(terminé) Joyeux Noël ⊹ Jean, Camille & Madeleine.

Des résolutions pour l’année qui arrivait, elle n’en avait aucune. Du moins, elle n’y avait pas encore réfléchi. L’année se terminait bientôt, mais elle estimait avoir encore un peu de temps pour y penser. Si elle avait hâte d’entendre ce que son cousin et sa sœur avaient à dire, elle était plus impatiente encore d’entendre les résolutions de Sophie. Si elle n’en avait aucune, Camille se ferait une joie de lui donner quelques idées. Sophie pouvait décider d’être plus sage, elle pouvait aussi faire moins de bêtises, être plus réfléchie, moins capricieuse… Bien évidemment, rien de tout cela n’était sérieux. Camille le disait souvent à sa demi-sœur pour s’amuser, pour la taquiner. Elle aimait Sophie telle qu’elle était. Parfois, elle trouvait son comportement agaçant, mais la plupart du temps, elle ne voulait pas qu’elle change. Camille ne répondit rien à la question de Sophie qui était prête à entendre les quelques suggestions de sa sœur. À la place, elle s’était contentée d’un sourire complice, montrant que Sophie savait très bien ce qu’elle voulait dire.

Quand se fut au tour de Madeleine de dire ses quelques résolutions, Camille eut un léger sourire aux lèvres. Elle était fière de sa petite sœur. Fière de la mère qu’elle était. Et Camille était de tout cœur avec elle. Elle espérait que ses souhaits se réalisent, que la petite Catherine ait tout ce qui avait de mieux pour elle. Quant aux inquiétudes de Madeleine, Camille était certaine que tout allait s’arranger, elle le sentait au plus profond d’elle-même.

Puis vint le tour de Jean. Lui désirait que son cabinet prospère et il désirait également pouvoir profiter de sa famille. Un vœu que Camille partageait. Si elle avait eu la chance de retrouver Sophie rapidement, ça n’avait pas été le cas pour Madeleine ou Jean, qu’elle avait retrouvé plus tardivement. Et ce n’était pas le cas pour toutes les autres personnes qu’elle n’avait pas encore retrouvées, mais qu’elle espérait, pourquoi pas, avoir le bonheur de revoir durant l’année qui arrivait. En réalité, Camille ne demandait rien de plus que le bonheur des siens, de sa famille et des orphelins sur lesquels elle veillait. Sans oublier qu’elle souhaitait de tout son cœur retrouver sa famille.

« Je suis certaine que tu finiras par me cuisiner ce que je veux. Je sais que tu ne me résistes pas longtemps. » Sophie avait beaucoup de volonté et elle savait faire en sorte que les gens lui cèdent. Ça ne fonctionnait pas à tous les coups, mais bien souvent, elle réussissait à obtenir ce qu'elle voulait d'une façon ou d'une autre. « Tu peux très bien mettre des légumes dans la pizza, comme ça, c'est un bon compromis ! » Ajouta-t-elle en souriant, malicieuse, avant de reconnaître que son repas était bon, malgré tout. Même les enfants, pourtant difficiles avec les légumes en général, semblaient heureux et trouver le repas à leur goût, ce qui rendait Jean heureux et Sophie était heureuse de voir ça. Il s'en amusait même, prétendant que son repas était meilleur que ceux que Madeleine pouvait faire pour sa fille. Sophie observait toute la scène d'un regard amusé, mais ne disait rien. « Ce n'est pas un mal de profiter de ce que ce monde nous offre pour nous faciliter la vie. Tu as le droit de ne pas passer des heures à cuisiner. » Répondit Sophie, tout à fait sérieuse, pour rassurer sa soeur qui ne devait pas culpabiliser. L'important était de faire attention à varier les aliments et à faire quelque chose d'équilibré. « Jean aime juste se vanter. » Ajouta-t-elle en souriant pour embêter son mari.

Le repas se déroulait dans la bonne humeur. Chacun évoquait ses projets pour l'année à venir et Sophie écoutait avec attention, priant pour que tous leurs voeux, à tous, se réalisent. Les progrès de la petite Catherine qui entrerait bientôt à l'école - et Jean s'empressait bien sûr de se proposer pour aller la chercher. Il aimait s'occuper de son neveu et de sa nièce, c'était une évidence. « Je pourrai aller la chercher moi aussi, je suis certaine qu'on s'amusera bien. » Sophie irait la chercher avec un goûter immense puis la conduirait au parc et elle était sûre que Catherine finirait par ne vouloir qu'elle à la sortie de l'école - qui était toujours un concept étrange pour Sophie qui avait grandi en ayant cours chez elle et non au milieu d'autres enfants dans un établissement exprès.

Camille, de son côté, n'avait rien de particulier, mais se proposait pour donner quelques idées à Sophie. Mais bien sûr, elle ne disait rien lorsque Sophie lui demandait plus de détails et, alors, cette dernière lui lança un regard noir, plein d'amusement. Sophie savait très bien ce que sa soeur sous-entendait, mais elle ne comptait pas en faire des résolutions. Certainement pas. A la limite, elle voulait bien prendre comme résolution d'être plus insupportable encore, mais c'était tout.

Sophie, à son tour, demanda à Jean ce qu'il espérait de l'avenir. Il évoqua alors la prospérité de ses affaires, mais surtout profiter de leur famille. A ces mots, la jeune femme ne put que sourire et ajouter simplement : « Vous avez tous de beaux projets. J'espère de tout coeur qu'ils pourront tous voir le jour et se réaliser. » Et qu'ils soient heureux, tous, tout simplement. C'était ça son plus grand souhait, à elle.