Guilhem n’était qu’un noble sans histoire, vivant non loin de Paris, dans le château de ses parents. Ces derniers étant partis pour leurs recherches, ils n’étaient jamais revenus, très tôt donc, il se retrouva seul dans cette immense bâtisse aux murs froids. Noble sans histoire donc, charmeur et charmé par les dames de sa cour. Cependant, la nuit, Guilhem revêtit un tout autre masque, celui du Renard. Célèbre voleur, il détroussait les plus aisés pour aider les démunis. Ce n’était nullement pour la justice et la beauté du geste qu’il se prêtait à cet exercice, mais simplement pour combler son ennui. La vie d’aristocrate n’avait rien de sympathique, entre soirées mondaines et autres événements futiles, Guilhem tentait de rendre son quotidien plus intéressant.
Durant une nuit où il chevauchait Tempête, son brave cheval, le Renard tomba sur une femme parmi la boue et les cochons, celle-ci lui évita de tomber dans un piège tendu par les autorités. Une rencontre qui allait changer sa vie, il ne le savait pas encore. Quelques jours plus tard, son chemin croisa de nouveau celui de cette étrange inconnue lors d’un énième bal mondain. Maud De La Roche. Elle non plus ne semblait pas apprécier ce monde plein d’apparats. Attiré par sa simplicité, Guilhem alla à son encontre pour débuter une conversation sur le balcon. Les deux jeunes gens quittaient le temps de quelques minutes la civilisation, les gens bien trop habitués au luxe. Tous se complaisaient dans cette richesse ostentatoire, pendant que la population mourrait de faim. Ainsi était la société du XVIIIème siècle. Par la suite, Guilhem et Maud regagnèrent les festivités, là où la jeune femme crut voir un fantôme, le meurtrier de son père, ou du moins son portrait craché, le Baron de Huet. Elle lui sauta dessus, prête à le tuer, ses mains entourant violemment sa gorge. Dieu savait ce qui aurait pu advenir de ce dernier. La soirée prit alors fin, dans une ambiance tendue.
Plusieurs jours plus tard, encore curieux d’en savoir plus sur Maud, il décida de lui rendre visite afin de devenir son professeur d’escrime. Son grand-père était désespéré à l’idée de lui donner une éducation exemplaire, l’adolescente ne pensait qu’à l’équitation et l’escrime. La poésie, la littérature et le reste ne l’intéressaient aucunement. Il comprit alors que le meurtrier de son père ressemblait traits pour traits au Baron de Huet. Conscient de l’admiration qu’elle portait au Renard, il n’hésita pas à lui poser plusieurs questions. Visiblement, son admiration était bien au-delà de cela, mais des sentiments forts. Comment pouvait-elle aimer quelqu’un dont elle ne connaissait rien ? Outre son pseudonyme. Guilhem tenta de lui faire comprendre de cesser de rêver, de grandir. Sans le savoir, son haussement de ton fut la genèse de la Rose écarlate. Une voleuse prenant aux riches pour donner aux pauvres. Tout comme lui. Mais pas pour les mêmes raisons.
Guilhem se lança dans des recherches sur le baron, sur sa jeunesse, ses quelques voyages. Maud vint à avouer que son père voyageait beaucoup également, notamment en Orient. Le fameux carnet de son paternel contait toutes ses aventures. Le Comte de Landrey l’emprunta afin de l’étudier. Le lendemain soir, ils furent conviés à un dîner chez le Baron De Huet. Sûrement la soirée idéale pour en savoir plus. Cela ne manqua puisque les questions fusèrent. Le Baron avoua avoir une véritable passion pour le secret des templiers. Rien de plus cependant. Guilhem continua de lire le carnet du père De La Roche. Il découvrit énormément d’éléments, notamment le fait que deux pages avaient été déchirées, prématurément. La preuve que celui-ci cachait un terrible secret.
Un soir, en train de sévir dans la région, il sauva la Rose écarlate d’un piège mis en œuvre par les autorités. Tous les soldats mis hors d’état de nuire, Le Renard fit la morale à celle-ci ; une activité beaucoup trop dangereuse pour une femme. Mais elle n’en avait cure, le suivant jusque dans un champ de foins. Mis au sol par cette dernière, elle lui avoua sa véritable identité. La Rose écarlate n’était autre que Maud De La Roche. Plus que décontenancé par cet aveu, Guilhem décida de le dire à son grand-père pour qu’elle cesse son activité illégale. Fou de rage, son grand-mère la mena dans un couvent et congédia Julie, sa servante qui était au courant de toute l’histoire, punition bien moindre comparé à ce qui l’attendait si les autorités avaient été prévenues. En lui rendant visite dans le couvent, le comte De Landrey avoua qu’il l’avait dénoncé, ce qui évidemment brisa le cœur de la jeune femme.
Conscient d’avoir causé beaucoup de mal, il avait appelé Julie, la servante de Maud pour servir dans son château. Après tout, elle avait perdu son travail par sa faute. C’était là une manière de se racheter. Même si Maud restait encore enfermée entre quatre murs. Ses mots ne cessaient de repasser dans sa tête, il ne parvenait même pas à faire son activité nocturne. Pour se vider la tête, il se contenta de chevaucher dans les champs, sous la lumière de la lune, dans ses esprits. Mais soudain, Maud apparût dans son champ de vision, effrayant son cheval par la même occasion. Il l’invita alors dans son château, et le lendemain, en voyant son grand-père discuter avec Guilhem, elle se précipita pour partir. Il l’en empêcha et lui avoua enfin qu’il était le Renard. Qu’il n’était rien de plus qu’un truand, pas un héros comme elle pouvait le penser.
La nuit suivante, un intrus pénétra dans le château du Comte De Landrey. Il réussit à s’enfuir avec le fameux carnet, fort heureusement, Guilhem l’avait déjà lu, par conséquent, le détenir n’était plus indispensable. Plus de peur que de mal. Une visite chez le bibliothécaire semblait obligatoire. Ce dernier leur releva toute l’histoire es templiers et l’existence d’un étrange lieu, quelque part en Orient. Lieu permettant d’obtenir des pouvoirs dignes d’un dieu. Evidemment, personne ne devait le trouver, encore moins des hommes vils qui pourraient mettre le monde entier à genoux. La quête débuta alors. Des objets étaient à retrouver avant le Baron de Huet, des objets permettant d’accéder à ce fameux lieu d’Orient.
Tout d’abord, il fallait retrouver un coffret, contenant la bague détenue par les Huet. Vêtus de leurs costumes de voleurs, Maud et Guilhem croisèrent la route du Baron de Huet, ils apprirent l’existence d’un jumeau, l’assassin du père de Maud. Malheureusement, les jumeaux parvinrent à mettre la main sur cette fameuse bague. Un échec cuisant pour la Rose écarlate et le Renard. Cependant, ils n’abandonnèrent pas et suivirent les traces des jumeaux jusqu’à Venise. Sur la route, ils en profitaient pour aider le plus de gens possibles en volant aux plus riches.
Venise, la ville de l’amour les accueillirent, objectif, le Palais des Doges pour accéder au trésor des templiers. Mais une fois de plus, les jumeaux avaient un coup d’avance. Ayant tué le possesseur de la clé, les jumeaux n’hésitèrent pas à faire passer Le Renard et la Rose écarlate comme les assassins. La fuite devenait très compliquée, mais avec l’aide de pirates, ils échappèrent aux autorités. Direction la Turquie, plus précisément à Istanbul. La traque à l’homme n’était pas encore terminée.
Arrivés à Istanbul, ils retrouvèrent très rapidement la trace des Huet, plus question de reculer désormais. Très loin de son pays natal, Guilhem peinait quelque peu à s’ouvrir au monde l’entourant, contrairement à Maud. Une information capitale allait les guider : le pommeau de l’épée de Maud avait une carte montrant l’endroit où ils devaient se rendre : la Cappadoce. Afin d’éviter le pire, il leur fallait arriver avant les jumeaux. Le guide Sinan, qu’ils avaient rencontré à Venise par pur hasard, était chargé de les mener jusqu’à leur objectif. Cela n’était aucunement du goût de Guilhem, Sinan ne lui inspirait aucune confiance. A juste raison puisque ce dernier captura Maud et laissa le noble, en plein milieu du désert. Le Renard fut aidé par des nomades, des gens pourtant dans le besoin mais qui n’hésitèrent pas à l’accueillir chez eux.
A lui donner un peu de leur nourriture. A faire preuve d’une générosité sans égale. Ce voyage initiatique permit à Guilhem de comprendre le sens de la justice, ce pourquoi Maud se battait et était devenue voleuse. Conscient de la chose, il revêtit son personnage, le Renard pour aider ceux qui l’avaient aidé afin de payer leurs impôts. Ce service rendu était la preuve qu’il avait véritablement compris les idéaux de la jeune femme. Mais aussi que ces sentiments à son égard dépassaient l’amitié.
Il quitta la famille ayant sauvé sa vie pour se remettre à la recherche de Maud. Mais avant de partir, ses sauvèrent lui donnèrent une information capitale ; ils auraient croisé un homme deux ans plus tôt qui lui ressemblait énormément. Tout portait à croire qu’il s’agissait de son père. Guilhem pensait autrefois que son géniteur n’avait pas survécu, pour sûr que cela ne tombait pas dans l’oreille d’un sourd. Mais pour l’heure, il y avait plus urgent.
Il tomba sur des mercenaires, justement au service des jumeaux. Non sans avoir envie de les tuer, le comte De Landrey restait cependant dans l’ombre pour les suivre jusqu’à leur objectif. Le jeune homme repéra Sinan, prisonnier. Il avait besoin de lui pour retourner auprès de Maud, et s’empressa de le tirer hors de là, direction le village. Non sans mal. Désormais aux côtés de la jeune femme, ils avouèrent leurs sentiments, décuplés par l’absence et le manque. Les effluves de sentiments étaient de courte durée puisque les jumeaux accompagnés de leurs mercenaires menaçaient grandement le village. Ce fut évidemment le cas, une bataille éclata, ils emmenèrent Maud avec eux dans le lieu sacré. Ils découvrirent qu’en vérité, ils étaient triplés. Ils se conféraient des pouvoirs dignes de dieux. La suite des événements survint très rapidement, Guilhem arriva à temps pour protéger Maud, par la suite, c’était finalement l’assassin de son père qui la sauva. Le Baron de Huet se suicida en comprenant qu’il n’avait été qu’un pion pour le dernier jumeau qui décéda à son tour, brûlé par le soleil dont il était allergique.
Le pire fut évité, ils rentrèrent en France, Guilhem demanda la main de la jeune femme dont il était évidemment épris. Les deux amoureux continuèrent de jouer les brigands. Par ailleurs, Guilhem dérobe une jeune femme qui portait une bague semblable à celle de son père. Cela attisa sa curiosité, et un soir, lors d’une soirée mondaine, il recroisa de nouveau cette femme qui se présenta ; Natalia. Une duchesse russe, et de toute évidence bien décidée à le faire chanter. Le menaçant de relever la vraie identité de Maud aux autorités, Guilhem était obligé de lui obéir et donc de la suivre pour dérober des objets. Son absence se faisait évidemment remarquer, jusqu’au jour où il croisa Maud chez Linus. Vêtu de son masque du Renard, Natalia et lui comptaient voler. Guilhem expliqua alors le tout à sa fiancée, le pourquoi de ses nombreuses absences et mensonges.
Le jour du mariage arriva, le plus beau jour de leur vie. Mais c’était sans compter sur Natalia qui dérangea une nouvelle fois le comte, qui ne se rendit jamais à l’autel, contre son gré. Il craignait ne pas parvenir à être pardonné. Bon dieu qu’il pouvait haïr Natalia !
Il n’a guère eu le temps de faire plus puisqu’il s’est réveillé dans un autre monde, vêtu autrement, il a dû se débrouiller, et apprendre à vivre dans ce monde qui n’est pas le sien. Entre voitures, nouvelles technologies, Guilhem tombe de haut, mais abandonner ne fait pas partie de son vocabulaire. Il reprend son activité de voleur en espérant trouver Maud.