▿ Métier : Aide Bruno dans son entreprise de temps à autre (relation clientèle) et musicien de rue
▿ Quartier : Raccon Square (il squatte)
▿ Côté cœur : " Bruno, Todos piensan que saben todo sobre mí. Me abofetean con etiquetas, escupen sus fábulas. Llegaste, sabías que estaba mintiendo. Viste el yo ideal. Y sí, ese es el verdadero yo. "
" Imelda...Si sólo supieras cuánto te he amado todos estos años, pero... ya lo superé. Entiendo lo que te hice... "
" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Bon il était en vie. Que demander de mieux en fait ? Peut être de quoi s'en sortir ? Hector ne sait pas comment il a fait pour atterrir dans un bourbier pareil. En tout cas, même s'il trainait les rues dans le monde des Ancêtres. Il n'avait pas à devoir se nourrir. Ici, c'était différent. Bien sûr ! Vu qu'il respirait, il avait de la chair sur ses os et bref... tout ce qui rapporte à un être vivant.
Il avait trouvé une vieille guitare qu'il avait rafistolé dans une des bennes à ordures de la ville. Une aubaine ! A croire qu'il n'avait pas que de la malchance au final. (enfin c'est relatif) Alors son grand truc c'est de faire la manche en chantant dans la rue. Il attirait pas mal de personnes mais souvent les gens étaient radins. Hector tentait pourtant le tout pour le tout.
Il s'était raproché de certains bars mais on finissait par le foutre à la porte ou à le chasser. Si ca n'est pas les flics qui venaient lui courir aux basques. C'était ce qui se passait exactement. Il venait de se faire chasser d'une terrasse où il avait commencé à pousser la chansonnette auprès des tables d'amoureux pour attirer la sympathie des gens.
Alors de une, chanter et jouer, c'est pas discret (sans blague) et l'allure d'Hector commençait sérieusement à être chaotique. La barbe de plusieurs jours broussailleuse, il n'était pas hyper méga frais, ses vêtements commençaient sérieusement à faire pitié... Et même s'il chantait bien... Les gens finissaient par le dénoncer comme le clodo du coin auprès des gérants pour qu'il fuit. (ce qu'il est à l'heure actuelle on ne va pas se mentir)
Ce jour là, il était nostalgique et même si celà lui serrait le coeur, il avait chantonné Recuerdame. Sa composition qui avait été volé par Ernesto. Il sait bien quel effet a cette chanson sur les gens... Jusqu'au moment où un serveur vint à le secouer comme un prunier.
" ARF ! Bas les pattes estupido ! " Râle Hector alors qu'il essaye de se détacher de la prise du type qui lui avait attrapé le coude avec fermeté. Il avait serré sa précieuse guitare contre lui pour ne pas qu'elle ne se fasse fracasser dans l'altercation. Hector finit par lui même de passer la limite de la terrasse. " J'en parlerai à mon manager ! " Annonce Hector d'un air théâtral, histoire de ne pas perdre la face alors qu'il gardait son humour même dans les pires moments.
En sortant pourtant, il se prend les pieds dans un des pavés et se rétale de tout son long, écrasant malheureusement la caisse de résonnance de son précieux bien qui était la seule chose qui lui rapportait de l'argent. " AIHEU ! " Il analyse les dégâts. " Non non non... Pas ca... " Constate-t-il désespéré. Avant de se rendre compte qu'il est tombe aux pieds d'une personne littéralement. Il relève le nez et croise son regard.
Quelque chose se passe à la seconde où leur regard se croise. Il ne sait pas quoi. Mais ce genre de chose indescriptible qui le perturbe sur l'instant. Finalement, il se secoue la tête et se reprend. " Ouais ouais, j'ai l'air de quoi j'ai l'air... " Râle-t-il, comme s'il avait besoin de se justifier. Il regarde sa précieuse guitare en piteux état d'un air morose. " Un raté... " Soupire-t-il totalement désemparé pour le coup. Il continuera à grogner en espagnol pour lui-même entre ses dents. Le destin ne jouait peut être pas en sa faveur ou alors...
Les rencontres les plus improbables sont parfois les plus essentielles, celles qui vous guident, dans la vie, celles qui vous offrent des perspectives que vous n’auriez pas envisagées une seule seconde… Et celle-ci devrait tout naturellement marquer son esprit pour un bon bout de temps. Bruno n’a rien vu venir… Perdu dans ses pensées, il se contentait de faire l’acte le plus banal qui existe, à savoir marcher… juste ça, marcher… sans franchement de but précis, juste le besoin de changer un peu d’air et de profiter du beau temps, appréciant une journée calme où son téléphone ne sonnait pas à tout bout de champ pour lui imposer le discours apeuré de quidams qui paniquaient inutilement devant d’adorables rats.
Et ils en sont là. Bruno baisse les yeux sur ce type qui vient d’attirer à ses pieds… Le gars a pas l’air bien en point, et il inspire une sympathie immédiate à Bruno… Peut-être parce qu’il se reconnaît en lui, qui n’était pas bien différent il y a quelques années de ça… et encore, quand on le voit avec sa barbe mal rasée, ses cheveux emmêlées et son poncho émacié, il pourrait aisément passer pour un type peu fréquentable, surtout quand il s’amuse à parler avec ses rats.
« Vous avez juste l’air d’être mal tombé. »
Au sens propre, en tout cas, répond Bruno avec un ton hésitant. Engager la conversation avec de parfaits inconnus n’est pas dans ses habitudes. Se lier aux autres n’est pas chose facile, pour lui. Les quelques exceptions à la règle ont eu le mérite de le marquer durablement. Mais bon, ce pauvre gars vient juste de s’effondrer, littéralement, à ses pieds, il ne va pas faire comme si de rien n’était et l’ignorer non plus.
« Est-ce que ça va ? » il lui demande en tendant le bras dans sa direction afin de l’aider à se relever, tout en jetant un regard en biais à la guitare de celui dont il déduit qu’il est musicien (bravo, Sherlock, quel talent). L’instrument en a malheureusement pâti… Bruno grimace… Lui-même n’a absolument pas l’oreille musicale, mais il sait combien ces objets ont de l’importance pour ceux qui consacrent leur vie à cet art, et il n’aime pas du tout de constater que cet homme qui semble ne pas avoir grand-chose perd peut-être quelque chose qui tient du peu qu’il possède. « Rien de cassé ? »
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D'ordinaire, les gens passaient leur route. Soit ils le contournaient, soit ils l'enjambaient et peut être s'attendait-il à ce que ce type fasse pareil. Mais il est toujours face à lui et il explique simplement qu'il est mal tombé. Si ca n'était qu'aujourd'hui... Sa vie était une triste farce... Enfin vie... mort... Pour lui tout était relatif. On parlera de son existence même.
C'est alors que l'homme lui tend une main pour l'aider à se relever. Hector la fixe un instant en fronçant les sourcils. Il ne le prenait pas pour un pestiféré et... il l'aidait ? Sérieusement ? Après une longue seconde d'hésitation parce qu'il restait perturbé, il glissa sa main dans la sienne et se redressa. C'est à ce moment là qu'il remarque que son interlocuteur est d'une bonne tête plus petite que lui. Bon il se rend bien compte qu'il a une allure à la cool aussi mais ca ne changeait pas du fait que les gens avaient tendance à l'éviter qu'à vouloir l'aider à se relever. C'était peut être cela qui faisait la différence en cet instant. Hector ne répond pas sur le coup, ca lui fait étonnement bizarre qu'on veuille bien l'aider aussi gratuitement.
" Heum... Gracias... Nan ca va... J'ai rien... " Se reprend-t-il en se secouant la tête. Il grimace en regardant sa guitare qui avait littéralement amortie sa chute et soupire, vraiment dépité. " Faut plutôt lui demander ça à elle. " Se plaint-il. " Si je ne peux plus jouer de musique, je suis foutu. Alors déjà qu'ils me fuyaient... " Sa caisse de résonnance est éventré et c'est limite irréparable à ce niveau là. En tout cas, il ne pourra pas la réparer avec ses moyens.
Puis il relève un regard vers Bruno. Il laisse passer une autre seconde alors que dans sa tête, tout un mic-mac était en train de se produire. On le regardait. Il le regardait. Et pas avec cet air de dégout ou de jugement. Non. Il le regardait vraiment comme une... personne. Alors... C'était peut être sa seule chance de trouver une âme un peu généreuse.
Et le truc qu'Hector sait le mieux faire, c'est arborer son masque pseudo enthousiaste pour attirer la sympathie des gens. (quand ca ne les agace pas) Alors il attrape de nouveau la main de son interlocuteur pour la serrer et la secouer avant de lui dire d'une manière plus enjoué.
" Au fait amigo, je m'appelle Hector ! C'est pas que j'veuille abuser... " Un peu quand même. " Mais j'ai l'estomac dans les talons alors si tu pouvais... " Il grimace en prenant son air à la fois embêté mais qui n'avait pas froid aux yeux dans ce genre de situation. " ... m'aider ? " Il hausse doucement les épaules. " J'te demande ca car t'as l'air sympa. Plus sympas que estos caballeros y damas qui se trouvent derrière nous... " Dit-il fortement pour que les gens derrière eux l'entendent bien. Il tapote ensuite rapidement l'épaule de Bruno. " Et t'as l'air d'être un compatriote. On doit s'serrer les coudes pas vrai ? " Oui parce qu'il avait remarqué aussi avec le look de Bruno et son faciès qu'il était latino comme lui. " Tu viens d'où exactement ? Oy perdón ca fait beaucoup de questions.. "
Bon, il n’a rien, c’est le principal. Enfin, physiquement, en tout cas, parce qu’il croit comprendre que, moralement, la situation est tout sauf au beau fixe. Il semble avoir été sacrément éprouvé par la vie, et c’est une chose que Bruno devine et comprend attentivement. Les fracassés de la vie ont la fâcheuse tendance à se reconnaître entre eux. Parfois, ils parviennent à s’apprécier. Parfois, ils s’entraînent dans leurs névroses respectives… C’est à voir.
Si Hector va bien, sa guitare, c’est autre chose, et Bruno, qui n’y connaît rien, serait bien en peine de juger si les torts causés à son instrument peuvent être réparables ou pas… Bruno comprend que pour Hector, cela peut bien ressembler à la fin du monde. En tout cas, il n’envisagerait pas de le lui reprocher, même s’il se sent franchement impuissant à l’aider, en quoi que ce soit. Il le voudrait, bien sûr, mais ce n’est pas pour autant qu’il se sent réellement capable de faire quoi que ce soit.
Le type semble comme revenir à lui, soudainement, il paraît plus enjoué, plus enthousiaste, il lui tend à nouveau la main et Bruno la serre sans hésiter tandis que son interlocuteur se présente. Certains suggéreraient à Bruno de se méfier. C’est que Bruno a le profil même du type qu’il est facile d’abuser et d’arnaquer, car il appartient clairement à la catégorie de ces individus que l’on pourrait qualifier de « trop gentil », et même s’il se rattrape petit à petit, en daignant se fonder, pas à pas, à une vie sociale qui l’oppresse très vite, il est loin, bien loin de maîtriser tous les codes sociaux, bien au contraire.
« Bruno, je m’appelle Bruno », il dit avec un sourire. « Et tu n’as pas besoin d’en faire autant, ne t’en fais pas, ça me fera plaisir de t’offrir à manger. Bon, j’ai pas les moyens de t’offrir un grand resto mais… » il balaie la rue du regard, en quête d’une enseigne susceptible de leur offrir de quoi manger pour pas trop cher. « Tu aimes les pizzas ? »
A la question « Tu viens d’où », Bruno sait à peine quoi répondre tant il y aurait des choses à dire sur son monde et sur sa ville d’origine… mais ça ferait beaucoup à raconter, alors à la place, il décide de lui adresser une réponse beaucoup plus générique.
« De Colombie », il dit avant de l’inviter à le suivre. « Et toi ? »
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" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Ils ne se connaissent pas depuis très très longtemps. Mais Hector apprécie déjà la compagnie de Bruno. Il y a une sorte de feeling naturel. Qu'il ne peut pas expliquer certes... mais qui est bien présente. C'était comme ça, il y avait des relations qui sont là pour se faire et celle-ci... est évidente. Même si peut être ne s'en rendent-ils pas forcément compte pour l'heure.
" Enchanté Bruno ! " Répond Hector avec un large sourire. Ce genre de sourire vrai qu'il n'avait plus eu depuis très longtemps. Bruno accepte carrément de lui offrir un repas. Une Pizza. C'était... incroyable. Vraiment. Même si Bruno pensait ne pas donner grand chose... Pour Hector qui était à la rue depuis qu'il est ici... C'était absolument énorme. Son émoi se lit dans l'expression de son visage. " C'est... " Il ne peut s'empêcher de le prendre dans ses bras pour le remercier. " Merci merci merci... Bien sûr que j'adore la Pizza ! "
Il était un peu expensif Hector. Mais quand on finissait par le connaitre, on ne s'étonnait plus de ça. Notre cher Rivera fini par se reculer en faisant un sourire gêné.
" Désolé... C'est que je pense que ca sera le premier vrai repas depuis que je suis arrivé ici et... " Il se renifle. " Ouais et j'ai besoin d'une sacré douche... Désolé de t'avoir imposé ça. D'ailleurs... " Il sait très bien qu'il ne sent pas la rose. Il avait aussi besoin de se rafraichir. Ses traits tirés montraient qu'il devait dormir mal voir peu. Bref, son état général était catastrophique. " ... je ne sais pas si c'est trop te demander si je peux juste... Non... Laisse tomber... " Enfin laisse tomber, il a déjà bien entamer le truc. Hector sait ou ne sait pas ce qu'il fait. Il ne le sait pas lui-même. (est-ce que vous avez suivi ? ) Quoi qu'il en soit: une bonne douche ne serait pas de refus.
Il suit Bruno doucement jusqu'à la dite Pizzeria en espérant ne pas se faire refouler par son look. Bruno l'informe qu'il vient de Colombie.
" Hooo c'est beau la Colombie ! Enfin... J'y ai jamais mis les pieds mais... J'ai vu des cartes postales ! " Il marque une pause avant de répondre. " Santa Cecilia... Enfin... Le Mexique quoi. " Dit-il en riant chaleureusement. " C'est un petit village au sud de Toluca. " Hector ne peut s'empêcher de sourire et de se sentir beaucoup plus joyeux. Simplement parce que d'un seul coup, il se sentait beaucoup moins seul. Et l'homme qui était à ses côtés semblait l'écouter et le comprendre. On peut parler d'une sorte de solidarité latino, même si pour tous les deux, c'est bien plus profond.
Il y a tant de reconnaissance dans le regard et dans l’attitude d’Hector que Bruno ne peut que se convaincre d’avoir fait le bon choix. Oui, il faut savoir tendre la main à ceux qui en ont besoin…
Bruno s’épargne de le faire, souvent, pas parce qu’il ne le veut pas, mais parce que c’est une perspective qui le tourmente et qui lui fait peur, mais il sait pertinemment que dans ce cas particulier, il fait vraiment du bien à une personne qui se trouve dans le besoin. Une pizza, juste ça, ça ne fera pas un si grand trou dans son budget à lui, mais ça permettra au musicien de passer une meilleure journée. En bref : ça en vaut la peine.
« Ah non, t’en fais pas », répond Bruno avec un sourire gêné. Il passe le plus clair de ses journées dans des caves sombres au milieu des fientes de rat, donc au bout du compte, ça ne le dérange pas franchement de supporter l’odeur de ce pauvre type paumé qui, en effet, aurait besoin d’une bonne douche.
Est-ce que, pour autant, Bruno envisage de le lui proposer ? Non, il ne comprend d’ailleurs rien à l’embrouillamini de mots que son interlocuteur s’efforce de lui adresser. « Désolé, je n’ai pas compris ta question », s’excuse-t-il, mal à l’aise, tout en triturant les manches de son poncho afin que passe sa nervosité grandissante.
Tous les deux rejoignent la pizzéria. Heureusement, les propriétaires ne sont pas regardants, mais les installent quand même à une table suffisamment à l’écart… probablement pour ne pas embarrasser les autres clients. Alors, Bruno évoque sa Colombie natale, et Hector, de son côté, lui parle de Santa Cecilia et du Mexique.
« Je te crois… j’ai jamais trop voyagé… en fait, j’ai jamais quitté mon Encanto… enfin avant d’arriver ici, forcément, logique… » Il se racle la gorge. « Mais j’imagine que ça devait être très beau, là-bas », complète-t-il avec un sourire qui veut mettre de côté l’embarras qu’il ressent à l’heure actuelle.
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" Imelda...Si sólo supieras cuánto te he amado todos estos años, pero... ya lo superé. Entiendo lo que te hice... "
" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Hector se sentait quand même un peu gêné du fait qu'il ne doit être très reluisant à cet instant. Oui, clairement une douche s'impose et il ne dirait pas non à un peu de confort. Peut être abusait il largement de la gentillesse de son interlocuteur. Mais à vrai dire il avait croisé tellement peu de personnes enclines à l'aider. Ils passaient bien souvent leur chemin. Hector grimace quand Bruno lui avoue ne pas comprendre sa requête.
" Enfin je pensais que... Tu vois je... " Il grimace en prenant un air gêné. " ... pourrai te demander si je peux venir prendre une douche... chez toi. "
Bon, beaucoup se braquerait franchement. Il ne le connaissait pas. Hector se disait qu'il abusait peut être. Sauf qu'il ne sait pas qu'il risquait de passer bien plus de temps qu'une douche chez Bruno. Et qu'au final, celà pourrait devenir bénéfique pour eux. Mais ca... Ils n'y étaient pas encore.
" Bon si tu me dis non, je comprendrais. Tu me payes déjà une pizza et c'est... super sympa. Tu sais les gens ne font pas ça. Ils préfèrent... m'éviter. " Assure-t-il un léger air obscur sur le visage.
Il suit Bruno d'un air faussement timide avant de s'installer en face de lui. Alors que celui-ci lui explique d'où il vient. Encanto. Drôle de nom d'endroit. Hector ne connaissait pas du tout.
" C'est mignon comme nom de lieu. C'est poétique. " Commente-t-il d'abord. Quand il lui affirme que chez Hector celà devait être beau, il se secoue la tête et roule des yeux. Il ne pourrait pas dire ca exactement. Il avait grandit dans un village assez banal en soit. Celà devait être bien plus aride que dans les montagnes de Colombie. " Ho tu sais c'est le Mexique. C'est pas l'El Dorado non plus. C'était... tranquille. " Il lui prend un élan nostalgique alors que son regard se perd. " Je t'avoue que mon village me manque très souvent. Et ca fait longtemps que je n'y ai plus mis les pieds pour des raisons... personnelles. " Et parce qu'il était mort avant et interdit de traverser la frontière entre les vivants et les morts. Il se rend compte qu'il est un peu trop silencieux et se reprend en haussant les épaules. " Ma famille me manque. Enfin... surtout une personne en particulier. Mais ici, c'est... compliqué... Bizarre... Je sais pas... " Peut être était il vivant mais il restait loin de sa petite fille. On vient leur servir leur Pizza. " Gracias. " Répond-t-il au serveur mais aussi à Bruno. " Gracias Bruno. " Il lui partage un sourire doux.
Bruno ouvre de grands yeux. Il n’avait définitivement rien compris, mais Hector se montre beaucoup plus clair, et quand beaucoup d’autres reconnaîtraient qu’il ne fallait pas pousser la charité trop loin non plus, Bruno se montre bien incapable de dire non, il n’a pas le « non » facile dans tous les cas, sa peur de froisser autrui prend régulièrement le dessus (à plus forte raison qu’il parvenait à le faire malgré tout, et sans rien demander à personne)… Alors même si c’est peut-être abusé, Bruno décide d’accepter sa requête sans discuter.
« Non, pas de problème, vraiment », finit-il par dire alors.
Après tout, pourquoi le lui refuser ? Hector est visiblement en difficulté, mais ça n’a pas du tout l’air d’être une mauvaise personne. C’est juste un type paumé, qui a besoin de soutien, et que l’on prenne soin de lui, et qu’on l’aide à remonter la pente. Bruno avait apprécié ces mains tendues qui l’avaient aidé à s’en sortir dans ce nouveau monde, et s’il peut tendre la main en retour, il considère que c’est la moindre des choses.
Une fois qu’ils sont installés tous les deux autour d’une table, ils discutent de l’endroit d’où ils viennent. Bruno esquisse un léger sourire quand Hector commente le nom de son Encanto. Au fond, il en est assez nostalgique même si, durant les dernières années de sa vie là-bas, il n’en avait absolument pas profité, pas le moins du monde, même.
« Tu la retrouveras », fait Bruno avec un sourire qu’il veut réconfortant, alors qu’Hector lui apprend qu’une personne en particulier lui manque atrocement. Est-ce que c’est son épouse ? Un enfant peut-être ? Bruno n’ose pas poser la question, mais il préfère se montrer positif. « Ça en a mis, du temps, pour que je retrouve les membres de ma famille, ici, mais ça a été, le cas, petit à petit. Alors cette personne qui te manque ne doit pas être très loin non plus », suggère-t-il en sachant pourtant qu’il n’est probablement pas bon de donner de faux espoirs à son interlocuteur. Mais il se dit qu’Hector a grand besoin d’espoir… et c’est le moins qu’il puisse lui donner, même si ce n’est pas grand-chose.
▿ Métier : Aide Bruno dans son entreprise de temps à autre (relation clientèle) et musicien de rue
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" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Hector ne s'attendait pas à ce que Bruno accepte si facilement sa requête. A vrai dire il ne le connaissait pas. Et même si Hector était un sans-gêne, il y avait toujours un moment où ca bloquait et clairement... là, ca aurait dû bloquer mais... pas avec Bruno.
Ses yeux s'écarquillent sous la surprise d'abord. Son côté expressif ne doit pas manquer à Bruno. Avant de s'écrier, (ne sachant pas faire autrement) et de passer littéralement au-dessus de la table, manquant de la faire tomber pour prendre Bruno dans ses bras pour le remercier dans un geste de gratitude.
Après c'était Hector, il en faisait des caisses. C'était dans sa nature. Il était une personne enthousiaste de nature, même dans les pires moments. Il tentait de garder le sourire, et il était aussi une personne entière.
" Muchos gracias Brunito ! " Le surnom était venu tout seul. " Ho ! " Il se recule et prend un air gêné en retournant à sa table. " Je suis désolé... J'ai... vraiment besoin d'une douche... Et je te mets ça sous le nez... " Assure-t-il de nouveau de manière nerveuse. Son regard croisant le sien, il sent légèrement rougir et baisse les yeux.
Ils se confient alors sur l'endroit d'où ils viennent. Ils ne sont pas si différents. Leur culture n'est pas si différente. Et c'est un peu commun trouver le soleil de chez lui quand il se retrouve en face de lui. C'est comme un soleil doux et réconfortant. Comme ses regards et ses sourires. Hector se sent bien en sa présence. Celà fait très longtemps qu'il ne s'était pas senti si apaisé.
Puis Bruno essaye de le réconforter en lui disant qu'il retrouvera celle qu'il cherche. Il parlait bien de sa fille. Il sait bien que sa femme ne voulait plus le voir. Ou plutôt son ex-femme. Car même s'ils étaient mariés, la mort les avait séparés et ils ne se sont finalement jamais retrouvés.
Mais l'amour d'un père pour sa fille est indestructible. En tout cas, pour lui... Il écoute Bruno qui explique qu'il a retrouvé les membres de sa famille petit à petit de son côté. Mais qu'en est-il de la sienne ? Plus personne ne voulait le voir.
" Gracias Bruno. " Lui sourit-il. " C'est chouette que tu aies pu retrouver ta famille... " Il soupire, alors qu'une lueur triste glisse dans son regard. Bruno faisait tellement pour lui, il pouvait bien se confier à lui... Même s'il avait peur de son jugement. C'était dans leur culture, toute cette idée de clan autour de la famille...
" Je ne suis pas sûr que même si je retrouve des gens de ma famille... Ils voudront me parler... Et encore plus dans cet état là. J'suis un raté. " Il se secoue la tête. " Ce qui m'importe c'est... elle... Ma fille. Je lui ai fait une promesse que je n'ai pas tenu. " Il marque une pause. " J'ai peur qu'elle m'en veuille. Elle. " Si Coco lui en voudrait. Il serait bien plus touché que par quelqu'un d'autre.
Il relève son regard vers Bruno et tente un léger sourire en coin. Il ajoute en haussant les épaules.
" Ouais, je sais... Tu dois te dire que tu aides sûrement la mauvaise personne. "
C'était une conclusion hâtive. Il ne connaissait pas Bruno. Mais il était persuadé qu'il renvoyait une image encore pire de lui.
Bruno sait que ses paroles encourageantes sont à double tranchant car, après tout, rien ne lui garantit qu’Hector retrouvera les personnes qu’il espère revoir, et se fonder sur sa propre expérience n’est pas nécessairement la meilleure façon de s’assurer que ce sera le cas. Mais il n’est pas question de reprendre les mots qu’il vient de prononcer. Il le voit, il le sent, ce dont le jeune homme a impérativement besoin, en cet instant, c’est d’espoir. Et cet espoir, Bruno a la ferme intention de ne pas le voir s’envoler, il est capable d’en mesurer l’importance… Parfois, un peu d’espoir est tout ce dont on a besoin pour se remettre d’aplomb. Et il est assez évident que retrouver espoir ne sera pas du luxe pour celui qui paraît bel et bien ne plus trouver réellement de sens à son existence, et subir sa vie plutôt que de l’éprouver. Il sourit doucement quand Hector reconnaît que c’est une très bonne chose qu’il ait pu retrouver son famille
« Bien sûr que si ils voudront te parler », répond Bruno face au défaitisme de son interlocuteur. « Parfois, on se convainc de choses… mais c’est pas réel. » Il soupire. « J’ai passé presque toute ma vie à croire que ma famille serait plus heureuse sans moi. Et ça m’arrive encore de le penser, parfois… » Il n’est pas sûr d’être très rassurant, là. « Mais c’est faux. S’ils te manquent, tou leur manques aussi. » Il marque une pause. « Et tu n’es pas un raté. »
Hector lui parle de sa fille, de la promesse qu’il n’a pas été capable de tenir envers elle. Et Bruno grimace quand Hector suggère qu’il serait en train de se dire qu’il aide la mauvaise personne. Bruno pense tout l’inverse, et il regrette sincèrement qu’Hector voit les choses ainsi.
« Non, c’est surtout toi qui aurait peut-être préféré que quelqu’un d’autre te vienne en aide. »
Parce qu’il n’est clairement pas la personne idéale. Lui-même a tant besoin de soutien… comment pourrait-il être capable de soutenir qui que ce soit ? Alors non, Bruno est loin de penser les choses ainsi, et il n’aime pas renvoyer cette image auprès de son interlocuteur. Il se sent diminué, ou incapable de se rendre véritablement utile, comme il le voudrait pourtant.
▿ Métier : Aide Bruno dans son entreprise de temps à autre (relation clientèle) et musicien de rue
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▿ Côté cœur : " Bruno, Todos piensan que saben todo sobre mí. Me abofetean con etiquetas, escupen sus fábulas. Llegaste, sabías que estaba mintiendo. Viste el yo ideal. Y sí, ese es el verdadero yo. "
" Imelda...Si sólo supieras cuánto te he amado todos estos años, pero... ya lo superé. Entiendo lo que te hice... "
" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Hector sourit doucement face à l'attitude de Bruno. Il voulait sincèrement l'aider. C'était une personne gentille et attentionnée et cela le touchait. Car il y a bien longtemps que les gens ne se souciaient plus de son sort. Alors c'est avec tendresse qu'il le regarde. Et qu'il l'observe. Et mine de rien, il avait quelque chose de spécial à ses yeux. Un truc qui ne laissait pas Hector indifférent.
Le truc, c'est que pour Hector, il avait tenté de revenir mais il s'était fait jeter comme une vieille chaussette. Ou du moins, c'était Imelda qui l'avait foutu à la porte avec la ferme intention de transmettre le message aux autres personnes de sa famille de ne pas lui parler. Il se frotte le front.
" C'est pas... si évident. " lui avoue-t-il. Il pouvait bien expliquer la situation à Bruno. Et vu ce qu'il lui disait, il sait que Bruno le comprendra. Ils n'étaient pas si différents. " Je suis heureux pour toi que ça fonctionne Bruno, sincèrement, mais de mon côté... " Il relève le nez et lui explique. " Quand je suis revenu... Ca ne s'est pas super bien passé et ma femme... Ou ex-femme plutôt. Même si on a pas eu de divorce... Elle m'a chassé et... elle a donné l'interdiction à tous les membres de ma famille de me parler, ce qu'ils ont fait et... " Ils obéissent. " Quant à ce qu'il s'est passé... C'est une longue histoire... " Bruno ne sait pas qu'il est en fait un mort revenu à la vie. Pas encore.
Mais quand celui-ci doute de lui quant au fait qu'il n'est peut être pas celui qu'il aurait choisi pour l'aider. Hector intervient immédiatement en posant une main sur son avant bras.
" Pas du tout ! J'aime être avec toi ! " Il lui adresse un sourire bienveillant. " Je suis heureux d'avoir pu croiser ta route. Et je suis heureux de partager ce repas avec toi. Et bientôt ta douche... " Il se rend compte de ses propos étranges qu'il vient de prononcer. Il ne voulait pas dire que... " Enfin douche... Je veux dire. Prendre une douche chez toi. " Il a un rire nerveux. Il ne veut pas non plus dire à Bruno qu'il ne veut pas de lui non plus alors continue... " Je dis pas ça parce que je veux pas que tu sois là... " Il grimace. " Mouais, je vais finir de manger cette pizza avant de dire d'autres bêtises. " Il ne peut s'empêcher de s'esclaffer à sa propre bêtise et sa maladresse. Un léger rouge aux joues se glissant sous sa barbe.
" C'est juste... " Reprend-t-il en continuant de manger. " ... Que je n'ai plus vraiment l'habitude de la générosité des gens et qu'ils me voient autrement que comme un bon à rien. " Il hausse les épaules. " Tu sais, on finit par y croire malgré toute la confiance qu'on peut avoir au monde. " Se confie-t-il. " Mais je me sens bien avec toi en fait. Tu m'écoutes. Et je me sens... moins seul. " Lui sourit-il.
Oui, Bruno voit bien que la situation d’Hector n’a rien d’évident, mais lui-même parle à cet homme, dont il ne sait finalement pas grand-chose (de quel droit il se permet de lui donner des conseils, d’ailleurs ? Ce n’est pas comme si ses conseils avaient un jour servi à qui que ce soit, après tout…). Alors tant pis, Bruno se rembrunit et se renferme sur lui-même… il est idiot d’avoir cru pouvoir être de bon conseil, ou même de s’immiscer dans la vie de cet homme qui ne lui avait absolument rien demandé. Evidemment qu’en conséquence, Hector ne pouvait pas réagir différemment. Evidemment que les choses allaient se passer de cette manière… Alors il se contente de l’écouter, alors qu’il parle de son retour auprès de sa femme, et que sa femme l’avait rejeté et chassé, avant d’interdire à tous les hommes de sa famille de lui adresser la parole. C’est horrible… Bruno ne sait pas quoi dire, si ce n’est qu’il est vraiment désolé.
« Oui, je vois ça », dit-il en riant nerveusement. « Tu n’as pas besoin d’en dire plus », ajoute-t-il alors qu’Hector lui explique que c’est une longue histoire… une histoire dont, visiblement, il ne veut pas dire grand-chose. « Pardon, je suis pas vraiment doué pour les conseils », ajoute-t-il alors, se reprochant intérieurement d’avoir été si inutile à son interlocuteur.
D’aucuns lui feraient remarquer qu’il ne lui doit absolument rien, dans tous les cas, mais Bruno avait presque cru savoir se rendre judicieusement utile, pour une fois… Mais s’il n’est pas doué pour les conseils, il estime ne pas être doué pour grand-chose, à la vérité.
Heureusement, Hector affirme malgré tout aimer être avec lui… Donc, c’est qu’il n’a pas tout raté non plus. Bruno passe complètement à côté de la remarque d’Hector quand ce dernier s’emmêle les pinceaux au sujet de la douche… Il ne s’était pas du tout imaginé qu’il voudrait qu’il soit là – pourquoi voudrait-il une chose pareille ? Sa maladresse est compensée par l’innocence de Bruno.
« Oh oui, je le sais. Enfin, des fois les gens nous disent qu’on est bons à rien et… ils n’ont pas toujours toi. Enfin, je parle pas de toi, hein », il ajoute avec un léger rire nerveux. Il doit vraiment passer pour un raté, mais le fait est que s’il se reconnaît dans le discours d’Hector, il est incapable de croire qu’un homme tel que lui puisse véritablement croire qu’il est un raté. « C’est gentil », dit-il avec un léger sourire quand son interlocuteur affirme se sentir bien, et moins seul avec lui. « Enfin je veux dire, c’est mon cas aussi, tu sais. »
Même s’il ne voit franchement pas pourquoi sa compagnie serait si agréable à son interlocuteur.
▿ Métier : Aide Bruno dans son entreprise de temps à autre (relation clientèle) et musicien de rue
▿ Quartier : Raccon Square (il squatte)
▿ Côté cœur : " Bruno, Todos piensan que saben todo sobre mí. Me abofetean con etiquetas, escupen sus fábulas. Llegaste, sabías que estaba mintiendo. Viste el yo ideal. Y sí, ese es el verdadero yo. "
" Imelda...Si sólo supieras cuánto te he amado todos estos años, pero... ya lo superé. Entiendo lo que te hice... "
" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Hector remarque rapidement que son interlocuteur a tendance à se dénigrer rapidement. Hector ne veut certainement pas qu'il pense celà. Que ses conseils ne valent rien. Car bien au contraire, Hector apprécie qu'il l'écoute et tente de l'aider. Mais son histoire est d'une tragédie sans nom. " Dis pas ça. " Lui dit Hector avec un fin sourire. " Je t'assure que c'est une longue histoire. J'ai rien à cacher. Et j'aime écouter tes conseils. " Il veut le mettre en confiance. " En fait, on m'a tué. " Dit-il doucement en essayant d'être le plus doux possible dans le ton de sa voix. " J'étais parti en tournée avec mon soit disant meilleur ami. J'ai laissé femme et enfant derrière moi pour faire l'idiot sur scène. Puis je me suis vite rendu compte que je voulais rentrer... Mais il a décidé qu'il devait me tuer pour récupérer mon œuvre et devenir célèbre à ma place. " Il marque une pause avant de croquer dans sa pizza. " Voilà. J'ai jamais pu rentrer et quand j'ai retrouvé Imelda dans le monde des ancêtres... Enfin... le reste tu connais du coup. "
Il connaissait maintenant les grandes lignes de sa vie. Hector l'avait expliqué calmement. Il était devenu blasé par cette situation. Et de toute manière, aujourd'hui, il était là et en vie. Il n'y comprenait pas grand chose mais, il voulait en profiter.
" Et toi Brunito ? Pourquoi tu me dis que tu penses que ta famille serait mieux sans toi ? "
Il avait beaucoup parlé. Il avait trop parlé. Il avait envie d'en savoir plus sur son interlocuteur. Il voyait bien qu'il était aussi esquinté par la vie que lui. Même si clairement, niveau caractère, ils semblaient tout aussi opposé. Mais il sent que Bruno peut lui réserver pleins de surprises.
Ce que Bruno lui dit, lui fait mal au coeur. Il comprend bien ce qu'il y a entre les lignes et Hector l'observe en silence quelques secondes le voyant continuer de se dénigrer. Ils pouvaient se comprendre mais Hector refuse que Bruno pense qu'il est nul ou n'importe quoi d'autre.
" Hey Chavo... Si tu parles de toi, je pense que t'es tout sauf un bon à rien. " Il roule des yeux et dans un sourire il ajoute. " Sinon on n'aura qu'à créer notre club des bons à rien. On sera les meilleurs bons à rien de cette île, je te le dis ! " Il essaye de détendre l'atmosphère pour au moins faire sourire Bruno. " En tout cas, si tu fais partie de cette team, je serai heureux d'en faire parti. "
Bruno lui rend sa réciprocité, ce qui fait sourire encore plus Hector. " Ca fait longtemps ! " Continue-t-il dans un large sourire. " Qu'on ne m'avait pas dit qu'on aimait passer du temps avec moi. Les gens ont plus tendance à me claquer la porte au nez ou à me chasser. "
Bruno affiche de grands yeux ronds et oublie de ciller un moment quand son interlocuteur lui apprend de but en blanc, sans plus tourner autour du pot, qu’il a été assassiné. Cette nouvelle fait à Bruno l’effet d’un coup qu’on lui aurait porté en plein cœur. Il comprend qu’Hector a été trahi par l’homme qu’il pensait être son meilleur ami, et s’était retrouvé dans l’au-delà. Bruno affiche à présent un air contrit. Il est touché, et terriblement triste et horrifié par ce qu’il vient de découvrir.
« Je suis désolé de ce qui t’est arrivé. » Il lui adresse un fin sourire triste. « Mais hey, tu es en vie, maintenant. Alors c’est… une bonne chose, je suppose ? »
Bruno est terriblement perturbé par ce qu’il vient d’entendre, si bien que lui parler de lui lui paraît complètement absurde en ces circonstances. Bruno Madrigal a véritablement l’impression que son histoire en comparaison est sans intérêt, sans importance… de même que ses angoisses n’auraient aucune sorte de raison d’être. Que dire de lui-même ? Tout lui paraît manquer de consistance et d’intérêt, en cet instant. Et surtout, Bruno n’a jamais été à l’aise à l’idée de parler de lui. C’est plus simple, à ses yeux, de se focaliser sur les autres plutôt que de devoir songer à lui-même. Sur ce point, il se sent toujours, invariablement, démuni. Après ses confidences, Hector mérite la sincérité de Bruno… mais ce n’est pas un mal, loin s’en faut.
« Ma famille a vécu sans moi pendant dix ans, et c’était très bien comme ça… Le don, mon don était…. » Il grimace… « Il faisait du mal aux gens… On veut protéger les autres, et au final… on fait plus de mal que de bien. » Il baisse les yeux. « J’ai pas trop envie de parler de ça, c’est de l’histoire ancienne, de toute manière. »
Plus tard, peut-être, sans doute, mais pour le moment, Bruno est bien trop touché par l’histoire d’Hector pour envisager, ne serait-ce qu’un seul instant, de s’apesantir sur la sienne.
« Je comprends pas ce qu’il faut aux gens », répond Bruno avec sincérité quand Hector affirme qu’on ne lui avait pas dit depuis bien longtemps qu’on aimait passer du temps avec lui…. « T’es d’excellente compagnie… et crois-moi, je suis pas le genre à savoir tenir une conversation en temps normal, alors… » il affiche un léger sourire contrit.
▿ Métier : Aide Bruno dans son entreprise de temps à autre (relation clientèle) et musicien de rue
▿ Quartier : Raccon Square (il squatte)
▿ Côté cœur : " Bruno, Todos piensan que saben todo sobre mí. Me abofetean con etiquetas, escupen sus fábulas. Llegaste, sabías que estaba mintiendo. Viste el yo ideal. Y sí, ese es el verdadero yo. "
" Imelda...Si sólo supieras cuánto te he amado todos estos años, pero... ya lo superé. Entiendo lo que te hice... "
" Coco, Miguel, Mi hijos. Sabéis que siempre puedes contar conmigo, pase lo que pase. "
Être en vie une bonne chose ? Oui ca l'est et à cet instant, il se sent chanceux d'avoir croisé la route de Bruno. Il a cette envie de s'agripper à lui et ne plus jamais le lâcher car il fait naitre en lui un espoir qu'il n'avait plus depuis longtemps. Il y avait des points qu'il reconnaissait en Bruno et qui faisait échos en lui. Il avait l'impression qu'il pourrait tout lui partager. Ses yeux brillent d'une lueur qui l'avait quitté depuis trop longtemps, même s'il ne s'en rendait pas compte.
Mais il l'écoute avec un grand sérieux quand il lui parle de sa famille et ce qu'il a vécu. Hector voit que Bruno souffre et ca lui serre le coeur. En retour il attrape les deux mains de Bruno et les serre doucement pour tenter de lui apporter du réconfort.
" Je suis sûr que ton don peut aider les autres... Je veux croire en toi. " Essaye-t-il de lui redonner confiance. Ses doigts se serrent un peu plus autour de ses paumes. " Tu en parleras quand tu te sentiras prêt. " Le rassure-t-il.
Hector rit quand Bruno lui affirme qu'il est d'excellente compagnie avant de porter son verre à ses lèvres comme pour trinquer à sa sociabilité exacerbé. " i Gracias Brunito ! " S'amuse-t-il. " Mais ma sociabilité exacerbé n'est pas du goût de tout le monde. Je parle fort et trop, j'ai du mal avec certains filtres... Je suis envahissant aussi... " Il grimace. " J'oublie des trucs, je suis bordélique, j'ai souvent la tête dans les nuages et je suis parfois maladroit... " Il hausse les épaules. " Après je fais pas exprès... Enfin pas tout le temps. Mon ex-femme dirait que j'ai jamais grandit. C'est peut être le cas. " Il marque une autre pause, un large sourire sur ses lèvres. " Et je pourrai parler avec toi pendant des heures. "
Bruno affiche un doux sourire, touché par les propos de son interlocuteur quand ce dernier lui affirme croire en lui, et être convaincu que son don peut aider les autres… C’est une chose qu’il n’avait en définitive jamais entendue… Il avait, bien au contraire, entendu tout l’inverse, incessamment, constamment, si bien qu’il aurait été impossible qu’il ne s’en convainque pas lui-même le moins du monde. Dans tous les cas, c’est un sujet trop compliqué pour qu’il se sente capable de l’aborder, alors il se contente simplement de baisser les yeux sur leurs mains jointes. Ses mains se serrent autour des siennes et ça fait… sens ? L’émotion qui le traverse en cet instant n’est rien d’autre qu’une émotion logique. Comme si tout était en ordre, à sa place… il ne peut pas l’expliquer tout à fait, mais c’est à l’évidence le cas.
Hector reprend ensuite en affirmant que tout le monde ne trouve pas à son goût ses bavardages et son hypersociabilité. Au fond, c’est compréhensible… Bruno qui est si nerveux en société peut parfois avoir du mal avec les personnalités les plus expansives, mais en même temps, il en a aussi besoin pour sortir de sa coquille. Il en rajoute encore, en faisant le listing de tous ses défauts, dont certains qui parlent franchement à Bruno. Lui aussi est bordélique, lui aussi est distrait, lui aussi est maladroit… Lui aussi semble n’avoir jamais grandi (et pour cause, il a vécu sa vie d’adulte en huis clos). « Ma mère me disait la même chose », répond Bruno en souriant, intimidé, quand Hector observe que son ex-femme lui disait qu’il n’avait jamais grandi. Le simple fait que Bruno commence cette phrase par « Ma mère » en dit long, à l’évidence. Et il s’en rend seulement compte au moment d’avoir prononcé ces mots. « Je crois… qu’on a pas mal de choses en commun », reconnaît Bruno quand Hector lui dit qu’il pourrait certainement parler avec lui pendant des heures. « Moi aussi j’aime parler avec toi. »
C’est si simple, si naturel, il n’y a pas à se poser des dizaines et des dizaines de question. Il suffit de vivre ce moment, tout simplement… et il n’a pas cette aisance avec tout le monde. Ce n’est pas tant Hector qui serait capable de le déstabiliser que la facilité qu’il ressent à se trouver avec lui, chose particulièrement inattendue pour lui. « Ça paraît simple. »