Faites place à ce cher Ali [ PV Voxy ]

((faites place à ce cher Ali))

feat @Alastor Wheatstone   

Caméras, projecteurs, action. Le Xenon est dans son élément, ses sourires sont habilement contrôlés, ses paroles pensées et ficelées pour satisfaire un public aussi gourmand d’attention que lui - et qu’il connaît désormais mieux que n’importe qui. Pas de traces de l’humeur massacrante qui l’a suivi jusqu’au plateau et qu’il a déversé plus tôt sur ses proches collègues. Pourtant, il pense encore à ce qui l’a causé, ou plutôt à celui qui en est à l’origine. Autant une obsession qu’une affliction, l’animateur n’aurait pas cru le revoir si tôt, mais force de croire qu’il le prendrait toujours par mauvaise surprise. Il avait beau s’y être préparé, les efforts pour prétendre que son retour ne l’atteignait pas ne suffisaient plus, pas lorsque la blessure était encore aussi béante et que celui qui en était à l’origine s’amusait à revenir à la charge, encore et encore, pour admirer sadiquement ce qu’il avait fait. Lui-même s’en veut d’être si… faible. Après autant d’années, il devrait pouvoir tourner la page, oublier ce partenaire de quelques années déjà remplacé, mais rien à faire, il serait pour toujours son talon d’Achille.

Au moins, il avait su tenir ses distances pour le moment, et il en était dérisoirement fier. Vincent n’était pas tombé dans ses mauvais travers, ne s’était pas précipité d’allumer ses caméras pour suivre les moindres faits et gestes de son meilleur ennemi, même si ça l’avait démangé. D’une part parce qu’il craignait de retomber dans la spirale de l’obsession, de l’autre parce qu’il savait qu’il ne pourrait se tenir loin de lui une fois qu’il le reverrait, et il ne pouvait pas prendre ce risque. Que faire s’il avait retrouvé ses pouvoirs et n’attendait que de le revoir pour finir ce qu’il n’avait pas pu faire des années plus tôt ? Il n’avait jamais pu le comprendre, pleinement en tout cas, bien qu’il pensait le connaître mieux que personne à une époque, et il refusait de prendre de tels risques. Pas quand il avait à peine le contrôle et l’influence qu’il possédait dans les Enfers. Sans ses pouvoirs, son empire et ses minions, il n’avait pas de quoi protéger ses arrières. Pas même Valentino et Velvette, sur qui il avait pu compter après leur seul et unique affrontement. Alors, même si le comportement de l’ancien Overlord l’intriguait autant qu’il l’agaçait, Vincent tiendrait ses distances, car il était au moins certain d’une chose, Alastor le détestait trop pour venir le chercher.

Les applaudissements d’un public ravi le sortent de ses pensées, il s’apprête à les remercier d’un sourire charmeur, mais s’étonne en voyant que ce n’est pas le sien qui fait tant de bruit. De loin, il peut entrevoir un autre studio, en plein tournage. C’est de là que vient toute cette agitation, et étrangement, elle ne lui dit rien de bon. Peu importe puisque dans quelques minutes, il sera enfin temps de fermer les rideaux et d’assouvir, au passage, sa curiosité qui se fait plus grande à chaque ruées d'applaudissements - de plus en plus bruyantes. Avec un dernier sourire, une dernière parole aussi calculée que toutes les autres, il conclut finalement. « See you next time, on Vox 2 Night. ».

Sans même remercier son public ou attendre que son responsable de production lui donne les chiffres de ce soir, il se tire hors de son siège et tape du pied jusqu’au studio de tournage adjacent, accompagnée de son humeur désormais massacrante. Il sait quelle émission on y tourne, une totalement merdique sur les vieilles technologies de ce monde, qui devraient être oubliées et non célébrées (sur le même créneau que la sienne qui plus est, mais qui est-il pour contredire Scar….). Vincent connaît même personnellement celui qui l’anime, il sait qu’il n’est pas assez bon pour provoquer de telles réactions, elles doivent donc être provoquées par un autre… Mais pas besoin de chercher plus longtemps le responsable, puisqu’une voix aggravante, sortie tout droit des enfers, vient répondre à sa curiosité. « La radio a évidemment des points communs avec la télévision. ». Ce n’est pas tant les paroles éhontées qui le font grincer des dents, mais plutôt celui qui en est à l’origine. Si Vox a toujours été doué pour dissimuler ses émotions face à son public, Alastor peut, sans même le vouloir, lui les extirper. Les mettre à la vue de tous et le tourner ensuite en ridicule pour avoir osé en avoir. Elles se manifestent aujourd’hui en affectant directement les projecteurs du plateau, sans même qu’il ne s’en aperçoive (obnubilé par une seule chose), qui clignent dangereusement en menacent de s’éteindre à tout moment.

S’il ne le remarque pas, ce n’est pas le cas du public, qui est aussi intrigué par ce qui se passe sur le plateau que par sa présence. « C’est vraiment lui ? » « Vicent Xenon ? » . Les messes basses le poussent à tourner le dos à cette mascarade, désireux de préserver son image, avant de pouvoir entendre les dernières paroles de son ancien partenaire, qu’il ne veut de toute manière pas entendre.

Pour autant, il ne fuit pas, pas cette fois. Il le regrettera probablement, il en est certain, mais au lieu de se diriger vers sa loge, Vincent emprunte le chemin qui mène à celle des invités. Fébrilement, il attend son arrivée dans le noir complet, il la ressent au plus profond de son être lorsque des bruits de pas (toujours aussi familiers, malgré le temps), se font de plus en plus proches. Lorsque la porte s’ouvre, sur un visage qu’il découvre tout juste mais qu’il connaît déjà trop bien, l’animateur fait du mieux qu’il peut pour garder une certaine contenance, pour ne pas fléchir face à lui. Ce sont des années de rancoeurs et des insécurités profondément ancrées qui explosent à la surface et lui permettent de ne pas s’effondrer (complètement). « Tu trouves ça drôle ? Venir pour me narguer jusqu’ici ? », crache-t-il amèrement. « J’imagine que ce n'est pas suffisant pour toi de le faire en ligne, c’est toujours mieux de le faire en face ?! », fuck it. Il perd clairement le contrôle, mais est-il même capable d’en faire preuve quand il s’agit d’Alastor ? « Dis-moi Al’, qu’est-ce que tu veux de moi ? Toi qui disais que la télévision était un média inférieur, que tu n’en avais rien à foutre ! Et maintenant tu veux me voler ma place ? », il est en colère, blessé, perdu. Son rire n'a rien de sincère, il est sec et plein de haine, tout comme ses yeux, dans lesquels se reflètent les lumières qui vont et vient après chacune de ses paroles.

((faites place à ce cher Ali))

feat @Alastor Wheatstone   

Des paroles qui n’aident pas à calmer les ardeur du présentateur, bien au contraire. S’il était perdu il y’a quelques secondes, il l’est encore plus maintenant que Alastor ose le traiter comme un… ami ? Pourtant, une part  de lui enfouie au tréfonds de son être, qu’il aimerait faire taire, ne peut s’empêcher d’être ravi. Si le doute qu’il ressent face à la véracité de ses paroles est plus présent que jamais et qu’il reste sur ses gardes, cette part de lui incroyablement naïve veut y croire. Espère peut-être que son dernier combat lui ait fait oublier ses années d’absence, ce rejet qui le touche encore trop pour que ce soit normal. Pourquoi exactement ? Lui-même ne saurait pas le dire. Pour profiter de cette prétendue amnésie et se venger ? Pour retrouver ce qu’ils avaient avant… ? Vincent sait pourtant que rien ne sera plus comme avant, il a fini par l’accepter le jour où il a compris qu’il ne devait plus lui courir après, qu'il ne l’avait pas une seule fois considéré comme un égal pour qu’il puisse même vouloir retourner à ce bon vieux temps.

Toutes ses émotions, ce doute et cette peur, il n’y a que lui qui peut les provoquer. C’est peut-être pour ça que ses réactions sont si démesurées, que ce visage habituellement si doué pour dissimuler ce que ressent son détenteur se tord pour exposer toutes ses faiblesses. Non, Vox n’est pas une personne qu’on lit facilement, sauf en sa présence, sauf quand c’est lui. Alors c’est physique, il ne peut pas se contenir, pas lorsqu’il se moque ouvertement de lui. Les "et si" qui lui permettaient de se tenir à l’écart de lui quand l’envie le rongeait, la peur qu’il ait retrouvé ses pouvoirs et qu’il termine cette fois vraiment six pieds sous terre… tout ça est oublié. La rage qu’il ressent pourrait le surprendre s’il ne la considérait pas comme étant justifiée, c’est peut-être pour ça qu’il la laisse prendre le contrôle de son corps. Sa main s’empare du col de sa chemise et il se sert de l’effet de surprise pour le plaquer contre le mur, avec toute la force dont il peut faire preuve (pas beaucoup, donc). « C’est tout ce que tu sais faire, t’amuser. », qu’il siffle acerbe, s’accrochant au peu de self control qui lui reste, mais qui s’effile à chaque fois qu’il pose les yeux sur lui et comprend qu’il a, pour une fois, l’ascendant. « Sans prendre en considération les autres, sans me prendre en considération. », est-ce qu’il était même capable de le faire ? « Parce que tu vaux mieux que nous tous, pas vrai ? », sa poigne se resserre sur le bout de tissu de celui qu’il appelait un jour l’ami.

L’ignorer c’est ce qu’il a fait pendant des années, alors il ne répond que par un rire amer à ses reproches. Sur sa langue brûlent des centaines de questions, qu’il ne se sent pas capable de poser. Vincent ne supporterait pas qu’on le prenne encore une fois pour un idiot et qu’on le tourne en ridicule. La rancoeur et la jalousie sont de bien laides émotions, mais elles font part de leur relation maintenant, c’est peut-être ce qui la rend si mauvaise, pour l’un comme pour l’autre. Malgré tout, est-ce qu’il aurait pu l’ignorer encore longtemps ou l’oublier un jour ? Non. Parce qu’il est fait ainsi, qu’il est impossible pour lui de se débarrasser de ce qui le blesse ou même d’accepter que cela puisse le blesser. Surtout lorsqu'il s’agit d’Alastor, mais ça ne veut pour autant pas dire qu’il veut de sa présence ici, encore moins dans de telles conditions. Il aurait préféré initier cette rencontre, venir de lui-même pour au moins avoir un minimum de contrôle et sauver les apparences. C’est un peu trop tard pour ça d’ailleurs, lui qui est habituellement si accroché à ça. Heureusement pour lui, les caméras de surveillance, qu’il a lui-même fait installer et qui sont braqués sur eux, ne servent qu’à lui.

Il a beau vouloir comprendre, à se montrer raisonnable, ce qu’il lui dit n’a pas de sens pour lui, il ne le prend que comme des provocations. « Alors c’est quoi ton plan ? Me tourner en ridicule et mettre ma réputation en lambeau ? », un rire maniaque sort de sa gorge, il ne peut pas faire preuve de la moindre rationalité, remarque et entend à peine l’ampoule qui éclate non loin d’eux, le bruit du courant qui saute. « Tu voudrais que je te prenne dans mes bras, comme au bon vieux temps, que je te dise que tu m’as manqué ? », c’est peut-être ses propres envies qui se manifestent, plus que celles d’Alastor. « Et sache que je ne t’ai jamais considéré comme mon ami. », et il trouve presque ça cruel qu’il vienne le lui rappeler, remuer le couteau dans la plaie sadiquement.

Ces émotions, ces sensations… Elles se rapprochent beaucoup trop de celles qu’il ressentait quand il n’était qu’une machine, mais pour un « simple » humain, elles sont encore plus insupportables et difficiles à gérer. Quand il surchauffait, son système prenait le dessus, le déconnectait sans même qu’il ne s’en rende compte. Maintenant qu’il n’est plus qu’un amas de chair et de sentiments, qui le dégoûtent, Vincent ne sait plus comment les évacuer normalement. Sa première vie est loin derrière lui et il n’est même pas certain d’avoir un jour ressenti un tel trop plein.