses pommettes. Tout en se murant dans un silence presque religieux. Si cela doit être un jeu, Nolan accepte de se plier à ses règles rien que pour savourer le fantasme d’avoir à ses côtés une femme parfaite et aimante. Une personne sur qui compter, n’est-ce pas finalement ce qu’il recherche, bien qu’il ne puisse le confesser à voix haute ?
En arrivant dans son gigantesque appartement situé dans le quartier de Baker Street Avenue, Nolan Sorrento se gare dans le parking réservé aux propriétaires du vieil immeuble assez luxueux. En s’extirpant du siège conducteur, Nolan en profite pour refermer deux boutons de sa veste de costume. Il tient plus que tout à être impeccable pour cette soirée particulière. Avec galanterie, il ouvre la portière pour Qi’ra, avant de la guider jusqu’à l’intérieur du bâtiment résidentiel, où il y a un ascenseur. Nolan compte les secondes qui les séparent du dernier étage de son immeuble. Nolan reste bloqué sur le chiffre qui s’affiche sur l’écran, changeant au rythme de la traversée entre les étages. Pendant ces quelques minutes, Nolan repense à leur relation. Il médite longuement sur les changements qui se sont opérés entre eux, mais surtout sur l’attitude renversante de Qi’ra à son égard. Est-elle d’humeur à lui demander son pardon ? Nolan l’espère sincèrement, du fond de son cœur, mais c’est quelque chose qu’il refuse d’admettre. Les sentiments ne sont que faiblesse. Il déteste le fait de vouloir son pardon, et même son amour. C’est ce que Nolan désire depuis des semaines, lorsqu’il a réalisé que les effets du philtre n’avaient été que les annonciateurs d’une véritable descente en enfer. Un dilemme entre sa raison et le refoulement de ses sentiments. Qi’ra est pourtant la seule, celle qu’il lui faut. Elle est sa bonne personne, quoi qu’il puisse en penser ou en dire. Elle est sa femme. C’est le bruit significatif de l’ascenseur qui sort l’ancien homme d’affaires de ses pensées. « Je t’en prie. » marmonne-t-il, encore à moitié dans ses réflexions. L’appartement de Nolan se situe au bout d’un couloir aux murs peints en beige, décoré d’une moquette rouge vif et d’un petit mobilier ancien. Il est le dernier, mais surtout le mieux placé. Une fois avoir glissé sa clé dans la serrure, Nolan se déplace sur le côté, afin de laisser le soin à son hôte d’entrer dans ce qui a longtemps été sa garçonnière. Il récupère son sac à main de marque et son manteau de fourrure. Ses doigts en profitent pour caresser l’incroyable douceur du tissu en l’espace d’un instant. Il range ensuite ses affaires dans une élégante penderie, qui fait face à un miroir mural en cuivre de forme rectangulaire. Nolan traîne des pieds, en craignant de se retrouver dans une situation incontrôlable d’un instant à l’autre. Qi’ra est aussi imprévisible que les vagues qui déferlent sur les côtes. Qui sait ce qu’elle est capable de lui dire ou de lui faire ? Nolan ne s’est surtout jamais retrouvé dans un tel état de fébrilité ; il déteste cette impression autant qu’il est excité par elle.
Lorsqu’elle lui demande de préparer quelque chose à boire, Nolan s’exécute comme un automate. Trésor, a-t-elle dit. Trésor. « Puisque c’est si gentiment demandé. » ironise-t-il en se mordant l'intérieur de la joue pour se retenir de faire une remarque cynique. Tout est bon à prendre pour s’éloigner quelques minutes d’elle. Nolan ressent le besoin de fuir ce qui est inévitable. Il récupère une bouteille de Chianti, un vin rouge italien originaire de Toscane, et deux verres à pied de forme arrondie. Nolan guette les mouvements de sa femme, planqué derrière son minibar. Ses mains étreignent nerveusement les bords du meuble en marbre, comme pour se donner du courage. Nolan caresse les veinures qui recouvrent le minibar, appréciant la fraîcheur du marbre contre sa peau brûlante. Tous les pores de sa peau transpirent de désir pour cette créature surnaturelle, cette magnifique femme aussi gracieuse qu’une colombe. Nolan laisse son regard se perdre sur les courbes voluptueuses de Qi’ra, alors qu’elle se trouve au beau milieu de sa cuisine à l’américaine. Elle est en train de suivre les conseils d’une application sur son smartphone pour réaliser l’un de ses plats favoris. Il y a de quoi se taper le front contre le marbre du minibar. Cela lui semble si surréaliste, comme un fantasme qui se réalise enfin. Nolan n’en revient toujours pas. Sous le coup, le doyen manque de renverser du vin rouge sur l’une des manches de sa veste. Nolan ferme les yeux pour retrouver le contrôle de ses faits et gestes, et reporte ensuite son attention sur la préparation de leurs verres.
Nolan s’approche ensuite de la cuisine ouverte sur son grand salon, deux verres à pied en main. Il se félicite d’être parvenu à se déplacer de son minibar jusqu’à la cuisine sans avoir l’air complètement impotent. Il faut dire que les vertiges qui déferlent en lui comme des bourrasques manquent de le faire tituber. Nolan dépose l’un des verres à pied sur le marbre du plan de travail, en face de Qi’ra. « Excellent. » Court et efficace. Les mots sont inutiles. Nolan comble les derniers millimètres qui les séparent pour glisser sa bouche à la commissure des lèvres de sa femme. C’est une manière comme une autre de remercier ses efforts qui signifient énormément à ses yeux. Nolan est incapable de verbaliser ses émotions, et tout ce qu’il trouve de plus logique est de se rapprocher physiquement d’elle. « J’aime la cuisine italienne. » dit-il d’une voix presque éteinte, trahissant son émoi. Nolan est sincère. Il adore le risotto. « C’est même ma préférée. » confie-t-il, non sans mal. Il s’exprime chaudement, d’une voix traînante, par moments quelque peu hésitante. Nolan n’est pas très à l’aise à l’idée de faire part de certains détails intimes, mais le comportement de Qi’ra le met suffisamment en confiance. Il dépose un baiser, lent et possessif, dans le creux de son rictus. Les lèvres de Qi’ra sont pulpeuses et rosées, un goût sucré s’en dégage, un goût que Sorrento peine à oublier à la fin de leurs baisers. Un goût de reviens-moi. Ne m’oublie pas. Nolan guette ses gestes, hésitant à lui prodiguer des conseils. Aussi incongru ce soit, c’est un fin connaisseur de la cuisine italienne. Ce qui l’étonne le plus dans sa démarche, c’est d’avoir peur de la vexer. Depuis quand rechigne-t-il à remettre une femme à sa place ?
Il inspire une profonde bouffée d’air pour se donner le courage de vivre intensément ce moment. Il a presque l’impression d’être au théâtre, il se trouve dans l’attente de l’acte final. Nolan n’ose prononcer un mot en craignant de briser cet instant magique. Il profite alors de ce moment suspendu dans le temps, où rien d’autre n’a autant d’importance que les battements effrénés de son palpitant. Boum. Boum. Boum. Son cœur se contracte dans un mélange de douleur et de plaisir, avertissant son propriétaire que la situation est à deux doigts de lui échapper. Quelle ironie pour ce maniaque du contrôle qui ne supporte pas un instant de perdre pleine possession de ses moyens. Nolan maudit cette femme, elle le rend gauche, cela ne lui ressemble pas. Qi’ra est si renversante de beauté et d’audace qu’il en perd toutes ses facultés mentales. Il lorgne discrètement sur ses gestes, alors qu’elle s’applique avec soin à concocter un merveilleux plat italien. Cela lui fait plaisir. Sait-elle au moins qu’il est d’origine italienne ? A-t-elle connaissance de ce fait anecdotique sur sa vie, et surtout, a-t-elle décidé de lui faire honneur ? Est-ce qu’elle veut… lui faire plaisir ? Nolan sent ses veines bouillonner à l’idée même qu’elle puisse avoir envie de le satisfaire. Son corps entier est désormais un désert ardent, son esprit est en constante ébullition, en proie à des pensées qui se rencontrent et qui s’agglutinent, son cœur ne cesse de faire des bonds gigantesques dans sa poitrine. Quant à ses mains… elles sont moites. Elles tremblent légèrement en versant un peu de vin rouge dans deux élégants verres à pied en cristal. Il y a quelque chose de beau dans ce qu’ils vivent tous les deux, en huis-clos, entre les murs glacés de son luxueux appartement. Ils vivent les prémisses d’un amour pudique, qu’ils ont chacun étouffé par crainte de se briser dans l’écho de leurs propres égos. Nolan et Qi’ra ont chacun des personnalités superficielles, vénales, égocentriques et narcissiques. Ils s’autodétruisent plus qu’ils ne construisent, mais ils semblent tous les deux mués par les mêmes sentiments ; ceux-là même capables de les rendre meilleurs et plus forts ensembles.
Nolan s’approche d’elle à pas de loup, dans son dos, avec la ferme intention de garder un œil sur ses agissements. « Prends ton temps… » chuchote-t-il en penchant sa tête par-dessus son épaule, alors qu’il place une main dans la sienne et l’autre dans le creux de ses reins. Ses doigts effleurent le tissu de sa robe timidement, comme un adolescent pendant un premier rendez-vous amoureux. Nolan a l’habitude de la proximité physique, que ce soit en compagnie d’une femme ou de Qi’ra, mais ses sentiments aveuglent toute raison. Pour une fois, Nolan manque d’assurance dans sa manière d’approcher l’art de la séduction. Les femmes, selon lui, ne sont pas bien compliquées à comprendre. Nolan aime beaucoup les femmes, la séduction, le sexe, mais surtout le sentiment de domination qui ressort de ses rapports avec ce qu’il considère comme « le sexe faible ». Qi’ra, toutefois, chamboule ses convictions depuis ces derniers mois en lui faisant vivre un ascenseur émotionnel. Nolan se rapproche jusqu’à ce que leurs corps se frôlent, il en profite pour humer l’odeur délicate de son parfum fleuri. « Attends que le bouillon soit complètement absorbé par le riz avant d’en remettre une louche. » chuchote-t-il à son oreille. Ses lèvres brossent lentement l’arc de son cartilage, descendant jusqu’à son lobe. Quant à ses mains, elles renforcent leur prise, au niveau de ses hanches, afin de positionner le dos de la jeune femme contre son torse. Nolan s’amuse à monter puis redescendre le long de ses hanches, tout en tirant le tissu de sa robe sous son passage. Nolan ne peut s'empêcher d'être un brin pédagogue ; une déformation professionnelle, sans doute. Il désire lui apprendre des choses. « Tu as un très bon coup de main. » la félicite-t-il en remarquant avec quel mélange de fermeté et de délicatesse Qi’ra fouette la préparation dans la casserole. Sa voix est rauque, elle s’élève dans un souffle et se disperse dans le creux du cou de Qi’ra. Nolan aime la voir en épouse modèle. Nolan craint comprendre les raisons qui la poussent à agir aussi gentiment avec lui. Il est bouleversé par ce voile opaque qui sépare ses fantasmes et la réalité. Il a envie de croire qu’elle essaie d’exprimer la réciprocité de ses sentiments. Peut-il seulement faire confiance à cette femme ? N’est-ce pas déjà trop tard… fait-il remarquer gravement. « Que me vaut cette gentillesse de ta part ? » murmure-t-il, avant d’écraser ses lèvres contre sa nuque. Un baiser léger et doux, mais loin d’être innocent, puisqu'il porte toute la force des désirs comprimés en lui. Il adore sa nuque, la voir ainsi offerte à ses lèvres est un véritable supplice. Nolan savoure la douceur de sa peau contre sa bouche, alors qu’il s’amuse à caresser sa nuque dans une lente agonie. Ses lèvres descendent, puis remontent, pendant que Qi’ra est occupée à cuisiner, jusqu’à ce qu’il décide d’arrêter ses va et viens. Il ignore quoi lui dire, les mots convergent au même endroit, mais ils restent en suspens. Nolan renforce sa prise au niveau de ses hanches, serrant un peu plus fortement sa peau à travers sa robe, en espérant s'échapper de ses pensées. Un geste peu anodin, puisqu'il trahit ses angoisses intérieures. Il essaie de toutes ses forces de sortir de cet état de transe, de ne plus se torturer l'esprit avec ces bons sentiments qui le dépassent. En vain.
Nolan repense à cette soirée grisante, où il s’est laissé aller à une crise de colère monstrueuse sous le coup de la jalousie. C’est ainsi que Nolan a pris conscience de la nature de ses sentiments pour Qi’ra. Il a refusé de les admettre avant de faire exploser son verre contre le mur de l’appartement de la jeune femme. Il a essayé de lui mettre un coup de pression en la plaquant contre ce mur, comme d’habitude, mais cette fois-ci, il ne s’est pas abandonné à une scène de sexe torride avec elle. Aucune excitation, il n’y a eu que du dégoût et de la colère en lui. C’est sans doute ce qui a mis la puce à l’oreille de Qi’ra. Elle est sa faiblesse. Nolan Sorrento est amoureux de cette femme. Elle est la cause de ses tourments, des bouffées de colère qui affluent en lui à chaque fois qu’elle pose ses beaux yeux sur quelqu’un d’autre que lui. Il l’aime, bon dieu oui, il l’aime, et cela le dévore. Nolan a nié avoir gardé le moindre souvenir de cette terrible soirée, mais il lui est arrivé de se trahir à quelques reprises. Il refuse d’admettre que tout cela est vrai. Comme si le fait d’aimer risque de provoquer la fin de toute vie, la fin du monde, de son monde. Nolan n’avait pas ressenti cette faiblesse depuis… tellement d’années. Depuis Charlotte. Un amour fraternel, puissant et vertigineux. Tout ce qu’il touche ou tout ce qu’il aime est nécessairement malsain. Il ne pensait pas être capable d’une forme d’amour aussi pure. Qi’ra est sa pureté. Nolan n’est pas familier à cette fragilité émotionnelle, c’est un homme qui a pour conviction profonde d’enfouir ses émotions et ses sentiments. Derrière son apparence un peu showman, Nolan Sorrento est un homme extrêmement réservé. Il gomme de son esprit les balbutiements d’un amour, afin de ne pas être confronté à l’amertume d’être celui que l’on quitte ou que l’on brise. Nolan Sorrento refuse d’être un homme brisé. Comme tous les autres, comme tous ces couples qui se détruisent par ces sentiments amoureux. Trop tard. Qi’ra l’a renversé.
ஃ you got your passion, you got your pride, but don't you know that only fools are satisfied? dream on, but don't imagine they'll all come true, when will you realize. ஃ (vienna ◇ billy joel)
Invité
Mar 26 Avr 2022 - 0:16
le grand pardon · « When you get to where you want to go / And you know the things you want to know / You're smiling / When you said what you want to say / And you know the way you want to play it / You'll be so high you'll be flying » · baker street avenue, nolan's flat, 24 mars 2022 -- ft. @nolan sorrento.
Il n’y avait plus qu’eux dans cette cuisine. Le monde n’était plus. Une apocalypse face à laquelle Nolan et Qi’ra ne ressentaient aucune peur. L’univers leur était étranger maintenant qu’ils avaient rompu avec leur existence mortelle depuis qu’ils avaient rejoint le sublime. Qi’ra et Nolan s’étaient mués en Eve et Adam, faisant de cette vaste pièce leur Jardin d’Eden en dépit de la décoration dépouillée de la cuisine, se voulant sobre à cause de son luxe affiché. Le risotto était le fruit défendu à cause duquel Eve se verra bannie des cieux. Les bras de son amant prirent la forme du serpent tentateur auquel Qi’ra céda sans l’ombre d’un doute — la courbe de son dos épousait à la perfection celle du torse de son mari. Elle ignorait si Nolan était familier avec des concepts spirituels comme le tantrisme (ce qui était très peu probable), mais, grâce à la communion qu’il avait installée entre eux au travers de ses gestes subtils et doux, mais pernicieux, Qi’ra avait eu l’impression de faire l’amour avec lui par ce biais tant l’échange était intense. Nolan pouvait même sentir à quel point la respiration de sa femme était haletante, bien qu’elle fût discrète. Les caresses de l’homme d’affaires étaient magiques, tout comme ses baisers qui avaient des gouts de reviens-y auquel Qi’ra était plus que sensible. Il en voulait plus. Elle aussi. Leur corps était en fusion juste au travers de ce toucher. Ses simples grâces étaient même plus jouissives que la pénétration en elle-même — Qi’ra ne s’était jamais sentie aussi proche de lui. Jamais elle n’avait senti autant son âme se mêler à la sienne. Cette fois-ci, sa peau, son corps et son essence ne criaient pas simplement dans les cieux son désir, ils hurlaient également tout l’amour qu’elle avait pour lui. Elle se moquait de l’aspect tentateur de ses gestes, elle y plongeait volontairement dedans. Aime-moi, hurlait son abandon dans les bras de son amant tandis que ses mains continuaient de préparer mécaniquement le plat sous ses conseils. Son cerveau était en pilote automatique, puisque le reste était concentré sur la panoplie d’émotions que le comportement carnassier, mais doux de Nolan inoculait en elle. Il n’y avait rien de plus extatique que la sensation de ne faire qu’un avec lui qu’en cet instant, surtout par un autre biais que le sexe — pierre angulaire de leur relation tumultueuse et complexe. C’était la toute première fois depuis sa rencontre avec le doyen féroce que Qi’ra avait l’impression d’être profondément connectée avec lui émotionnellement parlant. La Eve qu’elle était avait croqué dans le fruit défendu de ses bras, mais qu’importe le bannissement des dieux, la jeune femme recommencerait un milliard de fois si c’est pour ressentir ses intenses frissons ne serait-ce qu’une seule seconde. Sur la fin, elle s’était même blottie dans ses bras, son visage s’échouant contre son épaule pour étouffer ce soupir de bien-être qui eut l’effet d’une caresse chaude contre le tissu de la chemise de Nolan. Elle fermait les yeux brièvement pour profiter de la douceur de ce moment paisible, mais aussi pour laisser aux embruns délicats de Nolan la chance de l’envouter encore plus qu’elle l’était déjà. Elle ne lui avait jamais dit, mais elle appréciait bien plus que de raison cette odeur forte de Cologne et de musc atténuée par une note de fond plus douce qu’elle ne saurait définir. Son parfum avait quelque chose de rassurant, une sorte de madeleine de Proust tardive dont Qi’ra ne saurait se passer désormais. Ainsi nichée dans ses bras, cœur contre cœur, Nolan pouvait sentir le palpitant de sa femme déchirer sa poitrine qu’il appréciait tant embrasser dans des moments plus charnels pour rejoindre le sien et lui déclamer ses « je t’aime » qu’elle ne parvenait jamais à lui dire de vive voix.
« Que me vaut cette gentillesse de ta part ? » Les paroles de Nolan ne ramenèrent pas Qi’ra sur terre. Elle était encore dans ce plan situé entre le plancher des mortels et celui des dieux qui la cajolait de mille et une allégresses. Encore plus quand il eut la délicatesse de couvrir sa nuque d’un baiser. Il ne pouvait ignorer la ligne de frissons qui se dessinait contre sa colonne vertébrale — témoin privilégié de toute la fébrilité de Qi’ra, une faiblesse qui ne la quitterait pas de la soirée. Elle était sienne, aimante. Pleinement à lui. Sans concession. Elle voulait être à lui et lui faire savoir. Il était cependant regrettable qu’une violente dispute eût été nécessaire entre eux pour provoquer un tel déclic chez elle. Mais de l’apocalypse renait toujours un monde nouveau — ce monde était l’amour total de Qi’ra pour Nolan Sorrento. Leurs différences étaient devenues au fil du temps des convergences solidifiées par leurs points d’entente. Nolan et Qi’ra ne faisaient plus qu’un désormais. Qu’importe que cette idée leur déplaise ou non, l’univers avait parlé pour eux — deux âmes sœurs, deux âmes en fusions qui étaient destinées à se trouver malgré les mondes et les époques différentes dans lesquelles ils avaient respectivement vécu avant d’être propulsés ici. Le purgatoire n’était finalement pas aussi mauvais qu’on le disait. Il avait apporté le plus beau des sentiments à Qi’ra — l’amour mutuel, même s’il fallut qu’il soit incarné par un personnage aussi détestable que Nolan Sorrento. Mais la jeune femme était faite du même médium que lui. Ils se méritaient mutuellement, en tout point, ce qui rendait leur union aussi violente et chaotique que belle.
Après une éternité qui nécessita de mettre sa plaque de cuisson à feu doux, Qi’ra se tournait enfin vers son amant. Elle restait silencieuse, levant ses grands yeux bleus sur les siens tandis que ses mains gratifiaient ses pectoraux de douces caresses. On crut même sur la fin que ses ongles cherchaient à déchirer le tissu pour atteindre cette peau que Qi’ra rêvait d’embrasser depuis leur échange tantrique. « Rien de particulier. C’est le comportement que j’aurais dû avoir avec toi depuis le début, Nolan. » À son tour de jouer les serpents : la jeune femme baisait les lèvres de son mari furtivement, mais assez longtemps pour qu’un frisson lui soit arraché, le sentant courir sous le tissu de sa robe. Elle rompait à contrecœur sa proximité avec lui pour chercher le verre de vin qu’il lui avait servi. Elle était dos à Nolan lorsqu’elle se gorgeait de ce nectar divin qui marquait de façon indélébile son palais — un grand cru que le doyen avait dû payer une fortune. Une fois remise de ce délice, elle se tournait à nouveau vers lui. Seuls quelques pas les séparaient. « J’ai pris conscience de certaines choses depuis l’altercation qu’on a eue. » Qi’ra ne le lâchait pas des yeux. Son cœur se rompait en des battements irréguliers. Bon sang ce qu’elle l’aimait. Comme elle avait envie de se jeter dans ses bras, de se perdre à nouveau dans cette âme ! Le bleu de ses yeux était intense. L’éclat doré autour de sa pupille rendait le tout encore plus irréel. Elle admirait son mari. Sans gêne. Sans se cacher. Elle se délectait d’une énième gorgée de vin, pour se donner du courage. Nolan allait avoir pour la première fois l’honneur d’être confrontée à la vraie Qi’ra, sans que son comportement soit altéré par un philtre ou autre. Ses confessions étaient faites de plein gré, rendant l’acte en lui-même d’autant plus beau — il fallait être doté d’un certain courage pour faire tomber les murs qu’elle avait érigés autour d’elle, mais surtout pour ouvrir son cœur à un homme de l’envergure de Nolan Sorrento. « Je t’ai maltraité. J’ai joué avec toi. Je voulais te faire mal. Te détruire. Pour que tu fuies. Que tu partes. Que tu me laisses. » Sa voix se brisait légèrement sur la fin, empreinte d’une vague tristesse. En voulant détruire Nolan, Qi’ra voulait, par extension, se punir. Elle n’avait jamais réellement parlé de Han Solo à son mari, restant très évasive au sujet de son premier amour. Elle avait avoué l’avoir trahi, mais jamais pourquoi — pour son amour du pouvoir qui était plus fort que son amour tout court. Toutefois, même si la jeune femme assumait le hachoir de boucher qu’elle lui avait planté dans le dos, elle avait cependant des regrets, une culpabilité immense — elle savait qu’elle lui avait brisé le cœur et elle savait maintenant aux côtés de Nolan à quel point cela détruisait. Elle avait aimé de toute son âme Han Solo et l’aimerait sûrement jusqu’à la fin des temps, mais le karma n’avait nul autre choix que de venir la chercher. Et elle pensait que cette infortune porterait le doux nom de Nolan Sorrento. Mais il n’en était rien. « Je pensais que Han serait le premier et le dernier homme que j’aimerais jusqu’à la fin de mes jours. Tout simplement parce que je pensais que je méritais l’amour de personne d’autre et surtout que je méritais encore moins d’avoir la chance d’aimer à nouveau après ce que je lui ai fait. Je l’ai trahi par amour du pouvoir et de l’argent. Je lui ai massacré le cœur, Nolan. Quand tu me disais que j’étais une salope, tu étais très proche de la réalité. J’ai fait croire à Han que je le suivrais, mais je l’ai abandonné sur une planète comme une merde pendant que je prenais la poudre d’escampette vers ce pouvoir que je voulais tant. Au départ, je voulais faire la même chose avec toi : m’amuser, prendre ce qu’il y avait à prendre de toi et t’essorer autant que je le pouvais et le voulais, mais je suis tombée dans mon propre piège. Tu m’as fait entrevoir et prouvé qu’il était possible d’aimer à nouveau, dans tes bras, auprès de toi et ça m’a donné un vertige immense. Ce que tu créais en moi était si fort que j’en étais terrassée de terreur, Nolan. Je haïssais autant que j’aimais ce sentiment. Je te haïssais autant que je t’aimais de me faire ressentir de telle chose. J’ai eu la sensation de renaitre avec toi. De ne plus être ce misérable tas de cendre bouffé par la colère. Mais toi et moi on voit l’amour comme une faiblesse alors j’ai voulu tout de suite m’en débarrasser comme si c’était un parasite encombrant parce que je ne voulais pas être esclave de cet amour, de toi. » Ses derniers mots se virent étrangler par sa gorge nouée d’émotion. Déjà sur Corellia, lorsqu’elle n’avait pas dix-huit ans, elle avait dit et répété à Han qu’elle ne voulait pas être esclave de quoique ce soit — de sa planète, des Vers Blancs, de son amour pour lui. Finalement asservie par divers syndicats du crime avant de s’affranchir, ce vœu n’était que plus féroce, encore plus dans ce monde dont elle avait tout à apprendre. Qi’ra restait traumatisé par cette vie de merde et par les mauvais choix qu’elle avait faits — elle était esclave de ses désirs de pouvoir et de reconnaissance et un tel constat lui fit encore plus mal encore que d’accepter et se soumettre à son amour pour Nolan. La violence dont elle avait fait preuve jusqu’ici avec lui découlait de cet amer constat. Elle buvait, encore. Son verre était presque à moitié vide. « Mais je me suis fourvoyée en me plongeant dans cette colère et cette haine. Je me suis fourvoyée en pensant que c’était la solution, alors que c’était pire. Parce que j’ai oublié l’essentiel dans tout ça : que tu n’étais pas un objet. Que tu étais, certes, un odieux connard, mais que toi aussi, tout comme moi, tu avais des sentiments, aussi complexes et cachés soient-ils. J’ai pris conscience de tout le mal que je t’ai fait le soir où tu as explosé. Et je ne me suis jamais sentie aussi sale de toute ma vie qu’à ce moment-là. Oh oui, je suis une garce. J’assume d’être une salope. Mais pas avec toi. Enfin, plus avec toi. J’avais terriblement honte de t’avoir brisé le cœur. » Ses yeux larmoyaient sans pour autant qu’elle ne pleure parce que Qi’ra restait malgré tout dans le contrôle. Pour rien au monde elle ne souhaitait que Nolan la prenne en pitié — apparaitre comme faible aux yeux de cet homme qui méprisait de tels sentiments était une hérésie pour elle.
Elle marquait une pause. D’une part pour reprendre ses esprits, et d’autre part pour trouver le courage nécessaire à sa confession. Elle voulait se noyer une nouvelle fois dans la boisson, mais Qi’ra se retenait. Étrangement, ce fut le regard de Nolan qui l’aidait à ne pas faillir, étant toujours captifs de l’Eden qu’ils avaient bâti autour d’eux. Ils n’y avaient qu’eux face à l’univers, qu’eux pour être le témoin privilégier du moment précieux qu’ils étaient en train de partager. Qi’ra prit une grande bouffée d’air frais dans la plus grande des discrétions avant de cracher enfin le morceau. « Pardonne-moi, Nolan, pour le comportement de salope que j’ai eu avec toi depuis qu’on se connait. Tu as tes défauts, et Dieu sait qu’ils sont gigantesques, mais tu ne méritais pas… ça. » Après un petit temps, Qi’ra réduisait enfin l’espace entre eux pour retrouver ses bras et son corps dans lesquels elle se plaisait à se nicher. Ses mains délicates et aussi raffinées qu’elle trouvaient leur place naturelle contre les joues de son amant avant de l’embrasser à en perdre haleine. La contrebandière avait l’impression de mourir tant son cœur battait fort et englobait tout le reste de ses fonctions vitales. Elle ne vivait plus que pour Nolan désormais. L’émotion était si vive que tous ses membres tremblaient. Elle semblait même défaillir quand, après un moment, elle soufflait, d’un ton presque désespéré, contre les lèvres de Nolan, sans jamais le quitter des yeux. « Je t’aime, tu comprends ? » Elle caressait délicatement son visage du bout de ses ongles rouges taillés en pointe, parfaitement manucurés. Elle s’emparait à nouveau de ses lèvres, plus fiévreuse. « Je t’aime Nolan. Je veux pas te perdre comme j’ai perdu Han. Je ne le supporterai pas. » L’aveu était aussi douloureux qu’une existence sans le doyen. Ses, mais trouvèrent à nouveau refuge contre son torse. « Je t’aime, mon trésor. » Elle l’embrassait encore. Amoureusement. De toute son cœur. Ses doigts s’amusaient à déboutonner sa chemise. « Je t’aime. » Qi’ra voulait retrouver cette communion des âmes avec lui. Retrouver ces mêmes frissons. Cette chaleur. Ne faire qu’un. Son énième mot d’amour mourrait dans le creux de ses lèvres qu’elle ne quittait plus au cours de ce baiser qui n’était que passion dévorante désormais.
(c) mars.
Nolan Sorrento
▿ Ton univers : Ready Player One (Livres & Film)
▿ Date de naissance : 12/04/1973
▿ Age : 51
▿ Métier : Doyen de l'Université • Professeur agrégé en droit privé • Enseignant-chercheur spécialisé en droit du numérique et des nouvelles technologies, mention jeux vidéo • Président du -Boss Men Club-
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
« She was so fine and divine. She was my everything, but now she's gone. She's gone and I'm alone. Back to the start. »
« From the depths of my despair to the brightness of a true love. »
— You'll be the death of me. —
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Orbe d’Osuvox
▿ Cataclyst
▿ Mechagodzilla
▿ Habileté au tir
▿ Codage
▿ Autre(s) compte(s) : Orion Black ♥ Sheev Palpatine ♥ Orson Krennic ♥ Lady Tarkin ♥ Celia St. James ♥ Lord Beckett ♥ Sauron ♥ Perséphone
▿ Messages : 451
▿ Points : 262
▿ Date d'inscription : 28/01/2022
▿ Notes :
⁂ All of my life, I have searched for a land like this one. A wilder, more challenging country I couldn't design. Hundreds of dangers await, and I don't plan to miss one. In a land I can claim, a landI can tame. The greatest adventure... is mine. ⁂
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⁂ This land we behold,
This beauty untold,
A man can be bold,
It all can be sold.
And the gold is Mine, mine, mine. ⁂
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⁂ This is war. We’re controlling the future. (NS) ⁂
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⁂ My rivals back home. It's not that I'm bitter, but think how they'll squirm. When they see how I glitter, the ladies at court will be all a-twitter. ⁂
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⁂ Make this island my land,
Make the mounds big,
I'd help you to dig. ⁂
« We both, know our own limitations, that's why we're strong. Now that we spent some time apart. We're leading each other, out of the dark, because we both know. From this moment. Forget what we were scared of. Say we're never giving up. You say you'll always try to be my helping hand. Try to be the one who understands. When things don't go as you've planned. We're still worth it all. »
we both now ∞ colbie caillat, gavin degraw
TRIGGERS : Sexualité
Immobile, comme en transe depuis de très longues minutes, Sorrento écoute cupidement les aveux de sa jeune épouse. L’expression de son visage est partagée entre l’impassibilité et la surprise. Au fil des minutes, ses traits d’ordinaire tirés se détendent et ses rides se lissent miraculeusement. Dans le bleu de ses yeux, une lueur s’apparentant fortement à de l’admiration scintille longuement. Il ne prononce aucun mot, savourant cette intimité jusqu’au dernier murmure de Qi’ra entre ses lèvres. Nolan se laisse bercer par les douces paroles de sa femme, ses « je t’aime » résonnent à ses oreilles comme une agréable mélodie. « Mon trésor » lui souffle-t-elle entre deux baisers doux. Loin d’être sauvages, l’amour en imprègne chaque fibre. Nolan est à deux doigts de l’arrêt cardiaque. Ce sont des mots qu’il refuse d’admettre encore avoir désiré entendre de sa bouche depuis des semaines. Le fait de les entendre maintenant, avec tant de fragilité et de pureté, dans un moment suspendu dans le temps où la terre entière s’est momentanément arrêtée de tourner est unique. Ces mots tambourinent en lui de manière presque obsessionnelle, délivrant d’agréables frissons qui lui traversent l’échine, et irradient dans son bas-ventre. Les mots de sa femme sonnent incroyablement justes, depuis les semaines qu’ils sont attendus. Toutes ses déclarations semblent presque irréelles, au point qu’il se demande si ce n’est pas une mauvaise plaisanterie. D’un simple coup d’œil vers elle, scrutant ses iris azurées, la tête légèrement penchée sur le côté, Nolan se rend compte qu’elle ne fait qu’exprimer sa sincérité sous la forme la plus pure. Elle confesse avoir eu tort de ne jamais s’être comportée comme maintenant. Ces mots éclatent son cœur en mille morceaux, ces mots frappent son âme si profondément qu’il est à deux doigts de tituber de surprise. Lorsqu’elle déclare qu’il représente tout à ses yeux, qu’elle se refuse de le perdre un seul instant et qu’elle termine sa tirade dans une répétition harmonieuse de mots d’amour, c’est comme une petite mort pour Nolan Sorrento. S’il avait pu jouir de toutes ces paroles chaudes et suaves, il l’aurait fait un nombre incalculable de fois. Il n’y a rien de sexuel dans les propos de Qi’ra Sorrento, et c’est justement ce qui transperce les murs de glace érigés autour de son palpitant depuis tant d’années. Tous les gestes de Qi’ra sont imprégnés d’une tendresse inouïe, d’un amour qui se consume en elle depuis des jours. Nolan est loin d’être insensible à l’expression des sentiments de sa femme. Il aimerait être fort et résister à ce tsunami d’émotions, de vertiges et de nausées. Il aimerait être insensible et cruel, débarrassé de ces sentiments encombrants qui ne font que l’affaiblir un peu plus chaque jour, mais c’est impossible. Nolan Sorrento a Qi’ra Duskstar dans la peau. Les yeux fermés, Nolan savoure la beauté de cet instant volé, comme emporté dans un agréable tourbillon renversant de pureté et d’honnêteté. Des valeurs qui le dépassent en temps normal, mais qui aujourd’hui, sonnent le glas de la personne qu’il a longuement été par le passé. Toutes ces paroles résonnent en lui à la manière d’un écho, elles renvoient à tant d’amour, mais aussi à beaucoup de souffrances. Cela le peine de constater que Qi’ra a traversé des épreuves douloureuses qui ont forgé sa mentalité d’acier, son tempérament arriviste et son obsession pour le pouvoir. Tout comme lui. Ils sont pareils, les mêmes faces d’une pièce. Le destin a bien voulu les faire se rencontrer dans ce monde-là, et pour rien au monde Nolan n’accepte d’en être séparé. Il refuse de repartir, quoiqu’il se passe, quoiqu’il se dise. Ils étaient faits pour se marier. Qi’ra est sa destinée, sa seconde chance de laisser le bonheur entrer en lui. Bien qu’il n’ait jamais eu la moindre considération pour la chose spirituelle, puisqu’il s’en est même davantage moqué au cours de son existence, il est forcé de reconnaître que sa rencontre avec Qi’ra n’est pas le fruit du hasard. Qi’ra est son âme-sœur. Il désire Qi’ra ardemment, et non pas que sexuellement. Il la désire entière. Il veut tout avoir avec elle, et pour la première fois de sa vie, il veut même tout partager avec elle. Qi’ra est sa pierre précieuse, son diamant spécialement taillé pour lui convenir en tous points de vue. Ce n'est pas seulement une drama queen, une beauté fatale. Qi’ra est bien plus qu’une jolie vitrine avec laquelle parader au cours de soirées mondaines à l’université. Il veut être là dans les bons comme dans les mauvais moments, conformément aux vœux de mariage qu’ils se sont échangés. Cette fois-ci, Nolan désire les penser et les dire avec la force de ses convictions. Il les pense, contrairement à la première fois. Il les chéris, comme il n’a jamais chéri quoi que ce soit dans sa vie. Elle est sienne. Personne ne la lui prendra. Il tuera quiconque se mettra en travers de sa route. Quiconque posera la main sur elle, la bouche sur elle, quoique ce soit d’autre sur elle. Elle est sa femme, une Sorrento. Lorsqu’elle a évoqué son premier amour, cela l’a rendu momentanément complètement fou. Ce qui l’a traversé, comme une violente décharge électrique, c’est de la jalousie pure et simple. Une jalousie si maladive, qu’elle balaie en un clin d’œil toute capacité de logique. Nolan a sincèrement éprouvé de la jalousie pour ce Han Solo. Elle ne peut continuer ainsi. Alors qu’elle déboutonne un à un les boutons de sa chemise, en passant par-dessus sa cravate en soie grise, il rouvre les paupières brutalement. Une pensée s’impose très clairement dans son esprit. Il sait ce qu’il doit faire maintenant. Il sait qu’il doit à son tour se montrer aussi vulnérable, peut-être même encore plus qu’elle. « Non. » dit-il avec fermeté, en rompant leur baiser. « Non, Qi’ra. » répète-t-il sur un ton probablement trop dramatique pour ne pas être inquiétant. Nolan attrape fermement ses poignets dans ses mains et vient refermer ses doigts autour de sa peau, capturant sa chaleur et sa douceur par ce simple effleurement. Il refuse de la laisser continuer à le déshabiller, parce qu’il sait très bien ce qu’il va se passer ensuite. Ce n’est pas de cette manière qu’il souhaite que les choses se déroulent entre eux. Plus maintenant. Plus après tous les éloges qu’elle vient de lui faire, plus après avoir confessé ses sentiments. « Tu en as assez fait. » Sa voix est grave, presque solennelle. Elle gronde comme un reproche, mais ce n'en est pas un. Nolan ancre ses prunelles bleutées dans les siennes pendant de longues secondes, interminables instants laissés en suspens, en attendant que le couperet tombe sur eux. C’est alors comme si une bulle, un délicat petit écrin de cristal, s’était formé afin de les envelopper dans une caresse d’amoureux. En un éclair, tout ce qui se trouve autour d’eux vient de disparaître. Leur univers tout entier est simplement constitué d’eux. En l’espace de quelques minutes, ils se retrouvent tous les deux, vraiment ensemble, sans interférences et sans heurts. Cette bulle précieuse est comme un cocon réconfortant. Nolan garde ses yeux dans les siens, la dévorant presque durant des secondes interminables, alors qu’un léger voile indéchiffrable vient les traverser. Différente de l’excitation lubrique à laquelle Qi’ra est familière, cette étrange lueur fait l’écho d’une émotion fortement comprimée en lui. « Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? » Ces mots franchissent la barrière mince et sévère de ses lèvres comme une lettre à la poste. Il veut lui signifier ce que son discours représente pour lui. Une explosion de vertiges. Un feu d’artifices en plein jour de l’indépendance américaine. Son discours est la promesse d’un avenir commun dans l’harmonie et l’esprit d’équipe. Une équipe. Nolan réalise que Qi’ra est sa meilleure partenaire. Lui qui a toujours détesté les jeux d’équipe, qui a souvent favorisé l’individualisme au collectif, se retrouve à désirer que les horloges cessent de tourner et que ce moment reste gravé dans l’espace-temps à tout jamais. Tout ce qu’elle a brisé et piétiné sous son aiguille, il y a quelques semaines, vient d’être réparé. Le cœur au bord des lèvres, prêt à exploser dans sa cage thoracique, l’homme d’affaires déploie des trésors de self-control. L’envie de la prendre sur-le-champ est forte au point de vibrer dangereusement en lui, pulsant dans un coin de son cerveau, mais ce n’est pas de cette manière qu’il veut communier avec elle. Pour une fois, il veut faire les choses autrement et non pas seulement à sa manière. Pour une fois, ce n’est plus seulement son plaisir personnel qui importe autant que le cours de la bourse. Nolan ne réalise pas lui-même ce qui est en train de se produire. La beauté et la fébrilité de l’instant l’enveloppent comme les bras d’une amante amoureuse à en mourir. En une fraction de seconde, son regard se couvre d’une tendresse qui ne lui ressemble pas. Pour une fois, le sexe revêt la délicate apparence d’un acte d’amour. Une communion des corps et des sens qui les emportent jusqu’aux cieux. Nolan veut goûter tous les péchés capitaux auprès d’elle. Il veut croquer la pomme interdite dans sa bouche et en extirper la saveur sucrée du fruit et de ses lèvres gourmandes. Il veut se mouvoir profondément en elle, et sentir toutes les fibres de son corps brûler sous ses coups de bassin. Il veut entendre leurs deux palpitants battre à l’unisson, amoureusement, dans un ballet plein de délicatesse et de fragilité. Il veut se consumer dans sa chair, quitte à se voir banni à tout jamais du paradis. Il veut prendre tous les risques pour cette femme, au prix d’énormes sacrifices. Nolan Sorrento est amoureux, vraiment amoureux pour la première fois de sa vie. Un amour sain, pur, dénué d’arrière-pensées sordides ou malsaines. Nolan s’intéresse enfin au plaisir de quelqu’un d’autre que le sien. Il prend soin de répéter sa demande comme pour se convaincre lui-même de cette honnêteté foudroyante : « Dis-moi ce que tu aimes. » dit-il en un souffle en dissimulant sa nervosité. Nolan n’a jamais été aussi sérieux avec elle. Il n'a jamais non plus été capable d’un tel oubli de soi. Il ne la quitte pas un instant des yeux, afin d’appuyer la force de ses demandes. Son regard est plein d’intensité, au point qu’il en frissonne extatiquement. Cette phrase représente absolument tout pour lui. Elle exprime ses insécurités, mais devant Qi’ra, il est prêt à déposer les armes à ses pieds. « Je te le donnerai jusqu’à ce que tu cries grâce. » Oui, exactement. Ce n’est pas une blague. Nolan Sorrento s’intéresse sincèrement au plaisir sexuel de sa femme. Il se sent en terrain inconnu, et cela l’excite tout en le terrifiant à la fois. Cela ne lui est jamais arrivé d’aimer et de coucher en même temps depuis des décennies. Cette vulnérabilité l’emporte dans un raz-de-marée de sensations vertigineuses. La crainte d’être repoussé à la fois dans son égo et dans son âme paralyse ses mouvements. L’amour est une faiblesse pour les deux amants, les délices de l’argent ou du pouvoir ont toujours été aussi puissants que l’ambroisie, la nourriture des divins. Nolan et Qi’ra sont deux égocentriques qui se sont finalement laissé prendre au piège des sentiments. Toutes ces acquisitions matérielles ne sont plus aussi gratifiantes qu’elles ne l’ont été durant leur existence mortelle. Tous ces plaisirs fugaces s’évanouissent en un battement de cil. Nolan Sorrento est démuni. Armes à terre, genoux au sol, yeux rivés vers les cieux dans une expression contemplative. Il est explosé de l’intérieur comme les débris d’une balle de fusil. Cette peur grondante en son être, qui déchire son âme dans une supplique est paralysante, mais elle vient de faire basculer son destin.
Lentement, ses lèvres viennent rompre les millimètres qui les séparent pour embrasser sa bouche offerte. Il reprend leurs embrassades avec douceur, en évitant de presser ses lèvres obstinément contre les siennes comme dans un rapport plein d’agressivité. Nolan ne tient pas à se montrer expéditif avec elle, il n’est pas non plus question d’une lutte de pouvoir. Tout en l’embrassant, Nolan laisse ses mains s’éloigner des poignets de sa femme pour enserrer obsessivement sa taille élancée. Du bout des doigts, il vient caresser le tissu fluide de sa robe, cherchant à l’attirer encore plus contre son corps. Ils s’avancent tous les deux contre le bord du meuble de la cuisine, et d’un mouvement ferme, Nolan soulève les fesses de Qi’ra. « Ça ? » chuchote-t-il en rompant une fois encore leurs échanges. Nolan ignore ce que Qi’ra est susceptible d’aimer, mais une chose est sûre, c’est qu’il veut parcourir, embrasser, baiser, mordiller et lécher chaque millimètre de son corps, de ses perfections à ses imperfections. « Et si je m’aventure par-là… » Afin d’appuyer ses mots, Nolan dépose un baiser dans le creux de son cou, avant de se mettre à se promener de ses clavicules à la base de sa nuque, tout en déposant sur son sillage une fine traînée humide du bout de sa langue. « Cette odeur me rend encore plus fou de toi. » souffle-t-il en respirant fortement l’odeur de son parfum luxueux, des effluves de fleurs et d’épices s’insufflent rapidement dans ses narines et le font frôler l’état de transe. Elle le rend fou dans tous les sens du terme, mais c’est particulièrement dans l’intimité qu’il se sent chanceux de partager sa folie. Tandis que sa bouche se fonde dans la chair tendre et parfumée de Qi’ra, ses mains descendent lentement de ses hanches à la courbe de ses fesses, dissimulées sous la table. « Plutôt par-là… » Son murmure se consume dans un léger rire lorsqu’il ressent enfin les premiers frissons traverser sa femme sous ses baisers et ses caresses. Il savoure la sensation de chaleur accueillante qui irradie de sa peau d’albâtre. « Brûle, Qi’ra, comme je brûle pour toi. » confesse-t-il en refusant de s'éloigner de la douceur de son cou.
Ses mains descendent encore et atteignent enfin ses cuisses, qu’il écarte de ses mains puissantes. Il se détache à regret de son cou, le plus sensuellement possible. Ses caresses, ses baisers et ses murmures suaves sont imprégnés de toute la force de son amour. Nolan prend excessivement son temps, parce qu’il tient à la découvrir comme au premier jour. Il profite de sa chaleur et de son odeur corporelle, mais surtout le parfum entêtant de son gel douche qui laisse sur lui l’effet d’un aphrodisiaque. Entre eux, c’est un acte d’amour et non plus une simple partie de jambes en l’air destinée à extérioriser des tensions d’ordre physiologique. Nolan sent que la peau de sa femme est plus en plus chaude, lorsque ses doigts se referment sur sa croupe, pour la palper dans une brève caresse, il constate même que cette sensation de chaleur transperce le tissu. Cette lenteur agonisante est une véritable torture des sens, elle le fait vriller complètement. Tout en embrassant le haut de son corps, ses lèvres s’attardent à travers le tissu de sa robe sur la courbe parfaitement rebondie de sa poitrine. Il s’agenouille au fur et à mesure pour être à une hauteur confortable. De là, ses doigts viennent prendre l’ourlet de sa jupe afin de la remonter jusqu’à ses hanches. « Magnifique. » commente-t-il. Ses lèvres se perdent sur la chair fine de l’intérieur de ses cuisses, puis remontent lascivement, tout en dévorant sa peau. Nolan humidifie de temps à autres ses lèvres avec le bout de sa langue, afin d’apporter de la fraîcheur à ses baisers. Il cherche à capturer les premières vibrations de son plaisir, ses frissons extatiques, ses gouttelettes de sueur, mais surtout cette sensation brûlante pour mieux s’y fondre. Nolan alterne ses baisers par des caresses linguales, et une fois de temps en temps, des morsures délicates. Il n’agresse pas sa chair, si fine et douce, il la baise avec tendresse. Toujours aussi lascivement et sensuellement. Cette communion est muée par un profond désir d’apprentissage de leurs corps fébriles. Tout en enfonçant ses ongles dans la chair de ses fesses désormais sous sa robe, il se penche pour embrasser l'intérieur d'une cuisse, avant de s'attaquer à la seconde. Ses dents mordillent sa chair, alors que sa langue laisse une traînée de salive sur son passage. Remontant vers l’antre chaude et trempée de son désir, l’une de ses mains relâche son élégant fessier pour écarter davantage ses cuisses, ce qui lui apporte une vision d’ensemble. Cette vision est parfaite, au point que s’en est presque irréel. Elle est parfaite et elle est sienne. Enfin sienne. Qi’ra est amoureuse de lui, dévouée et prête à lui confier sa vie. Qi’ra incarne une forme de beauté rare, parfaite aux yeux du doyen, qui déchaîne des vagues insatiables et cuisantes en son bas-ventre. Son corps entier est comme un volcan sur le point d’entrer en éruption, mais il ne peut se jeter aussi désespérément sur le corps de Qi’ra dans le seul but de se satisfaire. Pas cette fois. « Ton corps adore mes baisers, tes lèvres sont si… accueillantes. » chuchote-t-il contre son intimité, sa voix parcourant sa peau de délicieuses vibrations sonores, en s’affairant à lui procurer du plaisir entre ses cuisses. Un léger sourire lubrique se dessine sur son visage, faisant même lever les quelques rides présentes dans les coins de sa bouche.
Sa bouche se dépose dans une douceur infinie sur le centre névralgique de son plaisir. Comme une caresse, non brusque, aérienne et délicate. L’absolu contraire du Nolan Sorrento violent, possessif et exigeant de la majeure partie de leurs ébats sexuels. Nolan embrasse presque avec amour ce bourgeon rose vif et plein de nerfs. Ses lèvres ne font que l’effleurer quelques secondes, tandis que ses beaux yeux bleu océan se confondent en intensité dans ses pendants féminins. Pas une seconde, Nolan ne la quitte pas une seule seconde des yeux, se plaisant à observer les grimaces de plaisir sur le visage de porcelaine de sa femme Il guette chaque râle de plaisir, soupir et gémissement dans l’attente du moindre signe encourageant. Ce soir, c’est pour elle qu’il fait l’amour. Seulement pour elle. Puis, ses lèvres se referment plus fortement autour de son bouton de chair. Le bout de sa langue se met à lui prodiguer des caresses sensuelles, dans un mouvement de va et viens, il vient ensuite plisser ses lèvres pour maintenir sa prise dans le creux de sa bouche. Ses lèvres se pressent autour de lui pour l’emprisonner comme dans un étau. Elles le suçotent longuement, jusqu’à ce que le sang afflue brutalement et qu’il le fasse durcir. Qi’ra semble s’étrangler avec ses gémissements de plus en plus répétés, ce qui contribue grandement à faire travailler Nolan avec d’autant plus d’ardeurs. Nolan ne se lassera jamais de la saveur douce et sucrée de la peau de sa femme. Un grognement de satisfaction s’échappe de lui. Alors qu’il maintient son bouton de nerfs entre ses dents, venant opérer un ou deux pressions légères en voulant la faire haleter, il décide introduire deux doigts entre les murs étroits et trempés de cette intimité accueillante. Une lueur de pure luxure brille quelques instants dans le fond de ses prunelles océan, toujours fixées dans celles de Qi’ra. Il désire la regarder avec la même intensité à chaque instant et capturer toutes les expressions de son visage. « Laisse-toi aller… » chuchote-t-il d’une voix étonnamment rauque et suave. Il l’encourage à se laisser aller vers la délivrance, quitte à ce que ses cris ne viennent troubler la quiétude du voisinage. Nolan veut l’entendre hurler de plus belle. Il savoure longuement la sensation de dureté qui recouvre son bouton de chair, signe que lui aussi est à deux doigts d’exploser dans son pantalon. « Bien… Comme ça… Laisse-le partir… Laisse-moi te faire du bien… Qi’ra, tu es magnifique au bord de la jouissance… » souffle-t-il en délaissant son clitoris un instant pour l’encourager de sa voix chaude à laisser partir son orgasme. Il vient ensuite déposer un baiser chaste sur le haut de son intimité. Nolan renforce son emprise en serrant fortement ses cuisses, pendant que ses doigts se mettent à dessiner des arabesques invisibles sur la peau fragile et nue de ses cuisses. Nolan glisse brièvement sa langue entre les parois de son intimité, et ne manque pas de constater à quel point celle-ci irradie de chaleur. Le fait d’avoir ce détail en tête et en bouche ne fait qu’accentuer la tension qui née entre ses jambes. Presque machinalement, l’universitaire retourne apposer ses lèvres sur le centre de son plaisir, jouissant de la texture savoureuse de ce bouton plein de nerf, qu’il rêve de faire exploser d’un simple coup de langue bien placé. Il revient vers ses lèvres intimes, les parcourent de sa langue, jusqu’à atteindre ce morceau de chair bien rond et lisse, ayant pris entre temps une couleur rouge vif. Nolan exerce alors des pressions brèves mais lascives, enveloppant ce bourgeon nerveux entre ses lèvres pour lui transmettre son expérience en réalisant des caresses circulaires, ponctuée de temps à autres d’une pression plus précise sur les zones qui font presque instantanément cambrer Qi’ra contre sa bouche. Lorsqu’il sent sa peau se recouvrir d’une fine particule fluide translucide en son intimité et de sueur contre ses cuisses, Nolan cesse de parler afin de ne pas perturber les vertiges qui la transportent jusqu’à la jouissance. Il désire follement la sentir chevaucher son orgasme et en être complètement sonnée, avec pour conséquences agréables une voix cassée à crier son prénom et des tremblements incontrôlables, extatiques. Il l’espère fulgurant et suffisamment mémorable pour être considéré comme le meilleur de ses amants. Nolan ressent les vibrations du corps de Qi’ra comme ses propres frémissements. Les mots sont de trop. Nolan ne peut imaginer une autre façon de lui témoigner toute la force de ses sentiments que celle-ci. Elle est sincère, spontanée et pleine d'attentions. Pour un homme aussi narcissique, se montrer aussi affectueux et tendre dans cette communion sensuelle est la plus belle preuve d'amour qu'il puisse faire à une femme aussi merveilleuse que Qi'ra Sorrento. Il vient déposer entre ses mains parfaitement manucurées son palpitant blessé, un organe qui fut longtemps recouvert d’une glace tenace. Chaque sourire de Qi’ra fit dégeler, centimètre par centimètre, le cœur froid de Nolan Sorrento. Chaque éclat de rire éveilla en lui un sentiment de manque. C’est sous la pression de leurs corps et des battements frénétiques de leur rythme cardiaque qu’ils tombèrent pour la première fois tous les deux amoureux. Nolan Sorrento a depuis revu sa rengaine sur l’amour et la faiblesse. Il considère toujours que l’amour est une faiblesse pour tout le monde, à l’exception de celui qu’ils se portent mutuellement. L’amour qu’ils expriment ensemble est plus fort que tout ; parce qu’il a éclos en eux, comme les premiers bourgeons printaniers, au prix de sacrifices, de souffrances et d’acceptations de leurs propres ténèbres.
MUSIC WRITING: ave maria ▿ beyoncé ; i do ▿ colbie caillat ; we both know ▿ colbie caillat, gavin degraw NOTES: Nolan répond à sa déclaration d'une manière bien à lui... Lorsque les mots sont de trop...
ஃ you got your passion, you got your pride, but don't you know that only fools are satisfied? dream on, but don't imagine they'll all come true, when will you realize. ஃ (vienna ◇ billy joel)
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Le grand pardon ((Nolan x Qi'ra))
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