(abandonné) Meet your destiny [Tom]

À l’appel de Nagini, l’héritier de Serpentard sortait des buissons. Dans sa main, il tenait sa baguette sur laquelle se trouvait au niveau de son bout une boule de lumière. Le soleil, bien qu’en déclin, perçait difficilement les épais feuillages des habitants de la forêt dans laquelle Nagini s’était réfugiée. Il ne parlait pas, se contentant de l’observer, tendant sa baguette vers elle pour mieux l’éclairer. Son regard n’était pas habité d’une curiosité malsaine que bien des gens pouvaient avoir en rencontrant Nagini — qui n’était à leurs yeux qu’une bête de foire — mais plus de la pitié vis-à-vis du traitement qu’elle avait reçu à cause de ces mêmes personnes et surtout de la fascination. Jusqu’à aujourd’hui, Tom n’avait jamais vu de Maledictus et surtout une qui se changeait en son animal de prédilection. Il se tenait devant elle, décalait sa baguette pour éviter de les aveugler une fois son inspection terminée et enfin, après un long silence des plus inquiétant comme il était un simple inconnu sortit de nulle part, il se décidait enfin à parler, en fourchleang. « J’ai vu ce qu’ils vous ont fait. » Cette fois-ci, en dépit d’une tristesse artificielle dans sa voix, c’est de la colère qu’on pouvait lire dans son regard.

En effet, au moment où Nagini fut une nouvelle fois victime de cette terrible malédiction qui gangrénait son sang depuis sa naissance, Tom était là — simple passant sur le trottoir d’en face. Il n’avait pas compris l’affolement des gens qu’il jugeait ridicules. Forcément, quand il avait vu ce serpent fuir, il n’avait pas pu s’empêcher de changer ses plans initiaux et de s’y intéresser en la suivant. La filature était d’autant plus nécessaire quand il avait remarqué de rares courageux en train de tenter de s’en prendre à elle pour l’arrêter dans sa course — en d’autres termes pour la tuer et s’en vanter ensuite. Profitant de la panique environnante, Tom avait tué l’un de ces inconscients, ne supportant pas que l’on s’en prenne à un reptile qui, selon toute vraisemblance, à en juger son comportement, était affolé. Personne n’avait remarqué ce corps raide mort échoué dans l’embouchure d’une ruelle sombre. Les gens étaient obnubilés par l’idée de fuir le plus vite possible. Et Tom avait tiré profit de cette occasion pour la suivre jusque dans cette forêt où il avait eu du mal à la retrouver.

Maintenant qu’il était face à Nagini, c’était le plus sincèrement du monde qu’il était rassuré de voir qu’elle n’avait rien. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraitre, le cœur glacé du jeune Lord Voldemort n’avait d’affection et d’intérêt que pour ces reptiles si mal aimés pour des prétextes. Les gens ne cherchaient pas à les comprendre, s’arrêtant sur leur physique jugé disgracieux à cause de diktats ridicules, mais surtout à cause de leur possible pouvoir létal… En ces points, Tom se sentait proche d’eux : on ne cherchait pas à comprendre son génie, une chose qu’il mettait sur le compte de la jalousie et on le fuyait en raison de son étrangeté et de son physique qui commençait à sérieusement se dégrader — la faute de la création de ses horcruxes qui étaient à ce moment-là au nombre de trois : le carnet, la coupe et le médaillon. Sa peau était diaphane, faisant ressortir avec écœurement la couleur violacée de ses veines à certains endroits. Il perdait un peu ses cheveux, mais rien de trop alarmant. Il était encore jeune, et d’aucuns diront qu’il conservait encore son charme d’antan. Il n’en restait pas moins mystérieux, inquiétant et surtout dangereux, même si avec Nagini, il se montrait étrangement… soucieux et bienveillant — il ne voyait que le serpent en elle, la femme n’existait même pas à ses yeux. « Je vous ai suivi pour m’assurer que vous n’étiez pas blessée. Vous êtes une maledictus, n’est-ce pas ? » demandait-il, toujours en fourchelang. Le geste qu’il eut ensuite était des plus surprenants quand on connaissait sa personnalité — il lui tendit sa main. Puis, encore une fois dans la langue des serpents, il lui dit avec une tendresse qui sonnait étrange chez lui : « Je ne vous veux aucun mal. Bien au contraire. » Il adressait à Nagini son plus beau sourire, le même qui avait amadoué tant de gens à Poudlard et même après. Il était clairement en train de l’endormir pour mieux la faire tomber dans ses filets. Après tout, elle était seule au monde. Qui accepterait ce qu’elle était sans concession, sans prendre peur ? Lui. Seulement lui. Et personne d’autre.