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Jeu 21 Oct - 20:06
It's quiet uptown
Il lui a fallu vérifier et revérifier l'information plusieurs fois pour qu'Alexander daigne enfin en croire ses yeux. Après près de trois ans à espérer retrouver la trace des personnes qui avaient le plus compté pour lui au cours de sa vie, le père fondateur avait fini par perdre un rien d'espoir, qu'il savait compenser avec une immense détermination. Chaque récit de retrouvailles qui appartenaient à d'autres avait été à double tranchant pour lui, la satisfaction de se dire que même après tout ce temps, c'était encore possible, la jalousie de n'être pas celui à qui l'on autorisait un tel événement.
Peut-être fallait-il réussir quelque chose en particulière pour obtenir un tel privilège ? Très probablement, et il sera alors le seul à blâmer pour ne pas avoir su faire ce qu'il fallait pour ramener les siens auprès de lui. S'il n'est pas égoïste, au fond, de les vouloir encore auprès de lui quand tous sont certainement bien plus heureux, qui sait, dans le monde des vivants qu'il a déserté avant l'heure ? Il n'en a rien su, et sans baisser les bras, il s'était très souvent laissé désappointer, avant d'obtenir, pour la première fois au gré de ses nombreuses recherches, un élément de réponse à ses si nombreuses questions.
S'il a brigué un poste à la mairie de la ville, ce n'était pas pour s'acquitter de la paperasse, loin de là, mais dans l'intention de comprendre la politique étrange autant qu'insatisfaisante de cette ville tout aussi étrange et insatisfaisante. Résultat des courses, jusqu'ici, il n'a même pas entrevu un semblant d'élément de réponse... Mais une autre raison qui l'a poussé à rejoindre la mairie avait été cet espoir, justement, de pouvoir glaner plus facilement des informations sur les habitants de la ville, et donc, qui sait, de retrouver ceux qu'il recherchait...
Jusqu'ici, toutes ses recherches avaient été vaines, mais ce jour-là, sans qu'il s'explique pourquoi, alors qu'il avait recherché presque mécaniquement le nom de son épouse, Eliza... un résultat était tombé. Pas de photographie, mais un nom, un prénom et une adresse... Une femme de trente et un an, assistante sociale...
Il le sait, tandis qu'il s'arrête devant la porte d'entrée de cette charmante maison où il espère la retrouver, qu'il doit revoir ses espoirs à la baisse, après tout, il s'agit peut-être d'une autre Eliza Hamilton, sans rapport avec lui. Ou bien est-ce un nouveau coup du destin, et il découvrira qu'aucune Eliza ne vit ici. Malgré tout, il a par trop envie d'y croire. Son coeur bat la chamade alors que son doigt appuie sur la sonnette. Il ne s'écoule sans doute que quelques secondes avant qu'elle n'ouvre la porte, elles lui semblent durer des heures.
Mais finalement, il la retrouve, face à elle, et ça ne fait aucun doute, il la reconnaîtrait entre mille. "Eliza, c'est bien toi !"
Il n'attend pas de réaction ou de réponse de sa part pour se précipiter dans ses bras et la serrer contre lui.
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C'était un monde bien étrange dans lequel elle s'était retrouvée transportée. Elle savait qu'elle n'avait rien avoir à faire ici. Il y avait trop de choses qui lui avait semblé bien trop... moderne, incompréhensible. Mais elle avait fini par faire avec. Elle restait parfois un peu perdu, par exemple, son téléphone. Elle en possédait un pour son travail, mais il lui servait réellement qu'à téléphoner. Le reste était bien trop... dur pour elle à faire. Et il lui arrivait de continuer à faire quelques mauvaises manipulations sur son ordinateur. Malheureusement, elle était bien obligée d'utiliser celui-ci pour les dossiers de ses clients. Mais il lui était déjà arrivé de supprimer un dossier entier par malheur, et elle avait donc du passer la journée entière à trouver un moyen de le récupérer. Au final c'était l'enfant qu'elle avait en famille d'accueil à ce moment là, qui avait réussit à récupérer le fichier pour la jeune assistante sociale. Mais aujourd'hui encore, après deux ans, certaines choses restaient compliqués.
Elle avait perdu beaucoup de membres de sa famille, six de ses enfants ayant vécus après sa mort. Elle avait passé ses premiers mois ici à les chercher, mais en vain. Et avec espoir, elle avait également cherché un peu ses deux sœurs et son mari. Malheureusement, ses recherches avaient été vaines, après tout à quoi s'attendait-elle ? Ils étaient tous morts il y a si longtemps. Alors elle avait stoppé. Elle s'était concentré sur cette nouvelle chance, sur cette opportunité qu'on lui avait offerte. Elle voulait venir en aide au plus grand nombre. Est ce que ça surprenait qui que ce soit qu'Eliza Schuyler-Hamilton pense ainsi ? Absolument pas. La jeune femme avait pris du temps à s'installer, à s'habituer aux choses. Et une fois qu'elle devint une femme du vingt-et-unième siècle, à quelques détails près, elle pu demander à être famille d'accueil. C'est son côté maternel qui était ressortit à ce moment là. Elle était une mère avant tout, ça ne changerait pas. Elle avait même adoptée une adolescente. Un vent de fraicheur cette demoiselle. Eliza se sentait particulièrement bien en ce moment.
La jeune femme avait aujourd'hui du prendre la décision de travailler à la maison, la seule enfant qu'elle avait à sa charge en ce moment, s'étant retrouvé avec un méchant virus la clouant au lit. Eliza avait donc passé sa matinée à se diviser entre la petite de six ans et des coups de téléphone. Mais elle gérait. Elle avait dû gérer huit enfants, une seule enfant malade s'était du gâteau pour elle. Du moins jusqu'à ce que la petite commence doucement à se sentir mieux et qu'elle décide de jouer. Alors elle dû se mettre à hausser le ton. Et alors qu'elle était entrain de lui donner son gouter, la sonnette retentit dans la maisonnée. Eliza demanda à la petite Fleur, de rester ainsi et de continuer de manger alors qu'elle allait ouvrir.
Elle posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte, alors qu'elle répondait à Fleur qu'elle revenait dans deux minutes. Et alors qu'elle allait demander la raison de cette visite à l'inconnu, sa mâchoire se décrocha. Il ne fallut quelques secondes pour qu'elle se retrouve dans les bras de son défunt mari. Elle resta sans voix mais lui rendit presque immédiatement son étreinte. Il était en vie. Après une bonne minute dans les bras l'un de l'autre, elle se détacha, attrapant le visage du brun dans ses mains. « Alexander...»
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Ven 22 Oct - 18:28
It's quiet uptown
Alexander aurait pu garder Eliza dans ses bras des heures durant tant la chaleur d’une telle étreinte lui avait manqué. Il reconnaissait tout d’elle, en cet instant : sensation familière et dont on l’avait pourtant trop longtemps privé. Sa voix, sa présence, son sourire, son odeur, tout… Il prenait le plus grand soin de s’imprégner de toutes ces sensations, de toutes ces émotions qui avaient depuis trop longtemps été absents de sa vie. Il l’avait si souvent négligée, et pourtant, il l’aimait si profondément. En cet instant, il se dit qu’il ne gâchera pas sa chance, qu’il se rattrapera par tous les aspects où il avait échoué, qu’il serait le mari qu’Eliza méritait (encore faut-il qu’il soit capable de tenir un tel engagement envers lui-même, ce qui n’est pas tout à fait garanti).
Encore faut-il qu’elle veuille bien de lui ? L’émotion des retrouvailles ne doit pas lui faire oublier des considérations plus rationnelles. Cela fait trois ans qu’ils sont ici, dans cette ville. Au cours de ces trois années, Eliza aurait tout à fait pu faire le choix de refaire sa vie, et Alexander, même s’il en serait naturellement déçu, ne pourrait définitivement pas lui en nourrir le reproche. Peuvent-ils vraiment reprendre le cours de leurs vies, qui par ailleurs ne se sont pas arrêtées au même moment, comme si de rien n’était ? Sans doute pas, au fond.
Probablement que non. Même s’ils doivent décider de donner tout leur sens à ces retrouvailles, elles ne les obligeront pas moins à un certain ajustement au regard de leurs situations spécifiques. Qu’a-t-elle fait, qu’est-elle devenue, tout ce temps ? Il a tant de questions à lui poser. Mais quand elle prend son visage entre ses mains, il n’a pourtant qu’une seule envie, et c’est de l’embrasser. Il s’en abstient, malgré tout, à la place, il fait finalement ce qu’il fait de mieux, ou en tout cas ce qu’il a l’habitude de faire. Il parle. Beaucoup. « Eliza, j’avais fini par désespérer de te retrouver, mais crois bien qu’il ne s’est pas passé une seule journée de cette vie où je ne t’ai pas cherchée. Tu m’as manqué, tu ne peux pas savoir à quel point tu m’as manqué. »
Il s’exprime avec un peu trop d’emphase, et il le sait, mais cela aussi, c’est dans ses habitudes. C’est surtout là une manière pour lui de donner une réalité concrète à ce moment encore un peu abstrait tant il paraît irréel. Et aussi et surtout une manière pour lui de garantir à son épouse ses intentions. « Tu as l’air d’aller bien, tu es encore plus resplendissante que le jour de notre mariage. » Il le pense, une fois encore. Il retrouve tout d’elle sans qu’elle ait dit quoi que ce soit ou presque. La belle, la rayonnante, la persévérante Eliza Schuyler, le séduit toujours autant. « J’ai des dizaines de questions, mais d’abord je voudrais… »
Il s’interrompt dans son discours au moment d’entendre une voix d’enfant, quelque part dans la maison.
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La couche d’Eliza avait été froide et vide pendant de longues années. Elle n’avait jamais retrouvé quiconque qui puisse combler le vide qu’avait laissé Alexander. Et puis elle n’en avait jamais vraiment eu envie. Elle voulait honorer la mémoire de son défunt époux, pas l’inverse en reprenant un autre mari qu’elle ne trouvera jamais aussi formidable qu’Alexander. Mais pour Eliza, Alex était mort il a des années. Elle avait très peu d’espoir à le retrouver à son arrivée ici. Et ne voulant pas vivre une nouvelle fois dans l’ombre de son deuil, elle tenta de se reprendre en main.
Mais voilà qu’elle le tenait du bout de ses doigts. Elle pouvait le serrer dans ses bras, celui qui lui avait tant manqué. Celui qui avait été arraché de ses bras. Celui qu’on lui avait violemment refusé. A plusieurs reprises d’ailleurs. Mais malgré tous les évènements de leur vie, Eliza avait fini par pardonner à son mari son erreur de trajet. Elle avait décidé de faire passer tout leurs bons moments passés ensembles au premier plan. Et heureusement. Car elle avait ainsi pu jouir de ce qu’elle avait longtemps pensé comment étant ses derniers moments avec lui. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle ne comptait pas le lâcher. Un sourire exprimant ses regrets se déposa sur ses lèvres tandis qu’elle le fixait attentivement. « J’aurais aimé avoir autant d’optimisme que toi, nous nous serions retrouvés bien plus vite. Mais tu m’as également manqué Alexander, toutes ses années sans toi ont été difficile. »
Un petit rire s’échappa des lèvres de la jeune femme tandis qu’elle relâchait le visage de son époux, prenant à la place ses mains dans les siennes. « Tu as toujours été un vil flatteur tu le sais ça ? Et tu es toujours le bel homme dont je suis tombée folle amoureuse au bal organisé par mon père. » Elle se souvint parfaitement du jour de leur rencontre, comme si c’était hier. Tout comme celui de leur mariage. Elle avait épousé l’homme de sa vie. Et maintenant, la vie lui offrait la chance de le revoir. Mais apparemment ça allait également avec son lot de surprise. Car la voix de la petite Fleur se fit entendre derrière eux.
« Non absolument pas. Je… Rentre donc, je vais juste m’occuper de la petite. » Elle savait que ça semblait extrêmement suspect. Eliza se décala, laissant son époux rentrer dans sa demeure. La jeune femme se dirigea vers la cuisine où elle retrouva la petite Fleur. « C’était qui ?» Demanda alors la jeune enfant. Maintenant Eliza se retrouva dans une sacrée situation, comment elle pouvait expliquer le retour d’un mort ? Elle se baissa, se mettant à la hauteur de la blondinette assise sur la chaise. « C’est un vieil ami à moi, je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Alors il faut bien se comporter et être sage d’accord Fleur ?» La petite fille acquiesça avant de demander de rencontrer le dit monsieur. Elle lui intima alors de s’essuyer la bouche avant de la suivre. Eliza arriva alors dans le salon, où Alexander s’était rendu, en tenant la main de la petite blonde. « Alexander je te présente Fleur, la jeune fille que j’accueille en ce moment. »
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Lun 15 Nov - 19:10
It's quiet uptown
Alexander n’envisagerait pas d’en vouloir un seul instant, une seule seconde à son épouse d’avoir cessé de la chercher. Pas un seul instant cette pensée ne le traverse ou ne l’effleure. Il est normal qu’il ne cherche pas à la retrouver, qui sait combien de temps, après tout, elle a vécu après son départ ? Longtemps, sans doute, du moins l’espère-t-il, même si cette pensée, dans le même temps, lui serre le cœur. Lui, à son arrivée dans cette ville étrange, gardait le souvenir encore frais, vivant, de la femme qu’il avait tant aimée, ce n’était pas son cas. Alors non, jamais il ne lui reprocherait de ne pas l’avoir cherché. Dans tous les cas, le politicien avait bien assez d’énergie à revendre pour eux deux quoi qu’il en soit. Il n’était pas nécessaire qu’elle fasse quoi que ce soit. Il avait cherché, encore et encore, et il l’avait trouvée. Le reste, ça ne compte pas. Le reste l’indiffère. « Combien d’années ? » demande-t-il, inquiet d’avance de ce que sera sa réponse. Combien d’années a-t-elle passées sans lui, et que se sera-t-il passé durant toutes ces années ?
Il envisage de lui présenter ses excuses, pour son ultime mensonge à son adresse. La veille de son duel avec Burr, il ne lui avait rien dit. Cela aurait-il été pire si elle avait su à l’avance ce qu’il s’apprêtait à faire ? ou préférable ? Il ne veut pas remuer le couteau dans la plaie, d’autant qu’ils admettront tous deux, certainement, qu’il a payé suffisamment chèrement le prix de ses mensonges pour qu’il ne soit clairement pas nécessaire d’insister. « Je ne suis jamais que sincère avec toi », répond-il quand Eliza le qualifie de vil flatteur. Certes, il en est un également, mais en l’occurrence, il le pense, il la trouve sublime, aussi bel qu’au jour de leur rencontre, de leur premier échange, aussi belle qu’aux jours de leurs noces. Et dire que ce beau visage aurait pu pour toujours s’effacer de sa mémoire… non, il ne l’aurait pas accepté.
Sa gorge se serre au moment de l’entendre parler de « la petite », il rentre d’un pas mesuré, respectueux. Il ne peut s’empêcher d’examiner l’endroit de fond en comble, ces lieux où son épouse vit à présent. Il cherche, aussi, il doit bien le reconnaître, les signes d’une autre présence masculine. Pourrait-il reprocher à Eliza d’avoir refait sa vie ? Ce serait d’une hypocrisie sans nom, mais il doit admettre néanmoins qu’il le vivrait plutôt mal. Cette petite installée dans la cuisine, est-ce que c’est sa fille ? Une enfant qui n’est pas la leur ? Cette pensée lui arrache le cœur tandis qu’il prend place sur le canapé du salon. Mais elle est vite remplacée par une autre quand elle lui apprend que c’est une des enfants qu’elle accueille. Aussitôt, il se détend et considère la petite Fleur avec un grand sourire. « Ravi de faire ta connaissance, Fleur », lui dit-il une fois la petite blonde arrivée à son niveau, une adorable gamine. Et à la voir, en dépit de son sourire, ses pensées s’assombrissent un peu. Il lève son regard vers Eliza. « Tu n’as retrouvé personne avant moi, n’est-ce pas ? » demande-t-il aussi sobrement qu’il le peu en songeant à leurs enfants.
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Elle avait vécu longtemps, beaucoup trop longtemps sans son mari, mais pas assez pour avoir l’impression d’avoir honoré fièrement sa mémoire. Les derniers moments passés avec Alexander remontaient à la moitié d’un siècle. Pendant près de la moitié de sa vie, elle avait dû vivre sans celui qui avait fait battre son cœur, celui qui lui avait donné une raison de vivre, enfin sept en l’occurrence. Un soupire s’échappa de ses lèvres à la demande de son époux. Elle n’avait pas envie de le lui avouer. Elle ne voulait pas lui faire savoir qu’elle attendait de le revoir depuis si longtemps. Pourtant, elle laissa échapper la vérité. « Cinquante ans chez nous plus les deux ans d’ici. Mais je n’étais pas seule, Angelica était là à mes côtés.» Elle essaya tout de même de calmer les possibles inquiétudes du brun, lui avouant alors que sa sœur avait toujours été là pour elle. Du moins jusqu’à ce que la mort ne l’accueille elle aussi en son sein.
Certains passages de leur histoire s’étaient effacés avec le temps et malheureusement avec l’âge et la maladie. Cependant au moment même où son regard se posa sur Alexander, elle fut ramenée au moment même de leur rencontre. Angelica quittant son bras et se dirigeant vers le beau soldat. Elle se souvenait parfaitement de la panique qui s’était emparée d’elle, pensant que son ainée allait lui dérober juste sous son nez l’homme dont elle était tombée amoureuse en un regard. Et puis ils s’approchèrent tout deux d’elle et Angelica les présenta l’un à l’autre. Elle ne s’était jamais souvenue aussi clairement de ce moment, jusqu’à aujourd’hui. Elle était persuadée qu’Alexander était la clé de tous ces souvenirs flous. Un petit rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle répondait au brun. « Permets-moi d’en douter. Car je pense au dernier jour que j’ai passé à tes côtés alors que tu étais encore en forme, et je crois bien que la sincérité n’était pas de la partie. »
N’ayant pas retrouvé sa famille, Eliza avait dû trouver un moyen de diminuer la douleur qu’elle ressentait. Et elle avait trouvé sa solution en étant famille d’accueil, en étant la famille temporaire dont avait besoin les enfants. Fleur étant un véritable rayon de soleil en ce moment. « Bon… bonjour Alexander. » Répondit la petite blonde tandis qu’elle se cachait à moitié derrière les jambes d’Eliza. Elle fixait l’homme avant de reporter son attention sur sa mère d’accueil. « Je peux aller jouer dans ma chambre ? » Eliza se baissa, déposant un baiser sur le front de la gamine alors qu’Alexander lui posait une question qui remplit son cœur de tristesse. « Bien-sûr Fleur, vas-y. » Elle regarda la petite se diriger vers les escaliers avant de reposer son regard sur son époux. « Tu es le seul. Aucun signe de qui que ce soit, Philip, mon père, Angelica, Peggy ni même Jefferson ou Burr. Personne ne semble avoir vécu la même chance que nous de venir dans ce monde. »
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Lun 22 Nov - 18:31
It's quiet uptown
La réponse d’Eliza décontenance totalement Alexander, qui ne s’attendait pas à une telle réponse de sa part, et dans un premier temps, il ne sait s’il doit s’en réjouir ou non. Qu’elle ait vécu si longtemps après son propre départ le rend heureux, au fond, car elle aura eu une vie longue et, il l’espère, heureuse, mais cinquante années… C’est plus d’années qu’il n’en a lui-même vécu avant son départ prématuré. Elle a vécu l’équivalent de sa propre vie en plus de la leur. Elle aurait eu tout le loisir de l’oublier, de le remplacer, de vivre une nouvelle vie dans sa vie, et il n’aurait guère été en droit de le lui reprocher, et pourtant… Eliza, exemplaire de ténacité, de douceur et de fidélité, avait conservé pour eux deux cette flamme qu’il avait tant de fois fait vaciller par ses actes souvent égoïstes. Oui, elle méritait de vivre aussi longtemps, mais savoir qu’elle a vécu si longtemps sans lui lui arrache en partie le cœur.
Il sourit en retour quand elle se permet de douter de sa sincérité. Prétendre qu’il l’a toujours été avec elle, ce serait suggérer qu’elle ait été capable d’oublier des points parmi les plus importants de leur histoire, et bien sûr qu’elle s’en souvient. Et jusqu’à la dernière heure du dernier jour, il est parvenu encore à l’abreuver d’un ultime mensonge. Mais il sent qu’elle ne le lui reproche pas, ou bien qu’elle ne le lui reproche plus, du moins. Le passé est le passé, ici il n’est question de guerre, de conflits, de manigances politiques auxquelles il soit susceptible de prendre part (même si ce n’est pas forcément l’envie qui lui manque, il faut le dire. C’est peut-être enfin l’occasion d’offrir à Eliza la vie qu’elle a toujours mérité de mener, qu’elle attendait qu’il lui accorde, et qu’il a trop souvent négligé de lui offrir. Bien sûr, rien ne saurait être comme avant, à plus forte raison que leurs proches, et leurs enfants surtout, ne sont pas là, mais ils sont là tous les deux. Est-ce que ça ne pourrait pas être assez ? « Je te l’accorde », admet-il avec le sourire après qu’elle a remis en question, à juste titre, son honnêteté. « Mais je te promets qu’à compter de ce jour, je ne serais qu’honnête envers toi. Je veux savourer cette chance d’être en vie, et je veux la savourer avec toi. »
Au moment de lui présenter la petite Fleur, Alexander se montre aussi sympathique et patient qu’il le peut, il reste vrai qu’il apprécie de voir la petite s’éclipser dans sa chambre malgré tout. Il veut savourer ce moment seul en compagnie d’Eliza, Eliza qu’il considère avec un mélange de tendresse et de nostalgie en la voyant prendre si grand soin de cette petite, faute de pouvoir le faire avec les siens. Jamais leurs enfants ne lui ont tant manqué qu’en cet instant.
« Au vu du temps qu’il m’a fallu pour trouver, je ne présumerais plus vraiment de leur présence ou de leur absence ici. »
Combien de temps lui avait-il fallu, après tout, pour retrouver son épouse ? N’est-ce pas là la preuve qu’il ne faut jamais renoncer ? Baisser les bras n’a jamais été le fort d’Alexander en même temps. « Je te promets de continuer à les chercher. » Ses sœurs, surtout. S’il devait en trouver d’autres, tels que Jefferson ou Burr, il ne présume pas de l’accueil qu’il serait capable de leur réserver. « Est-ce que tu accepterais de m’en parler de ce demi-siècle sans moi. »
Un demi-siècle, c’est si long. Il est plus que jamais désolé de l’avoir laissée seule si tôt.
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Elizabeth n’avait jamais pu se résumer à trouver quelqu’un pour remplir le vide qu’avait laissé Alexander après son décès. Mais qui donc pouvait oser dire qu’il pouvait remplacer le grand Alexander Hamilton ? Personne. Aucun être humain n’aurait pu remplacer l’amour de la vie de la jolie brune. Et puis elle n’avait jamais réellement cherché à mettre quelqu’un à la place du maître de la famille. Elle avait fait en sorte de remplir ce rôle, elle l’avait même très bien géré. Et vu tout ce qu’elle avait vécu par la suite, elle n’avait jamais eu besoin d’avoir quelqu’un pour l’aimer comme Alex l’avait aimé. On lui offrait un amour différent, ses enfants, les orphelins dont elle s’était occupée. C’était bien suffisant.
Bien entendu elle lui en avait voulu pour les erreurs qui avaient parsemés leur histoire commune. Mais elle avait su lui pardonner. Eliza n’était pas du genre rancunier, elle était juste incapable de retenir de la rancune envers Alexander. « C’est tout ce que je veux entendre et tout ce que je veux. Avoir cette seconde chance est une aubaine. » Un tendre sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle plongeait son regard dans le sien. « Je ne veux vraiment pas à nouveau veiller sur toi sur ton lit de mort, c’était la pire chose que je puisse vivre. Voir ton esprit s’éteindre… Surtout qu’ici, ça m’a l’air bien plus facile de mourir. »
Eliza avait beau adoré la petite Fleur, elle savait qu’elle aurait du mal après son départ, elle voulait profiter d’Alexander, de son défunt mari revenu à la vie pour son plus grand bonheur. Elle soupira, l’idée de revoir ses enfants, les siens, ceux qu’elle avait élevé avec tant d’amour… Ce serait le plus beau des cadeaux. « Tu penses que l’on pourrait retrouver notre Philip ? Je t’ai retrouvé après tant d’années à te penser mort, Philip pourrait avoir eu la même chance d’être de nouveau des nôtres ? » Dit-elle avec espoir.
Lorsqu’il lui promit de continuer les recherches, Eliza déposa un baiser sur ses lèvres. « Merci mon amour. » Puis un nouveau sourire se fraya un passage sur son visage. « Bien-sûr. Mais par où commencer…» Elle se tût l’espace de quelques secondes, essayant de faire un tri dans ses souvenirs, quelques détails manquaient, la faute à la maladie qui l’avait touché lorsqu’elle arrivait à la fin de sa vie, mais en soit le principal était là. « Mes parents sont tous les deux décédés un peu plus d’un an après toi. J’ai continué d’élever nos plus jeunes. J’ai créé un orphelinat. Avec l’aide d’une amie, j’étais co-directrice. Je te voyais en ces enfants. C’était la première étape pour honorer ta mémoire. Je t’ai défendu corps et âme face aux critiques. Avec John, on a fait en sorte d’organiser tout tes écrits, tes lettres pour publier ta biographie. Dix ans après ta mort Angelica est venue te rejoindre dans le caveau privé de la famille. » Un voile de tristesse se déposa dans le regard d’Elizabeth. Sa sœur avait toujours été là pour elle, et elle l’avait perdu, certes elles avaient pu profiter l’une de l’autre encore quelques années en plus. Mais son ainée lui manquait. Elle reprit cependant son court récit. « J’ai fini ma vie à Washington D.C. et j’ai aidé à amasser des fonds pour le Washington Monument, une grande tour en l’honneur du général. Mais même à la fin de ma vie, je n’ai jamais considéré que j’avais fait assez pour t’honorer. » Et c’était pourtant la seule chose qu’elle souhaitait à ce moment-là. A cette époque elle voulait que la mémoire de son mari soit honorée, qu’il ne soit pas oublié après son départ.
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Mar 11 Jan - 18:40
It's quiet uptown
feat. Eliza
Cette seconde chance est une aubaine, oui. Au nom de quoi Alexander l’aura-t-il méritée, il serait bien incapable de le dire, mais ce dont il est en revanche convaincu, c’est qu’il compte apprendre de ses erreurs et ne pas réitérer celles du passé. Mais peut-il vraiment lui promettre ? Bien sûr, difficile pour Alexander de ne pas succomber, ne serait-ce qu’un peu, à ses anciens travers, en témoigne à l’évidence son investissement actuel en politique, qui dévore déjà une grande majorité de son temps. S’il avait complètement appris de ses erreurs, il mettrait sans doute un pas de côté, mais c’est une chose dont il se révèle tout bonnement incapable. Non, à ses yeux, c’est une chose absolument impossible.
« Je te promets que plus jamais tu ne vivras une chose pareille », dit-il sans réellement pouvoir lui faire une telle promesse. Non, il n’a pas l’intention de mourir. Revenir d’entre les morts pour gâcher cette chance et repartir presque aussitôt ? Non, il n’en est absolument pas question. « Je n’étais pas sûr de vouloir y croire », ajoute-t-il concernant la possibilité que leur fils soit lui aussi présent de son fils.
Bien sûr qu’il y a pensé, et bien sûr qu’il l’a activement recherchée, tout autant qu’il a recherché Eliza, mais il voulait conserver une certaine réserve. Faire le deuil de Philip avait été long et complexe, à plus forte raison qu’Alexander se tenait en partie pour responsable de ce qui lui était arrivé. Il ne veut pas s’autoriser un espoir qui serait ensuite déçu, mais dans le même temps, il ne sait tout simplement pas faire autrement… Parce qu’il ne sera sans doute entièrement complet que lorsqu’il retrouvera enfin tous ceux qui comptent le plus au monde pour lui. Il savoure le contact des lèvres d’Eliza contre les siennes. Savoir ses sentiments toujours intacts, même après toutes ces années, le trouble et l’émeut. A la revoir ainsi, si parfaitement dévouée, si douce, si intègre à elle-même, il ne l’en aime que davantage.
Eliza se confie alors sur son passé, sur cette partie de l’histoire à laquelle lui-même, qui avait tant voulu s’y inscrire, n’avait pas pu participer, ou n’avait que participé indirectement, car Alexander comprend bien vite qu’Eliza s’est employée à la survivance de sa mémoire, envers et contre tout, et cette pensée, à nouveau, l’émeut immensément. Il regrette d’apprendre le décès de ses parents alors qu’elle portait encore son deuil, mais il est heureux d’entendre tout le reste : l’orphelinat, son combat pour honorer sa mémoire, la biographie qu’ils ont fait publier, avec John. Son visage s’assombrit en entendant qu’Angelica est décédée à son tour, une dizaine d’année plus tard. Il esquisse un fin sourire en apprenant qu’elle avait aidé à la fondation du Washington Monument, dont il avait bel et bien entendu parler, et qu’il regrette de ne pas avoir eu l’occasion de voir, lui aussi méritait que sa mémoire soit honorée, il est heureux que ça ait été le cas.
« Pas assez ? » Alexander serre les mains d’Eliza dans les siennes en songeant qu’il n’avait jamais eu le sentiment qu’elle lui ressemblait davantage qu’en cet instant. Ce sentiment que rien ne serait jamais suffisant. En faire trop, constamment, de peur de ne pas en faire assez. « Eliza, tu ne peux pas imaginer à quel point je te suis reconnaissant, et à quel point je suis fier de toi. » Il sent des larmes d’émotion poindre au coin de ses yeux. C’est lui qui n’en ferait jamais assez pour honorer cette femme exceptionnelle. « Tu as accompli ce que plusieurs vies ne m’auraient peut-être jamais permis de réaliser. » Il ne peut s’empêcher de la prendre dans ses bras. « Tu es la plus exceptionnelle des femmes, la plus merveilleuse des épouses. »