(Terminé) Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas [PV : Charles Xavier]

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Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Charles & Godric

Enfin, mes recherches étaient terminées, enfin j’avais retrouvé mon fils. J’étais vraiment très heureux. Mon bonheur sera total quand je serais de nouveau un vampire parce qu’il n’y a pas de raison que je n’en redevienne pas un puisque Eric a eu aussi cette phase « je redeviens un humain à mon arrivée ici ». Je ne sais pas ce qui provoque ce changement de statut, mais je suis quelqu’un de très patient. Pour l’heure, je me contentais de vivre ma vie d’humain. En plus de retrouver Eric, celui-ci m’avait offert un travail dans son bar. Enfin pour être plus précis, c’est moi qui le lui avais demandé, parce que j’avais vraiment besoin de travailler pour pouvoir me payer autre chose qu’une chambre d’hôtel à moitié moisie et dont le plafond avait connu des jours meilleurs.

Ainsi, j’étais donc allé au centre commercial. Grand temple de la consommation moderne. J’avais toujours autant de mal à réaliser tout ce que l’on pouvait y trouver, pourtant ce n’était pas le premier centre commercial que je voyais, mais cela m’émerveillait toujours. Le temps passe vite quand on ne s’ennuie pas et je n’avais pas encore trouvé tout ce que je voulais acheter, mais je ne pouvais pas rester traîner, je devais commencer mon service au Fangtasia dans environ deux heures et je voulais passer chez moi me changer avant et même si j’avais très peu de risque que mon patron me renvoie, ce n’était pas une raison pour se permettre d’arriver en retard. Il me fallait donc faire vite. Bien que je ne sois pas ultra fan des ascenseurs, je décidais néanmoins de m’engouffrer dans l’un d’eux qui me permettrait d’atteindre le dernier étage de cet endroit beaucoup plus facilement. Naturellement, si j’avais été vampire, je n’en aurais même pas eu besoin, mais peu importe. Je pressais le pas et avais remarqué qu’une personne se trouvait déjà dedans.

- Retenez les portes, s’il vous plaît.

Je me pressais encore un peu plus et entrais dans la cabine, adressant un grand sourire à l’homme qui s’y trouvait.

- Merci. Je dois me rendre au dernier étage et cela aurait été dommage que les portes se referment sur moi.

La cabine commença son ascension.

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Les retrouvailles de Charles avec ses pouvoirs – ou du moins une partie d’entre eux, car il est loin encore d’avoir reconquis sont plein potentiel – n’ont pas été aussi apaisées qu’il l’aurait escompté. Ces années d’un silence qui lui avaient imposé de procéder au quotidien de manières auxquelles il n’avait plus été habitué l’avaient certes affecté plus qu’il n’acceptera de l’affirmer, mais il n’envisageait pas que retrouver si brusquement, et surtout sans signe annonciateur, ses talents télépathiques, serait une telle épreuve. Charles, en l’absence de son don, s’est senti diminué. Diminué physiquement par la perte de l’usage de ses jambes, qui l’oblige encore et toujours à se déplacer en fauteuil roulant, diminué mentalement, par son incapacité à retrouver ce qui l’avait en partie défini en tant qu’individu. Il ne s’était pas permis de se perdre en remise en question existentiel. Il avait l’institut Xavier, et il s’était focalisé là-dessus avant toute chose, toujours convaincu du bien-fondé de ses ambitions.

Le retour de ses pouvoirs, donc, l’avait pris au dépourvu. Assailli soudainement de pensées étrangères venues investir sournoisement sa boîte crânienne, il ne parvenait que difficilement à empêcher cette incursion déplaisante. Cela li est arrivé la veille, et s’il a peu à peu su mieux gérer cette défaillance, l’épreuve des flammes reste l’exposition à une communauté plus large. C’est pour cette raison qu’il s’est rendu au centre commercial, théâtre privilégié du consumérisme à outrance, et où il évite généralement de mettre les pieds. Pour Charles, c’est ni plus ni moins que l’épreuve des flammes, du moins le conçoit-il ainsi. L’expérience n’est guère plaisante, d’autant que même si le centre commercial a du moins le mérite d’être agencé de sorte à faciliter l’accès de la plupart des commerces aux personnes à mobilité réduite, cela n’en est pas moins contraignant, comme tout espace public suggérant beaucoup de mouvement, somme toute.

Afin de se rendre aux étages supérieurs, Charles rejoint l’ascenseur central, satisfait de constater que, même si cela lui demande un effort évident, il est bel et bien capable de trier, sélectionner et appréhender les pensées qu’il peut si aisément saisir au vol à présent qu’il se retrouve à nouveau fort de ce talent tout particulier. A peine entré à l’intérieur, on lui demande de retenir les portes, ce que Charles fait poliment avant de céder au nouveau venu l’espace nécessaire afin de rentrer dans la cabine.

« C’est tout naturel », se contente-t-il de répondre tout en appuyant sur le bouton d’ascenseur afin que ce dernier les conduise jusqu’au fameux dernier étage.

L’ascension se fait dans un silence naturel, ponctué par une musique de fond pas franchement heureuse, jusqu’à ce que, très brutalement, l’ascenseur se bloque, à quelques mètres de hauteur. Sans paniquer dans un premier temps, Charles tente de provoquer la réactivation du mécanisme en appuyant sur le bouton de l’étage requis, sans résultat probant.

« J’ai bien peur que cet ascenseur teste notre patience. »

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Charles & Godric

Je n’avais jamais, de toute mon existence, été amené à prendre l’ascenseur, tout simplement parce qu’à l’époque où j’ai été transformé, cela n’existait tout simplement pas et ensuite, j’avais ma vitesse vampirique pour moi et gravir des marches ne me posait pas le moindre problème puisque je pouvais également m’élever dans les airs. Chose que je ne faisais pas à la vue des mortels bien sûr. Enfin bref, tout ça pour dire que je ne m’étais jamais retrouvé enfermé dans ce petit habitacle et je ne savais pas vraiment quel effet cela pouvait produire. Je devais d’ailleurs bien avouer que je ne m’étais jamais vraiment posé la question. C’était donc aussi par curiosité que je m’étais engouffré dans cet ascenseur. L’homme qui s’y trouvait déjà était en fauteuil roulant. Cela ne devait pas être aisé pour lui de se déplacer, je veux dire il y a des équipements qui sont adaptés pour les gens comme lui, mais malheureusement ce genre d’équipement ne se trouve pas partout. Je lui adresse un sourire bienveillant.

- Il n’empêche...j’aurais été assez ennuyé de devoir attendre le suivant, puisque le but que je donne à cet ascenseur c’est de me faire arriver plus vite à l’étage supérieur afin de ne pas arriver en retard à mon travail.

Je m’adosse à la paroi, regardant vers l’extérieur tandis que l’ascenseur commence sa « route ». Quand soudain, il s’arrête. Ah...voilà qui n’était pas prévu au programme. L’autre homme tente d’appuyer sur le bouton d’étage, mais sans grand succès. J’affiche un petit sourire un brin grimaçant quand il tente de détendre l’atmosphère.

- Oui, il semblerait.

A mon tour, je tente d’appuyer sur le bouton, mais je n’obtiens pas plus de résultat que mon comparse. Des flashs de ma vie chez les romains me reviennent en mémoire. Lorsque mon maître, qui ne m’avait pas encore transformé à l’époque, me punissait parce que tel était son bon plaisir. C’était bien là tout le problème avec lui, je ne pouvais pas me dire « Bon si j’agis de la sorte, je serais certain de ne pas être châtié ». Non, il était vraiment imprévisible et sa punition préférée, c’était de m’enfermer dans le noir, dans une sorte de coffre. Il m’y laissait le temps qu’il jugeait nécessaire. Oh bien sûr il y avait une petite ouverture pour que je puisse respirer, mais pas assez grande pour que je puisse voir ce qu’il se passait à l’extérieur. Replonger dans ces souvenirs fit monter en moi un sentiment intense de panique et je me plaquais contre la paroi, secouant négativement la tête, je murmurais quelques paroles en latin. Oui, à l’époque c’était la langue que j’utilisais.

- Quaeso, dominus, nihil mali feci* (S’il vous plaît, Maître, je n’ai rien fait de mal.)

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« C’est généralement le but d’un ascenseur », confirme calmement Charles, avec un léger sourire en coin, au moment d’entendre son interlocuteur affirmer qu’il aurait été ennuyé d’attendre l’ascenseur suivant.

A l’évidence, le jeune homme est pressé, apparemment parce qu’il doit se rendre à son travail. En dépit de la curiosité que lui inspire son interlocuteur, ce dernier décide de ne pas se montrer trop intrusif (autant que le permettent en tout cas ses compétences récemment retrouvées), et de ne pas aller chercher plus d’informations que cela dans son esprit. Il n’estime pas que ce soit nécessaire quoi qu’il en soit. A première vue, leur échange n’aurait dû durer que quelques secondes à peine, quoi qu’il en soit. A première vue… Car bientôt, le mécanisme de l’ascenseur montre des signes de faiblesse, si bien que tous les deux se retrouvent à présent coincés dans l’habitacle exigu de la cabine… Et naturellement, le fauteuil de Charles, prenant beaucoup de place, n’arrange absolument rien à la situation.

Le jeune homme cherche à son retour à faire redémarrer l’ascenseur, avant d’appuyer, tout comme lui, sans que cela ne produise le moindre effet. Pas de quoi s’alarmer. Ils auront tout le temps de le faire si la situation devait stagner, voire empirer, inutile, par conséquent, de mettre la charrue avant les bœufs. C’est ce à quoi songe tout naturellement le télépathe, tandis qu’il s’apprête à suggérer à son compagnon d’infortune d’appuyer sur le bouton d’urgence, qui les mettra probablement en contact avec un technicien à même de les aider et de les informer de la manière la plus convenable et la plus cohérente possible.

Si Charles parvient à aborder la situation avec une certaine philosophie et un calme apparent, il apparaît bien vite que son interlocuteur, lui, est bien plus sujet à l’angoisse… peut-être par claustrophobie… Peut-être que non. Cette fois, Charles ne résiste pas à la tentation de se frayer un chemin intrusif dans l’esprit de son interlocuteur. Ce qu’il y découvre, ce sont des souvenirs, des souvenirs à l’évidence anciens (trop anciens), des souvenirs selon toute vraisemblance douloureux. Des pensées anxiogènes qui le dominent et l’empêchent de faire face à cette situation.

« Monsieur… » Charles pose doucement sa main sur l’avant-bras de son interlocuteur afin de l’inviter à porter son attention sur lui et à se focaliser sur sa présence. « Tout va bien, vous êtes en sécurité. Regardez-moi, regardez autour de lui. Vous n’êtes pas prisonnier. Cette situation est temporaire. » Il reprend avec plus de douceur. « Personne n’a l’intention de vous faire du mal. »

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Charles & Godric

Réalisant la stupidité de la phrase que j'avais prononcé précédemment, j'esquissais un sourire en coin. Effectivement, le but d'un ascenseur était celui de vous faire aller plus vite dans les étages. Même si je n'en avais encore jamais pris, tout le monde le savait, moi inclus. Je ne répondis rien parce qu'il n'y avait rien à répondre, mais mon sourire parlait pour moi.

La suite de notre "ascension" ne se déroula pas comme je l'avais espéré. Quand je m'étais engouffré dans l'habitacle, je n'avais pas imaginé une seule seconde que la machine se serait arrêté et que cela m'aurait replongé dans des souvenirs que j'avais occulté depuis tant d'années que je les pensais disparu pour toujours. Il semblerait qu'il n'en soit rien. Dès que la machine s'arrête, dès que je me suis rendu compte qu'elle ne repartira pas même en appuyant sur le bouton adéquat, je me suis soudainement senti prisonnier, incapable de m'enfuir, de sortir d'ici. Des images de mes punitions d'antan, celles que je recevais de la part de mon Maître quand il l'avait décidé, revinrent me hanter. Il était injuste et cruel, la meilleure chose que j'avais faite c'était de le tuer, même si à cause de cela, j'ai passé la majeure partie de mon existence à me cacher, à fuir mes semblables pour ne pas que les hautes autorités vampiriques me mettent la main dessus et m'éliminent, comme elles étaient en droit de le faire. Oui, j'ai fui…jusqu'à ce que ma route croise celle d'Eric. Eric ne sait rien de ce passé tragique, je ne lui en ai jamais parlé. Pas parce que je n'avais pas confiance en lui, non au contraire, mais tout simplement parce que lui en parler n'aurait pas changé grand-chose. Aujourd'hui, dans ce centre commercial, dans cet ascenseur, je me retrouve à l'époque romaine et je perds pieds. Tout du moins, j'aurais perdu pied si j'avais été seul à affronter cela. L'homme qui partageait la cabine avec moi posa sa main sur moi, ce qui me fit sursauter, mais me fit également sortir de mes sombres pensées. Je posais un regard apeuré sur lui, prenant un peu de temps pour réaliser où j'étais finalement et que je ne courais aucun danger, à part celui d'être ridicule.

Je reprenais une respiration un peu plus calme, un peu plus correct.

- Pardon….je….désolé pour cette scène. Il y a des souvenirs que vous pensez avoir oublié et qui reviennent vous hanter lorsque vous vous y attendez le moins.

Je me redressais un peu, reprenant une posture un peu plus digne.

- En tout cas. Merci. Ah et à propos, je m'appelle Godric, Godric Behal.

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Charles adresse un sourire indulgent à ce jeune homme qui n’est définitivement pas responsable de ce qui peut aisément s’assimiler à une crise de panique. Une crise qui, fort heureusement, a pu être rapidement jugulée… Bien que, selon le temps que durera leur situation, il ne faudra peut-être pas s’en réjouir, il se peut que les inquiétudes de son interlocuteur reviennent au galop, mais Charles fera au mieux afin de le rassurer… Bien qu’il n’en ait en rien demandé l’autorisation, il n’a pu s’empêcher de s’égarer quelque peu dans les sombres pensées de cet homme, suffisamment pour que ce dernier l’intrigue et pour vouloir en découvrir davantage à son sujet. Il ne souhaite que le voir retrouver son calme et, s’il s’en sent le courage et la possibilité, l’entendre également lui parler de ce passé qui, à l’évidence, le hante et le pousse dans des retranchements dangereux, menant à des scènes telle que celle à laquelle le directeur de l’institut Xavier vient d’insister.

« Vous n’avez pas à vous excuser. Les souvenirs sont souvent plus effrayants soumis au prisme de notre expérience et des traumatismes qui en ont découlé, mais même si la situation n’est pas la plus… agréable, je le conçois, nous sommes sécurité, vous n’avez pas à vous inquiéter. En plein centre commercial, et en plein jour, je ne doute pas du fait qu’on nous viendra en aide rapidement, vous n’avez pas à vous inquiéter. »

Et en attendant, il est prêt à lui tenir compagnie, et à l’écouter si son interlocuteur devait encore vouloir lui parler… ce dont il n’est pas totalement certain, cela dit. Charles ne peut pas forcer la conversation, et dans une situation qui ne laisse que peu d’échappatoires à son interlocuteur, ce serait évidemment malvenu, mais il ne peut tout de même pas s’en empêcher.

« Charles Xavier », se présente à son tour le professeur Xavier quand son interlocuteur lui décline son nom et son prénom, sans s’attendre, en la circonstance, que son interlocuteur ait jamais entendu parler de lui, comme cela aurait pu être le cas dans sa vie passé. « Enchanté, Godric. »

Le mutant laisse passer plusieurs secondes de silence, durant lesquelles il se contente d’observer le décor autour de lui, comme s’il s’attendait à y dénicher un sens quelconque… sans succès, néanmoins. Mais ce n’est en réalité que pour laisser à son interlocuteur le temps de reprendre davantage ses esprits.

« Souhaitez-vous en parler. De ce qui vient d’arriver. Rien ne vous y oblige, bien sûr, mais je pense que cela pourrait vous être bénéfique », affirme Charles avec le plus grand calme.

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Charles & Godric

Durant toute ma longue existence, je n’avais jamais eu à prendre l’ascenseur, je n’avais donc jamais été confronté à ce genre de situation et je ne pouvais donc pas savoir que ce que les blessures de mon passé que je pensais disparues ne l’étaient pas en réalité. Ce brusque “rappel à l’ordre” me perturba bien plus que je ne l’aurais imaginé. Je hochais positivement la tête aux paroles de l’homme, des paroles emplies d’une grande sagesse.

- En effet, mais....je n’ai jamais été confronté à cette situation...je veux dire...c’est la première fois que je prends l’ascenseur, et je croyais que ces blessures de mon passée étaient refermées...il faut croire que j’avais tort.

Reprenant peu à peu mon calme et mes esprits, je m’étais présenté à mon compagnon d’infortune qui n’avait pas tardé à faire de même. Charles Xavier ? Non, d’aussi loin que pouvaient remonter mes souvenirs, je ne me rappelais pas avoir jamais rencontré quelqu’un de ce nom-là. Je lui adressais un sourire poli.

- De même, Charles.

Le silence qui suivit me fut utile pour pleinement retrouver mon calme, enfin autant que possible dans une telle situation. J’étais à présent certain d’une chose, plus jamais je ne prendrais l’ascenseur, parce que je ne voulais pas prendre le risque que la situation se répète, et puis je doute que Monsieur Xavier soit enclin à me suivre pour calmer mes angoisses en permanence. Lorsqu’il me demande si je souhaite en parler, j’hésite un peu, non pas parce que je ne le souhaite pas, parce qu’après tout, parler à un inconnu n’engage à rien, mais encore faudrait-il qu’il me croit, parce que je ne suis pas ce que je semble être. J’affiche un petit sourire en coin, ayant pris ma décision.

- Quel âge me donnez-vous, Charles ? 32, 33 ans peut-être ? Si tel est le cas, vous ne pourriez pas être plus éloigné de la réalité. Je veux bien vous raconter ce qui me perturbe, mais il va vous falloir avoir l’esprit très ouvert. J’ai vu le jour à l’époque où les Romains partaient en guerre contre la Gaule. Guerre qu’ils ont gagné bien sûr. C’était au premier siècle avant Jésus Christ, je n’étais qu’un adolescent lorsque j’ai été capturé par l’armée Romaine. J’ai des tatouages sur le torse qui remontent à cette période. Bref, j’ai donc été réduit en esclavage. Mon maître était un vampire cruel et sadique qui se plaisait à me punir pour la moindre raison, je ne pouvais pas me dire “Si j’agis de telle et telle manière, je ne serais pas puni”, parce que je ne pouvais jamais prévoir quand je le serais et ses punitions étaient....et bien physiques la plupart du temps, je vous passe les détails, mais j’ai connu ma “première fois” avec lui. Inutile de vous dire que ce ne fut pas une excellente expérience....et l’une de ses punitions favorite était de m’enfermer à clé dans un coffre pendant une heure, deux parfois...vous ne pouvez pas imaginer comme le temps peut paraître long quand vous êtes ainsi enfermé.

J’avais raconté tout cela sans vraiment poser un regard sur mon interlocuteur, mes souvenirs dansant devant mes yeux. Je réalisais donc où j’étais et esquissais un sourire en direction de Charles.

- Comme je vous l’ai dit, il vous faut avoir l’esprit ouvert pour me croire. J’étais un vampire, mais depuis mon arrivée dans cette ville, je ne le suis plus rassurez-vous et puis de toute façon, je ne me jetais pas sur les gens pour les vider de leur sang....j’étais si âgé que je ne me nourrissais plus que très rarement...et jamais sur des innocents. Lui dis-je en voulant faire une tentative d’humour.

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feat. Godric

On ne sait jamais réellement comment nos vieux traumas décideront de remonter à la surface si cela doit bel et bien arriver. C’est malheureusement un mystère auquel doivent faire face ce qui ont le plus à redouter ces terribles réminiscence. Il est simple d’enterrer le passé quand jamais rien ne l’exhume, mais quitte à se retrouver confronté à cette situation, Charles estime ne pas être le pire interlocuteur sur lequel Godric pouvait tomber – en toute humilité, bien sûr. Le mutant est soucieux d’aider son interlocuteur, et capable d’y voir plus clair dans ses émotions et dans son esprit que ne le pourraient la plupart des gens grâce à ses dons uniques. Malgré tout, sans trop s’immiscer dans la psyché tourmentée de l’homme qui lui fait face, il veut surtout entendre son interlocuteur se confier, ce que ce dernier finit par faire, non sans une légère hésitation initiale.

Charles se contente de hocher silencieusement la tête quand son interlocuteur entame son récit en lui parlant de l’âge qu’il donne l’impression d’avoir en apparence, mais qui est en réalité très éloigné& de son âge réel.

« Croyez-moi, j’ai l’esprit très ouvert », se contente de répondre Charles sans rien préciser quand son interlocuteur lui demande d’accepter d’entendre tout ce qu’il a à dire, y compris dans ce que cela aura d’incongru.

Pour Charles, dont la vie mouvementée et les rencontres des plus singulières lui ont offert dans découvrir plus sur l’humain et le surhumain qu’un grand nombre d’individus, rien ne devient inconcevable. Alors oui, il est capable de tout entendre. Y compris le fait qu’il soit né durant l’Antiquité romaine, que son maître ait été un vampire et qu’il ait été tortionnaire de surcroît. Bien sûr, c’est un récit que l’on pourrait qualifier de fantasque, mais Charles ne doute pas de sa sincérité. Quand bien même il aurait le moindre doute, par ailleurs, la franchise qu’il discerne dans l’esprit de son interlocuteur lui épargnerait presque aussitôt de caresser le moindre doute encore à ce sujet.

« Beaucoup d’individus ont perdu leurs compétences exceptionnelles ici… Beaucoup les ont retrouvées, également », répond Charles quand Godric lui apprend qu’ici, il n’est plus un vampire, quand bien même il s’éloignait du cliché communément admis au sujet de ces créatures sanguinaires. « Dans votre cas, je suppose que je ne dois pas nécessairement vous souhaiter leur retour. »

Mais il ne choisirait probablement pas. Tout comme Charles n’avait rien choisi ni contrôlé de son côté, Godric ne choisira rien ni ne contrôlera rien pour sa part non plus. Très probablement. Sa réflexion ne servira peut-être pas à grand-chose à son interlocuteur, d’autant que ce dernier a peut-être déjà pertinemment conscience de ce qu’il est en train de lui dire, mais peu importe, il poursuit malgré tout. Il est une chose dont Charles est convaincu concernant son interlocuteur, et c’est que ce dernier avait autant besoin de s’exprimer que d’être entendu, et Charles pense avoir su apporter l’oreille attentive dont il avait probablement désespérément besoin.

« Je suis sincèrement désolé d’apprendre ce qui vous est arrivé. »

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Charles & Godric

Oui, il fallait avoir l’esprit ouvert pour accepter un récit comme le mien et, évidemment, je ne pouvais pas savoir à quel point les mots “esprit ouvert” avaient une réelle signification pour mon interlocuteur parce qu’après tout, avant de me retrouver enfermé avec lui dans cet ascenseur, je ne l’avais jamais vu de toute mon existence. Se confier à un inconnu est beaucoup plus aisé que de se confier à quelqu’un de proche de vous. J’aurais pu parler de cette vie passée avec Eric bien sûr, lui-même avait eu son lot de souffrances, il aurait compris, mais quand bien même il finirait par être mis au courant de mon passé, je suis persuadé qu’il comprendrait également pourquoi je ne lui en avais pas parlé pendant toutes ces années où l’on s’est cotoyé. A quoi cela aurait servi ? Cela ne l’empêche pas d’être l’être qui me connaît le plus sur cette planète.

Ainsi, je m’étais donc confié à cet homme comme je ne l’avais jamais fait aupravant avec qui que ce soit. Il y avait dans Charles, une certaine bonté, un élan qui faisait qu’on sentait automatiquement qu’il vous écouterait sans vous juger et, de fait, il ne m’interrompis pas une seule seconde jusqu’à ce que j’ai terminé mon récit. J’avais fini par dire à Charles la nature exacte de ce que j’étais...ou plutôt, de ce que j’avais été. Un sourire amusé étira mes lèvres.

- Et bien en fait, si...je ne suis pas humain depuis très longtemps, et pourtant, cela me manque. Vous savez quand vous avez passé beaucoup plus de temps en tant que vampire qu’en tant qu’humain, certaines habitudes sont difficiles à perdre. Par exemple, il m’ a fallu du temps avant de réaliser que la lumière du soleil ne me ferait pas brûler ici, comme ce fut le cas lorsque j’ai décidé de mettre fin à mon existence....tout du moins, elle était censé se terminer, mais visiblement, cela m’a ouvert la porte à nouvelle existence, sinon je ne serais pas dans cet ascenseur avec vous. Vous savez, c’est étrange, mais tout ce que je vous ai confié à propos de ma vie, je ne l’ai jamais dit à mon fils, pourtant j’ai pleine et entière confiance en lui, d’ailleurs, il est même le seul être sur cette planète à qui je fais une confiance aveugle, pourtant, j’aime à penser qu’il est plus simple de se confier à quelqu’un qu’on ne connaît pas et qui ne vous connaît pas...même si cela ne vous empêche pas d’infliger des souffrances à ceux que vous voulez protéger.

Oui, j’avais fait souffrir Eric en m’offrant au soleil, je le savais bien, mais à ce moment-là, je pensais que c’était un sacrifice nécessaire, pour le bien commun. Peut-être était-ce un peu égoïste. Quoi qu’il en soit, mon but n’avait jamais été de le faire souffrir et j’espérais sincèrement qu’un jour il parvienne à le comprendre.

Esquissant un petit sourire, je plongeais mon regard dans celui de Charles.

- Merci, c’est gentil. Et vous alors ? Parlez-moi un peu de vous....puisqu’il semble que nous soyons coincés ici un petit moment, autant apprendre à se connaître un peu.

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Souvent, l’on gagne davantage à s’épancher sur ses émotions et sur son existence auprès de personnes que l’on ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, et dont on est persuadé qu’on ne les reverra plus jamais. On se soucie moins du regard que cet inconnu portera sur notre histoire, et pour cette raison, il sera tout naturellement plus simple de se révéler comme on n’a pas nécessairement l’habitude de le faire en temps normal. Tout le monde porte ce fameux masque social qui varie en fonction de nos interlocuteurs, Charles compris, mais en cet instant, le professeur Xavier est convaincu d’avoir accédé à la part la plus honnête et la plus vraie de son interlocuteur. Et pour cause, non seulement ce dernier n’a pas franchement de raisons de lui mentir, mais en plus de cela, s’il devait ne serait-ce que lui prendre une idée à ce point saugrenue, Charles le saurait immédiatement. Il est très peu de pensées que l’on puisse envisager de dissimuler à un télépathe de haut niveau tel que lui, après tout. Certes, ses capacités se sont nettement émoussées par rapport à ce qu’elles avaient été autrefois, et il faudra à tout prix que Charles y travaille, mais ces capacités restent fascinantes et remarquables malgré tout.

Godric, manifestement en confiance, consent à admettre qu’en vérité, le fait d’être un vampire lui manque… Il est vrai qu’il faut remettre les choses en perspective, et que proportionnellement, le temps que cet homme aura passé en temps qu’humain est risible en comparaison de tous les siècles qu’il a vécus en tant que vampire… Même après quelques années sur cette île, il est compréhensible qu’il n’y soit pas encore habitué. Charles est navré d’apprendre que l’un des réflexes de son interlocuteur avait été d’essayer de mettre fin à son existence avant de constater que la lumière du soleil n’avait plus le moindre effet sur lui.

« A présent que vous m’avez parlé, peut-être sera-t-il plus simple pour vous de vous confier à votre fils si un jour l’envie devait vous en prendre. » Il marque une pause. « Je regrette d’apprendre que vous ayez voulu un jour mettre fin à mon existence. Même si je peux partiellement comprendre. » Il peut comprendre parce que dans un premier temps, captif de son fauteuil et en l’absence d’Erik et de Raven, lui aussi avait eu de sombres pensées. Très sombres. De celles qu’il se sent soulagé d’avoir été le seul à entendre. « J’ose espérer que vous vous trouvez aujourd’hui dans de meilleures disposition, même si je devine votre sentiment d’être diminué par rapport à ce que vous étiez autrefois. »

Quoi qu’il en soit, oui, Charles est sincèrement navré de cette histoire terrible qui fut celle de son interlocuteur. Au vu des épreuves traversées, l’on peut néanmoins reconnaître qu’il s’en est sorti admirablement.

« Moi… Je ne saurais pas par où commencer. » Il marque une pause. « Je pourrais sans doute commencer par vous apprendre disposer moi aussi de compétences exceptionnelles… Bien que très éloignées des vôtres. »

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Me confier à Eric ? Cela n’est pas une idée saugrenue en soi, simplement, je ne vois pas ce que cela changerait, il y a certaines choses dans mon existence dont je ne suis pas particulièrement fier et que je n’ai pas forcément envie de partager, même avec lui et pourtant Dieu sait à quel point j’aime mon fils, mais même lui, cela pourrait le choquer. Je regarde mon interlocuteur, Charles et hausse les épaules, affichant un petit sourire.

- Oui, possible, néanmoins je ne suis pas certain de vouloir qu’il soit mis au courant de certains évènements de mon passé, il a déjà bien assez à faire avec le sien et tel que je le connais, il pourrait faire sienne les souffrances que j’ai enduré et cela je ne le souhaite pas. Je penche doucement la tête sur le côté. Il avait clairement mal interprété mes paroles et je me devais de rectifier certaines choses. Une fois dans cette ville, je n’ai pas voulu mettre fin à mon existence, je suis mort avant d’arriver ici, je me suis exposé volontairement aux rayons du soleil parce que je pensais qu’ainsi, mon sacrifice prouverait aux humains que nous ne sommes pas tous des êtres sanguinaires assoifés de combats. J’étais un idéaliste, mais malheureusement aussi, un utopiste, parce que cela ne changea rien aux relations entre les humains et les vampires. Ceci dit quand j’ai repris connaissance ici, je ne voulais pas me tuer, simplement j’étais surpris de voir que le soleil était sans effet sur moi et c’est là où j’ai compris que j’étais redevenu humain, voilà tout.

J’avais confiance et j’osais croire que ce n’était qu’une question de temps avant que je redevienne à nouveau un vampire, certaines personnes qui avaient des capacités particulières dans leur monde semblaient les retrouver peu à peu ici et Eric était lui-même redevenu un vampire, donc j’avais bon espoir.

- Disons que j’aime à croire que cet état d’humain n’est que transitoire et que je redeviendrais vampire à nouveau, il me suffit de me montrer patient et cela tombe bien, de la patience, j’en ai à revendre.

J’enchaînais en demandant à Charles de me parler un peu de lui. Ce n’est pas que je n’aimais pas parler de moi, mais étant donné que nous étions deux dans cet ascenseur, autant que je sache aussi qui était devant moi. Il commença pas éveiller ma curiosité. J’eus un petit rire amusé.

- Là, vous éveillez ma curiosité, Charles, vous en avez trop dit ou alors pas assez. Quelles sont ces capacités ?

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Charles perçoit immédiatement les réticences de son interlocuteur à l’idée de se confier trop longuement et de façon trop précise, à son fils… Il peut le comprendre, ou du moins, les pensées de Godric l’aident-ils à deviner ses inquiétudes, avant même qu’il ne les explicite. Il ne veut pas faire peser sur les épaules de son fils un fardeau supplémentaire. Au fond, c’est très compréhensible… Et c’est plus louable encore.

Peut-être est-ce justement parce qu’il ne se verrait pas se confier avec tant de détails à ceux qui lui sont le plus proches qu’il se permet de s’épancher à ce point avec Charles ? Toujours est-il que Godric n’hésite pas un seul instant, et en toute confiance, à lui en dire davantage… Il semble le considérer comme digne de foi, et il a tout à fait raison : Charles n’a pas l’intention de répéter quoi que ce soit de ce qui sera dit dans cet ascenseur. Ce confessionnal improvisé qu’est devenu cet espace claustrophobe devient le lieu de ces conversations profondes qu’il est parfois plus simple d’avoir avec un étranger qui ne sait absolument rien de vous.

Godric lui apprend donc avoir voulu mettre fin à son existence en s’exposant directement aux rayons du soleil, qui auraient dû lui être fatals. Sans effet… Il était redevenu un simple humain, de la même manière que la mutation de Charles semblait avoir disparu à son arrivée sur cette île pour le moins étrange.

« Vous ne redoutez pas de revenir à votre ancien état ? » l’interroge Charles après que son interlocuteur lui ait confié espéré que son humanité ne soit jamais qu’un état transitoire avant de retrouver ses anciennes compétences.

Il n’y a pas de réel jugement dans sa question, d’autant qu’il est bien placé pour comprendre ce que son interlocuteur peut bien ressentir… Mais il y a tout de même une certaine forme d’étonnement dans son discours, reposant sur ses propres préconçus.

« Je n'ai sur les vampires que des connaissances théoriques, et à vrai dire plutôt récentes, mais j’aurais eu tendance à penser que beaucoup d’hommes dans votre condition auraient apprécié ce nouvel état. »

En dépit d’une faiblesse du corps qui pouvait peut-être passer pour insoutenable, ainsi qu’il le lui avait fait comprendre. Plus sa conversation avec Godric progresse, plus Charles ressent de curiosité à l’adresse de son interlocuteur. Ce dernier est décidément un cas à part, et concernant lequel il plaît au professeur Xavier de découvrir davantage. Il n’en dit pas plus, puisqu’il a conscience, en effet, d’avoir éveillé la curiosité de son interlocuteur en évoquant ses propres capacités exceptionnelles, dont il ne fait en rien un secret.

« Je suis capable de lire dans les esprits. Vous m’excuserez d’ailleurs de m’être permis d’infiltrer vos pensées à votre insu depuis plusieurs minutes déjà. »

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Charles & Godric

Redouter de revenir à mon ancien état ? La question est légitime, mais aussi étrange que cela puisse paraître, non je ne le regrette pas, au contraire, je le désir même de toute mon âme, mais pour comprendre ce que je ressens à l’idée de pouvoir redevenir vampire un jour, il faut l’avoir été soi même. Ainsi, je pourrais expliquer à Charles les avantages à être un vampire que cela ne suffirait pas à lui faire comprendre le pourquoi des choses. Je ne remets pas en doute son intelligence, il semble être un homme très intelligent, mais simplement, c’est le genre de chose qui doit se vivre si l’on veut comprendre, c’est quelque chose que l’on ne peut expliquer malheureusement. Je lui adressais un petit sourire.

- En toute honnêteté, non et je dirais même que c’est quelque chose que je souhaite de toute mon âme. Pourtant, je ne souhaite pas me faire vampiriser par quelqu’un d’autre. Je sais que vous allez trouver cela étrange, voir même en totale contradiction avec ce que je viens de dire, mais si je me fais vampiriser par quelqu’un d’autre, un autre vampire, n’importe lequel, je perdrais tout ce qui fait de moi l’être que je suis, mes relations avec ceux qui font ma famille ne seront plus les mêmes. Mon fils m’a proposé de me re-transformer, mais j’ai refusé, principalement pour cette raison. Comme vous ne connaissez pas grand-chose sur les vampires, ainsi que vous me l’avez vous même dit, vous ne pouvez pas le savoir, mais le lien entre un vampire et son Infant est quelque chose de très fort qui va bien au-delà de l’amour entre les humains, quand un vampire en crée un autre, il devient en même temps son frère, son fils, son père et si mon fils m’avait transformé, nous aurions perdu le lien que nous avions et celui qui l’aurait remplacé n’aurait vraiment pas été le même, ni lui, ni moi ne voulons perdre ce qui nous lie. Je lui adressais un sourire d’excuse. Je peux vous sembler un peu confus, mais c’est simplement parce que c’est quelque chose de très difficile à expliquer avec des mots. Il faut le vivre, le ressentir pour le comprendre.

J’avais demandé à Charles qu’il me parle de lui et quand il m’expliqua avoir quelques capacités particulières, je lui avais demandé un peu plus de précision, j’étais d’une nature plutôt curieuse et il en avait dit suffisamment pour éveiller ma curiosité justement. Je fus surpris, je l’admets, d’apprendre ce que c’était que sa capacité. Je penchais doucement la tête sur le côté, pas le moins du monde dérangé par le fait qu’il ait lu dans mon esprit, je n’avais rien à cacher.

- Et ce n’est pas...je ne sais pas...douloureux pour vous ? Etes-vous capable de lire les pensées uniquement, si je puis dire, ou bien ressentez-vous aussi les émotions des gens ? Et puis, entendre toutes les voix en même temps, ça peut être douloureux, non ? A moins que vous sachiez faire un tri ?

J’eus un petit sourire amusé.

- Désolé, je suis vraiment trop curieux parfois. Vous n’êtes pas obligé de répondre si vous ne le voulez pas.

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Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas..

feat. Godric

Charles ne peut que partiellement s’identifier à la situation de son interlocuteur. Par plus d’un aspect, elle échappe tout naturellement à sa compréhension, raison pour laquelle il se contente de l’écouter très attentivement, et de puiser dans son discours – autant que dans ses pensées – toutes les informations qui lui permettraient de mieux cerner l’individu qui lui fait face, et qui l’intrigue autant qu’il l’intéresse. Godric parle assez librement de son désir de retrouver ses talents, sans pour autant souhaiter être vampirisé par quiconque d’autre que son créateur. Charles ne peut le nier, en effet, toute cette situation le rend curieux, et il ne peut prétendre comprendre entièrement la position de son interlocuteur… Mais cela ne l’empêche pas de l’écouter très attentivement.

Selon lui, être vampirisé par qui que ce soit d’autre changerait quelque chose, profondément dans ce qu’il est… L’on est façonné par son histoire, certes, mais Charles comprend que les considérations qui le préoccupent en cet instant sont bien plus profondes et complexes, en réalité. Il comprend, par l’intermédiaire des informations que son interlocuteur lui dispense, la véritable force d’un lien unissant un vampire et son créateur. Cela semble aussi fascinant que dérangeant.

« Ce que les mots ne savent exprimer, vos pensées le font d’une manière suffisamment précise, qui me laisse à penser qu’en effet, aucun mot n’aurait suffi à le décrire. »

Charles accompagne ces mots d’un léger sourire indulgent. Il ne peut pas se mettre à la place de son interlocuteur, il ne peut que décrypter ses émotions au mieux, ce qu’il fait avec le plus grand intérêt, car tout ce que Godric peut avoir à lui apprendre l’intéresse très sincèrement.

« Les pensées ne sont pas aussi linéaires qu’on pourrait l’imaginer, les pensées sont faites de sons, d’images et de sensations. Je partage ce ressenti dans son essence la plus pure, je suppose que, d’une certaine manière, l’on pourrait qualifier cela d’empathie. »

Puisqu’il s’est montré très honnête et très transparent sur son histoire, Charles se permet de faire de même de son côté. Etant donné la manière intrusive dont il s’est permis de s’immiscer dans ses pensées, il estime que c’est la moindre des choses.

« L’expérience m’a appris à faire aisément le tri, comme vous le dites si bien, mais le retour de mes pouvoirs est récent, et j’ai quelque difficulté à y parvenir aussi bien qu’avant. »

Mais il ne doute pas du fait que cela reviendra… Il faut que les choses reviennent à la normale. Il a voulu le retour de ses pouvoirs pendant très longtemps, ne serait-ce que pour se rendre vraiment utile à tous les élèves qu’il hébergeait au sein de l’institut, il ne s’attendait pas réellement à ce que leur assaut soudain relève d’une telle difficulté pour lui. Aucune difficulté n’est cependant insurmontable, celle-ci ne le sera pas plus qu’aucune autre. Il le faudra, en tout cas.

« Ne vous excusez pas de votre curiosité, elle rend la mienne plus acceptable. »

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Charles & Godric

Un léger sourire étire mes lèvres. En effet, on ne peut pas toujours employer des mots pour définir quelque chose, ce qui est indéfinissable n'est pas forcément mauvais par ailleurs. Je sais que si je devais perdre le lien que j'avais avec Eric, la douleur que cela provoquerait serait tout bonnement insupportable. Pourtant, je l'avais infligé à Eric et je n'ai pas fini de m'en vouloir, mais comme je le lui avais dit il y a quelques temps, on ne peut pas changer le passé, alors il ne sert à rien que je reste à ruminer mon geste, il me suffit simplement d'en tirer la leçon qui convient, à savoir être moins égoïste dans l'avenir, puisque j'avais la chance de pouvoir rectifier certaines choses.

- En effet.

Je ne répondis rien de plus. Il n’y avait rien d’autre à ajouter. J’avais ensuite demandé un peu plus de détails sur ce que m’avait dit Charles. Ainsi, il était télépathe. Je devais reconnaître que, bien qu’ayant un âge plus qu’avancé, c’était la première fois que je rencontrais un homme avec une telle capacité. Ma curiosité prit donc le dessus et je commençais à le questionner. J’espérais cependant ne pas paraître trop intrusif.

- Oh, je vois...c’est fascinant. Réalisant ce que je venais de dire, j’esquissais un petit sourire d’excuse. Je ne voudrais pas que vous vous sentiez comme un objet d’étude, mais je dois avouer que vous êtes la première personne que je rencontre qui a cette capacité et pourtant je suis né bien avant celui qu’on appelle Jesus. Il s’agit juste d’une envie de comprendre, tout simplement, j’ai toujours été très curieux de tout.

J’avais toujours imaginé qu’un tel pouvoir pouvait être douloureux, mais il semblerait que l’on finisse par maîtriser cette douleur. Remarquez, c’est un peu comme quand on est vampire. La première fois qu’on ressent la soif de sang, la douleur est intolérable, mais au fur et à mesure du temps, on parvient à ne plus la ressentir, je suppose que ce doit être la même chose pour son pouvoir.

- Oui, j’imagine que cela a dû être difficile de vous habituer à nouveau à ces pouvoirs.

Un sourire amusé étira mes lèvres.

- Très bien, dans ce cas, je me permets encore une question. Si l’on vous disait que l’on pouvait enlever complètement cette capacité qui est la vôtre, l’accepteriez-vous ? Je veux dire....moi par exemple, je ne suis pas heureux en étant redevenu un humain, et vous...si vous ne deviez plus jamais avoir vos pouvoirs, est-ce que cela vous manquerait ou bien est-ce que cela rendrait votre vie plus agréable ?

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feat. Godric

« Oh, ce ne serait que justice », affirme Charles avec un sourire en coin après que Godric ait admis sa fascination vis-à-vis de son pouvoir avant d’ajouter qu’il ne voudrait pas qu’il se sente comme un objet d’études. « C’est souvent l’impression que je donne aux personnes avec qui je fais connaissance. »

Celle de les sonder, de les examiner comme s’ils étaient les objets d’études, même si ce n’était pas du tout son intention… Mais quand on cherche à analyser quelqu’un d’un seul regard, il faut tout naturellement s’attendre à de telles répercussions.

Ne pas être considéré comme des objets d’études et comme des bêtes de foire, c’était l’un des combats que menaient de nombreux mutants, et qui les divisaient dans la manière dont il devait être considéré… Alors oui, la question est complexe et entière, mais ce n’est pas celle qu’ils aborderont, ici et maintenant. Godric observe qu’il n’a jamais rencontré qui que ce soit qui soit capable de télépathie, même en tant d’années d’existence… Charles aurait juré le contraire, mais il est flatté d’être le premier télépathe que son interlocuteur rencontre. Charles n’aurait pas parié là-dessus, mais après tout, dans le monde d’origine de Godric, il ne peut présumer de comment les

« Votre curiosité vous honore, et je suis d’avis qu’on ne devrait jamais l’étouffer. Je n’ai aucun problème avec ça. »

Il le dit et le répète, Godric est tout à fait en droit de lui poser toutes les questions qu’il souhaitera, et Charles sera ravi d’y répondre, dans la mesure de ses possibilités, et puisque Charles lui autorise à laisser libre cours à sa curiosité, Godric laisse libre cours à ses questionnements, et Charles se promet d’y répondre de la manière la plus adéquate possible. Et la question de son interlocuteur est aussi surprenante que pertinente… Après tout, Charles s’est posé la même question concernant son interlocuteur, qui a admis ne pas trouver le bonheur en tant qu’humain et vouloir redevenir ce qu’il avait été.

« J’ai souvent réfléchi à cette question », confirme Charles avec un léger sourire. « Ma vie, mes convictions, mes combats, mes rencontres les plus significatives se sont entièrement construites autour de ce don et de ce qu’il a représenté pour moi. » Il marque une pause. « Ma chance réside dans le fait de disposer d’un pouvoir qui n’a rien d’handicapant – du moins quand je suis en pleine disposition de mes moyens. D’autres mutants n’ont pas cette chance », ajoute-t-il en songeant, tout naturellement, à Raven. « Alors oui, pour être tout à fait honnête, je ne voudrais pas être privé de mes pouvoirs », confirme-t-il alors.

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Charles & Godric

J'eus un petit sourire amusé face à la réponse de Charles. C'était la première fois que je parlais autant avec quelqu'un que je ne connaissais pas et qui n'avait aucun lien avec un de mes proches, cela me faisait bizarre, mais Charles avec quelques atouts avec lui pour éveiller ma curiosité et c'était suffisant pour que je souhaite en apprendre plus sur lui. Il ne faut pas croire qu'on trouve des télépathes à tous les coins de rue. J'en ai probablement croisé dans mon existence, mais il y a certaines périodes de l'histoire du monde où avoir un tel pouvoir était plutôt mal perçu et peu de gens en faisaient étalage. Pour Charles c'était différent, l'époque était différente, bien que s'il devait le dire devant un grand nombre de personne, je suis persuadé que certaines d'entre elles voudraient l'enfermer dans un laboratoire pour l'étudier. Quelle horreur. L'être humain a cela de fascinant c'est que bien qu'il dispose d'une palette d'émotions, de réactions, lorsqu'il se retrouve confronté à quelque chose qu'il ne connaît pas ou qui lui fait peur, soit il prend la fuite, soit il cherche à le détruire sans chercher à comprendre, soit il cherche à comprendre, mais en utilisant des méthodes pas vraiment sympathiques.

-Fort bien, mais vous savez ce que l'on dit….la curiosité tue le chat.

J'avais fini par lui demander s'il serait heureux de ne plus avoir ses capacités si jamais on lui en donnait l'occasion, le choix. J'écoutais attentivement sa réponse. Sa réponse ne m'étonna pas vraiment au final, je ne le connaissais pas vraiment, mais d'après le discours qu'il tient depuis que nous commençons à parler, cela est plutôt cohérent.

-Hum, je vois. Je me doutais un peu que vous répondriez cela à dire vrai, mais je voulais en être sûr. Lui dis-je en esquissant un petit sourire. De mon côté, je n'ai qu'une hâte, c'est redevenir celui que j'ai été…à supposer que cela soit possible bien sûr.

Je m'appuyais contre la paroi lorsqu'une voix provint de l'appareil.

- Est-ce qu'il y a quelqu'un ?

Je fronçais les sourcils.

-Oui, nous sommes deux et coincés ici depuis un bon moment maintenant.

- Oh, je suis désolé, restez calmes, ne vous en faites pas, ce ne sera plus très long.

Je roulais des yeux, "restez calmes". Heureusement que je n'ai pas compté sur lui pour calmer ma crise de tout à l'heure. Je ne pris même pas la peine de lui répondre et esquissais un sourire en direction de Charles, puis ne pus m'empêcher de prononcer quelques mots d'une voix suintant l'ironie.

-Bien….restons calmes dans ce cas.

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feat. Godric

« De ce que j’ai pu observer de vous à l’heure actuelle, et bien que je puisse tout à fait me tromper », répond Charles avec légèreté et humour, comme pour adoucir une ambiance qui pourrait aisément devenir pesante si ni l’un ni l’autre n’y prenaient garde. « Vous n’avez rien d’un chat », reprend-t-il, l’air de rien.

La curiosité est un vilain défaut, c’est bien connu, mais Charles n’ira jamais reprocher aux autres d’en faire preuve alors que c’est là un trait si prédominant chez lui. Et pour cause, c’est bien la curiosité qui l’aura poussé à se trouver un intérêt si prononcé pour les sciences, qui ne sont jamais que l’art de pousser à l’extrême les questions que l’on se pose sur notre environnement. Et par ailleurs, quand il s’avère si aisé pour soi de pénétrer les penser d’autrui sans en subir aucune conséquence, il ne faut sans doute pas s’attendre à un autre résultat.

A la question de Godric concernant le fait qu’il puisse vouloir ou non être privé de ses pouvoirs, la réponse que Charles lui adresse est par conséquent parfaitement honnête. Et en même temps qu’elle est honnête, elle apparaît tout à fait attendue, car Godric ne s’en voit pas véritablement surpris. Cela l’encourage en retour à admettre qu’en retour, lui-même ne demanderait qu’à redevenir celui qu’il avait été. Cela peut sembler tout à fait contre-intuitif, mais Charles n’a véritablement aucun mal à comprendre où il veut exactement en venir.

« La notion d’impossibilité est devenue très floue, ici », constate Charles avec un fin sourire.

Alors, presque au même moment, une voix étrangère vient s’inviter dans l’habitacle de l’ascenseur. Charles n’a pas le temps de répondre, Godric s’en charge le premier, apprenant à l’homme qui est peut-être… un réparateur ou un gérant (selon la possibilité, le temps qu’il leur reste à être coincé ici devrait être on ne peut plus variable). Ça ne devrait plus être très long, c’est ce dont on les informe. Pour ce qui est de rester calme… le conseil (si tant est qu’il soit applicable en situation de crise) arrive un peu tard, mais en définitive, Godric a su faire preuve d’un self-control qui ne peut que forcer l’admiration du professeur X.

« Je vous ai trouvé d’un calme exemplaire étant donné les circonstances », répond Charles d’un ton bienveillant. « Je comprendrais qu’une fois sorti de cet ascenseur, vous préfériez oublier cet épisode et vaquer à vos occupations, mais j’apprécierais beaucoup de poursuivre plus longuement notre conversation… si vous en avez-vous-même le souhait, bien sûr », reprend-il en fouillant dans ses affaires en quête d’une carte de visite, qu’il tend ensuite en direction de son interlocuteur. « Dans tous les cas, cela pourrait bien vous être utile tôt ou tard. »

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Charles & Godric

Un petit rire amusé secoue mes épaules au trait d’humour de Charles. Certes, je ne suis pas un chat, j’ai beaucoup moins de poils qu’eux, en revanche, j’arrive souvent à retomber sur mes pattes, mais je ne pourrais pas lui répondre cela sans entrer dans les détails et ce serait dévoiler une partie de ma vie que j’ai envie de garder secrète.

- A ma dernière vérification, non, je n’en étais pas un effectivement.

Je hoche positivement la tête à ses mots sur la notion d’impossibilité. Il est vrai que depuis mon arrivée dans cette ville, l’impossible est devenu possible. Cela ne m’a pas beaucoup servi pour le moment, mais on peut aisément imaginer qu’il serait possible dans ce cas que je retrouve mon état vampirique.

- Oui, cela finira certainement par être bénéfique.

Rester calme, mais quelle excellente idée. Je dois avouer que si Charles n’avait pas été dans cet ascenseur avec moi, si j’y avais été seul, je ne suis pas certain que j’aurais réussi à rester aussi calme que je l’ai été. Par ses paroles, par sa conversation, Charles a su détourner mon attention de cette situation ubuesque et éloigner mes peurs. Son compliment me toucha néanmoins.

- Je vous remercie. C’est grâce à vous. Si vous n’aviez pas été là, si vous n’aviez pas entamé cette conversation avec moi, détournant ainsi mon attention de la situation que nous vivions, je doute fort que je serais resté aussi calme. L’esprit humain a cela de fascinant, entre autre, c’est qu’il peut vous faire paniquer, mais pour peu que vous le détourniez ne fut-ce qu’un instant de ce qui lui fait peur, il l’oublie complètement, se concentrant sur autre chose. Je baisse un instant les yeux sur la carte de visite qu’il me tend. Un sourire en coin étire mes lèvres tandis que je m’en saisi. Je relève le regard vers Charles. Vous savez, j’ai vécu bien pire qu’un simple ascenseur en panne, ce que vous avez pu voir dans mon esprit n’était qu’un avant-goût de ce que j’ai pu vivre, alors je n’aurais nul traumatisme de cette expérience, et je serais plus que ravi de continuer à bavarder avec vous. Je n’ai pas de carte de visite, mais si jamais vous voulez me voir, n’hésitez pas à passer au Fangtasia, c’est le bar de mon fils, et j’y travaille en plus d’y vivre. Et vous n’avez pas d’inquiétude à avoir, je ferais passer le mot, aucun vampire n’osera s’en prendre à vous....après tout, vous serez mon invité et là-bas, tout le monde sait que j’ai horreur des incivilités.

Oui, même si pour le moment je ne suis plus vampire, tout le monde sait qui je suis, j’ai encore une certaine “aura”, que j’aimerais retrouver complètement, mais ce ne sera le cas que lorsque je serais à nouveau un vampire.

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▿ Date de naissance : 14/09/1985

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas..

feat. Godric

Charles adresse à Godric un sourire respectueux et indulgent quand ce dernier le remercie, affirmant que s’ils n’avaient pas parlé ensemble, il aurait probablement été incapable de retrouver son calme. Charles ne va pas prétendre qu’il n’en est rien. Il devine que ça a été en effet le cas, et que sa présence, par conséquent, a été des plus salvatrices pour son interlocuteur. Il en est pleinement heureux et satisfait pour sa part. Il n’a pas la moindre intention de jouer la carte de la fausse modestie, il est au contraire ravi d’avoir un tant soit peu pu aider son interlocuteur dans une situation difficile, qui avait réveillé en lui de très anciens (c’est le cas de le dire) traumas. Cette situation avait dû être tout sauf simple pour lui, mais il s’en était tiré ave les honneurs, et c’était une chose qui ne pouvait que forcer son admiration.

« C’est tout à fait normal », répond-t-il alors simplement. « Je suis ravi d’avoir pu vous aider. »

C’est le cas, d’autant que cela lui a donné l’opportunité de faire la connaissance d’un jeune homme qu’il trouve particulièrement intéressant, et qui a bien des égards a su encourager sa curiosité, et presque forcé son admiration, pour tout dire.

Quand Godric lui apprend avoir vécu bien pire qu’un ascenseur en panne, et bien pire que les images auxquelles le télépathe a pu avoir accès au cours de leur discussion, Charles Xavier le croit sans mal. Il comprend très bien qu’il demeure de très nombreuses zones d’ombre qu’il n’a pas même effleurées encore, et qui ne tarderont pas à tout balayer sur leur passage en temps et en heure. Sans l’ombre du moindre doute.

« Je n’ai étonnamment aucune difficulté à envisager que vous ayez vécu effectivement bien pire », reconnaît-il avec un sourire indulgent. « Quoi qu’il en soit, cette mésaventure aura du moins eu le mérite de nous permettre de faire plus ample connaissance, et à ce titre, je ne peux qu’apprécier cet étrange coup du sort », admet-il avec une légèreté remarquable. « J’aurais également plaisir à reparler avec vous. Les bars ne sont pas vraiment mon lieu de prédilection mais… je prendrais la peine de passer », lui promet-il avec la plus grande des sincérités. « Et j’apprécie le passe-droit, je préférerais tant qu’à faire ne pas rejoindre le côté vampirique de la force, j’ai déjà fort affaire avec mes propres aptitudes. »

Quoi qu’il en soit, il reste totalement honnête. Oui, il se rendra bel et bien au Fangstasia, ne serait-ce que par curiosité. Et son petit doigt lui dit qu’il ne sera en rien déçu du voyage.

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Charles & Godric

L’être humain n’était pas complètement une espèce pourrie, pour un Steve Newlin, vous aviez un Charles Xavier dont l’existence et la gentillesse contrebalançait sans aucun problème l’existence du premier. C’était là le résultat de l’équilibre entre le noir et le blanc, entre le bien et le mal. De mon côté, j’étais plutôt fait de nuances de gris. Je n’étais pas mauvais, mais j’ai passé une bonne partie de ma vie à me venger, alors on ne peut pas vraiment dire que je sois aussi innocent que l’agneau qui vient de naître, sans compter que même encore aujourd’hui, alors que je suis plutôt devenu pacifiste, prenez vous-en à mon fils et ce serait probablement la dernière chose que vous feriez sur cette terre.

J’ai ensuite invité Charles à venir me voir au Fangtasia. En vérité, je ne lui avais pas menti, je serais vraiment très heureux de pouvoir à nouveau parler avec lui. Naturellement, il sera intouchable. Normalement, les vampires présents ne mordent que ceux qui en expriment l’envie, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un “accident” et je refuse que Charles en soit victime, alors je prendrais les devants bien sûr. Je hochais positivement la tête à ses paroles, affichant un petit sourire en coin.

- En effet, il faut savoir trouver du positif en chacune des situations que nous vivons. J’eus un petit rire amusé. Ne vous en faites pas, vous avez ma parole que vous y serez aussi à l’aise que si vous étiez chez vous à deguster une bonne tasse de thé....ou un bon brandy.

Je m’éloignais de quelques pas, il était temps que je rentre, sinon Eric allait finir par se demander où j’étais passé. Après tout, je n’étais plus qu’un humain, donc beaucoup plus faible qu’avant. Je me tournais néanmoins une dernière fois vers Charles.

- Dans ce cas, au plaisir de vous revoir bientôt, Charles.

Je m’éloignais ensuite, rentrant au Fangtasia pour ranger les courses que j’avais faites.

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The End

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