(abandonné) Live and learn Δ ft. Charles Xavier

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«To make discoveries, you have to be curious about why the universe is the way it is.»
-I. Asimov

Le jeune homme suspendit sa canne sur le bord de son bureau et se laissa mollement tomber sur sa chaise de travail. Un soupir de soulagement lui échappa, absorbé par l'amas de voix provenant du hall au bout du couloir. Chaque fois que la faculté des sciences tenait un congrès, il ne restait jamais bien longtemps après les conférences. On savait où le trouver si on voulait lui parler, mais le réseautage ne l’intéressait pas plus qu’il ne le fallait. Viktor était de ces gens dont l’énergie mentale s’annihilait au contact d’une foule. Une angoisse qui n’avait jamais été aussi réelle que sur cette île qui n’avait rien de familier. Dès qu’il ouvrait la bouche devant un public, il sentait qu’il devait se justifier autant que lorsqu’il avait franchi la porte de l’Académie de Piltover. Il confondait les regards que la concentration rendait fixes avec des œillades d’ennui. Viktor ne doutait pas de ses capacités, mais les lois de la physique semblaient parfois lui échapper, comme les codes sociaux, et il craignait que ses paroles le trahissent. Au contraire, il excellait, mais ça n’aidait pas à apaiser son syndrome de l’imposteur. Si ce n’était que de lui, il s’installerait plutôt avec le public, gardant ses idées pour lui-même. Mais le jeune homme était persuadé que ses théories avaient le potentiel de changer le monde et qu’il se devait de les partager. C’est qu’il n’avait pas perdu de vue ses objectifs : rendre la vie humaine la moins faillible possible, pallier la fragilité du corps. Évidemment, il lui fallait repenser l’hextech à la lumière de ce nouveau monde.

Son bureau débordait de livres, ouverts ou fermés, dont les pages pullulaient de signets autocollants, et de paperasse éparse. Plusieurs schémas étaient suspendus sur ses murs, dont un croquis du cœur d’hextech comme il s’en souvenait. Parmi le désordre, le dernier prototype robotique sur lequel il travaillait. Viktor avait son propre atelier chez lui, mais il passait plus de temps dans cette pièce trop petite pour ses idées qu’à son appartement. Un chaos créatif, tel qu'il s’entêtait à le nommer lorsqu’on lui reprochait le désordre. Le scientifique tourna sa chaise pour faire face à son tableau. Le noir avait presque disparu sous les traces de craies détaillant autant de formules scientifiques que de combinaisons de runes. Il tritura distraitement sa lèvre inférieure, embêté. Le nœud de son problème reposait dans la nature de l’hextech. Elle dépendait de cristaux formés par l’alliage de deux magies auxquelles il n’avait pas accès par lui-même. Il n’était pas plus qu’un inventeur qui avait su faire corroborer science et magie, qui savait comment faire parler les runes.

En s’appuyant sur son bureau, Viktor se redressa et boita jusqu’à son tableau pour y corriger une erreur qui le titillait. Du coin de l’œil, il crut apercevoir quelqu’un dans le cadre de la porte. La visite impromptue ne l’enchantait pas tant, mais un fin sourire étirait ses lèvres. « Je devrais vraiment apprendre à fermer cette porte, n’est-ce pas ? », affirma-t-il, d’une voix sagement moqueuse, alors qu’il faisait toujours face à ses calculs. Du côté de la main, il effaça une expression dans le bas du tableau. « Je doute que vous veniez pour offrir une solution miraculeuse à mes problèmes. Comment puis-je vous aider ? » Viktor réfléchit quelques secondes avant de remplacer la formule effacée par un enchaînement plus approprié.

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▿ Date de naissance : 14/09/1985

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feat. Viktor

Charles Xavier a toujours été passionné par les sciences, et quand bien même ses responsabilités l’ont mené à pouvoir accorder bien moins de temps qu’il ne le voudrait à ce domaine spécifique, il s’octroie toujours, quand il le peut, l’opportunité de participer à des conférences telle que celle donnée au sein de l’université ce jour ci, et qui a clairement su retenir son attention, et plus particulièrement l’intervention de ce jeune homme, un certain Viktor Kovalyov, à l’évidence passionné par son sujet et disposant d’une rare intelligence. Des individus tels que lui sont l’exemple même que Charles adresserait à quiconque chercherait à échelonner les individus en fonction de ces dons innés dont ils disposeraient ou non. Des non-mutants l’ont bien aussi souvent surpris que tous les mutants qu’il a rencontré au cours de ses années d’enseignement au sein de l’institut Xavier, et ce non-mutant en particulier, Viktor, l’a grandement intrigué. Sans avoir à se frayer un chemin dans ses pensées – il n’y aurait probablement pas résisté s’il avait encore possédé ses pouvoirs, il devine là une rare intelligence, de celles qui doivent être à tout prix encouragées.

Au terme de cette conférence, Charles, qui avait écouté avec une distance respectueuse et s’était laissé oublier dans un coin de la pièce, décide d’aller à la rencontre de ce jeune homme afin d’approfondir avec lui les sujets déjà largement abordés durant sa prise de parole. Charles a donc fait progresser son fauteuil jusqu’à l’encadrement de la porte du bureau de Viktor, restée entrouverte.

« En effet, vous devriez. »

Une fine esquisse de sourire se dépose sur les lèvres du professeur en même temps qu’il choisit de considérer la réflexion de Viktor sur le fait d’apprendre à fermer la porte comme une invitation à rentrer. Le regard de Charles, bientôt, passe de Viktor aux calculs jonchant son tableau noir au point de rendre son contenu presque illisible, et plus cryptique qu’il ne le serait déjà pour un non-initié.

« Je pourrais peut-être vous surprendre », répond nonchalamment le professeur Xavier tandis que son interlocuteur observe qu’il doute fort qu’il puisse trouver une solution miraculeuse aux problèmes qui l’accaparent. Va savoir, un second regard peut être bénéfique, bien que Charles ne prétendra pas capable des miracles auxquels Viktor de son côté ne serait pas parvenu de son côté. « Je me présente, Charles Xavier. J’ai assisté à votre conférence, tout à l’heure, et j’ai trouvé votre propos fascinant. » Il marque une pause. « Si vous avez un peu de temps devant vous, j’aimerais parler un peu avec vous. » Il fixe à nouveau le tableau noir. « Et si vous n’en avez pas, je peux toujours m’essayer à réfléchir à ces calculs avec vous. »

Difficile de savoir si Viktor acceptera véritablement l’aide de ce professeur en fauteuil surgi de nulle part qui se targue de pouvoir rivaliser intellectuellement avec lui, suffisamment en tout cas pour parvenir à l’aider à peaufiner ses calculs.

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Viktor Kovalyov & @Charles Xavier

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L’homme rebondit sur sa petite pique concernant la porte et ça suffisait à l’apaiser, comme s’il y trouvait une confirmation qu’ils étaient peut-être sur la même longueur d’onde. Viktor posa la craie sur le rail métallique du tableau et recula maladroitement pour considérer à nouveau ses calculs. Quelque chose clochait et, peu importe dans quel sens il observait l’amas d’équations, il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. C’était un de ces jours où le Kovalyov avait l’impression que son cerveau ne fonctionnait adéquatement qu’en tandem avec celui de Jayce. Que l’un possédait les questions improbables et l’autre, les réponses ; à tour de rôle. Problématique, sachant que l’imbécile n’était pas pressé de donner signe de vie… Pour l’instant, il se contentait de tout ce qui prenait la peine de venir jusqu’à lui. En dépit de son cynisme presque naturel, Viktor reconnaissait que laisser d’autres yeux se poser sur son projet ne pouvait qu’être pertinent, malgré son entêtement. « Vous promettez que cela ne se conclura pas sur une explosion, hmn ? C’est généralement ce qu’il se produit, lorsqu’on prétend pouvoir me surprendre. », lâcha-t-il avec une morosité qui confirmait que ça n’avait rien d’une fabulation. Et quand ce n’était pas une explosion, c’était une déception ou une trahison. Du pareil au même. Le zaunite soupira.

Le regard de Viktor s’accrocha furtivement au fauteuil qui permettait à Charles de se déplacer, mais se détourna aussitôt, mal à l’aise d’observer ainsi. C’est que ça lui rappelait l’époque trouble où son corps s’était mis à l’abandonner, où marcher et respirer était devenu un véritable calvaire qui risquait, un jour ou l’autre, de se reproduire. Il monitorait maladivement chacun de ses symptômes et ne se regardait presque jamais dans le miroir, de peur d’y lire les signes d’un corps en défaillance. Quoi qu’il en soit, entre cet homme et le professeur Heimerdinger, Viktor semblait avoir le don d’attirer des gens qui lui renvoyaient une image de lui-même. Le scientifique se hâta à déplacer sa chaise de bureau et à pousser quelques cartons embarrassants pour permettre à Charles d’entrer dans ce local beaucoup trop petit. « Vous êtes l’un des rares à prendre la peine de vous déplacer jusqu’ici, Charles. Pour cela, je peux bien vous accorder un peu de mon temps. », il baissa un regard reconnaissant, touché par ce qu’il considérait comme un compliment. Viktor, autant pertinentes puissent être ses idées, n’avait jamais été un aimant à humains. Il y avait une raison pour laquelle il avait laissé Jayce être le visage de leurs inventions ; mais ici, il était seul et devait se débrouiller. Plus souvent qu’autrement, ça le démoralisait. « J’en conçois que si mes propos vous ont interpellé, c’est que vous êtes familier avec la technomancie et les principes du transhumanisme ? Ne serait-ce qu’un peu...» Au fil de ses paroles, ses yeux s’étaient illuminés de passion, alors qu’il se reposa dans sa chaise de bureau pour soulager ses faibles articulations du poids de son corps. À sa grande satisfaction, le Kovalyov avait constaté que c’était plus facile d’aborder ces sujets ici, où il avait rencontré des gens dont les expériences dépassaient parfois l’entendement, que ça ne l’avait été à Piltover.

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feat. Viktor

Charles esquisse un fin sourire amusé quand son interlocuteur, armé d’un cynisme non dissimulé, suggère que tout ceci pourrait se conclure sur une explosion, puisque c’est ainsi que l’on a pour usage de le surprendre. Certes, en matière d’explosion, Charles a eu son content (y compris celle de son précieux institut), mais il ne s’inscrirait certainement pas dans la catégorie des pyromanes. Non, Charles appartient à la caste des cérébraux, et c’est ce qui intéresse le mutant dans cette conversation à venir : la confrontation de deux intellects, car il ne doute pas un seul instant de la redoutable intelligence de son interlocuteur… bien a contraire, même, c’est définitivement ce qui l’a encouragé à réclamer une telle entrevue.

Charles, même s’il n’est plus armé de ses pouvoirs psychiques qui lui manquent au passage terriblement, est capable de deviner l’intérêt de son interlocuteur, ou au moins sa curiosité. Ce qui est à l’évidence le terrain le plus propice qui puisse être à une conversation véritablement digne de ce nom, et c’est évidemment ce que souhaite le professeur, qui souhaite ainsi en apprendre davantage sur des sujets qu’il a parfois effleurés du doigt, mais qui pour certains demeurent abstraits. Charles se targue d’avoir une connaissance proche d’encyclopédique dans de nombreux domaines, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas des domaines dans lesquels il puisse encore s’améliorer. Cesser d’apprendre en supposant tout connaître, c’est une erreur qu’il est préférable de ne pas commettre si l’on veut véritablement parvenir à quoi que ce soit. Ce serait un frein, un barrage. Comme l’ego est également un barrage dangereux, et auquel chacun peut être trop aisément exposé… et c’est également le cas du mutant, il ne peut pas prétendre le contraire.

« J’ai encore beaucoup de lacune dans ces domaines, sans quoi je ne prendrais pas la peine de venir vous parler », observe Charles d’un ton mesuré, posé, alors que son interlocuteur suggère qu’il est probablement familier avec les concepts de technomancie et de transhumanisme. « J’ai beaucoup lu à ce sujet, mais je pense que vos connaissances en la matière dépassent de très loin les miennes », admet-il non sans une certaine humilité, qui est de mise en la circonstance. A quoi bon venir quêter ses lumières s’il devait estimer déjà tout connaître. A l’évidence, ce serait totalement contreproductif, et par bien des aspects. « Mais j’ai le sentiment que vos connaissances approfondies ont trait à une technologie et à des notions hors de portée de ce monde… et de probablement d’autres. » Il marque une pause. « J’aimerais beaucoup en apprendre davantage sur l’endroit d’où vous venez… si vous n’estimez pas ce la trop indiscret, bien sûr », ajoute-t-il en le fixant avec intérêt.

Tout ce qu’il pourra apprendre de ses recherches dépend très naturellement de son passif, et les deux étant indissociables, Charles s’intéresse tout naturellement tout autant aux premiers qu’aux seconds.

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Viktor Kovalyov & @Charles Xavier

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-I. Asimov

Malgré la faiblesse de son sourire, Viktor était en quelque sorte touché par la reconnaissance que lui accordait ce Charles Xavier. C’était bien ce qu’il lui plaisait en ce monde : loin de la dichotomie profonde entre Piltover et Zaun, ses idées recevaient l’attention qui les aiderait à mûrir. On lui offrait cette opportunité d’être plus que ce garçon, menace issue de la ville souterraine, qui croyait pouvoir en apprendre à ceux de la ville du dessus. « En effet. Vous avez frappé à la bonne porte, et j’espère ne pas vous décevoir. », affirma-t-il en dodelinant distraitement de la tête, comme s’il était sur le point de s’emballer dans ses réflexions comme il avait tendance à le faire quand on effleurait un sujet qui le passionnait. Viktor n’était pas d’une nature particulièrement humble, voyant cette manie de nier ses compétences comme une pure perte de temps. Ses doutes et ses auto-flagellations demeuraient du domaine de son intériorité.

Alors qu’il se pencha au-dessus de son bureau pour récupérer un carnet quelconque, il s’arrêta net, surpris par la demande de l’homme. Viktor fronça les sourcils et tourna sa chaise pour lui faire à nouveau face. « Mes talents de raconteur laissent à désirer, mais vous flattez ma fierté. », rit-il doucement tandis que ses lèvres se pincèrent en une grimace d’hésitation. Il avait beaucoup appris du professeur Heimerdinger, dont l’âge dépassait les deux cent ans, mais ce n’était pas son domaine de prédilection. Au final, qu’on lui demande était en quelque sorte un honneur qu’il devait respecter. Il inspira, s’appuyant un peu contre le dossier de sa chaise. « On dit que l’endroit d’où je viens, Runeterra, doit son existence à la magie. Le monde matériel et le monde immatériel se seraient développés simultanément, permettant à de puissantes entités d’investir le monde matériel. Mon mentor, le directeur de l’Académie de Piltover, était issu d’une de ces espèces, les Yordles — ce sont des genres de gnomes, rongeurs… Haut comme un enfant de trois ans, je dirais. », il balaya l’air d’un geste de la main pour s’excuser de divaguer, « Quand les humains mortels sont arrivés, certains savoirs magiques ont été cachés afin de protéger le monde du danger qu’ils représentaient. C’est le cas des runes du Monde, des artéfacts renfermant une puissante magie derrière la création de Runeterra. Lorsqu’ils sont tombés entre de mauvaises mains, cela a engendré une série de conflits politiques et de guerres qui ont ravagé la planète et mené certains peuples à leur extinction.La peur des mortels à l’égard de la magie a jeté beaucoup d’huile sur le feu et est devenue le moteur politique de Demacia, seul royaume construit sur des terres qui ont la capacité d’annuler les effets magiques. » Viktor entortilla une mèche de cheveux autour de son index, signe qu’il était bien enfoncé dans ses propres pensées. Il pourrait continuer des heures si on le laissait faire; ça lui demandait beaucoup de se limiter à l’essentiel.

« Suite à cela, les peuples se sont reconstruit chacun à leur manière, certains craignant la magie plus que d’autres. Chaque pays a sa propre technologie et certains sont, en ce sens, plus conservateurs que d’autres. Piltover, où j’ai reçu mon éducation, est une ville de verre et d’acier où se développent toutes les innovations de Runeterra. Tous ne sont pas nés avec des capacités magiques, mais il est possible d’acquérir une affinité avec celles-ci. C’est mon cas. Je suis un mortel classique, né de parents inventeurs à Zaun, une cité souterraine où le soleil ne rayonne pas. Mais j’ai toujours été fasciné par l’arcane et je voulais trouver une façon de l’inclure dans mes expériences. J’ai appris à comprendre et à utiliser les runes. », affirma-t-il, le regard brillant et déterminé, en désignant du menton sa table où s’empilaient des livres portant sur le sujet, « Et puis, j’ai rencontré Jayce et ses cristaux d’hextech instables. Tout ce que ma curiosité m’a inculqué nous a permis de les stabiliser et d’en faire de véritables gemmes de magie solide qui pourraient rendre l’arcane accessible au commun des mortels. À l’aide de celles-ci, nous avons mis sur pied les hexgates, le premier outil de téléportation accessible à tous sur Runeterra. » Ce n’était pas de la fierté qu’il y avait au creux de sa voix lorsqu’il prononça ces derniers, mais plutôt une forme de dépit ou de regrets. Il reconnaissait aujourd’hui qu’avoir voulu trop vite partager leur découverte avec le monde avait causé plus de tort que de bien. Des sacrifices involontaires. Le scientifique se leva pour décrocher son croquis du cœur d’hextech de son babillard et le présenta à son interlocuteur. « C’est ce à quoi ressemblait le cœur d’hextech sur lequel je travaillais avant d’arriver ici. Un dérivé des gemmes et, selon moi, ce qui se rapproche le plus des artéfacts des runes du Monde. Je n’en sais pas encore grand-chose, si ce n’est qu’il est en mesure d’apprendre par lui-même et de transformer la matière, incluant le corps humain. » Viktor se rassit, haussant les épaules.

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feat. Viktor

Charles possède une bonne intuition. De son propre aveu. Qui vaut ce qu’il vaut si l’on admet que toutes les personnes à qui il a adressé le plus de sa confiance et de son affection au cours de son existence ont fini par se détourner de lui, à un moment ou à un autre. Malgré tout, cela reste, à ses yeux, une excellente intuition, il en faut pour savoir distinguer le talent au premier coup d’œil (même si, ne nous le cachons pas, les hautes compétences psychiques ont quand même tendance à vous faciliter la tâche) : pour cette raison, il est absolument convaincu du fait que Viktor ne le décevra pas, quoique quelque part touché par le fait qu’il puisse seulement l’envisager, lui, esprit brillant et tout à fait conscient de l’être.

Il aurait été en mesure de comprendre, bien sûr, que son interlocuteur ne veuille pas s’épancher au sujet de son passé (même s’il aurait probablement insisté malgré tout jusqu’à obtenir gain de cause – on ne se refait pas), mais il est ravi de ne pas avoir à le réclamer davantage pour que son interlocuteur s’exécute bel et bien. Comme quoi, oui, la flatterie fonctionne parfois. A noter tout de même qu’elle est généralement plus efficace quand la personne que l’on flatte mérite bel et bien les compliments qu’on lui adresse.

Viktor évoque donc avec lui l’endroit d’où il vient, un endroit sensible à la magie… le reste… le reste est folklore passionnant, histoire remarquable, récits de guerres, de conflits, d’espèces menacés, de royaumes en péril, de technologies établies en divers lieux, à diverses échelles. Les connaissances runiques de Viktor lui auront apparemment permis d’acquérir de solides et remarquables connaissances. Quand sciences, savoir-faire, technologie et magie se confondent… l’histoire de son interlocuteur est effectivement fascinante, et quand Viktor daigne montrer à Charles le schéma croqué par ses soins, il en observe le moindre détail avec un intérêt des plus évident, et qu’il n’a certainement pas besoin de feindre.

« C’est fascinant », observe Charles qui, face aux connaissances déployées par son interlocuteur, ne peut que se positionner en qualité d’apprenant, lui qui a davantage, en temps normal, l’habitude d’apprendre aux autres. Ce n’est pas une position inconfortable, cependant, Charles lui trouve même un intérêt des plus remarquables. « Vous êtes donc ici limité par les ressources du monde où nous nous trouvons, même si la magie est loin d’en être exclue. Est-ce qu’il n’a pas été difficile de s’adapter à ces nouvelles normes ? Elles bouleversent naturellement tous les préconçus scientifiques que vous aviez pu être en mesure d’établir jusqu’alors », commente-t-il sur le ton de la conversation, mais avec une curiosité des plus réelles, et ne demandant tout naturellement qu’à être assouvies.

En ce qui concerne le potentiel et les connaissances de son interlocuteur, Charles est convaincu de n’avoir encore fait qu’effleurer la surface. Et c’est tout naturellement qu’il affiche son impatience à l’idée d’en apprendre davantage.

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Viktor Kovalyov & @Charles Xavier

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-I. Asimov

Viktor avait souvent l’impression qu’on ne l’écoutait pas, qu’on le laissait élaborer par simple sympathie ou, pire, par pitié. C’est qu’il parlait peu, en temps normal, mais qu’il s’ouvrait comme une véritable boîte de Pandore quand on lui en donnait l’occasion. Car pour celui qui avait grandi dans l’oppression, à cause de son handicap et de sa classe sociale, c’était primordial de profiter de son droit à la parole lorsqu’on le lui accordait. Mais devant le professeur Xavier, le zaunite ressentait que ce qu’il disait comptait et qu’il y avait un réel intérêt derrière son écoute, et ça le mettait en confiance. C’était un peu comme parler à Heimerdinger, l’allure de hamster transgénique en moins. Il ne pouvait s’empêcher, d’ailleurs, de se demander amèrement si ce cher Cecil le tenait en rigueur de ne pas l’avoir défendu devant le Conseil de Piltover (pas qu’on lui aurait reconnu une quelconque crédibilité, de toute manière) et si c'était pour ça qu'il n'avait pas de nouvelles… Le Kovalyov dodelina légèrement de la tête, pensif. « C’était ma normalité, des choses sur lesquelles je suis penché depuis des années. On a vite fait le tour. », laissa-t-il tomber avec une humilité qui lui était rare, conscient que ses expériences faisaient un peu trop de surplace à son goût, « Ce n’est pas aussi fascinant que peut l’être cet endroit et, surtout, ses potentielles origines. », songea-t-il, les sourcils froncés. Il ne cacherait pas qu’en entendant parler d’une lune rouge, comme celle qui donnait son nom au conseil annuel qui avait eu lieu à Piltover ce soir-là, il avait d’abord pensé à la probabilité que la destruction de l’hexcore, si Jayce avait obtempéré à sa demande, ait mal tournée.

« Je ne dirais pas que je suis limité par les ressources en tant que telles autant que par ma compréhension nouvelle de celles-ci… », admit-il, bien qu’il se dégoûtait lui-même en reconnaissant sa faiblesse. Passer de la crème de l’Académie de Piltover à un chercheur qui devait tout réapprendre assenait un coup à son orgueil. Mais il fallait reconnaître que ce monde lui offrait largement plus de possibilités. Il ajouta, puisque ça venait de lui traverser l’esprit : « Enfin… Si. Peut-être que certaines ressources me manquent. Les cristaux d’hextech proviennent d’une créature qui ne semble pas exister ici, mais ce n’est rien qu’une membrane artificielle et la volonté d’individus possédant le bon type de magie ne peuvent pas arranger. » Parce que rien ne se perdait et rien ne se créait de rien, pas même en magie, était-il persuadé. Il balaya l’air d’un geste de la main. « Bref. En ce qui a trait à la physique, les principes demeurent assez similaires, bien qu’ils soient plus avancés. Nous nous référions encore à la mécanique ondulatoire et la quantique, dans sa forme avancée, nous était encore inconnue. Cela dit, j’apprends particulièrement vite à ce niveau. » Viktor haussa les épaules et zieuta vite fait la pile de carnets qui trônait sur son bureau et l’ordinateur qu’il apprenait encore à naviguer, même s’il s’en sortait bien mieux après trois ans d’adaptation. « Ce qui m’a plutôt posé problème, c’est l’informatique et tout ce qui a trait à l’intelligence artificielle, qui n'ont aucun comparables à Piltover. Vous voyez, c’est justement cette dernière qui m’a amené à repenser ma vision du cœur d'hextech, dont l’apprentissage fonctionne à l’identique. J’en viens à penser qu’il pourrait nous permettre de répondre à une question fondamentale de la robotique, soit comment programmer le plus fidèlement possible l'apprentissage automatique de faits humains dont on ne comprend pas tout à fait le codage organique, comme les émotions ou les signaux que le cerveau nous envoie pour ordonner nos gestes ? Et, évidemment, comment cette programmation pourrait éventuellement être intégrée au corps humain pour l’endurcir. » Conclut-il enfin, le regard brillant d’une pure passion intellectuelle.

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▿ Date de naissance : 14/09/1985

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feat. Viktor

Charles accueille les observations de Viktor d’un hochement de tête quand ce dernier observe qu’il aurait tendance à trouve ce qui fut la norme de son monde autrement moins intéressantes que tout ce que cet endroit recèle de mystères, surtout si l’on décide de remonter à ses origines. Tout comme Viktor, Charles s’est lui aussi interrogé sur ce monde, sur son mode de fonctionnement, sur sa composition, sur sa structure. Et la plupart de ces questionnements, nombreux, n’ont pas trouvé de réponses concrètes. Pour un esprit curieux et scientifique tel que le sien, le sujet ne manque pas d’intérêt, et il pourrait probablement s’étendre sur la question pendant très longtemps.

« Est-ce que vous avez des hypothèses ? » l’interroge Charles avec la plus grande curiosité. « Sur les origines de cet endroit ? »

Que Viktor ait su trouver des réponses précises à ses questions l’étonnerait fort, en revanche, il ne serait pas surpris qu’il ait d’ores et déjà élaboré un faisceau d’hypothèses susceptibles de les éclairer, sans pour autant apporter une lumière définitive sur la question.

Pour en revenir à la question des ressources disponibles ici, et qui pourraient éventuellement le limiter, il admet que la plus grande difficulté qu’il rencontre est de se heurter à l’incompréhension qui est la siennes par rapport aux nouvelles ressources à sa disposition, ce que Charles comprend tout à fait. Ce monde n’est certainement pas aussi dépaysant pour lui qu’il ne l’est pour son interlocuteur, mais cela ne l’empêche pas de se sentir bien souvent déphasé. Il ajoute que oui, certaines ressources lui manquent tout de même, encore que rien ne garantit qu’elles soient absentes de ce monde… Les découvertes qui y sont faites sont courantes et pour le moins surprenantes. On ne peut, par conséquent, qu’être surpris de ce que l’on est en mesure d’appréhender ou de retrouver… sans parler de ces connaissances qui étaient hors de sa portée, et dont il constate à présent l’évolution.

Il l’écoute lui parler avec une passion caractéristique et appréciable de ces questions fondamentales de la robotiques qui pourraient trouver une résolution, notamment en ce qui concerne ces « codages organiques », ainsi qu’il les nomme, qui échappent encore à la connaissance humaine.

« Je pense que certains ici ont déjà répondu à ces questions fondamentales qui sont les vôtres. Certains semblent témoigner d’une appréhension des mécanismes humains, de l’informatique et de la robotique qui a de quoi susciter une grande curiosité… Si on décide de ne pas considérer ces connaissances comme alarmantes. »

Ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne Charles, qui est davantage intéressé et intrigué qu’alarmés. Les bonnes connaissances mises à la disposition des bonnes personnes pourraient pour toujours changer la face de l’humanité. Et certains changements, s’ils sont difficiles à appréhender, sont à embrasser comme une évolution naturelle de l’humanité, de même qu’il fallait considérer de la sorte, à ses yeux, le gène mutant.

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