La date approchait de plus en plus, Betty était actuellement enceinte de huit mois, elle avait l’impression qu’elle allait exploser. Comme promis, la jeune femme avait arrêté de faire ses heures à Pop’s, elle ne voyait plus vraiment ses pieds et fatiguait un peu plus vite. Même mettre ses chaussures c’était devenu compliqué, ce n’était pas rare que Jughead lui file un coup de main. D’ailleurs, elle avait hâte qu’il rentre, elle n’avait qu’une envie c’était de passer du temps avec lui. Elle savait que ces derniers temps, elle était un peu plus collante, peut être que c’était dû à son manque de confiance en elle. En tout cas quand il arriva, elle se précipita vers lui, cependant il ne devait pas être d’humeur et après plusieurs tentatives, elle eut le droit à un, je suis fatigué, je vais travailler dans le bureau. Betty s’est sentie rejeté, pensant qu’il ne voulait pas passer de temps avec elle, peut être qu’il n’était plus attiré par elle ? Enfin c’est la conclusion qu’elle en avait tiré, elle se regarda dans le miroir, elle n’était pas forcément à l’aise. Sans prévenir elle partit de la maison et se mit à marcher dans le quartier. Cela faisait presque deux heures qu’elle se trouvait dehors, elle s’installa sur un banc, se sentant un peu étourdie, elle était un peu pale et elle posa une main sur son ventre. Il fallait qu’elle se calme, le stress n’était pas bon pour le bébé. Elle avait mis son portable sous silencieux, ne voulait pas répondre à des éventuels appels. Elle ne put retenir ses larmes, elle ne savait pas si elle voulait affronter Jughead maintenant, elle ne sait même pas s’il s’était rendu compte qu’elle était partie, peut être qu’il voulait être seul, elle n’en savait rien. Elle savait juste qu’elle avait de la peine et qu’elle avait sans doute besoin d’être réconforté.

 Elle n’avait plus vraiment la notion du temps, mais soudain, elle entendit le bruit d’une moto. Pas de doute, c’était Jughead qui s’approcha d’elle. Elle le sentit à sa voir et à son regard, il s’était inquiété, mais bon elle était têtue et blessé. « De toute évidence tu ne voulais pas moi, donc je t’ai laissé tranquille. » Elle s’était sentie repoussé, elle qui avait besoin de son contact et elle n’avait pas apprécié. Elle avait trop d’insécurité, alors ça avait été la goute d’eau pour elle. Bien sûr partir comme ça, ce n’était pas vraiment responsable, mais elle n’était pas une petite chose fragile, elle pouvait se débrouiller, puis elle n’allait pas forcément faire de mauvaises rencontres. Peut être aussi qu’elle se cherchait une excuse pour défendre son comportement considéré comme irresponsable.

« Dis-leur que je vais bien, tu n’avais pas besoin de les déranger pour moi, je suis assez grande pour me débrouiller. » Têtu un jour, têtu toujours, elle ne voulait pas inquiéter aussi ses amis. La jeune femme espérait que son petit ami n’avait pas contacté tout le monde, il n’y avait pas de raison. Pour qui elle allait passer après ça ? D’un côté, elle était heureuse que Jughead soit venue la chercher, mais de l’autre, elle ne voulait pas l’affronter directement. Oui ses pensées étaient contradictoires, ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. « Tu n’étais pas obligé de venir me chercher, de toute façon, tu ne veux même plus passer du temps avec moi. » Betty imaginait le pire, elle avait du mal à se contrôler. « Je ne te plais plus ? » Oui elle y allait direct, elle ressentait encore quelques vertiges, même si elle ne voulait pas le montrer. « Si tu préfères je peux aller vivre quelques temps ailleurs, au moins, je ne te causerai pas de soucis, tu n’auras pas de petite amie trop collante et tu pourras travailler tranquille. » Même si elle n’avait pas envie de partir, elle était juste un peu déboussolée, elle ne put s’empêcher de fondre en larme. Elle se sentait ridicule, bien sûre, elle était heureuse d’avoir ce bébé, mais elle avait l’impression de ne plus être elle-même. Elle s’en rendait compte à ses réactions qui n’était pas cohérente. Elle avait parfois l’impression que Jughead allait s’éloigner d’elle et ça lui faisait peur, elle avait déjà failli le perdre, elle ne voulait pas que ça recommence.

« Je ne voulais inquiéter personne. » Bon d’accord, Betty s’en voulait un peu d’avoir fait la sourde oreille et d’être partie sans prévenir. Elle aurait sans doute du prendre du recul au lieu de causer du souci à tout le monde. En tout cas elle fut touchée par le discours de son petit ami, le fait qu’il s’ouvre comme ça à elle, ce n’était pas rien, comment ne pas craquer après ça ? « Alors ce n’est pas à cause de mon apparence que tu m’as repoussée ? » Elle lui faisait enfin part de ses insécurités, en réalité, elle ne lui avait jamais dit directement, sans doute de peur d’avoir l’air ridicule. De toute façon elle avait été ridicule de réagir de la sorte. « Je suis désolé Jug, je devrais continuer à faire des heures au travail, ce n’est pas juste que ce soit toi qui t’occupe de tout. » Elle ne voulait pas qu’il se fatigue, elle savait qu’il faisait ça pour eux, mais ce n’était pas raison et même en étant enceinte de huit mois, elle était sûr d’être capable de le faire. Pas sur que son petit ami soit d’accord, mais bon elle proposait quand même. Elle se sentait encore étourdi et elle commençait à s’inquiéter. « Jug je ne me sens pas bien. » Elle se mit à voir flou et perdit connaissance, quand elle se réveilla, elle était dans un lit d’hôpital. « Qu’est ce qui s’est passé ? » Un médecin lui expliqua qu’elle avait fait un malaise à cause d’une chute de tension, sans doute provoquer par le stress et la fatigue, elle devait rester ici cette nuit, mais elle pourrait rentrer demain matin, une fois qu’elle fut seule avec Jughead, elle lui attrapa la main. « J’ai mis le bébé en danger, je suis désolé, j’ai tout gâché » Elle s’en voulait, si elle s’était contentée de rester à la maison et de se reposer, elle ne serait pas ici. Le médecin avait dit que le bébé allait bien, mais elle s’inquiétait quand même. « Tu restes avec moi ? » Elle avait besoin de lui, mais elle comprendrait s’il préférait rentrer.

« J’avais peur que tu trouves ça idiot si je t’en parlais. » Elle-même s’était sentie un peu bête et puis ce n’était pas un sujet facile à aborder. Même si elle en avait parlé déjà à Veronica qui avait tenté de la rassurer, parler à sa meilleure amie de ce genre de choses était plus facile que d’en parler directement à Jughead. Ils n’eurent pas l’occasion de finir la discussion vu qu’elle fit un malaise, heureusement que son petit avait été réactif et l’avait emmené de suite à l’hôpital. Rien de bien grave si elle faisait attention à l’avenir et qu’elle se détendait un peu plus.

« Je suis désolé de t’inquiéter autant, ce n’est pas mon intention. » Elle éviterait de partir sans prévenir la prochaine fois, elle avait retenu la leçon. Elle se rendait bien compte qu’elle avait gâché leur soirée et elle avait fini par lui faire part de ses craintes et de tout ce qu’elle ressentait. « C’est juste que ce n’était pas prévu, ça fait beaucoup de changements. » Voila pourquoi cette idée lui était venue en tête, le fait que ce bébé avait bouleversé leur vie, qu’au début, ça ne s’était pas forcément bien passé, car elle ne lui avait pas dit tout de suite. Elle se souvenait du quiproquo que ça avait entraîné, le fait qu’il la voit dans les bras d’Archie et qu’elle se soit sentie blessé par ses sous-entendus. Pas mal de choses c’était passé, même s’ils étaient passés au-dessus de ça. « Beaucoup n’aurait pas pris leurs responsabilités, c’est juste que j’ai pensé à toutes les éventualités et ces craintes sont arrivés. » Autant parler à cœur ouvert maintenant. C’est vrai qu’ils avaient peut-être été négligent, et maintenant ils allaient devenir parent, savoir que cet enfant serait une partie de chacun d’eux la rendait heureuse.

« Je suis contente que tu n’ais pas suivi ta mère, sinon nous ne serions pas ensemble aujourd’hui. » C’est fou ce qu’un choix peut entraîner, l’effet papillon comme certains disaient. Les deux amoureux se retrouvèrent allongé l’un à côté de l’autre, elle se sentait mieux. « Tu es bon roi pour les serpents je le sais et ils le savent. » Même si au début le fait que Jughead rejoigne les serpents ne l’avait pas vraiment réjoui, elle avait fini par comprendre et accepter l’idée pour finalement les rejoindre. Elle le laissa finir quand elle fut surprise de la fin de sa phrase, il venait de l’appeler future madame Jones ? Elle avait envie de savoir pourquoi, mais le mieux était de dormir, elle lui en parlerait demain.

Le lendemain, ils purent rentrer à la maison et malgré sa nuit de sommeil, elle ne pouvait s’empêcher de repenser aux paroles de son petit ami. Une fois à l’intérieur, elle lui attrapa les mains. « Jug j’ai besoin de te demander quelque chose. Hier soir, tu as dit quelque chose auquel je ne m’attendais pas, tu m’appelé future madame Jones. » C’était le moment de vérité, elle ne pouvait plus s’arrêter. « Tu étais sincère ? Je veux dire que la dernière fois que j’ai évoqué l’idée d’un éventuel mariage, tu n’avais pas l’air d’être d’accord. » Elle se souvenait très bien qu’elle avait été blessée, mais elle ne l’obligerait pas à l’épouser elle n’était pas comme ça.

 Ils auraient sans doute du mettre tout à plat dés le début, ils auraient évité ce passage à l’hôpital. Cependant la vie n’était pas aussi simple. « Ensemble, on y arrivera toujours. » Pourquoi avoir peur quand ils étaient tous les deux, Jughead savait comment la rassurer, c’était pour ça qu’ils formaient un couple solide. Bien sûr, il y avait des hauts et des bas, mais ils finissaient toujours par se réconcilier. Même si ce n’était pas dans leur chambre, ils avaient pu dormir blotti l’un contre l’autre et rentrer chez eux le lendemain. Betty l’avait ensuite questionné sur ce qu’il avait dit, en appréhendant un peu la réponse qu’elle aurait. Elle fut surprise, c’était un grand pas en avant, en plus étant très émotive du aux hormones de grossesses, elle ne put retenir quelques larmes. « Bien sûr que je veux devenir madame Jones, je t’aime tellement tu sais. » Elle lui donna plusieurs baisers, elle n’en revenait pas, il venait de faire sa demande.  « Betty Jones, je trouve que ça sonne plutôt bien. » C’est sûr qu’avant de sortir avec lui, elle n’aurait jamais pensé qu’elle pourrait porter ce nom, en tout cas c’était du grand Jughead Jones, il n’avait pas eu besoin d’en faire des tonnes pour lui demander sa main.

La blonde ressenti un coup. « On dirait que ton fils approuve. » C’était rassurant de sentir son bébé aussi actif. Elle ne comptait pas quitter ses bras pour le moment, elle se sentait rassuré. « Je peux dire officiellement aux gens qu’on nous sommes fiancés maintenant ? » Peut être qu’il souhaitait garder ça secret pour le moment, elle se demandait si un moment il lui offrirait une bague, ce n’était pas le plus important, mais elle avait le droit de se poser ce genre de question. « Cette journée n’est rien que pour nous, pas de travail, du calme et beaucoup de câlins. » Elle voulait passer du temps avec son homme, après sa crise d’hier soir, ils avaient sans doute besoin de se retrouver.

« Pour être honnête je préfère prendre le nom de Jones, le nom Cooper me relit trop à mon père. » Son père tueur en série, ce serait un moyen de tourner la page pour elle. Puis elle trouvait aussi que son prénom complet, c’est-à-dire Elizabeth sonnait bien avec Jones. Elle n’aimait pas vraiment être appelé par son prénom, sa mère était l’une des seules à continuer à l’appeler comme ça, elle préférait Betty pour sa part, et ne l’avait jamais caché. « Il ne se fera par marcher dessus, mais j’ai peur qu’on soit souvent convoqué par le principal de temps à autre. » Leur fils serait peut-être un rebelle, portant une veste en cuir avec un serpent. Bien sûr Betty laisserait le choix à son fils de rejoindre le gang, ce qui l’inquiétait c’était plutôt l’initiation.

« Tu as raison on verra demain, on a tout le temps de leur annoncer. » Pas besoin de tout dire dans la minute, puis il faudrait aussi le dire à leurs parents respectifs. Ils accepteraient sans l’idée, ils savaient qu’elle était enceinte, le mariage était une suite logique, même si connaissant Jughead elle n’aurait pas pensé qu’il finirait par accepter l’idée. « L’avantage d’avoir notre propre maison, c’est qu’on ne risque pas d’être dérangé. » Il y a quelques années quand ils vivaient avec leurs parents c’était autre chose, même s’ils dormaient déjà ensemble à l’époque, de toute façon, ça n’avait jamais été un secret.

Sans qu’elle s’y attende, elle fut soulevée par son petit ami et emmener dans leur chambre, pour le coup c’est vrai qu’il semblait plus en forme qu’hier et ce n’était pas elle qui allait se plaindre. « Tout à fait monsieur Jones. » Elle ne disait jamais non à des câlins avec lui. « C’est ton fils, il est têtu. » Si bébé Jones décidait de donner des coups, il le ferait. « D’habitude c’est moi qui me jette sur toi, je me souviens qu’une fois, je nous ai fait tomber sur le canapé. » Betty à cause de ses hormones étaient souvent excités depuis quelques mois et ne laissait généralement pas de répit à son petit ami. Dés qu’il franchissait la porte elle se dirigeait vers lui pour lui enlever sa chemise, peut être qu’elle passait pour une folle parfois, mais bon elle ne lui résistait pas.