we can't rewind we've gone too far (alastor)

((we can't rewind we've gone too far)) ♪

feat @Alastor Wheatstone   

Son terrain de jeu, voilà ce que sont devenus les Enfers pour le démon de la télévision, désormais élevé au rang d’Overlord - et pas n’importe lequel, un des plus puissants qu’on puisse trouver si bas. La vie du pathétique animateur télé, écrasé par ses propres ambitions, qu’il était est loin derrière lui, c’est au tour des autres d’être écrasé par le poids du contrôle qu’il a et exerce sans la moindre retenue. Son ascension est telle qu’elle le surprend lui-même parfois. Il y a quelques années seulement (ou peut-être une bonne décennie en réalité, mais le fil du temps on le perd vite quand on est ici pour l’éternité) il n’était rien d’autre qu’un sinner, qui ne se démarquait que par son étrange apparence et ses idées de grandeur, qui faisaient rire plus d’un démon. Des démons qu’il aimerait retrouver aujourd’hui, histoire de leur balancer un bon gros « Take that, fuckers ! » dans la gueule.

Mais il n'a pas besoin de ça pour se sentir comblé, pas alors que la vie, ou plutôt la mort, lui sourit dernièrement. Que ce soit du côté de Vox Tek, qui prend de plus en plus de place dans les Enfers (partout on voit des imps, hellborns, sinners, et même Overlords, fixés à leurs écrans, brainwashé à longueur de journée par des programmes abrutissants à souhait). Ou de Pentagram City qui tombe petit à petit dans ses mains, sans qu’il n’ait à bouger le petit doigt. Tout va en sa faveur, oui, et il est certain qu’il ne s’agit là que d’un début, une esquisse qui a le potentiel de devenir plus s’il joue correctement les cartes qu’il a entre les mains. Contrairement à ce que prêchait les religieux de son monde, les Enfers avancent avec leur temps. Ils ne sont pas qu’atrocités et cruautés, ils sont aussi modernités et évolution, et les démons comme lui, qui sont capables de le comprendre et qui ne se cantonnent pas qu’à la violence et à la dépravation, se voient offrir la chance d’évoluer avec eux. On le traitait de fou quand il clamait pouvoir un jour occuper cette place… On le traiterait encore de fou, ou simplement d’inconscient, s’il disait vouloir un jour avoir plus de contrôle que Lucifer même, mais il sait, en son for intérieur, que ce n’est qu’une question de temps avant que cela ne se réalise. Tant qu’il entretient ce et ceux qu’il a.

C’est un succès qu’il ne doit pas qu’à lui, dans toute son inconscience et arrogance, il est au moins conscient de ça. Son entourage, qu’il a choisi soigneusement, a joué une grande part dans son évolution. Sans Velvette, il n’aurait pas pu se faire sa place sur les réseaux sociaux - qu’il peine parfois encore à comprendre. Sans Valentino, le monde de la luxure serait hors de sa portée… Est-ce que, pour autant, il s’abaisserait un jour à les remercier pour leur aide ? Probablement pas, puisqu’il ne s’agit là que d’un échange de bons précédés. Ce groupe, qui s’est formé instinctivement, grandissait à l’aide de chacun. Vox leur offrait autant qu’ils lui offraient, ils étaient tous les trois essentiels (même s’il émettait parfois des doutes concernant Valentino, en raison de son comportement qui était aussi singulier que leur relation), et il était clair que l’arrangement tacite qui s’était installé entre eux leur était bénéfique à tous les trois.

Dans un monde où on se contente de prendre et trahir, de garder jalousement ce qu’on a pour soi uniquement… Vox doit bien se l’avouer, leur présence lui est aussi nécessaire qu'à son empire.

Mais avant Valentino, et bien avant Velvette, il y a un autre démon à qui il doit beaucoup. Un qui l'a connu alors qu’il n’était rien d’autre qu’une télévision analogue, un vieux modèle qui lui ferait maintenant honte si on le mentionnait. C'était bien grâce à un certain Overlord de la radio, qui était aussi attrayant qu’effrayant aux yeux de Vox, qu'il avait pu s'élever aussi vite. S'il n'avait pas décimé la haute des Enfers sur un simple coup de tête, il se serait tout de même élevé (évidemment), mais avec plus de difficultés. Alastor lui avait fait un grand cadeau, et il n'avait jamais pu le repayer pour ce dernier.  
Il n'était pas son associé, pas encore en tout cas, mais il s'approchait du rôle qu'avait Valentino et Velvette pour lui, sans vraiment le jouer. Alastor était à la fois plus qu'un simple partenaire et absolument rien.

De nombreuses fois, il y avait pensé... Lui proposer de se joindre à eux, à lui. D'être plus fort ensemble, notamment depuis que son attitude envers lui semblait avoir changé. C'était comme si le démon de la radio lui filait entre les doigts, comme si leur relation, s'il y'en avait bien eu une un jour, s'effilochait à vue d'oeil. Et ce n'était pas seulement à cause de leurs points de vue divergents sur l'importance que devait avoir la technologie dans leur monde, non... Il y'avait autre chose d'autre, mais il ne pouvait pas mettre le doigt dessus.

Aujourd'hui, plus que jamais, il a pu ressentir l'écart qui s'est creusé entre eux. Cette réunion d'Overlords, qu'il avait décidé de fuir avant d'apprendre qu'Alastor serait de la partie, lui avait prouvé que quelque chose avait bien changé. Pas un seul regard dans sa direction, pas le moindre signe de reconnaissance... Vox a du prendre son mal en patience, pour ne pas s'adresser directement à lui et poser la question qui lui brûle les lèvres depuis un bon bout de temps. Il a fallu qu'il attende, qu'il adresse des sourires tout aussi faux les uns que les autres, avant de pouvoir finalement se retrouver seuls et le confronter, pour tenter, peut-être en vain, de comprendre. Mais pour ne pas se tourner en ridicule (parce que son égo vaut et vaudra toujours plus que n'importe laquelle de ses relations), il refuse de dire clairement ce qu'il ressent. Il se contente pour le moment de simples banalités qui, il en est certain, passeront toutes par dessus la tête du démon. « Alastor mon cher ami, je ne pensais pas te voir parmi nous aujourd'hui. », dit-il en lui adressant un de ses sourires carnassiers, celui qui permet à son écran de montrer ses dents pointues, et le premier qu'il ne force pas entièrement depuis qu'il est ici. « C'est un réel plaisir de te revoir, je te croyais mort. », ajoute-t-il maladroitement, pour détendre une ambiance qui lui paraît déjà incroyablement pesante (mais peut-être n'est-ce que son imagination et le fruit de son propre stress), alors qu'il n'est même pas encore entré dans le vif du sujet.