(Terminé) Le cœur de pierre fait le corps de pierre. [Medusa]

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Villanelle trouvait les mots juste. A croire qu’elle les avait choisis soigneusement pour faire mouche sur la gorgone. Pas les vrais monstres punis, engendré par des monstres etc. C’était comme si elle avait lue son histoire et qu’elle récitait les bons passages. Là, Tatie Em ne pouvait qu’approuvait ce que la russe disait. Elle s’y reconnaissait. Trois filles superbes qui n’avaient rien à voir avec les drôles de dames ou presque, un triumvirat de déesses de la beauté, nées du ventre d’un monstre de la mer et maudite par une autre. En son temps, personne ne prendrait Medusa pour un monstre. Tout le monde louait la beauté et l’âme de la jeune femme. Si elle était un monstre, c’était sans nul doute une dryade ou une océanide. Et pourtant…

Villanelle se montra curieuse encore de l’histoire de Tatie Em. Sans détour, elle disait vouloir en savoir plus encore à son sujet, et que de ne rien savoir la frustrait. Voilà quelque chose qui étonna la gorgone. Elle qui avait parlé de son passé, commença à trouver fort curieux de voir cette mannequin tant désirée en savoir sur le monstre mortel. Pourquoi donc ? Après tout, Tatie Em n’était qu’une sculptrice sur cette île maudite. Une femme vivant seule dans son coin, répondant à quelques commandes et dont ses clients, ne s’intéressaient qu’à peu de sa vie.

"Pourquoi donc veux-tu savoir tout cela ? Connaitre de vieilles histoires d’une femme seule qu’on traiterait de folle." Vivant dans un bâtiment délabré, isolée du reste de la ville, au milieu de statues inquiétantes… N’importe qui ferait courir le bruit qu’une sorcière ayant perdue l’esprit vivrait ici. Et tout ce qu’elle raconterait, serait facilement prit pour de la démence. Mais pas Villanelle. Elle au moins, elle ne riait pas, ne faisait pas d’étranges yeux et encore moins… Ne jugeait. C’était comme si elle prenait pour parole de prophétesse tout ce que disait Tatie Em. Et quelle cherchait dans ses paroles, une forme de secret. Cependant, la gorgone elle, se sentait désavantageait. Car parler d’elle oui, pourquoi pas. Mais sans son pouvoir « d’empathie », elle se sentait aussi vulnérable que n’importe lequel de ces humains.

"Et toi donc… J’ignore aussi beaucoup de chose à ton sujet. Et je monopolise tant l’attention que je me sens gênée. De même, j’aimerais en savoir plus sur toi."

Medusa ignorait effectivement beaucoup de chose sur Villanelle. Elle connaissait sa profession, son obsession pour cette femme dont elle a fait copiée l’image. Elle crue comprendre qu’elle avait de la famille compliquée. Mais pas grand-chose à part tout cela. La blonde restait un vrai mystère pour elle et c’était tout aussi frustrant. Car Medusa était celle qui brisait les mystères avant. C’était celle qui écoutait les secrets qu’on lui sifflait. Elle qui devinait quelques noirs secrets sur tous ceux dont elle déposait son regard. C’était comme regarder une série télé et qu’on répétait les révélations quand elles apparaissaient.

Mais à présent qu’elle ne l’avait plus… Tatie Em devait se contenter de faire comme tout le monde. Poser les questions, choisir comme il fallait ses demandes. Et comme c’était quelqu’un peu habituée aux interactions sociales, la tâche lui était quelque peu difficile. Mais elle refusait de se retrouvée nue en information devant qui que ce soit. Elle s’y était habituée, elle avait besoin d’en savoir autant au moins que l’autre…

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

"Je suis certaine que je ne te trouverais pas folle", lui assure Villanelle avec un grand sourire.

Ce n'est sans doute pas tout à fait vrai. En soi, Villanelle considère déjà que son interlocutrice est au moins un peu folle, il suffit de l'entendre un peu parler pour en avoir conscience, ou du moins admettre qu'elle n'est clairement pas, comme tout le monde. Mais jamais, ô grand jamais, Villanelle irait considérr cela comme un reproche. Bien au contraire. Elle aurait tendance à plaindre sincèrement ceux qui ne sont pas fous. Quelle vie malheureuse ils doivent avoir. La folie est ce qu'elle oppose assez naturellement à l'ennui, et l'ennui est tout ce qu'elle cherche, et cherchera toujours, constamment, invariablement, à fuir, et ce quoi qu'il puisse advenir.

"Et même si tu l'es, ça ne me dérange pas", précise-t-elle avec un sourire en coin, le plus honnêtement du monde - puisque c'est là la plus stricte des vérités.

Elle serait mal placée pour parler, en même temps. Elle-même peut se qualifier de folle... et ce n'est pas une fantaisie de sa part, loin de là. Elle est cliniquement folle, elle a été diagnostiquée comme telle, et considérée comme telle par tous ceux qui ont croisé sa route. Elle en a fait un motif de fierté, ni plus ni moins que cela. Plus on a voulu la pousser dans ses retranchements, pointer du doigt sa singularité psychologique, plus elle s'y est enfermée sans accepter de se soigner.

Tatie Em ne lui répond pas, à sa frustration toujours plus grande. A la place, elle lui retourne sa question. C'est légitime. Villanelle ne manque pas de se montrer curieuse et de poser des questions, c'est logique que Medusa veuille en savoir tout autant. De manière générale, dans la vie, tout est donnant-donnant. Obtenir un peu de son histoire, c'est accepter de dévoiler un peu de la sienne. Et ça lui va, ça ne la dérange pas. Pas le moins du monde. Elle n'a pas si souvent l'occasion de parler d'elle. Elle sait que dans certaines circonstances, évoquer son passé n'est pas une bonne chose... Mais là, en présence de Medusa, ça ne la dérange pas.

"D'accord, d'accord. Je vais te parler de moi, mais en retour, tu auras intérêt à tout me dire." Elle se racle la gorge, comme si elle s'apprêtait à se lancer dans un long monologue sur scène. "Je commence par le début ?" Elle n'attend pas la réponse de Medusa, bien sûr, c'est complètement rhétorique. "Mes parents m'ont abandonnée quand j'étais toute petite parce qu'ils me trouvaient trop différente." Elle en parle sans émotions, pour cela, il faudrait qu'elle soit capable d'en éprouver davantage. "J'ai grandi dans un orphelinat, et pendant ma scolarité, j'ai rencontré mon premier amour." Elle esquisse un sourire à l'évocation de son professeur de français bien trop âgée pour elle, qui n'avait alors que seize ans. "Elle s'appelait Anna. Elle avait des cheveux incroyable... Elle m'aimait aussi, mais elle était mariée. Un jour, je lui ai fait remarquer que la seule chose qui faisait qu'elle restait avec son mari était ce qu'il avait entre les jambes. Elle a ri mais je sais qu'elle était d'accord avec moi." Elle hausse les épaules. "Alors je l'ai émasculé", ajoute-t-elle comme si c'était la meilleure chose au monde. "Il en est mort et j'ai fini en prison. C'est là que les Douze m'ont trouvée et m'ont engagée. J'ai jamais trop su qui ils étaient, mais ils m'ont rendu ma liberté, ils m'ont entraînée, et je remplissais leurs missions. C'était stimulant au début... puis c'est devenu banal. Pourtant j'étais la meilleure, vraiment. Puis Eve est arrivée et s'est lancée à ma poursuite. Et quelque chose a enfin commencé à devenir intéressant."

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Villanelle n’émit aucune résistance ou n’usa d’aucun stratagème pour éviter de parler de son passé. Il raconta presque tout en bloc, avouant des choses que le mortel normal, rougirait de honte ou aurait des sueurs de frayeurs. Mais la russe assumait ce passé. Elle en parlait sans crainte, sans trembler, sans chercher à dissimuler quoi que ce soit où trouver l’approbation par le regard de son interlocutrice. Elle parla de ses origines sombres, de sa violence, comment elle s’est débarrassée d’un rival, rejoint un groupe d’assassin. Medusa n’avait aucune raison d’en avoir peur ou se sentir gênée. Au contraire, cette histoire l’amusait. Tout lui paraissait en réalité le plus normal du monde. Sans doute parce qu’elle ne pensait pas se reconnaitre temps dans ce récit, du moins avec sa vision du monde actuelle.

On pouvait dire que ces deux femmes se sont bien rencontrées. Malgré quelques petites différences, car personne n’était une pale copie de l’autre, le destin semblait vouloir faire se rencontrer ces deux créatures de sang. Toutes deux au passé trouble, forgée par les dures épreuves de la vie. Maudites chacune par la société qui leur privait de leur plaisir bien mérité. Un peu plus et Tatie Em pourrait la considérée comme une de ses sœurs gorgones. Là, elles pourraient formées un duo infernal, mais pour quel but ? Cela restait à déterminer dans ce délire.

"Eh bien… J’admets ne pas m’attendre à ça." Sa voix de douce femme d’un autre âge c’était mue en celui d’une personne au ton plus jeune et plus assuré. C’était comme si Medusa laissait tomber un masque pour se dévoiler complétement. "Sans doute est-ce un dieu sombre ou rejeter de ses pairs qui a voulu nous faire croiser. Une histoire si… Intéressante… Et familière."

Elle était heureuse d’en savoir autant avec une telle franchise. Pas besoin d’user de la moindre ruse pour tirer la moindre information, sa cliente était un livre ouvert. Elle devait l’être, afin qu’en retour la gorgone se dévoile aussi et connaitre à son tour tous ses secrets. Au moins elle, aura la chance de rester en vie. Car ceux ayant percer à jour le monstre, finissait tous ou presque, en statue dans son immense collection et comme là elle a perdue ses pouvoirs… "Les moires ont tissées leurs fils pour que les nôtres se rencontrent. Elles les ont tirés de la même pelote pour créer un jeu bien étrange avec le destin. On t’a privé déjà à ta naissance de ce à quoi tu as droit, rejeté par tes parents. Puis une seconde fois par cette femme qui n’a su faire son choix. Tu sembles un jouet pour des forces supérieurs."

Medusa ne savait trop si elle devait considérer oui ou non la possibilité qu’elle eut le plus de chance ou non. Mais au final, elle avait tout perdue, elle était plus que maudite. Comme Oksana, elle semait la mort autour d’elle, qu’elle le veuille ou non. C’était son fardeau, un destin imposé sans qu’elle puisse dire quoi que ce soit, ou crier à une injustice devant un tribunal. Si Tatie Em était devenue un monstre, c’était celui du monde. Est-ce que la russe aimait rependre la mort ? Elle disait que cela était « stimulant » au départ, donc peut-être que oui. Ou bien, comme Medusa, elle y avait pris goût, un plaisir imposer qui consolait d’une vie brisait et dont cela apparaissait comme une protection contre la folie, folie qui s’était déjà emparait d’elles. On disait que l’esprit d’un humain était complexe, mais celui d’une créature damnée l’était encore plus. "Je suppose qu’à présent, il est mon heure de te raconter la mienne de vie."

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Villanelle a senti qu'elle pouvait parler librement de son passé, que son interlocutrice ne s'en offusquerait pas comme tant d'autres auraient tendance à le faire. Si elle avait dû être dérangée ou choquée, ça n'aurait sans doute pas changé grand-chose pour l'ancienne tueuse à gage, mais si elle s'est confiée si librement, si directement, c'est qu'elle savait bien qu'elle trouverait une personne attentive, capable pas seulement de l'entendre sans la juger, mais de la comprendre et de se mettre à sa place.

Les âmes similaires à la sienne sont si rares. Villanelle continue d'être persuadée du fait que celle d'Eve fait partie de ces âmes qui lui ressemblent, mais elle n'espérait pas en trouver une ici. Villanelle, à chaque minute de conversation supplémentaire, se voit confirmer son sentiment de départ. Medusa pourra bien devenir sa grande amie sur cet îlot maudit. Parce que Medusa lui ressemble, et parce que quand elles partagent leurs histoires respectives, elles ne frémissent pas d'horreur mais sont capables en revanche d'afficher la plus souveraine approbation.

Elle reconnaît ne pas s'être attendue à ça, et Villanelle accueille cette réaction avec un sourire empreint de fierté. Elle estime ne pas avoir à rougir de ses actes passés. S'ils ont été répréhensibles, elle préfère en tirer orgueil qu'autre chose. Là, elle sait que son récit a été entendu et apprécié à sa juste valeur quand d'autres se contentent de la considérer comme folle sans chercher beaucoup plus loin, alors qu'en vérité, elle estime que la frontière entre ce qui est fou et ce qui est pur, ce qui est beau, est une frontière bien mince, qu'il faudrait savoir apprécier à sa juste valeur plutôt que de l'observer avec terreur ou dégoût (quoiqu'inspirer la terreur ou le dégoût ne la dérange pas outre mesure, à dire vrai).

"Je savais que mon histoire te parlerait", répond l'ancienne tueuse à gages, ravie de constater qu'elle a vu juste et que ce n'était pas juste une impression et rien d'autre que cela. "Je n'aime pas penser être le jouet de qui que ce soit", répond Villanelle d'un ton légèrement hautain. "Mais je pense que tu as raison... Clairement, ici, c'est pas moi qui tire les ficelles."

Et dans son autre vie, quoi qu'elle en dise, ce n'était pas elle non plus. Elle n'a jamais été aux commandes de sa propre vie. Elle a bien essayé, oui, d'échapper à l'influence de Konstantin et de Douze, elle a voulu, oui, être libre, et être libre avec Eve. Mais rien ne s'est passé ainsi qu'elle l'a voulu. Un pantin sans émotion, dans sa vie comme dans la précédente.

"Je suis toute ouïe", répond Villanelle sans dissimuler son impatience quand la gorgone admet qu'est venu son tour de raconter sa propre histoire.

Et autant dire que la jeune femme attend cela avec la plus grande impatience. Elle est loin, très loin de tout comprendre de qui est cette femme, c'est à la fois fascinant et déstabilisant. Elle a envie, à présent, de lever un peu de ce mystère afin de pouvoir comprendre une bonne fois pour toutes à qui elle a affaire.

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Une telle franchise, un regard direct sans en mourir. La russe avait bel et bien raconté sa vie sans mentir, sans tromper. Une confiance aveugle ? Juste avoir un bon retour, sans honte de ses actes, s’exprima avec fierté, elle plaisait bien à la gorgone. Si Medusa s’exprimait parfois par mystère, c’était à cause de la force des choses. Mais non plus, ne dissimula point son passé quand on venait à sa rencontre. Elle cachait surtout son visage avant de le dévoiler pour l’acte final, mais même ici, elle pouvait bien montrer sa face et elle pourrait même dévoiler sa longue chevelure. Comme quoi, en cette heure, il serait idiot de cacher quoi que ce soit.

Medusa en était ravie. Cela lui plaisait d’en apprendre plus sur les autres, même si elle se doutait que toute autre personne ne se livrerait pas aussi facilement. Sans doute que le fait de se découvrir aussi semblable, encourageait de telles confidences. Tatie Em devait l’avouer qu’en la présence de l’ancienne tueuse à gage, elle se sentait relativement bien. C’était un peu comme si elle se retrouvait à côté d’une de ses sœurs. Une semblable parlant de ses déboires de la vie et comment l’univers vous à châtier car vous ne plaisiez pas aux désirs pervers des dieux. Villanelle n’a pas était maudite par une déesse jalouse ou un dieu éconduit, mais la gorgone sentait qu’elle a était maudite à son berceau, qu’une mauvaise fée aigrit à lancer une malédiction sur elle. Pour Medusa, cela sonnait comme la promesse d’un grand destin pour sa comparse psychopathe et elle ne se priva pas d’exprimer son point de vue.

"Si tu veux mon avis, on cherche à te cacher que tu es promise à de grandes choses. Tu pourrais et je le sens, renverser des puissances et devenir aussi incroyable que redoutée qu’une reine divine." Oui, Medusa le sentait, c’était comme si avec ses yeux, elle pouvait voir la puissante aura chez Villanelle. Elle pourrait faire tellement de chose, soumettre ce monde à son bon vouloir. Peut-être se retenait-elle, ce qui serait fort dommage. "Ceci-dit, je suis curieuse de savoir comment a fini ton amante dont tu as vider l’époux. T’es-tu venger d’elle ou respire-t-elle encore ?" Castrer le maris pour vouloir récupérer l’épouse pouvait choquer oui. Medusa pouvait ressentir une certaine injustice, mais pas dans ce cadre. Cette femme était mariée, mais n’a pas hésitée à avoir une double vie. Si Oksana s’était montrée aussi radicale et que cet homme en est mort, c’était à cause de l’enseignante, ce premier amour qui a joué avec les sentiments. Rien que pour cela, Tatie Em lui aurait réglée son compte.

Arriva donc le moment pour Medusa de raconter son histoire. La russe s’était montrée assez patiente jusque-là, et la gorgone ne voulue faire languir plus longtemps. Fini alors les petits mystères, les phrases au sens caché pour mener ses victimes avant dans son piège. Mais croira t’elle à une histoire remplie de monstres et de dieux ? Ici, les gens prenaient facilement pour des fables ceux qu’ils ne voulaient concevoir. Mais ça… C’était son problème. Elle voulait sa biographie avec sincérité, elle l’aura. Sans attendre une seconde de plus, la gorgone parla enfin de son passé.

"Il y a bien longtemps… A une époque si oubliée dont j’en ai perdu le compte… Dans un monde si lointain qui semble tirer d’un rêve… J’y suis née. Issue d’une famille très nombreuse… Mes parents furent d’anciens dieux monstres marins qui dominaient les mers avant l’arrivée des olympiens. La très grande partie de ma fratrie a hérité de leurs difformités. Sauf moi et mes deux sœurs. Nous ressemblions aux nymphes que les dieux courtisent. C’est pour cela que nous fûmes isolés du reste de la famille et que nous consolidions nos liens entre nous trois… Pour vivre, nous trouvions un travail. Nous œuvrions en tant que prêtresse pour… Athéna." On pouvait sentir qu’à la prononciation de ce prénom, Medusa usa d’un accent de mépris et de dégout. "J’étais courtisée… On venait des quatre coins du monde pour me séduire, admirer ma beauté… Puis arriva cet homme… Il était le plus beau, le plus fougueux. J’éai étais immédiatement séduite. On se voyait comme des adolescents, se donnant des petits rendez-vous. Il m’avoua dans notre passion qui il était. Un dieu, le dieu des mers en personne, l’un des Trois grands olympiens. Je ne pouvais que l’aimais davantage. Mais la voilà qui arrive. Athéna… Elle disait être furieuse que nous nous aimions dans la cour de son temple, mais elle était jalouse je la connaissais bien. Elle eut la bonne excuse pour châtier celle que les mortels préféraient à elle. Ainsi elle me maudit et fit de moi un horrible monstre au regard mortel, me privant de mon amant qui ne pouvait plus m’approcher." Tout son discours était un mélange de joie, de tristesse et de colère. Ses émotions s’adaptaient à chacune de ses phrases comme si elle revivait chaque scène à l’instant même.

"Si tu ne crois pas qu’elle a agi de façon injuste, elle a aussi transformer mes sœurs en monstres semblables. Elles qui n’ont fait que me soutenir, me consoler comme toutes les sœurs. Nous vivions donc recluses car personne ne pouvait nous voir sans y laisser la vie. Jusqu’à ce qu’Athéna, une fois encore, me harcelant, m’envoya de nombreux héros, fils bâtards de dieux pour me tuer. Beaucoup rejoignirent nos collections. Mais l’un d’eux eut finalement raison de moi et me tua… Et de ma blessure, seraient nés les enfants que j’eus conçu avec mon amant, ainsi je fus privée de la joie d’être mère." On aurait presque cru qu’elle allait fondre en larme. Tatie Em en avait envie, mais arriva à garder toute dignité pour ne pas fléchir aussi facilement. "Mais notre malédiction avait un avantage. Nous ne mourrons pas. Nous revivons à un moment. Et là, j’exerça ma vengeance sur tous les enfants des dieux. Puis, récemment, un des fils de Poséidon dont je voulais avoir près de moi, me tua aussi. Mais… J’avoue ne pas trop lui en vouloir. Il devait accomplir une prophétie et il était trompé par qui tu sais. Et enfin me voilà ici, sans pouvoir, ni malédiction. Maintenant, tu sais tout..."

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Villanelle accueille ce qu'elle considère être des compliments de la part de Medusa avec un plaisir et une satisfaction qu'elle ne cherche pas un seul instant à dissimuler. Le fait est qu'elle est du même avis. Elle ne l'aurait, une fois n'est pas coutume, formulé avec ce point d'emphase, mais ça ne l'empêche pas d'apprécier. Quand on la compare à une reine divine, elle décide que non seulement, c'est le genre de compliments qui ne se refusent pas, mais qu'ils sont qui plus est mérité. Pas, cependant, que le pouvoir l'ait jamais tant attiré que cela, quoiqu'elle ne puisse non plus nier combien plaisant peut-être le sentiment d'avoir de l'influence sur quelqu'un d'autre. Sans avoir jamais su exactement identifier l'ersatz d'émotion qui serait susceptible de la traverser quand elle prend des vies, elle suppose que cela participe tout de même de ce genre d'émotion, la sensation vive, pure, d'avoir l'ascendant sur l'autre, d'avoir droit de vie et de mort sur lui, sans que l'autre puisse y faire quoi que ce soit.

"Oh, j'ai bien failli la tuer", répond Oksana d'un ton indifférent... Anna avait tant compté pour elle, ou du moins Villanelle l'avait cru, mais elle n'est à présent plus qu'un vague souvenir, une étape de sa vie, de son parcours, mais quelle importance pouvait encore revêtir Anna à partir du moment où Villanelle avait fait la rencontre d'Eve. Aucune, cela va sans dire. "Mais elle a été plus rapide."

Avec sa main, Villanelle imite la forme d'un pistolet qu'elle presse contre son menton pour imiter le pathétique suicide d'Anna, qui s'est déroulé sous ses yeux, avant que ne s'échappe de ses lèvres un léger rire. Mais assez parler d'elle, pour une fois, l'ancienne tueuse à gages veut bien focaliser l'attention sur son interlocutrice. Et sur ce point, elle est bien servie, car à partir du moment où Tatie Em décide de se confier, elle le fait absolument sans pudeur ni restreinte, ce qui rendrait Villanelle presque fière d'avoir ainsi l'honneur de recueillir de telles confidences, qui au passage n'ont absolument rien d'anodines, bien au contraire.

Elle lui dit venir d'une époque et de contrées lointaines, elle semble sur le point de lui raconter un conte, une histoire, et Villanelle est prête à la croire. Après tout, n'est-ce pas un conte qu'elles vivent, dans tous les cas ? Rien de tout ceci n'a l'air franchement réel, à bien y regarder. Alors, après tout... Elle est prête à tout entendre, et même si Medusa devait choisir de lui servir le plus gros tissu de mensonges de tous les temps, elle est tout à fait prête à tout croire de ce qu'elle lui apprendra, et sans rien remettre en question, pas un seul mot, parce qu'après tout... pourquoi pas ? Et ça en fait, des choses à encaisser qui dépassent son imaginaire : fille de dieux marins, nymphe, prêtresse... tombée amoureuse du dieu des mers à l'épouse jalouse, une malédiction, changée en une sorte de monstre, de même que ses sœurs, qui n'étaient pourtant en rien responsables de tout ceci. Comme si cela ne suffisait pas de l'avoir maudite, cette Athéna avait, en plus du reste voulu la faire tuer à plus d'une reprise, et jamais en personne, qui plus est. Sa souffrance, ses enfants, sa mort à deux reprises... C'était tellement improbable que ça devait forcément être vrai.

"Plus de pouvoir ni de malédiction, on te donne l'occasion de repartir sur des bases neuves, c'est peut-être un signe. Peut-être que c'est toi qui va avoir la main, cette fois. Peut-être que cette Athéna est ici, et qu'elle n'ont plus le pouvoir de disposer de la vie des gens comme elle a eu l'habitude de le faire." Elle marque une pause. "Ton histoire est fascinante. Que je comprenne bien, il te suffisait de regarder les gens pour les tuer ?"

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Plus rapide ? Que voulait-elle dire par là ? Medusa suspecta par là que l’ancienne amante aurait réussit à blesser ou laisser pour morte Villanelle. Ou alors… C’était-elle donnée la mort elle-même tout simplement. Quelle lâche, elle préférait donc se tuer que d’assumer. Après tout, elle était responsable de cette situation et au lieu de l’affronter, préfère fuir. Il y avait dans le domaine d’Hadès, un endroit spéciale pour les suicidaires. Ne croyons pas qu’ils finissent dans les champs heureux au milieu de fleurs arc-en-ciel et de nymphes jouant de la lyres. Non, c’était une mort déshonorante, qui ennuyait même le dieu infernal et dont l’âme pourrissait au bout d’une corde pour l’éternité. Il était vrai aussi que les juges des enfers donnaient de façon arbitraire la place de chacun une fois mort, mais certains n’échappaient pas à un destin tout tracer. Medusa, bien qu’elle avait le pouvoir de revivre, fut contrainte à chaque fois de faire un passage au Tartare par exemple et nulle part ailleurs.

"Je suis certaine que là où elle se trouve maintenant, elle moisie à jamais, nourrissant les chiens des enfers et étant ignoré par tous les morts." Sans doute que cette vision plaira au mannequin.

Tatie Em avait racontée par la suite son histoire et attendait la réaction de la jeune femme.3 N’importe qui, prendrait ce récit pour une mauvaise blague. Qui croirait aux dieux et monstres peuplant les légendes ? Surtout que là, elle ressemblait à une femme banale et non une maudite à devenir la plus hideuse des créatures. Sans doute qu’Oskana lui dira « Arrêtes donc tes plaisanteries et racontes moi la vérité ! » Mais non, la russe prit pour véridique direct ce que lui racontait la gorgone, ce qui au fond la rassurait. Elle n’aurait pas à se défendre ou se sentir vexer si on remettait en cause ce qu’elle disait. Peut-être fut-elle déjà témoin de phénomènes extraordinaire qui l’ont pousser au merveilleux.

Même, comme si elles étaient connecter, la russe mit le doigt sur un point qu’avait déjà songer la gorgone. Ici, Athéna était probablement devenue aussi mortelle qu’elle et donc, vulnérable. Si la gorgone devait se venger, ce serait le bon moment. Pouvait-elle songer de quitter son antre et se lancer dans une chasse à l’homme… Ou plutôt à la déesse ? Mais comment faire, comment la retrouver sur une île qui ne faisait que s’accroitre de jour en jour avec des milliers d’âmes ?

Sa réflexion fut momentanément interrompue quand de suite, la russe lui posa la question sur ses pouvoirs. Bien entendu, on avait compris qu’elle avait un penchant pour le meurtre. Et donc, entendre parler d’armes ou de techniques particulières pour hotter la vie, cela devait intéresser. La passion de la mort et pour quelqu’un, voici un cocktail très dangereux qui rependrait des ravages partout. Villanelle interrogea sans gêne, avec une véritable curiosité comme deux amis qui échangeaient sur leur passion. Et Tatie Em, qu’en pansait-elle de ça ?Aimait-elle ce don ou malédiction ? Peut-être qu’avant, elle en avait en horreur. Mais le temps ayant eut raison de son esprit, la folie lui fit voir le monde différemment, tout en l’enfermant dans une sorte de bulle de la réalité où les choses inacceptable avant, était normale pour elle depuis bien longtemps. Quoi de mieux pour résister à la folie, que de devenir fou sans doute.

"Un simple regard oui. Il suffit de plonger son regard dans le mien… Ainsi ils n’ont plus de peur, de doute. Tous leurs ennuis s’en volaient à jamais, ils sont libre…" C’était un peu ce qu’elle vendait à ses victimes. Une façon de les hypnotisé afin de les tenter de la regarder. Et cela marchait. Surtout que comme Medusa inspirait la mort imminente, on était tenter donc de baisser les bras, accepter pour s’enfuir par la mort elle-même. Jolie paradoxe. "J’ai d’autres moyen aussi pour tuer, mais le regard est le plus puissant et radicale. Cette trainée d’Athéna ma fait ca pour punir selon elle, le fait que tout le monde me regardait et me trouvait belle. Résultat… Des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, sans parler d’animaux, sont tuer juste parcequ’ils ont croiser ma route. Qui est la véritable meurtrière une fois de plus."

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Une fine esquisse de sourire passe sur les lèvres de Villanelle à l'évocation d'Anna et du sort qui lui est à présent réservé, quelque part dans l'enfer où elle s'est précipitée de son propre chef. En soi, elle n'avait jamais voulu de mal à Anna, mais elle ne méritait sans doute pas davantage que cela. Elle avait été lâche, la lâcheté était même ce qui définissait au mieux l'entièreté de leur relation.

Et elle devait payer pour sa lâcheté. Puisque ça n'a pas pu être de la main de Villanelle, il faut bien que ce soit de la main d'un autre. Si l'enfer tel que le décrit Medusa existe bel et bien (et après tout, pourquoi pas ?), c'est une perspective qui sait la satisfaire, même si elle-même, au vu de son parcours, se doute qu'elle aura aussi en enfer une place privilégiée, et sans doute pas un destin très heureux - mais elle est tout à fait prête à l'accepter. Au moins, sa mort gagnera peut-être de ce dont sa mort manque cruellement : un peu d'action.

"C'est pour ça les lunettes, alors", remarque Villanelle quand la gorgone lui confirme qu'il suffisait de plonger son regard dans le sien pour être... libéré...

Certes, la perspective peut être tentante, mais ce n'est pas d'une liberté dont Villanelle voudrait pour elle-même. En revanche, elle est ravie de pouvoir le soutenir, ce regard, sans accuser d'office les terribles conséquences qu'avaient certainement subi des dizaines, si ce n'est des centaines voire des milliers de victimes de ces yeux pétrifiants.

"C'est dommage, je suis sûre que tu as de très jolis yeux", ajoute-t-elle alors. "Sans doute pas aussi beaux que les miens, mais...", précise-t-elle avec le plus grand naturel du monde.

Elle ajoute qu'elle a d'autres moyens de le tuer, ce que Villanelle veut bien croire, et sans hésitation, d'autant qu'elle est bien placée pour savoir qu'il existe bien mille manières d'ôter la vie à quelqu'un. Elle-même en a expérimentée plus d'une. Elle avait tendance à vouloir toujours tuer d'une manière différente quand elle travaillait pour les Douze. On lui donnait le nom de la future victime, on ne lui imposait pas la méthode, au mieux précisait-on si cela devait ou non passer pour un accident.

Par conséquent, elle avait toujours été libre de tuer comme bon lui semblait, et changer de méthode au gré de ses inspirations avait le mérite de la tirer, même ponctuellement, même partiellement, de l'état de lassitude qui la gagnait autrement beaucoup trop vite. Une lassitude qu'elle ressent bien peu en compagnie de Tatie Em, d'ailleurs. Cette dernière a le don de la divertir, une raison de plus pour tant l'apprécier.

"Athéna doit payer. Athéna va payer.", affirme Villanelle avec détermination. "Je veux t'aider à la retrouver. J'étais forte pour ça, quand je bossais encore pour les Douze. Je suis sûre que je peux remonter sa trace, si elle est ici et si tu me la décris un peu."

Aider Medusa à obtenir sa vengeance : un nouvel objectif pour Villanelle. Sans doute le plus stimulant qu'elle ait connu depuis un bon bout de temps.

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Et oui, Villanelle avait tout deviner. Voila pourquoi en effet Medusa cachée ses yeux. Du moins, aujourd’hui elle n’avait plus de raison de le faire, mais les habitudes vous savez. Avant, elle devait le cacher, devait se travestir pas pour dissimuler la honte de la malédiction mais pour tromper. Donner le goût de la curiosité. Si vous surprenez quelqu’un avec une masse grouillante et vivante sur la tête, seriez-vous tenter de regarder son visage ? Pas plutôt de fuir ou attaquer de suite ? Alors que si ses traits étaient dissimuler, comme un fantôme voilé, on la prendrait pour une pauvre jeune femme en danger, apeurée, mal… On viendrait vers elle avec peu de méfiance et là… La gorgone s’amusait même des fois à changer son approche, à jouer quelque fois un rôle différend pour appâter ses victimes. Le dernier en date fut celui d’une vieille femme seule et triste, ce qui s’approchait de la réalité en fait.

Medusa sourit au compliment et sans doute petite blague de son homologue féminine. "Oui, tu as de beaux yeux Villanelle. Deux beaux émeraude qui rendraient jalouses les Olympiennes." Il fallait croire que c’était en devenant maudite et laide que Medusa sut juger sur la beauté, reconnaitre ce dont elle avait perdue si injustement. Les dieux avaient tout, immortalité, adoration, succès, richesses, des pouvoirs extraordinaires etc. Mais cela ne leur suffisait pas, ils prenaient plaisir de prendre aux mortels qui ne sont rien, le peu qu’ils ont juste par crise. Un mauvais regard, un talent les faisant rougir… N’importe quoi et s’en était fini. En réalité les dieux, si vous ne leur attirait pas l’attention, vous êtes sur d’avoir une belle vie. "Les miens sont… Il me semble me souvenir, bleues… On les disaient aussi pure que du cristal et on venait de loin pour les contempler."

Imaginez que vous venez d’Asie, d’Afrique, de l’autre bout du monde. On dira que c’était pour rendre hommage à Athéna dans ce modeste temple, modeste la bonne blague, mais en réalité on désirait contempler la plus belle prêtresse de la Terre. On voulait voir ses cheveux d’or qui brillaient sous le regard d’Hélios, cette peau pure et parfaite comme le marbre, et ces yeux bleu et clair comme un ciel paisible. Elle n’avait que ca et on le lui avait tout prit.

Parlant justement de ses yeux, les siens brillèrent derrière ces verres sombres comme deux petites étincelles. Prise par une soudaine émotion, la gorgone attrapa fébrilement son visage entre ses mains comme pour maintenir son visage qui se déformait par la joie soudaine.

"C’est vrai ? Tu désires m’aider dans ma juste vengeance ?" La russe savait décidément trouver les mots juste pour faire plaisir à Medusa. Elle pouvait dire ça aussi pour faire plaisir, mais Tatie Em croyait reconnaitre dans ce regard une détermination, une volonté et non un caprice, celle qui vous poussait à écraser des montagnes pour arriver à vos fins. "Pourquoi donc voudrais-tu partager ce fardeau avec moi ? Tu n’es ni maudite ni courroucer par cette garce. Tu as la chance d’avoir éviter de croiser la route de cette maudite sorcière." Même ses mignons en pâtissaient. Pas parce que vous êtes sous la « protection » de la déesse à la chouette, que vous étiez promit à un fabuleux destin. Beaucoup moururent avant même d’accomplir leur quête et après, avoir connu la gloire pour les autres, c’était une fin peu enviable qui les attendaient. La mannequin ne s’était attirée la colère d’aucun dieu, qu’elle profite de sa chance.

"Ceci me ferait Plaisir certes, mais je n’aimerais te faire subir le même destin que moi, à la condition qu’elle n’est récupérée toute sa puissance aussi."

Oui, c’était la première fois depuis des siècles, qu’on entendait Medusa dire qu’elle s’inquiétait pour quelqu’un.

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Villanelle accepte sans modestie le compliment que Tatie Em lui adresse au sujet de ses yeux. Elle n'est pas du genre à faire preuve d'humilité, loin de là, elle a conscience de ses atouts et a toujours pris soin d'en jouer, voire même d'en rajouter. quand on salue sa beauté ou celle de son regard, elle approuve donc complètement, sans pour autant pouvoir rendre le compliment à son interlocutrice, en l'occurrence. Ce qui en soi ne la dérange pas forcément, ce n'est pas parce qu'on la complimente qu'elle estime devoir le faire en retour, loin s'en faut.

"Est-ce que tu m'autoriseras à voir tes yeux, dis-moi ?" demande Villanelle en résistant à la tentation de lui retirer ses lunettes sans lui demander son opinion.

Elle apprécie regarder ses interlocuteurs dans les yeux, en règle générale. Beaucoup de choses passent dans un regard, et elle prend toujours plaisir à observer ces lueurs à peine perceptibles, ces plissement du coin de l'oeil, ces étincelles dans le regard qui vous laissent deviner les émotions d'autrui. C'est en partie en sondant le regard de ses interlocuteurs qu'elle a appris à si bien feindre les émotions qui lui sont autrement étrangères. Et bien sûr, le frisson de danger qui accompagne l'idée de toiser un regard qui assassine.

Elle ne peut deviner l'enthousiasme qui prie dans les yeux de son interlocutrice au moment de choisir de lui apporter son aide, ceci dit, elle pense le deviner sans se tromper. Elle hoche la tête avec assurance et satisfaction au moment de confirmer que oui, elle aidera son interlocutrice à obtenir sa vengeance, parce que c'est certainement la perspective la plus intéressante qui lui ait été présentée depuis son arrivée sur cette île de malheur.

"Je ne vois pas ça comme un fardeau", répond Villanelle dans un haussement d'épaules quand son amie lui demande ce qui pourrait la motiver à se mettre en danger pour lui venir en aide. "Tu sais, ça me dérange pas de me mettre en danger, et c'est sûrement la perspective la plus divertissante que j'ai pu entrevoir depuis...une éternité. Alors ne te pose pas de question et accepte de pouvoir compter sur moi, d'accord ?"

Elle n'a pas l'intention d'expliciter, de préciser cette quête éternelle, celle de trouver un frisson d'enthousiasme et de vie dans un quotidien morne et ennuyeux qui ne lui apporte rien d'autre qu'une profonde insatisfaction. Tout ce qu'elle a essayé ici pour retrouver cette véritable sensation d'exister qu'elle n'a jamais ressenti qu'avec Eve a toujours abouti au plus remarquable des échecs. Elle se dit qu'elle tient peut-être une opportunité si ce n'est de vraiment retrouver ses rares sensations perdues, du moins de s'amuser un peu. Ce sera toujours ça de pris, et du temps un peu moins perdu. Et au fond, qu'importe ses motivations tant que ces dernières les satisfont toutes les deux, pas vrai ?

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Voir ses yeux… ? Tatie Em apporta sa main vers ses lunettes comme si elle était prise d’un mal de tête. C’était la première fois qu’on le lui demandait et sans qu’il y est de risque mortel à la suite. Avant, elle poussait qu’on croise son regard pour infliger la mort… Là on était dans un tout autre contexte. Imaginez, c’était comme si après des années à souffrir d’une maladie ou victime d’un accident, on se retrouvait défigurer. Et la, après qu’un médecin vous à rafistoler, vous redécouvrez un visage proche de celui d’origine. Même elle avait du mal à se reconnaitre dans une glace, et se comportait encore comme si elle avait toujours ses serpents sur la tête aux yeux pétrifiant.

"Voir mes yeux." Répéta Medusa comme si elle avait du mal encore à réaliser et c’était un peu le cas. Oui, ses yeux qui mettaient à genoux des foules entières, séduisant d’un coup sans avoir grand-chose à faire. "Cela fait si longtemps que personne ne cherchait à croiser mon regard sans craindre la mort, faisant de ce que je fus, une légende." Elle prit juste un petit moment pour se préparant mentalement avant d’ajouter. "Ce sera donc une première pour moi. Et tu as l’honneur de contempler mes yeux sans crainte." Ainsi, Medusa retira ses lunettes. Elle avait les yeux baissés, mais comme au théâtre, elle leva son regard à la manière des rideaux pour dévoiler le spectacle.
Son regard croisa donc celui de la russe. Elle s’attendait encore de voir cette dernière se changer en statue, que la pierre recouvre son corps, mais rien. Villanelle était toujours vivante, respirant encore. Ainsi, le gorgone attendit son verdict.

Quand la mannequin assura ne pas avoir peur de se mesurer à Athéna pour l’aider, évidemment que le cœur de la gorgone se réjouissait. Elle qui vivait seule si longtemps, condamnée à cohabiter avec son amertume, avoir quelques alliés l’aidant à bouger lui fit le plus grand bien. Elle disait se soucier pour elle, oui un peu, elle n’avait plus l’habitude de s’inquiéter pour qui que ce soit. Villanelle était en quelque sorte, une de ses rares amies étranges. Mais quand la mannequin disait vouloir le faire quand même, la gorgone n’émit aucune autre résistance et accueillit sa venue les bras ouvert. "Parfait dans ce cas !" Sa comparse voulait s’amuser, du moins elle disait trouver cela plus divertissant. Tatie Em trouvait cela mieux, même rassurant, car les motivations de la russe se montrait pour elle, une garantie qu’elle mettrait du cœur à l’ouvrage. Medusa avait sentit que Villanelle était une femme impitoyable. Athéna n’aura donc aucune chance face à deux créatures assoiffées de sang, surtout si elle est devenue aussi mortelle qu’elles. A ce propos.

"Il y a des chances qu’elle soit aussi vulnérable que nous. N’importe quelle arme suffira alors pour l’envoyer chez Hadès son oncle. Mais elle est intelligente et fourbe. Nous ne devrions nous lancer à sa chasse sans un minimum de préparation." N’oublions pas non plus qu’Athéna était la déesse de la guerre et de la stratégie. Elle savait manipuler et avait toujours un coup d’avance. Se voyant vulnérable, elle aura sans doute préparer quelque chose pour compenser, une solide protection . De quel genre ? Physique ou magique, on ne pouvait que spéculer et c’est pour cela qu’elles ne pouvaient pas se lancer à l’aveugle.

"Il nous faudra nous renseigner un maximum. Trouver toutes femmes correspondant à son signalement. "De mon côté, j’irais voir si sur cette maudite île il est possible de mettre la main sur certains matériaux pouvant être utile… On dirait bien qu’un plan se préparait, ce qui fit sourire la gorgone. Là, elle sentait qu’elle approchait enfin d’un de ses rêves, avoir sa vengeance.

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Villanelle n'était pas entièrement certaine d'obtenir gain de cause au moment de demander à Medusa de voir ses yeux. Techniquement, ça n'avait rien d'une requête suicidaire en l'état, mais l'ancienne tueuse à gages éprouve tout de même un léger frisson de danger à cette perspective, elle ne peux pas le nier, et elle n'a que d'autant plus envie de découvrir ce que dissimulent ces lunettes et de pouvoir être de ceux, peut-être si rares, qui auront pu scruter le fond de ses prunelles. La gorgone accepte, oui, et le sourire de Villanelle s'élargit tandis qu'elle retire ses lunettes de soleil. Ses paupières closes s'ouvrent sur un regard pénétrant (mais pas pétrifiant) que Villanelle déplore immédiatement de n'avoir eu l'occasion de croiser que maintenant.

"Tu as des yeux magnifiques, tu sais."

Elle le dit en le pensant, presque songeuse, mais elle s'en doutait. Un regard qui vous change en pierre ne pouvait être qu'un regard unique, sublime, différent. Elle ne saurait dire précisément ce qu'elle trouve dans son regard. Il ne le subjugue certes pas autant que ne peuvent le faire d'autres yeux (ceux d'Eve, bien sûr, on en revient toujours à elle), mais elle apprécie néanmoins le privilège qui lui est accordé, et le compliment est des plus sincère.

"Dommage que personne n'ait jamais eu l'occasion de te le dire", ajoute-t-elle avec un sourire légèrement mutin.

Sans doute qu'on en avait eu l'occasion avant qu'elle ne soit maudite, mais à cette époque, peut-être ne savait-on pas apprécier ce regard si singulier à sa juste valeur, au final.

Elle ne détourne pas ses yeux des siens tandis que Medusa observe que si son ennemie mortelle se trouve ici, elle est certainement aussi vulnérable qu'elle. C'est fort possible. Villanelle ne peut pas prétendre comprendre grand chose au monde où elle se trouve, mais sur un certain nombre de points, ils semblent tout de même arriver sur un pied d'égalité. Ce qui veut dire qu'elles peuvent avoir un net avantage, surtout si elles devaient retrouver Athéna avant que cette dernière ne les retrouve, ne retrouve Medusa, surtout. Peut-être qu'elle n'aurait aucune chance face à une déesse surpuissante, mais face à une femme vulnérable, l'implacable tueuse avait toutes ses chances de rendre le service promis à sa nouvelle amie.

"Oh tu sais, je suis très intelligente, moi aussi", répond Villanelle avec décontraction, dans un léger haussement d'épaules. "Et fourbe aussi." Elle tire son portable de sa poche. "Donne-moi absolument tous les renseignements qui pourraient être utiles pour la retrouver. J'ai l'habitude de faire ce genre de choses."

Avec trois fois rien, elle pouvait faire des miracles, quand il s'agissait de pister l'une ou l'autre cible, quand elle officiait encore pour les Douze. Qui sait, peut-être qu'il ne lui serait pas si difficile de dénicher la fameuse Athéna.

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

La gorgone eut le rouge aux joues. Ce compliment était très plaisant et elle se comporta comme une petite fille à qui on disait qu’elle était très belle. Voilà des siècles que personne n’avait put contempler son visage et pouvoir faire un retour. Et autant qu’on eut parler en bien de ses yeux. Elle avait oublier à quel point c’était agréable. Elle fut maudite par ça, mais elle n’avait pas peur qu’on la complimente à nouveau, de peur de se voir punie à nouveau. Car pour elle ce n’était pas une punition qu’elle avait vécue, mais une jalousie. Et de la jalousie, on ne grandissait pas, on apprenait rien. Au contraire, on faisait tout pour accentuer ce sentiment venimeux chez sa rivale rien que pour se venger. Et peut-être était-il justement temps de laisser tomber le masque ? Dire aurevoir aux lunettes et au voile pour redevenir la femme qu’elle était ?

En était-elle prête ? Capable de vivre dans le monde extérieur sans craindre d’être rejeter ? Revivre parmi les mortels dont elle rependait la mort et la peur depuis toujours ? Une part en elle était motivé pour faire ce premier pas, mais pour l’instant, l’ensemble de son agora préférait la prudence et la sécurité de son antre. Elle aura sans doute le loisir de méditer sur tout cela après. Rien ne pressait. Quoi que, si elle devait partir à la chasse à la déesse, que voici une bonne occasion de sortir voir le monde. Elle ne savait pas grand-chose encore de la ville, de la nature de cet endroit qu’on disait être une île. Et en parlant de chasse, Villanelle dévoila toute sa motivation pour retrouver cette Athéna. Espérons qu’elles ne feront pas face à un danger mortel à la fin. Mais si Medusa devait mourir, elle s’assurera d’emporter son ennemie avec elle.

"Helas, c’est qu’il met impossible de te donner une description d’elle. Athéna est une déesse ou était. Elle pouvait se transformer à volonté en tout et n’importe quoi. Et sur ce rocher, sans doute mortelle comme nous, elle doit avoir une toute nouvelle forme." On représentait toujours les dieux avec les attributs, mais leurs visages changeaient car les dieux aimaient se déguiser pour tromper les mortels. En tout cas, Medusa se doutait qu’on ne verra pas une femme se balader avec une armure en or et une chouette sur l’épaule. Ceci-dit, tout espoir n’était pas perdu. "Cependant… Il y a un trait qu’on retrouve à chaque fois. Une caractéristique physiques dont chaque dieu ne semble pouvoir dissimuler. Athéna est la déesse aux yeux pers, les mêmes yeux dans chacun de ses travestissements."

C’était grâce à ce physique que les héros les plus malins, ou les mieux renseigner, reconnaissaient la déesses sous ses déguisements. Était-ce volontaire, que Zeus, Athéna ou Hermès désiraient être reconnu pour tester la foi, ou alors leur étaient-ils impossible d’entièrement se dissimuler ? Medusa elle-même l’ignorait. D’ailleurs, elle ne pouvait pas expliquer non plus pourquoi, dans son monde d’origine, la Brume qui cachait la vérité sur les dieux et les monstres, ne pouvait dissimuler son visage reptilien aux mortels. La magie avait ses mystères et ses limites. Mais c’était grâce à cela, que la gorgone comptait débusquer son ennemie. Il était temps que les rôles s’inverses.

"Je suis en tout cas ravie que tu veuilles m’aider. Et loin d’être ingrate, si un jour tu as besoin de mes services, appelles moi je répondrais sans faute."

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

Même si Villanelle s’est faite à l’idée de tenir pour vraies toutes les affirmations de son amie, même celles qui pouvaient passer pour les pires élucubrations, il ne lui est pas simple pour autant d’entendre ce que son interlocutrice a à lui dire et d’y réagir comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Elle a vécu des choses absolument dingues, c’est certain, et beaucoup auraient déjà du mal à croire à sa propre histoire, sans doute, mais en comparaison de tout ce que la gorgone lui apprend, de tout ce qu’elle la pousse à accepter et à appréhender, ce n’est en définitive vraiment pas grand-chose. Ce n’est même, pour ainsi dire, rien du tout.

Athéna, déesse capable de se transformer en absolument tout ce qu’elle veut, ce qui fait donc qu’il est impossible de lui donner un visage, une apparence déterminée. Voilà qui n’arrange, à l’évidence, pas leurs affaires. Mais ce n’est certainement pas Villanelle qui va baisser les bras pour si peu.

Elle a fait une promesse à Medusa, et cette promesse lui offre peut-être la garantie de quelque chose d’un rien satisfaisant, ce qui serait tout sauf du luxe compte tenu du peu de plaisir qu’elle prend à quoi que ce soit dans ce monde qui semble dénué du moindre intérêt puisque Eve n’en fait pas partie – du moins le croit-elle. Nouvelle forme ou pas, elles trouveront un moyen de mettre la main sur elle si elle est ici.

La traque fait aussi partie du jeu, et c’est peut-être même ce qu’il y a de plus plaisant dans le jeu, pour tout dire. D’autant qu’elles ne partent pas sans rien non plus puisque Medusa lui apprend qu’il y a bel et bien un trait caractéristique qui se retrouve dans chacune des transformations, les mêmes yeux à chaque fois. Soit. C’est bien maigre comme indice, on ne va pas se le cacher, mais ce peut être assez pour la trahir malgré tout, et c’est ce que Villanelle décide de garder à l’esprit.

"Je te fais confiance, et je n’y manquerai pas", répond Villanelle quand Medusa affirme qu’elle l’aidera en retour si le besoin doit un jour s’en faire sentir. "Mais j’en doute, tu sais. Je n’ai plus vraiment de but… plus vraiment d’objectif."

Est-ce qu’elle en a seulement eus un jour ? Techniquement, oui, quand elle opérait pour les Douze, mais ce n’était pas tant un but, au final, qu’une sorte de mission qu’elle remplissait pour combler son ennui mortel. Ce n’est finalement pas différent des « missions professionnelles » qui font son quotidien aujourd’hui. Elle n’a plus Eve, surtout, et ça, ça change tout. C’est comme avoir reçu un cadeau merveilleux au pied du sapin puis en être privé d’un coup d’un seul avant même d’avoir eu l’occasion de l’admirer vraiment ou de jouer avec. Sa frustration à ce sujet – et à bien d’autres – est infinie.

"Enfin si, j’en ai un, maintenant, grâce à toi", complète la Russe avec un fin sourire.

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Oksana & Medusa

Le cœur de Pierre fait le corps de Pierre

Serait-ce un rêve qui se réalise ? Une meilleure promesse que celle de Cronos ou de Gaïa qui juraient de détruire les dieux ? A défaut de retrouver son amant, on lui offrait l’objet de sa vengeance ? Pendant un bref instant, la gorgone se sentait comme euphorique. Son cœur battait n’étant plus pierre. Sa passion sera déverser dans la traque et la mise à mort. Si leurs suspicions se révélaient juste, alors Athéna était aussi vulnérable qu’elles. Un bien grand dommage que la gorgone ne puisse la changer en pierre à cette heure pour la réduire en miette. Mais bon, les deux femmes pourront faire subir mille tourments à l’ancienne déesse et la tuer de la façon la plus ignoble qui soit.

La légende ne disait-elle pas non plus que Poséidon et Athéna furent des ennemis jurés ? S’il apprenait que son ancienne maîtresse avait tuée son ennemie immortelle, et qu’elle offrait sa tête sur un autel… Alors peut-être se souviendra t’il d’elle, ou saura qu’elle était vivante et reviendrait la prendre dans ses bras. Elle frémissait en imaginant cette scène romantico-maccabre. Elle ne demandait rien de plus. Et tout cela grâce à Villanelle, une envoyée d’un dieu obscure qui voulait justice pour la gorgone. S’il s’attendait qu’en retour elle l’aide à gagner le pouvoir, alors Medusa lui offrirait toute sa puissance pour anéantir ses ennemis de bon grès.

"Benies soient donc les moires qui on fait croiser nos destins en ce jour. Nous serons les rivales des Erinyes. Nous infligeront tourments et morts à nos ennemis."

La gorgone voulait même se lancer de suite dans cette chasse. Mais comment faire ? Elle n’était pas idiote, elle n’avait aucun indice, rien pour les guider vers leur proie. Aujourd’hui, elles ne faisaient que sceller leur accord. La traque devra débuter un peu plus tard. En tout cas, la gorgone comptait bien réveiller son ancien réseau. Après tout, les créatures se confiaient facilement entre elles et quand on parlait de la mise à mal des dieux, les langues se déliaient plus facialement.
Villanelle avoua que ceci lui apportait un but. Que voici des mots bien tristes. Car on faisait comprendre qu’elle avançait sans savoir quoi faire, qu’attendons de nous ? Ceci ramenait Medusa à sa propre situation. Quel était donc son but à elle ? Comme ces monstres dans les jeux vidéos, elle attendait patiemment dans son donjon, gardant un trésor, jusqu’à ce qu’une poignée de jeunes se prenant pour des héros, viennent l’occire.

"Et moi donc." Répondit-elle avec la plus grande compassion. "Comme avant, je restais là, enfermer à attendre. Je suis un monstre… Mais je vivais comme ces princesses qui attendent que leur prince charmant vienne les secourir. Il ma peut-être oublier, ou me croit-il morte. Mais grâce à toi j’ai le cœur à sortir pour braver le monde. Et trouver un sens, à savoir traquer cette femme."

Oui Medusa comptait à présent sortir plus souvent de son antre. Elle tenait à devenir la chasseuse, la prédatrice qui traquait sans relâche. Elle voulait devenir le fantôme qui terrorisait, qui tuait. Redevenir cette légende tant craint, mais cette fois, pour savoir que Medusa ne se laisserait plus marcher sur les pieds. Qua maintenant, elle allait laisser sortir toute sa monstruosité. Dieux et héros, et tout autre allié, personne ne survivrait à son passage. Et même si, privée de ses pouvoirs, la gorgone devait y laisser la vie, elle comptait en emmener beaucoup avec elle.
Elle se retourna vers là d’où elles venaient. Vers où attendait la statue de l’obsession de sa nouvelle alliée. Tout était clair pour Tatie Em. Comme elle, le but de la russe fut son obsession, le désire ardent d’obtenir l’objet de sa passion. Un plaisir privé par des dieux cruels. Ici, la trouverait-elle également ? Sans le savoir, Medusa pouvait comprendre que son « amie » se sentait vide, perdue.

"Je retourne donc terminé ce que je t’ai promis. Il ne me reste plus beaucoup de temps, tu auras le résultat final sous peu." S’arrêtant au niveau de la porte, elle ajoutait "Si j’entends siffler quoi que ce soit au sujet de l’originale… Je te le ferais savoir le plus vite possible..."

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▿ Date de naissance : 17/04/1993

Le cœur de pierre fait le corps de pierre.

L'enthousiasme et la verve de Medusa valent tout l'or du monde aux yeux de Villanelle, du moins en cet instant, où elle n'a pas grand-chose d'autre. Elle aimerait pouvoir voler un peu de son talent d'emphase pour ressentir elle-même aussi passionnément, chose dont elle se sent incapable. En l'aidant, elle espère goûter un peu de son tempérament, et se sentir plus en vie qu'elle ne l'a été depuis longtemps. Oui, elle avait décidé de ne plus tuer, c'était son objectif ici, libérée qu'elle était de l'emprise des Douze, mais la donne a changé.

Elle peut bien faire des exceptions si celles-ci doivent s'avérer divertissantes, n'est-ce pas ? Sans compter qu'elle ne veut pas décevoir les attentes de sa nouvelle amie. Elle est sa rencontre la plus fascinante et la plus impactante depuis qu'elle s'est réveillée sur cet îlot de malheur, elle ne veut pas négliger cette nouvelle amitié. Elle peut, dans certaines circonstances bien précises, se révéler bien plus loyale qu'on ne pourrait le soupçonner. En l'occurrence, sa loyauté envers la gorgone est complètement acquise, et sera prouvée de la manière la plus satisfaisante possible quand elles mettront toutes deux la main sur la vile Athéna.

En présence de Medusa, Villanelle observe quelque chose de précieux, et que très peu de personnes (personne en dehors d'Eve, en vérité) ont été capables de lui faire ressentir : elle se sent comprise. Car la gorgone comprend ce que cela fait d'errer sans but réel, sans savoir donner du sens à sa propre existence.

"Tu n'es pas un monstre. Ne laisse personne te dire que tu es un monstre", répond Villanelle aux propos que Medusa lui tient alors.

Beaucoup ont qualifié Villanelle de monstre par le passé. Elle n'oubliera jamais les mots qu'Hélène avait prononcés à son adresse. "Tu es un monstre magnifique, Villanelle." Ce n'est pas ce qu'elle voulait entendre. Elle n'est pas un monstre, elle en a côtoyés assez pour le savoir. Mais il y avait en elle une part de monstruosité, c'est vrai, que certains s'étaient plus à nourrir et à entretenir celle-ci, mais ça ne faisait pas d'elle qui elle était, elle refuse que ça fasse d'elle qui elle est.

"Je te remercie", répond l'ancienne tueuse à gages quand Medusa lui apprend qu'elle va se remettre au travail, et que son oeuvre sera bientôt prête.

Toute impatiente Villanelle peut-elle être, elle veut lui laisser tout le temps qu'elle souhaite afin de lui offrir l'apparition la plus absolue, la plus sublime. Pour ce qui est de retrouver l'originale, elle n'y croit pas réellement, mais elle aime l'espoir que son interlocutrice sait faire naître en elle malgré tout.

"Je te laisse donc travailler. J'ai vraiment aimé parler avec toi", ajoute-t-elle, manière pour elle de prendre congé de son amie, qu'elle compte bien revenir voir bien assez vite.

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