(terminé) Ce n'était qu'un mauvais rêve - Sophie

 

Sabrina était face à Sophie. Elle connaissait toute la vérité. Sophie savait qui était réellement Sabrina. La blonde avait beau essayer de la convaincre du contraire, rien ne fonctionnait. Alors la sorcière n’avait plus le choix, elle devait avouer la vérité à son amie. « Je suis née dans une famille de sorciers. Mon père s’appelait Edward Spellman et ma mère Diana Spellman. Mes parents sont morts quand je n’étais qu’un bébé. J’ai été élevée par mes deux tantines Hilda et Zelda, mon cousin, Ambrose, était là également. Lors de mon seizième anniversaire, j’ai dû, comme toutes sorcières, signer le livre de la Bête. Au départ, j’ai refusé, mais j’ai fini par le faire. Nous ne sommes pas de gentilles petites sorcières qui vénérons de bonnes personnes. Mon coven vénéré le Seigneur Obscur, c’est-à-dire Satan, le Diable. J’ai longtemps défié le Diable, j’avais mes raisons, comme celle de ne pas vouloir abandonner mon côté humain. Plus le temps avancé, plus j’ai découvert des choses sur ma propre personne, à travers des rêves, des messages de revenants, des signes, etcetera. J’ai fini par apprendre que mes parents avaient fait un pacte avec le Diable pour que je puisse naître. C’est à ce moment que j’ai compris qu’Edward Spellman n’était pas mon père biologique. Mon véritable nom est Sabrina Morningstar, fille de Lucifer Morningstar. Sophie, je suis bien la fille du Diable. » Le visage de Sophie changea alors immédiatement. Et à partir de ce moment-là, Sabrina savait que rien ne serait jamais plus pareil. Son amie était en train de la rejeter. Elle lui demandait de quitter la maison pour toujours, lui jetant des injures, des reproches au visage. Et alors que Sabrina était sur le point d’effacer la mémoire de son amie, Salem était arrivé.

Le chat venait de bondir sur son lit en miaulant, sortant Sabrina de son cauchemar. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas rêvé de ce moment. Sabrina avait commencé à se pardonner ce qu’elle avait fait. Ce n’était peut-être pas bien, mais elle en avait eu besoin. Après tout, elle n’avait pas fait tant de mal que ça. Au contraire, elle l’avait évité. Ce qui était sans doute mieux. Elle l’avait fait pour son bien, pour le bien de Sophie et sans doute aussi pour le bien d’autres personnes encore. La sorcière en était convaincue. Une fois réveillée la Morningstar remercia alors son chat de l’avoir aidé à se réveiller avant de revivre le moment de sa presque trahison. Puis sans perdre de temps, la blonde s’était jetée sous la douche. Elle avait besoin de se réveiller correctement, besoin de laver son esprit et son mal-être.

Après de longues minutes sous la douche, la jeune sorcière était descendue pour préparer le petit-déjeuner. D’abord pour les chats de la maison, puis pour Sophie et elle, enfin quand la rousse sera levé. Après un peu de cuisine, les pancakes, les toasts et le chocolat chaud étaient prêt. Tout était sur la table et Sabrina n’avait plus qu’à attendre Sophie, qui ne devrait plus tarder à se lever. De toutes façons, la blonde était de bonne humeur, ayant déjà oublié son rêve, alors elle était prête à attendre son amie en bouquinant un peu.

Sophie, je suis bien la fille du Diable. Cette phrase résonnait en boucle dans son esprit, comme un souvenir qui tentait de refaire surface. Ce rêve paraissait tenir davantage du souvenir que du songe. Comme une simple spectatrice étrangère à ce qu'elle vivait, Sophie avait l'impression de voir, de l'extérieur, un moment qu'elle avait déjà vécu. Un moment dont elle n'avait plus le moindre souvenir.

Sophie se sentait mal, oppressée, apeurée, mais elle ne réussissait pas à se réveiller, comme bloquée dans un rêve qui ne lui appartenait pas vraiment. Puis, il y avait cette chose étrange, cette impression de ressentir ce que Sabrina ressentait. Un sentiment de trahison et de colère émanaient de Sophie, mais la peine à l'idée d'être rejetée et la sensation d'un choix difficile qui s'apprêtait à être fait, pour garder sa vie inchangée, émanaient bien de Sabrina. C'était un mélange bien difficile à supporter, même si ce n'était qu'un rêve.

Agitée, le sommeil difficile, Sophie avait fini par se réveiller, avant que son rêve ne trouve une fin. Elle se sentait mal. Elle se sentait perdue. Un instant, elle se demandait si elle avait rêvé. L'esprit encore embrouillé, ses sentiments étaient encore confus. Ils l'étaient jusqu'à ce qu'elle remarque qu'elle se trouvait bien dans sa chambre, seule, et que le jour se levait à peine. Ce ne pouvait être qu'un rêve. Réaliste, soit. Qui éveillait des sentiments de déjà-vu mystérieux, oui. Qui semblait plus vrai que nature, malheureusement. Mais un rêve. Juste un rêve. Rien d'autre. Pas même ce que son esprit essayait de réveiller en elle, pas même cette impression qu'il s'agissait de la réminiscence d'un souvenir qu'on lui avait volé.

Sophie était si perturbée qu'elle restait, un long moment, allongée, sur le dos, à observer le plafond. Pourquoi un simple rêve la perturbait-elle autant ? Des cauchemars, elle en faisait chaque nuit. Aucun ne lui donnait cette sensation désagréable et criante de vérité. Incapable de se rendormir, Sophie avait fini par se lever et se préparer. Les souvenirs de son rêve refusaient de la laisser tranquille. Ils étaient là, ancrés en elle, comme un douloureux rappel de ce que Sabrina lui avait fait.

Après s'être préparée, l'esprit toujours ailleurs, la jeune femme était descendue pour manger quelque chose. Sabrina était déjà levée et avait déjà, semblait-il, tout préparé. Lorsque le regard de la rousse croisa celui de son amie, une sensation étrange l'avait envahie. Un malaise. Un besoin de comprendre. De hurler. D'exiger des explications. Sophie avait la désagréable sensation de ne pas devoir être là, aux côtés de son amie. Son esprit se perdait entre une sensation de culpabilité et de peur qui ne lui appartenaient pas et une autre peur, différente, et de la colère, qui lui appartenaient bien. « Ça va ? » demanda-t-elle simplement par politesse, en venant s'installer le plus loin possible de Sabrina, sans que ce ne soit intentionnel. Sophie était, généralement, dès le matin, de bonne humeur et ne saluait pas aussi simplement et froidement Sabrina. Néanmoins, cette fois-ci, tout était plus fort qu'elle. Les sentiments, les émotions et les images refusaient de la quitter. C'était si stupide. Après tout, il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. « J'ai fait un rêve... Perturbant, cette nuit. A propos de toi et de ce que tu es. » Lança Sophie, sans vraiment l'avoir choisi, tout en se servant une tasse de chocolat, évitant soigneusement le regard de la sorcière.

 

Le cauchemar de Sabrina l’avait perturbée. Elle avait eu besoin de se changer les idées, d’oublier ce qu’elle avait fait à son amie. La blonde avait fini par se pardonner ce geste. Pourtant, son inconscient semblait lui rappeler sa mauvaise action. Après une bonne douche, Sabrina avait déjà tout oublié. Prête à recommencer une nouvelle journée, avec le sourire, mettant dans un coin de sa tête tout ce qui n’allait pas en ce moment pour elle, comme chaque jour. Voulant se montrer serviable, la jeune sorcière avait préparé le petit-déjeuner pour son amie et elle. Et avant de commencer à manger, elle allait attendre l’arrivée de Sophie. Pour discuter, comme presque chaque matin de tout et n’importe quoi, profitant de la bonne humeur de Sophie, qui avait toujours le don de redonner le sourire à Sabrina.

Sauf qu’en se levant, Sophie semblait de mauvaise humeur. Elle n’avait pas salué son amie comme d’habitude, elle semblait bien plus froide et distante. Mais cela n’avait en rien alarmé Sabrina qui pensait que Sophie avait simplement mal dormi. « Ça va parfaitement bien et toi ? » La blonde s’attendait à une réponse négative de la part de Sophie. Il était clair que Sophie n’était pas comme d’habitude. Son attitude, sa façon de parler, rien que le fait de s’être tant éloigné de la sorcière montré bien que quelque chose n’allait pas.

Ce n’était rien. Les deux femmes allaient prendre le petit-déjeuner dans le plus grand des silences et ce n’était peut-être pas plus mal. La sorcière mourrait de faim, elle n’allait pas se priver de nourriture et se prendre la tête juste parce que son amie était de mauvaise humeur. Alors que Sabrina s’apprêtait à boire une gorgée de chocolat, elle entendit les explications de son amie. Un rêve perturbant. À propos de Sabrina. À propos de ce qu’elle était. Sans un mot, la blonde reposa son bol sans même prendre la peine d’en boire une gorgée. La faim venait soudainement de passer. « Un mauvais rêve ? » dit-elle pleine de crainte. Que voulait-elle dire par « À propos de toi et de ce que tu es » ? Ce qui était étrange, c’était que Sabrina avait fait un rêve elle aussi, elle avait rêvé de cette fois où elle lui avait dit la vérité sur sa nature, cette fois où elle lui avait dit être l’enfant du Diable. « Je veux bien que tu me racontes. » La blonde s’efforçait de sourire même si Sophie fuyait son regard. Elle tentait également de cacher ses craintes, ne voulant pas montrer qu’il y avait bien quelque chose à savoir sur elle.

Sophie était perturbée par son cauchemar. Incapable de faire comme s'il ne s'était rien passé, la jeune femme était froide et se mettait dans son coin. Alors que Sabrina allait parfaitement bien, selon ses propres mots, Sophie se contenta de hausser les épaules au retour de la question. Elle n'allait pas bien, mais elle était incapable d'expliquer concrètement pourquoi. Sabrina allait bien rire si elle comprenait que l'humeur de Sophie n'était due qu'à un mauvais rêve parce qu'elle ne pouvait pas comprendre comme ce rêve avait été réaliste aux yeux de la jeune femme.

Silencieuse, ce qui ne lui ressemblait pas du tout, Sophie observait le petit-déjeuner préparé par son amie. Elle n'avait encore rien décidé : lui dire ou ne rien dire. Les yeux perdus dans le vide, Sophie se servait une tasse de chocolat quand les mots sortirent de sa bouche, sans qu'elle ne l'ait vraiment décidé. Elle n'avait rien vu de la réaction de son amie puisqu'elle l'évitait soigneusement. Néanmoins, elle sentit une chose étrange dans sa voix. Une chose qu'elle n'arrivait pas à interpréter, trop perturbée par tous les sentiments qu'il y avait déjà en elle, actuellement. Sans trop de surprises, Sabrina s'était montrée intéressée. Elle voulait bien que Sophie lui raconte. La jeune femme poussa un soupir, haussa les épaules et décida que tout raconter lui ferait peut-être du bien. « C'était étrange. J'avais l'impression d'avoir le souvenir de ce que j'avais déjà ressenti, comme si j'avais déjà vécu ce moment, mais j'avais aussi l'impression de ressentir ce que toi tu ressentais. De la peur, de la culpabilité. Et moi, j'étais en colère. En colère, comme je ne l'avais pas été depuis si longtemps. Et j'avais peur. J'étais si triste. C'était un peu comme si je voyais la scène de l'extérieur tout en ressentant ce que nous avions, toutes les deux, au fond de nous, tu vois ce que je veux dire ? » Elle parlait des émotions avant de parler des faits parce que c'était ce qui la perturbait le plus à cet instant précis, mais la pauvre Sabrina ne devait pas y comprendre grand chose.

« Nous étions toutes les deux à la maison et, je crois qu'on s'était disputées ou il s'était passé quelque chose, mais je n'arrive plus à me souvenir... Enfin, ça n'a pas d'importance. Tu te trouvais face à moi, tu m'expliquais des choses sur toi. Des choses que je savais déjà, à propos de tes dons, de ta famille. Puis tu m'as parlé de ton seizième anniversaire et... tu m'as parlé... du diable. Tu m'as dit des choses, tu m'as dit que tu avais essayé de le fuir, mais que tu avais fini par apprendre que tu étais... » Sophie faisait une pause, relevant difficilement les yeux vers son amie, en déglutissant. Pourquoi avait-elle peur de lui raconter un simple rêve ? C'était d'un ridicule ! « La fille du diable. » Elle n'avait pas terminé, elle ne racontait pas ce qu'elle avait vu ensuite, attendant déjà de voir son amie, morte de rire, face à cette révélation complètement stupide.

 

Si Sabrina avait réussi à oublier son cauchemar, Sophie avait réussi à la rendre de nouveau mal à l’aise. Inquiète. Sophie venait de rêver de Sabrina. De ce qu’elle était vraiment. Venait-elle de se souvenir de qui était son amie ? Est-ce que ce rêve avait réveillé ses souvenirs effacés ? Sabrina savait que cela pouvait arriver un jour, mais elle n’avait pas pensé que cela pouvait arriver si vite. Prenant sur elle, la blonde jouait les sereines, ne montrant pas qu’elle avait bien quelque chose à cacher, une partie d’elle qu’elle préférait que l’on ne connaisse pas. Sophie commença alors à expliquer son rêve. Où plutôt les émotions des deux jeunes femmes dans son cauchemar. Puis elle avait commencé à raconter son rêve. Sabrina l’écoutait avec attention, ne parlant pas pour le moment. Ce que Sabrina était en train de réaliser, c’était que le rêve de Sophie et le sien étaient identiques. Et si Sophie avait eu conscience des émotions de Sabrina, si elle avait eu l’impression de vivre ce rêve en tant que spectatrice, c’était sans doute parce que Sabrina avait partagé son propre rêve. La blonde avait peur que son amie découvre la vérité, alors inconsciemment, elle avait dû partager son rêve, à cause de son pouvoir de télépathie. Juste à cause de cela, elle venait de mettre son secret en danger.

En entendant Sophie prononcer « la fille du Diable », la blonde sentit son cœur raté un battement, elle sentit soudainement une boule au niveau de son estomac. Malgré les craintes, la blonde regarda son amie avec un sourire qu’elle voulait moqueur. « La fille du Diable ? Sérieusement Sophie. C’est d’un ridicule. » dit-elle accompagnait d’un rire qu’elle jouait. « J’avais des cornes, des sabots, un trident ? » dit-elle tout en continuant de faire semblant de rire pour tenter de cacher son mal-être. Même si elle faisait semblant que tout allait bien, la blonde n’arrivait plus à avaler la moindre chose. Elle n’avait plus qu’une hâte que Sophie se dise qu’en effet, cela était ridicule et que ce n’était qu’un mauvais rêve. « Ce n’était qu’un rêve Sophie, c’est ça qui t’a mise de mauvaise humeur ? »

Sans entrer dans les détails, Sophie avait expliqué son rêve à Sabrina. D'abord, elle avait commencé par évoquer les émotions qu'elle avait ressenties, puis, elle avait détaillé son rêve en lui-même. Elle se sentait ridicule de se mettre dans cet état pour un mauvais rêve. Si Sabrina était réellement la fille du diable, Sophie l'aurait su. Elles étaient amies depuis longtemps et Sabrina ne lui mentait pas à propos de sa nature de sorcière. S'il y avait eu d'autres choses à savoir sur elle, sans doute lui aurait-elle dit. Pourtant, il y avait quelque chose de réaliste dans ce cauchemar. Quelque chose qui la perturbait beaucoup trop pour qu'elle ne s'en soucie pas.

Sur ses derniers mots, le regard de Sophie s'était relevé vers celui de Sabrina, pour jauger sa réaction. Elle s'attendait à la voir rire, évidemment. Et il se passa ce qui devait se passer. Sans grand étonnement, Sabrina souriait, moqueuse et précisait comme le rêve de Sophie était ridicule. Puis, elle ne put s'empêcher d'ajouter quelque chose à propos de son physique dans ce fameux rêve. Déjà de mauvaise humeur, Sophie se renfrogna davantage et baissa de nouveau les yeux vers sa tasse encore fumante. « Je ne suis pas de mauvaise humeur ! » Affirma-t-elle, froide. « Je... J'ai juste une impression étrange. Une sensation désagréable de déjà-vu... » Même si elle s'attendait à la réaction de son amie, elle ne la supportait pas. Sophie était vexée. « Tu peux le comprendre, non ? » Un peu trop agressive, Sophie s'emportait. Après avoir bu une gorgée de son chocolat chaud, davantage pour faire une pause que pour boire, en réalité, ses yeux se relevèrent pour fixer Sabrina, une fois encore. « Je sais que c'est ridicule. Je sais que jamais tu ne pourrais me mentir sur un sujet aussi important. Je sais que tu n'es pas capable de faire ça, mais... C'était tellement étrange, tellement réaliste. C'était comme un souvenir. Enfin, ça ressemblait à un souvenir, plus qu'à un rêve. » Tentait-elle de se justifier pour que Sabrina puisse enfin cesser de se moquer d'elle. Elle pouvait bien faire un effort pour comprendre le malaise de son amie, non ?

 

Sabrina devait faire semblant de trouver tout cela ridicule. Une fois de plus, elle devait jouer la comédie et mentir à son amie. Mais elle n’avait pas le choix. La sorcière savait que Sophie n’accepterait pas de l’avoir sous son toit si elle savait qu’elle était l’enfant du Diable. Alors elle devait mentir. Faire semblant de trouver le rêve de son amie amusant. Alors que tout cela n’avait rien de vrai. Sabrina était plutôt effrayée à l’idée de savoir que Sophie pouvait un jour se souvenir de la vérité. « Oui, je peux le comprendre. Mais ce n’est rien. Tu as peut-être déjà fait ce rêve sans t’en souvenir, ça arrive. Je fais parfois des rêves n’ayant aucun sens à plusieurs reprises. Ou bien cette impression de déjà vu n’a rien de logique. Ça arrive aussi parfois d’avoir l’impression d’avoir déjà vécu un moment précis, d’avoir les mêmes sensations, la même discussion… Alors que ce n’est pas le cas. » Sabrina se forçait à sourire une fois encore. « Ne te tracasse pas pour si peu. » Pourquoi est-ce que Sophie était si perturbée par ce rêve ? Ne pouvait-elle pas simplement se dire que c’était un drôle de cauchemar, comme bien d’autres sans doute ? Ne pouvait-elle pas faire abstraction de tout cela et arrêter de se poser des questions sur un fichu rêve.

« Bien sûr que non Sophie. » dit-elle avec cette même manière que lorsqu’elle tentait de cacher la vérité, où lorsqu’elle était gênée de mentir. « Mon père était sorcier rassure-toi. Ça n’avait rien à voir avec le Diable. Physiquement, il était bien humain. Rien à voir avec l’apparence de bouc du Diable. » dit-elle avec un sourire se voulant rassurant. Ne promettant rien. Ne jurant rien. « Tu as prévu de faire quoi aujourd’hui ? » demanda alors simplement la blonde. Elle n’avait pas envie de discuter de cela toute la journée. Elle n’allait pas pouvoir cacher la vérité toute la journée. Alors, elle tenta de changer de sujet, même si elle savait que l’entêtement de Sophie allait être plus fort que tout et qu’elle allait sans doute reprendre cette conversation.

Un rêve qu'elle avait déjà fait sans s'en souvenir ? Peut-être. Ce n'était certainement que ça, une sorte d'impression de déjà-vu. Sabrina tentait, en tout cas, de la convaincre que ce n'était rien de grave. Rien d'important. Elle avait, sans doute, raison. Alors, Sophie haussa les épaules et poussa un long soupir avant de poser les yeux sur sa tasse de chocolat chaud. Elle ne comprenait pas pourquoi son esprit restait focalisé sur ce rêve alors que les explications de Sabrina auraient dû suffire à la convaincre de penser à autre chose. « Tu as sans doute raison. » Il fallait bien s'en convaincre, après tout. Elle n'allait pas passer sa journée à se sentir mal à cause d'un ridicule cauchemar. « Plus facile à dire qu'à faire. » Elle aimerait ne pas s'embêter avec toutes ces bêtises, mais c'était plus fort qu'elle. Parfois, ses propres envies ne suffisaient pas. Notre esprit était plus fort que le reste.

Sophie trouvait le comportement de Sabrina étrange. Sans doute, à cause de ce mauvais rêve. Elle devait mal interpréter les réactions de son amie parce que son esprit lui répétait en boucle qu'elle lui avait menti, alors que ce n'était pas la réalité. Sabrina avait, comme tout le monde, des défauts. Néanmoins, Sophie était persuadée que son amie ne lui mentirait pas sur des choses aussi importantes. Elle était persuadée que Sabrina tenait bien trop à leur amitié pour la gâcher à cause d'un mensonge. « Je sais. Ton père était sorcier, ta mère était humaine... Je sais tout ça. » Soupira-t-elle une fois encore, en répétant des choses que Sabrina lui avait déjà dites à plusieurs reprises. « Je ne sais pas pourquoi j'ai cette drôle d'idée en tête. » Certainement parce que dans ses croyances, avant de rencontrer Sabrina, elle associait les sorciers aux enfants du diable. Son esprit travaillait, sans le moindre doute, un peu trop et elle en arrivait à faire des mélanges étranges et stupides, qui la perturbait un peu trop et qui lui faisait faire ce genre de mauvais rêve.

Puis, alors même que leur conversation venait à peine de commencer, Sabrina en avait changé. Peut-être n'était-ce pas agréable pour elle de s'entendre être comparée à la fille du diable ? « Je ne sais pas. Et toi ? » Distraite, ses pensées étaient toujours tournées vers ce qui la perturbait et elle se moquait bien de sa journée. D'ailleurs, sans perdre plus de temps, elle n'avait pas pu s'empêcher d'y revenir. « C'était vraiment étrange, comme j'avais l'impression de ressentir tout ce que tu ressentais. Un peu comme si j'étais à ta place. Tu semblais si mal. » Pourquoi le répéter encore et encore ? Parce qu'elle avait besoin de comprendre, d'obtenir des explications et de libérer son esprit. Le réalisme de son cauchemar la poussait vraiment à se poser de nombreuses questions. Des questions qui refusaient, désormais, de la laisser tranquille. Et il n'y avait que Sabrina pour l'aider.

 

Sophie ne semblait pas tout à fait convaincue. Elle savait qu’il y avait une explication derrière ce rêve, même si cela était inconscient. Mais heureusement, elle semblait lâcher un peu l’affaire. Alors pour passer entièrement à autre chose, la sorcière changea de sujet, demanda à Sophie ce qu’elle comptait faire de sa journée. « Je ne sais pas non plus. Mais je vais sûrement profiter de la journée pour aller me promener un peu ou pour bouquiner tranquillement dans ma chambre. » La blonde fit une moue hésitante. Mais la tranquillité ne fut que de courte durée. Sabrina leva discrètement les yeux au ciel, soupirant tout aussi discrètement. Pourquoi est-ce que Sophie était si têtue juste pour un rêve ? Depuis quand est-ce qu’elle cherchait tant à comprendre ses rêves ?

« Sophie, tu sais mieux que personne que ma famille me manque. Tu sais aussi que ça me rend mal. Je t’ai sans doute parlé d’eux hier et ton cerveau à retranscrit tout ça en rêve. Tu as rêvé de mon soit-disant père, de mon mal-être. Tu avais l’impression de ne pas pouvoir agir dans ton rêve, simplement parce qu’en vrai, tu n’arrêtes pas de t’en vouloir de ne pas réussir à m’aider. Ton rêve vient sans doute de là, Sophie. Alors, s’il te plaît, arrête de te prendre la tête pour ça. Oublie, passe à autre chose, ce n’était rien d’autre qu’un rêve. » Sabrina essayait simplement de trouver une explication logique à tout cela. Une explication qui ne la trahissait pas. Et Sophie devait réussir à passer à autre chose, elle devait oublier et vite ce rêve. Parce qu’honnêtement, Sabrina avait peur que ce simple rêve ne réveille quelques souvenirs. Certains souvenirs qu’elle préférait endormie chez Sophie. « Ou alors, c’est moi qui ai modifié ton rêve. En soit, ce ne serait pas improbable. J’étais en train de cauchemarder avant de me réveiller. Rien à voir avec ton rêve, mais j’avais peur et je me sentais mal. Il est possible que je t’aie transmis cette sensation avec ma télékinésie. Inconsciemment, je cherchais peut-être de l’aide dans mes rêves et c’est tombé sur toi. Et si c’est le cas, j’en suis désolée. Je ne tenais pas à te mettre dans cet état. » La blonde souriait légèrement. Pour une fois, elle ne mentait pas tout à fait. Elle arrangeait juste un peu la vérité. « Dans tous les cas, tu vois bien qu’il y a une explication logique à tout ça. En plus, tu sais bien que les rêves n’ont pas toujours de sens. » Alors, s’il te plaît, Sophie passe à autre chose maintenant. La sorcière s’en serait bien chargée elle-même, un petit tour de passe-passe et le tour était joué. Sophie avait oublié et Sabrina était tranquille. Sauf que la sorcière s’était juré de ne plus utiliser ses pouvoirs sur Sophie. Elle s’en était bien trop voulue de l’avoir fait par le passé et elle ne voulait plus de cette culpabilité.

Toutes les pensées de Sophie étaient obnubilées par ce rêve qu'elle avait fait cette nuit. Sabrina avait beau essayé de la rassurer, rien ne fonctionnait. Il avait eu ce quelque chose de particulier et de perturbant, à tel point qu'il refusait désormais de quitter son esprit. Ses questions étaient nombreuses. Les arguments de Sabrina auraient dû suffire, mais ce n'était pas le cas. Elle ne savait pas quoi, mais quelque chose la perturbait au plus profond d'elle-même, comme si elle n'avait pas toute la vérité entre les mains.

Incapable, pourtant, de dire ce qui n'allait pas, Sophie continuait de poser des questions afin de calmer sa curiosité et d'obtenir des explications qui pourraient la convaincre. La sorcière tentait bien, pourtant, de changer de conversation en parlant de ce qu'elles feraient de leur journée, mais ça ne prenait pas, ça non plus. Sophie répondait vaguement, rapidement, sans prendre le temps d'y réfléchir et n'écoutait que d'une oreille ce que son amie lui répondait. Alors, elle revenait une nouvelle fois sur le sujet. Sophie était tellement obsédée par son rêve, qu'elle ne remarquait même pas à quel point Sabrina semblait agacée. Elle ne faisait qu'écouter ses réponses, en essayant de se convaincre que les explications suffisaient, mais impossible.

Et, une fois encore, Sabrina tentait d'avoir réponse à tout. Le fait qu'elle invente une nouvelle version ennuyait beaucoup Sophie qui s'imaginait alors que son amie lui mentait. Sinon pourquoi toujours chercher à trouver davantage de raisons possibles - en réalité, cela s'expliquait très bien, même si Sabrina ne mentait pas, mais l'esprit de Sophie était beaucoup trop accaparé par l'idée que son amie était en train de mentir, sans qu'elle ne sache pourquoi ? Cette fois-ci, elle supposait que, peut-être, elle lui en avait parlé - comme elle le faisait assez régulièrement, sa famille lui manquait et Sophie était un soutien pour elle à ce sujet. Les explications de Sabrina n'étaient pas stupides, bien au contraire. Il se pourrait, après tout, que Sophie culpabilise de ne pas pouvoir aider son amie comme elle aimerait le faire et ses rêves ne retranscrivaient que cet état d'impuissance face à une situation terrible et qu'elle connaissait.

Sophie réfléchissait et ne répondait pas. Elle n'en avait, de toute façon, pas le temps puisque déjà la sorcière proposait une autre raison à ce rêve perturbant. Elle supposait donc avoir modifié son rêve. Soudainement, Sophie se montrait très intéressée par les explications de la sorcière, toujours aussi fascinée par ces dons mystérieux et qu'elle n'était pas capable de s'expliquer. Sabrina disait avoir cauchemardé et elle lui aurait transmis ses sentiments et ses émotions via sa télékinésie parce qu'elle cherchait inconsciemment de l'aide. « J'ai l'impression que tu as beaucoup d'imagination ce matin pour me trouver des raisons à ce rêve... » Et Sophie trouvait cela étrange parce que son esprit continuait de lui hurler que quelque chose n'allait pas, sans être capable de mettre de mots sur ce qu'était ce quelque chose. « C'est vraiment possible, ça ? De me transmettre tes pensées et tes sentiments ? » S'intéressait-elle, malgré ce qui la perturbait depuis son réveil, sa curiosité s'éveillait à ce sujet. « Tu sais, j'ai comme une impression étrange, comme si je savais quelque chose, mais que je n'arrivais plus vraiment à m'en souvenir. Tu vois ce que je veux dire ? » demanda-t-elle, sans lien avec la question précédente. « J'ai l'impression que c'est pour ça que mon rêve me paraît si important parce que c'est comme s'il essayait de me rappeler cette chose. » Disait-elle distraite, un peu ailleurs, se répétant peut-être et n'observant même pas la réaction de son amie. « Peut-être que tu pourrais m'aider à me souvenir grâce à tes pouvoirs, non ? » Demanda-t-elle finalement, en se reconcentrant sur son amie.

 

Il fallait trouver une explication plausible à ce rêve. Sinon, Sophie allait continuer de réfléchir, de chercher elle-même une explication. Elle allait chercher à comprendre pourquoi ce rêve, pourquoi ces sensations, ces impressions… Et tout cela risquait de la mener tout droit vers la vérité. Vers le fait que toutes ces choses, elles les avaient bien vécues toutes les deux. Vers le fait que tous ces sentiments, Sabrina les avaient bien ressentis le jour où elle avait avoué à Sophie être la fille du Diable. Et elle les avaient ressentis cette nuit encore, lors de son cauchemar. Et comme une idiote - bien qu’elle n’y pouvait rien – elle avait retransmis son rêve, son mal-être… à Sophie. « J’essaie simplement de t’aider. » Enfin, plutôt de s’aider elle. La sorcière ne tenait pas à ce que son amie se souvienne, alors elle tentait de la conduire vers d’autres logiques que la vérité. « Oui, comme j’étais en plein cauchemar, il est possible qu’inconsciemment, j’ai essayé de trouver de l’aide. Tu es mon amie et tu te trouvais dans la pièce juste à côté. Donc, avec ma télépathie, j’ai sans doute essayé de te faire comprendre que quelque chose n’allait pas en te partageant mes craintes. Visiblement, ça n’a fait que modifier tes propres rêves. Mais oui, c’est tout à fait possible. » Lui transmettre ses pensées et ses sentiments était réellement possible. Bien évidemment, Sophie ne s’en souvenait pas, mais Sabrina avait déjà utilisé ce pouvoir sur elle. Elle lui avait déjà, par le passé, imposé des pensées. Quant à l’explication, Sabrina avait simplement brodé une excuse au fur et à mesure qu’elle parlait. Elle n’avait pas pensé à cette éventualité, alors elle avait tenté d’être la plus convaincante possible. Et elle savait qu’avec Sophie, cette explication pouvait passer sans problème. « Oui je vois ce que tu veux dire. Ça m’arrive parfois et c’est énervant. Surtout qu’au final, tu te rends compte que ce n’était rien du tout et que t’es pris la tête pour pas grand-chose pendant tout ce temps. » Ajouta-t-elle avec un léger rire. Sabrina essayait de faire comprendre, en vain, à Sophie que ce rêve n’était qu’un rêve. Qu’il ne signifiait rien. Que les sentiments qu’elle avait, les impressions… n’avaient rien de réelles - même si elles l’étaient, mais ça Sophie l’ignorait encore.

Lorsque Sophie lui demanda si elle pouvait l’aider à se souvenir grâce à la magie, Sabrina avait eu peur. Accepter, c’était s’exposer à la vérité. Refuser, c’était peut-être mettre son amie sur la piste d’une potentielle vérité cachée. Après un changement d’expression et une seconde de réflexion, Sabrina leva les yeux vers l’horloge. « Mince, je n’avais pas vu l’heure. Je suis désolée, je dois aller à la bibliothèque pour un exposé, on m’attend et je vais être en retard si je ne me dépêche pas. » Sur ces mots, la blonde bondit de sa chaise terminant sa tasse à la hâte. « Je suis désolée de te laisser seule comme ça. Promets-moi de ne pas te prendre la tête toute la journée avec ça. Et on en reparlera plus tard d’accord. De toutes façons, je suis certaine que tu auras déjà oublié ton rêve à mon retour. »

Sophie n'arrivait pas à se décider : les explications de Sabrina étaient-elles vraisemblables ou non ? Sabrina semblait les proposer avec de telles certitudes... Et, en même temps, Sophie ne pouvait s'empêcher de trouver ça étrange, cette détermination à trouver une explication qui puisse satisfaire la curiosité de Sophie et éteindre tous ses doutes. Sa nouvelle explication était donc que Sabrina ait transmis par ses pouvoirs son rêve à Sophie. Etait-ce seulement réellement possible ? Après tout, la sorcière pouvait bien faire croire tout ce qu'elle voulait à Sophie puisqu'elle n'y connaissait absolument rien. Sophie n'arrivait pas, elle-même, à savoir si elle était convaincue ou non. Sabrina semblait maîtriser ce qu'elle disait et, en même temps, quelque chose la dérangeait. « Peut-être, oui. » Souffla-t-elle finalement face aux explications de son amie, dans un haussement d'épaules.

Sophie tentait d'expliquer à Sabrina pourquoi elle restait tant focalisée sur ce rêve, pourquoi il lui prenait tant la tête. Il y avait cette sensation étrange en elle, celle qui lui criait qu'il y avait quelque chose à comprendre, que tout ça n'était pas juste un rêve, mais qu'était-ce alors ? Qu'y avait-il à comprendre ? Les réponses de Sabrina, ponctuées de rire, semblaient d'un faux à Sophie, qu'elle n'arrivait pas à passer à autre chose, comme elle aurait pu le faire en temps normal. « Puis parfois, il y a bien une raison à tout cela et c'est ce que mon esprit me souffle. » Affirmait la rousse, pour contredire les mots de la sorcière.

Grâce à ses pouvoirs, Sabrina pouvait peut-être l'aider à comprendre la vérité. Peut-être pouvait-elle l'aider à se souvenir de quelque chose ? En temps normal, son amie aurait été ravie de pouvoir exercer sa magie sur elle, Sophie en était certaine. Aujourd'hui, plus que réticente, elle ne donnait aucune réponse, préférant prendre la fuite. Aux mots de Sabrina, Sophie avait froncé les sourcils. La prenait-elle vraiment pour une imbécile ? « Tu sais que tu me donnes simplement l'impression de prendre la fuite ? » Dit-elle avec franchise quand son amie se redressa avec hâte. « Je suis persuadée que je n'aurai rien oublié du tout. Puisque ton rendez-vous est si urgent, j'attendrai ici que tu rentres et on pourra comprendre ce qui me perturbe. » Les bras croisés, Sophie montrait bien à son amie qu'elle pensait qu'il s'agissait d'une simple excuse et qu'elle était déterminée à attendre, des heures même, s'il le fallait, pour obtenir de véritables explications. « Travaille bien sur ton exposé, surtout. » Qui n'existait pas, Sophie le savait pertinemment, Sabrina n'avait jamais été une excellente menteuse.

Il était difficile de trouver une explication logique à ce rêve et à ce qu’il éveillait chez Sophie. Bien évidemment, Sabrina connaissait les réponses aux questions de son amie, mais elle ne pouvait les dire. Lui donner une véritable explication, c’était aussi lui avouer sa véritable nature. C’était lui avouer qu’elle avait effacé sa mémoire, lui avouer qu’elle lui avait menti pendant tout ce temps… Alors à la place de la vérité, Sabrina inventait des tas d’explications, cherchant simplement à convaincre son amie, parce qu’elle voulait que son questionnement s’arrête.

Puisque rien ne semblait fonctionner, Sabrina essayait de montrer à son amie qu’il était ridicule de s’attarder sur un rêve. Cherchant à lui faire comprendre que ce dernier n’avait aucun message à lui faire passer, que ce n’était que son imagination. Mais l’entêtement de Sophie était plus fort que tout. Alors que faire ? Elle n’allait pas la forcer à passer à autre chose, même si elle le pouvait en réalité.

Voilà qu’elle demandait l’aide de Sabrina pour l’aider à se souvenir. La sorcière ne pouvait accepter de le faire. Accepter, c’était se mettre en danger, alors égoïstement, elle préférait laisser son amie dans cet état, plutôt que de l’aider à se souvenir. Mais la sorcière savait bien qu’en restant là, Sophie n’allait pas la lâcher, alors sans vraiment réfléchir, elle avait prétexté devoir partir pour travailler un exposé. Cette excuse avait été inventée à l’instant même, mais elle n’avait pas eu d’autre choix. « Non, bien sûr que non. C’est ridicule. Pourquoi est-ce que je prendrais la fuite ? » Sabrina avait encore cet air sur le visage, celui qui montrait qu’il y avait bien quelque chose qui la dérangeait et la faisait fuir, cet air qui montrait qu’elle avait bel et bien quelque chose à cacher. « Bien sûr, je serais ravie de t’aider, mais tout à l’heure. Je dois vraiment filer. » Ajouta-t-elle en se précipitant pour se préparer et fuir au plus vite son amie. Elle espérait simplement que Sophie ait oublié, même si elle prétendait le contraire. Et si elle n’avait pas oublié, alors la sorcière allait faire traîner les choses jusqu’à ce qu’elle oublie. Ou elle l’aiderait, mais malheureusement, les deux amies n’arriveraient à rien. Même si Sophie semblait vraiment déterminée à comprendre. « Merci. À ce soir. » Et sans attendre de réponse, la sorcière s’était téléportée. Elle n’avait plus qu’à s’occuper jusqu’au soir même.