Comme passer devant un miroir

ft.   @Isidore Beautrelet

Jug était toujours à l'affût de nouveaux romans  d'auteurs inconnus et mystérieux qu'il ne connaissait pas. C'était un jour où il avait fini plus tôt et il travailler plus tard à Pop's. Il n'avait jamais encore vu cette librairie  et il savait qu'il parvenait toujours à trouver de sacrés perles rares chaque fois qu'il visitait ce genre de bouquineries. Il n'était même plus étonné de ne pas avoir cette librairie en trois ans. Il était habitué à ce que la ville lui dévoile des choses au bout de seulement trois ans. Elle en faisait disparaître d'autres et réapparaître d'autres encore qu'il revoyait après quelques temps mais à un autre endroit. Pourquoi sinon pour jouer avec les gens ? Il fallait juste s'y habituer.

Jug adorait fouiller, et ça pour fouiller il fouillait. Chaque rayon était passé au peigne fin à la recherche d'une histoire qui attirerait son œil expert pour la littérature. Et puis de toutes façons, il n'avait rien d'autre de mieux à faire étant donné l'averse diluvienne qui tombait au-dehors, alors mieux valait être ici qu'ailleurs. Il avait hâte qu'elle se termine pour qu'il puisse rentrer auprès de Betty avant de repartir travailler. Il avait hâte de lui faire le coup de la visite surprise car il avait fini plus tôt. Avec le bébé qui lui prenait toujours plus d'énergie, il espérait qu'elle se soit quand même reposer assez...

Cela faisait environ une demie-heure qu'il écumait les rayons. Finalement, il revint vers le devant du magasin pour voir quelles étaient les nouvelles sorties. Il pourrait y avoir quelque chose qui mériterait de l'attention. Il attrapa un, en lit le synopsis, fronça les sourcils, le reposa avant de prendre le suivant, de faire pareil puis d'ouvrir le livre pour lire la première page. Il lisait souvent la première page pour savoir si le livre lui plaisait. Il n'avait pas remarqué la personne près de laquelle il s'était arrêtée et qui regardait lui aussi les livres. Ce n'est qu'en regardant son profil une seconde fois qu'il fronça les sourcils. Pourquoi lui semblait-il y avoir un air de ressemblance dans sa posture ?  Il l'observa de plus près en jetant un coup d'oeil à son visage et fut choqué de voir qu'ils lui ressemblaient beaucoup. Etait-ce un mauvais tour de cette ville ? Il avait l'impression qu'on avait mis un miroir en face de lui. Seule différence notable, il n'avait pas  de bonnet sur la tête. Ce fut l'inconnu qui parla le premier en demandant s'ils s'étaient déjà vus auparavant.

« Je ne crois pas, ou alors mes parents m'ont menti à ma naissance et auraient eu des jumeaux sans le savoir... »

Il avait déjà entendu des cas d'autres personnes qui s'étaient retrouvés face à quelqu'un qui leur ressemblait beaucoup. Il n'en avait pas encore fait l'expérience lui-même. Combien y avait-il de personnes ici qui lui se ressemblaient ?  Quand il allait raconter ça à Betty tout à l'heure, elle allait ne pas en revenir !

« Je suis curieux... Du coup, comment tu t'appelles ? Dis-moi que tu possèdes un peu plus normal que le mien... »

Bien qu'il avait beaucoup de respect pour son père et son grand-père, il fallait bien le dire, son prénom n'était pas commun. C'est bien pour ça d'ailleurs que très tôt dans son enfance il avait voulu se faire appeler Jughead, tout simplement.

Comme passer devant un miroir

ft.   @Isidore Beautrelet

Se retrouver devant quelqu'un qui vous ressemblait comme deux gouttes c'était perturbant à n'en pas douter. Jug observait l'inconnu avec étonnement et curiosité. De quel monde venait-il ? Il y avait quelques différences notables dans son apparence mais les traits principaux étaient tous là cela ne faisait aucun doute ; cela aurait pu être son frère. L'histoire des jumeaux séparés à la naissance était possible mais son double venait de lui dire que son père ne lui aurait jamais menti. Ce n'était pas forcément le cas de ses parents qui, s'ils avaient été obligés de les séparer à la naissance ne lui en aurait pas forcément parlé – enfin c'était ce qu'il pensait du moins. Si c'était dans un but de les protéger de quelque façon que ce soit, ils n'en auraient dit mot. Mais il ne voyait pas pourquoi on aurait dû les séparer à la naissance. Peut-être était-il un Jughead Jones venant d'un autre monde ? Mais son apparence était différente. Il ne semblait pas exactement pareil que lui, il dégageait une autre aura. Et puis quel autre Jughead ne porterait pas le même bonnet si particulier qui faisait littéralement partie de la personnalité de Jug ?

Mais bien évidemment,  Jug avait entendu d'autres cas similaires où des gens s'étaient retrouvés face à leurs sosies dans ce nouveau monde. Cela ne lui était encore jamais arrivé mais il devait reconnaître combien c'était une situation très troublante. Le jeune homme se présenta enfin à lui, révélant ainsi qu'il se nommait Isidore Beautrelet, disant que ce prénom était sûrement passé de mode à présent mais qu'il était très commun dans son pays. Isidore... C'était toujours plus commun que Forsythe Pendleton c'est sûr. Jughead se mit à réfléchir sur le nom d'Isidore qui avait une consonance étrangement Française.  Et aussi, il avait dit que « dans son pays » son prénom était très commun. Aussi sa question suivante sortie naturellement :

« Isidore, c'est toujours plus commun que mon nom d'origine que j'ai hérité de mon père et de mon grand-père. » répondit-il avec l'ombre d'un sourire. Et pourtant, il était quand même fier de porter le nom de son père et même de son grand-père et il savait aujourd'hui que cela ne le destinait pas à avoir le même futur. Son futur serait différent, et sa relation avec son fils aussi. « Enfin bon, histoires de familles. Mais je me fais appeler Jughead donc t'embarrasse pas d'essayer de prononcer mon vrai nom. » Il fallait dire que « Jughead » était également un peu particulier comme nom et que ce n'était pas un prénom qu'on entendait souvent, mais il aimait bien. Il l'avait choisi lui-même.

Jughead n'avait jamais été la plus sociable des personnes mais ce n'était pas comme s'il en était soucier. Il ne s'était jamais soucié de feindre son besoin d'être sociable avec les gens, de se faire des amis. Il avait toujours apprécié la solitude. Il ne comptait que les vrais amis dans son cercle ; il détestait l'hypocrisie, ou les faux-amis qui se rapprochaient de vous juste par devoir ou par utilité. Il connaissait Archie et Betty depuis tout petits même s'il s'était rapproché de Betty surtout à partir du moment où il avait commencé à travailler avec elle au Blue and Gold. Sinon, la compagnie des gens ne lui était pas indispensable.  Il détestait rentrer dans un moule mais il était même plutôt fier de cette particularité. Dans la société telle qu'ils vivaient, on cherchait trop à mettre les gens dans un moule. Jug était heureux comme il était, d'être sa propre personne.  Il s'en fichait de ressemblait aux autres.  Enfin, il avait été quand même heureux de pouvoir retrouver une famille dans les Serpents. Une vraie famille qui se tenait les coudes envers et contre tout. Aujourd'hui, il avait Betty près de lui et bientôt son fils, il avait ses amis et c'était finalement tout ce dont il avait besoin. Il n'avait pas besoin de « rentrer dans un moule ».

« Je suis étudiant en littérature. J'ai 21 ans. Et toi ? » répondit-il à Isidore lorsqu'il lui demanda s'il était étudiant. Il imaginait qu'Isidore avait tout au plus vingt ans lui aussi. Il n'en paraissait pas plus en tous cas. « Et je suppose que nous nourrissons le même amour des livres si tu aimes autant que moi parcourir les rangs des bibliothèques ? »

Comme passer devant un miroir

ft.   @Isidore Beautrelet

Se retrouver face à quelqu'un qui lui ressemblait tellement physiquement était particulièrement étrange. Pourtant, Jughead en avait vu des choses étranges dans sa vie. Des choses bien étranges qu'Isidore serait en peine d'imaginer et même de le croire s'il les lui racontait. D'ailleurs, il lui faudrait probablement pendant des jours entiers pour lui narrer tout ce qui lui était arrivé. Même dans son monde, il ne s'était encore jamais retrouvé face à quelqu'un qui lui ressemblait. Isidore lui appris qu'il était étudiant en journalisme et était podcaster amateur et qu'ils avaient la passion des livres en communs – en même temps, si cela n'avait pas été le cas, l'aurait-il rencontré dans une librairie ?

Isidore lui demanda s'il avait quelques recommandations en ce qui était des nouvelles lectures car Jug était un habitué de ce lieu et qu'il en connaissait les rayons par coeur; Jug n'essaya même pas de contredire car c'était la vérité. Il venait souvent ici.

« Je ne peux que dire qu'en tous cas, les meilleures trouvailles sont celles que l'on fait au hasard, alors que l'on errer parmi ces rangées sans réels buts. Mais je peux t'aider à t'aiguiller dans quel rayon te rendre si tu m'en dis plus sur le genre de livres que tu aimes lire ? »

S'il connaissait au moins ce à quoi il était habitué comme lecture, il pourrait l'orienter dans telle ou telle direction. Jughead aimait beaucoup les mystères, les enquêtes avec une touche de paranormal, des histoires un peu tordues desquels on ne ressortait quasiment jamais indemme psychiquement à la fin du roman. C'était les plus intéressantes selon lui. Celles qui faisaient réfléchir aussi. Une bonne histoire devait nous faire réfléchir sur sa finalité. Autre point commun, ils avaient tous deux un nom bizarre. Il fallait le dire, Isidore n'était pas un prénom commun. Cela lui faisait penser à un nom d'époque antérieure mais pas de maintenant. De quel siècle venait-il ?

« C'est vraiment perturbant tout ça. Même dans monde où se sont produites des choses bizarres je n'ai rencontré un sosie à moi... De quel univers viens-tu juste pour savoir ? »

PS: Désolée du retard ^^"

Comme passer devant un miroir

ft.   @Isidore Beautrelet

Jughead était très curieux d'en apprendre à propos de tous les mondes et encore plus curieux quand il rencontrait quelqu'un d'autre qui lui ressemblait énormément. Etaient-ils semblables sur certains points ? Apparemment, ils aimaient tous deux les livres mais Jughead se doutait que la comparaison devait s'arrêter là. En tous cas, il était intéressé par les ouvrages philosophiques – ce qui n'était pas vraiment ce que lui aimait beaucoup. Les thrillers, les livres de suspens, les policiers et surnaturels c'était ce qu'il préférait. Cependant, Isidore avait dit également qu'il n'était pas fermé aux genres littéraires et qu'il aimait se laisser porter par l'histoire. C'était là toute la symbolique d'un écrivain. Quand on était écrivain, on se laissait aussi porter par son histoire en l'écrivant ! Si un écrivain se laissait porter par son écriture, alors cela se ressentira certainement chez le lecteur quand il lira le roman.

Isidore lui répondit venir de France, venant d'un monde tout à fait normal où il n'y avait aucun pouvoirs magiques ou supernaturel, sans toutes ces choses étranges qu'il y avait dans cette ville. Il lui demanda alors s'il était habitué à voir des étrangetés.

« Dans la ville et le monde d'où je viens, ça c'est clair que j'en ai vu des étrangetés... mais c'est plus vis-à-vis des hommes.  Dans une ville tout à fait normal aux apparences, tu peux vite découvrir combien les secrets de famille peuvent noircir les cœurs et transformer les hommes en monstres. Tu viens d'une ville du 19e siècle en France ? Ça n'a pas été trop dur de te faire à l'époque ? Le 19e siècle quand même, il y a d'énormes différentes entre les deux époques ne serait-ce qu'au niveau de la technologies et des avancées techniques... » lui demanda Jughead, curieux. Il lui dit alors qu'il animait une émission de popcasts qui concernait les mystères et les légendes. Tiens donc il s'intéressait aux légendes et aux mystères ? En cela, il lui dit qu'il était très intéressé par son monde.

« Je ne sais même pas où commencer. Je viens d'une petite ville au nom très commun. Ça s'appelle Riverdale. C'est aux Etats-Unis dans un monde tout ce qu'il y a de plus normal et une ville aux apparences tout à fait normales aussi. Grosse erreur de penser cela... Si tu savais tous les terribles secrets qui ont fourmillés dans les coulisses de cette ville. On enquêtait sur la plupart de ces mystères avec ma petite-amie, et on s'est retrouvés presque chaque fois dans de périlleuses situations.  Il me faudrait des jours entiers pour te raconter tout ce qui s'y ait passé mais tout est relaté en détails dans mon roman à paraître. Tu as rencontré beaucoup de gens différents ici et venant de combien de mondes différents ? » Car lui aussi s'intéressait à ce sujet-là.  

Cette ville où ils habitaient aujourd'hui était toute autant intrigante que Riverdale à son point de vue et lui aussi avait entendu nombres de témoignages de personnes qui avaient connu ici des situations plus que bizarre. Qui régnait en maître dans ces lieux ? Personne ne l'avait encore vu ou rencontré. Il y avait bien quelqu'un non ? Quelqu'un qui s'amusait à tirer les ficelles et à jouer avec ses pantins. Jug, était expert pour enquêter dans ce genre de situations avec Betty, et pourtant... Il ne savait toujours pas ce qu'il en retournait dans ce monde-ci.