Arrête-moi si tu l'oses, Murphy. {John & Madi}

Madi est un électron libre. Elle se balade dans la rue, suivie très souvent par un chien. Mais Chocapic s'en va aussi, il vagabonde, Madi le laisse faire. L'important, c'est qu'il revient toujours à leur voiture, pas qu'il parte. Autant dire que les deux ont un sens de l'orientation très développé. Forcément , peu importe où la voiture a été garée, chaque soir, ils la retrouvent. Ils sont des nomades, d'une certaine manière. Madi aime bouger, aime marcher, et surtout, changer de paysage. Et par la même occasion, Chocapic et Madi se retrouvent. Même si la dernière fois qu'ils se sont vus, c'était le matin. Finalement, ils se retrouvent toujours. Et ce, depuis trois ans. Et c'est ce qui compte. Madi trouve que cela ne sert à rien de priver Chocapic de sa liberté, il est comme elle.

D'ailleurs, il a fini par la retrouver dans leur coin habituel, le soir venu. C'est un quartier où les tags pullulent, certains anciens recouverts par les nouveaux. Madi a sans doute recouvert tous les murs de la ville de ses graffitis. Elle pose son sac à dos près de Chocapic. Elle sort ses bombes et commence à remplir le mur blanc. Tandis que Chocapic est couché quelques mètres plus loin, observant patiemment l'œuvre de Madi prendre forme. Elle met en scène une femme blonde, de dos, dessinant dans son cahier. Le visage de la femme est inconnu, recouvert par sa chevelure dorée. Le crayon qu’elle porte dans sa main met en évidence un dessin à peine commencé, il est difficile de savoir ce que cela représente. Le lac se trouve en face d'elle et elle est assise sur des roches qui entourent l'étendue d'eau.


En finissant son œuvre, Madi est circonspecte. Elle n’a jamais vu cela de sa vie. Elle reconnait le lac qui l’a vue grandir mais la femme sur le rocher en train de dessiner, cela ne lui évoque rien… Est-ce le fruit de son imagination ? Cela ne lui est jamais arrivé. Sa créativité, elle le doit à sa mémoire. Chocapic a déserté les lieux pour se mettre sur le capot de sa voiture qui est garée dans le quartier, le traître de cabot !

Elle entend une canette rouler, quelqu’un l’aurait frappé sans l'avoir vu ? Elle se retourne et dit d’un air glacial et très menaçant.

-Attention. Je griffe, je mords, et je brise des côtes !

@John Murphy

Elle les entend, ces pas. Elle le sent, ce poids. Le poids de l'arme qui se trouve dans son dos. Cachée, un pistolet réside à l'arrière de la demoiselle. Elle se tend, elle hésite à le sortir et à retourner. Mais elle se retient. Elle ne peut pas se permettre de sortir son arme à chaque danger potentiel. Elle ne peut pas avoir la gâchette facile tout de même ! Puis quand elle sort son arme, c'est souvent dans le but de l'utiliser. Elle contient son envie de suivre ce que dicte son instinct primaire, de survie. Elle ne peut tout de même pas s'empêcher de le provoquer en le menaçant d'une manière relativement directe et brutale. Dans une tentative de prévenir que face au Danger, elle ne répond plus de rien. Elle a tellement vécu dans la survie, en oubliant de vivre, qu'il est difficile de se défaire d'une habitude qu'elle traîne depuis qu'elle est née. Elle se dit que c'est inutile, que dans ce monde, elle ne doit pas lutter pour survivre mais simplement vivre, cela fait une grande différence pour Madi. Mais l'ancien et le nouveau mondes ont un point commun, la vie dans son ensemble est une oxymore, elle est tout et son contraire. Elles se veulent à l'endroit mais elles se trouvent être à l'envers, autant l'une de l'autre que d'elle-même.

Murphy... ? Elle fronce des sourcils quand il pointe son arme sur elle, son regard qui était surpris est devenu froid. Elle regrette de ne pas avoir suivi son envie de dégainer son pistolet, mais au lieu de cela, elle se recule, petit à petit, les mains en l'air. Puis prenant en vitesse son sac, elle décide de courir le plus vite possible. Pour tous les souvenirs qu'ils ont partagé... Il ne tirera pas. S'enfuir est peut-être un acte de lâcheté mais savoir reconnaître qu'elle ne fait pas le poids devant cette arme pointée sur elle, devant un homme qu'elle ne pourra nullement blesser même si elle le voulait, fuir est une preuve de sa sagesse. Elle aurait eu tendance à foncer avant, à croire qu'il n'y a pas d'autres possibilités que la confrontation quand il s'agit de se défendre.

Quand il lui demande si elle est bien Madi, cette dernière s'arrête, dos à Murphy. Elle devrait continuer de s'enfuir mais au lieu de cela, elle se retourne. C'est la première personne de son monde qu'elle croise... Depuis 5 ans... Elle ne saurait dire si c'est une bonne nouvelle. Mais elle aimerait en apprendre davantage sur lui, est-ce qu'il a déjà croisé les autres ? Est-ce qu'elle veut réellement le savoir ? Si elle rencontre son peuple... Que pensera-t-il d'elle ? Elle ne saurait le dire. Sans doute n'est-elle pas exactement l'exemple à suivre. Murphy, par contre... Elle le toise de son regard et l'accoutrement ne ment pas, il s'agit d'un costume de police. Murphy, policier... Elle en serait presque amusée. Le monde de la disgrâce ou de la rédemption. Une planète, une vie, dont le résultat comprend tout et son contraire, elle ne mentait pas.

-Tout dépend qui la demande. John ou le policier Murphy ?

Madi sourit tout de même avec une certaine réserve face à sa réponse.

-Et bien, je vois que tu as perdu en... Rebelle attitude mais pas en honnêteté.

John, leur relation a toujours été un peu floue. Ami, simple membre de son peuple, protecteur, protégé ? Difficile à dire, au final, elle n'est pas sûre d'avoir déjà mis un terme sur eux. Elle le respecte beaucoup. Il a pris beaucoup de risque pour les protéger, elle et bien d'autres. Elle a vu John évoluer, grandir. Elle a vu l'amour le fuir pour quand il l'a rattrapé, c'est lui qui l'a fuit. Il a vu l'amour le changer. Elle a vu qu'il était quelqu'un de bien, au départ, elle n'en était pas certaine... Elle ne savait pas quoi penser de lui mais au final, il l'a aidé, il l'a sauvé alors qu'il n'y était pas obligé. Ce n'est pas un mauvais bougre !

Elle hausse un sourcil, intriguée. Amusée, elle demande avec exagération et mélo-dramatisme, tellement théâtrale.
-Tu aurais vraiment fait l'af.front de tirer sur ta "commandante" ?

Bon, elle ne l'est plus vraiment depuis que la puce a été détruite -et tant mieux- mais elle veut juste le taquiner, pour prouver qu'elle veut faire la paix. Et aussi pour lui prouver qu'elle est bien celle qu'elle dit qu'elle est.

-Tu me crois maintenant, quand je dis que je suis bien Madi ?
C'est vrai, en 5 ans, elle a changé. Elle est devenue une jeune demoiselle, elle a grandi. Elle n'est plus vraiment l'enfant d'une dizaine d'années qu'ils ont rencontré. L'orphelinat lui a attribué l'âge de 12 ans quand elle est arrivée mais au fond, il n'en sait rien, et elle non plus d'ailleurs.

-Tu es aussi le premier que je croise...

L'ambiance était étrange. Madi était heureuse de revoir John, vraiment. Mais il y avait une certaine réserve qu'elle avait envers lui, cela a toujours été le cas pour être honnête. Cette impression, avant était-ce dû à son passé et maintenant à leur passé commun ? Possible. Elle ne voit que cela. Murphy, au fond, elle ne l'a jamais véritablement cerné. Elle l'aimait bien, elle aimait ce qu'elle voyait de lui mais au fond, que ce soit John ou Murphy, ils savaient de l'autre que ce qu'ils voulaient bien montrer. Donc oui, de tous les membres de son peuple, elle ne s'attendait pas à ce que cela soit Murphy le premier. Mais ce n'est pas plus mal.

Son peuple, plus dans le sens d'une compatriote que dans celui d'une commandante. Le temps où elle l'était est révolue, c'est tant mieux. Mais une partie d'elle se soucie profondément de chaque membre des siens, peut-être plus qu'une simple compatriote mais ce n'est pas grave, le passé a toujours la main mise sur elle. Ce n'est pas grave. Elle fait avec. Au moins, elle sait que son allégeance, même après tout ce temps, n'a pas disparu. Cela a juste pris... D'autres proportions. C'est normal, non ? Cela fait 5 ans qu'ils ne se sont pas revus et elle parle seulement de Murphy, nul doute que les autres sont pareils. Ils ont refait leur vie. Et il le faut, ils ne peuvent pas attendre indéfiniment. Madi a attendu, mais elle n'a pas forcément cherché. Au fond, elle avait peur de croire qu'elle reverrait quelqu'un qu'elle a connu parce qu'après, quoi ? Il y aurait sans doute de la déception, elle n'en a pas besoin. Mais il est vrai, elle s'est attendue à croiser quelqu'un d'autre, à espérer, à voir en un inconnu les traits de quelqu'un qu'elle a connu. Elle espérait, cette espérance muette, revoir n'importe qui, un jour. Pour... Elle ne sait pas trop quoi. Elle n'a jamais su ce qu'elle dirait, ce qu'elle leur demanderait face à cette situation, et maintenant qu'elle est là, à ce moment qu'elle a imaginé, elle ne sait toujours pas quoi dire.  

-J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire...

Il parle alors du fait qu'elle était la première qu'elle rencontre dans ce monde. Elle dit pareil. Puis elle fronce des sourcils quand il énumère le nom de leur famille : Octavia, Indra, Emori, elle veut bien. Mais... Clarke ? Il a précisé son prénom en premier, pourquoi ? Octavia ou Bellamy viendrait sans aucun doute en premier... Bah, va savoir. Cela fait 5 ans, il peut confondre avec quelqu'un qu'il a connu mais pas Madi.

-Non, je n'en ai revu aucun...
Fit-elle avec un haussement d'épaules nonchalant. Au fond, pendant beaucoup de temps, elle ne les a connus qu'en étant commandante donc bon, elle ne les connait pas très bien. Elle n'a pas l'impression de les manquer, donc non, elle ne les recherche pas activement. Pour faire quoi ? Pour devenir quoi si ce n'est un boulet ?

-Le costume te va bien.
Lui dit-elle simplement. Il n'y a pas grand chose à en dire de plus. Pour ce qui est d'Emori, elle ne l'a jamais vue, elle espère que John retrouvera son aimée, même si c'est un peu réducteur pour Emori que d'être condamnée à être une probable voleuse pour son petit-ami... Après tout, il a eu sa rédemption, pourquoi pas elle ? Mais qu'importe, elle le lui souhaite de la retrouver. Elle l'envie un peu, elle, elle n'a personne à chercher, personne à pouvoir trouver. Elle est juste seule. Son monde a fait sa vie sans elle, et elle en a fait de même.

-Je vais à l'école.
Explique-t-elle, parce qu'il n'y a plus que cela à dire. Cela la résume. Cela résume le meilleur en tout cas, pour ce qui est du pire, elle préfère éviter d'en parler à Murphy.

Madi, à la question de si elle aimait l'école, a simplement répondu.
-Oui.
Très loquasse, en effet.

Néanmoins un petit sourire se dessine sur les lèvres, elle aime l'école, il est vrai. Elle n'a eu que peu d'occasions de s'y rendre dans leur monde, la responsabilité d'une commandante primant sur tout le reste.

Quand il lui parle du chien, elle se demande de quoi elle parle. Chocapic est parti depuis longtemps maintenant. Mais avant même qu'elle ne puisse poser la question, elle sent un poids contre sa jambe, il semble même s'être écrasé sur elle...

-Ha ! T'es revenu mon beau ?
Demande-t-elle en fléchissant les genoux pour arriver à la hauteur de Pic.

Il pose sa tête contre son cou, dans une sorte de demande de câlin. A cela, Madi rigole, amusée. Elle s'amuse à le caresser, oubliant pendant quelques instants la présence de John.

-Ha, c'est vrai. T'es encore là. C'est Chocapic mais il répond plus facilement au surnom de Pic, donc n'hésite pas.

Elle réfléchit un peu avant de savoir quoi répondre. Peut-elle vraiment dire que Pic est "son" chien ? Elle ne le considère pas vraiment comme cela, c'est sa famille, le seul être à qui elle a donné toute sa confiance et le seul être à lui avoir donné sa confiance à elle.

-Je ne dirai pas que c'est mon chien, c'est plus mon partenaire de~ hum~.
Elle allait dire "partenaire de crime", devant un policier, ce n'était peut-être pas l'idéal. Puis elle allait dire, "partenaire de rue", autant avoué qu'elle est SDF tant qu'elle y est.

-Du quotidien quoi. Enfin c'est mon ami, pas mon chien. Il fait sa vie, je fais ma vie mais au final, il revient toujours peu importe où il était parti.

Tandis qu'il désirait caresser Chocapic, Madi l'a vue en voyant la main de Murphy se rapprocher du pelage de Pic, Madi lui a pris la main directement, l'empêchant d'amener son geste à terme. Ce n'est pas tant qu'elle est possessive, loin de là, elle explique le pourquoi du comment.

-Attends, Murphy. Ne le caresse pas ainsi, sans prévenir ! Il pourrait prendre cela pour une agression ou une tentative de "domination", surtout si tu comptais caresser sa tête, et donc riposter en t'attaquant. Tu n'aimerais pas être touché par un homme que tu ne connais pas, non ? Lui, c'est pareil, il veut savoir que tu le respectes pour te respecter. Viens-là.

Elle a gardé sa main sur son poignet, elle n'a pas appuyé fort pour empêcher qu'il caresse Pic, elle sait qu'il est assez mature pour comprendre qu'il y avait une raison derrière son refus. Elle a pris la main de Murphy afin qu'il montre sa paume à Chocapic. Ce dernier le sent.

-Tu vois ? Il ne baisse pas les oreilles, il t'invite même à le caresser. Maintenant, tu peux. Fais des gestes lents, nul besoin de se précipiter.  
Dit-elle avec un petit sourire, Pic se frottant à Murphy, lui montrant son dos, lui disant presque "Gratte-moi là !". Il est imprudent de s'approcher d'un chien inconnu sans savoir comment il va réagir face à son touché. Pour cela, il faut montrer sa paume, s'il baisse les oreilles ou les oreilles -pour Pic, c'est plutôt les oreilles-, il ne faut surtout pas insister car cela veut dire qu'il est mal à l'aise, qu'il a peur ou qu'il se sent menacé et donc, qu'il pourrait riposter. Mais s'il se montre accueillant, il faut le caresser doucement si non, il pourrait trouvé cela irritant venant de quelqu'un qu'il ne connait et ne surtout pas toucher la tête !  

-Il faut simplement l'apprivoiser.
Dit-elle en le caressant avec lui, lentement.

Quand il lui parle de sa vie, elle arrête de le caresser. Tss, qu'est-ce qu'il connait de sa vie ? Qu'est-ce que cela a avoir avec le fait qu'elle considère un chien comme son ami ? Que sait-il de ses autres amis ? Est-ce une insulte pour l'humanité que l'ami d'un Homme se trouve être un chien plus que l'humanité en elle-même ? Avoir pour ami Chocapic ne provient pas de ce qu'elle a vécu, mais de ce qu'elle vu de l'humanité, ce dont elle est capable. Et la contemplation n'était pas plaisante, Murphy lui-même devrait le savoir. Elle-même le sait, elle fait partie de ces êtres humains après tout. Et bien qu'elle n'en soit pas la pire, elle n'est certainement pas la meilleure.

A sa phrase, elle arrête simplement de bouger.
-Hum.
Fait-elle simplement, guère amusée par le fait qu'il puisse trouver qu'être amie avec un animal équivaut forcément à une vie difficile, quel est le rapport ? Va savoir ! A croire qu'être ami avec une boule de poils équivaut à insulter l'humanité, mais elle n'a pas besoin de Madi pour cela, elle le fait très bien seule.

Elle reprend ses caresses, comme si de rien était. Elle ne désire pas insulter Murphy même si l'envie, elle ne peut le nier, lui prend. En vérité, tout ce qu'elle croit retenir de lui ne sont que des spéculations, elle ne peut que faire des hypothèses mais rien ne dit qu'elles sont avérées. Elle préfère lui accorder le bénéfice du doute, malgré le fait qu'elle ait eu l'envie de l’encastrer dans le mur le temps de quelques instants.

Quand il lui dit qu'il la comprend, elle lui répond.
-Ha oui ? Tu as trouvé ton Chocapic ?
Demande-t-elle, sans parler de Chocapic évidemment mais d'un animal qui serait, pour lui, l'équivalent de Chocapic pour Madi.  

Quand il lui parle de son quotidien, elle ne fait que hausser les épaules.
-Comme tous les autres de mon âge, je suppose. Je vais à l'école, après je vais à la bibliothèque ou dans un bar pour travailler, je finis par rentrer.

Et pour être sûr de n'éveiller aucun soupçon, elle lui dit simplement.
-J'ai été adopté.
Comme ça, elle répond à "Où est-ce qu'elle rentre ?" de manière implicite, "chez elle, dans sa famille adoptive", bien sûr, elle ne lui dira pas si son hypothèse est véridique ou non.

Non, pas en animal ? Ha, le Murphy, le rebelle a trouvé un ami ? Il n'a jamais été très doué pour se faire des amis, d'après ses souvenirs en tout cas. Il s'en est bien sorti à Sanctum. Pour dire vrai, Emori l'a changée. C'est certain. Enfin, dans l'art de ne pas se faire d'amis, il n'a pas pu faire pire qu'elle ! Pour dire vrai, elle est considérée comme étant insupportable par pas mal de gens de sa classe. La raison est qu'elle ne ferme pas cette foutue fenêtre. Elle s'est battue avec un type qu'elle ne connait pas et elle l'a insulté de tous les noms, c'était vraiment un connard de la pire espèce de toute façon. Un abruti de première. Elle pense qu'il a la médaille platine de la connerie. Et il doit voyager léger, parce que pour ce qui est du bagage intellectuelle, c'est vide ! Y'a que dalle. En fait, elle insulte à peu près tous ceux qui croisent son chemin. Y'a des exceptions, évidemment. Mais ce n'est que cela, des exceptions. Il y a principalement les gens de son monde avec elle sera agréable, sans doute. Enfin, aussi agréable que possible. Faut pas trop lui demander.

-Ha, cool.
Difficile de dire autre chose. Elle a la nonchalance des gamins de son âge, et le "je m'en foutisme" qui va avec.

-Elle est flic aussi ? Je suppose que vous êtes en coloc depuis longtemps maintenant ?
Si elle est assez importante pour qu'il la nomme dans sa vie, cela doit remonter à pas mal de temps.

Puis Murphy lui demande de lui raconter son quotidien. Après sa réponse, il en conclu que c'est une vie simple.

-Ouais, en gros, c'est ça.
Elle vit une vie normale, comme tous les autres, il y a autant d’aléas dans la vie de Madi que dans celle des enfants de son âge. Juste, elle va éviter de crier au monde ces aléas en question. Elle voudrait pas soûler les gens avec ses histoires. Rien à voir avec le fait qu'elle ne veut pas en parler.

-Et toi, ton quotidien de flic, cela fait quoi d'être à l'autre bout de la matraque ?
Non, elle ne le provoque pas. Elle est juste... Comme elle est. Faut pas s'attendre à de miracle.

Elle ne veut pas qu'il pense qu'elle n'a pas envie de parler plus que cela de sa vie donc elle ajoute qu'elle a été adopté. Comme gage de bonne foi. Enfin, surtout pour ne pas qu'il ait des soupçons. Elle va éviter d'en dire plus sur sa famille, faudrait pas qu'il tente de la rechercher ou quoi. Quoique ce serait pas le genre de Murphy mais on ne sait jamais hein. Vaut mieux être prudente... Chez sa famille, c'est plus sa planque que véritablement sa famille. Elle a beau avoir été adopté, c'est surtout une adoption blanche. Mais ça, c'est un détail.

-Oui, ma famille est très gentille. J'ai de la chance de l'avoir.
Surtout très utile, plus qu'autre chose mais... Parfois, cela ne la dérangerait pas qu'il y ait plus qu'un lien blanc... Malheureusement, quelque chose l'en empêche, un lien qui n'a jamais disparu. Un lien noir. Un lien qu'elle ne peut remplacer, c'est bien trop douloureux. Sa loyauté, celle qu'elle ne peut expliquer, elle la donne à cette chimère, quitte à être déçue. Elle est convaincue que quelqu'un existe, là, quelque part. Et que ce quelqu'un, c'était sa famille autrefois. Mais peut-être n'est-ce là que la consolation pathétique d'une orpheline ? Peut-être. Peut-être qu'elle se fait des idées ? Elle pourrait le demander à Murphy ? S'il y avait quelqu'un qu'elle aimait plus que quiconque dans leur monde ? Plus qu'une commandante envers son peuple ? Ils se sont côtoyés, il l'a vue. Il serait étonnant qu'il n'ait pas remarqué cela... Mais et si la réponse était non ? Vaut mieux ne pas prendre de risque.