Grâce à Camilo elle savait que Bruno était dans ce monde, mais elle n'avait pas encore eu le courage de faire le pas de le retrouver. Il lui avait dit que leur oncle était dératiseur, il n'y en avait pas vingt mille dans la ville, mais ça n'empêcha pas Isabela de redouter de se tromper. Probablement un mécanisme qu'elle garderait un certain temps, elle avait toujours peur de ne pas paraître parfaite. Certes désormais elle pouvait faire ce qu'elle voulait, mais la peur de l'échec arrivait parfois à la tétaniser. Alors elle avait fini par demander à l'une de ses employées de faire le geste fatidique d'appeler la compagnie. Elle avait demandé à dire un énorme mensonge. Et puis si jamais ce n'était pas son oncle qui arrivait dans la boutique, elle payerait tout de même le dératiseur pour le trajet inutile. Puisqu'il n'y avait aucun rongeur dans la boutique de la jeune Madrigal.
Elle était entrain de s'occuper d'une commande, une assez conséquente, un mariage. Petit à petit la réserve devenait un stock entier de composition similaire, tout ça pour une seule soirée, parfois Isa se rendait malade à se dire que toutes les plantes vendues seraient jetés après avoir été utile une seconde. Elle était concentré sur son travail lorsque la sonnette de l'entrée retenti, elle était seule pour le moment dans la boutique alors elle devrait remettre à plus tard sa tâche actuelle. « Bonjour comment puis-je vous aide…r. TIO BRUNO ! » Lorsque son regard se posa sur la silhouette de l'homme elle n'eut aucune hésitation sur la personne. Elle contourna le comptoir et se jeta dans les bras de son oncle. Le serrant doucement contre elle. « J’arrive pas à croire que j’ai réussi à pas me tromper sur la personne. » Elle relâcha toute la pression qu'elle semblait accumuler. Elle le relâcha avec un grand sourire aux lèvres. « J’avais demandé à quelqu’un d’appeler parce que j’avais peur d’être déçue mais c’est toi ! »
Son travail est devenu un jeu d’enfant. Finies les morsures de rats, finies les courses-poursuites effrénées et leur lot de déconvenues, à présent, où qu’il se trouve, les rats ont tendance à venir le retrouver naturellement, comme à l’époque. Bruno sait que Camilo a retrouvé ses pouvoirs. Pepa aussi… Et lui… Lui, il le devine, mais il n’ose pas. Plusieurs fois, il a fourré dans un sac à dos (sac à dos en parti mangé par ses amis rongeurs) le matériel adéquat avec dans l’idée de se rendre sur la plage et juste… essayer. Mais il s’est toujours ravisé. Il n’ose pas. Et s’il doit étouffer son pouvoir pour toujours ? Eh bien il le fera… c’était déjà le cas avant, après tout, pas vrai ? Bref, oui, les rats sont redevenus ses meilleurs amis, et si c’est le cas, Bruno pense savoir ce que ça veut dire…
Mais il ne s’en plaint certainement pas. Si son travail peut lui être facilité, il ne dit pas non, ce n’est pas comme si le travail acharné avait jamais été son rayon dans tous les cas, et c’est donc confiant – quoique nerveux comme à chaque fois qu’il doit rencontrer des personnes qu’il ne connaît pas et interagir un minimum avec elles – qu’il s’est rendu chez ce fleuriste qui aurait donc des soucis de rats. Il arrive avec rien d’autre entre les mains qu’une cage de transport, là plus pour le décorum qu’autre chose, car même cette dernière ne lui est plus véritablement utile, à ce stade.
D’un doigt légèrement tremblant, il passe le pas de la boutique sous un tintement de clochette, et c’est une voix féminine qui l’accueille, différente de celle qu’il a eue au téléphone. Une voix familière… Bruno n’a pas vraiment le temps de réaliser que c’est bien sa nièce qui se trouve là, face à lui, que cette dernier contourne déjà le comptoir pour le serrer dans ses bras. Tous les Madrigal, sans exception, qui ont retrouvé sa route lui on tous réservé le même accueil : une étreinte sans réserve, une joie sincère de le retrouver, mais à chaque fois, Bruno se sent surpris, décontenancé… Pris de court par une manifestation d’affection qu’il n’est pas sûr de mériter, mais qui en même temps lui réchauffe le cœur comme rien d’autre n’en serait capable. Et alors, il comprend que c’est elle qui l’a fait appeler. Sans doute a-t-elle appris sa présence de sa sœur Luisa ? de sa mère ? de Pepa, Camilo, Dolores ? Encore maintenant, il n’en revient pas de retrouver ainsi les membres d’une famille avec qui il ne pensait pas être réuni.
« C’est bien moi », répond Bruno, qui à présent redoute surtout qu’Isabela soit déçu de découvrir que c’est bien lui, mais qu’il n’est pas forcément comme elle le voudrait. A quand remontent ses souvenirs à elle ? A ce retour auprès des siens que Bruno n’a jamais connu. Ou avant… « Je suis heureux de te voir Isabela. Et… c’est ta boutique ? Elle est… enfin, elle est superbe. Toi aussi. Tu es tellement grande, maintenant. » Il se perd dans ses paroles, totalement décontenancé par ces retrouvailles qui le prennent de court. « Donc… il n’y a pas de rat, pas vrai ? »
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Dim 6 Mar - 0:28
Welcome home, Tio
Milo lui avait dit, mais si Isabela le croyait sur parole. Une petite part d'elle se souvenait que son cousin était un farceur né, et qu'il pourrait totalement mentir pour lui faire des faux espoirs. Mais est ce que Camilo était réellement ainsi ? La réponse est non. Car son oncle était réellement en ville. Celle-ci avait juste réussit à tenir éloigner les membres de la famille Madrigal séparé pendant trois ans. Mais c'est terminé, la torture qu'exerce cette ville à pris fin lorsque les Madrigal ont commencé à se retrouver. Et aujourd'hui c'est au tour de l'ainé des petits-enfants et de son oncle. Elle ne prends en aucun cas mal le fait que son oncle ne lui rende pas son embrassade. Après tout entre les dix ans de disparition de Bruno et les trois années passés ici, Isa avait a peine eu la possibilité de reparler avec lui. Mais ça ne l'empêcha pas de montrer son enthousiasme à l'idée de le retrouver. « Je suis tellement contente de te revoir. Milo m'avait dit que tu étais là mais bon il a tendance à essayer de me faire marcher donc te voir de mes propres yeux c'est la meilleure chose.»
Son sourire présent sur son visage ne fit que doubler de volume alors qu'elle jetait un œil autour d'elle, observant le résultat de son dur travail. Mais elle ne pouvait pas s'attirer toute seule le mérite, ses employés faisant un très bon travail. « Oui, l'Encanto, en honneur à notre maison.» Puis Isabela se mit doucement à rire, presque gênée du compliment de son oncle. « Merci Tio. C'est à croire que tu me vois encore comme la petite fille de dix ans à qui tu as promis que ses pouvoirs grandiraient.»
Elle reporta son attention complète à son oncle alors qu'elle checkait la cage qu'il tenait dans ses mains. Avec une petite grimace elle répondit. « Non désolé. Aucun rat. Mais tu seras quand même payé pour le déplacement.» Elle posa une main sur sa poitrine, comme pour le jurer. Elle avait fixé la chose à partir du moment où le plan s'était inscrit dans sa tête. Peu importe qui passait le pas de la porte de l'Encanto, il serait payé pour le dérangement. Isabela jeta un œil à l'horloge trônant au fond de la boutique avant de se retourner vers Bruno. « Tu accepterais de prendre le thé avec moi ? Ou bien tu as un un vrai rendez-vous tout de suite après le mien ?»
Bruno esquisse un fin sourire. Sonné par ces retrouvailles, il se rend bien compte qu’il n’affiche peut-être pas l’enthousiasme adéquat. Pourtant, il est heureux, si heureux de retrouver sa nièce, de la voir ainsi, à ce point épanouie. C’est une femme, à présent, et dans l’esprit de Bruno, qui ne l’a vue grandir qu’à distance, elle devrait être une enfant. Et d’ailleurs, Isabela le lui confirme en articulant en mots ce qu’il pensait lui-même.
« C’est un peu le cas », avoue-t-il, mal à l’aise. « Camilo t’a sans doute dit, pas vrai ? Que… enfin, que je ne vous ai jamais vraiment retrouvé, enfin… que je ne l’ai pas vécu, je veux dire », dit-il en étant convaincu de ne pas être clair du tout, raison pour laquelle il décide immédiatement d’enterrer cette réflexion en passant à un sujet forcément plus heureux. « L’Encanto, c’est un très bon choix. Et j’espère que ça a été vrai pour toi, et tes pouvoirs… même si tu ne les as peut-être plus, toi non plus ? » suggère-t-il tout en constatant qu’il enchaîne les maladresses sans être capable de s’en empêcher pour autant.
Alors, Isabela confirme qu’il n’y a pas de rats à récupérer. Bien sûr qu’il n’y en a pas, il ne sait même pas pourquoi il pose la question, en réalité… S’il est vraiment heureux de retrouver sa nièce, comme tous les membres de sa famille, cela le place aussi face à ses inaptitudes, à tout ce qu’il a manqué au point de ne plus savoir interagir comme il le voudrait avec toutes ces personnes qui comptent tellement pour lui, pourtant.
« Oh non, non, je ne demande pas à être payé, bien sûr que non ! » la rassure-t-il immédiatement.
Il ne manquerait plus que ça. Il y a des choses qui ne s’achètent pas, à l’évidence, ses retrouvailles avec Isabela n’ont pas de prix, et il est hors de question de les monnayer. De toute manière, Bruno ne court pas après l’argent. Il est très mauvais avec ça, d’ailleurs, raison pour laquelle ses factures et son loyer sont toujours payés avec un retard franchement alarmant. Il est souvent payé une misère et s’en moque, parce qu’il est content d’avoir ses rats… Alors vraiment, non, il n’en est pas question.
« Bien sûr que je veux prendre le thé avec toi. Et j’ai tout le temps qu’il faut, ne t’inquiète pas pour ça. On a tellement de choses à rattraper tous les deux. »
Tellement qu’il ne sait pas vraiment par quoi commencer ni de quelle manière s’y prendre.
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Mer 30 Mar - 23:14
Welcome home, Tio
Isabela et Bruno n'avaient jamais été spécifiquement proches, mais elle n'avait jamais gardé de sentiments négatifs à son encontre. Bien au contraire, il était celui qui lui avait prédit une meilleure vie. Peut-être est-ce pour cela qu'Isabela avait réussit à subir toute la pression familiale qu'on lui mettait, parce qu'elle savait qu'un jour elle aurait la vie dont elle a toujours rêvé. Une vie de liberté. Dans un sens, Bruno avait été plus présent pour Isabela que tout le reste de la famille, c'est sa prophétie qui la faisait tenir toutes ces années. Donc pouvoir le revoir, le serrer dans ses bras, c'était un plaisir pour la jeune femme. Peu importe qu'il ait vécu ou non tout ce qu'elle avait vécu. « Oui... Mais même si pour toi ce n'est pas ta réalité, ça n'empêche pas la mienne. Je suis contente de t'avoir parmi nous.»
Un éclat de rire fut accueillit dans la pièce. « C'était ma façon de ramener un peu de la maison ici.» Et puis elle espérait que ça pourrait mener sa famille à elle avec un peu de chance. La jeune femme bougea sa tête de droite à gauche à la demande de son oncle. « Non malheureusement. Je n'ai plus ma connexion avec les plantes. C'est bizarre de vivre sans. A cause des attentes d'Abuela ça m'a forcé à me reposer énormément dessus, alors maintenant c'est comme si j'avais perdu un membre.»
La brunette tapota l'épaule de Bruno de sa paume de main. « Tio Bruno tu seras payé que tu le veuilles ou non. Je ne changerais pas d'avis !» Puis elle désigna alors la porte derrière le comptoir. « Alors viens par là !» L'invita-t-elle en se dirigeant vers l'arrière boutique. Elle ouvrit la porte, donnant sur un petit salon, la salle de pause pour Isabela et ses employées. Elle se dirigea vers l'armoire dans laquelle elle rangeait tout ses accessoires liés à l'art du thé. Elle sortit une théière avec un jeu de tasse assortis ainsi que l'une des boites contenant l'un des thés qu'elle avait créer. Alors qu'elle préparait la boisson, elle tourna quelques instants la tête vers son oncle. « Qu'est ce que tu deviens ici ? Excepté ton entreprise de dératiseur. Tu arrives à te nourrir convenablement ? Tu as une petite copine ?» Isabela était parfois comme sa mère. S'en était incroyable.
Un fin sourire, encore réservé, étire les lèvres de Bruno quand Isabela lui assure être heureuse qu’il soit parmi eux. Il lui faudra du temps, beaucoup de temps, sans doute, pour accepter une bonne fois pour toutes que non seulement il a sa place au sein de la famille Madrigal, mais que ces derniers l’y accueillent à bras ouverts et, même, se réjouissent très sincèrement de sa présence. Il n’aurait pas cru cela possible il y a peu encore, et même maintenant, même après toutes les paroles que Camilo avait pu prononcer pour le rassurer, il restait sur la réserve. Il s’était habitué, quelque part, à les aimer unilatéralement, sans craindre de ne rien recevoir en retour, ou bien rien d’autre que de l’incompréhension ou de l’angoisse, puisque personne ne le savait là. Avec du temps et leur soutien à tous, cela viendrait, mais pour l’instant, Bruno se sent encore dans ses petits souliers, y compris avec sa propre nièce, si ce n’est pas un comble.
Elle lui apprend qu’Encanto est le nom qu’elle a choisi pour sa boutique afin de ramener un peu de la maison ici… Au fond, peu importe si ces quatre murs (ou l’intérieur de ces murs) les étouffaient plus qu’à leur tour, ils y étaient attachés. Souvent, Bruno se réveillait en s’imaginant de retour dans cette pièce improvisée adjacente à la cuisine, dans laquelle il se terrait en même temps que dans sa solitude. Et avant de réaliser où il se trouvait, c’était pour lui un sentiment presque doux… Pourtant, retrouver l’encanto serait aussi frustrant. Ils avaient tous eu besoin d’en sortir, de s’émanciper une bonne fois pour toutes. Dans le cas d’Isabela, il est évident que ça lui a réussi, Bruno ne l’a jamais vue aussi épanouie qu’en cet instant, et même si tout ceci reste compliqué à appréhender pour lui, il est définitivement très heureux pour lui.
Elle n’a pas retrouvé ses pouvoirs, et il sent que pour elle, c’est un manque, ce qu’il peut en partie comprendre, mais pas tout à fait. Bruno, lui, vit dans l’angoisse de voir ses pouvoirs revenir. Si ça devait être le cas, il ne sait pas du tout comment il le vivrait, ni de quelle manière il réagirait.
« Ça a été l’occasion de comprendre ta valeur en dehors de tes seuls pouvoirs, pas vrai ? » suggère-t-il. « Enfin, pas que j’en sache grand-chose, hein ? » Enfin si, il savait ce que c’était que de vouloir satisfaire à tout prix sa mère et consacrer ses pouvoirs à cela… sauf que dans son cas, il a le sentiment que ses pouvoirs n’ont jamais su satisfaire qui que ce soit… Si ce n’est Isabela, justement ? « Mais visiblement, ces plantes se portent à merveille, même sans tes pouvoirs pour en prendre soin. »
Il accepte de suivre sa nièce dans l’arrière-boutique, puis dans une salle de pause confortable, où elle s’emploie à leur préparer du thé. Il baisse les yeux, un peu embarrassé, quand Isabela lui demande ce qu’il devient. Pepa, Camilo et Dolores lui avaient tous trois demandé la même chose. Sauf qu’en dehors de ses rats, Bruno n’a définitivement rien… Et… c’est grave ou ?
« Tu parles comme ta mère », remarque Bruno avec amusement et une certaine tendresse. Il reconnaît beaucoup de Julieta en Isabela. Les chiens ne font pas des rats – pardon, des chats. Il élude complètement la question et se contente de répondre à la toute dernière. « Pas de copine, non… Je… ça ne m’intéresse pas vraiment, je crois », fait-il avec une pensée avec son ami Hector qui avait été tant soucieux de lui faire rencontrer des « muchachas ». « Tu as quelqu’un, toi ? Tu devais épouser ce garçon… Martino… Marinello… AH Mariano ! »
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Sam 21 Mai - 22:01
Welcome home, Tio
C'était extrêmement lointain dans ses souvenirs mais Isabela arrivait tout de même à ramener à sa mémoire des moments qu'elle passait avec son oncle, avant qu'il ne disparaisse. Elle l'avait toujours apprécié, il était un peu loufoque, à l'écart du reste de la famille, il n'était pas parfait et n'attendait cela de personne. Isabela pouvait être une enfant comme les autres lorsqu'elle était avec lui. Et puis contrairement à certaines personnes, elle avait reçu une prophétie de sa part qui lui allait amplement. Elle avait attendu avec impatience le moment où la vérité éclaterait et où tout ce que son oncle lui avait "promis" se réaliserais.
Avec une légère grimace, Isabela répondit à son oncle. « Oui et non, j'aimerais croire que je me suffis sans mes pouvoirs. Mais rien que le fait de parfois faire quelque chose sans m'en rendre compte puis de réaliser que j'ai merdé puisque d'ordinaire mon don s'en chargeait, c'est un coup dur.» Puis un léger rire se répandit dans la pièce alors qu'elle reprenait la parole. « Si tu savais le nombre de tasse que j'ai pu casser en croyant que des lianes les avaient rattrapés...»
Un doux sourire pris place sur son visage, appréciant la remarque de Bruno concernant les plantes. « J'essaye !» Puis son dit sourire ne fit que s'agrandir lorsqu'il énonça sa ressemblance avec sa mère. « C'est le meilleur compliment que tu pouvais me faire Tio.» Julieta lui manquait. C'était clair et net. Mais si Bruno et Camilo étaient là, alors sa mère pouvait l'être également.
Une fois la boisson prête, la jeune femme remplit les deux tasses de thé avant de faire glisser l'une d'entre elle devant son oncle. « Tu n'as peut-être pas trouvé la bonne personne encore.» Elle s'installa sur un fauteuil face à son oncle, attrapa sa tasse par sa anse avant de reposer son dos contre le dossier. « Mariano oui... Mais non.» Repenser au fils Guzman était rare. Isabela ne le détestait pas, il n'était juste pas fait pour elle. Et sa vie, sans être lié à la sienne par le mariage, allait bien mieux. « C'était Abuela qui voulait que je sois avec lui, je n'acceptais que pour lui faire plaisir. Maintenant je suis libre d'être seule.»
La réponse d’Isabela n’est pas vraiment celle que Bruno entendait. Et pour cause, en attendant d’elle qu’elle affirme qu’elle avait pu, en l’absence de ses pouvoirs, se découvrir sous un autre jour et se comprendre, il attendait qu’on lui confirme le fait qu’il y parviendrait lui-même de son côté, ce qui est loin d’être le cas. Ses pouvoirs ne l’ont jamais rendu heureux, pas un seul instant, et pourtant, il ne peut s’empêcher parfois de songer qu’ils revêtaient sa seule utilité… Le problème, c’est qu’il n’avait jamais su s’en servir convenablement, et que ses pouvoirs avaient fait du mal à sa famille plutôt que de la protéger.
Enfin, du moins la réponse d’Isabela a-t-elle le mérite d’être sincère… Elle n’est pas certaine de se suffire sans ses pouvoirs, et elle le lui dit franchement… Et oui, il est certain qu’ils se reposaient sans doute beaucoup trop sur leurs acquis par bien des aspects, et à présent, ils ne le peuvent pas, ils ne le peuvent plus. Il rit tout de même – quoi qu’un peu nerveusement, quand elle lui parle de ces objets qu’elle pensait récupérer grâce à ses pouvoirs et qui échouaient au sol.
Quoi qu’il en soit, elle s’en sort vraiment bien, c’est en tout cas l’impression qu’il donne clairement à Bruno, qui la trouve absolument rayonnante. Peut-être que tout n’est pas rose pour elle, mais il n’a pas l’impression qu’elle doit se forcer au moment d’afficher son bonheur, et ça, c’est une chose qui le touche très sincèrement. Bruno adresse un sourire attendri à Isabela quand elle affirme que lui dire qu’elle ressemble à sa mère est le plus beau compliment qu’elle pouvait lui faire. Il le comprend et c’est une chose qu’il pense sincèrement.
« C’est obligé ? » il demande un peu anxieux. « Qu’il y ait forcément une bonne personne ? » demande-t-il ensuite.
Oui, Bruno se pose beaucoup de questions, et pour cause, il se pose vraiment la question. Il n’a jamais eu l’occasion de s’interroger sur sa vie sentimentale faute d’interactions sociales basiques. Les grandes amours, les rats les vivaient à sa place dans sa télénovela, et à présent… Il ne sait pas s’il n’a pas juste trouvé la bonne personne, s’il veut trouver la bonne personne, s’il s’empêche de trouver la bonne personne ou si la bonne personne existe. Alors c’est plus simple de s’interroger sur la vie sentimentale d’Isabela, mais visiblement, il avait manqué plusieurs épisodes.
« Oh je vois… » Il pourrait dire que ces histoires de mariage arrangé l’étonnerait de sa mère, mais ce n’est pas vraiment le cas, quand bien même ses sœurs, elles, se sont mariées par amour. « Libre d’être seule… J’imagine que ça a dû être vraiment dur pour toi. J’avais aucune idée. »
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Welcome home, Tio ─ ft. Bruno Madrigal
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