(TERMINE) Besoin de comprendre - Elizabeth

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

Les souvenirs étaient trop douloureux et venaient polluer l’esprit d’Octavia. Elle avait envie de comprendre ce qui était en train de lui arriver, envie de comprendre ce qu’était réellement son passé et en même temps, elle avait envie de revenir un mois plus tard. Elle aurait préféré ne jamais se souvenir, elle aurait voulu garder ce passé idyllique qu’elle s’était crée sans le savoir plutôt que de ce souvenir de ces atrocités. Comment avait-elle pu un jour assassiner quelqu’un ? C’était impensable, Octavia avait un fort caractère, elle ne se laissait pas faire, elle était un peu rebelle, mais de là à aller jusqu’à ôter la vie d’un homme, ou plutôt la vie de plusieurs hommes. Elle ne se reconnaissait pas là.

Si Octavia ne croisait plus personnes depuis plusieurs jours maintenant, préférant rester enfermée chez elle, à l’abri des regards, des autres et du danger qu’elle pourrait peut-être causer. Elle avait besoin d’aide, besoin de comprendre pourquoi ces souvenirs étaient en train de remonter à la surface et comment faire pour les stopper. Même si dans le fond, elle aurait aimé en apprendre plus sur elle, elle aurait voulu savoir si sa vie n’avait jamais rien connu de bon. Après avoir parlé au téléphone avec un médecin, il lui avait conseillé d’aller voir un psychologue, pour l’aider à comprendre et à aller mieux. Octavia n’avait pas très envie d’aller se confier à un inconnu, elle avait une fierté, mais elle allait devoir la mettre de côté pour le moment. La brune avait pris le premier nom qu’elle avait trouvé en faisant une recherche, elle avait passé un coup de téléphone pour obtenir un rendez-vous, puis s’y était rendu avec l’envie de faire demi-tour alors qu’elle venait à peine de mettre le pied dehors.

Octavia venait d’arriver devant le cabinet de la psychologue Tudor, elle avait poussé la porte d’entrée, avant de s’annoncer à l’accueil, pour ensuite aller s’asseoir sur l’une des chaises de la salle d’attente. Elle était seule, et tant mieux, mais en attendant, elle trouvait le temps long, alors pour s’occuper, elle lisait les affiches ridicules qui ornaient les murs de la salle d’attente.

Elizabeth avait une journée assez tranquille aujourd'hui, à croire que les gens avaient décidé de la laisser tranquille et ce n'était pas pour lui déplaire. Tranquillement installée à son bureau, elle terminait avec l'un de ses patients qu'elle côtoyait depuis plus de six mois maintenant. A vrai dire, elle était sans doute de très mauvais conseils puisqu'elle ne semblait pas l'aider plus qu'à tenir la tête hors de l'eau. Au moins, elle ne le faisait pas sombrer davantage et c'était déjà bien selon elle, elle pouvait même s'en féliciter. Elle prenait quelques notes rapide, réécrivant chaque semaine la même chose, lui parla quelques minutes et lui indiqua de prendre un nouveau rendez-vous à l'accueil. Le même blabla habituel, simplement. Elizabeth referma la porte après lui avoir serré la main et poussa un long soupir. Sa vie ne ressemblait à rien : elle travaillait et elle se cachait chez elle, à l'abri des regards et de sa cousine, Mary. Elle était fatiguée et commençait à avoir beaucoup de mal à continuer. Cette vie, elle allait finir par la détester plus encore que la précédente et jamais elle n'aurait pensé que cela était possible. Enfin, elle était là pour travailler et non pour s’apitoyer.

La jeune femme jeta un coup d'oeil à son carnet, lui indiquant ainsi le nom de sa nouvelle et future patiente. C'était une femme qu'elle n'avait jamais vu. Se redirigeant vers la porte, elle l'ouvrit et jeta un coup d'oeil dans le cabinet. Ce n'était pas bien compliqué puisqu'il n'y avait qu'une jeune femme, les patients suivant n'étant sans doute pas encore arrivés. « Madame Blake, c'est à vous ! » lança-t-elle suffisamment fort pour qu'elle relève la tête et se lève. Elle se décala pour la laisser entrer. « Je vous en prie, vous pouvez vous installer. » lança-t-elle en lui indiquant un siège de la main. Elle alla également s'installer dans son fauteuil et releva les yeux vers la jeune femme. « Alors dîtes moi tout, pourquoi êtes-vous là ? » autant vite expédier cette partie du rendez-vous et aller droit au but. A quoi bon perdre du temps inutilement ?

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

Pourquoi est-ce qu’Octavia était venue ici ? Elle regrettait déjà, alors qu’elle n’avait même pas encore dit la moindre petite chose à son propos. Elle n’aimait pas parler d’elle, n’aimait pas montrer ses faiblesses. Aux yeux de tous, elle devait paraître forte, même si intérieurement, elle ne l’était pas réellement. Et puis, finalement, que pouvait-elle réellement dire à cette psychologue ? Elle n’allait tout de même pas lui avouer qu’elle avait massacré des gens. Non, vraiment, c’était une très mauvaise idée. Plus le temps de faire demi-tour, le docteur Tudor venait de la faire entrer dans le cabinet des horreurs. Celui où l’on vous fait dire ce que l’on ne veut pas, celui où l’on vous humilie et quand vous en sortez, vous êtes encore plus mal qu’en y entrant. Vraiment, Octavia avait toujours le don de faire les bons choix. Octavia s’était installée sur un siège, comme demandé. Et sans perdre de temps, la rousse qui se trouvait face à elle lui avait demandé pourquoi est-ce qu’elle était là. Octavia cherchait quoi dire, évitant le regard de la psy, se tripotant les mains. Elle n’avait pas le choix, elle allait devoir prendre la parole. Elle avait fait l’effort de venir jusqu’ici, alors elle n’allait pas s’arrêter là, même si l’envie de fuir était intense. « Il y a un peu plus d’un an maintenant, je me suis réveillée chez moi, seule, dans mon lit. Je ne sais pas comment cela est possible, mais je ne me souvenais plus de mon passé. Je me souvenais de mon identité, de mon âge et de ce genre de truc, mais rien d’autre. Avec le temps, en me promenant chez moi et ailleurs en regardant des objets en particulier, je me suis souvenue de certaines choses. Pour moi, ces choses étaient mon passé. J’en étais plus que certaine, je le ressentais au fond de moi. Mais depuis un mois environ, je ne suis plus certaine de rien. J’ai des sortes de flash, pendant mes rêves ou quand je suis éveillée. Ils me montrent une autre vision de moi. J’ai l’impression d’avoir vécu deux vies bien distinctes. Je ne sais pas quels souvenirs sont réels, je ne sais pas si je dois essayer d’arrêter de me souvenir de ces choses ou si je dois continuer. J’ai essayé d’arrêter, mais je n’y arrive pas. » Octavia n’avait pas l’habitude des grands discours, elle n’aimait pas trop échanger avec les autres, surtout quand elle ne les connaissait pas, elle n’aimait pas non plus parler d’elle, mais elle n’avait pas le choix, elle avait réellement besoin de comprendre ce qui était en train de lui arriver et pourquoi pas y mettre fin.

La psy venait tout juste de rencontrer sa nouvelle patiente, alors comme à chaque fois, elle débutait la conversation rapidement, demandant pourquoi elle était là. Après tout, autant aller droit au but, non ? Et puis, Elizabeth ne pourrait rien faire sans savoir qui était sa patiente et pourquoi elle avait besoin d'elle. Le regard d'Octavia était fuyant, elle n'aimait pas être ici et elle ne voulait pas se confier, il n'était pas difficile de le deviner. Sans doute, regrettait-elle sa décision de prendre un rendez-vous, regret arrivé un peu tard. Enfin la jeune femme prit la parole, et Elizabeth fut immédiatement intéressée par ce qu'elle disait, tant son histoire ressemblait à la sienne. Arrivée de nul part il y a un peu plus d'un an. Comme elle. Comment était-ce possible ? Pourquoi tant de gens semblaient être arrivés de partout et nul part à cette date ? Les morts revenaient à la vie, passé et futur semblaient s'être mélangés... Et pourtant, personne ne semblait chercher. Elizabeth prenait des notes, bien que l'esprit absorbé par ses propres pensées. « Je vois... » souffla-t-elle pour commencer. Une vraie amnésique face à la fausse amnésique qu'est Elizabeth. « Je suppose que vous avez vu des médecins, des spécialistes pour essayer d'expliquer votre amnésie soudaine ? » Après tout, elle avait dû être inquiète de se réveiller sans souvenir et avait dû consulter pour déceler une quelconque maladie ? « Des rêves, des flashs... Hormis ces rêves, dormez-vous bien ? Avez-vous des difficultés pour vous endormir, dormez-vous suffisamment ? » Ces rêves étranges pouvaient sans doute s'expliquer par tout ça, non ? « Et quand vous êtes éveillée, ces flashs, se manifestent-ils à des instants très précis, lorsque vous faites quelque chose de particulier ou ils vous tombent dessus n'importe quand ? » Là encore, selon la réponse, les raisons pouvaient sans doute varier. « Y-a-t-il eu un élément déclencheur à ces souvenirs ? Avez-vous de la famille à qui en parler ? » Si elle avait de la famille, elle lui aurait sans doute parlé de son véritable passé. « Avant de savoir si vous devez fouiller plus loin ou essayer d'arrêter, il faut comprendre si tout ceci est vrai et pourquoi ça vous arrive maintenant ! Il y a forcément une raison à tous vos rêves et vos flashs, qu'ils soient de véritables souvenirs ou des inventions. » voilà une chose dont elle était absolument certaine et sur laquelle les deux jeunes femmes allaient devoir travailler pour commencer.

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

« Eh bien… en réalité, non, je ne suis allée voir aucun spécialiste. » Elle se souvenait avoir discuté avec un médecin de ses souvenirs qui avaient soudainement disparu, apparemment cela devait être dû à un choc, du moins, c’était ce qu’elle croyait. Mais ça n’avait jamais été plus loin, on ne lui avait jamais fait passer d’examen. En réalité, elle ne savait absolument pas pourquoi elle avait oublié vingt-deux ans de sa vie. Puis comme ses souvenirs étaient revenus peu à peu sur une assez courte période, elle ne s’était pas plus inquiétée jusqu’à il y a un mois environ. « J’ai toujours eu un sommeil agité… enfin je crois. Mais sinon, je dors plutôt bien. Sauf bien évidemment, quand j’ai ces sortes de flash pendant la nuit, dans ces cas-là, je me réveille automatiquement et je n’arrive plus à retrouver le sommeil. » Il fallait dire que ce qui semblait être des souvenirs, n’avait rien de très joyeux ou de très amusant pour Octavia. Elle ne dormait sans doute plus suffisamment, pas ces dernières semaines en tout cas, elle avait l’esprit bien trop occupé, des nuits bien trop agités pour cela. « Oui, ils se manifestent à des moments précis. Quand je fais ou je vois quelque chose en particulier, ça éveil en moi ces sortes de flash. » La première fois que ça lui était arrivé alors qu’elle était éveillée, c’était en regardant la télé, la scène qui était en train de défiler devant ses yeux avait réveillé en elle une sorte de souvenir qui ressemblait fortement à ce qu’elle était en train de voir. « Non, je n’ai pas de famille, je ne peux en parler à personne. Je ne serais pas là si c’était le cas. Ma famille aurait pu m’aider à me souvenir de mon passé, elle aurait pu me dire si oui ou non, ce que je voyais ces dernières semaines faisait bel et bien parti de mon passé. » Les questions de la psychologue commençaient à l’agacer. Octavia savait bien que la rousse faisait son travail et que pour comprendre ce qui était en train de lui arriver, elle devait savoir certaines choses, mais cela insupportait Octavia. Elle n’avait pas envie de répondre à toutes ces questions, pas envie d’être prise pour une bête de foire que l’on devait observer sous tous les coins, elle n’avait pas non plus envie d’être prise pour une folle ou une menteuse. « Et comment est-ce que je peux savoir tout ça ? Comment vous-même, vous pouvez le deviner ? J’ai l’impression d’avoir vécu ses choses, pourtant, ça semble impossible. Je ne comprends pas ce qui m’arrive et en réalité, je doute que quelqu’un puisse m’aider. » Comment savoir si ce qu’elle avait vécu été vrai ? Il n’y avait aucun moyen de le savoir et cette idée était insupportable pour Octavia, elle aurait tant aimé que tout cela ne soit jamais arrivé.

Aucun spécialiste après une amnésie soudaine et inexpliquée ? Ce n'était pas prudent et c'était plutôt étonnant. Elizabeth ne relevait pas, peut-être y-avait-il une raison à ça, elle l'ignorait, mais ce n'était pas le principal problème. Alors elle continuait ses questions, lui parlant de son sommeil. La psy prit alors quelques notes, notant notamment que son sommeil était agité. Le manque de sommeil pouvait peut-être expliquer ces rêves étranges et ces flashs en journée ? Si elle dormait très peu, peut-être avait-elle des problèmes ? « Faîtes-vous ces rêves toutes les nuits ? » Demanda-t-elle ensuite, avant de reprendre presqu'aussitôt : « et pour ce sommeil agité, avez-vous déjà consulté un médecin ? » Elizabeth avait besoin de toutes ces informations pour mieux cerner le problème, alors elle posait toutes ces questions, ce qui parfois pouvait agacer les gens. C'était pourquoi elle reprenait ensuite sur les flashs qu'elle avait parfois la journée, lui demandant des précisions sur leurs apparitions et notamment s'ils arrivaient à des moments précis ou non. « et ça vous arrive souvent ? » demanda-t-elle, les yeux baissés sur ses feuilles où elle venait de noter que l'apparition des flashs étaient liés à des objets ou des événements précis. « Vous pouvez me parler de votre premier rêve et de votre premier cauchemar ? Quand, comment et ce qu'il s'y passait ? N'omettez aucun détail, tout peut avoir une importance, même ce qui vous semble n'être qu'un détail. » demanda-t-elle, toujours en prenant des notes.

Elle posa ensuite une autre question, concernant sa famille cette fois-ci. Peut-être n'avait-elle pas osé en parler à ses proches. Elizabeth pouvait le comprendre, ce n'était pas toujours simple d'assumer ce genre de choses et d'en parler librement. La jeune fille répondit avec agacement, Elizabeth le sentit sans aucune difficulté. Elizabeth releva alors les yeux vers elle et reprit, gardant son calme et sa voix neutre. « Vous vous trompez ! Nombreuses sont les personnes qui n'osent pas parler de ce genre de choses à leurs proches parce qu'ils ont peur d'être jugés, ils ont peur que l'on se moque d'eux ou qu'on les rejette. Et puis, ce n'est pas simple d'avouer que l'on va mal, que toute notre vie est remise en question d'un coup. C'est humain de vouloir montrer aux autres que l'on va bien, même si ce n'est pas le cas. Vous n'avez aucune photo de famille, des choses qui pourraient vous aider à vous souvenir ? Des amis d'enfance, peut-être ? D'anciens voisins à qui vous pourriez rendre visite ? Des gens qui vous ont connu il y a longtemps, qui connaissent votre passé ou qui aurait pu vous connaître à un moment de votre vie ? » Après tout, cette fille connaissait forcément des gens avec qui elle avait grandi, avec qui elle était allée à l'école ou des anciens voisins. Elle ne pouvait pas être absolument seule au monde depuis toujours. Si elle réussissait à retracer certains événements de son passé, cela ne pouvait que l'aider.

Alors qu'Elizabeth reprit la parole pour lui signaler que la première étape de leur travail était de comprendre pourquoi ces flashs arrivaient soudainement avant même de comprendre leur sens ou de savoir s'ils étaient réels, la jeune femme sembla s'agacer de nouveau. Ils semblaient être apparus soudainement et il y avait forcément une raison à ça. « Je comprends votre détresse, je comprends que vous puissiez avoir peur, mais vous devez me faire confiance et nous devons travailler ensemble si vous voulez espérer comprendre ! Pour cela, il faudrait que vous commenciez par vous calmer. » demanda la psy en la fixant droit dans les yeux. « Je ne peux pas le savoir, je ne peux pas le deviner, c'est un travail que nous ferons ensemble. Pour cela, vous devez essayer de réunir tout ce que vous pouvez sur votre enfance, votre passé, comme des photos, des discussions avec des gens que vous avez connu. Et puis en discutant, nous pourrons essayer de déduire les incohérences de vos flashs ou au contraire de vos souvenirs. Nous devons également trouver si quelque chose s'est passé avant l'apparition de vos flashs, un événement traumatisant, choquant ? Avez-vous perdu quelqu'un ? Avez-vous eu un accident ? » Les questions étaient nombreuses, les moyens pour comprendre aussi et peut-être qu'il n'y aurait aucune résultat, mais elles essayeraient au moins.

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

« Presque toutes les nuits. » Les exceptions se faisaient rares. Depuis un peu plus d’un mois elle faisait ce rêve presque toutes les nuits. Elle aurait aimé ne jamais le faire, elle n’aurait pas eu à se poser des questions. Si elle ne l’avait fait qu’à une ou deux reprises, elle ne se serait pas inquiétée non plus. Elle aurait simplement pensé qu’elle avait fait un cauchemar, mais là, ce n’était pas ça. « Et pour le sommeil agité, non, je n’ai pas non plus consulté de médecin. Beaucoup de personnes ont le sommeil agité, n’arrivent pas à dormir correctement, mais ne vont pas voir de médecin pour autant, je ne pensais pas que c’était nécessaire. » ...jusqu’à aujourd’hui. En effet, les nuits trop courtes, les nuits agitées, les cauchemars, les flashs, tout cela commencé à être trop éprouvant pour Octavia qui ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver. « Depuis un mois, je fais souvent le même cauchemar et pour le moment, je n’ai eu qu’un seul flash, mais il est apparu à différents moments, représentant toujours la même scène. » Cette scène atroce qui revenait encore et toujours. La psy notait des choses sur une feuille, Octavia essayait de lire, mais de loin, ce n’était pas simple. Elle détestait l’idée de déballer sa vie à une inconnue, qui en plus de cela prenait des notes qu’elle allait garder bien précieusement. Quoi qu’il arrive, il allait y avoir des traces de son passage, de son problème et c’était plus que déplaisant. Le moment fatidique venait d’arriver, la rousse venait de lui demander de raconter ce qu’elle voyait. Octavia pouvait parler de son rêve, celui où elle se voyait enfermée, mais elle ne pouvait pas parler de celui où elle massacrait tout le monde. « Si je n’ai pas le choix, alors je vais vous raconter mon rêve. Je suis enfermée dans une petite pièce, plongée dans l’obscurité la plus totale. La pièce est vraiment très petite, trop petite même, je n’ai pas assez de place pour me déplacer, juste de quoi tenir assise et peut-être même allongée, mais ça s’arrête là. La pièce est entièrement vide, enfin, je crois, enfin, parfois, j’ai une peluche avec moi. J’ai l’impression d’avoir passé énormément de temps dans cette pièce. La température est aussi plus que glaciale, en tout cas, c’est ce que je ressens quand je suis à l’intérieur, en plus d’un stress immense qui m’envahit. Quand je suis à l’intérieur, j’ai l’impression d’y être cachée… Oui, c’est sans doute plus une cachette, j’ai peut d’être découverte quand j’y suis, pourquoi ? Je l’ignore. Pour entrer ou sortir de cette pièce, je dois me glisser sous une trappe en bois, qui est elle-même recouverte d’un tapis, cachée sous une table. Compliqué, n’est-ce pas ? En revanche, la pièce qui cache la trappe semble plus grande, mais elle est très sombre elle aussi, je n’y distingue rien d’autre à part la table et le tapis, pourtant, je sais qu’elle est remplis d’autres choses. Et puis, il y a aussi deux voix, une féminine et une masculine, mais j’ignore qui sont ces gens qui parlent au-dessus de ma tête, je ne les ait encore jamais vu et je ne sais rien d’eux. » Octavia n’avait pas l’habitude de beaucoup parler, mais pour une fois, elle avait s’était beaucoup exprimée. Elle n’avait pas eu à se forcer, elle avait simplement à raconter ce qu’elle voyait dans son rêve. En revanche, il était hors de question de raconter ce fameux flash. Octavia se voyait mal, très mal même, raconter à une inconnue qu’elle se voyait au beau milieu d’un champ de batailles, donnant la mort à des dizaines de personnes. S’il s’agissait d’un réel souvenir… Elle ne savait pas où cela la mènerait, et même si elle n’osait se l’avouer, elle avait peur de parler. Et puis cette psy prenait des notes de tout ce qu’elle était en train de dire, alors elle se montrait méfiante, Octavia avait toujours eu beaucoup de mal à accorder sa confiance.

Les questions continuaient et l’agacement d’Octavia s’accroissait. Elle avait pris seule la décision de venir voir cette femme, mais elle le regrettait et réagissait comme si quelqu’un l’avait forcé à venir. Elle était sur la défensive, presque agressive en parlant, mais c’était simplement sa façon d’être. « Je ne suis pas comme ça, je n’ai pas peur que l’on me rejette. Je n’ai pas non plus peur que l’on se moque de moi. » Complètement faux, même si Octavia voulait se montrer forte comme toujours, au fond-elle, elle avait toujours eu peur de se faire rejeter, de ne pas être aimé, elle n’y pouvait rien, elle était comme ça. « Et non, je n’ai aucune photo de famille, je n’ai pas vraiment de famille il faut dire. Pas de parents, pas de fratrie, pas de grands-parents, pas d’oncle ou de tante… Rien. Je n’ai pas non plus d’amis d’enfance, je n’ai plus aucun contact avec eux. Je n’ai personne, je ne suis pas quelqu’un de très sociable. J’ai quelques amis, quelques connaissances, mais je ne les connais pas depuis beaucoup plus d’un an. » Tout cela ne semblait absolument pas étrange. Pour Octavia c’était normal de ne pas avoir de photos d’elle quand elle était plus jeune, de ne rien avoir de ses parents, elle s’était imaginé des souvenirs avec des parents fictifs, ils restaient flous, mais ils étaient réels pour elle. Elle ne se posait pas non plus de questions sur le fait qu’elle n’ai aucun ancien ami. Depuis qu’elle avait, soit disant, recouvré la mémoire, tout semblait naturel et normal pour elle, elle ne s’était jamais posé de questions, pourtant, il y avait tellement de choses illogiques dans ses souvenirs.

« Je n’ai pas l’habitude de me reposer sur quelqu’un, je n’ai pas pour habitude d’accorder ma confiance à une inconnue. » Octavia ne relevait pas le fait qu’Elizabeth venait de lui demander de se calmer, elle pouvait être nerveuse, très nerveuse, surtout ces derniers temps, elle savait que si elle réagissait, elle pouvait très vite s’emporter. « Je n’ai que mes souvenirs, des objets qui sont chez moi, mais je n’ai rien de très concret, je n’ai rien qui puisse réellement m’aider. » Octavia s’agacer à nouveau, la psy ne comprenait donc pas qu’Octavia n’avait rien de concret, aucune photo, personnes pour l’aider rien… « Il ne s’est rien passé avant l’apparition de mes flashs. Je me suis endormi et là, tout à coup premier rêve, et les nuits qui ont suivit, la même chose… Mais il n’y a rien eu de traumatisant dans ma vie, rien... » Aucun événement qui puisse déclencher ce genre de souvenirs, pas aux yeux d’Octavia en tous cas. « Je refuse de croire que ce que je vois fasse réellement parti de mon passé. Mes souvenirs sont bons, ils n’y a aucun doute à avoir là-dessus. Je veux juste comprendre pourquoi je vois ces choses et je veux juste y mettre fin, reprendre une vie aussi normale qu’elle ne l’était avant ces maudits faux souvenirs. » Octavia passait par toutes les émotions, elle était étrangement calme en prononçant ces mots, c’était presque une supplication, Octavia avait peur de ce que pouvait être son vrai passé.

Elizabeth ajouta donc l'information sur son cahier. Si les rêves revenaient presque toutes les nuits, ce n'était donc pas un hasard. Il devait y avoir dedans des choses que cette jeune fille devait comprendre. Si ce rêve n'avait aucune importance, il n'aurait sans doute pas été aussi fréquent et ne la perturberait sans doute pas autant. Enfin, ce n'était qu'une déduction puisqu'Elizabeth n'était en rien spécialiste des rêves. Elle n'était, de toutes façons, en réalité, spécialiste de rien du tout. Son métier à elle, c'était de gouverner un royaume, pas d'écouter les problèmes des autres, mais elle n'avait plus le choix. « Même si les personnes à avoir des nuits agitées sont nombreuses, il est important de consulter pour essayer de comprendre le problème et de le résoudre. Bien dormir peut vous aider à garder votre calme, à comprendre et peut-être même à résoudre votre problème. » Même si elle y croyait assez peu pour la dernière chose, mais pour le reste, c'était vrai. Un bon sommeil pouvait l'aider.

« Et entre votre cauchemar et votre flash, y-a-t-il des similitudes ? Reconnaissez-vous des choses ? » Deux scènes qui revenaient sans cesse, mais semblaient-elles venir de la même époque, du même endroit ? Si elle rêvait de deux choses totalement différentes, peut-être que tout cela était faux, qu'il ne s'agissait que de rêves et de rien d'autres. Elizabeth lui demanda alors de raconter son rêve en détail, n'omettant rien. Chaque détail pouvait avoir son importance, même les choses les plus anodines. La psy essayait de prendre le plus de notes possible, réfléchissant en même temps à ce qu'elle entendait, s'étonnant aussi de ce qu'on était en train de lui raconter. Cela faisait beaucoup d'informations et donc beaucoup de questions. « Très bien. Reconnaissez-vous cette grande pièce au-dessus de votre cachette ? Même si vous n'y voyez pas grand chose, vous rappelle-t-elle quelque chose ? Un endroit où vous pourriez vous rendre aujourd'hui ? Chez vos parents peut-être ? Un membre de votre famille ? » Même si elle n'avait plus personne, cette pièce pouvait être un endroit de son enfance. « Vous avez quel âge dans ce rêve ? Cette peluche dont vous parlez, l'avez-vous aujourd'hui ? » Si la peluche existait réellement, cela pouvait peut-être les aider. Elizabeth n'en savait rien. « Et ces deux voix dont vous parlez, que disent-elles ? Ce sont des voix d'adultes, d'enfants ? Lorsque vous les entendez, que ressentez-vous ? » Peut-être était-ce de ces deux personnes qu'elle se cachait ? Ou peut-être était-ce ces deux personnes qui la cachait ? Elizabeth essayait de comprendre à travers ses nombreuses questions, mais cela semblait compliqué tant tout paraissait irréaliste. « Et pourriez-vous me raconter votre flash ? » Encore quelque chose qui pourrait les aider, notamment en faisant des comparaisons.

La psy continuait ses questions et cela ne plaisait pas à la jeune femme. Elizabeth gardait son calme, même si elle n'appréciait pas qu'on lui parle de la sorte. « Il n'y a aucune honte à avoir peur du rejet. » précisa la jeune femme, essayant de rassurer Octavia face aux craintes qu'elle rejetait. « Vous n'avez gardé aucun souvenir de vos parents ? » ça c'était étrange en revanche, de ne pas avoir, au moins, une photo d'eux. Pour Elizabeth, à son époque, cela n'avait rien d'étonnant puisque tout ça n'existait pas, mais ici, avec le temps, elle avait compris l'importance des photos comme souvenir. Plus rapide et plus simple qu'un portrait. « Vous dites que vous n'êtes pas sociable, mais comment se fait-il que vous n'ayez aucune connaissance de plus d'un an ? » Elizabeth était surprise, d'autant plus que cette période correspondait aussi à celle de son arrivée. Étonnant. A croire qu'ils étaient nombreux à être arrivés à cette période, mais pourquoi ? « Vous avez des souvenirs précis de vos parents ? » demanda-t-elle sans trop réfléchir. Mais agacée par le comportement de la jeune femme, l'ancienne reine lui demanda de se calmer. Sans ça, il était clairement impossible pour elle d'essayer de l'aider. « Et pourtant vous avez fait la démarche et vous êtes là, c'est que, quelque part, vous êtes prête à essayer de me faire confiance. » Sinon pourquoi faire cette démarche si difficile que d'accepter de se confier à un inconnu ? La jeune fille continuait à être agressive malgré tout, agacée par les questions. A quoi s'attendait-elle exactement ? « Peut-être y-a-t-il eu un changement soudain dans votre vie ? Rien qui ne soit traumatisant, mais quelque chose de suffisamment marquant, qui marque un changement suffisamment important pour vous perturber ? » Comment cela pouvait arriver du jour au lendemain, sans raison ? Sans doute possible, mais étonnant. « Même plusieurs jours ou semaines avant ? » parfois les choses étaient longues à se déclencher. « Et comment pouvez-vous être certaine que vos rêves ne vous racontent pas une vérité ? Qu'est-ce qui vous le prouve ? Peut-être avez-vous raison, je ne dis pas le contraire, mais vous ne pourrez pas y mettre fin comme ça en vous persuadant qu'ils sont faux, il vous faudra obligatoirement comprendre pourquoi vous faites ces rêves, pourquoi vous voyez ça et comprendre pour essayer de les faire disparaître. » Il y avait bien peu de chances pour que tout disparaisse du jour au lendemain, sans rien y faire, sinon elle ne serait pas là et sinon ça n'aurait pas duré depuis si longtemps.

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

« Honnêtement j’en doute. Je ne suis pas certaine que bien dormir va m’aider à résoudre mon problème. Après, je veux bien essayer de trouver des solutions. » Octavia n’était pas contre le fait de bien dormir, au contraire, elle aimerait bien éviter les nuits blanches, les nuits agitées… Mais elle était plus que certaine que cela ne l’aiderait pas à résoudre son problème.

Des similitudes entre le flash et le rêve ? Aucune. Ils étaient totalement différents. « Non, mon rêve et mon flash sont très différents. Je n’ai pas le même âge, je ne suis pas au même endroit et je suis loin d’avoir les mêmes occupations. » En effet, dans son rêve, elle était enfant, dans son flash, elle était adulte. Dans son rêve, elle se trouvait enfermée à l’intérieur, dans son flash, elle était à l’extérieur au beau milieu d’un champ de batailles. Dans son rêve, elle était en train de se cacher pour échapper au danger, dans son flash, elle donnait la mort. Rien n’était pareil, tout cela n’avait aucune logique... sans doute. « Non, je ne reconnais pas cette pièce, tout est très flou, je ne sais pas où je suis, je n’ai jamais vu cet endroit. » Vraiment, tout ce qu’elle voyait ne lui rappelait rien. Il faisait parti de ses rêves, pas de sa vie réelle. Elle n’y avait jamais mis les pieds en vrai, même quand elle était enfant. « Je ne sais pas, je dois avoir une dizaine d’années. Et non, je n’ai pas la peluche avec moi. » Octavia n’était pas certaine de ce qu’elle avançait, mais elle ne devait pas être bien loin. « Ce qu’elles disent ? J’en sais rien, je ne comprends pas. Ils sont sans doute adultes, je pense. Et pour ce que je ressens en les entendant ? Je ne sais pas non plus, ils ne me font pas peur, ce n’est pas eux que je crains. Enfin, je crois. » Rien n’était clair, mais son rêve n’était pas clair. Elle ne savait pas qui elle entendait parler dans son rêve, mais elle n’avait pas l’impression que c’était d’eux qu’elle se cachait. C’était plutôt sans doute eux qui la cachaient. « Mon flash... » Octavia fuyait le regard de la psy, se grattant l’avant-bras nerveusement. Elle détestait ce qu’elle voyait et n’avait pas envie d’en parler. « Je suis… Je suis au beau milieu d’un… On ne pourrait pas en parler plus tard ? » Octavia n’y arrivait pas. Elle voulait se montrer forte, mais en réalité, c’était une personne fragile.

Octavia avait toujours eu peur du rejet, même si elle prétendait le contraire. Elle ne savait pas d’où lui venait cette peur, mais elle était présente depuis très longtemps. « Non. » Aucun souvenir, aucune photo… « Enfin si, j’ai des objets chez moi, de vieux trucs qui devait leur appartenir. » C’était ce qu’elle se disait quand elle les voyait. « Les gens sont sans doute lâches, ils ont sans doute pris la fuite quand j’ai perdu la mémoire. On ne peut compter sur personne, ce n’est pas nouveau. » Elle avait des souvenirs flous de certains visages, sans doute ces fameuses connaissances qui avaient pris la fuite une fois qu’elle avait perdu la tête. À vrai dire, elle ne s’était jamais posé la question. « Non. Aucun. » Décidément, elle posait toujours les mêmes questions. Octavia avait conscience de ne pas être agréable depuis le début, mais c’était son moyen de défense, elle n’y pouvait rien. Elle était mal à l’aise, avait l’impression d’être jugée alors oui, elle n’était pas la plus agréable. « Je ne sais pas pourquoi je suis venue ici. » C’était sans doute la plus grosse erreur de sa vie. Octavia aurait dû rester enfermée chez elle et essayer de se débrouiller seule avec ses problèmes. Il était hors de questions de lui faire confiance aussi facilement. « Rien du tout. Ou alors, je ne m’en souviens pas. Après tout, j’ai perdu la tête, donc c’est possible. » Pour une fois, ce que disait Octavia n’était pas bête, c’était réfléchi et elle était sérieuse, pas ironique, ni agressive comme elle pouvait l’être depuis son arrivée. « Parce que je n’ai pas envie d’être cette fille. Celle qui vit cachait pour échapper au danger. Celle qui donne la mort et semble y prendre du plaisir. » Octavia avait refusé de parler de son flash jusque-là, pourtant, elle venait de lâcher les mots sans s’en rendre compte. Si Octavia refusait de croire que ce qu’elle voyait été de vrais souvenirs de son ancienne vie, c’était parce qu’elle refusait d’être cette femme, tout simplement.

La jeune femme était perdue. Elle semblait l'être en tout cas. Elle était sur la défensive, presque agressive. Elle voulait trouver des solutions, mais ne voulait pas réellement parler des problèmes. Autant dire que la situation était compliquée pour cette psy qui n'aimait en rien ce métier qu'on lui avait imposé à son arrivée dans cet Enfer. « Allez tout de même voir un médecin. Quoi qu'il arrive, et même si ça ne vous aide pas à régler ce problème, bien dormir vous fera forcément du bien. » Ou en tout cas, cela ne pouvait pas lui faire de mal.

Évoquant enfin le fond du problème, ou presque, la psy demanda s'il y avait des similitudes entre ses rêves et ses flashs. Cela pouvait les aider à comprendre et savoir ce qui pouvait être vrai ou non. « Et vous vous sentez être la même personne, ou vous avez l'impression qu'il s'agit de deux vies différentes, là aussi ? » Sa question était peut-être maladroite, mais importante. Si elle rêvait de deux vies où elle n'avait pas l'impression d'être la même, il y avait de fortes chances pour que tout soit faux, non ? Ou s'agissait-il plutôt de deux stades d'une vie dont elle n'avait aucun souvenir ?

D'abord, Elizabeth s'attarda sur son rêve où elle était une enfant, enfermée quelque part. Elle lui posait différentes questions pour essayer de mieux comprendre, de mettre en évidence des problèmes peut-être ou des incohérences. Les réponses de la brune étaient assez vagues ce qui ne facilitait pas le travail d'Elizabeth. « Il n'y a aucun détail qui vous a marqué ? Dont vous vous souvenez ? Même quelque chose qui pourrait vous paraître insignifiant ? » Parfois une photo, un objet posé au coin d'une pièce, une couleur ou une odeur, tout ça pouvait aider à débloquer la mémoire. Alors elle devait vraiment bien y réfléchir. Déjà, selon Octavia, cet endroit n'appartenait pas au passé dont elle se souvenait. C'était déjà un bon point, non ? Dix ans. Si ces souvenirs étaient réels, elles en auraient forcément des souvenirs, ou des sensations, non ? Son amnésie pouvait sans doute expliquer tout ça, pourtant. Et si ces souvenirs étaient exacts, pourquoi la peluche ne serait pas avec elle ? Pourquoi ne l'aurait-elle pas gardé ? Évidemment, des tas de raisons pouvaient expliquer ça. Alors l'ancienne reine continua, posant des questions sur les gens qui étaient avec elle, les gens qu'elle entendait. Elle voulait obtenir plus de détails pour pouvoir éventuellement l'aider. Ce qu'elle disait sur les voix étaient plutôt intéressant. Elle ne les craignait pas. Ils étaient alors sans doute là pour l'aider. Alors peut-être fallait-il se concentrer sur ça ? Sur ces voix ? « Ces voix ne sont pas celles de vos parents ? Vous en êtes certaine ? » dommage qu'elle ne comprenait pas ce que ces voix racontaient, cela aurait pu être utile.

Puis après avoir travaillé un temps autour du rêve, la psy décida de passer au flash. Il devait aussi être passé en revu, pourtant la patiente ne semblait pas décidée à en parler. Elle semblait plus réticente encore à cette idée. Elle semblait presque gênée, même. Son regard devenait fuyant et elle devenait nerveuse. Cela intrigua forcément la psy, qui pourtant n'allait pas pouvoir la forcer à parler. Ce n'était pas ce qu'il fallait faire, ça elle l'avait bien compris. Il fallait parfois laisser du temps aux personnes avant qu'elle ne puisse exprimer un souvenir ou un sentiment. Le temps de donner sa confiance certainement. « Bien sûr, nous en parlerons dès que vous vous sentirez prête ! » affirma la psy, un sourire rassurant aux lèvres.

L'histoire de la brune était particulière. Aucune photo. Aucun souvenir. Comment était-ce possible ? « Et aucun de ces objets ne vous rappellent quelque chose ? Il est étrange de ne se souvenir de rien, non ? N'importe qui à un souvenir, un objet, une photo... » cette fois, Elizabeth réfléchissait surtout à haute voix parce que la situation était incompréhensible selon elle. « Tous ? Tous les gens auraient fui et vous n'en auriez plus réellement de souvenirs ? Octavia, essayez de réfléchir à tout ceci, ce n'est pas normal. Vous avez peur d'être rejetée, vous ne faîtes confiance à personne, vous ne vous souvenez de rien, ou presque. Il y a quelque chose dans votre passé qui doit expliquer tout cela. Plus vous m'en direz sur lui, plus je pourrais vous aider. » Ou essayer, en tout cas. Pourtant, sa démarche prouvait qu'elle avait envie d'être aider et de faire confiance à quelqu'un. Elizabeth se reconnaissait un peu en elle, en ce manque de confiance qu'elle éprouvait. Elle savait ce que cela représentait. Et les difficultés pour s'en sortir. « Parce que vous avez besoin d'aide, tout simplement. » et ce n'était pas une honte que de demander de l'aide.

Il fallait trouver ce qui avait provoqué cette perte de mémoire. Pourtant la jeune femme semblait dire qu'il n'y avait rien eu de particulier, mais qu'elle avait pu oublier. Cela n'aidait pas vraiment l'ancienne reine, qui ne savaient plus vraiment comment éveiller des souvenirs en elle. Alors elle poursuivit en expliquant qu'il était important de déterminer le vrai du faux avant toute chose. Et surtout, elle voulait comprendre pourquoi Octavia tenant tant à ce que la vie qu'elle rêvait soit fausse. Qu'y avait-il de si horrible ? Pourquoi tenait-elle tant à sa vie actuelle où elle n'avait aucune famille et presqu'aucun souvenir véritable ? Après tout Elizabeth venait bien d'un autre monde, elle aussi, alors Octavia pouvait très bien être aussi dans ce cas. Sauf qu'Elizabeth ne pouvait pas lui dire ça, sans passer pour une folle. Alors elle se taisait sans préciser à quel point elle pouvait la comprendre. Lorsqu'elle répondit enfin, Elizabeth releva les yeux de son carnet, surprise par ce qu'elle venait d'entendre. « Celle qui donne la mort ? » et qui y prend du plaisir en plus. Etait-ce réellement la teneur de ce qu'elle refusait de raconter ? Ce n'était en rien rassurant et Elizabeth comprenait tout à coup pourquoi Octavia tenait tant à ce que cette vie là soit fausse. Elle ne voulait pas d'une vie où elle était une meurtrière. Évidemment. « C'est ce qui se passe dans vos flashs ? » demanda alors la psy, espérant avoir, cette fois-ci, de véritables réponses.

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

Octavia regrettait d’être venue. Elle devait parler d’elle et elle détestait cela, surtout ces derniers temps. La brune et sa psy parlaient de différents sujets, tous dérangeant pour Octavia. Pourtant, en venant ici, elle savait bien à quoi s’attendre. Désormais, elles parlaient du sommeil d’Octavia. Elle dormait très mal ces derniers temps. Elle avait beaucoup de mal à trouver et le sommeil et dès qu’elle le trouvait, il était très agité et l’empêché de se reposer comme il fallait. La psy lui conseillait d’aller voir un médecin pour cela. Encore une idée ennuyante qui fit lever les yeux d’Octavia au ciel. Sérieusement ? Elle allait devoir passer devant combien de spécialistes pour retrouver une vie normale ? Elle ne pouvait pas guérir seule ou se contenter d’un seul médecin ?

La psy était revenue sur le sujet initial, les rêves et les flashs d’Octavia. En parler la rendait mal à l’aise. Elle avait de drôle de sensations. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais ces sensations étaient bel et bien là. « Je suis la même personne dans les deux… Enfin, je crois. Je ne sais pas, je ne suis sûre de rien. Tout est très flou. J’ai la sensation d’être la même personne, mais je n’en suis pas certaine. » Comment savoir ? Dans l’un, elle était enfant, dans l’autre elle était beaucoup plus vieille. Elle s’imaginait deux périodes de vie différentes. C’étaient peut-être deux périodes de sa vie à elle, mais elle ne pouvait rien confirmer.

Elizabeth semblait vouloir s’attarder sur le rêve d’Octavia, sur celui qui la montrait enfant. C’était sans doute le mieux, même si elle n’était pas à l’aise quand elle racontait cela, elle n’avait pas du tout envie de parler de son fameux flash. « Aucun. » Pas de choses marquantes, tout était très flou, très sombres. Tout ce qu’elle avait pu voir ou entendre n’allait pas l’aider à comprendre la moindre chose, elle en était certaine. Et puis tous les objets qu’elle avait aperçu avaient déjà été mentionné. Alors non, elle n’avait rien vu d’autre. « Oui, j’en suis sûre. Enfin, je suis certaine que l’homme n’était pas mon père. Sa voix montrait qu’il était jeune, bien trop jeune pour avoir une fille de mon âge. La voix de la femme, elle, était plus âgée. C’était peut-être la voix de ma mère, je ne sais pas. » C’est à cet instant qu’Octavia avait remarqué un nouveau détail étrange. La voix de sa mère. Elle n’avait aucun souvenir d’elle, elle ne se souvenait pas du timbre de voix qu’elle avait. Elle ne se souvenait même pas l’avoir déjà entendu parler, pourtant, elle avait vécu avec elle, elles avaient eu des discussions… Rien n’avait de sens dans cette histoire.

La psy d’Octavia semblait avoir assez d’infos sur son rêve. Elle s’intéressait désormais au flash de la brune, pour son plus grand malheur. Octavia s’était automatiquement braquée. Elle n’avait pas envie d’en parler. Pas maintenant, pas tout de suite. Cette partie était trop compliquée et douloureuse. « Merci. » Octavia était sincère et apaisée par la réponse d’Elizabeth. Elle savait qu’elle allait devoir en parler, elle savait qu’elle n’avait pas le choix, mais elle préférait retarder le moment, même si ce n’était pas la meilleure des options.

« Je n’ai aucune photo. Je ne me souviens pas de pourquoi. Mes parents les ont peut-être perdues. » C’était un peu tiré par les cheveux, mais Octavia essayait de comprendre, elle essayait de se raisonner, de convaincre. « Quelques objets me rappellent des souvenirs, oui. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai récupéré une partie de mes souvenirs. » Seulement quelques objets, des objets de la vie quotidienne, pas d’héritage familial ou de vieux objets. Rien de tout cela. Elizabeth n’avait peut-être pas tort, peut-être que tout cela était étrange, mais Octavia refusait de chercher plus loin, elle avait peur de la réalité. « Je ne sais pas. Peut-être, c’est possible. » Et pourquoi pas ? Tout le monde aurait pu fuir. Elle n’avait pas oublié tout le monde, elle en avait des souvenirs, même s’ils étaient uniquement dans sa tête. « Je n’ai pas peur d’être rejetée. Je n’ai pas de mal à accorder ma confiance, j’ai juste confiance aux bonnes personnes. J’ai encore des souvenirs. Il n’y a rien à dire de plus sur mon passé. » Octavia haussait le ton une fois de plus. Elle n’assumait pas la réalité qui devenait pourtant de plus en plus évidente. Alors oui, elle devenait un peu plus agressive, encore, mais c’était une façon de se protéger. « Non, je n’ai besoin de personne, c’était une erreur de ma part, jamais je n’aurais dû venir ici. »

Sans le vouloir, Octavia venait de se trahir. Elle n’avait pas envie de parler de son flash. Elle avait peur de dire ce qu’elle voyait. Peur d’être prise pour une folle ou pour une meurtrière. Et sans s’en rendre compte, elle en avait parlé. Elle avait très clairement dit qu’elle donnait la mort. Quelle imbécile ! « Non. Bien sûr que non. » Octavia était gênée une fois de plus. « Enfin, peut-être bien. C’est pour ça que je sais que ce que j’ai vu n’est pas vrai. Croyez-moi, je ne suis pas ce genre de personne. Je n’ai jamais… Je n’ai jamais tué. » Octavia était perdue, elle essayait de convaincre la psy, mais elle essayait de se convaincre elle-même. Elle n’avait jamais pu tuer… Jamais. Ce n’était pas elle. C’était impossible.

Pour avancer, Elizabeth avait besoin d'informations sur le rêve et sur le flash de la jeune femme. Notamment, elle voulait se renseigner des rapprochements qui pouvaient être faits entre les deux. Si elle était deux personnes totalement différentes, il n'était pas impossible d'imaginer que ce n'était qu'un rêve, une invention de son esprit. « Très bien. » lança Elizabeth tout en notant qu'elle pensait être la même personne, sans pourtant aucune certitude. C'était peut-être déjà un bon point sur lequel travailler ! Il fallait découvrir les similitudes entre ces deux personnes pour savoir si elles n'étaient, en réalité, qu'une.

Dans un premier temps, la psy s'attarda sur le rêve. Elizabeth enchaînait les questions pour tenter de comprendre, de la faire réaliser des choses qu'elle n'avait peut-être pas réalisé jusque là. Sauf qu'il semblait assez compliqué d'obtenir plus que quelques informations de bases, une description assez sommaire. Elle n'avait presqu'aucun détail important. C'était certainement le plus embêtant dans cette situation. Il semblait compliqué pour Elizabeth d'essayer d'en apprendre plus avec si peu d'informations, mais elle ne voulait pas décourager sa patiente. Parfois les choses prenaient beaucoup plus de temps, et il fallait un certain temps au patient avant d'avoir un premier déclic. « Un frère, peut-être ? » Si elle ne semblait pas évoquer la possibilité, Elizabeth posait la question clairement. Le simple fait d'évoquer ce mot pouvait réveiller en elle des souvenirs, des sensations... Quelque chose.

Désormais, la psy tentait de s’intéresser au flash de la jeune femme. Étrangement, cette simple évocation semblait la braquer. Pourquoi ? Malheureusement, Elizabeth ne pouvait le deviner juste à sa réaction. Elle savait juste que ça ne devait pas être quelque chose de positif, que ça devait être pire que son rêve. Inutile de braquer davantage la jeune femme, Elizabeth préférait la rassurer en lui disant qu'elles pouvaient en parler plus tard. Ce n'était qu'un premier rendez-vous, elles avaient tout le temps qu'il fallait pour développer ce genre de détails ou parler des choses plus douloureuses.

La psy s'intéressait alors à autre chose, notamment à sa vie éveillée. Maintenant qu'elles avaient discuté du rêve et du flash, elles pouvaient parler du passé de la jeune femme. Vie réelle, ou fictive ? C'était tout l'intérêt de ces discussions, essayer de le découvrir. Beaucoup de choses étaient étranges : pas de photos, plus de souvenirs... Rien qui ne puisse laisser penser qu'il s'agissait d'une véritable vie. Les réponses de la jeune femme semblait être là pour la rassurer. Elle tentait de se rassurer, de donner une logique à tout... C'était évident. « Vous pouvez me parler de ces objets ? De la signification qu'ils ont pour vous ? » Certains objets lui rappelaient des souvenirs alors qu'elle était incapable de parler de ses parents, de sa famille ou d'avoir des photos, elle trouvait ça assez étrange. En parler, les nommer, dire en quoi ils étaient particuliers, peut-être que cela pouvait les aider à comprendre des choses ?

D'autres choses lui paraissaient étranges, notamment qu'il ne reste aucune personne de son passé autour d'elle. C'était possible. Évidemment. Certaines personnes n'avaient pas beaucoup de relations et elles se coupaient de tout le monde avec le temps, mais ce n'était pas une majorité, si ? C'était encore un autre point à creuser, selon la psy. La jeune femme haussait le ton de nouveau. Comme à chaque fois qu'elle se sentait attaquée ou qu'elle se braquait parce qu'elle n'était pas en confiance. La situation n'allait pas être simple avec elle, c'était certain. Elle avait peur d'être rejetée, cela semblait évident pour la psy. Il n'y avait qu'à entendre son histoire et voir ses réactions pour le comprendre. Tout comme, elle n'accordait pas facilement sa confiance. Elizabeth le sentait, le remarquait, peut-être parce qu'elles étaient pareil sur ce point ? « Ne vous braquez pas, j'essaye simplement de comprendre, je ne fais qu'émettre des hypothèses parfois fausses, parfois justes... » souffla-t-elle en essayant de ne pas perdre totalement la confiance naissante de sa patiente. « Ce n'est jamais une erreur de faire ce premier pas, parler fait toujours du bien... mais si vous ne vous sentez pas prêtes, nous pouvons évoquer des choses moins douloureuses pour vous. » parfois il suffisait de parler de sujets plus communs et moins douloureux pour qu'au fil du temps, les langues se délient et les sujets sensibles arrivent par eux-mêmes, sans forcer.

Si Octavia semblait décidé à partir parce qu'elle n'était pas à sa place, elle se trahissait elle-même par ses mots. Elle venait d'avouer, très clairement, qu'elle donnait la mort dans son flash. Elizabeth comprenait mieux pourquoi elle ne voulait pas en parler. Il était difficile pour Elizabeth de réagir à cela. Elle n'y était pas souvent confrontée. Elle avait dû réfléchir une seconde avant de réagir et de répondre. Il fallait absolument qu'elle trouve les bons mots pour ne pas la braquer davantage. « Peut-être que ce que vous voyez ce n'est pas exactement la réalité ? Cela représente peut-être juste quelque chose ? » Supposition totale pour la rassurer. « Ou peut-être qu'il y a une véritable explication derrière tout ça. » et qu'elle avait vraiment ôté la vie à quelqu'un pour une raison ou une autre. Ce monde était si étrange après tout. « C'est pour ça qu'il faut tenter de comprendre, cela ne pourra que vous soulager. » elle l'espérait en tout cas. Octavia avait besoin d'être soulagée, de se sentir mieux, d'être libérée de ce poids, de comprendre.

 

Besoin de comprendre- Elizabeth & Octavia

Qui était cette voix masculine ? Octavia n’en savait rien. Elle ne le voyait pas, ne reconnaissait pas sa voix. Alors comment savoir ? « J’ai toujours était fille unique. » Octavia en était certaine. Aucun frère, aucune sœur dans ses souvenirs. Et si elle en avait déjà eu, elle n’avait pas pu les oublier, ça elle en était certaine… ou presque.


La psy cherchait à comprendre de nombreuses choses, pour cela, elle évoquait de nombreux sujets, posait de nombreuses questions… Tout cela agaçait Octavia au plus haut point. D’accord, elle était venue là e son plein gré, personne ne l’avait forcé à venir. Pourtant, elle ne se sentait pas à sa place ici. Elle avait l’impression d’être étudiée de tous les côtés et elle détestait ça. « Non, pas vraiment. » Non, en réalité, elle ne le pouvait pas. Elle n’en avait pas envie dans un premier temps, mais en plus de cela, elle avait l’impression que tout sonnait faux, de plus en plus.


Plus la conversation entre les deux jeunes femmes avançait, plus Octavia se rendait compte que des choses n’allaient pas dans son passé, dans ses souvenirs. Elle n’était pas stupide, elle comprenait les incohérences et cela était douloureux, c’est pourquoi elle se sentait mal et préférait ignorer cela, préférait faire comme si de rien n’était. « Je n’en suis pas aussi certaine que vous. Parler ne fait pas forcément de bien. Alors en effet, je préférerais que l’on arrête de parler de tout ça. J’ai le droit de garder des choses pour moi. Je ne peux pas tout confier à une femme que je connais à peine. » Même si c’était son métier, qu’elle avait sans doute l’habitude d’entendre tout ça, Octavia n’avait pas très envie de lui confier tout e son flash. Elle se voyait donnant la mort, il n’y avait rien de bien à cela.


Octavia perdait patiente, une fois encore, mais il fallait la comprendre, sa vie venait de basculer et elle avait beaucoup de mal à mettre de l’ordre là-dedans. « Pardon ? Mais pour qui me prenez-vous ? Bien évidemment que tout cela est faux. Je ne suis pas une meurtrière. » Octavia s’était brusquement levée de sa chaise, haussant très nettement le ton. Elle se sentait insultée par la psy qui se trouvait face à elle. « Vous êtes une incompétente. Vous n’arriverez à rien régler avec moi, vous n’en êtes pas capable. Vous ne cherchez pas à résoudre, vous cherchez à accuser, rien de plus. Ne comptez pas sur moi pour remettre les pieds ici. » La brune était partie à toute vitesse, claquant la porte derrière elle. Elle essuyait une larme sur sa joue, due à la colère et l’incompréhension sans doute, avant de quitter le cabinet. Une fois dehors, Octavia s’était appuyée sur la porte d’entrée, laissant échapper un soupir. Elle se sentait libérée, plus obligée de répondre aux questions de la psy. Mais elle était au bout de ses peines, puisque quelques secondes plus tard, elle allait faire la rencontre d’une certaine Clarke, semblant tout connaître, ou presque, du fameux passé d‘Octavia.

Octavia assurait être fille unique. Alors il était impossible de découvrir qui était cet homme, pour le moment du moins. Il faudrait sans doute du temps pour tout découvrir. C'était normal, les problèmes ne se résoudraient pas comme ça, en une seconde, en une seule visite. Sa patiente continuait à répondre aux questions, sans vraiment en avoir envie, Elizabeth le sentait très clairement. Les choses avancèrent, la conversation continua un temps, même si la jeune fille se confiait assez peu. Il faudrait sans doute un peu de temps pour avoir confiance. C'était parfaitement normal. « Je ne vous demande pas de tout me confier, juste d'écouter et de croire que parler fait vraiment du bien. » parce que c'était la base pour qu'elle puisse apprendre à faire confiance et à se confier. Si elle ne comprenait pas à quel point tout ça pouvait soulager, elle ne se confierait pas. Bien qu'elle avait le droit de garder des choses pour elle, comme elle le disait, évidemment.

Octavia perdait de nouveau patience. Elle n'allait pas bien, c'était évident. Et Elizabeth n'était pas suffisamment douée pour lui apporter du réconfort ou les bons conseils, elle s'en doutait. Lorsque la patiente évoqua la mort qu'elle donnait dans son flash, Elizabeth émit deux suppositions, dont une qui ne plaisait pas du tout à Octavia. C'était évident. La jeune femme s'était levée et se mettait à crier, Elizabeth était restée à sa place, tout en l'observant. Inutile de la retenir encore, ça ne fonctionnerait pas, elle le savait. « Ce n'est pas ce que j'ai dit Octavia... » souffla-t-elle, sachant que c'était peine perdue. La jeune femme déversait toute sa colère, hurlant à la psy son incompétence et jurant qu'elle ne reviendrait plus. « Octavia... » souffla-t-elle, en se relevant, alors qu'Octavia sortait. Elle aurait aimé la retenir, juste pour la convaincre de revenir, mais elle était partie bien trop vite. Alors après un dernier soupir, elle se laissa tomber dans son siège. Elle était incapable, elle le savait bien et cette Octavia venait de lui confirmer.