[Terminé] Le Spiderverse est petit [Miles]

Le Spiderverse est petit

feat. Miles

Ces derniers temps, et c’est rien de le dire, Harry n’a pas la tête à ce qu’il fait. Depuis le retour de son père dans sa vie, il semble incapable de filer droit dans quelque aspect de sa vie que ce soit. Cela se ressent dans ses résultats scolaires en chute libre, dans son inaptitude à prendre des notes correctes, dans ses retards et absences répétées, chose qui n’arrive généralement pas au très discipliné et très assidu Harry Osborn. De même, à l’heure où il en aurait pourtant le plus besoin, Harry a eu tendance à reporter constamment ses rendez-vous avec Alana, sa psychiatre… Ce sujet est pourtant de ceux qu’elle devrait aborder en priorité avec elle, mais il préfère se murer seul dans ses incertitudes, ses questionnements et ses angoisses, partagées entre la crainte qu’il continue d’avoir de l’homme qui l’a mis au monde, l’envie de le croire quand il prétend vouloir renouer avec lui, le souvenir oppressant des derniers instants dans son ancienne vie, et bien sûr cette pression mystérieuse qui n’avait jamais disparu, mais qui est devenue insupportable depuis qu’il sait que Norman Osborn est en ville.

Bref, dans ces conditions, forcément qu’il fallait que tout dégénère en même temps. Il avait été difficile d’explique qu’il avait balancé son ordinateur dans un accès de rage et de détresse, et que c’était pour cette raison qu’il ne marchait plus. Harry avait préféré une excuse bidon, de type sac qui se renverse. Dans tous les cas, ça ne les concerne pas vraiment, n’est-ce pas ? Ce qui importe, ce que son précieux ordinateur lui soit rendu comme neuf, si possible avec ses fichiers accessibles… En tout cas, il semble qu’un miracle ait été possible puisque, après avoir laissé son PC en réparation plusieurs jours, on l’a appelé pour lui apprendre qu’il pouvait venir le récupérer, et qu’il avait pu être sauvé (pas en ces termes, certes, mais pour lui, ça avait été ça, vraiment : une pure mission de sauvetage, ni plus ni moins).

C’est déjà un poids en moins. L’air de rien, il a été sacrément démuni, ces derniers jours, en l’absence de son ordinateur. Force lui est de l’admettre, il a sans doute un peu trop tendance à être dépendant de la technologie, en ce qui le concerne. Il réfléchira à la question plus tard. Pas tout de suite. Là, clairement, il a assez de problèmes comme ça sur le dos.

Une fois dans la boutique, il cherche du regard le vendeur qu’il avait rencontré le jour où il était venu déposer son ordinateur ici, mais le jeune homme qu’il découvre au comptoir, et qui doit avoir à peu près son âge, n’est définitivement pas le trentenaire binoclard qu’il avait croisé lors de sa première venue.

« Bonjour. Je viens récupérer mon ordinateur. Au nom de Harry Osborn ? » fait-il à l’adresse du jeune homme en question, espérant qu’il sera renseigné malgré tout.

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Mécaniquement, Harry hoche la tête quand son interlocuteur lui demande le papier de restitution de son ordinateur, sans vraiment prêter attention à son interlocuteur ni même au trouble que son nom a éventuellement pu susciter en lui. Il faut dire qu’en cet instant, il ne voit pas grand-chose. Il est comme dans une bulle cotonneuse, il a l’impression d’avoir de plus en plus de difficulté à s’ancrer dans le moment présent, comme prisonnier d’une enveloppe d’angoisse qui lui colle à la peau et ne le lâche pas où qu’il aille. Il arrive quand même à afficher un sourire en apprenant que son portable lui est rendu plus neuf que neuf. Même les fichiers ont tous pu être restitués. Certes, il a bien fait quelques sauvegardes, mais il n’est clairement pas assez assidu à ce sujet, il aurait clairement pu perdre des documents précieux, avec tout ça.

Le regard de Harry se fait fuyant quand le réparateur s’interroge sur ce qui est arrivé à ce pauvre ordinateur. Il n’a pas l’intention de s’embêter à donner ni la vraie version des faits, ni le mensonge qu’il avait servi lors de sa première venue. A présent que son ordinateur est réparé, les circonstances dans lesquelles il avait été cassé ne concernent plus personne, et lui-même préfère, s’il le peut, oublier son coup de sang. Il n’aime pas quand il est comme ça, il n’a que trop conscience des ce dont ce genre de crises pourraient être symptomatiques et il n’aime vraiment, vraiment pas ça.

Harry s’apprête donc simplement à remercier poliment son interlocuteur et à prendre congé, fin de l’histoire, mais il n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que son interlocuteur reprend la parole. Harry fronce les sourcils quand il lui dit que quelque chose le perturbe, et prend la peine de vraiment regarder Miles pour la première fois depuis qu’il a mis les pieds dans la pièce. Alors, il pause une question directe, aussi simple qu’elle est terriblement complexe.

Au moment d’entendre le nom de son père, c’est comme si le cœur de Harry s’était arrêté d’un coup sec. C’est une chose que d’être hanté par la présence de son père, de redouter sans cesse sa présence et son influence, c’en est une autre d’entendre un parfait inconnu évoquer son nom, comme ça, surgi de nulle part.

« Vous connaissez mon père ? » demande-t-il d’une voix blanche. C’est tout ce qu’il trouve à dire sur le moment…

Dans son esprit, beaucoup d’autres questions se bousculent pourtant, mais il n’est capable d’en formuler aucune, il se sent comme paralysé, figé sur place. Et il n’est vraiment pas certain de vouloir entendre la réponse que son interlocuteur aura à lui donner.

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« Ton mentor… »

Harry fait au mieux pour ne pas tirer de conclusions hâtives de ce que son interlocuteur lui apprend. Il sait de quelle manière donner du sens à ce que son interlocuteur lui apprend, mais il n’était pas prêt, là, tout de suite, à faire le lien entre son interlocuteur et une nouvelle réalité virtuelle qui mettrait en scène des protagonistes de sa propre existence. Harry a déjà rencontré trois Peter Parker, le tout pour découvrir qu’aucun d’entre eux n’était le meilleur ami qu’il recherche encore et qui lui manque… il doute un peu que cette fois fasse exception.

« Est-ce que ton mentor s’appelle Peter Parker, par hasard ? » demande-t-il alors avec prudence.

Ça collerait, si l’on suggère qu’Harry Osborn doit être le meilleur ami de tous les Peter Parker qui ont la chance ou le malheur de connaître les Osborn… encore que ce n’est pas dit. Harry veut bien croire que des versions alternatives de lui auront autant eu l’occasion de se faire apprécier et haïr de ces différents Peter. Se pourrait-il alors que le Peter que connaît Miles soit aussi le « sien » ? Va savoir… il a rencontré trop de désillusions pour aboutir trop rapidement à cette conclusion, en revanche, il a suffisamment de Peter Parker dans son répertoire à présent pour aiguiller son interlocuteur s’il le peut.

Ce qui est sûr, c’est que tous les deux, ils ont des choses à se dire, et c’est le genre de choses qui peuvent pas se raconter dans ces circonstances. Un café ne sera clairement pas de refus, et Harry en a vraiment besoin pour se remettre les idées en place, il en est sûr et certain. Il a besoin de connaître son interlocuteur, quelle place il peut bien tenir dans une histoire qu’il trouvera finalement similaire à la sienne, va savoir.

« Oui, ce sera pas de refus, je crois », confirme Harry avec un fin sourire tandis qu’il laisse à Miles le temps de finir son travail.

Lui-même patiente tranquillement, adossé à un mur, pianotant sur l’écran de son téléphone pour s’occuper les mains tandis que ses pensées filent dans tous les sens. Il a des dizaines de questions, mais pour la plupart, il ne devine que trop bien la réponse, et ça l’angoisse un peu… En même temps, c’est aussi rassurant de trouver quelqu’un qui, dans son monde, connaît un Harry Osborn et ne ressent pas l’immédiate et irrépressible envie de lui envoyer son poing dans la figure pour autant. Ils en sauront sans doute davantage bientôt, quand ils auront eu l’occasion de parler de leurs vies et de leurs histoires respectives. Et l’intuition de Peter lui suggère qu’ils en ont tous les deux le plus grand besoin.

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feat. Miles

Les pensées se bousculent dans l’esprit de Harry tandis qu’il attend que Miles soit fin prêt à le rejoindre. Si ce dernier lui a confirmé que son mentor était bien Peter Parker, Harry ne se fait pas d’illusions pour autant, il ne peut pas s’agir de son Peter Parker. D’une part parce que ce n’est jamais de son meilleur ami qu’il est question, d’autre part parce que son Peter ne lui a jamais parlé d’un Miles Morales (s’il se fie au nom inscrit sur son badge).

Est-ce que le Peter de Miles est seulement un de ceux que Harry a rencontrés ? ça aussi, Harry en doute. A ce stade, la seule certitude qu’il possède véritablement, c’est qu’il y a au bas mot des dizaines de Peter Parker qui se baladent dans le multivers, et peut-être un chouias moins de Harry Osborn… C’est une pensée déconcertante, et déstabilisante, aussi, mais à force de recherches infructueuses, de désillusions mais aussi de belles rencontres (de celles qui vous changent la vie, pour certaines d’entre elles), il avait, l’air de rien, fini par en prendre son parti et n’était même plus si surpris que cela. Quand Miles a fini, Harry range son téléphone dans sa poche et suit Miles, qui le conduit dans un café à proximité.

Les mains dans les poches, Harry ne dit pas grand-chose jusqu’au moment d’être installé, et Miles non plus. Il faut dire que c’est forcément une situation très particulière, autant pour Harry que pour lui, normal que dans un premier temps, ils piétinent un peu. Mais une fois installé, la situation se débloque tout de même, et Miles se montre d’un coup bien plus bavard.

Harry reste attentif à tout ce que lui apprend son interlocuteur, sent son cœur se serrer à la mention de MJ (là encore, il ne s’agit sûrement pas de sa MJ dans tous les cas)… une morsure d’araignée, comme pour Peter, et il est devenu Spider-Man à son tour. Là, Harry affiche de grands yeux. Bizarrement, il n’avait pas imaginé une dimension où un autre que Peter, peu importe son apparence, puisse être l’homme-araignée. Pourtant, il n’y avait pas de raison, pas vrai ? Manifestement, non…

« Bien vu, on est pas du même univers, non, mais… Tu sais que t’es pas le premier que je rencontre qui vient d’un univers similaire au mien ? Depuis que je suis ici, j’ai rencontré trois Peter Parker, trois ! Et pas un seul qui vienne de la même dimension que moi… Peut-être que l’un deux est ton mentor, ça je saurais pas le dire. » Harry hausse les épaules, esquisse un fin sourire. « Qu’est-ce qui s’est passé pour toi ? Après que cette araignée t’ait mordue ? Après que tu sois devenu Spider-Man ? »

Est-ce qu’il avait affronté le bouffon vert ? Est-ce qu’il avait pris indirectement part à son histoire ? Est-ce que… Bon sang ! Ces histoires finiraient presque par lui donner le tournis tant tout ça est vertigineux.

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feat. Miles

« Qui sait ? » répond Harry avec un fin sourire qui se veut encourageant sans l’être trop malgré tout quand Miles s’étonne d’entendre qu’il a rencontré pas moins de trois Peter Parker (bien sûr qu’il est surpris, ça a été un choc pour Harry aussi – même si maintenant, il serait presque blasé, à vrai dire). Et oui, peut-être que parmi tous ces Peter se trouve celui que Miles recherche.

Harry le souhaite à son interlocuteur, même si lui-même, de son côté, se désespère quelque peu de retrouver son meilleur ami… et il est las de courir les Peter Parker en espérant retrouver son meilleur ami. Mais ce n'est pas pour autant qu’il peut reprocher à ceux qui veulent garder espoir de rechercher encore les personnes qui leur ont été proches, qui ont eu une importance dans leur vie. Miles a vraiment l’air de tenir à son mentor, et même si Harry ne le connaît pas, il peut aisément s’identifier à sa situation, suffisamment en tout cas pour vouloir qu’il obtienne ce qu’il souhaite.

C’est avec une grande attention que Harry écoute le récit de son interlocuteur. Pour lui, toute cette situation est encore compliquée à appréhender : il ne peut pas prétendre y comprendre grand-chose, loin de là, à ces histoires de multivers, mais il s’y intéresse sincèrement, il espère, d’une manière ou d’une autre, en dégager un semblant de sens.

Miles est donc devenu Spider-Man d’une façon qui n’est sans doute pas bien différente de Peter, mais il a pu se confier à quelqu’un qui était déjà passé par là – le Peter de son monde, donc. Son mentor. Il tente de garder le fil quand il lui parle de Peter, de MJ (lui aussi a connu une MJ mais c’est… bon, disons que c’est compliqué).

« Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé à ta meilleure amie… »

Il ne peut que faire mine d’avoir tout compris à ce que venait de lui dire son interlocuteur, mais il comprend que sa meilleure amie s’est sacrifiée pour lui, et que ça a dû être une véritable épreuve pour lui.

Miles enchaîne en affirmant qu’il n’est pas du tout comme le Harry de son univers… Harry ne sait pas trop si c’est supposé être une bonne ou une mauvaise chose, mais apparemment, il tire simplement cette affirmation d’une photo, un constat purement physique.

« Je suis prêt à parier que mon père est absolument terrifiant dans toutes les dimensions existantes… », observe Harry qui, à l’évocation de son père, sent comme un vent glacial le traverser de part en part. Il n’a aucune envie de parler de lui. Mais au fond, il est toujours question de lui, pas vrai ? « Tu connais un peu… l’histoire du Harry de ton monde ou pas du tout ? »

Qui était-il dans cette dimension-là ? Qu’était-il devenu ? Est-ce que le Hobgoblin existait dans cette dimension-là ?

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feat. Miles

Même quand on a perdu quelqu’un, on ne peut que partiellement s’identifier à la douleur de l’autre. Les expériences sont similaires et différentes en même temps. Harry a perdu sa mère, il l’a vue mourir sous ses yeux, de la main de son propre père (bonjour le traumatisme), ce souvenir en partie refoulé a rendu chaque évocation de sa mère terriblement douloureuse, alors oui, il sait ce que ça fait de perdre un proche, même s’il ne pourrait pas prétendre savoir ce que Miles ressent précisément. Dans tous les cas, ce dernier n’a aucune raison de se confier plus largement à lui.

Alors ils changent de sujet, pour un autre qui n’est pas forcément beaucoup plus engageant, et pour cause : on peut difficilement mettre Norman Osborn sur le tapis et rendre ça engageant, c’est même impossible. Mais bon, puisqu’il se retrouve face à son tout premier interlocuteur d’une autre dimension qui sait qui est son père, il est nécessairement trop curieux… Même si ce sujet terriblement sensible, et plus encore depuis le retour plus que fracassant de son géniteur dans son existence.

Miles lui apprend donc que le Norman de sa dimension avait travaillé sur un remède pour le guérir d’une maladie quelconque – en son for intérieur, Harry ne peut s’empêcher de songer que si c’est son père lui-même qui lui aura inoculé cette maladie, il ne sera définitivement pas surpris le moins du monde. Et c’est assez frustrant d’entendre que Miles n’en sait pas davantage, mais soit.

« Euh ouais, je vais reprendre un café aussi », confirme Harry quand Miles décide de commander une nouvelle boisson au serveur. Ça ne lui fera pas de mal, clairement, d’autant plus que ce ne sera pas du luxe vu son état de fatigue ces derniers temps. Et aussi, il n’est pas certain d’être allé au bout de cette conversation, quand bien même il est difficile de savoir sous quel angle aborder les choses. Peut-être, en effet, que le plus simple reste de parler d’eux indépendamment de leur monde d’origine, et d’essayer au moins d’apprendre à se connaître.

« Je suis étudiant, en psycho », répond évasivement Harry. A l’esprit, il ne peut s’empêcher d’avoir l’image de son père, cette impression de déception qu’il lui avait communiqué. Il sait qu’il doit faire ses choix pour lui-même, mais oui, quand il pense à ses études et à ses choix de vue, il ne sait s’empêcher d’être influencé par l’éternelle question : qu’est-ce que mon père va penser de moi ? Si bien qu’il envisagerait presque de se lancer dans d’autres études. « Mais je suis pas sûr que je vais continuer. » Il laisse passer un temps de pause. « Tu fais quoi en dehors de cette boutique ? Tu travailles à plein temps ? »

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feat. @Harry Osborn

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Harry ne peut s’empêcher d’afficher un fin sourire en entendant les paroles de Miles, parce qu’elles lui font irrésistiblement penser aux paroles de Peter, quand ils avaient discuté des voies qu’ils voudraient suivre et de leurs ambitions professionnelles. Qu’est-ce qu’il voudrait faire s’il pouvait tout faire ? La vérité, c’est qu’il est loin, très loin d’en être certain… il a passé presque toute sa vie convaincu qu’il devait nécessairement suivre les pas de son père. Quand il a eu enfin admis que ce n’était pas une nécessité absolue, il s’est tourné vers la psychologie, mais c’était plus une parade, une manière d’essayer de se comprendre lui-même, qui avait été si perturbé, atteint dans son psychisme… Et au-delà de ça… C’est compliqué… et le retour de son père dans sa vie a bien évidemment empiré les choses.

« Honnêtement, j’en ai pas la moindre idée. Je me laisse le temps de chercher. »

Il cherche en même temps qu’il se cherche, sauf qu’il n’est définitivement pas dans les meilleures dispositions mentales pour se trouver, et il a bien conscience du fait que cela pourrait bien finir par être problématique pour lui… pour l’instant, il préfère l’ignorer et se concentrer sur leur conversation, l’occasion d’en apprendre plus sur ce Miles qui donc, quand il n’est pas vendeur et réparateur pour la boutique où il l’a rencontré est DJ. L’Asgard.

« Ah oui ! J’y suis allé deux trois-fois, c’est plutôt sympa. Peut-être bien que je t’ai déjà vu à l’œuvre sans le savoir », remarque-t-il avec un léger sourire. « Je note, pour samedi prochain, normalement, j’ai rien de prévu. »

Et ça lui ferait clairement du bien de sortir. D’un autre côté, il se connaît. En proie à une panique sociale prononcée depuis le retour de Norman, il est à peine sorti de chez lui si ce n’est pour faire les courses ou… eh bien… faire réparer son ordinateur. On peut le dire, les conditions ne sont pas idéales, et il y a de fortes chances pour qu’il se défile. Comme il se défile chaque fois qu’il songe à répondre aux messages inquiets de Peter. Et à ce sujet, d’ailleurs…

La question de son interlocuteur le prend de court… Parce que clairement, tu ne t’attendais pas à ce que Miles t’interroge si frontalement.

« Quoi ? Non… non, pas du tout. C’était mon meilleur ami, rien de plus. » Mais il s’est posé la question, récemment… En analysant ses sentiments pour cet autre Peter qui ressemblait tant à son meilleur ami sans l’être… Est-ce qu’il faisait un transfert sur lui ? Ils sont pareils, et en même temps différents par tous ces aspects qui l’attendrissent. « Non, je n’étais pas amoureux de lui », reprend-il d’un ton plus convaincu. « Pas de ce Peter-là, en tout cas. »

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feat. @Harry Osborn

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« Supra-intelligent, pas vraiment », répond Harry avec un fin sourire, qui clairement n’est pas sûr que le qualificatif lui conviendrait. Il ne se trouve pas stupide non plus, mais il a souvent dévalué son intelligence, et pour cause, aux yeux de son génie de père, il était idiot, alors, forcément, il a parfois eu tendance à penser qu’il l’était vraiment. « Mais je prends le compliment quand même. »

Il verra bien, pour l’instant, ses projets et son avenir sont incertains, mais il espère sincèrement qu’il finira par y voir plus clair, il veut penser que ça finira bel et bien par arriver. Trop de pensées ont eu l’occasion de se bousculer dans son esprit ces derniers temps, il doit prendre le temps de se recentrer et de penser à lui, c’est ce qui importe pour le moment. Dans tous les cas, c’est encore trop frais et compliqué dans son esprit pour qu’il puisse en parler convenablement.

Alors il préfère s’intéresser à la carrière de DJ de Miles, qui tente vraiment de le convaincre d’aller le voir au cour de cette soirée. Il y met tant d’enthousiasme qu’il est presque impossible de lui dire non, et il a raison : ça le changera agréablement de sa routine, ça ne fais aucun doute. Alors de bonne grâce, Harry passe son portable à Miles (après l’avoir déverrouillé, bien sûr) pour qu’il puisse y inscrire son numéro de téléphone et s’appeler. Une fois que c’est fait, il récupère son portable, et Miles pose cette question qui prend Harry au dépourvu, mais qui a au final exigé une réponse plutôt honnête de sa part. Inutile de mentir, après tout, pas vrai ?

Donc non, en effet, il n’avait pas tort, et même si c’est étrange de parler ainsi de ses sentiments avec un presque-inconnu, ce n’est pas déplaisant que d’en parler librement, et quand Miles lui apprend que, de son côté, il pense aussi avoir eu le béguin pour le Peter de son univers, il songe qu’ils se sont plutôt bien trouvés.

« Je crois que les Peter Parker, tout univers confondu, sont très difficiles à ne pas aimer », se permet d’observer Harry avec un fin sourire.

Même si Harry en a vu trois en tout et pour tout, et un seul a fait battre son cœur comme celui qu’il a évoqué plus tôt. En espérant qu’il ne s’agisse pas du Peter de Miles… ce serait vraiment compliqué. Très, très compliqué.

« Il y avait une MJ, d’où je viens aussi », reprend-il alors, sans trop savoir ce qu’il en est. « On est sortis ensemble, un temps mais… »

Le Hobgoblin s’en est mêlé. Au fond, ce n’est pas plus mal, il ne se serait pas vu faire sa vie avec MJ. Et avec Peter ? C’est un peu tôt pour parler comme ça, mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’avait jamais ressenti ça avant.

« Je devrais te passer le contact des Peter que j’ai rencontrés, on sait jamais. »

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feat. @Harry Osborn

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feat. Miles

« Oui, je vois parfaitement », répond Harry avec un sourire un peu triste quand Miles lui dit être impatient de retrouver le Peter de son univers, sans qui il se sent perdu…

Bien sûr que Harry peut le comprendre, parce que lui-même aurait vraiment besoin de retrouver son propre Peter. Même s’il n’a eu de cesse que de croiser multitudes de Peter Parker depuis son arrivée dans ce monde, ce n’est jamais le sien et même si les choses se sont nettement compliquées entre eux sur la fin, Harry se sentirait soulagé de savoir son meilleur ami ici, encore plus à présent qu’il sait que son père est également là… Oui, il aurait besoin de le voir, de lui parler – même s’il n’est pas tout à fait convaincu de la manière dont son Peter prendrait le fait qu’il nourrisse ainsi des sentiments pour l’un de ses alter ego… Harry lui-même a bien conscience du fait que c’est vraiment étrange, comme situation… et en même temps, c’est plus fort que lui. Mais bref, oui, Harry pense comprendre ce que Miles ressent quant à ce garçon pour qui, qui plus est, il a peut-être des sentiments.

« J’imagine que les MJ se ressemblent aussi beaucoup d’une dimension à l’autre », remarque Harry qui reconnaît beaucoup de la rouquine qu’il a fréquentée dans la description que lui en fait Miles (mais il a un peu moins raison, pour le coup).

Il n’est pas certain que ce soit un constat si heureux… pas tant pour MJ, non, mais pour lui… Harry ne peut pas oublier l’accueil que lui a réservé cette fille, Gwen, et l’un des Peter, quand ils l’ont tous deux confondu avec un Harry qui était peut-être le même, mais peut-être pas… Quand il songe à d’où il revient lui-même, du mal qu’il a fait autour de lui sous l’apparence du hobgoblin, on peut dire qu’il n’est pas tout à fait rassuré.

« Attends, je t’envoie tout ça, puisque j’ai ton numéro, maintenant », fait Harry après que Miles ait accepté qu’il lui passe le contact des Peter qu’il a croisé, ce que Harry fait dans la foulée avant d’oublier. Il se surprend à hésiter à lui donner le numéro de celui des Peter qui ne le laisse pas indifférent, des fois que ce soit celui pour qui Miles ait un crush, mais ce ne serait vraiment pas juste, alors il cède finalement. « Non, en fait je pensais rentrer chez moi et rattraper mon travail en retard sur mon ordinateur fraîchement réparé, mais je t’avoue que j’ai plus spécialement envie, là. Si tu as une meilleure idée ? »

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feat. @Harry Osborn

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feat. Miles

« Ah, bah si mes cheveux sont différents, alors tout va bien », se permet de plaisanter Harry avec un fin sourire.

Cette conversation complètement inattendue le surprend par bien des aspects. Le simple fait de réussir à parler si simplement avec son interlocuteur, qu’il connaît pourtant à peine, aurait de quoi l’étonner. Pas qu’il soit non plus du genre complètement renfermé, mais il se voit raconter des choses très personnelles à son propre sujet, et il ne se serait pas imaginé le faire avec le premier venu… mais le fait d’avoir eu des vies similaires et en même temps si différentes ne peut clairement pas y être pour rien. Alors oui, il se laisse prendre au jeu. L’espace de quelques instants, il oublie complètement ses tourments, il parvient à faire abstraction de la présence oppressante de son père, et il se contente de savourer la curiosité du moment.

La mention de ses cheveux légèrement frisés, ça l’amuse parce que clairement, si quelque chose doit le dissocier d’autres Harry Obsorn (surtout de celui qui lui a valu de s’en prendre plein la tronche de la part d’un autre Peter et de sa petite amie Gwen), il préfèrerait que ça ait trait à son caractère plutôt qu’à son apparence. Mais ça, bien sûr, ce sont des choses qu’on ne décide pas. S’il était possible de les décider, ce serait tout de suite plus simple… trop simple, certainement, pourrait-on dire.

Alors qu’ils décident de la suite du programme – car en effet, Harry n’est plus si pressé de rentrer chez lui, il entend Miles lui proposer de se rendre à un concert. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres quand il lui parle de ce joueur (cette joueuse ? Aucune importance) de ukulélé qui chanterait bien en plus de ne pas être désagréable à regarder. Le ciné, ça le tente assez aussi, plus que la salle d’arcade. L’idée de se retrouver dans une salle plongé dans la pénombre et de n’avoir plus à penser à quoi que ce soit… Encore que.. ce serait peut-être l’occasion pour ses pensées de revenir au grand galop, et il ne veut pas ça non plus : non, tout bien considéré, c’est loin d’être une si bonne idée que cela.

« Tu m’as intrigué avec cette histoire de concert, je suis partant ! » fait-il avant d’accepter la brève étreinte que lui adresse Miles. Il est bien plus tactile que Harry n’a l’habitude de l’être, mais il apprécie le geste malgré tout à sa juste valeur. Cette rencontre improbable lui a fait beaucoup du bien au bout du compte, et Harry est vraiment reconnaissant envers Miles pour ça. « Et merci à toi, j’avais besoin de me changer les idées, tu es tombé à pic. »

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feat. @Harry Osborn

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feat. @Harry Osborn & @Miles Morales

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feat. Miles

L’impulsivité de Miles doit être particulièrement communicative, parce que dans aucun autre contexte, Harry ne se serait vu se rendre à un concert d’un type qu’il ne connaît pas avec quelqu’un que, par la même occasion, il connaît à peine. Mais ça fait du bien de ne réfléchir à rien et de se laisser seulement porter par la vague… Alors que sa vie part dans tous les sens et qu’il a le sentiment d’en avoir perdu le peu de contrôle qu’il possédait jusqu’alors, il ne peut s’empêcher de se dire que c’est ce qu’il lui faut, là, tout de suite. Lâcher prise, tout simplement. Les problèmes viendront parasiter son esprit et sa santé mentale bien assez tôt… Il aimerait bien réussir à juste… ne surtout pas y penser davantage, en fin de compte. Eh oui, au final, Miles est certainement l’homme de la situation, et leur rencontre n’était peut-être pas si fortuite. Quelles étaient les chances pour que ce soit lui qui s’occupe de son ordinateur, après tout ?

Tous deux se rendent jusqu’au centre commercial, où le fameux concert doit avoir lieu. Ils prennent place dans la salle et Harry, curieux, attend que la prestation de l’ami de Miles connaît. En soi, les concerts de ukulélé, il n’imagine pas que c’est son truc, mais quand Stitch se met à jouer, Harry s’y laisse prendre. Il le trouve doué, et il prend plaisir à l’écouter, et quand Stitch a fini et que Harry applaudit en même temps que tous les autres, il regrette qu’il n’ait interprété que trois chansons, il constate qu’il aurait été tout à fait prêt à en écouter davantage.

Quand le musicien a fini, il rejoint le public, et finalement Miles, qu’il gratifie d’une étreinte avant de se tourner vers lui… Harry se sent étrangement privilégié dans ces circonstances. Il n’aurait vraiment pas cru que sa rencontre avec Miles mènerait à ce concours de circonstances, mais il a sincèrement apprécié. Le temps de trois chansons, il s’est senti bien, le cerveau en pause, et c’est ce qui importe.

« Enchanté, Stitch. Moi c’est Harry. C’était vraiment bien. J’en aurais bien écouté plus, pour tout te dire », affirme Harry en serrant la main de Stitch dans la sienne. « Je reviendrai te voir jouer avec plaisir. » Il tourne son regard vers Miles. « Merci de m’avoir emmené ici, j’aurais regretté de ne pas être venu. »

Même s’il va devoir envisager de rentrer chez lui malgré tout. Il a déjà trop retardé l’échéance, et il le sait malheureusement trop bien. Il a pris trop de retard dans son travail… Il n’est pas enchanté à l’idée de retourner à sa morosité, mais il faut ce qu’il faut.

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feat. @Harry Osborn & @Stitch Pelekaï

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feat. @Harry Osborn & @Miles Morales