(abandonné) (( karma )) ✧ – thalarkin – (( nsfw )) ▴

« You flip the script for the hell of it. Addicted to betrayal, but you're relevant. You're terrified to look down, cause if you dare. You'll see the glare of everyone you burned just to get there. It's coming back around and I keep my side of the street clean. You wouldn't know what I mean. Ask me what I learned from all those years. Ask me what I earned from all those tears. Ask me why so many fade but I'm still here. » ( KARMA ❖ TAYLOR SWIFT )






Depuis combien de temps a-t-elle l’impression d’être dans cette petite salle de forme rectangulaire, comparable à une cellule aux murs en acier glacé ? Sans doute une éternité, pour Thalassa Motti. Trente ans et jeune sénatrice de sa planète natale : Phelarion. Jamais mariée. Fiancée, oui. Par le passé, on l’a fiancée à l’héritier d’une puissante famille aristocrate originaire d’Eriadu : Wilhuff Tarkin. Un politicien d’Eriadu très en vogue, proche du Chancelier Suprême, Sheev Palpatine. Il y a douze ans, au moins. Éperdument amoureuse du frère de ce dernier, Gideon, Thalassa s’est opposée à cette union avec la force de ses convictions politiques déjà fermement ancrés pour son âge. Elle en aimait un autre, voilà tout. Elle ne se voyait pas aimer un autre Tarkin. Elle était jeune et innocente et lui était déjà un loup en politique, plus âgé que l’homme pour qui battait son cœur. Il était l’aîné de la famille Tarkin. Elle vivait d’amour et d’eau fraîche, obstinée à vouloir faire un mariage d’amour et non pas d’intérêt stratégique. Elle croyait que l’amour l’emporterait. Elle ne se voyait surtout pas aimer quelqu’un… de si différent de ses valeurs et de ses principes moraux. Pour avoir eu quelques discussions préliminaires, elle s’était rendu compte du très net contraste idéologique entre eux. Wilhuff Tarkin incarnait à cette époque un début de tyrannique dans sa planète. Un jeune lieutenant-gouverneur ambitieux, aux dents longues. Un homme fier d’oppresser son peuple, traitant les gens comme des pions sur un échiquier galactique. Un homme qui aspirait à faire de la politique, mais non pas à l’échelle locale. De la vraie politique. Au sommet. Elle a senti au plus profond de son cœur que cet homme n’était pas bon. Malgré l’attirance évidente qu’elle éprouvait pour le lieutenant-gouverneur, elle le connaissait de réputation, et surtout de la bouche de Gideon, son propre frère. Gideon parlait de Wilhuff comme d’un despote. Gideon avait parfois même peur de lui. Peur de ce qu’il pourrait devenir. Gideon était le meilleur choix. Gideon était bon et doux, pour un Tarkin. Gideon croyait en quelque chose de bien plus grand, de plus beau encore. Des idéaux humanistes, pacifistes et moraux, – tout ce à quoi Thalassa Motti adhérait dans le secret de sa famille. Malheureusement… Les amoureux ne purent jamais conclure leur mariage. Puisque l’héritière Motti refusait de convoler en justes noces avec l’enfant choisi par les anciens Tarkin, elle n’en épouserait aucun. Puisqu’elle refusait Wilhuff, elle n’aurait pas Gideon.

Lorsqu’enfin, la porte de la cellule d’interrogatoire s’ouvre, c’est pour donner sur un homme seul. Un homme… que Thalassa n’a aucune difficulté à reconnaître. En apercevant la silhouette familière, drapée d’un uniforme couleur olive, de Wilhuff Tarkin, son souffle se coupe de stupeur. Lui… Quant à son cœur, il se brisa, tout simplement. Pourquoi lui, parmi tous ces impériaux pédants et orgueilleux ? « Wilhuff, vous ici... » souffle-t-elle, la gorge nouée et anormalement sèche. Elle se réfère à lui par son prénom, en oubliant toutes les convenances. « Wilhuff Tarkin. » Grand Moff Tarkin, songe-t-elle en silence. Elle se souvient très bien de leurs dernières discussions, puisqu’ils se sont déjà croisés pour des raisons professionnelles au Sénat galactique. Leurs joutes verbales, leurs sarcasmes déguisés, leurs regards en coin, surtout. Elle sait qu’il n’a pas pris de femme depuis leurs fiançailles avortées. Pourquoi, s’est-elle toujours demandé. Contre toute attente, elle en tire une certaine satisfaction ; fière d’avoir été la seule en mesure d’attirer l’œil de l’aîné des Tarkin. Thalassa se souvient surtout… de leurs discussions de cette époque. Les derniers mots qu’elle lui a sortis, avant de le congédier, après qu’il a eu tenté un rapprochement, – quelle humiliation pour un homme aussi orgueilleux que Wilhuff Tarkin. « Nous ne sommes pas issus de la même configuration planétaire. Vous êtes le froid, l’insensibilité et la cruauté. Je suis la beauté, la chaleur et la bonté du cœur et de l’esprit. Nous sommes différents. Notre sang est peut-être le même, noble, mais le mien ne brûlera jamais pour quelqu’un comme vous. Jamais, cher Wilhuff. Même si nous étions les deux seuls survivants d’une planète, ou même encore si vous étiez le seul survivant de la race des Hommes, jamais, je ne consentirais à m’unir à vous. Jamais je ne vous prendrais pour quoi que ce soit d’autre que pour un danger pour la galaxie et les peuples. Jamais je ne vous laisserais me toucher. Il n’y aura jamais rien de plus qu’un baiser entre nous. Vous m’avez forcé la main, ne croyez pas qu’il signifie quoi que ce soit à mes yeux. Vous n’aurez rien d’autre. Vous ne m’aurez jamais. Ni dans votre vie, ni dans votre lit, Wilhuff Tarkin. » Et pourtant… malgré les paroles froides et acerbes qu’elle lui avait claquées, elle avait répondu à son baiser avec une ardeur comparable au magma en fusion d’un volcan de la planète Mustafar. Elle s’était aussitôt détestée pour cela. Par fidélité pour Gideon. Parce que Wilhuff… Wilhuff est son ennemi idéologique.

« C’est donc vous… Le Grand Moff de l’Empire compte donc réaliser cet interrogatoire en personne ? » ironise-t-elle avec un mince sourire cynique sur ses lèvres pulpeuses, maquillées d’un rouge sang. Thalassa s’amuse, mais ce n’est qu’une façade. Au fond, son cœur bat la chamade. Elle est même effrayée, décontenancée et terriblement… attirée par Wilhuff. Elle l’a toujours trouvé particulièrement séduisant, même par le passé. Ce qui l’a poussée à refuser d’être sienne autrefois n’a jamais rien eu à voir avec ce physique avantageux ou cet accent sophistiqué, mais bien et seulement pour leurs différences idéologiques. Au fond, s’il n’y avait pas eu Gideon… Si elle avait consenti à abandonner ses rêves fantasques de liberté et d’égalité entre les peuples, elle aurait très bien pu s’amouracher d’un homme comme Wilhuff Tarkin. « J’ose espérer que vous avez une explication pour ceci ? » fait-elle remarquer en levant ses fins poignets emprisonnés dans une paire glacée de menottes en acier très résistant et parcouru de légers capteurs et jeux de lumière qu’elle est bien incapable d’identifier. « Elles ne sont pas nécessaires. Je vous l’assure. » affirme la sénatrice Motti d’une voix glacée, haute perchée. L’arrogance d’une riche sénatrice. La suffisance d’une aristocrate à qui tout est dû. Exactement comme lui. Elle a eu beau le critiquer durant des années, elle et lui sont faits du même bois. Thalassa s’impatiente. Elle claque alors sa langue contre son palet en signe de désapprobation. La sénatrice de Phelarion ne supporte pas d’être traitée de la sorte, elle, une aristocrate, membre du Sénat impérial galactique, qui plus est. En visite diplomatique. « Je suis une membre du Sénat impérial venue en voyage diplomatique jusqu’à Coruscant, vous le savez bien. Vous me connaissez. Votre fonction vous permet d’avoir un regard sur les agissements et les voyages des sénateurs. On m’a arrêtée en chemin et transférée à bord de votre Star Destroyer. Je ne comprends pas les raisons de cet emprisonnement. On a refusé de me fournir la moindre explication. J’attends votre retour et… détachez-moi, je vous prie. Détachez-moi maintenant et laissez-moi partir sans difficulté, et je vous promets qu’aucune représailles ne sera portée à votre encontre, ou à l’incompétence de vos hommes. » clame la sénatrice, le menton fièrement levé et le regard brillant. Elle essaie par-dessus tout de dissimuler les tremblements qui la saisissent. Thalassa est en fâcheuse posture. C’est une traîtresse, et elle sait ce qu’elle risque pour s’être faite démasquée, comme étant une figure de proue de l’Alliance Rebelle, dans le conflit qui oppose l’Empire galactique à la résistance. (c’est la nouvelle princesse Leia) Elle se persuade qu’il ignore qu’elle a été chargée d’enquêter sur les agissements du bureau de la sécurité intérieure de l’Empire, grâce à ses nombreux contacts parmi les hauts représentants de ce milieu. Elle essaie de croire qu’il ignore qu’elle détient les plans d’un projet top-secret de l’Empire, que bon nombre d’officiers membres de cette cellule secrète lui ont vanté, sous l’emprise de ses charmes ou d’alcools forts. Des notes et quelques schémas essentiels pour la bonne construction du projet ont fuité par leur faute, et Thalassa s’en est alors emparée, avec l’intention d’avorter le projet dans l’œuf en les faisant disparaître. En les confiant à la résistance, avant que tout ceci ne prenne une ampleur destructrice.  

« You flip the script for the hell of it. Addicted to betrayal, but you're relevant. You're terrified to look down, cause if you dare. You'll see the glare of everyone you burned just to get there. It's coming back around and I keep my side of the street clean. You wouldn't know what I mean. Ask me what I learned from all those years. Ask me what I earned from all those tears. Ask me why so many fade but I'm still here. » ( KARMA ❖ TAYLOR SWIFT )






« Grand Moff Tarkin » la corrige Tarkin, ce à quoi, elle répond avec un sourire cynique de grande hypocrisie. Elle ose même le défier d’un échange de regard. « Vous ne l’emporterez pas au paradis. » marmonne-t-elle d’une voix claire, pleine d’animosité et d’audace en relevant délicatement son menton. « Grand Moff Tarkin. » répète Thalassa avec un amusement sordide. Il pense l’effrayer, mais il se trompe. Elle ne lui cèdera en aucune façon. Elle ne cèdera pas à la peur qu’il représente, que son titre représente. Thalassa préfère l’ignorer, même lorsqu’il évoque à quel point il la trouve charmante. Cela ne la laisse indifférente, loin de là, et c’est justement le problème… Wilhuff Tarkin ne la laisse pas indifférente. Elle aimerait, si profondément, mais… c’est impossible. Comment lui résister ? Comment résister à cet uniforme olive, tiré à quatre épingles, à ce regard magnétique, à cet accent aristocrate, à cette manière si droite et noble de se tenir face à elle ? Thalassa Motti est comme subjuguée. Sans doute son désir se sent, dans le fond de ses orbes miellés. « Est-ce que vous m'auriez trouvé aussi charmante, si j’avais eu l’audace de changer ? » ironise-t-elle, en s’employant toujours à lui par l’usage du vouvoiement. Elle refuse de lui laisser gagner de l’espace, de l’intimité. Elle ne le tutoiera pas. Elle marquera une frontière entre eux, comme un fossé gigantesque que jamais il ne pourra combler.

Comme il fallait s’y attendre, le Grand Moff Tarkin refuse de libérer ses poignets délicats. Elle s’en offusque en fronçant ses fins sourcils et en lui adressant un regard vif, chargé en électricité. Seulement, est-ce uniquement de la haine, dans le fond de ses orbes perçants ? Non, bien sûr que non. Cela ne peut être aussi simple, elle ne peut tout bonnement le haïr comme n’importe quel autre impérial. Ce qu’elle éprouve secrètement pour lui est… terrible. Cela la transcende. « Mes charmants poignets, comme vous dites, apprécierez davantage que vous montriez un tant soit peu de respect et de confiance en les libérant de ces fers. » souffle-t-elle, sans jamais ciller. Elle ne lui montrera pas que cette situation l’effraie au plus haut point, alors que c’est le cas. Elle ignore encore quels sont ses sentiments ou ses intentions à son égard. Elle s’appuie sur leurs acquis, sur la nostalgie du passé. Est-ce que Wilhuff Tarkin osera lui faire du mal ? « Vous ne me faites pas peur, ni votre titre, ni vos menaces, et encore moins votre manque d’éducation. » profère-t-elle, en voulant le provoquer. « Vous n’oserez pas me faire le moindre mal. » Thalassa n'en est pas certaine, mais elle compte sur une part de bonté, dissimulée quelque part dans le cœur froid de Wilhuff Tarkin, devenu Grand Moff. « Vous ne le pouvez pas. » Bien sûr que si. « Par respect pour votre frère, vous ne ferez rien. » Elle tente de jouer sur la corde sensible. Sur son affection pour Gideon Tarkin. Évoquer l’homme qu’elle a aimé par le passé lui remue le cœur, à un point si vertigineux, qu’elle daigne enfin baisser le regard.

Tarkin sait tout. Elle le sait avant même qu’il ne le dise de sa propre voix, si grave, si rauque en même temps, si attirante… Elle le sait par ce sourire mauvais qu’il affiche, par cette assurance nauséeuse qu’il arbore, par sa gestuelle, mais surtout par la manière qu’il a de s’approcher d’elle pour venir lui chuchoter toute la vérité non loin de son visage. « Je n’ai rien à te dire. » claque la voix glaciale de la sénatrice Motti, en le confrontant d’un regard, après avoir longuement pesé le pour et le contre dans un coin de sa tête. Elle décide de rompre l'un de ses voeux et d'instaurer finalement une certaine... familiarité entre eux, par l'emploie du tutoiement. Trahir sa cause, ses idéaux, ceux et celles qui comptent si furieusement sur la réussite de ses entreprises ? Jamais. Elle ne trahira pas l’Alliance rebelle. Elle donnera sa vie pour elle, quoi qu’il décide de lui dire ou de lui faire subir, elle résistera et ne lui confessera jamais rien. « Quand bien même je saurais quelque chose, je ne dirais rien à quelqu’un de l’Empire, aussi haut gradé soit-il. » admet Thalassa, en livrant inconsciemment une information importante. Thalassa Motti est une ennemi de l’Empire galactique. Thalassa Motti déteste l’Empire galactique au point de sacrifier beaucoup de choses… « Tu peux passer sur mon corps autant de fois que tu le voudras, broyer mon esprit pour me faire adhérer à ton idéologie méprisante et nauséabonde, me mettre à genoux et me faire te supplier pour un semblant de pitié ou de grâce de ta part, cela m’est égal. Cela ne changera en rien la force de mes convictions, Grand Moff Tarkin. » C’est avec cynisme, qu’elle reprend la parole, en employant cette fois-ci le tutoiement pour attiser en lui la flamme ardente d’un désir qui ne s’est probablement jamais éteint. « Il n’y a pas de « nous deux », Wilhuff. Il n’y en a jamais eu et il n'y en aura jamais. » Mensonges. Il y a eu quelque chose entre eux, la preuve en est l’émotion qui la submerge à chaque fois que Tarkin pose ses yeux magnétiques et intransigeants sur son corps. Elle cherche à l’humilier par une énième provocation, en employant son prénom, au lieu de son titre. Il l’a reprise une fois, le fera-t-il une fois encore ? « Je sais, je sens que tu me portes toujours une certaine affection, malgré notre passif... délicat. Voilà pourquoi j’ai la certitude que tu ne me feras pas le moindre mal. Tu ferais mieux de me laisser partir, tout cela n’est rien d’autre qu’une odieuse mascarade. Je n’ai rien fait de mal. » clame Thalassa, le menton droit et le ton haut perché, plein d’arrogance et de charme. « Tu ne peux en tout cas rien prouver. » précise-t-elle, avec malice. Un fin sourire orne ses lèvres pulpeuses, rouge rubis. « Laisse-moi partir sur-le-champ et le Sénat galactique ne saura rien de cette… injustice que tu qualifies d’entrevue. » Elle ne lui donnera pas les schémas de l’Étoile de la Mort, dérobés de justesse. Elle confiera tous les secrets de l’Empire à la cause rebelle, et le plus vite possible pour espérer déjouer leurs plans.