Elle entend encore leurs rires, ils résonnent à ses oreilles comme s’ils se trouvaient encore là, à quelques centimètres à peine d’elle… Elle les imagine la pointer des doigts, elle les suppose hilares, à contempler sa difformité, à s’en amuser à gorge déployée. S’ils savaient… leurs rires se changeraient probablement en grimace s’ils comprenaient à quoi elle doigt cette plaque d’écailles, sur sa gorge, qu’elle dissimule la plupart du temps sous une écharpe ou un col roulé, en dépit de la chaleur de ce mois de septembre… Elle aurait pu se transformer… elle aurait dû se transformer… Elle y a fortement songé, mais elle n’a pas cédé à la simplicité ou à la colère, elle n’a pas cédé à ces sentiments regrettables, elle s’est contenue, de plus en plus effrayée par la fréquence et l’importance de ses transformations, pas prête encore à se transformer pour de bon.
Elle ignore qu’à distance, Jackie l’avait vu. Elle ignore qu’à distance, il a entendu ces quolibets moqueurs et désagréables. Elle n’était lors que focalisée sur elle-même, concentrée sur ses propres émotions, afin de faire en sorte que celles-ci ne débordent pas. Réfugiée dans un coin du bâtiment, adossée à un mur, elle prend une grande inspiration, puis expire longuement… Elle s’efforce de reprendre son calme… Ce n’est rien, que des gamins plaisantins… Ils l’ont déjà probablement oubliée, et quand bien même ils se souviendraient d’elle, ils n’ont pas la moindre idée de ce dont ils se moquent. Leur avis ne doit pas la toucher, leur regard ne doit pas leur blesser…
Nagini porte sa main à sa gorge, sent sous la pulpe de ses doigts cette texture singulière, révélatrice… Peut-être qu’en se concentrant suffisamment fort, la plaque disparaîtra ? ça semble peine perdue. En désespoir de cause, Nagini extirpe un foulard, léger et opaque, de la poche de son pantalon large et l’enroule autour de son cou. La vie continue… Heureusement, sa journée de travail est presque terminée. Plus que quelques minutes à tenir, et elle pourra rentrer chez elle… Elle a besoin de se changer les idées… Une conversation apaisée avec Kreattur, autour d’une bonne tasse de thé, lui fera probablement le plus grand bien. Elle se réconforte à cette pensée quand elle entend des pas se rapprocher, elle se redresse alors, à l’affût, nerveuse, craignant que ces fichus gamins l’aient suivie jusqu’ici (elle est un peu paranoïaque).
« Qui est là ? »
Elle hausse le ton d’une voix un peu froide, jusqu’à ce que son regard sombre tombe sur une silhouette familière, dont la présence lui réchauffe aussitôt le cœur. Quand Jackie est là, Nagini se sent rassurée, toujours apaisée.
« Oh, c’est toi… Désolée, j’ai cru que c’était… » Ses lèvres tremblent un peu, et son discours est décousu. « Hum… c’est pas important. Tu vas bien ? » tente-t-elle de se rattraper aux branches, du mieux qu’elle le peut, afin de contrôler ses angoisses au mieux.
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Jackie Estacado
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«... mais le plus important est le tout puissant Darkness, une entité glorieuse du chaos et de l’abandon débridé... »
Ca fait un petite année que tu taffes au cirque maintenant. T’as pris ça comme tu prendrais un autre job, juste pour avoir du fric et occuper ton esprit qui tourne en rond depuis que t’es dans cette foutue ville. Passer de la famille la plus influente de la mafia à l’anonymat complet t’a foutu un putain de coup à ta fierté et pourtant, après avoir encaissé et réfléchi, t’as pas cherché à te faire reconnaitre comme un bon fils d’enfoiré par les groupuscules que t’aurais pu rejoindre sans soucis. Pourquoi ? Parce qu'au-delà des paroles de ton oncle, du Darkness et de tout ce petit monde que t’avais autour de toi, y’avait les yeux déçus de Jenny et sa dernière phrase « Essaies de faire quelque chose de bien Jackie ». Et c’était la dernière phrase que t’avais entendu avant que cette lune rouge arrive et t’envoies dans ce monde alors t’essayais. Oh ça fonctionnait pas souvent hein, t’avais déjà les mains couvertes de sang parce qu’on ne change pas un tueur du jour au lendemain mais t’essayais d’être un peu moins con. Essayer était le mot juste mais hey ! C’est déjà pas mal !
Tu pensais te faire virer rapidement comme dans tous tes autres tafs mais finalement t’avais trouvé ta place. Le patron n'était pas contre quelqu’un qui sache chopper les relous par le colback pour les foutre dehors. Et puis, mais ça personne le savait, t’avais croisé une paire d’yeux qui te faisaient penser à Jenny aussi t’avais reporté ton lien sur la jeune femme sans rien lui demander. De toute façon elle n’avait pas besoin de savoir vu le fiasco que ça avait été avec la première concernée. Tu veillais de loin et ça t’allait. Tu l’aidais quand les tâches demandaient de la force, tu nettoyais si elle avait des emmerdes, tu la couvrais si tu la trouvais dans un coin épuisée. Elle n’avait pas besoin de savoir et toi t’avais l’impression conne de payer une dette peut être… Ouais, peut être…
Ce soir-là, t’es en train de ranger le matos lourd des spectacles quand t’entends les rires débiles de plusieurs garçons et vu la teneur des propos tu sais tout de suite qui ils sont en train d’emmerder. Tu jettes les barres que t’as dans tes mains sur un meuble et viens direct sur eux. Nagini vient de disparaître et ça tombe bien car tu poses au même instant tes deux grosses mains sur leurs épaules, les chopant pour les jeter un peu plus loin, loin des visiteurs.
« Répètes un peu pour voir. »
Pas de chance, du haut de sa toute nouvelle majorité, il répète et un gros sourire malsain apparaît sur tes traits alors que tu lui colles un coup de poig qui lui explose le nez et l’assome net. Tu te retournes vers l’autre, essuyant le dos de ta main sur ton pantalon pour en retirer le sang.
« Toi aussi tu répètes ? »
Oh non il n’a pas envie de répéter et il se cache le visage en pleurant tout de suite et en s’excusant de ce qu’ils viennent de faire. Tu le choppes par le col pour le soulever de terre, le regard mauvais et ta main libre serrant son crâne, le faisant crier de douleur. «… quelque chose de bien Jackie. » Tu le lâches aussitôt et recules.
« Prends ton pote et cassez-vous. Si je vous croise de nouveau, je vous massacre. »
Tu tournes les talons et prends le temps de souffler en posant ta main contre un mur. Dans ton esprit tourne ce que t’aurais aimé lui faire, tout ce que t’aurais pu lui faire juste pour le plaisir mais t’essaies de chasser cela pour te diriger vers l’endroit où t’as vu disparaître Nagini pour vérifier que tout est ok. Tu n’es pas surpris d’entendre cette voix là, ce n’est pas la première fois qu’elle réagit ainsi et tu te contentes d'apparaître parce que t’es pas inquiet qu’elle t’attaque. Au pire, elle le fera.
« Ca risque pas non. »
Ca risque pas d’être eux et ils vont pas de revenir tout de suite. Tu viens lui filer un coup de main sur les derniers trucs qu’elle range.
« Ca va. Je vais finir, rentres. »
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Dernière édition par Jackie Estacado le Jeu 11 Jan - 9:36, édité 1 fois
Nagini l’observe attentivement, les sourcils froncés, son regard détaille son visage, puis observe le sang sur ses jointures et sur son pantalon. Son cœur se serre. Elle n’est pas totalement surprise en réalité de ce qu’elle devine avoir été la réaction impulsive de Jackie à l’agression verbale qu’elle avait subie… Elle l’avait déjà vu s’emporter, elle s’était étonnée de sa puissance, inquiétée de sa violence. Quand il affirme que ça ne peut pas être eux, elle comprend bien vite qu’il s’est senti l’obligation de lui rendre justice. Nagini a envie de le réprimander, de lui reprocher des actes qu’elle n’a pas réclamés et qui pourraient qui plus est avoir un impact sur lui, mais… Une part d’elle se sent rassuré que quelqu’un ait daigné agir. Pour elle. Comme un ange gardien aux muscles d’acier et au tempérament un peu trop sanguinaire.
« Tu n’avais pas besoin de faire ça », commente-t-elle doucement en détournant le regard et en retournant à son travail.
Jackie a beau suggérer qu’il pourra finir pour elle et qu’elle peut à présent rentrer chez elle et se remettre de ses émotions, elle s’y refuse. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, pourtant, de se réfugier dans sa chambre, de se recroqueviller sur elle-même, et de tenter d’anesthésier ses souvenirs de cet épisode éprouvant…
Elle n’explicite pas son propos, elle lui laisse seulement comprendre qu’elle a bien compris ce qui s’était passé il y a un instant, même si elle n’en avait pas été le témoin direct. Elle ne le remercie pas pour cela… Mais elle ne le lui reproche pas non plus, en réalité, elle reste… opaque, quant aux émotions que cette intervention lui inspire, peut-être parce qu’elle ne se sent pas réellement décidée à affronter ces mêmes émotions. Elle laisse passer un temps de silence avant de reprendre, anticipant une question qui ne lui a pas encore été posée…
« Je vais bien. »
C’est partiellement vrai. Physiquement, elle va bien, moralement, elle se sent encore pas mal éprouvée, et c’est un fait qu’elle ne peut pas nier… Ceci dit, elle estime que les choses auraient pu être largement pires… Et si elles sont un peu mieux, c’est probablement grâce à lui.
« Tu ne t’es pas fait mal ? » demande-t-elle alors sans oser le regarder plus attentivement, de peur de paraître plus indiscrète qu’elle ne l’est déjà.
Elle devine que ses adversaires ont dû avoir clairement plus mal que lui dans le processus, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne s’inquiète pas de ce que lui-même a pu endurer ou ressentir.
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Jackie Estacado
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«... mais le plus important est le tout puissant Darkness, une entité glorieuse du chaos et de l’abandon débridé... »
C’est tout ce que tu trouves à répondre face à ce qui vient de se passer. T’as pas envie d’expliquer pourquoi t’as réagi comme ça parce qu’il n’y a rien à dire. T’aimes pas qu’on s’en prenne aux femmes ou aux enfants devant ton nez et t’aimes encore moins ça quand il s’agit de Nagini. De toute façon y’a pas grand-monde que t’aimes dès qu’ils tournent autour de la jeune femme même si elle n’est pas tienne. T’as pas besoin de demander la permission aux gens pour être possessif et territorial et tant que tu ne vas pas coller des tartes à ses amis et ses amants, tu te trouves déjà plutôt cool comme mec. Et puis elle n’a pas envie de l’entendre, t’as pas envie de le dire donc tout est parfait dans le meilleur des mondes.
Tu grondes quand tu la vois continuer son rangement alors que tu viens de proposer de l’aider mais tu ne dis rien, te mettant quand même à ses côtés pour l’aider. Ok, elle est assez fière pour ne pas avoir envie que tu prennes sa place mais toi t’es assez fier pour ne pas avoir envie de rien foutre en la regardant. Tu te charges donc quand même, sans lui demander son avis, des trucs trop lourds.
« Mouais. »
T’es pas convaincu par le fait qu’elle va bien et t’es pas assez subtile pour ne pas le faire remarquer. En plus tu sais qu’elle ne va pas bien, tu le lis sur son visage et tu le vois à ses semi-transformations de plus en plus fréquentes même si vous n’en avez jamais parlé clairement tous les deux.
« Me dis rien au lieu de me mentir. »
Tu donnes peut être l’impression d’être un gros lourd -ce qui n’est pas forcément faux- mais t’es pas totalement idiot non plus. Si elle allait bien elle ne t’aurait accueilli avec cette voix et elle serait en train de te réprimander sur ce que tu viens de faire, ce qui n’est pas vraiment le cas. Et puis vous vous côtoyez assez pour que tu remarques ce genre de choses et elle le sait très bien, elle est bien plus fine qu’elle ne le laisse paraitre.
« Bien sur que non, tu crois quand même pas qu’ils font le poids face à moi. »
Réponds-tu avec fierté parce que t’en as massacré des mecs et ce ne sont pas ces deux gamins qui risquent de te faire le moindre mal. C’est leur sang que tu portes sur ta main, pas le tien. Tu la plonges d’ailleurs dans un seau d’eau non loin de vous pour la nettoyer et lui montrer que t’as rien. Elle te prend pour qui franchement ? Y’en a des mecs avec qui tu t’es tapé et qui t’ont bien abimé mais là ils avaient aucune chance.
« Je te raccompagne après. »
Elle a assez été emmerdée pour la soirée, t’as pas envie qu’elle ait des soucis de nouveau. Certes tu t’imposes mais tu t’en fous.
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Une réponse simple à une situation plus complexe. Il n’aime pas les cons. Légitime. Nagini ne les aime pas non plus. Elle ne supporte pas les fous, les cons, les personnes méchantes (et pourtant), moqueuses, vicieuses, qui s’amusent et se réjouissent de la faiblesse d’autrui et ne pensent qu’à l’exploiter. Jackie a défendu son honneur… Nagini voudrait prétendre qu’elle n’avait pas besoin de ça… Mais elle admet que ça la touche. La Maledictus rêverait d’être quelqu’un d’autre, une personne plus forte, plus sûre d’elle, plus confiante… mais le fait est qu’elle ressent le besoin d’être apaisée, rassurée... et que Jackie, à sa manière, pourtant particulièrement brute, y parvient merveilleusement bien.
Nagini affiche une légère moue, quand Jackie affirme qu’elle aurait plutôt intérêt à ne rien dire au lieu de mentir. Il a raison. Il ne peut pas être dupe. Nagini ne va pas bien. Et elle n’arrive pas à faire illusion. Même si elle regrette de ne pas avoir été immédiatement honnête, elle apprécie le fait qu’il ne soit pas dupe, qu’il la connaisse suffisamment pour ne pas se laisser induire en erreur, ou pour tout simplement décider de tourner la page et s’en moquer. Jackie se soucie véritablement, sincèrement d’elle, et c’est une chose qui, aux yeux de la jeune femme, vaut définitivement tout l’or du monde.
« Tu n’avais pas besoin de faire ça pour moi », elle esquisse un fin sourire, amusée par la fierté mal placée de son interlocuteur, qui lui laisse soupçonner qu’il n’est probablement pas si bien amoché que cela. « Mais merci. »
Non, elle ne lui reproche rien, elle est heureuse de savoir qu’elle peut compter sur lui… Elle devrait probablement lui reprocher une violence qui n’était pas nécessaire, mais elle est capable de comprendre le désir de vengeance, le besoin de violence, ces impulsions incontrôlables… Alors elle ne se verrait définitivement pas le blâmer pour cela.
Elle ne cherche même pas à protester et à le dissuader de la raccompagner à la fin de sa journée. Elle apprécie le fait qu’il soit prêt à rester avec elle… Et à ne pas la laisser seule. Elle aime les moments qu’elle passe avec lui… elle n’envisage définitivement pas de s’en priver.
« Si tu me raccompagnes, laisse-moi au moins t’offrir un verre. Généralement, j’arrête de mentir après un verre », dit-elle avec un fin sourire malicieux, sur un propos qui n’est au fond pas si heureux, car cela veut surtout dire qu’elle a l’alcool maussade, et qu’elle a tendance à trop parler quand elle est seule. Et quand c’est le cas ? Eh bien… ce qu’elle a à dire, alors, on ne va pas se mentir, n’a pas forcément grand-chose de très heureux, bien au contraire.
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Tu ne réponds rien car t’as déjà dit ce que t’avais à dire sur le sujet. Oui tu n’as pas à faire ça pour elle mais oui tu le feras toujours parce que t’aimes pas qu’on s’en prenne à elle ainsi. C’est facile de s’en prendre à quelqu'un comme Nagini et tu trouves justement que c’est l’apanage des lâches. C’est bien plus compliqué de venir à ses côtés et d’être une oreille attentive à ce qu’elle a besoin de dire et si toi t’en as capable, le monde entier devrait l’être tout autant. Fuck t’es quand même un enfoiré de première et tu trouves le temps de le faire alors vous êtes où là les gens ? Et ils croient quoi les deux gamins ? Que c’est en s’en prenant à une jeune femme qui se retient de faire la mal qu’on a des couilles ? Ton oncle leur aurait expliqué le respect autrement tiens et toi tu connais des démons qui auraient été bien heureux de leur manger ce dont ils se servent clairement pas. Mais t’es extrême et tu le sais aussi tu fermes ta gueule en l’aidant à finir sa journée, t’imposant à elle pour qu’elle ne rentre pas seule.
« T’as vraiment besoin d’alcool pour ça ? »
Tu vois son petit sourire malicieux qui te fait sourire en coin à ton tour -ce qui est plutôt rare- alors que tu ranges un sac à sa place. Tu t’appuies contre une poutre pour la laisser finir de classer ce qu’elle avait en main, la détaillant du regard quelques instants car tu ne peux pas t’en empêcher. Disons que la diète à laquelle tu t’es mis depuis que t’as appris que tu claquerais net si t’engendrais un gamin ne t’aide pas à être discret quand quelqu’un te plait. Cependant c’est rapide et tu détournes le regard vers des collègues qui passent et t’esquives largement en voyant que tu es à côté de Nagini. Ok ok t’es peut être un trop possessif ouais.
« Si t’as du lait, j’accepte. »
Parce que tu ne bois aucun alcool. Et ouais le grand Jackie, fils du plus gros enfoiré de la terre, ne boit rien de tout ça. T’as jamais apprécié l’idée de n’être pas toi-même et de perdre même une infime partie de tes capacités de réflexion et d’action et tu gardes cette habitude ici. Nagini est normalement au courant de ça et, au pire, elle le découvre à l’instant, ça n’a rien d’un secret de toute façon. Tu restes à l’attendre avant d’aller récupérer ta veste pour la jeter sur ton épaule en la suivant jusqu’à chez elle. Tu l’as raccompagné plus d’une fois mais ne t’es jamais imposé chez elle pour autant donc c’est plutôt une première.
« T’es pas obligé de porter un foulard avec moi. »
Et tu doutes que quelqu’un ait l’idée saugrenue de rire en la pointant du doigt vu que t’es à côté d’elle. Il est marqué sur ton front qu’on peut te marcher sur les pieds sans en payer les conséquences.
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« J’ai jamais dit que ça devrait être un verre d’alcool », répond Nagini avec un léger sourire en coin – et de très mauvaise foi, car c’est bien évidemment de cela qu’elle parlait –, appréciant de voir un autre sourire, pour sa part malicieux, prendre place sur le visage de Jackie…
C’est vrai, Jackie ne boit pas d’alcool, c’est un détail que Nagini oublie souvent et dont elle se rappelle généralement après avoir commis une bourde comme celle d’il y a un instant. Mais ce n’est pas, après tout, comme si le contenu de son verre ou de celui de son interlocuteur la préoccupait vraiment… Elle est bien davantage intéressée par la conversation que tous deux pourront avoir ainsi que par ce qui en découlera.
Ce qui s’est passé… ne devrait pas être acceptable, et ne l’est pas à bien des égards, d’ailleurs, mais la Maledictus, au fond si rassurée de se sentir aidée et épaulée, de savoir qu’il veille sur elle et s’assurera que rien ne lui arrive, est incapable d’être insensible à un comportement qui mériterait sans doute pourtant qu’elle s’interroge sur ce que son tempérament induit de violence… et sur ce que sa propre violence pourrait trouver d’écho en celle-ci… Elle y pensera plus tard. Pour l’heure, elle apprécie plus que sincèrement l’idée de pouvoir passer davantage de temps en compagnie de Jackie, et en dehors des murs du cirque, qui plus est.
« Je dois avoir ça qui traîne », elle ajoute alors, troquant le verre d’alcool contre un verre de lait, suggérant au passage que Jackie pourra bien s’inviter chez elle – même si elle ne vit pas seule. Il est vrai que maintenant qu’elle y pense, il s’est toujours arrêté sur le seuil… mais ce n’était pas contre lui, ni contre quiconque, d’ailleurs. Nagini est très secrète, et il n’est pas évident pour elle de donner à quiconque accès à quelque chose d’aussi personnel et intime que l’accès à l’endroit où elle vit, si futile cela puisse-t-il sembler.
Alors que tous les deux progressent à travers les rues, Jackie fait une remarque sur son foulard, et Nagini, presque immédiatement, porte la main à son cou avec une légère hésitation. Elle a envie de se fendre d’un « Tu en es sûr ? » qu’elle a tout de même le bon goût de ne finalement pas prononcer avant de, d’une main hésitante, se décider à bel et bien retirer le foulard noué autour de son cou pour le serrer très fort au creux de son poing.
« C’est laid, hein ? » elle ne peut s’empêcher de commenter, comme si elle devait se justifier de cette plaque étrange et écailleuse qui irrite sa peau et ne s’est pas résorbée depuis sa dernière transformation.
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Tu hausses un sourcil pour bien montrer que tu ne crois pas un instant qu’elle ne parlait pas d’alcool, mais ça ne nécessite pas une réponse verbale. Tu sais très bien ce qu’elle suggérait comme tu sais que les gens oublient que tu n’en bois pas. Tu ne peux pas leur en vouloir -et tu ne l’as jamais fait- tu as la tronche d’un mec qui en boit et même plus que la moyenne. Mais faut bien que tu brises au moins un stéréotype parce que t’es parfaitement à l’aise dans les autres. Il n’y a toujours eu que Jenny pour se souvenir de ce que tu prenais, s’amusant de te servir ton verre de lait nuit après nuit, sans jamais rien te proposer d’autres. Enfin, sauf quand elle avait envie de te taquiner. Quand tu penses à toutes les meufs que t’as dragué sous son nez avant d’apprendre qu’elle t’aimait. Pour ça y’a pas à dire t’es vraiment un con et tu le portes bien sur toi.
Mais t’acceptes de prendre ce verre avec Nagini pour une fois. Tu ne sais pas encore si c’est une merveilleuse idée mais c’est trop tard pour faire demi-tour de toute façon et, quoiqu’il se passe, tu la raccompagneras jusqu’au pas de sa porte pour être sûr qu’elle soit en sécurité. Tu ne peux t’empêcher de remarquer le foulard qu’elle porte pour cacher sa semi transformation et de faire la remarque. Elle n’a pas à se cacher à tes côtés, tu connais sa malédiction et t’en as rien à foutre. Pas dans le sens que tu t’en moques mais elle peut se transformer à moitié devant toi que tu resteras toujours là pour elle. Point. T’es un foutu têtu quand tu t’y mets et peut être un poil obsessif aussi, ce qui peut être flippant.
Tu t’arrêtes de marcher quand elle demande si c’est laid et te retournes pour te mettre face à elle. Tu viens poser ta main tatouée dans son cou, tes doigts englobant sa nuque alors que ton pouce se pose sur les écailles qui y sont, les caressant. Tu les observes puis la regardes.
« Arrêtes tes conneries, ça n’a rien de laid. C’est juste toi et t’es tout sauf moche ok ? Rentres toi bien ça dans ta petite tête de meuf têtue. »
Car c’est pas la première fois que tu lui dis et tu lui diras autant de fois qu’il faut. Bon certes, ce n’est pas dit avec douceur et encore moins avec tact mais t’es comme ça et elle le sait. Tes gestes sont plus doux que tes paroles, en témoigne cette caresse que tu viens de faire avant de la libérer de ton emprise et de te remettre à ses côtés. Sujet clos : elle est canon, avec ou sans écaille.
« Y’a pas ton colloc’ ce soir ? »
Que tu saches si tu dois sociabiliser parce qu’entre le style de la jolie june femme et le tien y’a un monde et tu sais qu’on te regarde souvent avec méfiance -à juste titre-, ce que tu préfères prévoir. Disons que ça t’évite d’être trop con dans tes réactions. Et cet effort tu veux bien le faire pour elle mais alors vraiment que pour elle. Pas besoin qu’elle perde tous ses potes parce qu’elle te connaît.
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Bien sûr que c’est laid. Elle n’est pas capable de le concevoir autrement. Cette place sur son cou est la marque d’une monstruosité galopante, et qui bientôt prendra possession de son être tout entier. Evidemment que c’est laid. Ça ne peut être que cela. Ignoblement, honteusement, résolument laid. Elle a d’elle-même une opinion dangereusement réductrice, peut-être parce qu’elle n’a jamais vraiment eu l’occasion d’être valorisée autrement que sous sa forme la plus animale – et encore, à ce moment-là, elle n’était jamais qu’un sous-fifre… Peut-être parce que, dans tous les cas, elle n’a jamais vraiment eu la plus grande estime d’elle-même, elle, le phénomène de foire que tous ceux qu’elle aimait avaient abandonnée tôt ou tard. Quand elle s’attache à quelqu’un, elle songe toujours que ce n’est qu’une question de temps avant que cette personne ne trace sa route, comme toutes les autres. A-t-elle raison ou tort de le croire ? Quelle importance, le regard qu’elle a d’elle-même est si sombre et si négatif qu’il est particulièrement difficile de lui faire admettre autre chose à ce sujet.
Et pourtant, Jackie, à sa manière, y parvient, au moins un peu, alors qu’il affirme qu’elle-même est loin d’être moche. C’est, cela aussi, une chose qu’elle a toutes les peines du monde à reconnaître quand bien même, très objectivement, et si l’on se fie aux standards de beauté les plus communs, l’on pourra effectivement admettre qu’elle est particulièrement jolie. Mais voilà, se déprécier est un art dans lequel elle excelle, et il est presque impossible, en conséquence, de lui faire entendre raison.
Elle frissonne malgré elle quand sa main caresse légèrement son cou, et cette marque qui l’insupporte. Elle a du mal à le regarder dans le blanc des yeux. Ce geste la bouleverse plus qu’elle ne le voudrait, si bien qu’elle ne peut s’empêcher de détourner finalement le regard.
« Si tu le dis… », elle répond quand même, le rouge aux joues, incapable de faire autrement, mais néanmoins trahie par la fine esquisse de sourire qui a étiré ses lèvres.
C’est rien, presque anodin, et en même temps, c’est ce qu’il y a de plus flagrant, elle est touchée par ce compliment, non pas parce que c’en est un, mais parce qu’il vient de lui – et quand les choses viennent de Jackie, elle a envie de le croire. Elle accorde à sa parole et à son opinion une valeur sincère, une valeur d’Evangile, à laquelle ne sauraient définitivement pas prétendre la plupart de ceux qui auraient voulu complimenter sa beauté… et qu’elle aura invariablement envoyé promener, bien sûr. Jackie le dit lui-même, elle est têtue – ouais, et diablement, même. Pas facile de lui faire entendre raison, par conséquent.
« Non, il est rarement là », note-t-elle au sujet de son colocataire quand Jackie lui demande s’il n’est pas là. « Je pense qu’il va finir par partir. » Parce que ça se termine toujours comme ça. « J’espère pas, je réussirai jamais à payer le loyer toute seule. »
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Jackie Estacado
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▿ Date de naissance : 13/03/1988
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▿ Autre(s) compte(s) : Rose Tyler, Alucard Hellsing, Selina Kyle, Edwin Danforth, Missy Timelady, Wall E. Earth, Ben' Peter Parker, E. Aster Bunnymund, Lucyna Kushinada, Wriothesley Cerberus, Mufasa Rock, Sif Spakona & Pan Cyllène.
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«... mais le plus important est le tout puissant Darkness, une entité glorieuse du chaos et de l’abandon débridé... »
Tu vois ce fin sourire apparaître sur ses lèvres après qu’elle ait détourné le regard et tu n’en demandes pas plus. Ce serait mal la connaître de la penser réagir autrement de toute façon et t’as bien remarqué que tu ne te faisais plus envoyer chier comme elle a pu le faire tout au début. Maintenant elle se contente de “râler”, de détourner les yeux mais c’est tout et c’est déjà une victoire en soi. Tu ne dis donc rien de plus, la libérant de ta prise pour que vous puissiez continuer votre chemin vers elle. Tu sais que ce n’est pas une bonne idée d’avoir accepté cette invitation mais ce n’est pas comme si t’étais vraiment raisonnable aussi tu te contentes de surveiller les alentours pour être sûr que rien ne vous arrive. Cette ville a beau être plus tranquille, tu seras toujours sur tes gardes.
Savoir que son colocataire n’est pas là te fait plaisir car t’es pas un grand sociable donc tu ne seras pas obligé de faire des efforts pour elle. Et tu fais taire cette voix qui rigole au fond de ton esprit sur l’idée que tu sois seul avec elle. Depuis quand est-elle de retour d’ailleurs ? Normalement tu ne penses qu’à une seule personne et ne te souviens que d’une seule paire d’yeux qui ont compté pour toi alors pourquoi te sens-tu de moins en moins seul quand tu prends tes décisions ? Serait-ce le retour de ton héritage ? Si c’est le cas, t’as pas fini de te faire des nœuds au cerveau -et pas que- pour ne pas faire de la merde. Est-ce que t’en es vraiment heureux ? Fais chier… Mais ouais tu l’es…
« Ça se trouve un nouveau coloc’. Et au pire tu te trouves plus petit. »
Rien de bien terrible. Si toi t’es capable de te trouver un logement, elle en est capable aussi. Elle donne quand même plus confiance à un bailleur que toi non ? Et puis c’est bien de vivre seule, ça permet d’éviter d’avoir un mec non désiré à ses côtés. Toi tu valides en tout cas. Forcément.
Vous arrivez chez elle et tu la suis comme tu n’as jamais été plus loin que le pas de porte. T’es pas hyper curieux aussi tu te contentes d’entrer chez elle sans observer partout, faisant juste gaffe comme tu peux donner parfois l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tu défais ta veste que tu jettes sur un fauteuil pour rester en tee shirt sans manche, n’ayant jamais froid.
« Et donc, tu voulais boire pour me dire quoi ? »
C’était pas ça l’objectif de t’inviter chez elle ? Tu t’appuies contre un des meubles en récupérant le verre de lait qu’elle te tend, attendant de voir si elle va vraiment se servir un verre d’alcool et t’avouer des trucs que tu ne sais pas.
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Avec Jackie, toute solution a toujours un problème, et bien sûr, il a entièrement raison. Elle n’a pas besoin de faire une montagne d’absolument tout, mais c’est plus fort qu’elle. Nagini est d’un naturel particulièrement anxieux, elle s’inquiète de tout, et particulièrement de son avenir. Quand des éléments de son existence qu’elle espérait définitifs, et ne pas avoir vocation à être bouleversés, n’abondaient pas dans le sens qu’elle s’était imaginé, il est par conséquent particulièrement difficile pour elle de faire la part des choses.
Mais dans les faits, il a entièrement raison néanmoins. Elle pourra bien trouver un nouveau colocataire… il suffit de passer une annonce, ce genre de choses… Pas si simple compte tenu du fait qu’elle a toujours beaucoup de mal à aller vers les autres, mais avec un peu d’aide, et si elle veut bien accepter les mains tendues dans sa direction, et il y en a quand même un certain nombre, ça devrait tout de même aller.
« Je préciserai bien dans mes recherches qu’il ne faut pas avoir peur des serpents », elle dit en riant doucement, quoique ce soit d’un rire qui demeure, quelque part, plutôt doux-amer… Il n’empêche que d’un point de vue sûrement pratique, c’est le cas. Ses transformations sont devenues bien trop imprévisibles pour ça. « Ceci dit, ça m’irait très bien de vivre seul, et je n’ai pas besoin de beaucoup de place. » Elle a vécu dans des cagibis quasiment toute sa vie, après tout… sa vie humaine, en tout cas. Et ça, encore, c’est quand elle avait un toit au-dessus de la tête.
Ils arrivent chez elle, et Nagini l’invite à prendre place dans le salon, jouxtant sur une cuisine ouverte. Elle leur trouve deux verres, et est ravi de constater que dans le frigo, une bouteille de lait non ouverte – et qui n’a pas l’air périmé – les attend.
« Te dire quoi ? » elle répète, troublée, si bien qu’au moment de remplir le verre de Jackie, elle en renverse une partie sur le plan de travail. « J’avais juste envie que tu sois là… », commente-t-elle doucement, presque dans un souffle, avant remplir son propre verre, et de finalement aller s’asseoir près de Jackie. Elle réfléchit. Elle ne veut pas lui faire regretter de l’avoir accompagnée, elle ne veut pas qu’il se dise qu’elle est en train de lui faire perdre son temps… Alors, elle recherche ses mots. « Tu me demandais si ça allait, et tu as raison, j’ai menti… Je fais beaucoup de crises d’anxiété, en ce moment, je ne dors presque plus… » Elle baisse les yeux sur son verre de lait. « Je me sens si fatiguée… »
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« C’est joli les serpents. Y’a que les cons qui n'aiment pas ça. »
#lemondevuparJackie. En vérité tu sais bien ce qu’elle essaie de faire passer en disant ça mais tu n’as pas envie de la laisser se morfondre sur le sujet. Ouais elle est en train de se transformer et t’as cru comprendre que c’était pas trop arrêtable mais tu ne veux pas qu’elle s’arrête juste à ça. Si elle se voyait un peu, elle saurait qu’elle peut profiter à fond du temps qui lui reste sous forme humaine, mais tu sais qu’elle n’ouvre pas assez les yeux pour ça. Et t’es franchement pas la bonne personne pour le faire parce que t’es trop brute. Elle revient toujours un peu mieux de ses quelques jours chez le petit vieux qu’elle aime bien mais rapidement elle redescend et tu peux pas y faire grand chose à part par ce genre de remarques à la con que tu maîtrises particulièrement bien.
« Je peux t’aider à chercher si tu veux. »
Franchement ça te va parfaitement qu’elle cherche plus petit pour n’avoir aucun mec à ses côtés. Et puis, même en oubliant ton côté hyper possessif quelques instants, ce serait mieux vu ce qui est en train de se passer. Au moins elle ne se mettrait pas la tête à l’envers de peur de faire mal à qui que ce soit et ce serait plus facile pour toi de passer et voir comment ça va. Pas que tu sois fan de ce genre de démarches administratives mais bon, tu veux bien faire un effort pour elle.
Tu vas t’installer sur le canapé en attendant qu’elle serve les verres, ne faisant pas attention à son trouble alors que tu ramènes sur le tapis le sujet de l’alcool. Tu la laisses se poser à tes côtés, récupérant le verre de lait et l’observes intensément quand elle te dit qu’elle avait juste envie que tu sois là. Alerte… Faut que tu penses à autre chose aussi tu prends une grande gorgée de lait pour éliminer de ton esprit tout ce que ça t’inspire. Heureusement elle enchaine et ça t’arrange.
« A cause de tes transformations non contrôlées ? Parce que c’est un putain de cercle vicieux ça… T’as rien qui t’apaise un peu ? Je sais pas moi… Un truc que tu fais ? Parler à ton vieil ami là ?... »
T’évites de proposer un mec car tu sais que Nagini n’est pas du tout portée sur le sujet et puis ça te ferait grave chier en plus. Certes tu veux l’aider et t’en ferais beaucoup pour elle mais tu restes quand même un profond connard.
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Nagini esquisse un fin sourire en coin à la réflexion de Jackie, d’un simplisme que certains qualifieraient peut-être d’affligeant, mais qui fait définitivement le plus grand bien à la Maledictus et à son ego blessé. Beaucoup d’humains continueront d’avoir peur des serpents et d’en être dégoûtés (et dans le fond, quand on voit Nagini sous sa forme « définitive » et ce qu’elle est capable de faire, il y a effectivement de quoi avoir peur), mais elle arrive presque à croire que cela lui sera égal tant que quelques rares personnes sauront apprécier à leur juste valeur ce qu’elle est… tout ce qu’elle est. Ou plutôt, qui elle est. Plein de gens continueront de ne pas aimer les serpents mais Jackie, lui, les apprécie… et même si cela peut paraître tout bête, ce constat réchauffe le cœur de la jeune femme.
« Tu ferais ça pour moi ? » elle demande, le regard déjà reconnaissant, quand Jackie affirme qu’il accepterait de l’aider à trouver l’appartement idéal. « Ça m’aiderait vraiment beaucoup », confirme-t-elle avec douceur.
Elle ne dira pas non à un peu d’aide, parce que ce n’est pas comme si elle y connaissait grand-chose de son côté. Elle a affronté des défis autrement plus exceptionnels et redoutables que la recherche d’un appartement, c’est vrai, mais ça ne l’empêche pas de se sentir véritablement submergée par cette perspective d’une intensité violente à ses yeux. Elle a besoin qu’on lui tienne la main, en quelque sorte, même si c’est probablement un peu absurde, parce qu’elle a passé l’âge de savoir être indépendante… Et en même temps, indépendante, elle ne l’a jamais été tout à fait, parvenant l’exploit d’être atrocement solitaire et en même temps d’avoir été beaucoup trop dépendante des quelques-uns qui l’auront prise sous leur aile… ou, dans le cas de Credence, qu’elle aura pris sous son aile.
Au moment de reprendre la parole, Nagini accepte de s’exprimer à cœur ouvert, sur son ressenti et sur son état d’esprit à l’heure actuelle, et oui, Jackie a tout compris… C’est effectivement un cercle vicieux qui s’entretient lui-même… le serpent qui se mord la queue, en somme, si on veut taper dans le jeu de mots inélégant et stupide (mais il fallait la faire quand même).
« Tu parles de Kreattur ? » s’amuse-t-elle quand il évoque les choses qui sont susceptibles de l’apaiser, comme parler à son « vieil ami ». « Il n’est pas si vieux », dit-elle en souriant. « Mais oui, ça m’aide. » Elle baisse les yeux sur son verre. « Pas autant que de parler avec toi. » Elle s’adresse définitivement à son verre plutôt qu’à lui à présent. « Je me sens toujours plus sereine quand tu es là. »
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« Comme si j’avais l’habitude de proposer des trucs qui me font chier. »
Quelle douceur Jackie… Tu te mords un peu la langue en réalisant que t’aurais pu le dire plus délicatement d’ailleurs car t’es pas totalement con, tu te rends bien compte que t’es une brute. Le pire dans tout ça c’est que cette jolie brune ne s’en offusque pas. Au contraire, elle a tendance à sourire quand tu lui réponds, comme si elle était capable de voir la réalité de cette phrase sans s’offusquer du ton. Et c’est franchement un don peu commun car les gens s’arrêtent toujours à ta façon de parler. Pourtant tu sais t’exprimer normalement car ton oncle t’a appris à être le parfait héritier de son empire, mais avoir récupéré le Darkness et ensuite passé quatre ans ici à vivre pour ta gueule, t’ont fait oublier une grosse partie des leçons. Bon après tu t’en servais surtout pour draguer...
« Mais ouais je t’aiderais ouais… »
Wow quel effort surhumain… Tu t’installes ensuite pour écouter ce qu’elle voulait t’avouer avec “un verre d’alcool” qui est finalement un verre de lait car c’est ce que tu préfères. C’est un putain de cercle vicieux dans lequel elle se met avec cette histoire car si elle dort moins, elle se transforme plus et comme elle se transforme plus, elle dort moins. Tu vois pas trop comment faire quoi que ce soit à ça et c’est pour ça que tu penses au petit vieux qu’elle aime bien, ce “Kreattur”. C’est un prénom chelou d’ailleurs mais bref… Tant qu’il reste vieux et solitaire, t’as pas de soucis avec lui.
« Je sais pas ce que t’appelles vieux alors… »
Mais t’as pas la même espérance de vie qu’elle donc ça se justifie. Vous n’avez juste jamais vraiment eu l’occasion de parler de ça. Et le reste de ses paroles te fait oublier ce détail alors que tu bois très très doucement ton lait en reportant son regard sur elle. T’as un peu de mal à croire ce qu’elle est en train de te dire et ne le caches pas. Ouais on peut compter sur toi et t’es souvent là quand elle a besoin, mais tu te juges pas comme quelqu’un de fiable, d’intègre ou ce genre de truc. Tu restes un bon enfoiré capable de vendre ta mère si ça te rapporte. Enfin pas totalement car tu peux être loyal envers une personne mais ça reste pas fou quand même.
« T’es pas un peu maso sur les bords ? » Et c’est reparti, l’art du compliment par Jackie. « Ça me va hein que t’aimes ma présence car franchement tu me plais et pas que…, mais je suis un beau nid à emmerdes et je pense pas que t’en aies besoin de plus. »
Non ça veut pas dire que tu penses qu’elle te drague, t’as juste lâché de façon maladroite une information au milieu du bordel. Tu t’en es même pas rendu compte d’ailleurs, toujours surpris de son aveu.
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Quand on ne connaît pas Jackie, au début, l’on peut être dérouté par son franc parler… mais en ce qui concerne Nagini, elle a fini par y prendre goût. Elle a vécu très longtemps dans un monde de faux semblants qu’elle a elle-même entretenu, à sa manière. Se trouver en présence d’une personne aussi transparente sur sa manière de voir les choses et sur son état d’esprit a, en vérité, quelque chose de plutôt agréable et de plutôt reposant. Nagini apprécie que Jackie dise les choses comme il les pense. Elle sourit donc doucement avec un fin sourire. Il a raison, qui plus est, elle ne le verrait définitivement pas proposer à qui que ce soit quelque chose qui le dérangerait. Nagini, avec cette difficulté naturelle qu’est la sienne à trouver sa place (une place qui est pourtant imposante quand elle se trouve sous sa forme reptilienne), a bien souvent du mal à contempler les mains tendues dans sa direction sans se poser mille question… Sur l’autre autant que sur elle-même… Mais oui, dans le cas de Jackie, elle ne devrait pas le remettre en question, pas même une seule seconde, et c’est une évidence.
« Merci », choisit alors seulement de répondre Nagini avant de plonger le nez dans son verre, ce qui te semble plus simple et efficace que de trop en dire, ou peut-être le vexer en donnant l’impression de lui prêter des intentions et une malhonnêteté qui ne sont vraiment pas dans sa manière de faire.
Le plus simple encore reste de passer à un autre sujet, et celui de Kreattur l’amuse assez. Il est certain que Jackie pourrait difficilement le considérer comme une menace (quoique les elfes de maison, même s’il n’en est plus un, soient des créatures autrement plus puissantes que la plupart des sorciers, en réalité). Non, Jackie n’a certainement pas à s’en faire à ce sujet. Quant à Nagini, elle s’efforce de trouver le meilleur soutien possible auprès de son « vieil » ami… Probable d’ailleurs qu’elle lui fasse le résumé (pas nécessairement détaillé) de cette conversation la prochaine fois qu’ils se verront.
Quand Nagini ose faire un sincère compliment à Jackie, elle se sent terriblement décontenancée par sa réponse. Elle ne sait pas vraiment comment y réagir pour commencer… Quoiqu’en vrai, elle est probablement un peu maso sur les bords, étant donné ses choix de vie, mais ça c’est une autre histoire.
« Tu ne m’as jamais apporté d’emmerdes », répond Nagini, le rose aux joues. Les paroles de Jackie lui restent en tête. Ce franchement tu me plais sur lequel elle a peur de rebondir. La Maledictus replace une mèche de ses cheveux sombres derrière son oreille. « Tu m’en as évité, par contre. » Elle pose les yeux sur lui. « C’est si naïf de penser que tu me fais du bien. » Elle prononce les mots suivants à voix si basse qu’ils sont à peine audibles. « Pourquoi je pourrais te plaire et pas l’inverse ? »
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Ce n’est pas clairement pas une menace physique que tu crains des autres hommes. Pas que tu sois particulièrement puissant sans ton héritage mais tu sais expliquer qu'il ne faut pas s’approcher de ce qui t’appartient. Non c’est plus la possibilité que Nagini t’échappe en allant voir ailleurs. Bien sur tu ne la retiendras pas et n’iras pas non plus buter l’autre mec qui a tout simplement plus de chance que toi mais disons que tu peux être très con sur le sujet, sans surprise. Tu auras tendance à couper les ponts le temps de calmer tes ardeurs et de reporter ton attention sur autre chose. Pas forcément sur quelqu’un d’autre car tu n’as eu que peu de femmes qui ont compté pour toi. Qu’une en fait : Jenny. Et tu as été assez con pour la laisser partir en continuant de lui assurer, histoire d’être bien un gros connard, qu’elle était une petite sœur pour toi alors que ce n’était pas le cas. Et une fois loin de toi, tu as compris que c’était elle qui te retenait du “bon coté”, parce que tu n’avais plus eu aucune limite ensuite. Et tu n’avais pas forcément envie de renouer avec tout ça ici.
Et pour une raison obscure, Nagini avait trouvé la même place dans ton cœur de tatoué. Peut être parce qu’elle était aussi paumée que Jenny et que tu pouvais prendre soin d’elle sans trop lui montrer. Juste être là, un tas de gros muscles pas vraiment agréables mais dispo pour discuter de temps en temps. Ça ne t’empêchait pas de te taper de temps en temps de meufs quand la pression était trop forte et que tu en avais besoin -tu te mettais bien assez à la diète comme ça le reste du temps- mais finalement elles n’avaient aucun intérêt pour toi. C’était comme toutes les blondasses que t’avais dragué en leur promettant qu’elles auraient une place dans un film, c’était anecdotique.
C’est pour ça que tu ne sais pas trop comment répondre quand elle murmure ses paroles tout bas. C’est une putain de pente glissante cette conversation en tête à tête en fait. La première idée est de faire style que tu n’as pas entendu ou alors de parler d’autre chose ou encore de faire comme tu as fait avec Jenny, mais t’en as pas envie. Tu glisses donc son regard sur Nagini, voyant bien le rose de ses joues car c’est pas la plus grosse dragueuse de ce monde, et te décide à poser son verre. Sans rien demander, tu la chopes pour la poser sur ses genoux parce que tu as l’impression que le centimètre entre eux est un gouffre pour se parler correctement.
« Je te plais ? Vraiment ? » T’entoures sa taille de tes bras. « Je sais que je ne suis pas facile et que je grogne dès qu’on s’approche de toi mais si tu te trouves un mec doux qui t’aimes, je dirais rien hein ! Parce moi j’ai l’impression d’être une brute face à toi et puis… Tu sais que j’ai un coté dark vraiment pas cool alors si je récupère mes capacités, je vais faire de la merde. »
Parce que tu sais que tu vas le faire car c’est ton héritage et qu’il a besoin de violence et de sang. Et si tu l’en empêches ce sera pire que mieux alors franchement, est ce que c’est pas juste une descente aux enfers en duo de penser à plus ? Pourtant t’as franchement envie et ton corps va pas tarder à te trahir aussi.
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Elle détourne le regard un instant, embarrassée par ses propres aveux, mais quand il l'approche de lui, entoure sa taille de ses bras, elle ne peut faire autrement que de poser son verre et de focaliser toute son attention sur lui, d’assumer complètement ses dires qu’il ne lui avait pas été si simple de formuler en présence du principal concerné. Cette proximité ne la dérange étrangement pas quand elle vient de lui, ses gestes abrupts non plus. Oui il lui plaît. Vraiment. C’est la réalité, c’est un fait. Elle a conscience de son caractère, et elle n’irait pas prétendre que, le premier jour où ils se sont vus, elle se serait imaginé développer le moindre sentiment à son égard, mais elle a justement vu au-delà de cette carapace. Et surtout, elle a le sentiment qu’il est capable de le comprendre dans des proportions que le reste de ses semblables n’est pas capable d’atteindre. Il la remue parfois, souvent, il la bouscule dans ses convictions et dans ses appréhensions, mais justement… ça lui fait du bien. Elle a besoin de ça. Elle a besoin de lui.
Oui, il n’est pas facile, mais s’il grogne quand on s’approche de lui, il ne l’a jamais vraiment fait avec elle. En revanche, il grogne quand l’on s’approche d’elle, et son tempérament protecteur lui fait un bien fou. Elle se sent unique, elle se sent vivante quand elle est avec lui. Elle s’en fiche qu’il soit une brute, sa brusquerie complète la propre fragilité de Nagini et lui fait du bien… Peut-être que c’est idiot, peut-être même que c’est totalement faux… Mais elle a le sentiment que, d’une certaine manière, ils se complètement tous les deux.
« Tu sais bien que je ne suis pas un ange non plus », elle sourit doucement.
Il a un côté dark, il le dit lui-même, mais que dire de la part d’obscurité que Nagini elle-même renferme ? Plus l’échéance approche, plus ses transformations sont nombreuses, plus elle se laisse rattraper par la violence de ses instincts. Elle n’en donne pas l’air et elle le sait. Mais Nagini a du sang sur les mains (sur les écailles), de nombreux morts sur la conscience… et ce n’est probablement pas la fin.
« Tu n’as jamais été une brute avec moi, tu n’as jamais été mauvais avec moi… » Elle se serre contre lui, autant par réflexe que par envie. « Je n’ai pas peur de toi, je n’aurais pas peur de toi. Tout ce que je ressens quand je suis avec toi, c’est que je suis rassurée… Je me sens plus… humaine. »
Est-ce que c’est son cas également ? Nagini le voudrait en tout cas. Peut-être qu’au-delà des ténèbres qu’ils renferment, ils pourraient bien être capables de s’entraîner vers la lumière.
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Déjà elle se barre pas quand tu la soulèves pour la mettre sur tes genoux et c’est un bon point. Vous avez toujours eu des gestes maladroits l’un envers l’autre comme quand tu venais déposer une couverture sur ses épaules et caressais sa joue sans trop le faire exprès ou qu’elle te touchait le bras pour te remercier, mais ça n’a jamais été plus. Parce que vous êtes deux personnes pas particulièrement tactiles, elle car elle cache sa nature, toi parce que t’as eu l’habitude sur les dernières années de ta vie de faire avec des démons collés à tes basques. Se retrouver l’un contre l’autre est donc une première mais ça te parait si naturel de passer tes bras autour de sa si petite taille alors qu'elle se cale contre toi.
Et c’est généralement le moment où tu fais de la merde, où tu rappelles que nan vous êtes juste potes ou bien que nan c’est une mauvaise idée car t’es un sacré connard quand même. Alors tu vas pas refaire la même qu’avec Jenny parce que parfois, sur un malentendu, t’apprends de tes erreurs, mais tu rappelles quand même que t’as un sacré côté dark et que s’il revient faudra faire avec un mec hyper violent et des démons plutôt vulgaires aussi.. Fuck… Le pire c’est qu’ils te manquent tes abrutis qui pouvaient pas s’empêcher de la ramener…
Tu souris à sa réflexion parce que, oui, tu sais. Enfin tu sais certainement pas tout mais tu l’as déjà retrouvé dans des états pas possibles car le serpent avait pris le pas sur l’humaine et que, lui, il aime le goût du sang et de la chair fraîche. Difficile de lui en vouloir, t’as tellement de sang sur les mains que tu pourrais en faire commerce…
« Je sais… »
Oui oui elle a raison et tu ne peux rien dire contre ça. Enfin si tu pourrais mais t’es pas con à ce point -enfin avec elle- et tu lèves les yeux au ciel quand elle enchaine, resserrant ta prise autour de sa taille par réflexe quand tu sens qu’elle se colle un peu plus.
« Plus humaine près de moi ? C’est original ça vu comment je suis mais ouais je vois ce que tu veux dire. Enfin je crois… Et j’ai pas peur de toi non plus, ta forme de serpent ne m’effraie pas et ce que tu peux faire quand t’es comme ça, je m’en fous complètement. Je sais ce que c’est de vivre dans la violence. »
Alors vraiment, t’as zéro problème avec ça et elle peut se transformer dans tes bras que ça te posera aucun soucis. Tu regretteras forcément ses formes féminines parce que tu restes un mec mais tu n’as pas peur de son autre forme. Tu te penches d’ailleurs pour embrasser cette zone écailleuse dans son cou pour lui prouver.
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Dernière édition par Jackie Estacado le Jeu 11 Jan - 9:38, édité 1 fois
Elle n’a pas peur de ce que Jackie peut être ou de ce qu’il pourrait faire. De l’avantage d’être ce qu’elle est, elle sait se montrer indulgente envers la monstruosité d’autrui quand, contradictoirement, elle ne fait preuve d’aucune sorte d’indulgence à l’égard de sa propre monstruosité, qu’elle considère comme une échéance obscure et violente. Elle a conscience de cette contradiction, mais elle la rejette chaque fois que celle-ci l’effleure. Et elle préfère, et de loin, se focaliser non pas sur tout ce qu’il pourrait se passer de pire pour se concentrer plutôt sur ce qu’elle trouve de… confortable, et d’étonnamment doux dans cette situation.
Comme le fait que oui, quand elle est avec lui, quand il est près d’elle, elle se sent… plus humaine, parce que ce qu’elle ressent en sa compagnie est probablement la chose la plus humaine que l’on puisse concevoir. Ce quelque chose sur lequel il lui est difficile de mettre des mots, ce quelque chose de fort et de précieux, de doux et de sincère… Oui, de doux, même si Jackie n’est clairement pas la douceur incarnée… C’est ce qu’elle ressent, elle, qui rend la chose douce et agréable, presque irrésistible.
Ça lui fait du bien, par ailleurs, d’être en sa présence et de savoir qu’il n’aura jamais peur, qu’il ne craindra jamais sa forme de serpent ni ne la jugera pour la violence qu’elle pourra manifester sous cette apparence. Et elle aime ça. Elle sait que cette relation, comme toutes celles qu’elle a pu construire dans sa vie, est condamnée d’avance, mais elle n’a jamais eu plus envie que maintenant de s’y jeter à corps perdu – parce qu’ils ont conscience des risques et son prêts à les prendre malgré tout. Parce qu’ils restent convaincus de ce qu’ils sont faute de tout à fait savoir ce qu’ils peuvent être l’un pour l’autre.
Nagini sourit doucement quand les lèvres de Jackie viennent se poser sur se carré de peau recouvert d’écaille, une écaille qui ne veut résolument plus disparaître. C’est la marque silencieuse d’acceptation le plus belle et la plus pure qu’il aurait pu lui adresser. Nagini en tremble légèrement avant de prendre avec douceur le menton de Jackie entre son pouce et son index, pour l’inviter à le regarder dans le blanc des yeux. Elle songe qu’elle pourrait lui dire un milliard de choses, tellement qu’elle ne saurait même pas par quoi commencer. Et c’est pourtant un seul mot, un tout petit mot, qui s’échappe de ses lèvres au moment d’ouvrir la bouche.
« Merci. »
Rien d’autre. Enfin… Presque rien d’autre. Nagini approche ensuite ses lèvres de celles de Jackie, pose ses lèvres sur les siennes avec une douceur infinie.
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Jackie Estacado
▿ Ton univers : The Darkness (comics)
▿ Date de naissance : 13/03/1988
▿ Age : 36
▿ Métier : Petits boulots divers et variés dont manut' à l'université Miskatonic.
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
De la lumière
aux ténèbres
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Armure organique
▿ Force surhumaine
▿ Création
▿ Vitesse surhumaine
▿ Régénération
▿ Pseudo : Em
▿ Avatar : Kevin Creekman
▿ Copyright : fassylovergallery
▿ Disponibilités rp : Dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Rose Tyler, Alucard Hellsing, Selina Kyle, Edwin Danforth, Missy Timelady, Wall E. Earth, Ben' Peter Parker, E. Aster Bunnymund, Lucyna Kushinada, Wriothesley Cerberus, Mufasa Rock, Sif Spakona & Pan Cyllène.
▿ Messages : 224
▿ Points : 1526
▿ Date d'inscription : 16/09/2023
▿ Notes : .
«... mais le plus important est le tout puissant Darkness, une entité glorieuse du chaos et de l’abandon débridé... »
Tu sens le tremblement quand t’embrasses ses écailles et t’essaies de prendre sur toi pour ne rien faire. Pour une fois, t’as pas envie de faire de la merde et pourtant tu sens que ta nature profonde finira bien par ressortir mais tu lui laisses la main. Toi qui était le premier à sortir tous les mensonges du monde à de belles blondes pour les coller dans ton pieu -si vous arriviez jusqu’à la d’ailleurs- et qui était capable de sortir les pires phrases bateaux du monde à Jenny -la seule meuf que t’aies aimé dans ton monde-, tu fermes ta grande gueule pour une fois. Tu la laisses prendre ton menton entre ses doigts, ton regard passant sur ses lèvres parce que tu ne peux pas ignorer votre proximité. Impossible pour toi et de toute façon tout ton corps et ses réactions musculaires ou sanguines le montrent aussi, ta possessivité et ton envie te faisant la serrer un peu plus dans tes bras.
Elle est tienne…
T’as vraiment essayé de ne pas trop faire ton gros con mais le fait est que plus cette conversation avance, plus tu sens que tu vas vraiment le devenir vis à vis d’elle. T’as toujours eu un côté prédateur, ton héritage n’a fait que l’exacerber et tu ne supportes pas qu’on touche à ce qui t’appartient, le montrant de façons pas toujours très fines. Et là ça ressort alors qu’elle se calle à chaque seconde un peu plus contre toi. Est-ce vraiment une bonne idée ? Certainement pas. Est ce que tu vas écouter ta raison pour une fois ? Certainement pas non plus.
Ce merci te suffit, tu n’as jamais eu besoin de longs discours, surtout toi qui n’es pas forcément capable d’en prononcer. Les années en tant que Darkness puis les quatre ici ont eu le don de te faire oublier le peu de diplomatie que tu pouvais avoir du temps où t’étais avec ton oncle. Alors vraiment tu préfères peu de mots à de longs discours, surtout vu la situation.
Ce rapprochement te fait te figer alors qu’elle pose ses lèvres sur les tiennes. Dire que tu ne t’y attendais pas serait un mensonge vu vos confidences et votre rapprochement depuis quelques secondes. T’essaies juste de la laisser faire, remontant ta main le long de son dos pour aller la poser sur sa nuque, le bout de tes doigts caressant ses cheveux. C’est une prise possessive mais tu ne la bloques pas pour autant parce que tu ne sais pas ce qu'elle veut. Ou pas d’ailleurs. Bref… C’est le moment où normalement t’es beaucoup trop direct et où tu finis tout seul mais elle sait comment tu es après tout… Tu la laisses s’éloigner de tes lèvres juste un peu avant de murmurer.
« A moi de réagir alors… »
Et tu l’attires de nouveau contre tes lèvres mais pour un baiser beaucoup moins doux et surtout beaucoup moins chaste. Tu ne vas pas l’obliger à quoi que ce soit si tu sens qu’elle a besoin de reculer si elle ne veut finalement pas de ce que tu peux lui offrir. Mais tant qu’elle restera contre tes lèvres, prisonnière volontaire de ta main et de tes lèvres, tu comptes bien lui montrer ô combien tu la désires. Tu sais la vision qu’elle a sur elle-même mais là c’est toi qui a le dernier mot sur ce que tu désires et t’en veux beaucoup, beaucoup plus.
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Nagini n’avait jamais embrassé aucun homme (aucune femme non plus au demeurant) de toute son existence. L.es connaissances qu’elle a des comportements amoureux ont toujours été très… théoriques pour elle, qui se gardait bien, de manière générale, de toute forme d’affection qui pourrait trop dangereusement vers dévier vers quoi que ce soit de trop… intime. Ce n’est pas qu’elle veut réellement se passer d’intimité – c’est même tout l’inverse, en vérité –, mais elle a peur… Parce que les personnes dont elle s’est sentie la plus proche au cours de sa vie ont toujours, invariablement, fini par l’abandonner… Et si une telle chose devait ne pas arriver, c’est elle qui abandonnerait tout compte fait.
Pour cette raison, elle ne devrait pas embrasser Jackie… mais c’est trop tard. Leurs visages étaient si près, et elle en avait eu tellement envie… Elle n’avait pas voulu nier la force de son affection pour cet homme qui a réussi le miracle de l’apprivoiser, petit à petit, en dépit de son tempérament bourru au possible. Elle n’avait pas voulu dissimuler à Jackie la force de ce qu’elle ressent, et qu’elle n’aurait pas mieux su exprimer autrement… En bref, elle en avait eu envie, tout simplement, et elle n’avait pas voulu se retenir sous prétexte de convenance et de prudence.
Elle aurait peut-être des regrets, plus tard…. Pas maintenant. Elle ne sait en avoir aucun quand leurs lèvres s’embrassent, quand il prolonge leur baiser, quand il caresse ses cheveux avec douceur, mais aussi un rien de possessivité. Tout ça lui semble… Si naturel… Elle ne pensait pas qu’embrasser pouvait être si bon, elle ne pensait pas qu’aimer si librement, indifféremment de ses dilemmes moraux à n’en plus finir, pouvait être si… libérateur… on ne revient pas en arrière d’une chose pareille – c’est impossible.
Elle sourit doucement à la réflexion de Jackie, prononcée dans un murmure, à quelques centimètres à peine de ses lèvres. Le baiser qu’il lui adresse alors ne convoque plus aucune pudeur, mais un désir sincère et partagé. Nagini répond à ce baiser avec tout autant de passion que celle qu’il a exprimé lui-même à son adresse. C’est si bon de se sentir aussi passionnément désirée… Et de désirer si passionnément en retour. Elle ne pensait pas ressentir cela un jour. C’est… aussi exceptionnel que libérateur… Elle ne pourrait le comparer à rien, c’est juste… parfait…
« Tu sais… je n’ai jamais… »
Elle se mordille les lèvres, mal à l’aise. Elle devine où tout ceci pourrait les mener s’ils décider d’aller plus loin… et elle en a envie… autant qu’elle s’en angoisse un peu, surtout parce qu’elle redoute que Jackie déplore son inexpérience (même s’il l’avait probablement déjà devinée, en réalité.
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Jackie Estacado
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«... mais le plus important est le tout puissant Darkness, une entité glorieuse du chaos et de l’abandon débridé... »
T’as rarement été aussi gentleman mais t’as tellement l’impression que tu pourrais la briser en le serrant trop fort dans tes bras que tu fais gaffe. Pourtant t’es loin de douter de la puissance qu’elle peut avoir sous sa forme de serpent -tu le sais même trop bien- mais il y a une différence entre la force de sa colère et sa puissance et ce qu’on est réellement, et c’est tout ce qui fait Nagini. Toi t’es tout l’inverse, une brute physique qui l’est aussi mentalement. Tu sais juste un peu t’adoucir parce que t’as quand même appris -oui les miracles existent- du départ de Jenny et de ce qu’elle t’a dit avant de partir à l’autre bout du pays pour ne plus jamais avoir à te revoir. Peut être aussi que tu te dis que Nagini comprendra mieux tout ce qui compose ton être puisque, si ton héritage revient, tu seras capable du pire comme elle sous sa forme de serpent.
Cependant t’as quand même du mal à ne pas réagir à la réponse qu’elle offre à ton baiser. C’est plus fort que toi, et tes mains descendent pour se poser sur ses fesses et la serrer un peu contre ton corps. C’est beau comment toutes tes réticences à coucher vol en éclat face à elle, même si t’es conscient que tu vas devoir faire gaffe. Tant d’années à ne trop jouer au con pour ne pas crever et là t’as vraiment qu’une seule idée en tête et alors c’est vraiment pas de t’arrêter à ce baiser. Loin de là…
Tu souris à sa confession. Tu t’en doutais en effet. Vu sa réticence à se lier avec quelqu’un et sa réaction plus que vive à chaque fois que quelqu’un lui dit -y compris toi au début- qu’elle est canon, ça pouvait dire seulement deux choses : soit un amour perdu, soit aucun amour et aucune envie de se lier avec qui que ce soit. C’est aussi bien que ce soit la seconde solution, ça t’évite de devoir massacrer quelqu’un s’il réapparaît.
« Je sais ouais. Et je m’en fous… »
Tu juges pas être le meilleur pour une première fois mais tu feras gaffe et qu’elle soit novice te passe au dessus de la tête. Tout le monde l’a été un jour. Et s’il y a une seule femme pour qui tu veux bien faire un effort c’est elle alors autant qu’elle en profite. Tu reviens l’embrasser avant de dévier tes baisers sur cette plaque d’écaille qui l’a fait frissonner.
« T’as envie ? »
Toi clairement oui et elle doit le sentir vu qu’elle est assise sur toi, que tu la serres contre toi et que, non, tu n’as rien dans les poches de ton pantalon. Il y a des choses que les hommes ne peuvent physiquement pas cacher et l’envie en est une. Bon toi tu caches pas grand chose de toute façon… Tu finis par te lever du canapé, la gardant dans tes bras et allant vers sa chambre plutôt parce que vous n’allez pas rester sur le lit, que ça vous mène à plus ou pas -même si t’aimerais éviter le “ou pas”-. Tu ne peux cependant pas t’empêcher d’aller chercher plus, ta main droite glisser sous sa cuisse que tu tiens pour la caresser doucement du bout de tes doigts, à travers ses tissus.
La force brute et la tendresse, l’un frondeur, l’autre farouche… Sur le papier, difficile de savoir si cette association serait bel et bien susceptible de faire des étincelles… mais quand Nagini garde ses lèvres tout contre celles de Jackie, elle ne sait pas avoir le moindre doute. Oui, il est…. Comment dire… brute de décoffrage… Mais en même temps, il est capable avec elle d’une considération telle que la jeune femme en a bien trop peu connu dans sa vie. Dans son regard, elle se sent exister. Elle a bel et bien le sentiment d’être un être à part entière, une femme capable de tout, susceptible de briller dans le regard d’un homme et d’être aimée. Les sentiments qu’il sait éveiller en elle, la confiance qu’il sait impulser à ses gestes, la rend littéralement accro à sa présence.
C’est si dur pour elle de se lier à qui que ce soit, c’est si compliqué pour elle d’aimer et de se laisser aimer, faute de vraiment réussir à s’aimer elle-même… mais Jackie lui simplifie cet exercice au point qu’elle ne demande plus qu’une chose, et c’est que ce moment dure – qu’il dure le plus longtemps possible. Elle veut se perdre une éternité entière entre ses bras puissants… En dépit de la confiance qu’elle lui adresse, celle qui l’encourage à abattre des barrières qu’elle croyait insurmontable, elle est tout de même un peu inquiète… c’est naturel, bien sûr… comment ne pas l’être alors que ses relations les plus fortes ont toujours mal fini ? Que celle-ci ne peut probablement finir que mal ? Mais… tant pis. Ce moment qu’ils passent ensemble sera peut-être le dernier avant très longtemps. S’ils ne prennent pas soin de le savourer à sa juste valeur, alors à quoi bon ?
Au moment de signifier son expérience à Jackie, elle n’est guère surprise de sa réponse. Bien sûr qu’il le sait… et bien sûr qu’il s’en fout, en vérité… Est-ce que c’est surprenant ? Bien sûr qu’il s’en moque. Il n’est pas le genre à te le reprocher ou à se laisser déranger pour si peu. En fait, à ce stade, elle réalise bien que rien au monde ne serait susceptible de le déranger, preuve en est du baiser tendre qu’il dépose sur la plaque d’écailles sur son cou.
« Oui. »
Sa réponse est si sincère, si affirmée, qu’elle la surprend elle-même, mais c’est bien la vérité qu’elle exprime en un mot et un seul. Elle a envie d’aller plus loin. Elle a envie de lui. Et elle ne veut pas se laisser arrêter par aucune de ses inquiétudes ni aucun de ses a priori. Elle veut en profiter, et apprécier ce sincère moment d’intimité avec lui. Oui, elle est un peu nerveuse, mais elle n’en est pas moins sûre d’elle. C’est avec lui qu’elle veut être, c’est avec lui qu’elle veut le faire… sur tous ces points, elle ne se pose aucune question.
« Guide-moi », l’intime-t-elle dans un souffle déposé sur ses lèvres, sa peau frissonnant sous l’effet de ses caresses encore superficielles.
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