(abandonné) Better late than never | Thalassa

better late than never · wilhuff tarkin x thalassa tarkin

“If you have to tell me lies, I don't care, just give me some good back. I don't want to be alone. Sky, don't let the sun go. I'm not ready for the darkness. Swear upon a heartless soul, and I don't want to cry when you go. Stay a little longer, you know. You're making me feel I'm not alone, and if I only worry 'bout it. The monsters aren't real. You're making me feel I'm not alone.” (not alone ▴ sara bareilles) ✧  @Wilhuff Tarkin



RACCOON SQUARE – 24 AOÛT 2022 – DEMEURE DE WILHUFF TARKIN.


Une lettre. Une lettre signée de sa main. Voilà comment Wilhuff Tarkin lui a annoncé son retour. Tant de questions se bousculent dans son esprit depuis ce matin-là. Une lettre manuscrite, élégamment signée. Wilhuff. Wilhuff… Son cher et tendre Wilhuff. L’amour de sa vie est enfin revenu à la vie. Elle ignore encore par quelle magie ou malédiction, mais des cendres de l’Etoile de la Mort en -0BBY, le voilà de nouveau en chair et en os, dans cette ville étrange et sombre, où les morts s’entremêlent aux vivants, et les ténèbres à la lumière. Elle a attendu si désespérément le retour de Wilhuff Tarkin depuis son arrivée dans cette ville, il y a trois ans. Et le voilà qui vient enfin la cueillir, comme une belle fleur de cerisier.

Seule dans son immense chambre de Baker Street Avenue, elle observe d’un air songeur son propre reflet dans la glace qui trône au centre de son dressing interminable. C’est un rendez-vous galant de la plus haute importance. Elle doit lui plaire, elle doit à tout prix répondre à chacune de ses attentes. Elle doit être… la meilleure version d’elle-même, celle qui empli son cœur de fierté, qui le fait chavirer et la désirer ardemment. Thalassa souhaite lui donner envie d’elle. Après tout ce temps, n’est-ce pas naturel entre un mari et sa femme de se retrouver dans le plus strict appareil ? Cela fait si longtemps, si longtemps qu’il ne l’a pas touché – qu’on ne l’a pas touché comme il aime le faire. (ouais, elle s’est quand même bien éclaté avec Krennic avant ahem ahem) Lady Tarkin congédie sur-le-champ certaines de ses domestiques, afin de se retrouver avec ses propres pensées dans l’aile de son manoir. Elle n’a besoin de personne pour trouver la tenue idéale. Thalassa a toujours eu un goût certain et classe. L’époque étant différente, tout comme la mode dans ce monde, l’aristocrate confesse à son propre orgueil avoir quelques incertitudes. Habituée aux robes longues et magnifiques constituées de tissus nobles aux coupes droites et fluides, aux bijoux étincelants, aux décolletés plongeants, aux talons hauts et délicats, elle se découvre une identité vestimentaire plus classique et légère. Moins d’artifices, de superposition de tissus, de pans de robe à rallonge. Pas de traîne, de voile, de gants. Sur cette île, on qualifie la mode aristocratique de son monde comme étant un vestige d’une époque révolue, à mi-chemin entre la période romaine et la régence.

Wilhuff appréciera sans doute la sophistication d’une robe courte de couleur noir, mi-genoux, en laine vierge, particulièrement près du corps, dissimulant des dessous en dentelle rouge sang. Pas de décolleté sur celle-ci, mais les courbes de ses hanches et de ses fesses étant suffisamment bien soulignées dans cette robe fourreau suffiront largement à permettre à l’esprit masculin de vagabonder sur des choses plus obscènes. C’est en tout cas ce qu’elle souhaite. Elle désire susciter le désir ardent de son mari, à l’aube de leurs retrouvailles, par une tenue faussement innocente, mais clairement sulfureuse. Alors qu’elle s’assoit ensuite sur le bord de son grand lit en baldaquin pour enfiler un à un ses bas noirs le long de ses jambes parfaites, elle repense aux mots écrits par Wilhuff. Rien de bien sentimental, mais suffisamment personnel pour réveiller chez elle la petite flamme longtemps éteinte. Wilhuff veut la voir. Enfin. En personne. Elle en est si heureuse. Depuis cette lettre, Thalassa est comme dans un état de transe. De béatitude absolue. Elle est heureuse de le retrouver, après toutes ces années – car la disparition de Wilhuff va bien au-delà des trois années passées sur cette île. Wilhuff est mort longtemps avant, dans leur monde. Elle lui a survécu – difficilement, plaintivement, en jurant vengeance et destruction. Se promettant de contribuer et de servir le saint et noble Empire dans l’espoir d’écraser la rébellion. Cela n’est jamais arrivé. En arrivant dans cette ville médiocre, habitée par des moins que rien, bien éloignés de personnes de son haut rang, elle n’a eu de cesse de retrouver Wilhuff. Elle a engagé des détectives privés, cherché sur ces fameux « réseaux sociaux » et sur « Internet », mais rien. Toutes ses recherches se sont avérées vaines. Infructueuses. C’est alors comme si… comme si Wilhuff ne veut pas être retrouvé. Mais pourquoi, pourquoi donc ne pas vouloir retrouver son épouse légitime ?

Thalassa se coiffe ensuite devant le miroir, afin de laisser ses long cheveux descendre en cascade le long de ses épaules légèrement satinées et huilées d’un fantastique soin pour le corps. (elle sort du spa de beauté) L’odeur de son corps est enivrante, elle a décidément tout misé, ce soir, pour renouer avec Wilhuff Tarkin de toutes les manières possibles et imaginables. Ses petites escapades sur l’île lui ont permis de découvrir d’autres sortes de jeux et de plaisirs loin d’avoir été à son goût par le passé – son éducation stricte et froide ne lui ont jamais inculqué certaines bases, comme comment satisfaire le désir masculin. Elle en a déduit que beaucoup d’hommes aiment les salopes au lit, ou du moins, plus passionnelles et moins puritaines. Elle se demande alors, avec le recul, si ce sont ses réticences de nature intime qui ont poussé son époux à la tromper à plusieurs reprises. Si elle l’a véritablement et suffisamment satisfait pour se rendre indispensable sur tous les pans. Thalassa fantasme depuis trois ans de pouvoir le retrouver et être enfin la femme idéale, celle qui lui apportera satisfaction et confiance autant intellectuellement que physiquement. Elle est pour cela, prête à tout. Voilà pourquoi ses bonnes résolutions la conduisent à s’apprêter pour un simple dîner, en prévision de retrouvailles plus intimes ensuite. Elle se sent prête à lui pardonner toutes ses infidélités, sa froideur, son décès. Il lui a bien trop manqué. Bien sûr, une part d’elle lui en veut férocement pour l’avoir abandonnée durant trois ans sur cette île, pour l’avoir d’ailleurs contrainte à sympathiser avec ses pires ennemis, juste se rappeler son souvenir. Elle a ainsi fait des raccourcis en pensant « se rapprocher de Wilhuff » par le biais des personnes encore vivantes que le Grand Moff a pu côtoyer avant sa mort, comme Orson Krennic.

Orson Krennic… Un bon coup. Un homme intelligent, jeune et charmant, loin des rumeurs abjectes véhiculées par Wilhuff. Force est d’admettre que Thalassa a cru aveuglément son époux sur beaucoup de choses, et s’est toujours ralliée à son opinion, même sans avoir réellement côtoyé la personne concernée plus de quelques dîners mondains. Les rares fois où elle a aperçu Orson Krennic, dans son monde, lui ont laissé comme souvenir celui d’un homme prétentieux et arrogant. Comme ce qu’a toujours dit Wilhuff. Sur cette île, elle a légèrement ravisé son jugement pour combler sa solitude. Orson Krennic est ce qui la rapproche le plus de Wilhuff Tarkin. Son rival. L’homme qu’il a longuement côtoyé et détesté. Sur cette île, Orson s’est avéré bien plus agréable et charismatique que dans ses souvenirs – une fois débarrassée de l’emprise de Tarkin sur ses pensées, elle a pu découvrir une facette beaucoup plus plaisante chez l’architecte. Si plaisante, qu’ils ont même entretenu une liaison pendant quelques mois, il y a un an. Avant qu’Orson ne décide d’y mettre un terme en prenant conscience de la force de ses sentiments pour Jyn Erso. Orson et Thalassa sont restés en bons termes depuis. Depuis le retour de Wilhuff, il est certain que Thalassa coupera tout contact, afin de ne pas prendre le risque que son mari puisse un jour découvrir cette surprenante amitié particulière et charnelle. Ce que Wilhuff ignore ne peut lui faire de mal. Ce n’est en tout cas pas elle, qui confessera quoi que ce soit. Elle niera, avec panache. Elle mentira, parce qu’on lui donnera le bon dieu sans confession.

Elle lui mentira. Même confrontée aux orbes froids du majordome de Tarkin, qui la scrutent avec intensité, une fois à l’intérieur de la riche demeure de son maître. Thalassa revêt un masque d’impassibilité branlant, légèrement fissuré, en déambulant à la suite de l’employé de maison. Elle fait claquer ses talons avec détermination. Des escarpins vernis rouges de luxe. Elle s’impose une stature digne et respectable, comme une véritable dame de la haute société, mais son cœur ne cesse de battre la chamade, alors qu’elle découvre Wilhuff dans le grand salon. Lorsqu’elle le découvre, après toutes ces années, son premier réflexe est de glisser ses mains dans son dos, pour triturer maladroitement les perles blanches qui recouvrent la triple rangée de son élégant bracelet. Cette vision divine, presque surnaturelle la frappe de plein fouet. Thalassa est toutefois beaucoup trop jeune pour faire un arrêt cardiaque. Elle se contente alors d’intérioriser sa joie, de garder le menton bien droit devant lui. Avec fierté et élégance. Wilhuff s’approche, et elle doit se flageller intérieurement pour s’empêcher de lui sauter au cou. Elle l’observe de haut en bas, avec quelques coups d’œil furtifs, pendant qu’il rompt les derniers centimètres qui séparent leurs corps. Enfin proches. Enfin presque réunis. Thalassa réalise que ses mains se mettent à trembler dans son dos. Elle enroule alors ses doigts entre eux, avec force, pour calmer ses ardeurs. L’envie de craquer, de l’embrasser, de le prendre dans ses bras et de respirer jusqu’à l’asphyxie l’odeur musquée de son eau de Cologne est une vraie torture. Elle désire tant se fondre dans ses bras, si puissants et autoritaires, mais Ô combien réconfortants. Il est en vie. Il respire. Il lui parle. Il est enfin là. Sa vision parfaite, l’amour de sa vie, le seul homme qu’elle a toujours désiré, et surtout le seul qu’elle désirera jusqu’à la fin de ses jours. Il respire si près de son visage, que son souffle chaud l’envoie flirter avec les portes du paradis. Un long frisson se meurt dans le creux de son dos. Et lorsqu’il effleure son corps du sien, c’est encore pire, ses frissons redoublent d’intensité.

« Bienvenue chez moi, Thalassa. »  La première chose que Lady Tarkin constate au sujet de son honorable et faussement disparu époux, est la différence d’âge. Elle l’a quitté vers le milieu de sa soixantaine, et le voilà beaucoup plus jeune et attirant. Elle succombe inévitablement au charme magnétique et autoritaire qui se dégage de sa personne. « Ou devrais-je dire chez nous ? » Il ne lui laisse même pas le temps de répondre. Il attrape sa main dans la sienne pour y déposer un doux baiser chaste. Chaste est un adjectif qui ne lui sied absolument pas. Immédiatement, une sensation de chaleur s’engouffre en elle, au moment de sentir les lèvres minces de son époux se déposer sur le dessus de sa main. Woah. Cette sensation est électrisante, elle lui fait l’effet d’une décharge qui se meurt dans le creux de ses reins. Thalassa réprime à contre cœur un frisson. Trop de questions s’agglutinent dans son esprit, trop d’incertitudes, pour lui permettre de savourer autant que possible ces premières retrouvailles charnelles. Elle se sent partagée entre l’envie d’écraser ses lèvres sur les siennes, et d’en terminer avec cette douleur lancinante qui parcoure son bas-ventre, irradiant une source de chaleur dans son intimité, et de reculer d’un pas pour ne pas avoir à lui céder en quoi que ce soit. Dans sa lettre d’invitation, Wilhuff ne lui a pas fourni certaines informations. Il n’a pas répondu à l’une des questions les plus importantes. Depuis quand se trouve-t-il sur cette île ? Pourquoi n’est-il donc pas retourné auprès d’elle plus tôt ? Bien plus tôt. Thalassa se sent comme figée, devant l’aura charmeuse, quoique froide, de son mari. Elle a les mots en tête, mais ne parvient pas à les lui formuler. Elle en meurt pourtant d’envie. Quelque chose la freine dans ses élans d’émancipation. Lui.

La voix de Tarkin est exactement comme dans ses souvenirs. Dans ses plus beaux souvenirs, ceux qui hantent ses jours comme ses nuits humides. Un léger sourire timide se dessine sur le coin de ses lèvres maquillées, lorsqu’il évoque le fait que sa maison… est également la sienne. Son cœur rate un battement. Plusieurs même. « Wilhuff… Quelle agréable surprise que de te voir dans cette ville. » murmure-t-elle en comblant les quelques minutes de silence qui s’installent, avant que l’homme politique qu’il est redevenu sur cette île ne s’exprime une nouvelle fois, avec toute l’assurance due à son rang : « Je ne doute pas du fait que toi et moi ayons beaucoup de choses à nous dire. Que dirais-tu de le faire autour d’un apéritif ? » Leurs regards se croisent, se confrontent et se découvrent. Se redécouvrent, plutôt. Thalassa ne prononce pour l’instant aucun mot, mais ses yeux consentent à tous ses caprices. Un apéritif, pourquoi pas, se dit-elle, alors que ses yeux luttent pour se détacher de la vision idyllique de son bien-aimé disparu et terriblement manqué. Tout, absolument tout, Wilhuff, tant que cela est avec toi. Après avoir bien réfléchi à ces premiers échanges, et entraperçu la possibilité de retrouvailles plus guindées et froides que larmoyantes – mais n’est-ce pas commun, pour deux vieux aristocrates ? –, Lady Tarkin soupire doucement. Avec grâce, elle vient poser sa main dans la sienne, et de la pulpe de ses doigts, vient dessiner les lignes parfaites de ses phalanges et de ses veines. Elle savoure enfin la texture lisse de sa peau, la chaleur qui irradie de lui à cet instant. Nul besoin d’effusions romanesques, lorsque tout est dans le jeu de regard, dans les non-dits et la pudeur. Le désir qu’elle éprouve en étant de nouveau près de lui, le plaisir qu’elle a de s’adresser en personne à lui, l’impatience fébrile qui gouverne son corps en pensant reprendre sa place à ses côtés. Une place de choix. Une place de reine. Wilhuff Tarkin est son roi, seul seul Dieu vivant dans toute la galaxie et bien au-delà.

Thalassa se laisse guider jusqu’au canapé élégant qui trône majestueusement dans le salon. Elle s’installe, tout en remettant une mèche de ses cheveux ondulés derrière son oreille, et s’attend à se voir tendre d’une minute à l’autre un apéritif. Quelque chose qu’elle espère suffisamment fort pour lui donner le courage d’affronter le regard glacé, mais dévorant, de son mari. Quelque chose qui lui permette de conserver une certaine contenance, alors qu’elle se trouve à deux doigts d’implorer son pardon à genoux pour des actes dont il n’a pas encore connaissance (ou peut-être bien que si), de le remercier fiévreusement d’être revenu la trouver, de lui promettre de l’aimer et de le chérir comme par le passé et de lui dire à quel point sa terrible absence l’a tourmentée, aveuglée et brisée. « Wilhuff. » dit-elle enfin, après un court instant d’égarement. Sa voix vient percer l’air, pour embaumer plus chaleureusement la pièce. Il lui a fallu du temps pour réaliser que ce n’est pas un rêve. Cette rencontre est bien réelle. Wilhuff se tient à ses côtés. Elle désire toutefois tant en avoir la preuve fatidique – son souffle contre sa peau, la proximité de son corps, les murmures brûlants dans son oreille. « J’ai trouvé le temps long. » confesse-t-elle, avec une pointe de curiosité, qui dissimule un certain agacement. C’est un reproche déguisé. Elle a besoin de réponses. Savoir depuis quand il est là, depuis quand il a retrouvé ses souvenirs… à moins qu’il ne les a toujours eus. « De quoi te souviens-tu exactement ? » demande-t-elle sur un ton doux, incapable de masquer son émoi.  « Et qu'attends-tu... de moi ? » Elle éprouve des difficultés à terminer cette phrase, tant l'émotion et la culpabilité la submergent à chaque instant.

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“If you have to tell me lies, I don't care, just give me some good back. I don't want to be alone. Sky, don't let the sun go. I'm not ready for the darkness. Swear upon a heartless soul, and I don't want to cry when you go. Stay a little longer, you know. You're making me feel I'm not alone, and if I only worry 'bout it. The monsters aren't real. You're making me feel I'm not alone.” (not alone ▴ sara bareilles) ✧  @Wilhuff Tarkin



RACCOON SQUARE – 24 AOÛT 2022 – DEMEURE DE WILHUFF TARKIN.


Lady Tarkin peine encore à croire ce qui est en train de se passer juste sous ses yeux. Son mari, Wilhuff, celui qu’elle a désespérément cherché dans toute l’île, en payant même des détectives privés pour le retrouver, se trouve enfin sous ses yeux. (on se demande bien comment elle a fait pour ne pas le trouver d’ailleurs omg) Il est là, juste sous ses yeux. Il se tient là, droit comme un I. Avec son visage, rajeuni d’au moins une bonne vingtaine d’années, élégamment habillé dans son costume d’une perfection folle. Le gris de ses cheveux s’est presque totalement évaporé comme par magie. Elle a l’impression de redécouvrir celui qu’elle a aimé depuis ses dix-huit ans, cet homme charismatique, un peu plus âgé de quelques années, beau et ambitieux. Wilhuff. Son Wilhuff. Son Dieu tout puissant. Pleine d’émotions, Thalassa est capable d’avaler toutes ses couleuvres, sans déceler la moindre duplicité dans son discours. Elle est tant émue, que la seule chose qui importe à cet instant c’est d’être aimée par cet homme froid et calculateur. Elle ne réagit même pas, lorsqu’il se met à son tour à formuler des reproches sur les circonstances tardives de leurs retrouvailles. Il est là, devant elle, et tout ce qu’elle désire faire, c’est de le toucher, de le prendre dans ses bras. Elle veut l’embrasser, elle veut le déshabiller et palper ses muscles plus jeunes, sentir sa force contre elle. En elle. Ses pensées s’obscurcissent brusquement et prennent un tournant plus obscène, mais en digne aristocrate bien élevée et habituée à éluder ses émotions les plus gênantes, elle les fait disparaître d’un battement de cil. Wilhuff est si inexpressif. Il ne semble pas désirer un rapprochement, pas pour le moment. Thalassa a appris à apprivoiser toutes les facettes de sa personnalité depuis le temps. « Moi qui me suis évertué à remonter ta trace, voilà donc comment tu me remercies, en déplorant que je n’y sois parvenu plus tôt ? Ne m’as-tu pas cherché également ? » Thalassa Tarkin prend le temps de bien peser ses mots, avant de les verbaliser. Comment lui dire, comme implorer son pardon ? La culpabilité est encore plus présente, désormais. Elle se fige en repensant à ce qu’elle a fait en son absence – aux moments partagés avec Orson Krennic, surtout. Wilhuff l’a tant cherché (pas du tout), il risque de se sentir brutalement trahi. Poignardé en plein cœur. (oui) Elle refuse de faire souffrir son bien-aimé pour ses propres erreurs de femme désespérée.

« Wilhuff… » souffle-t-elle à voix basse, en se rapprochant légèrement, sur le canapé, pour se trouver à quelques millimètres de lui. Son premier réflexe est de trembler. Elle tremble si fort, sous le coup de l’émotion, en voulant prendre sa joue dans la paume de sa main – ce qu’elle ne fait pas. Elle désire se mettre à genoux devant lui et implorer son pardon. « Je t’ai tant cherché, Wilhuff. Crois-moi. J’ai tout fait. J’ai employé tellement de personnes pour te retrouver, mais je ne comprends pas comment… une telle chose a pu se passer. » Sa voix se brise en fin de phrase. « Comment j’ai pu… passer à côté de toi, mon amour. » Cette île est pourtant si petite… Comment est-ce possible ? Elle ravale son angoisse, ses sanglots prématurés. Elle les enfoui au fin fond de son être. Si elle se sent émue à ce point, ce n’est pas seulement dû au retour tant attendu de son mari, c’est également pour ses péchés. Le voilà rentré, et probablement qu’il repartira en apprenant la vérité. Thalassa ne peut le perdre. Elle ne peut accepter cette fatalité. Elle est prête à mentir s’il le faut. Elle fera tout pour le garder. « J’ai attendu ton retour depuis trois ans, Wilhuff. Je me suis languie de toi, tu ne peux imaginer à quel point cette solitude a pesé sur mon cœur. » Moins sur son corps, cela dit. « Ne me le reproche pas, je t’en prie. J’ai espéré recevoir une lettre de ta part… J’ai rêvé nos retrouvailles un nombre incalculable de fois... » confesse-t-elle, sans quitter ses yeux un seul instant des siens. Elle le dévore avec avidité, ne pouvant contrôler la passion qui l’anime. Elle désire tant… le toucher. « Mais te voilà, enfin… Ta mort m’a… Profondément choquée. Elle m'a détruite, Wilhuff. » Lorsqu’elle repense aux circonstances exactes de leur première séparation, Thalassa est prise de nausées et de vertiges fulgurants. Ces rebelles lui ont tout pris. Son fils. Son mari. L’un des deux est revenu, et alors… Elle s’interroge sur la suite. Elle n’ose verbaliser la pensée absurde et douloureuse qui effleure son esprit – et si Garoche… Si Garoche aussi, a eu droit à un retour en grâce, quelque part sur cette maudite île ? Dévouée et soumise, Thalassa Tarkin aime plus que quiconque son mari. Plus que sa propre vie.

Elle serre alors le tissu de sa robe entre ses doigts, nerveusement. La suite l’effraie, plus qu’elle accepte bien de le montrer. Elle a entendu parler de ces nouveaux arrivants ignorant tout de leur passé, de ces souvenirs altérés. Wihuff est-il également frappé par cette malédiction ? « Je me souviens de tout. » Elle accueille cette réponse avec un sourire soulagé. Heureuse que ce ne soit pas le cas, et heureuse également qu’il ne fasse pas semblant d’avoir tout perdu avec elle. « Oh, Wilhuff… Je suis terriblement soulagée. » souffle-t-elle avec un large sourire de pure euphorie, accompagnant l’étincelle dans son regard noisette. « Beaucoup ont tout perdu en arrivant sur cette terre hostile. Tu aurais pu… tout perdre. J’aurais également pu… t’oublier. Comment l’aurais-je pu, de toute manière, jamais je ne me le serais pardonné. » Thalassa penche légèrement sa tête sur le côté, avant de lui offrir un regard d’une extrême intensité. Le noisette-miel de ses orbes le contemple comme des flammes ardentes. A défaut de pouvoir exprimer ses émotions comme une personne normale, c’est à travers ses yeux, qu’elle lui dévoile toute leur beauté. Wilhuff reprend avec de belles et douces promesses qui coulent en elle comme un excellent miel sucré. Des promesses auxquelles elle apporte énormément d’importance. « Je veux seulement retrouver ma femme, je te veux à mes côtés, est-ce si improbable à tes yeux ? Tu as répondu à mon rendez-vous pour cette même raison, n’est-ce pas ? » Oui. Thalassa répond à cela d’un simple hochement de tête. Wilhuff est dans le vrai. Comme toujours. Elle ne prend pas la peine de lui apporter une réponse inutile. Elle sait qu’il déteste ce qui est futile. L’entendre prononcer les mots « retrouver ma femme » empli son cœur tout entier d’un sentiment de pure euphorie. Ma femme. Elle est toujours sa femme à ses yeux. Elle lui appartient toujours. Elle est sa chose. (mon dieu, elle cautionne en plus) Elle est… Elle est sienne. Elle ne veut que lui. Malgré ce qu’il s’est passé avec Orson, malgré le développement de sentiments qu’elle a bien pu éprouver au début de leur relation, cela n’a jamais été suffisant pour elle. Pour lui non plus. Jyn, Thalassa… Il n’a toujours eu d’yeux que pour Galen Erso. Tout comme elle, n’a toujours eu d’yeux que pour Wilhuff Tarkin. Ils ne se suffisent pas. Ils ne se suffiront jamais.

« Je te veux auprès de moi à chaque instant, je te veux à mon bras comme autrefois. » Son cœur se contracte brusquement, et une chaude sensation se diffuse dans son bas-ventre. Ces quelques mots percent son âme. C’est exactement tout ce qu’elle a besoin d’entendre de sa bouche. Ou presque tout. Il est dur, très dur de réprimer son émoi ou son envie de combler les derniers centimètres qui les séparent pour faire abstraction de toute décence et de se ruer sur ses lèvres et sur sa ceinture. Son regard dévie même quelques secondes sur la boucle de cette dernière, avant de remonter dans ceux de Tarkin. Deux grands yeux bleu perçant. Océaniques, irréels. Envoûtants. Thalassa se laisse séduire en un claquement de doigt. Elle est si happée par son regard hypnotique, qu’elle ne réalise pas dans un premier temps qu’il vient de faire tinter leurs verres dans un léger bruit cristallin. Thalassa tremble comme une feuille. Elle le désire, furieusement et viscéralement. Elle le craint, parce qu’il peut être aussi charmant que dangereux. « Je te veux, Thalassa. » Instantanément, son visage s’éclaire. Ses yeux s’illuminent de joie, alors qu’elle lui confesse ces quelques mots prononcés d’une voix extrêmement douce : « Tu es mon mari, Wilhuff. Dans notre monde, mais ici aussi. Tu es à ta place et je suis à la mienne. Nous formons une équipe, tu t’en souviens ? » Apaisée, rassurée, rien ne peut la rendre plus heureuse qu’elle ne l’est à cet instant. Devant lui. Près de lui. Après toutes ces années… Il n’y a pas juste eu trois ans, loin de lui. Elle a été privée de sa voix, de son corps, de sa chaleur pendant des décennies après sa mort lors de l’infâme bataille de Yavin. Elle est morte de vieillesse et de chagrin, seule. Elle n’a jamais pu refaire sa vie, après cela. Wilhuff Tarkin est et sera son premier et son dernier amour. Son plus grand amour. Son âme-sœur. Son coup de foudre. Son tout.

Un fin sourire encadre ses lèvres pulpeuses, maquillées juste comme il faut pour sublimer sa beauté naturelle. Son bas-ventre brûle ardemment pour Wilhuff Tarkin. Thalassa réalise, malgré elle, que son intimité est déjà que trop réactive. L’humidité gagne la dentelle noire de son sous-vêtement à une vitesse affolante. « Rien ne me rendra plus heureuse que de t’épauler. » conclut-elle, alors que son sourire s’allonge de plus belle. L’éclat de joie qui luit dans ses prunelles se renforce, à mesure qu’elle s’abandonne dans sa contemplation. Il est si beau. Si grand. Si puissant. Si charismatique. Elle le vénère et le couve d’un regard si profond que s’en est électrisant. L’air ambiant se rempli d’une atmosphère électrique, à mesure que la tension présente dans son bas-ventre se fait plus lancinante encore. Elle le désire, mais elle ne doit pas. Elle veut s’offrir à son autorité, mais elle ne le brusque pas. Elle conserve alors un port de reine, fier et altier – l’illustration même de générations d’aristocrates. Une fausse froideur s’exprime de ses gestes et de l’expression de son visage. Thalassa est un désert ardent à l’intérieur. Seuls ses yeux sont suffisamment honnêtes sur ses intentions. Le miroir de l’âme.

Thalassa réalise spontanément un premier rapprochement, en posant sa main sur son genou pour le caresser – doucement, et de manière circulaire. Dans un geste qui se veut tendre. Plein de retenue, une pudeur inutile entre eux, mais qui revêt à cet instant un certain charme symbolique. Elle n’ose faire plus, comme de l’embrasser, ou de l’enlacer. Ils n’ont pas été élevés de cette manière-là. Leur amour s’exprime à demi-mot. Froidement, mais avec une intensité rare. C’est peut-être un tort, car ce qui gronde dans son corps, c’est une envie d’exulter toutes ces années à l’attendre, à penser à lui de toutes les manières possibles et imaginables. « Je suis tienne, autant de fois que tu le voudras, autant de temps que… ton cœur supportera ma présence à tes côtés. » admet-elle chaudement. Thalassa est bien capable de se sacrifier pour ses beaux yeux bleu perçant. De tout abandonner. De tout oublier. Elle se noie volontiers dans leur immensité si désarçonnante que s’en est miraculeux. « J’ose espérer… que cela sera toujours le cas. » Thalassa se laisse bercer par le rythme effréné des battements de son cœur, qui cogne dans sa cage thoracique avec force. Bien qu’ils ne se touchent pas, qu’ils ne s’embrassent pas, le choix des mots de Wilhuff Tarkin lui fait l’effet d’un véritable raz-de-marée. « Et que ton corps non plus… ne s’éloignera plus jamais de moi. » souffle-t-elle d’une voix peu audible, cette fois. Elle n’est elle-même pas très à l’aise avec sa requête, craignant d’éveiller sa fureur. Les infidélités de son mari ont toujours été un sujet particulièrement épineux entre eux. Thalassa en a assez. Elle veut lui appartenir, corps et âme, mais que lui aussi, lui rende enfin cette réciprocité. « Tout comme le mien… t’appartiendra toujours. » Les choses sont posées, désormais. Ils peuvent repartir à zéro. Thalassa demeure nerveuse, mais s’efforce de mettre de côté ce bref aparté agréable que fut Orson Krennic par le passé. Ce que Wilhuff ignore ne peut lui faire de mal. (attends, Krennic va tout lui balancer dans pas longtemps)

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“If you have to tell me lies, I don't care, just give me some good back. I don't want to be alone. Sky, don't let the sun go. I'm not ready for the darkness. Swear upon a heartless soul, and I don't want to cry when you go. Stay a little longer, you know. You're making me feel I'm not alone, and if I only worry 'bout it. The monsters aren't real. You're making me feel I'm not alone.” (not alone ▴ sara bareilles) ✧  @Wilhuff Tarkin



RACCOON SQUARE – 24 AOÛT 2022 – DEMEURE DE WILHUFF TARKIN.


Revoir Wilhuff Tarkin après toutes ces années, l’avoir enfin à portée de main et lui tenir le genou sont comme des cadeaux, pour Thalassa Tarkin. Elle a renoncé il y a bien longtemps au doux rêve de côtoyer son vénérable et digne époux. Elle a abandonné toute possibilité de se lier à lui, d’une façon ou d’une autre. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que leurs destins ne finissent par se recroiser au sein de cette île. Thalassa a dans un premier temps considéré cette île comme un purgatoire, privée de tous ses privilèges dus à un Empire glorieux et noble, bien que déclinant par la faute de l’effort de guerre rebelle. Avec les années, elle s’est familiarisée à son nouveau monde, et s’est mise à rêver de la possibilité folle de retrouver son mari, quelque part en ville. Les morts reviennent à la vie. Les disparus retrouvent leurs proches. Wilhuff est forcément quelque part. Thalassa éprouve une reconnaissance éternelle envers cette mystérieuse île. Elle lui a redonné l’amour de sa vie, son Grand Moff.

« N’y pensons plus. » Tarkin élude les circonstances de leurs retrouvailles et de ces terribles années après sa mort, dans leur monde, avec une aisance irrésistible. Thalassa n’oppose aucune résistance, elle ne cherche en aucune manière à le contredire. Elle ne le peut pas. Elle ne le veut pas. Elle fera exactement tout ce qu’il dira, dans le sens qu’il voudra. Parce qu’elle est sa femme, c’est son rôle d’être une épouse idéale. La meilleure qu’il puisse avoir. L’épouse d’un Grand Moff. Certaines se rebifferont volontiers d’être à ce point rabaissées et considérées comme d’élégants et inestimables trophées dans les bras de puissants dignitaires comme Wilhuff Tarkin. Ce n’est pas le cas de Thalassa Tarkin. Elle aime l’idée d’être un trophée en or pur. Le sien. Bien que cette dernière affirmation doive être quelque peu nuancée. A cette pensée, Lady Tarkin se raidit dans le canapé. Un visage prend une place presque préoccupante dans son esprit, celui du directeur Krennic. Un ami, un amant. Dans les premiers mois ayant suivi son arrivée sur cette île, Thalassa s’est laissé charmer par Orson Krennic. Orson lui a rappelé maintes fois Wilhuff. Elle a trouvé un intérêt certain et viscéral à se rapprocher de l’ancien directeur impérial, car être proche de Krennic lui donne nécessairement le sentiment de ne faire qu’un avec le souvenir tant estimé de son défunt époux, Wilhuff. Tarkin et Krennic se haïssent, se vouent une rivalité depuis des décennies. L’un et l’autre sont intrinsèquement liés, – qu’ils le veuillent ou non. Sa liaison avec Krennic reste son plus honteux secret. Jamais Wilhuff ne l’apprendra. Jamais. Thalassa fera tout ce qui est en son pouvoir, quitte à endurer le lourd poids de la culpabilité, pour que cela ne soit jamais le cas.

Alors qu’elle humecte ses lèvres maquillées dans sa coupe, la voix puissante et enjôleuse de Wilhuff Tarkin diffuse une chaleur agréable et familière dans son coeur. « Je suis en vie. Nous avons une nouvelle chance, Thalassa. Et nous allons la saisir. Tous les deux. » Je suis en vie, lui affirme-t-il. Mot pour mot. Je suis en vie. Thalassa peine encore à le croire. C’est un vrai miracle. (comme la réapparition de Lyra, c’est un miracle, ils reviennent tous d’entre les morts) Tous les deux. Tous les deux. Tous les deux. Thalassa chérit plus que tout au monde les paroles réconfortantes et synonymes de retrouvailles entre eux. Il embrouille ses pensées et accentue le sentiment de culpabilité qui enserre son corps comme dans un étau chauffé au fer rouge. Plus il se montre enthousiaste sur leur avenir commun, et plus elle se sent terriblement et affreusement coupable pour avoir eu une liaison avec Orson Krennic en son absence. « Ensemble, Wilhuff… J’en rêve. Tu me fais caresser un fantasme. Je n’osais plus croire en un « nous » jusqu’à maintenant… » murmure-t-elle, ses lèvres se mouvant très légèrement. Thalassa essaie de masquer le voile d’amertume qui traverse à l’instant ses orbes miellés. Elle n’osait tellement plus le croire, qu’elle s’est livrée à une liaison sordide. « Tant que tu te montreras digne de rester auprès de moi, Thalassa. » Son cœur se contracte furieusement, en faisant battre les veines de ses tempes, jusqu’à se muer en un son obsédant aux oreilles. S’il apprend la vérité, s’en sera bel et bien terminé de ses douces promesses d’union, de conquête et de gloie commune… « Je t’accepterai toujours. » Il la répudiera, elle en est persuadée. (non) Il ne peut l’accepter après avoir découvert une pareille trahison. Si acide. « Wilhuff, je… » souffle l’aristocrate, alors que ses doigts fins se referment sur la coupe de cristal de son verre. Est-ce vraiment le bon moment pour… ? Elle éprouve le sentiment, ou plutôt le devoir, d’être parfaitement transparente sur son passé sur cette île. Au prix de tout perdre. De perdre la seule personne qui lui reste, après avoir perdu Garoche. « Je dois te parler, avant que nous commencions le repas, et ce n’est pas une chose aisée à confier… » Inspirant une profonde bouffée d’air pour se donner le courage, Thalassa se rempli les poumons jusqu’à sentir une brève résistance, quelque peu douloureuse. Elle doit le dire, oui. Elle doit le faire. Non, elle ne le fait pas. Ses lèvres tremblent, si proches de celles de son époux.

Wilhuff approche son visage, mais pas assez à son goût. Dès l’instant où leurs corps se rapprochent, elle s’arrête brutalement de respirer. Sans doute l’encourage-t-il à dévoiler tous ses secrets, sans doute désire-t-il la mettre en confiance, mais… Thalassa en est incapable. Elle se trouve dans un état d’impuissance tel, que le simple souffle brûlant de Wilhuff sur son visage embaume son esprit de pensées impures. Peut-être après… Il prend un ton de voix qui la fait frissonner. Une voix séductrice. Rauque et chaude. Wilhuff sait parfaitement être quelqu’un de charmant, lorsqu’il le veut bien. Elle l’adore par-dessus tout. Ce regard d’une rare intensité qui la déshabille et perce tous les secrets les plus inavouables de son âme. Ces yeux perçants, aussi tranchants que de l’acier, sont capables de déceler même l’impensable. Elle frémit sous le poids de son regard. Il lui semble presque croire que Wilhuff est au courant de tout. Absolument tout. Tous ses secrets sur cette île. (oui) Cette manière qu’il a de donner l’impression à son interlocuteur d’avoir une longueur d’avance sur vous est électrisant. Loin d’être effrayée, Thalassa Tarkin en redemande. Elle veut être épiée, déshabillée, dévisagée et découverte dans toutes les positions possibles. Elle cligne des yeux, juste le temps de se remettre de ses émotions, mais c’est à ce moment, que les lèvres de Wilhuff Tarkin s’écrasent fougueusement sur les siennes dans une étreinte inespérée. Désespérée, elle ne se fait pas prier de lui rendre la pareille. Elle lui répond. Haletante, Thalassa ouvre naturellement ses lèvres pour le laisser introduire sa langue en elle. C’est la chose la plus naturelle à faire. Il exige de prendre possession de sa bouche, de son corps, alors son devoir, en tant que femme idéale de Grand Moff est de tout lui offrir. Langue, lèvres, cuisses, tout d’elle. Thalassa gémit de plaisir contre sa bouche, en savourant ce goût Ô combien familier…

Elle s’imprègne de lui, comme la première fois. Elle prend conscience d’une chose importante, et qui lui a tant manqué. Ils se sont perdus de vue si longtemps. Trop longtemps. Ils doivent se redécouvrir, peau par peau. Thalassa ne se souvenait même plus du goût de sa bouche. Le poids des années est redoutable dans un mariage, il y a eu des décennies depuis la mort du Grand Moff sur Yavin. Thalassa ferme lentement les yeux pour profiter de l’instant magique qu’il lui offre. Un baiser affamé et exigeant. Ce n’est pas un rêve, c’est la réalité. Elle peine encore à le croire. Elle ne réalise pas être réellement en train d’embrasser Wilhuff. Wilhuff l’embrasse avec autorité, elle lui a manqué. Thalassa le sent profondément dans sa manière de la tenir tout près de lui, de caresser ses lèvres de sa langue. Lorsqu’il place ses doigts contre sa nuque, pour la garder captive de leurs échanges, c’est un véritable brasier ardent qui se met à irradier dans son bas-ventre et entre ses cuisses. Elle gémit un « Wilhuff » pendant le baiser. Puis un « Pitié », bafouillé et mélangé à un gémissement aigu, plaintif. Wilhuff est son premier et son dernier homme. Krennic ne compte pas. Il est arrivé entre deux, il est... Il est une erreur de parcours. Une faute d’inattention. Quelque chose qu’elle ne doit surtout pas confesser, au risque de briser la magie de leurs retrouvailles charnelles. Wilhuff l’embrasse avec force, autorité et volonté. Il est le seul capable d’asseoir son autorité du mouvement de ses lèvres sur les siennes. Il l’embrasse et elle se cambre un peu plus vers lui, sans pour autant en faire trop, sa pudeur aristocratique si touchante demeure encore omniprésente. Thalassa sent la main du Grand Moff sur la sienne, apparemment d’humeur à renouer avec le passé.

Les mots sont inutiles entre eux, entre deux aristocrates éduqués aux valeurs morales discutables. Elle comprend ce que veut Tarkin, à la manière qu’il a de caresser le dos de sa main. Un geste de tendresse intéressé, espérant des caresses approfondies. Moins innocentes qu’une simple pression sur un genou ou une cuisse. Thalassa change le rythme du baiser, au même moment. Elle prend enfin son envol. Audacieuse, elle apporte plus d’énergie et de passion. Elle cherche à étreindre sa langue le plus fort possible et se nourrir de leurs souffles qui s’entremêlent. Elle veut respirer à travers lui. Soupirant sous l’effort, Lady Tarkin obéit aux indications implicites du Grand Moff. Elle délaisse sa main, s’en libérant quelques secondes, pour venir longer l’intérieur de sa cuisse par-dessus le tissu de son pantalon de costume. Ses doigts finissent par atteindre sa virilité légèrement prédominante et dissimulée par ses vêtements. Une entrejambe qu’elle n’a d’ailleurs pas eu l’occasion de toucher depuis des décennies. Une entrejambe qui n’attend plus qu’un geste de sa part pour se mettre à prendre de l’espace. Thalassa le caresse sous ses vêtements de longues minutes, paume contre sa chair sensible. D’avant en arrière. Parfois, elle change le mouvement pour la caresser de manière circulaire. Il aime, elle le sait. Encore une fois, les mots sont inutiles. Ce n’est sans doute pas assez pour lui. Thalassa rompt leur baisser une fraction de seconde, pour souffler chaudement : « Cela fait si longtemps… que nous ne nous sommes pas retrouvés dans cette situation… Est-ce que tu penses que… je saurais combler toutes tes attentes ? » Comme autrefois. « Est-ce que je t’ai manqué ? » La virilité de Tarkin, en tout cas, oui. Thalassa lui offre son plus beau sourire éclatant de joie. Elle désire le combler de ses caresses, de son doigté, et plus tard, de sa langue. L’aristocrate découvre ensuite la braguette de son pantalon, du bout des doigts. Elle la dézippe d’un coup, une fois avoir débouclé son épaisse ceinture, en tirant sur la lanière de cuir pour la faire s’échapper de sa boucle argentée. Enfin, elle la sent. Enflée, entre ses doigts. Thalassa accélère le ballet de leurs langues, pour lui faire partager son enthousiasme, malgré la retenue ridicule qui l’empêche d’arracher tous les boutons de son costume et de le supplier de la baiser sur le cuir de son canapé chic.