Des rats ! Qu'elle horreur ! | Bruno

Bruno & Selina  

 « Ahhhh quel horreur !!   ! » criais je dans ma salle de bain en levant les pieds l'un, puis l'autre. Un rat, un rat immense était passer entre mes  jambes. Passant uniquement une serviette autours de ma taille j'allais chercher mon téléphone portable dans ma chambre sans même prendre le temps de me sécher laissant des traces de pieds sur mon passage. Je cherchais rapidement sur internet " Dératiseur " et sans réfléchir pris le premier.  «   Allo, ici mademoiselle Kyle. J'ai besoin de vous, IMMEDIATEMENT, je vous paierais CHER ! Mais il faut venir tout de suite vous m'entendez ? C'est affreux ! Oui pire qu'une scène de crime, des rats partout ! Je ne sais pas comment ils ont pus arriver
! Venez vite ... je vous envoie l'adresse ! Merci, je vous attends.     ! »  Je raccrochais alors le téléphone et paniquant totalement. Enfilant la première robe que je trouvais : rouge. Je regardais mon chat qui ronronnait sur mon lit. «  Darling, il va vraiment falloir que tu apprennes à chasser ! Vraiment, un chat tue les rats non ..?? Me regarde pas comme ça, je suis pas vraiment un chat ok ? Et les rats que je tues sont plus grands et plus méchants ok ?    ! » Je soupire et termine de me préparer attendant que le dératiseur arrive.

Je pris quand même le temps de me maquiller, d'être présentable. Après tout je n'étais plus la petite secrétaire sans le sous et soumise que j'étais autrefois, aujourd'hui j'étais une femme forte, indépendante, et riche ! Je faisais les cents pas quand j'entendis enfin sonner à la porte. C'était une immense demeure, beaucoup trop luxueuse pour camouflé mon ancienne vie de rien. J'étais connu en ville pour avoir la plus grande bijouterie de luxe mais aussi, dans un autre terme, pour être Catwoman. Sauf évidement que seuls mes amis les plus proches savaient que les deux étaient liées...et cette Lieutenant mais bon je pouvais lui faire confiance, après tout elle était l'amante du Diable. J'ouvrais donc la porte avec un sourire immense. « Monsieur Madrigal, vous avez fait vite. Entrez entrez je vous en pris. C'était dans la salle de bain à l'étage...Enorme au moins comme ça...    ! » dis je en montrant une taille abusive avec mes mains poussant l'homme vers la fameuse salle de bain . «  Attention à ne pas glisser, je sors de la douche   ! » Avouais je alors toujours tremblante suite à cette vus affreuse. Je n'aimais pas les rats, je n'avais pas peur mais tel un chat de salon il me dégoutait.


.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

Depuis qu’il a retrouvé sa famille, Bruno a dû se remettre en question par plusieurs aspects. Il est conscient – sans être encore capable de s’y résoudre – de ne plus pouvoir vivre comme il l’avait toujours fait jusqu’alors, reclus et solitaire, mais il a aussi dû reconsidérer ses choix de vie, qui en fin de compte n’étaient pas véritablement des choix, mais une sorte de continuité… parce que Bruno se sent tout simplement incapable de vivre autrement. Il n’est pas sûr d’avoir su comment faire un jour, au demeurant. Il a bien vu les regards au mieux intrigués, au pire apitoyés, de ses sœurs notamment, en apprenant qu’il était devenu dératiseur, et que c’était bel et bien à ses rats qu’il consacrait tout son temps et toute son attention. Oui, peut-être que sa famille a raison, peut-être qu’il est capable de mieux, et qu’il devrait tout simplement prendre la peine de se trouver… Mais Bruno est très loin de s’en sentir capable. Il n’a pas envie de se séparer de ses rats, et encore moins de son travail… Alors pour le moment, sa vie a changé… Oui et non… Oui parce qu’il a retrouvé les siens, non parce qu’il est encore difficile pour lui de renouer avec eux, et qu’il renoue par conséquent avec ses vieilles habitudes.

Ainsi, donc, il a répondu directement à l’appel de cette femme qui semblait paniquée à l’idée d’avoir un rat chez elle. Ils l’étaient tous la plupart du temps. Bruno le sait et plus la personne au bout du fil à l’air anxieuse, plus il se précipite… Pas pour les rassurer, mais plus pour s’assurer qu’aucun mal ne sera fait aux rats le temps qu’il arrive. Il en a vu se retrouver en piteux état, et il y en a même qu’il n’a pas pu sauver. Alors oui, il se précipite. Il se fiche qu’on lui promette de le payer cher… Même s’il aurait bien besoin d’argent pour vivre au moins un peu décemment, ces considérations pécuniaires sont le cadet de ses soucis, en vérité. Bref, il arrive rapidement à l’adresse indiquée et découvre une femme a l’air pressée et clairement pas rassurée, à lui vendre la taille d’un rat trop grand pour ne pas être extrapolée, mais ce n’est pas ce qui l’intrigue sur le moment.

Ce qui l’intrigue… c’est que cette femme, il a l’impression de la connaître, non, il est même certain qu’il l’a déjà vu… Pas croisé dans la rue, mais comme actrice d’une de ses visions. Une vision qui n’avait rien de rassurant pour elle, même s’il avait eu du mal à l’analyser, comme c’est le cas chaque fois qu’il a des visions de personnes qu’il ne connaît que très peu… Il ne sait pas pourquoi cette femme en particulier a fait l’objet de sa vision… mais il n’y a pas de hasard. Pour cette raison, il bloque légèrement au moment de poser les yeux sur lui.

« Désolé, j’avais l’impression de vous avoir déjà vu », fait-il dans une demi-vérité avant de se ressaisir. « Je suis sur le coup », ajoute-t-il en adressant à Selina une sorte de salut militaire qui n’a rien de nécessaire.

Bruno & Selina  

 Mon sauveur venait de toquer à la porte. Alors que je lui ouvris je ne pu manquer son regard insistant sur ma personne. Je relevais alors un sourcil et le fixa un moment. Surement trop car il affirmait avoir l'impression de m'avoir déjà vu. C'était souvent le cas, principalement quand les gens me croisaient avec ma tenue de féline et qu'ils avaient l'impression d'avoir déjà vu mon regard. A le juger ce n'était surement pas avec Selina, pas dans une fête mondaine en tout cas. Je le regardais de haut en bas avec un sourire amusé au visage. «   Peut être au détour d'une ruelle sombre... » Cela restait énigmatique à souhait mais s'était aussi amusant de faire réfléchir les gens. Pour ma part je ne pris pas la peine d'essayer de savoir d'où il pouvait me connaitre car son visage de me disait absolument rien. Je ne dirais pas qu'il n'était agréable à regarder, sans sa tenue de travail et un peu plus apprêté il pouvait certainement se montrer même beau garçon. Mais là n'était pas la question, car j'avais des rats chez moi !

Alors qu'il affirmait être sur le coup dans un salut militaire malvenu je ne pus retenir un pouffement de rire. «   Parfait tant que vous me débarrasser de cette chose.   » un miaulement se fit entendre alors que Darling se tenait assise dans les escaliers. Je me tournais vers elle en lui offrant un sourire bienveillant. «    Le monsieur est là Darling, il va nous en débarrasser.   » dis je avec tendresse avant de me tourner vers l'homme. «   N'est ce pas monsieur Madrigal ? » un petit bruit se fit entendre puis un plus grand. Je ne pus retenir une mine dégoutée. «    La cuisine ! Il doit être dans la cuisine. » dis je en allant vers cette dernière montrant le chemin à Bruno. Je ne voulais pas de cette chose dans ma maison.

C'était une grande cuisine dans les tons rouge et bois. Parfaitement propre et rangée. D'ailleurs tout était à sa place chez moi, j'étais très maniaque et puis j'avais des employés pour cela. Après tout je pouvais bien me le permettre. Mais j'avais une règle d'or, ils étaient comme des membres de ma famille, je les respectais comme chaque employés de ma boutique. C'était important pour moi après ce que j'avais vécu avec Max. Ils n'étaient pas de simple numéro ou pire, des esclaves. Non, ils étaient bien payés et respecté au plus haut point.

« Vous le voyez ? » demandais je en restant bien derrière le dératiseur mais sans rester trop loin non plus, curieuse de voir l'animal en question et surtout la façon de faire de l'homme qui semblait s'y connaitre si l'on en croyais son accoutrement.
.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

« Une ru… Non, c’est peu probable », fait Bruno, un peu mal à l’aise, faute de savoir comment interpréter les paroles de son interlocutrice quand cette dernière suggère, d’un ton très énigmatique, qu’il l’a peut-être rencontré au détour d’une ruelle sombre.

La nuit tombée, il est rarissime que Bruno quitte son antre. En fait, en dehors de ses allers-retours pour le travail, et maintenant de ses quelques visites à sa famille, il est très rare que l’homme sorte de chez lui. La plupart du temps, il se contente de rester à l’abri de son antre, au milieu de tous ses rats, et c’est absolument tout. Alors une ruelle sombre… il ne voit pas vraiment, en réalité. Il n’est pas sûr de vouloir voir non plus, au passage. Parce que le concept de ruelle sombre, naturellement, ne lui inspire pas les images les plus sympathiques, loin de là. Ceci dit, c’est peut-être toujours mieux que cette image qui hante une vision où il est sûr qu’il l’a vue apparaître, et où elle se trouvait en très piteux état… Mais s’il lui en parle, il sait déjà ce qui va se passer pour lui. Déjà que raconter des visions anodines peut avoir des conséquences désastreuses, il n’imagine même pas ce que ce serait de lui parler de cette vision là, plus alambiquées que beaucoup d’autres visions qu’il a pu avoir par le passé.

Bruno grimace légèrement quand la jeune femme qualifie le rat de « cette chose », mais il veut bien admettre qu’il ne serait pas forcément très malin de discuter de ça. Généralement, prendre la défense des nuisibles dont ils veulent se débarrasser n’est pas la meilleure manière de s’attirer les faveurs de ses clients… Alors bon, il va faire son travail, surtout.

« Oh vous avez un chat ? » fait Bruno, étonné et en même temps un peu inquiet de l’état dans lequel il va retrouver le rat si Mrs Kyle a un chat chez elle. « Il ne doit pas trop aimer chasser, du coup », remarque-t-il avec un léger rire nerveux avant de reconnaître que c’était sans doute déplacé… « Oh je l’entends ! » s’exclame Bruno qui file en même temps que Selina jusqu’à la cuisine…

Une cuisine si grande qu’elle ferait presque la taille de l’appartement insalubre de Bruno. Bruno ne répond pas tout de suite à la question de Selina quand elle lui demande s’il le voit. Il inspecte, il l’examine. Et finalement, il entend du bruit en provenance d’un placard. Il ouvre le placard en question et tombe nez à nez avec la créature. Il lui adresse un sourire et rapproche doucement sa main vers lui… le rat ne bouge pas, confiant… tout est devenu plus simple pour Bruno depuis qu’il a retrouver sa connivence originelle avec les rats.

« Tout va bien se passer… » Il observe le rat qui grimpe à présent sur son bras, il en profite pour le tenir entre ses mains et réalise qu’il s’agit d’une femelle. « Selma. » Ce sera son nom, désormais. « Et voilà le travail ! » fait-il en laissant le rat nicher tranquillement sur son épaule.

Bruno & Selina  

 Les rats me rendaient folle, tout comme les souris. En faite c'était arrivé suite à ma première mort quand j'étais devenu Catwoman. C'était assez étrange mais c'était plus fort que moi. Alors j'avais appelé cet homme pour venir mettre fin à l'aventure de ce rat et peut être des autres même si, avoir déjà un rat était étrange en soi, ma maison était propre et il n'y avait rien qui pouvait le faire venir. Néanmoins j'avais un grand terrain cela expliqué peut être sa planque. Passons. Cet homme qui n'avait rien à voir avec moi, il était même mon parfait opposé affirmait m'avoir déjà vu. Je fus surprise et pensa forcément à mon Alter : Catwoman. Je lui parlais donc de ruelles sombres ce qui aurait été le plus logique mais non, il semblait être persuadé que ce n'était pas ça. J'haussais alors les épaules, priorité au rat on verrait plus tard d'où il pouvait me connaitre. Peut être à Gotham même si c'était assez fou, je n'avais revu personne de mon ancien monde, d'autres Bruce mais pas le mien. J'avais fini par me dire que j'étais la seule à être arrivé ici.

Darling, ma minette, fit alors son apparition et je souris tendrement en lui affirmant que s'était bientôt fini. Je la prise alors dans mes bras pour la rassurer quand le dératiseur me parla.  « Effectivement, elle préfère le saumon au rat visiblement.    ! » dis je en caressant l'animal que j'aimais profondément, tout comme les autres chats d'ailleurs.

Ce qui suivis me fit relever les sourcils. Le rat était bien dans ma cuisine, un énorme rat, du moins pour moi, il était dans un placard mais au lieu de fuir le voilà qui montait sur le bras puis l'épaule de l'homme qui lui parlait comme je parlais à mon chat.  «  Selma ?   ! » dis je surprise alors que Darling cracha un coup en direction de l'animal. Je la lâchais alors en lui disant d'aller vers le salon. Mon attention se reporta vers l'homme alors que je croisais les bras, restant à bonne distance de l'animal néfaste. Du moins en mon sens.  « Attendez... Est ce que c'est votre rat ? Je veux dire...vous le faites allez dans les maisons et ainsi vous prenez l'argent pour la dératisation ? C'est intelligent, très intelligent.   ! » dis je avec un petit sourire en coin en regardant le rat puis l'homme.

Je me retournais alors en allant vers le bar.  « Que voulez vous boire ? ...    ! » demandais je en sortant deux verres que je posais sur ce même bar attendant sa réponse, je me servis un martini pour ma part.  « Alors dites moi...où m'avez vous rencontré ? Cela m'intrigue énormément, nous ne semblons pas du même monde certes mais ... il m'arrive de "traverser" certains endroits.   ! »  dis je avec un sourire amusé.

 « Asseyez vous, je vous en prie, et ne laissez pas votre " Selma" se balader chez moi.   ! » dis je en prenant place sur une des chaises de bar lui faisant signe de se mettre sur une autre en posant nos verres. Je le regardais un peu mieux, il m'intriguait, comment avait il pu dresser ce rat aussi bien et surtout pourquoi mettre son animal en danger ? Je ne pourrais jamais le faire avec ma douce Darling c'était une certitude.


.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

Bruno ne comprend pas tout de suite la nature des accusations de son interlocutrice. Il agit avec tant d’innocence que ses insinuations le prennent complètement au dépourvu ? Maintenant, oui, Selma est son rat, oui, bien sûr. Il ne va pas la relâcher au risque qu’elle décide de retourner où elle avait été trouvée et que Selina fasse appel à un dératiseur aux méthodes plus radicales que les siennes… Mais non, ce n’est pas ce que Selina veut dire, elle le soupçonne d’avoir déposé son rat apprivoisé chez elle afin de faire payer la dératisation. Si elle savait ! Il n’y a pourtant pas moins vénal et manipulateur que Bruno Madrigal : il serait tout bonnement incapable de manigancer un tel plan, ce serait parfaitement impossible pour lui. Il n’en verrait pas l’intérêt, et surtout… au fond, être payé ou non lui est franchement égal… enfin, il faut bien payer son loyer et se nourrir, alors sur le principe, il est forcé et contraint d’en avoir quelque chose à faire, mais dans les faits, ça lui est quand même très franchement égal, il faut tout de même bien le dire.

« Non, pas du tout… c’est pas ça », se défend-il faiblement, sans réaliser que ses bafouillages le rendent peut-être plus suspect encore qu’il ne l’était pour commencer, alors qu’il n’a effectivement rien faire.

Il est cependant assez décontenancé par le comportement de son interlocutrice. Etrangement, elle n’a pas du tout l’air en colère contre lui, c’est même tout l’inverse, elle semble plus amusée qu’autre chose par ces manigances qui n’en sont pas vraiment une…

Mal à l’aise, il la suit en se demandant s’il doit demander à être payé quand même ou juste s’en aller. Selma, sereine, semble à deux doigts de s’endormir sur son épaule, et lui, il est partagé entre l’envie de retrouver son refuge sans plus tarder et de s’enfermer dans l’obscurité de son appartement sans demander son reste, afin de présenter Selma à sa nouvelle famille, et l’envie de satisfaire la curiosité qui le ronge. Cette femme était dans une de ses visions, ce n’est tout de même pas anodin.

« Euh… de l’eau ? » suggère-t-il d’une voix mal assurée quand Selina lui demande ce qu’il prendra à boire. Elle-même se sert une boisson alcoolisée, mais pour sa part, il se dit que ça ne lui fera clairement aucun bien. Peu habitué, il n’a besoin que de quelques gouttes pour ne plus avoir l’esprit clair du tout, alors il sait qu’il a plutôt intérêt à s’éviter ça s’il le peut, c’est préférable à tout point de vue.

« Je… » Il ne comprend pas ce qu’elle sous-entend quand elle lui parle de traverser certains endroits. « Si je vous le dis, vous n’allez pas me croire », suggère-t-il alors avec l’envie subite de se noyer dans son verre d’eau, tant qu’à faire.

Bruno & Selina  

Je ne parvenais pas à cerner cet homme étrange. Je fronçais les sourcils quand il affirmait, bien que puant le mensonge, qu'il n'avait pas mis son rat ici pour prendre mon argent. D'ailleurs je me dirigeais vers un buffet pour en sortir un carnet de chêque. « Peut importe...Combien je vous dois ?    ! » Après tout il avait retirer le rat qui trainait chez moi, il avait donc fait son boulot et méritait d'être payé.

IL semblait mal à l'aise et cela me fit sourire, je ne pouvais pas le nier c'était amusant. Aussi amusant qu'un chat jouant avec une souris ou...un rat. « Détendez vous Bruno...Vous permettez que je vous appel Bruno ? Je ne vais pas vous manger...quoi que...    ! » dis je avec un sourire en coin en le regardant de bas en haut. Un bon bain, un passage chez le barbier et sans aucun doute il serait à croquer, quoi que ce côté chat mal léché lui donnait un certain charme. Oui j'étais joueuse et alors ?

« De l'eau ? Vraiment...oh s'il vous plait nous ne sommes plus des enfants.   ! » dis je en servant un second verre avec la même chose que moi . Je lui pose devant lui et le fixe, m'accoudant au comptoir avec un sourire en coin quand il affirmait que je ne le croirais pas. Je me rapprochais de lui tout en le fixant. « Essayez quand même pour voir. Croyez moi, plus c'est fou et plus j'y crois.    ! » Après tout j'avais été ressuscité par les chats...deux fois et mon meilleur ami était le Diable en personne. La folie ça me plaisait assez.

« Nous vivons dans un univers qui n'est pas le notre, nous avons était quoi...téléporté ? J'ai même vu un homme de mon histoire, à plusieurs reprises mais ce n'était pas le même homme...Alors vous savez il m'en faudrait beaucoup pour ne pas vous croire.   ! » Dis je en buvant une gorgée de mon verre le quittant des yeux une seule seconde avant de le regarder à nouveau relevant mon verre vers lui pour l'inciter à parler.

Je le regardais alors, qu'avait il de si fou à me dire ? Il était un fan absolue de Catwoman et voulait absolument me rencontrer ? Ou peut être était il envoyé par le pingouin ? Non là c'était un peu plus fou, le pingouin serait venu de lui même sans aucun doute avec son gros nez pointue, son odeur de poisson qui le suit partout et sa laideur. Et puis son truc à lui s'était les rats non ? Est ce que la douce Darling avait tué quelqu'un de sa tribu ? Curieuse et impatiente je jouais de mes ongles sur mon verre attendant enfin la réponse.

.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

« Oh c’est… ça m’a pas pris de temps du tout alors… » Bruno se sent mal à l’aise. Il déteste réclamer de l’argent, ce qui, bien évidemment, dans son corps de métier (ou dans n’importe quel corps de métier), est une tare manifeste. Combien de clients a-t-il satisfaits gratuitement de crainte de réclamer son dû ? Mais il faut bien payer son loyer, alors… « C’est cinquante… mais je vous enverrai la facture, pas la peine de… » Il s’embrouille dans son discours, encore mal à l’aise quant aux suspicions de mensonge que son interlocutrice laisse peser sur lui, alors même qu’il est parfaitement innocent.

Quand Selina lui demande de se détendre, cela a sur Bruno l’effet inverse. Alors qu’elle affirme qu’elle n’a pas l’intention de le manger… « quoique », il recule d’un pas, presque malgré lui. Naïvement, il ne sait pas exactement ce qu’elle entend par là, mais ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il n’a pas envie de comprendre ce qu’elle a en tête. Il en vient presque à regretter d’avoir réclamé un simple verre d’eau, il aurait dû répondre qu’il ne voulait rien, rien du tout, et prendre congé d’elle. Mais non… à la place, il reste là, intimidé, terriblement mal à l’aise, caressant mécaniquement son nouveau rat du bout des doigts par-dessus son épaule pour se donner confiance, sans être sûr que ça serve à grand-chose. Bruno examine le fond de son verre avec circonspection quand elle le lui tend et y trempe rapidement les lèvres, ce qui suffit déjà à lui brûler la gorge… Il aurait vraiment préféré de l’eau, mais il ne dit rien.

A la place, il écoute Selina lui assurer qu’elle est capable de croire en tout ce qu’il lui dira, et dans le fond, elle n’a pas tort. Au point où ils en sont, avec tout ce qu’ils ont déjà vécu depuis trois ans, ses histoires n’auront sans doute pas l’air si absurde que cela… Et quand bien même elle devait ne pas le croire, d’ailleurs ? Dans le fond, ce ne serait pas si grave. Et même, quelque part, ce ne serait sans doute pas un mal. Pour une fois, on ne ferait pas des montagnes de ses visions, on ne les interpréterait pas n’importe comment, puisqu’on ne les considérerait pas comme valables pour commencer, puisqu’on ne les interpréterait pas du tout, fin de l’histoire. Bruno fronce les sourcils mais ne commente pas quand Selina lui apprend qu’elle a croisé un homme de son passé, mais qui n’était pas vraiment cet homme. Il n’est pas sûr de savoir où elle veut en venir, mais décide de ne pas demander à en savoir plus. A la place, il tente une nouvelle gorgée de sa boisson, qui lui brûle presque aussitôt la poitrine, et passe aux aveux.

« Bon… Je vous ai vue dans une de mes visions. C’est ce que je fais, je vois des choses. Enfin, tout le monde voit des choses, à part les aveugles évidemment… » Il émet un léger rire nerveux. « Mais moi je vois l’avenir. »

Bruno & Selina  

Cet homme était vraiment étrange. Il hésitait même à me demander l'argent pour le dépannage. Je levais les yeux au ciel avant de prendre un stylo pour noter la somme sur le chêque soixante quinze. Je signais Selina Kyle, avant d'aller vers le bar pour préparer les verres lui posant le chèque de paiement devant lui sans même le regarder plus que ça, un paiement était logique il n'y avait rien à en dire à part..«  J'ai mis un peu plus, j'apprécie que vous n'aillez rien cassé...tout les deux.    ! » dis je en regardant l'homme et son rat, nouveau ou ancien ami.

Je portais mes lèvres à mon verre en lui donnant de l'alcool au lieu de l'eau, il semblait tellement tendu que j'en avais presque de la peine. Je devais peut être me montrer plus amicale ? Moins joueuse ? On aurait dis une souris prise aux griffes d'un chat mais je n'étais pas une mauvaise personne ne l'oublions pas. «  Détendez vous Bruno. Tout vas bien.   ! » dis je avec un petit sourire avant de prendre un verre d'eau pour lui tendre. « Si vous préférez cela...au moins vous avez le choix. Alors dites moi tout, comment m'avez vous connu ?     ! » j'essayais de me montrer plus calme, plus docile, après tout j'étais vraiment curieuse d'en savoir plus, et j'allais être servis.

Alors il m'avait vu dans une vision, bon je devais avouer que sa blague sur les aveugles me fit lâcher un petit rire, c'était bien vu. Je repris une gorgée de mon verre avant de lui demander. « Soit, vous m'avez vu dans une vision. Mais que s'y passait il ? N'est ce pas là l'important ? Quel message délivrait cette vision ?     ! » Est ce que j'étais perplexe ? Pas tant que ça. Est ce que j'y croyais ? Oui ! Après tout j'avais été ressuscité par des chats et mon meilleur ami était le Diable autant dire que croire en ce genre de choses n'étaient en rien compliqué.

Ce qui m'inquiétait néanmoins beaucoup plus c'était son expression et le fait qu'il n'avait pas dis tout de suite sa vision. Les sourcils fronçaient je pris place et m'assit, il faut dire que je m'attendais au pire. «  Allez y , dites moi tout ce que vous avez vu, même si à voir votre visage cela ne devait pas être très drôle.   ! » Pourtant j'étais prête à en savoir plus.


.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

Bruno gratifie Selina d’un léger sourire oscillant entre la gratitude et l’excuse en acceptant le chèque de cette dernière avant de le glisser dans sa poche. Le connaissant, il s’écoulera un certain temps avant qu’il ne daigne l’encaisser. Ce n’est pas qu’il n’a pas besoin de cet argent – au contraire, ce serait plutôt tout l’inverse –, mais il a une sainte horreur de tout ce qui se rapproche, de près ou de loin, de l’administratif. Ouvrir et gérer un compte en banque lui est apparu comme une montagne à gravir au moment de se retrouver en ville. Et ne parlons même pas du fait de devoir créer sa propre entreprise, fût-elle ridiculement petite. Dans un premier temps, il avait travaillé au black sans savoir que c’était ainsi que l’on nommait un travail non déclaré tel que le sien, parce qu’il ne savait pas davantage qu’il était attendu qu’il déclare son activité. Les choses fonctionnaient de manière très différente au sein de l’Encanto.

En fin de compte, Bruno a pris plus ou moins le pli, mais certaines choses – comme le fait d’encaisser un chèque, par exemple –, ressemblent à des défis insurmontable… Enfin, ça c’est si le chèque en question ne se perd pas dans ses affaires ou ne finit pas rongé par ses rats, aussi… Qu’importe, il l’a déjà glissé dans sa poche dans tous les cas, et il ne s’en soucie plus vraiment au moment de devoir passer aux aveux et d’apprendre à cette femme les circonstances dans lesquelles il l’a vue. Il ne sait pas s’il fait bien de s’engager dans un tel récit. Il sait comment ça a tendance à finir en temps normal, et ça même pour des visions autrement moins sordides… Mais celle qui la concerne… Si elle lui a laissé une impression à ce point marquante, ce n’est clairement pas pour rien… Selina risque fort de mal finir… Encore que certaines de ses visions peuvent peut-être être empêchées… ? Ou interprétées autrement ? La vision concernant Selina n’avait pas la spécificité de celle de Mirabel, qui était changeante, et ça ce n’est pas rassurant. Ton destin est scellé dès lors que ta prophétie est dictée, c’est ce qu’ils disaient tous… Devait-il vraiment apprendre à cette femme qu’elle était condamnée… ?

Mais il est trop tard pour faire marche arrière. Quelque part, il aurait préféré qu’elle ne le croie pas, mais elle se montre au contraire très réceptive à ce qu’il affirme. Visiblement, elle en a vu d’autres, elle l’avait prévenu, à ce sujet, et au final, ça ne l’arrange vraiment pas. Au lieu de la regarder, il tourne son regard vers Selma comme si cette dernière pourrait l’aider à se tirer de là, mais cette dernière fuit son regard avec une indifférence presque insolente.

« Pas très drôle, oui… Bon après, vous savez, les visions, c’est pas… faut pas forcément prendre ça au pied de la lettre, je veux dire… c’est l’avenir, je contrôle quand même pas l’avenir, pas vrai ? » Il rit nerveusement mais comprend qu’il n’aura pas d’échappatoire. Alors il passe finalement aux aveux, la mine plus sombre, presque lugubre. « Bon… vous aviez à peu près le même âge que maintenant. Vous respiriez plus. Il y avait du sang, beaucoup de sang. Et des chats, je sais pas trop pourquoi. »

Bruno & Selina  

 «Cet homme était intrigant, surtout quand il parlait de lire l'avenir, ou du moins d'avoir des visions de ce dernier. J'arquais un sourcil. Oh je le croyais, je me demandais seulement qu'est ce qu'il allait bien pouvoir me raconter. Il affirmait ne pas contrôler l'avenir et je n'en doutais pas, une fois de plus. « Vous voyez ce qui va se passer, c'est déjà un don assez important me semble t'il.   ! » Il pourrait clairement s'en servir pour faire le bien, ou le mal, ou encore pour son plaisir personnel mais à le voir hésiter il n'avait pas pour habitude de raconter ses visions. Pourtant je le poussais assez pour qu'il accepte de me parler, de me dire ce qu'il avait vu sur mon propre futur.

Ce n'était pas une bonne nouvelle et je ne manquais pas de lui dire au vu de son visage. Il ne fis qu'affirmer avant de raconter les faits. Je pris une gorgée de mon verre, cela me rappelait ce que j'avais vécu il y a peu. « Je ne sais pas de quand date votre vision mon petit rat mais...c'est déjà arrivé.   ! » je posais le verre en laissant un blanc de quelques secondes avant de le regarder pour lui dire calmement. « J'ai été poignardé et je suis morte, le sang, tout ça mais...les chats m'ont sauvé.   ! » dis je alors que ma Darling arriva vers moi en miaulant. Je la prise dans mes bras pour la caresser avec tendresse. « Voyez vous, cela à commencé dans mon monde, mon vrai monde je veux dire. Je suis morte, jeté d'une fenêtre et...les chats m'ont récussité. C'est assez étrange n'est ce pas ? Pourtant c'est la vérité. Vous n'avez donc pas à vous inquiéter Monsieur Madrigal. Tout vas bien pour moi.   ! » Mon ton était neutre, peut être un peu froid mais pas vraiment pour lui, juste pour la vie en générale. Je n'étais pas faite pour être heureuse, pour avoir un Happy End et je m'étais faite à l'idée.

Pourtant une question me brûlait les lèvres. « Comment faites vous pour supporter tout ça...je veux dire, est ce que vous avez des visions sur votre propre vie ? Peut être sur vos proches...? Cela doit être difficile à supporter. Savoir ce qui vas se passer rends la vie plus...fade.   ! » avouais je alors en terminant mon verre d'un coup sec. Je regardais le rat et continua à caresser mon chat. « Je vous comprend sur un point Bruno. Les animaux sont une bien meilleure compagnie que les humains.   ! » dis je avec un sourire, pour une fois étrangement bienveillant.


.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

Bruno affiche un sourire un peu crispé quand son interlocutrice observe que, tout de même, son don n’a rien d’anodin et pourrait, bien au contraire, être qualifié d’important. Elle a probablement raison, c’était d’ailleurs ce que sa mère répétait sans cesse. De son don comme de celui de tous les membres de la famille Madrigal : ils étaient importants, ils les définissaient et ils définissaient leur rôle au sein de l’Encanto… Oui mais Bruno n’a jamais été capable d’observer les choses sous cet angle. Parce que si ses visions devaient toujours être considérées comme une malédiction, et lui comme l’oiseau de mauvais augure, alors à quoi bon, en fin de compte. Alors oui…

Il fronce les sourcils quand Selina lui apprend que ce que contenait sa vision était déjà arrivé. Il grimace en entendant évoqué le fait qu’elle avait été poignardée… Ce sang… tout ce sang… il hante encore son esprit. Rares sont les visions à ce point morbides qu’il a pu avoir. D’autres étaient plus… alarmantes, disons. Mais rarement à ce point graphiques. Celle-ci lui avait laissé un goût amer, qui ne lui était toujours pas passé, loin de là.

« Vos chats vous ont… » sauvée, ressuscitée ? Ni l’une ni l’autre de ces options ne font sens à ses yeux, définitivement pas. Mais il entend bien qu’elle est sincère, et après tout… Au prix de tous les miracles que sa famille a accumulés, de quel droit remettrait-il en question ce miracle en particulier ? « Mais le sang… tout ce sang… » Il frissonne… « Si c’était dans votre monde, comment est-ce que j’aurais pu avoir cette vision… ? » demande-t-il, décontenancé, en se grattant l’arrière de la tête. « Vous savez, avoir des visions, ça ne se fait pas comme ça, il faut tout un… processus. Et de l’espace, beaucoup d’espace… Et du sable, et… » Alors je n’en ai pas souvent. Et surtout, précisons-le, il ne veut surtout pas en avoir. Ça l’arrange très bien que les choses restent comme elles sont… Ses visions n’ont que rarement servi. Sur la fin peut-être, et encore, il en doute. « Alors je ne sais pas grand-chose. En fait, je ne sais rien du tout, les gens pensent que – pensaient que… Mais c’est faux, vous voyez. »

Elle ne doit pas voir grand-chose parce que Bruno pourrait difficilement s’exprimer de manière moins limpide et moins embrouillée, mais passons. Il arrive déjà à s’exprimer un tant soit peu, ce qui tout bien considéré n’est déjà pas si mal.

« Pas toujours mais… », fait Bruno quand Selina observe que les animaux sont souvent de bien meilleure compagnie que les humains. « Je ne suis pas certain non plus que vos chats s’entendraient avec mes rats. »

Bruno & Selina  

 C'était assez rare pour moi d'avouer que les chats pouvaient me faire revenir à la vie pourtant je l'avouais à cet homme qui était à la base là pour retirer le rat de ma demeure. Quand je lui dis pour les chats il reste bouche bée. Oui, normal après tout. Je regarde dans mon verre et hausse les épaules. «   Oui, les chats m'ont "ressuscité" je ne sais pas vraiment comment ça se passe mais, quand je meurs, je reviens à la vie et il y a toujours des chats autours de moi, je sais que c'est eux qui me...ramène.  » dis je simplement. Quand il parle de sang je fais un signe de tête. «   Je sais, c'est assez impressionnant, d'ailleurs j'ai bien cru mourir ce jour là. Je n'étais pas dans mon monde mais ici et je suis allée chez un ami...mon seul ami à vrai dire. J'ai même fait un sorte de testament mais pourtant...me revoilà.   » c'était aussi étrange pour les autres que pour moi même à vrai dire, je ne savais pas pourquoi moi, ni comment cela pouvait se produire mais c'était comme ça et je n'allais pas m'en plaindre.

Il essayait de me dire quelques choses mais il ne finissait pas ses phrases, cela me fit sourire malgré moi il y avait une grande innocence dans cet homme ça en était presque...mignon. Je lui servis à nouveau son verre d'alcool et son verre d'eau. Je poussais les deux vers lui, au moins il avait le choix. «   Peut être que si vous finissiez vos phrases j'y verrais bien mieux.   » dis je avec un petit pouffement de rire. Ce monde était parfois étrange, tout comme les rencontres. «   Les gens ne nous comprennent pas toujours vous savez. Ils pensent sans chercher à vraiment avoir le vrai du faux, juste...ils jugent. Je n'ai pas toujours était ainsi vous savez...je suis orpheline et j'étais à la base une simple secrétaire. J'ai vu le regard des gens et leurs intérêts pour moi changer totalement alors que je ne suis que moi, au fond je suis la même.   » Avouais je calmement puis je me rapprochais un peu de lui comme pour lui dire un secret «   Si vous voulez un conseil, servez vous de ce don. Servez vous en pour devenir riche et vivre confortablement. Ils veulent voir leurs avenirs ? Soit...donnez leurs ce qu'ils veulent...pas ce que vous voyez vraiment...mais ce qu'ils veulent entendre.   » dis je avec un sourire en coin. «   La vérité n'est pas toujours bonne a dévoilé mais l'argent est toujours bon à prendre.  » affirmais je comme un conseil d'ami.

Quand il parla de ses rats et de mes chats je regardais ma minette. «   Je n'ai que Darling. Et, je peux affirmer qu'elle ne touchera pas à un seul rat, sinon vous ne seriez pas là. Elle préfère le saumon fumée.   » dis je avec un regard attendris vers celle qui était " ma fille " .



.

Des rats, quelle horreur !

feat. Selina

Elle a beau tenter de lui expliquer la situation, Bruno doit bien admettre qu’il n’y comprend pas grand-chose pour sa part… et le fait que Selina n’ait pas l’air non plus de vraiment savoir comment des chats peuvent être capables de vous ramener la vie n’arrange bien évidemment rien. Il reste perplexe, et pourtant, on pourra arguer qu’il en a clairement vu d’autres au cours de ses plus de quarante ans d’existence, et qui devraient le rendre relativement indifférent à ce qu’il entend… mais on trouve toujours matière à être surpris, au bout du compte.

« Eh bien ça c’est… » Bruno se gratte nerveusement l’arrière de la tête… Quel nom donner à ça ? Il n’en a pas la moindre idée, il n’est pas sûr d’avoir en réserve le moindre adjectif qui convienne, au final. Non, il n’en a pas, et il n’a pas la moindre idée de ce qu’il pourrait dire en fin de compte… C’est surtout… tant mieux pour elle si elle est capable de revenir à chaque fois – Bruno ne peut pas en dire autant de son côté. « … Pas commun. »

Voilà, cette fois, elle ne pourra pas le reprocher d’avoir fini sa phrase, même s’il admet qu’il est un peu dans ses habitudes de commencer à dire quelque chose puis de passer à autre chose – que ce soit parce qu’il aura tendance à passer à autre chose ou parce qu’il considère que ce qu’il aura à dire ne sera pas digne d’intérêt. L’un dans l’autre, le résultat est toujours plus ou moins le même, il faut bien le dire. Dans tous les cas, à sa réflexion bien mérité, il se contente de répliquer par un léger sourire d’excuse, avant de finalement lui laisser le temps de reprendre. Il sait rarement mettre des mots sur ce qu’il pense ou sur les situations qu’il vit, mais il ne met pas longtemps à réaliser que ce n’est pas du tout le cas de Selina qui, pour sa part, n’a vraiment aucune difficulté à donner le change. Elle s’épanche même sur sa vie avec une facilité assez déconcertante, en réalité. Dans sa manière d’être prolixe, elle lui fait un peu penser à Pepa, et cette pensée le fait sourire.

Les confessions qu’elle lui fait le prennent de court tandis qu’elle lui parle de la manière dont le regard des autres sur elle a fini par changer sans qu’elle ait rien demandé à personne. Avant de lui conseiller de se servir de ce don pour en profiter.

« Croyez-moi, personne n’a envie d’entendre mes prédictions, même gratuitement », lui assure-t-il tout de même quand elle suggère qu’il devrait vivre de son don. Et pour cause, quand il devait user de son don au service de la communauté, cela n’avait eu pour effet que de l’austraciser. « Et je ne suis pas vraiment doué pour mentir de toute façon », ajoute-t-il, d’autant plus mal à l’aise. « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » ose-t-il demander, réalisant qu’il n’en a pas la moindre idée.