ruler of our hearts (angel)

((ruler of our hearts)) ♪

feat @Anthony A. Veleno   

Impossible, s’était dit Vincent en tombant sur ce visage qui l’avait immédiatement troublé, mais aussi et surtout, sur le nom qui figurait dans la description du compte instagram de l’homme à qui il appartenait. A n g e l. Il avait fallu qu’il le relise plusieurs fois avant d’accepter que ses yeux ne lui jouaient pas un mauvais tour, qu’il s’agissait bien de son nom, celui qui lui était beaucoup trop familier à son goût et qui avait jadis appartenu à une vermine qui lui avait causé trop de torts. En fouillant un peu plus, les informations que le Xenon avait récolté sur cet individu corrélaient toutes et étaient venues confirmer ses craintes. Après avoir passé des jours à scruter son compte et les caméras de sécurité du Lux - qu’il s’était empressé de pirater en découvrant qu’il travaillait là-bas - il n’y avait plus de doute possible. Il en était quasiment certain, @fluffyspiderz ne pouvait être nul autre qu’Angel, celui qu’il avait personnellement connu.

Pourtant, une part de lui refusait encore d’y croire et il se cloitrait dans un déni total. Vincent avait beau être incroyablement rationnel, il pouvait par moment se montrer terriblement têtu, lorsque venait le moment de protéger ses intérêts et le monde idéal dont il rêvait - celui où Alastor n’existerait pas et où il n’y aurait pas de Angel dans les parages qui risquerait à tout moment d’influencer négativement son partenaire. Beaucoup diraient que le démon araignée était la victime de cette relation, mais l’ancien Overlord voyait les choses différemment. Ni Valentino ni Angel n’étaient les victimes de cette relation, il était le SEUL à avoir véritablement souffert de cette dernière. Elle avait de nombreuses fois détruite ses projets, ses soirées et causé des disputes, pour la plupart violentes, entre le démon de la luxure et de la télévision. Vox avait toutes ses raisons de ne pas vouloir le revoir faire surface dans cette vie, pas aussi tôt en tout cas, pas alors qu’il ne l'a pas encore retrouvé.

C’est ce qui l’avait d’ailleurs poussé, finalement, à faire le pas et à se rendre au Lux - mettant de côté sa fierté pour mettre fin à un doute qui le rongeait. Il s’était pourtant juré de ne plus jamais remettre les pieds dans ce genre d’endroit depuis son retour dans le monde des mortels, mais quand il s’agissait de Valentino, il lui arrivait trop souvent de franchir les limites qu’il s’imposait. Ce monde n’était pas le sien, bien qu’il ait pu en profiter dans le passé, c’était avant tout celui de son partenaire. Y remettre les pieds, aussi rapidement qui plus est, était un amer rappel du contrôle qu’il avait et aurait toujours sur lui. Mais il devait s’en assurer, il devait vérifier que Angel n’avait pas réussi à le trouver avant lui. Il était effrayé à cette idée, et si une part de lui était persuadé que ce n'était pas le cas, il ne pouvait pas faire taire la petite voix qui lui répétait qu’il avait réussi à le récupérer.

S’il a fait l’effort de se déplacer jusqu’ici, le Xenon refuse tout de même de mettre sa réputation en péril. Avant de venir, il a pris toutes les précautions nécessaires, s’est assuré de payer le prix fort pour qu’on lui réserve l’intimité qu’il mérite et préserve son image. Jamais il n’aurait cru payer si cher pour ce salaud d’Angel, il ne préfère pas penser à l’argent qu’il a déversé pour lui, mais aux réponses qu’il va recevoir. Installé plus ou moins confortablement dans le fauteuil en cuir où on l’a guidé, il attend non sans patience le début de la prestation privée. Le Lux n’est pas si différent du club que gérait Valentino, et rien que ça, prouve à Vincent que les idées reçues qu'il s'est fait sur le blond sont toutes vraies. Alors qu’on lui a offert l’occasion de faire autre chose de sa misérable vie, une nouvelle chance (ce que la fille de Lucifer prônait tant), il est retourné à ses travers. À une vie pathétique où les hommes autour de lui ont le contrôle sur son corps, encore une fois. C’est pour cette raison, qu'il refuse d’être tendre avec lui ou d’accepter le moindre signe de ressemblance, pas à cause d'une quelconque jalousie (être jaloux de ça ? et puis quoi encore).

Le musique se déclenche, les projecteurs illuminent la scène, une claire indication que le spectacle est sur le point de commencer. Vincent s’empare du verre qu’on a posé sur sa table et plonge ses lèvres dans le liquide ambré, en regardant d’un oeil critique la scène. Angel ne tarde pas, il entre dans la pièce par la même porte où il est passé, et veille à bien la fermer derrière, sans se rendre compte du piège dans lequel il vient de tomber. Pour le moment, Vox se montre incroyablement docile. Il se contente de l’observer se déhancher et se frotter contre sa ridicule bar d'acier.

Sa mâchoire se crispe lorsque la réalisation s’ancre en lui.
C’est vraiment lui.
Sa gestuelle, son comportement sur la scène... Il ne peut plus jouer l’autruche, maintenant qu’il sont tous les deux enfoncés sous la terre.  

Son emprise sur le verre se ressert lorsqu’une musique plus sensuelle est jouée dans les basses. Vincent est dégoûté par ce spectacle, au point que son estomac se retourne. Ce n’est pas sa représentation le problème, mais les sentiments qu’il éprouve à son égard, et qui l’empêchent de pouvoir en profiter ou d'accepter qu’il est """doué""". Impossible de comprendre en quoi est-ce qu’il est attirant, sous cette forme ou une autre, et pourquoi est-ce qu'il obsède tant Valentino.

Lorsque leurs yeux se croisent, l'animateur est persuadé qu’il a compris qui il est. Pour autant, ce n'est pas ce qui le pousse à parler, il ressent tout simplement le besoin de mettre fin à cette mascarade. « Arrête-toi avant que je vomisse. », se contente-t-il de dire froidement, alors qu'il se redresse dans son siège, en s'assurant de prendre tout l’espace possible pour paraître plus imposant qu’il ne l’est vraiment.