Rude journée. Si Jacob Kowalski avait pour habitude de rentrer avec le sourire jusqu’aux oreilles et un tas de restes du jour de la boulangerie-pâtisserie dans les mains pour sa très chère colocataire et lui, cela ne serait pas le cas aujourd’hui. Sa seule envie ? Pleurer un bon coup devant un téléfilm niais au possible en mangeant quelques gâteaux réconfortants avant de se rouler en boule dans son lit pour oublier. Tout à fait le genre de chose qu’on fait quand on avait le cœur brisé. C’est un peu cliché, me direz-vous, mais Jacob avait ses raisons : son amour perdu avait eu le malheur de refaire surface dans sa vie en lui rendant visite à la boulangerie et les choses ne se sont pas foncièrement bien passées. Jacob ignorait qu’elle était le bon comportement à adopter en face de Queenie. Il voulait se montrer familier avec elle, mais quelque chose au fond de lui l’en empêchait. Il ne dirait pas que c’est de la colère ou de la rancœur parce que Jacob n’était pas le genre à nourrir ce genre d’émotion aussi extrême. C’était plus comme un doute flottant sur lequel il ne savait pas mettre de mots. Pourtant, malgré ce trouble, Nagini savait à quel point il avait attendu, mais aussi craint, ses retrouvailles avec la blondinette qui animait encore vivement son cœur. D’une certaine façon, Jacob était rassuré de savoir que Queenie se trouvait dans le même monde que lui, car il n’avait pas besoin de trop s’inquiéter ou fantasmer sur son sort. Il n’aurait pas supporté d’apprendre qu’elle était morte pendant que lui était enfermé ici par exemple. Il avait malgré tout besoin d’un minimum de contact avec elle, aussi furtifs soient-ils, de l’apercevoir de loin — juste le strict nécessaire pour savoir qu’elle allait bien. Mais d’un autre côté, sa présence l’angoissait. Si Queenie était ici, qu’en était-il de Grindelwald ? Credence? Du chaos qu’ils avaient semé dans leur monde ? Allaient-ils reformer leur petit groupe ici et accomplir leurs volontés destructrices dans cet univers ? Il préférait ne pas trop y penser ni en parler avec Nagini parce qu’un vent de panique le traversait à chaque fois et il ne voulait surtout pas rouvrir certaines cicatrices chez la maledictus, surtout quand Credence entrait dans l’équation. Tous deux étaient blessés à des niveaux différents et de son côté, Jacob faisait tout pour que cela ne lui empoisonne pas la vie. Quand Queenie restait au stade de mirage dans son esprit, ça allait, mais l’affronter aujourd’hui était une chose totalement différente, trop violente pour qu’il ne se retrouve pas secouer par un florilège de sentiments contradictoires — il avait par exemple terriblement eu envie de l’embrasser et de la jeter hors du magasin en même temps.
Et pendant tout le trajet qu’il faisait à pied pour rentrer chez lui, Jacob n’avait eu de cesse de se repasser le film dans sa tête en créant de nombreuses réalités alternatives avec des « si » et des « mais ». Une technique qui n’arrangea pas du tout son affaire puisqu’elle l’assaillait de tout un tas de regrets qui le plongeait dans un profond désarroi. De toute manière, il aurait le temps de penser à tout autre chose quand on savait ce qui l’attendait à son domicile. D’ailleurs, il se trouvait juste devant sa porte. Il prenait une grande bouffée d’air frais pour dissiper cette négativité et arborer son sourire habituel auprès de Nagini — il ne voulait pas ternir sa journée à elle avec sa mauvaise humeur à lui. Jacob était comme ça : il avait cette fâcheuse tendance à nier ses propres affres pour ne s’occuper que du bonheur des autres. Sa personne passait toujours après. « Nagini ! C’est moi ! » Il balayait le salon du regard d’un air intrigué pendant qu’il se débarrassait de ses chaussures et de son manteau. Il était piqué par le silence de mort qui régnait ainsi que par la pénombre dans laquelle était plongé l’appartement en raison du soleil qui se couchait progressivement. « Nagini ? T’es là ? » Peut-être était-elle sortie après tout. Il n’y avait pas besoin de s’inquiéter pour cela. Même si… même s’il ne pouvait pas s’empêcher de s’en faire un peu pour elle au fond et d’avoir eu envie qu’elle soit là : le simple fait de voir la jeune femme suffisait parfois à lui redonner le sourire. Tant pis pour lui. Il poussait un soupir, s’engouffrait à travers la pénombre pour voguer jusqu’à la cuisine afin d’y ranger le paquet de gâteaux qu’il avait dans les mains dans le frigo. Sauf qu’il fut arrêté bien avant dans sa lente course : il manquait de s’écrouler au sol après avoir trébuché sur quelque chose au beau milieu du sol. Il lâchait un juron, baissais la tête pour voir sur quoi il s’était emmêlé les pieds. « Mais qu’est-ce que… ?! » Avec les jeux d’ombres et de lumières créés par les rayons du soleil au bord de la mort, il peinait à voir la queue du serpent qui trainait entre ses pieds ou du moins à deviner que c’était ça. Ce n’est qu’en le touchant pour ramasser ce qu’il prenait encore pour un objet qu’il fut saisi par la fraicheur de ce qu’il palpait, mais aussi par sa texture. Des écailles… ? Sa main toujours sur la queue de Nagini, Jacob était paralysé sous l’effroi comme les liens se faisaient dans sa tête. Un serpent ! Il n’arrivait même pas à hurler quand il se rendit compte de ce qui était en train de se passer. Le cri vint après quand il se redressait silencieusement et qu’il vit l’envergure de la bête : elle était si immense qu’elle pourrait s’enrouler au moins deux fois et demie autour de lui puis l’étouffer (était-ce vrai ? Ou est-ce la peur qui déformait la réalité ?) En tout cas, son hurlement de terreur, lui, était bien réel — un cri dont les notes aiguës feraient crever de jalousie n’importe quelle chanteuse soprano. « OH ! OH MON DIEU ! OH MON DIEU ! » Il courait comme un dératé dans la cuisine, attrapait le premier objet qui lui tombait sous la main pour se défendre — une poêle, super ! — puis grimpait sur l’ilot central pour y trouver refuge. D’autant plus qu’il avait vu le serpent s’agiter à cause de ses cris ! « MAIS C’EST QUOI ÇA ?! C’EST QUOI, BON SANG !! » Cédant totalement à la panique, il avait complètement oublié que Nagini lui avait plusieurs fois parler de son petit…problème. Et vu l’état dans lequel il était, il allait sûrement mettre un certain temps avant de s’en souvenir, déjà qu’il luttait pour ne pas s’évanouir, muni de sa poêle pour se défendre à tout moment. « Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ce genre de truc ! POURQUOI, SÉRIEUX ?! » Et il regardait au plafond pour chercher un quelconque esprit frappeur ou dieu qui se jouerait de lui et lui demander des comptes. Et alors que la seconde d’avant il était prêt à en découdre avec le Seigneur pour les épreuves qu’il mettait sur son chemin, il fit un signe de croix par pur réflexe pour lui demander de veiller sur lui et de ne pas laisser ce serpent le dévorer (alors que Jacob ne croyait même pas en Dieu !) Ses cris redoublèrent depuis que le serpent s’était réveillé. Pour tenter de se réconforter, il serrait avec force la poêle contre lui. « Je veux vraiment pas mourir ! C’est pas le jour ! » Et une myriade de nouveaux cris aigus s’échappait de sa gorge bien endolorie par tout ce remue-ménage quand le serpent bougeait plus vivement. Jacob se rapprochait du centre de l’ilot, pensant que cette barrière était suffisante pour empêcher le serpent de l’atteindre.
Jacob prit une bonne bouffée d’air frais pour essayer de se calmer un peu. « Bon ok… Ok… Y a un serpent géant dans ta cuisine, mais tout va bien se passer… tout va bien se passer… » C’est dans ce genre de moment qu’il regrettait l’absence de Newt et de sa chère valise. Le magizoologiste aurait réglé l’histoire en cinq minutes, aurait trouvé des choses positives à dire sur le serpent pour rassurer Jacob et plus personne n’en aurait jamais reparlé. Mais dès que Jacob avait le malheur de regarder Nagini sous sa forme reptile… il criait. « Je t’en supplie ! Me mange vraiment pas ! J’ai des choses vraiment mieux que moi comme des gâteaux, de la viande… hey ! J’ai même un super plat français que Nagini a fait hier ! C’est vraiment mieux que moi, y a trop d’os tu vois, tu vas t’étouffer si tu m’engloutis d’un coup, hein… hein ! » Il hochait la tête pour… convaincre le serpent de la véracité de ses… propos (?), mais aussi pour se convaincre lui-même. Puis, il eut l’idée stupide de vouloir ouvrir le frigo de là où il était pour prouver au serpent qu’il ne mentait pas à l’aide du manche de la poêle, mais Jacob finissait par tomber de l’ilot central tout prêt de Nagini. Énième cri. Il se rassemblait dans un coin de la cuisine agitant comme un malade et dans le vent sa foutue poêle en fermant les yeux pour ne pas affronter l’horreur. « ME MANGE PAS ! Je suis pacifique ! JE SUIS PACIFIQUE !! » Oh bah oui ! Ça se voyait vachement avec cette attitude Jacob ! En tout cas, il priait tous les deux, autant les nouveaux que les anciens pour que Nagini rentre vite à la maison… sans savoir qu’il l’avait juste devant elle.
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Dernière édition par Jacob Kowalski le Lun 14 Mar - 17:47, édité 1 fois
Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse
feat. Jacob
Comment est-ce arrivé ? Elle serait bien incapable de le dire. Tout est flou, confus. Elle se souvient vaguement s’être rendue dans la cuisine, s’être préparée une tasse de thé… Elle se souvient un frisson, Le chaos de la porcelaine brisée. Puis… Le chaos, la douleur, le silence. Est-ce qu’elle s’est évanouie ? Sans doute. C’est un cri strident qui lui fait ouvrir l’œil, et ce réveil brutal s’accompagne d’un nouveau sursaut d’angoisse pour Nagini au moment de considérer l’espace autour d’elle. Sa vue est comme brouillée, et se traduit en manifestations floues, thermiques, singulières. En redressant la tête, elle reconnaît la silhouette de Jacob, qui a trouvé refuge sur l’îlot central de la cuisine. Alors, elle comprend.
Elle maudit aussitôt ces quelques élans de naïveté qui lui avaient laissé espérer que sa malédiction était définitivement derrière elle, et que rien ne l’atteindrait plus. Elle n’y avait jamais complètement cru… elle avait ressenti le poids du compte à rebours avec presque plus d’intensité encore qu’auparavant… ce n’était pas fini. Nécessairement. Ça ne pouvait pas être fini… et elle avait eu raison… Et l’angoisse, tandis qu’elle tente en vain de reprendre sa forme normale (mais n’est-ce pas celle-ci, sa forme normale ?), ne va qu’augmentant alors qu’elle se découvre incapable de revenir à elle-même… Elle se redresse, veut faire comprendre à Jacob que c’est elle et qu’il n’a rien à craindre, mais bien sûr, tandis que le serpent dresse la tête et que sa voix se change en sifflement incompréhensible, elle ne peut naturellement inspirer au boulanger que plus de crainte encore… et comment pourrait-elle vraiment le rassurer quand elle n’est plus tout à fait certaine d’être véritablement à même d’aider et de rassurer Jacob.
Le serpent se recroqueville sur lui-même comme si ça devait aider à l reendre un peu moins impressionnante. Elle ferme les yeux comme pour se distancier de cette scène, comme pour se convaincre elle-même que tout ceci n’est qu’un mauvais rêve, et qu’elle va forcément se réveiller. La panique de Jacob est communicative, et la conjugaison de ses émotions trop fortes ne l’aide pas complètement à retrouver figure humaine. Si elle était à même de voir au-delà de l’angoisse de Jacob, elle parviendrait sans doute à se détendre, amusée par les arguments de Jacob pour justifier qu’elle ne referme pas sur lui ses crochets gigantesques. Par réflexe, Nagini se recule au moment de voir Jacob tomber de l’îlot. Son corps reptilien rampe jusqu’à un angle de la cuisine, où elle ne devient plus rien d’autre qu’une impressionnante boule d’écailles. Les yeux de nouveau fermés, elle tente de se distancier de la scène, et de se fermer aux exclamations paniquées de Jacob. Ne pense plus à rien, Nagini. Reviens à toi. Reviens à toi… Comme sa transformation l’avait prise par surprise, brutalement, elle a toutes les difficultés du monde à retrouver son apparence ; Cette peur, tenace, de redevenir un serpent pour de bon n’aide en rien… Elle tente de contrôler du mieux qu’elle le peut sa respiration, de se couper de la scène, comme dans une boule.
Progressivement, l’immense serpent reprend la forme de Nagini, assise à même le sol, les bras enroulés autour de ses jambes, le front posé sur ses genoux. Si elle prend doucement conscience d’être revenue à elle, il lui faut un certain temps pour oser lever le regard. C’était une chose d’expliquer à Jacob la malédiction dont elle était affligée. Tant qu’il n’en était pas le témoin, tout ceci avait dû lui paraître, à juste titre, particulièrement lointain, et c’était tout à fait normal… Il pouvait prétendre accepter ce qu’elle était tant qu’elle ne l’était plus, mais à présent qu’il a fait face à la cruelle réalité ? Nagini veut se convaincre que Jacob n’est pas comme ça : elle ne connaît personne de plus tolérant, personne qui possède un plus grand cœur que le sien… est-ce pour autant qu’il saura accepter d’elle la part d’horreur la plus pure ? Il aurait raison de l’abandonner… comme l’avait fait Credence avant lui. Comme d’autres, sans doute, le feraient après lui ?
« Je suis désolée… », parvient-elle à articuler finalement, mettant un terme à ce silence de plomb que le choc et son propre mutisme avaient imposé. « Je ne voulais pas te faire peur », ajoute-t-elle doucement en se redressant mais sans oser quitter pour autant son coin de cuisine.
Elle ne veut pas se rapprocher, autant de crainte de l’inquiéter que dans l’appréhension de le voir esquisser un mouvement de recul qui lui confirmerait une fois pour toutes qu’il veut se tenir le plus loin possible d’elle, quand elle, dans ce moment de pure détresse, aura plus que jamais besoin de sa présence à ses côtés. Elle ne sait même pas quoi dire. Que c’est revenu ? A quoi bon, il n’est pas aveugle, il a très bien compris ce qu’il en était, après tout… Lui faire des promesses qu’elle ne pourra pas tenir ? Elle ne peut pas lui promettre que ça ne se reproduira pas, elle ne peut pas l’abreuver de belles paroles et suggérer que tout ceci n’est qu’une vue de son esprit. Ce serait le mettre en danger.
« Je vais… Je vais prendre mes affaires et je vais partir », décide-t-elle finalement, les yeux toujours baissés pour ne pas avoir à soutenir le regard de Jacob. Elle ne veut pas lire la peur ou le rejet qu’elle pense nécessairement devoir déchiffrer au creux de ses prunelles. Même la personne la plus douce et la plus compréhensive du monde ne saurait tolérer la présence du monstre, elle est douloureusement convaincue de cela. « Tu n’as pas à t’inquiéter. »
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Mer 13 Avr - 21:31
Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse.
Un profond soupir de soulagement s’échappait de la bouche de Jacob quand il remarquait enfin, après un temps infiniment long, que Nagini avait repris sa forme humaine. Il avait relâché également la totalité de son corps en même temps que son stress — si elle était complètement recroquevillée sur elle-même, lui s’était étalé de façon presque exagérée en étoile, le corps coincé contre l’angle de deux placards qui l’empêchait de choir au sol. « Merde, Nagini ! J’ai eu super peur, j’ai cru que c’était un autre serpent. » Il passait sa main contre son front, pris le chiffon qui trainait non loin de là, suspendu à l’une des poignées d’un placard, pour s’éponger grossièrement le front tout en laissant échapper un rire. Malgré son angoisse encore prenante, Jacob avait choisi de dédramatiser la situation pour décharger un peu Nagini de cette lourde culpabilité qui pesait sur ses épaules. S’il avait allumé, bien évidemment qu’il aurait vu que c’était elle le serpent qui trainait à ses pieds et il n’aurait pas paniqué autant ! C’est en tout cas ce qu’il voulait faire comprendre à Nagini, la rassurer en lui disant qu’elle ne l’effrayait pas (ce qui était faux, mais il ne voulait pas l’accabler davantage). Il perdait son sourire quand il remarquait que sa blague avait eu le même effet qu’un pétard mouillé. Nagini était mal. Très mal. Empathique, il ne put s’empêcher de l’être aussi à son égard et reléguer au second plan ses propres peurs et angoisses pour consoler son amie. Son problème à elle était plus grave que sa crise de panique à lui. Ce n’était pas lui qui changeait subitement d’apparence sans pouvoir contrôler quoique ce soit. Cette malédiction était profondément injuste. « Quoi ? » La peine laissait place à l’incrédulité. Partir ? Pourquoi faire ? Jacob se relevait subitement en s’appuyant contre le plan de travail. Il fixait Nagini en fronçant ses sourcils, presque vaguement en colère, qu’une idée pareille ait pu émerger de son esprit. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » Maintenant, il s’en voulait. La faute à sa panique extrême si elle se sentait ainsi. Après coup, il se dit qu’il en avait sûrement trop fait. Elle l’avait prévenu pourtant qu’une telle chose allait arriver. Il avait eu beau lui promettre qu’il s’y préparerait pour gérer au mieux ses situations de crises, force est de constater qu’il ne l’avait pas fait assez. Jacob était ainsi de toute manière, même quand il n’était pas en tort, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait malgré tout sa part de responsabilité dans les situations à problèmes dans lesquelles il était impliqué que ce soit de près ou de loin. Il ne voulait surtout pas que Nagini se sente comme un monstre ou qu’elle croie qu’il la voyait comme telle alors que l’image de la femme qu’elle était primait sur le reste. Jacob se raccrochait aux souvenirs de son amie en tant qu’humaine pour ne pas laisser l’image reptilienne prendre le dessus sur le quotidien, parce qu’il avait bien plus connu sous sa forme première que celle serpentine.
Il finissait par réduire l’espace entre eux, le plus naturellement du monde même si une petite crainte persistante lui soufflait à l’oreille qu’il valait mieux qu’il ne s’approche pas trop, dans le doute. Il n’avait cure de cet ange trop protectionniste juché sur son épaule — tant pis s’il se mettait « en danger », l’état de Nagini était le plus important pour le moment. Pour la pousser à le regarder et ne plus esquiver son regard, Jacob donnait une petite caresse à son menton pour qu’elle redresse son visage. Son geste était doux. Comme toujours. Parce que Jacob était d’une bienveillance à toute épreuve, d’une gentillesse infinie. Surtout envers les personnes qu’il affectionnait profondément. Nagini entrait dans cette case : en trois ans, ils avaient su développer une affinité et une amitié assez profonde pour se faire suffisamment confiance, mais surtout accepter l’autre avec ses affres et ses problèmes. Mutuellement, ils se sont ramassés à la petite cuillère. Le chemin fut long et intense, surtout du côté de Jacob encore habité par le souvenir de Queenie. Ce n’était donc décidément pas le moment de foutre en l’air ce travail de longue haleine juste parce que Nagini avait le malheur de se transformer de temps à autre en un serpent géant. Oui, Jacob minimisait le problème et se volait la face, mais ce n’était pas important pour le moment. « Hey. » Il captait son regard. Un fois la connexion faite, en plus du faible frisson que cela lui tirait, Jacob offrit à Nagini un sourire charmant et lui dit de sa voix la plus douce sans altérer la fermeté de ses propos. « Tu vas nulle part. Tu restes ici. C’est ta maison autant que la mienne. Si tu pars, tu vas aller où, mh ? » Il la prenait par les épaules, tendrement, à défaut d’oser la prendre contre lui. « Je suis désolé, j’ai dû te faire peur à paniquer comme ça. Tu m’avais prévenu. J’avais promis de faire un effort, je suis désolé. Mais je veux pas que tu partes. Ça fait trois ans qu’on s’épaule mutuellement. Franchement, je serais quel genre d’ami si je t’abandonnais au moindre problème ? » Il hochait la tête pour confirmer physiquement à Nagini qu’il avait beau être un moldu un brin peureux, il ne faisait pas pour autant partie de la classe des lâches. Les autres pourraient la voir autant qu’ils le voulaient comme un monstre, cela ne serait jamais le cas pour lui, peu importe que la situation s’empire et le mette en danger. Qu’elle soit humaine ou reptile, elle restait Nagini, la femme qu’il appréciait. Il avait surtout compris avec l’incident d’aujourd’hui que la jeune femme ne l’attaquerait pas, parce qu’elle ne perdait pas sa conscience humaine en étant serpent. Et même si elle était forcée de le faire… Cela ne changeait rien. Il préférait se mettre en danger plutôt que de la mettre à la porte à la moindre vague. « C’est à toi de pas t’inquiéter. Je vais pas t’abandonner. Après tout ce que tu as fait pour moi ? Hors de question. Tu restes. » Spontanément, il prit les mains de Nagini dans les siennes et les serrait pour lui montrer physiquement qu’il était là pour elle. Le baiser qu’il donnait ensuite sur le dessus de l’une d’entre elles était une simple démonstration affective, histoire de la faire sourire un peu. « Qui va me faire du super bon thé après, si tu pars ? » Il reprenait ce ton léger pour la détendre, ne retenant pas son rire bref, même si c’était peut-être un peu maladroit.
Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse
feat. Jacob
Lire la terreur sur le visage de Jacob, même si elle n’a été que passagère, même si ce dernier ne l’accable pas le moins du monde et, fidèle à lui-même, ne lui fait aucun reproche, est un spectacle insoutenable pour Nagini. Elle sait combien il a souffert, elle sait ce qu’il a traversé, elle le sait d’autant mieux que, à sa propre échelle, elle a vécu quelque chose de similaire. Elle ne veut pas qu’il endure plus d’angoisses et de souffrances qu’il en a déjà subies, mais tandis que ses anciennes aptitudes lui reviennent, que sa malédiction prend le dessus sur elle, elle a bien conscience du fait que ça recommencera, qu’il est impossible qu’il en soit autrement… ça reviendra forcément, et il en fera les frais. L’idée qu’il l’a abandonne lui aussi comme tous ceux qui ont compté avant lui est vive, prégnante, si bien qu’elle veut prendre les devants. Elle préfère partir avant qu’il ne décide de la chasser… Elle est convaincue qu’il admettra lui-même que ce sera la meilleure chose à faire… pourtant, ses paroles racontent un tout autre discours. Il semble presque incrédule quand elle suggère qu’elle devrait prendre ses affaires et s’en aller, comme si cette hypothèse était parmi les plus absurdes qu’il ait jamais entendues, quand elle-même estime pourtant qu’elle ne pourrait rien faire d’autre.
La douceur de son ton, cette légère caresse sous son menton la font frissonner et la rassurent en même temps. Quand son regard finit par soutenir le sien, elle parvient à lui adresser une fine esquisse de sourire, apaisée… Seul Jacob a cet effet-là sur elle. Sa douceur naturelle estompe doucement ses angoisses… Elle ne les fait pas disparaître, certes, car rien au monde n’est capable d’un tel miracle, à l’évidence, mais elle les rend en revanche plus supportables… Elle étouffe les voix les plus anxiogènes qui parasitent constamment ses pensées pour les remplacer par le ton pur, tendre de sa seule voix. Alors quand il lui assure qu’elle n’a pas à aller où que ce soit, qu’elle reste ici, que cette maison est la leur, elle a tout à coup l’impression qu’on l’a déchargée d’un poids terrible. Elle se sent subitement plus légère. Il a raison, bien sûr. Où irait-elle ? Elle n’a nulle part où aller, et personne au monde de normalement constitué ne souhaiterait, pour des raisons évidentes, la compter dans son entourage. Personne en dehors de Jacob n’aurait la bonté d’âme de lui accorder un foyer. A part peut-être… cet homme sans nom encore pour elle, et auquel elle se sent liée sans oser pour autant le confier à Jacob. Comment pourrait-il comprendre ? Ce serait impossible.
« Tu n’as pas à t’excuser », fait doucement Nagini qui se retient elle-même de se répandre en excuses. Elle sait que si elle en fait de même, ils pourront bien y passer la soirée, à s’imputer à eux-mêmes des torts que l’autre refuserait catégoriquement de lui accorder. « Ça t’a pris par surprise et… moi aussi… Au moins, maintenant, tu sais à quoi t’attendre », ajoute-t-elle en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille. Ces paroles ont vocation à lui faire comprendre qu’elle n’envisage plus de partir, mais ça ne durera peut-être pas. Nagini se connaît. Un autre coup de stress, une autre situation improbable de la sorte, et elle cherchera à s’enfuir de nouveau. Quand elle prendra la pleine et entière conscience de qui elle est et de ce qu’elle a fait, c’est encore plus probable. « Et comment je pourrais savourer mon thé sans tes pâtisseries, si je partais », fait-elle un peu peu plus apaisée. « Je vais nous faire du thé au jasmin », décide-t-elle alors en reprenant sur elle, et en tentant d’ignorer le désordre ambiant, comme si absolument rien ne s’était passé. Tout en extirpant la théière d’un placard, elle reporte son attention sur Jacob. « Tout va bien ? En dehors de… » Elle baisse le regard. « Tu vois. »
Elle sait qu’il y a eu l’incompréhension et la panique, mais avant ça, il y a eu autre chose, elle en est certaine. Jacob ne va pas bien, et elle n’en est pas responsable. Ou plutôt, elle n’en est pas l’unique responsable. Il s’est passé quelque chose.
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Ven 22 Avr - 0:57
Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse.
Finalement, lorsque Nagini évoquait le sujet de préoccupation principal qui chagrinait Jacob avant cette hécatombe, celui-ci aurait presque préféré qu’ils restent sur l’épineux souci qui gangrénait Nagini. Oh oui, c’était purement égoïste, presque méchant quand on sait à quel point la malédictus en souffrait, mais Jacob ne pensait pas être prêt à parler de Queenie une énième fois avec elle. Surtout quand les retrouvailles ont été plus compliquées que ce qu’il avait imaginé. « Oh… Tu sais… » Il passait nerveusement sa main dans sa nuque, gratouillant ses cheveux à leur base dans un tic qu’il ne put contrôler. Il esquivait soigneusement le regard de Nagini alors qu’il partit, lui aussi comme si rien ne s’était passé, s’assoir sur l’un des fauteuils qui trônait non loin d’une fenêtre. Il avait les yeux rivés sur le paysage morne que lui offrait le jardin défraichi du voisin tandis qu’il déroulait mollement son discours. « C’était encore une journée compliquée à la boutique. Il y avait beaucoup trop de monde, et des gens de plus en plus désagréables… » Il ne convaincrait personne avec de tels propos qui démontraient clairement qu’il tournait autour du pot. La boutique avait toujours été pleine. Même durant les heures creuses. Le travail avait constamment été éreintant, à flux tendu. Les clients désagréables ? Jacob s’en accommodait. Parce qu’il aimait plus que tout ce qu’il faisait et surtout, parce qu’il était un travailleur acharné et passionné qui n’avait jamais compté ses heures alors pourquoi cela rentrerait-il maintenant en ligne de compte ? Il se rendait compte lui-même du ridicule de la situation — esquiver le problème ne résoudrait rien. Puis, pourquoi cette soudaine pudeur avec Nagini alors qu’il n’avait eu de cesse de lui confier pendant trois ans toutes les affres qui lui avaient tant pesé sur le cœur ? Peut-être parce qu’il était un peu fier en cet instant. Peut-être qu’il avait peur de froisser Nagini en lui exposant l’importance que Queenie avait encore pour lui et qu’elle aurait éternellement. Elle serait toujours là, profondément ancrée dans son cœur et dans son âme. Il saurait faire de la place pour les autres dans cet organe si fragilisé, mais elles devront cohabiter avec cette sorcière qui lui avait jeté — à ses yeux — le plus beau des sorts : l’amour.
Quand Nagini revint avec la théière remplie de thé au jasmin et deux tasses, il lui avoua, sans la fuir des yeux. « Queenie est venue à la boutique. » Et on sentait à son soupir que cette présence lui pesait énormément, que le moment l’imprégnait encore, parce que la blonde incarnait tout ce que Jacob avait perdu pour un simple mot qui n’aurait jamais dû lui échapper. Il avait mal, tellement mal, même encore aujourd’hui, même avec la présence réconfortante de Nagini à ses côtés. « Je… J’ai été tellement déstabilisé de la voir là… juste devant moi… » Brièvement, il se mordait l’intérieur de la joue pour contenir cette tristesse qui était en train de l’envahir. Il ne voulait pas craquer. Il en avait déjà assez fait. Et surtout, il ne voulait plus offrir à Queenie une seconde de sa tristesse. « Je pensais être prêt à la confronter. En trois ans ici… je pensais que j’avais fait le deuil d’elle. » Ayant entendu un coup de tonnerre au loin, Jacob s’en servit comme prétexte pour tourner sa tête et regarder de nouveau à travers la fenêtre. Il craignait que son regard trahisse son émotion et que Nagini la capte. « Force est de constater que c’est pas le cas. » Il étouffait un rire amer, passant sa main contre son visage comme pour chasser une fatigue émotionnelle passagère. « Elle a essayé, tu sais, de prendre sur elle, de faire en sorte que l’échange se passe bien. Mais moi… j’ai pas pu. J’ai pas consenti à faire cet effort. » Hagard, il regardait ses mains qu’il tripotait nerveusement. « J’étais trop en colère, triste… J’avais de la rancœur alors que je suis pas du tout du genre à être comme ça. Tu me connais : j’arrondis les angles en général. Je déteste le conflit. » Il regardait enfin Nagini, haussant d’un air nonchalant ses épaules. Il esquissait même un sourire qui s’effaçait dès qu’il reprit le fil de son discours, attrapant la tasse que Nagini lui avait servie tout en la remerciant. « J’avais en tête, pendant tout le long de notre conversation, le moment où elle rejoint Grindelwald… qu’elle m’abandonne en fait, pendant que tout le monde était en train de se faire massacrer. C’est ça qui m’a empêché de prendre sur moi, je crois. Je peux pas lui pardonner ça. J’y arrive pas. Je sais que j’ai fait des erreurs de mon côté en la traitant de folle. Mais… Bref. Ça s’est pas bien passé. C’était difficile. Très difficile. » Jacob poussait un soupir résigné, portant l’état de sa relation avec Queenie comme un lourd fardeau. Il était si épuisé qu’il avouait même, sans honte, sans atténuer ses propos qu’il regretterait probablement, à froid : « J’aurais préféré ne pas la revoir du tout, je crois. C’était plus facile de vivre avec son souvenir et les regrets qu’en sachant qu’elle est là et que je peux la croiser à tout moment en ville. » L’histoire avait pourtant été si belle… Si douce au départ. Il a fallu que Grindelwald et sa langue de velours viennent tout gâcher en promettant un avenir plus radieux aux sorciers et aux sorcières s’iels le laissaient prendre le contrôle de ce monde. Jacob avait légitimement craint la guerre — un argument qui l’empêcha en outre de croire aux sornettes du mage noir. Il buvait une gorgée de thé en espérant que ses effets le détendent, à terme. « Puis, de toute façon, j’avais l’impression d’être pris dans un étau, d’être épié, étouffé comme elle lit dans les pensées alors ça m’a encore plus agacé. » À nouveau, il passait sa main contre son front, fatigué de tout ça. Tout serait si simple s’il ne l’aimait plus, s’il arrivait à la chasser définitivement de ses pensées pour laisser à Nagini toute la place qu’elle méritait puisqu’elle en occupait de plus en plus. Il le sentait. Le sentiment était loin de le déranger, mais le bloquait quand il constatait que Queenie et Nagini rentraient en conflit dans sa tête et dans son cœur. Il buvait une énième gorgée pour se détendre et chasser ce énième trouble de son esprit. Il n’avait plus la force de batailler contre ses doutes, ses tourments et ses peines ce soir. « Enfin… ça ira mieux demain. T’en fais pas. » Il souriait à Nagini. Il n’avait pas pu s’empêcher de finir sur une note plus positive et optimiste afin de ne pas gâcher définitivement la soirée bien qu’il aille affreusement mal. Queenie ne lui avait jamais autant manqué qu’aujourd’hui. La douleur était telle qu’il avait l’impression que son cœur s’était littéralement déchiré.
Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse
feat. Jacob
Ils se connaissent et vivent ensemble depuis bien assez longtemps à présent pour que Nagini ne sache se leurrer au sujet de certains comportements affichés par Jacob. Elle n’a jamais connu ça avec personne – enfin… elle suppose… ? –, croit n’avoir jamais vécu auprès de quiconque aussi longtemps, au point de savoir analyser son comportement sans difficulté. Elle sait discerner les signes de nervosité chez Jacob, elle sait aussi ce que cela signifie quand il refuse de croiser son regard pour se perdre dans la contemplation d’un paysage pourtant pas si heureux, quand il semble s’adresser davantage à la fenêtre qu’à elle. Il s’est passé quelque chose, elle en a une certitude de plus en plus grande, et bien évidemment, elle veut être capable de faire quelque chose pour Jacob en retour. Elle l’observe avec un mélange d’inquiétude et de considération tandis qu’il lui parle de cette journée compliquée qu’il aurait passée à la boutique, mais la maledictus sait que quelques clients désagréables ne sont pas ce qui aura atteint le moral du boulanger… Bien sûr, elle devine que çe ne doit pas être simple à gérer – c’est la rançon du succès, quelque part –, mais elle reste convaincue qu’il y a autre chose, autre chose pour ainsi troubler le cœur et l’esprit de Jacob. Elle sait qu’il cherche à esquiver un sujet plus grave, mais au lieu d’insister, elle laisse à Jacob le temps d’y aller de ses confidences, ou même de se dérober à ces mêmes confidences s’il devait décider ne pas vouloir les partager avec elle (ce serait son droit, après tout).
Alors, son nom est prononcé. Ah, Queenie ! La fameuse Queenie. Pour Nagini, elle n’est que cette femme dont elle a vaguement aperçu la silhouette se jeter dans les flammes de Grindelwald presque en même temps que Credence… Mais elle sait que pour Jacob, Queenie représente le monde. Par instants, cette pensée lui fend le cœur, mais elle s’est convaincue que c’est uniquement parce qu’elle ne supporte pas l’idée qu’elle lui ait fait à ce point du mal – et qu’elle continue. Comment pouvait-on préférer Grindelwald à l’affection inconditionnelle d’un homme tel que Jacob ? Nagini est bien incapable de le comprendre. Bien sûr, tout ceci fait écho au choix qu’a fait Credence, mais Nagini veut croire que ce dernier avait de meilleures excuses. Il était obsédé par la quête de ses origines, elle le sait pour l’avoir aidé dans cette même quête. Le sentiment d’abandon n’est pas différent pour autant, cela dit. Si Nagini devait retrouver Credence, ici et maintenant, elle ne sait pas du tout comment elle réagirait, mais ce dont elle est certaine en revanche, c’est qu’elle en sortirait très probablement aussi bouleversée que ne l’est Jacob en cet instant.
Il a été déstabilisé de la voir là, c’est ce qu’il lui confie, et Nagini se doute que c’est un doux euphémisme pour évoquer ce qu’il a effectivement ressenti au moment de la retrouver. Elle affiche une légère grimace quand Jacob ajoute qu’il avait cru avoir fait le deuil d’œil. Nagini doute qu’il croit en son propre mensonge en cet instant, mais elle ne le lui reproche pas. C’est difficile, voire impossible, de faire le deuil de relations qui ont tant compté pour soi. Sans oublier que Queenie est bel et bien vivante. Et elle est ici… Devoir imaginer cette femme au charme envoûtant tenter de renouer avec lui tord le cœur de Nagini d’une façon inexplicable et douloureuse, et si c’est sans doute injuste vis-à-vis de Jacob, elle se sent soulagée d’entendre Jacob affirmer que, de son côté, il n’a pas été capable de prendre sur lui ou d’arrondir les angles comme il en a pourtant l’habitude. Il avait gardé à l’esprit son choix plus que contestable… et en fin de compte… rien n’a changé ? Sa douleur a simplement été ravivée… et à présent, il sait qu’il devra vivre avec cette souffrance, en sachant Queenie à proximité. Nagini se garde de la moindre remarque quand son interlocuteur ajoute qu’il aurait préféré ne pas la revoir du tout, qu’il était plus facile de vivre avec ses regrets qu’en la sachant là. Elle n’ose pas le dire, elle ne veut pas tout à fait l’admettre, mais… Elle aussi aurait préféré qu’il ne la revoie pas. Elle se sent vulnérable. Et une autre pensée la tourmente alors. Ici, en la compagnie seule du boulanger, il avait été facile de s’imaginer qu’elle était à l’abri et que rien ne pourrait l’atteindre, mais tout ça n’avait jamais été qu’un leurre. Leur passé les rattrapera toujours… Et Nagini, malheureusement, ignore de quoi son propre passé est fait.
Avec douceur et précaution, Nagini se rapproche de Jacob, l’invite à poser sa tasse de thé sur la table basse afin d’éviter tout accident malencontreux, et sans crier gare se penche vers lui pour venir le serrer dans ses bras, tout contre son cœur.
« C’est trop tard », souffle-t-elle doucement. « Je m’en fais. »
Parce qu’elle le sait pertinemment : non, ça n’ira pas mieux demain, les choses ne fonctionnent pas ainsi, rien n’est jamais si simple… Et ces émotions qui le torturent ne cesseront jamais de le torturer.
« Peut-être que tu pourras lui faire entendre raison. Peut-être qu’elle n’est pas encore perdue ? » suggère-t-elle sans avoir tout à fait envie d’y croire. Très égoïstement, Nagini redoute que ce soit bel et bien le cas, que Jacob soit effectivement capable de raisonner Queenie. Si celle-ci devait vraiment revenir dans la vie de Jacob, Nagini n’est plus tout à fait certaine de la place qu’elle devrait tenir elle-même. « Elle te l’a dit ? S’il était là lui aussi ? »
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(abandonné) Cours de soin aux créatures magiques pour moldu en détresse ((Nagini x Jacob))
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