(abandonné) (( never tear us apart )) ✧ – thalarkin – (( nsfw ))

never tear us apart · wilhuff tarkin x thalassa tarkin (au - nsfw)

“Don't ask me what you know is true. Don't have to tell you, oh, I love your precious heart. I was standing, you were there. Two worlds collide. They could never, ever tear us apart. We could live for a thousand years. But if I hurt you, I'd make wine from your tears. Oh, I told you that we could fly. 'Cause we all have wings, but some of us don't know why. ▴ ( never tear us apart -- bishop briggs) ✧  @Wilhuff Tarkin





« Je ne veux plus que tu t’approches de lui, Thalassa. » s’insurge une voix à son encontre, alors qu’elle se trouve dans un immense salon décoré avec goût. « Il a besoin que je… » proteste-t-elle, avant d’être interrompue brutalement. « Je me moque de ce que Wilhuff Tarkin a besoin ! Wilhuff Tarkin est en prison, désormais. Il sera jugé pour tous ses crimes, tu ne peux rien y changer ! » Nouvel éclat de verre. Thalassa vient de se couper l’intérieur de la main en serrant fortement un vase en cristal, alors qu’elle entrepose des roses blanches de manière élégante sur la table du salon. Le choc est d’une violence rare. La douleur est proche d’insoutenable. « C’est terminé entre vous. Tu ne lui dois plus rien. » Elle ne répond pas, interdite, mais lui jette un regard plein de désespoir. Depuis presque quatre déjà, Thalassa Tarkin s’est remariée. Après la « mort » tragique de son époux, le Grand Moff Tarkin, à bord de l’Etoile de la Mort durant la bataille de Yavin, et les derniers échecs impériaux contre la flotte rebelle, Thalassa s’est enfuie. Elle a trahi ses idéaux, ses convictions. Elle a trahi la mémoire de Wilhuff Tarkin pour sauver sa propre vie. Un acte égoïste, mué par un profond chagrin. Sans lui, elle n’est plus rien. Sans lui, elle n’a plus aucune raison de rester. Sans lui, elle doit sauver sa vie, quoi qu’il en coûte. Thalassa n’a pas eu le choix. On lui a conseillé de partir, de quitter l’Empire et de rejoindre le camp adverse au plus vite en sentant la roue tourner en leur défaveur. Toutes ses amies ont presque fait la même chose. Elles se sont enfuies, à la mort ou à la disparition de leurs époux respectifs. Une femme d’un haut dignitaire impérial ne peut espérer s’en tirer à si bon compte en temps de guerre. En revanche, une femme ayant tout quitté pour rejoindre la résistance dans les bras de l’un de ses généraux peut encore espérer obtenir la rédemption tant convoitée. Elle se persuade encore aujourd’hui ne pas avoir eu d’autre choix que de quitter l’Empire, avant la chute du régime. L’Empire est perdu. L’Empire ne gagnera pas. Avec le Grand Moff et des centaines d’officiers morts, avec l’Etoile de la Mort détruite par la flotte rebelle – que leur reste-t-il ? Thalassa s’est comporté en lâche à ce moment-là, mais elle est au moins en vie. En vie et bien lotie. Avec un mari qui l’aime. Un général rebelle, dans un premier temps, avant de devenir l’une des têtes politiques du gouvernement de la Nouvelle République, depuis sa proclamation à la fin de la bataille d’Endor.

Thalassa baisse lentement les yeux vers sa blessure, qu’il tient désormais dans la paume de sa main. Il s’est approché d’elle, apparemment pétri d’inquiétude. Il effleure la fine coupure ensanglantée présente dans l’intérieur de la main parfaite de son épouse. Une ligne horizontale, parcourue de microcoupures provoquées par les débris de cristal. D’une simple caresse, il récupère le sang à l’aide d’un mouchoir en soie qu’il sort de l’une de ses poches. Une caresse tendre, pleine d’amour. Un amour qui le dévore, mais qui la laisse aussi indifférente qu’une statue de glace. Elle n’est mariée à lui par intérêt. Elle n’a pensé qu’à se sauver. Les circonstances de leur rencontre ont été truquées depuis le départ. En arrivant, elle s’est accrochée à lui en jaugeant un intérêt non négligeable, et n’a pas eu à battre des cils bien longtemps pour se l’attacher si viscéralement, qu’il l’a épousée dans la foulée. « Tu m’as promis. » murmure-t-elle d’une voix brisée, presque secouée de sanglots qu’elle refoule au plus profond d’elle. « Tu m’as promis que tu interviendrais en sa faveur. » Il lui a promis. Il a promis de venir en aide à Tarkin par le biais de ses relations à la seule et unique condition que son mariage avec l’ancien Grand Moff soit désormais de l’histoire ancienne. « Est-ce que tu l’aimes encore ? » lui répond-il, hésitant. Thalassa sent son sang ne faire qu’un tour dans ses veines. Bien sûr. Oui. Toujours. « Non. » Alors qu’il la toise avec un certain scepticisme, Thalassa plonge ses grands yeux aussi doux que le miel dans les siens, en espérant le convaincre de sa bonne foi. Elle a conscience que le sort de Wilhuff dépend de sa réponse. Il ne peut y avoir qu’une seule bonne réponse. « Je l’ai aimé, oui, avant qu’il ne devienne un monstre. Avant qu’il ne devienne Grand Moff. Je suis partie. Je l’ai fui. Tu le sais mieux que quiconque. » ment-elle avec insolence. Thalassa referme alors son autre main au-dessus la sienne, et le couve d’un regard faussement amoureux, les pupilles luisant d’émotion. Il craint ne pas comprendre. Elle anticipe alors sa prochaine question : « Je le fais en mémoire du fils que l’on a perdu. De l’amour que j’ai eu pour lui… Il m’a tant apporté, avant cette guerre. Une part de moi lui sera toujours reconnaissante pour l’amour qu’il m’a donné. Je ne peux pas le condamner. C’est le père de mon fils. Peux-tu comprendre ? » Tandis que ses doigts s’enroulent dans les siens, sa voix se fait plus caressante : « Si tu m’aimes… Si tu m’aimes comme tu le prétends, tu me donneras au moins la chance d’épargner sa vie. Je suis à toi. N’est-ce pas tout ce qui importe ? » Un silence s’installe entre eux. Long, pesant. Pas électrique, un silence doux, entre un mari et sa femme. Il semble peser intérieurement le pour et le contre, avant d’abdiquer : « Il n’aura que ça de moi, Thalassa. » Une victoire. Thalassa murmure un simple « Merci. » inaudible en mouvant lentement ses lèvres pulpeuses, maquillées d’un beau rouge sang. Elle dissimule l’ampleur de son euphorie en se contentant d’afficher un simple sourire triste et amer. L’amertume, ce n’est pas pour Wilhuff. C’est pour le fait qu’elle ne puisse plus revendiquer son nom de famille. La tristesse, ce n’est pas pour la souffrance intérieure de son nouveau mari. C’est pour le fait qu’elle ne puisse pas aimer librement le véritable amour de sa vie. Le seul qui a compté, qui compte encore et qui comptera toujours.

Quelques temps plus tard, son mari vient lui apprendre la bonne nouvelle. Wilhuff Tarkin ne sera pas exécuté. Il sera relaxé de toutes ses charges, à certaines conditions, mais sa vie est au moins préservée. Lorsqu’elle déambule dans les locaux des services secrets de la Nouvelle République, Thalassa repense aux derniers propos tenus par son mari, et surtout à sa dernière exigence. Elle doit couper tout contact avec Wilhuff. Ce rendez-vous doit être le dernier. C’est ce qu’il croit… Thalassa est incapable d’en rester là. Chaque pore de sa peau appelle celle de son mari. Lorsque Wilhuff sera libre… Peut-être alors que… Non, elle essaie de se raisonner. Elle doit camper sur ses positions. Elle doit s’en tenir à cette dernière entrevue, un exercice insoutenable pour une fanatique. « Laissez-nous. Ordre du général. » ordonne-t-elle d’une voix froide, en s’adressant aux quelques officiers qui se trouvent dans le couloir. Wilhuff est retenu dans l’une des meilleures cellules des services secrets, qui s’apparente plus à une petite chambre qu’à une véritable cellule de détention. Après tout, les chambres du département des services sont particulièrement agréables. Wilhuff Tarkin est un prisonnier politique. De haute voltige. Les captifs hauts gradés disposent de certains privilèges, par rapport au reste des otages du feu et glorieux Empire galactique. Thalassa s'est assuré d'un certain confort, en suppliant son mari de lui accorder quelques passes-droits. Enfin, lorsqu’elle entre, c’est pour le trouver devant la fenêtre du balcon. (tranquille, limite c'est un loft le truc) Elle l’admire longtemps de dos, avant de lui signaler sa présence par le bruit si reconnaissable de ses talons aiguilles. Le voir enfin, après ces quelques semaines d’absence depuis leur dernière entrevue lui fait l’effet d’un coup de poignard dans le coeur. Cela fait des mois maintenant qu’elle se ronge les sangs en espérant pouvoir sauver Wilhuff Tarkin d’une exécution cruelle. Thalassa désire plus que tout le retrouver. Il est son mari, son premier époux. Le seul homme qu’elle n’a jamais aimé. Le seul et unique qu’il lui faut sauver par-dessus tout. Thalassa doit intervenir en sa faveur auprès de son mari, elle doit prendre le risque de déchaîner sa fureur et sa jalousie. Wilhuff mérite la vie. Wilhuff peut leur être utile. Wilhuff… est l’amour de sa vie. Son second mariage ne signifie absolument rien à ses yeux. Il n’est qu’un mariage de façade, destiné à la protéger avant la fin de la guerre et la purge funeste des impériaux. Il pense qu’elle l’aime, qu’elle est tombée amoureuse de leurs nobles et beaux idéaux après avoir été écœurée de ceux véhiculés depuis tant d’années au sein de l’Empire galactique. C’est faux, complètement faux. Thalassa Tarkin vénère la doctrine impériale, elle est celle de son ancien mari. Il ne lui a pas été bien compliqué de mentir, une pauvre femme apeurée est facilement défendable. Depuis alors, elle ne cesse de mentir. Elle ment à tout le monde. Elle ment à son mari depuis qu’elle est passée de l’autre bord. Elle dépeint un régime fasciste, despotique et terrible. C’est le prix à payer.

« Wilhuff… » chuchote-t-elle, émue. Thalassa rompt immédiatement la distance entre eux. Elle fout en l’air toute décence, toute pudeur, toute moralité. Mariée à un homme qui lui fait tant horreur, désireuse d’aider plus que tout un autre, sa vie est désormais un champ de ruines. Son cœur se déchire à chaque fois que ses beaux yeux rencontrent les siens. A chaque fois qu’elle plonge dans l’acier de ses orbes froids, rancuniers. Il n’a jamais été plus faible qu’aujourd’hui. Il n’a jamais autant été vulnérable et perdu. A deux doigts de la mort. Elle veut être son dernier souvenir à n’importe quel prix. Si elle doit perdre sa sympathie, son amour, sa reconnaissance, ou tout simplement, le perdre, lui… Elle prendra ce risque, dans le seul but de lui éviter une exécution cruelle. « Tu m’as manqué. » confesse-t-elle, avant de laisser un blanc entre eux. Thalassa ne semble pas très à l’aise avec sa confession. « Pas un jour ne passe… sans que tout ne me ramène à toi. » A ce qu’elle a perdu. Quelque chose vient entacher la beauté de leurs retrouvailles. Même si cela fait déjà deux ou trois fois qu’ils se sont parlé depuis la fin de la guerre et son arrestation, elle n’a jamais cessé de penser à lui, de vouloir lui parler, de vouloir l’aider. Il n’a jamais rien sollicité de sa part, mais elle considère son nouveau mariage comme une chance. « Wilhuff… » supplie-t-elle, en cherchant dans l’intensité de ses yeux comme une désespérée. Un signe, n’importe lequel. Un signe qu’il l’aime encore et qu’il la désire plus que tout. Au point de tuer. Son cœur bat la chamade dans sa cage thoracique. Le poids de la culpabilité et des remords est encore sur ses épaules. Il doit être si en colère. Il doit croire qu’elle l’a abandonné. La vérité est bien plus complexe que cela. Elle comprend sa fureur. Elle ne peut lui reprocher sa colère. Le fait est que voilà maintenant trois ans et demi qu’elle est la femme d’un autre. Wilhuff Tarkin étant introuvable, supposé mort, elle a simplement pu se marier avec quelqu’un d’autre. Elle est partie. Thalassa est partie dans le camp adverse à bord de la première navette, quelques jours à peine après l’annonce de sa mort, afin de réclamer l’asile politique en promettant des informations capitales pour aider la rébellion. Wilhuff Tarkin n’est toutefois pas mort, ce jour-là. Elle ignore comment un tel miracle a pu se produire, mais Wilhuff Tarkin est revenu plus tard auprès des siens. Trop tard.  « Tu vas sortir. » chuchote-t-elle après avoir marqué un moment d’absence, en venant cueillir sa joue dans l’une de ses paumes. Ses mains tremblent comme des feuilles. Oui. Il ne sera ni exécuté, ni emprisonné à vie, mais... Il y a toujours un mais, et Thalassa n'en parle pas. Pas encore. La liberté, certes, mais au prix d'un bannissement de toutes les institutions politiques et publiques de la galaxie. Plus jamais, il ne redeviendra ce qu'il a été durant toute sa vie. Un homme politique, puissant, influent, respecté. Un bannissement de Coruscant. Une exclusion pour... une quelconque planète, qui lui est laissée au choix, dans la Bordure Extérieure. Une misérable planète, sans importance, mais surtout sans risques pour le nouveau régime de voir l'ombre de cet ancien dignitaire impérial refaire surface un beau jour. « Il… Il a parlé en ta faveur. Les charges sont abandonnées, pour le moment. » Il. Son mari. Elle ne le cite pas. Elle ne le peut pas. Pas devant lui. Elle ne doit même pas se trouver avec Wilhuff. Elle désobéit à son mari, à ses recommandations. Elle ne doit pas, mais elle veut être celle qui lui annoncera en face la bonne nouvelle. Quel affront à ses yeux de l’apprendre de la bouche de quelqu’un d’autre.

never tear us apart · wilhuff tarkin x  @Thalassa Tarkin  (au - nsfw)

Au fond, peut-être serait-il préférable qu’il ait été condamné à mort. Wilhuff Tarkin n’a pas la moindre envie de mourir, non, mais il était attaché, de façon sincère et radicale, à l’Empire. S’il n’est plus Grand Moff, alors qu’est-il ? Quand on lui apprend sa relaxe prochaine – sous un certain nombre de conditions liberticides –, il n’affiche aucune forme d’enthousiasme, et pour cause, Tarkin ne s’en réjouit pas le moins du monde. Certes, quitter la prison est un privilège qu’il ne négligera pas, mais à l’idée de devoir faire la courbette à ses anciens ennemis, de ne plus être associé au respect à la terreur, mais à l’humiliation et la déchéance, une profonde amertume s’insinue dans tous son être et lui donne le sentiment d’être déparé d’une part essentielle de lui-même. Peu importe ce qui l’attendra à présent, rien ne sera à la hauteur de ce que fut sa vie autrefois… Comble de l’humiliation, il sait pertinemment à qui il doit cette clémence inattendue de la part des hauts dirigeants de la Nouvelle République. Cela n’a rien à voir avec lui, mais tout à voir avec le fait que Thalassa, son ancienne épouse, a grossi leurs rangs en couchant on ne peut plus littéralement avec l’ennemi. Par amour pour elle, il pourrait être satisfait de son choix tant que cela lui garantit une réputation et une vie plus heureuse que celle qui l’attend lui-même, mais ce n’est pas le cas. La manière que Wilhuff Tarkin a d’aimer son ancienne épouse a tout de terriblement égoïste. Il veut qu’elle soit heureuse, oui, mais avec lui, uniquement avec lui. Il ne peut tolérer qu’elle existe indépendamment de lui. Cette pensée lui est ce qu’il y a de plus insupportable, et l’idée de lui devoir sa liberté prochaine (même si relative) ne lui inspire absolument aucune reconnaissance, mais une évidente rancœur. A son égard et à l’égard de l’homme qui a osé faire d’elle sa femme quand Thalassa n’aurait jamais dû appartenir à aucun autre que lui-même.

Il peut le reconnaître, sa cellule n’a rien d’inconfortable en comparaison de ce qu’elle aurait probablement été si Thalassa n’était pas intervenue, mais cela ne change rien à la rancœur qu’il entretient à son encontre. Rien de tout ceci n’aurait dû avoir lieu, l’Empire n’aurait jamais dû s’effondrer, et revenir à un monde qui aura pour de bon perdu son lustre d’antan au profit d’idéaux auxquels il ne souscrira jamais, voilà qui lui donnerait presque la nausée. Alors qu’il contemple la vue ô combien vaine qui s’étend par sa fenêtre, il entend ses talons marteler le sol, mais il ne se retourne pas tout de suite. Il s’était attendu à sa venue, même si nul n’avait jugé nécessaire de l’en avertir. Vu les circonstances, il était assez logique, il est vrai, qu’elle vienne le voir, et il souhaite cette conversation autant qu’il voudrait la repousser. Wilhuff daigne poser son regard sur elle à partir du moment seulement où elle prononce son nom d’une voix chuchotée… A son émotion manifeste, il oppose une froideur de glace. Les mains croisées dans son dos, il ne lui dit rien, rien du tout, même, il se contente de l’observer de son regard glacial, et tandis qu’elle lui répète qu’il lui a manqué, et qu’elle a pensé à lui tous les jours, il n’affiche aucune émotion particulière. Oh, oui, il espère sincèrement lui avoir manqué. Il espère qu’elle s’est torturée l’esprit à l’idée de l’avoir abandonné à son triste sort. Il souhaite qu’elle culpabilise, il espère qu’elle regrette… c’est sa consolation – quoi que bien insignifiante – dans cette situation particulière. Il ne compte pas faire preuve de clémence ou d’empathie ou d’envers elle. Elle a vécu libre, dans le luxe et l’opulence en se prostituant à la cause de la Nouvelle République. Il n’a certainement pas envie de faire preuve de la moindre indulgence envers elle… Il veut l’entendre supplier, il veut l’entendre se répandre en excuses à n’en plus finir, il veut qu’elle se mette à genoux devant lui.

"Je sais, on m’en a déjà averti", se contente de répondre Tarkin, daignant enfin rompre le silence, quand son ancienne épouse lui apprend qu’il va pouvoir quitter sa cellule, toujours de sa voix si faible qu’elle ressemble à un murmure. "Tu espères peut-être que je te remercie pour cela ?" suggère-t-il d’une voix qui n’a définitivement rien d’amène ou d’agréable. Sa liberté a un prix, et il le sait. La disgrâce, l’anonymat… Et voilà qu’elle parle de son mari en évitant de prononcer son nom, mais ce n’est pas nécessaire, car ils savent tous deux ce qu’il en est.

Il laisse passer quelques longues secondes, pesantes, durant lesquelles il ne dit rien. Il se contente de la regarder comme s’il la voyait pour la toute première fois. Il y a chez Thalassa Tarkin précisément tout ce qui avait su le séduire en premier lieu, la distinction et la grâce naturel, cette aura d’orgueil, cette prestance… Le tout gâché par le prisme de mépris qui l’entoure à présent, elle qui n’a pas hésité une seule seconde à passer à l’ennemi afin de sauver sa peau. Certes, elle aura fait le nécessaire pour lui, elle lui prouve en cet instant combien il a encore d’emprise sur elle. Si Tarkin s’en réjouit, il en éprouve malgré tout un sentiment doux-amer qui ne lui permet pas totalement de l’apprécier non plus à sa juste valeur. Elle est là mais elle n’a plus rien d’accessible, à la fois proche et lointaine. Et il refuse même de lui accorder le titre de libératrice qu’elle s’octroie en se faisant le porte-parole de la « bonne nouvelle ». Puis finalement, il s’avance vers elle, ses doigts s’enroulent autour de son cou sans y apposer de pression particulière, à la manière d’une « simple » menace – simple mais terrible.

"Combien de fois est-ce que tu l’as fait jouir pour qu’il accepte cette faveur, combien de fois tu as écarté les jambes en lui suppliant de me laisser la vie sauve, hein ?" Sa voix n’est qu’un souffle, proche du grognement, tout contre le visage de son ex-épouse. Il la toise d’un regard menaçant où luit pourtant une autre sorte de lueur, quelque chose qui s’apparente à du désir pur et dur. "Combien de fois tu l’as laissé te prendre en espérant que je me trouve à sa place ?"

never tear us apart · wilhuff tarkin x thalassa tarkin (au - nsfw)

“Don't ask me what you know is true. Don't have to tell you, oh, I love your precious heart. I was standing, you were there. Two worlds collide. They could never, ever tear us apart. We could live for a thousand years. But if I hurt you, I'd make wine from your tears. Oh, I told you that we could fly. 'Cause we all have wings, but some of us don't know why. ▴ ( never tear us apart -- bishop briggs) ✧  @Wilhuff Tarkin




Wilhuff Tarkin est en colère. Non, que dis-je, hors de lui. Bien sûr que Wilhuff Tarkin est hors de lui. Thalassa n’est pas quelqu’un de stupide, – loin de là. Sa vivacité d’esprit est remarquable. Pour une femme, comme dirait Wilhuff. Elle devine sa rancœur, bien dissimulée sous une expression faciale impassible, des lèvres pincées en signe de mécontentement et un regard glaçant, qui vous transperce les os. Thalassa sent que toute la joie qu’elle a précédemment éprouvée, en venant rendre visite à son ancien époux vient de s’évaporer d’un simple claquement de doigt. Ou plutôt, au bout d’une simple phrase. Une phrase proférée avec dureté, après un silence pesant. Pendant un instant, Thalassa a cru voir son monde s’écrouler sous ses pieds. Elle croyait que jamais Tarkin ne se déciderait à lui adresser la parole de nouveau. Cette mine sévère, ce n’est pas une expression qu’il arbore quotidiennement avec elle, mais plutôt avec ses détracteurs, ses rivaux, ou tout autre personne qu’il méprise viscéralement. L’ancienne Lady Tarkin se sent profondément blessée par les réactions du Grand Moff en disgrâce, bien qu’elle ne lui en fasse pas ouvertement part. La détresse se lit de manière très limpide dans le fond de ses yeux couleur ambre. « Je sais, on m’en a déjà averti. » se répète-t-elle en boucle, comme une cruelle et triste ritournelle. Pourquoi faut-il donc qu’il prenne les choses d’une façon aussi… dramatique ? Ce n’est pas Orson Krennic, tout de même. (encore heureux)  Enfin, il ajoute un autre propos qui la blesse en plein cœur. Cela lui fait l’effet d’une dizaine de lames acérées, pointées contre sa poitrine, qui s’enfonçent lentement dans sa chair pâle jusqu’à faire couler le sang chaud. Comment peut-il se montrer aussi égoïste et indigne ? Comment peut-il lui reprocher de pareilles choses ? Comment peut-il ne simplement pas lui dire… « merci » ? A l’entendre ou même à le voir, on peut se persuader qu’il pense que Thalassa éprouve un réel plaisir à l’avoir abandonné.

« Je… » balbutie-t-elle, étonnée par l’agressivité qu’elle décèle en arrière-fond dans la voix de l’homme qu’elle continue encore aujourd’hui à dévorer des yeux, à aimer si… férocement. Pourquoi, à quoi bon. Wilhuff ne comprend pas le poids des sacrifices qu’elle endure depuis. Il ne voit que sa propre disgrâce future, ce satané remariage avec un rebelle. Il ne voit que sous son propre prisme, indépendamment de la souffrance émotionnelle qu’éprouve son ancienne femme. « Tu sais très bien que je le fais pour toi. » soutient-elle, sans trembler, ou presque. La présence de Tarkin l’impressionne comme au premier jour. Elle essaie d’être forte, de lever le menton bien haut, de froncer les sourcils et de l’assassiner – de le cajoler – du regard, pour apporter du sérieux à ses tirades, mais le léger tremblement suffisamment perceptible dans le son de sa voix démonte toute cette piètre mascarade. Elle n’est que désespoir, désolation, ruine en face de Wilhuff Tarkin. Il ne manque plus qu’instaurer un début de proximité entre eux, pour que son être tout entier s’embrase et se jette à ses genoux en voulant implorer son pardon. « Tout ce que je fais, c’est uniquement pour toi, Wilhuff. » Thalassa ne s’en rend pas forcément compte, mais le son de sa voix se fait plus perçant, plus rageur. Presque bouleversant. « Je… supporte toutes ces choses horribles pour m’assurer que tu survivras à la chute de l’ancien régime, et c’est de cette manière-là que tu… » Elle se coupe, s’en est trop. La douleur est beaucoup trop forte, aveuglante et asphyxiante. Thalassa Tarkin se couvre la bouche avec la paume de sa main, en essayant de réprimer un premier sanglot.

Toutes ces choses horribles, souligne-t-elle en tremblant vraiment, cette fois. Elle parle de sexe. Elle parle de son mariage avec l’autre imbécile de général de la Nouvelle République. « C’est un vrai calvaire, Wilhuff… Je te l’assure. Pourquoi ne me crois-tu pas ? Penses-tu un seul instant que j’y prends du plaisir ? » s’emporte-t-elle, sans doute pour l’une des rares fois dans l’histoire de leur relation. Thalassa se montre généralement d’une docilité exemplaire, sage et respectueuse, malgré la tourmente de ses émotions ou de ses sentiments. Son éducation froide et aristocratique l’a rendue amère. Mais là, elle craque. Elle s’énerve. Sa voix monte d’un cran, elle le dévisage avec une intensité rare, au point d’haleter entre deux de ses tirades assassines. Ses beaux yeux miel, d’habitude si effacés et brillants d’admiration, lancent à présent des éclairs. La froideur qu’elle laisse habituellement dans recouvrir son visage se mue en une expression impulsive, avec un goût amer. Elle ressent l’injustice de son ancien mari à son égard, – après tout ce qu’elle a fait pour lui – comme un coup de poignard. Thalassa inspire profondément et expire plus lentement en espérant muscler ses ardeurs, calmer son état névrotique. Elle n’est pas heureuse depuis qu’elle a quitté Coruscant. Le Coruscant sous domination impériale. Elle est malheureuse depuis la fin de son mariage avec Wilhuff Tarkin. Depuis son remariage.

Enfin, elle trouve le cran de poursuivre. Tarkin est silencieux, il a l’air d’accuser la réaction de son ex-épouse avec une incompréhension encore jamais vue. « Penses-tu un seul instant que j’éprouve le moindre plaisir à me forcer dans ses bras ? » se lamente l’aristocrate en baissant radicalement d’un ton, une fois avoir pris conscience de son état précédent de fureur.  Elle parle alors à voix très basse, comme pour dire un secret. Autant éviter de se mettre à hurler des choses impures à qui veut bien l’entendre derrière les couloirs ou dans les cours extérieures, depuis les fenêtres entrouvertes. Thalassa est profondément retournée, vexée de ne pas être applaudie par le grand amour de sa vie comme étant « sa sauveuse ». C’est ce qu’elle est, qu’il le veuille ou non. Quoiqu’il puisse dire, cela ne légitime malgré tout pas son accès de fureur. Thalassa comprend de s’être emportée plus que de raison. Il faut dire qu’elle éprouve énormément de frustrations depuis son mariage. Autant émotionnellement que sensuellement. Son mari… l’ennuie. Son mari est tout l’inverse de Wilhuff Tarkin. Doux, sensible, fragile, bienveillant, utopiste, compréhensif, tendre dans l’amour… Il ne la prend pas comme Wilhuff. Il ne lui fait pas l’amour comme Wilhuff. Il la traite comme une poupée précieuse, qu’il faut effleurer du bout des doigts, alors qu’elle brûle, oui – elle brûle d’être baisée avec violence et passion. Les caresses de Tarkin la hantent jour et nuit. Ce n’est bien évidemment pas qu’en raison du sexe, qu’elle se sent à ce point à fleur de peau devant l’ex-Grand Moff. Ses sentiments ne se sont jamais éteins, même lorsqu’elle l’a cru mort. Thalassa est toujours profondément amoureuse de lui.

Elle ferme les yeux quelques secondes, pour ensuite laisser planer un silence entre eux. Une fois prête, l’aristocrate s’exprime d’une voix presque chuchotante dans l’intimité de cette chambre-cellule, plutôt jolie et confortable en fin de compte, au vu des circonstances et des crimes dont est coupable l’ancien Grand Moff. « Alors oui, Wilhuff. Des remerciements sont de bon ton. Il s’agit de la moindre des choses pour tous les efforts que je fais pour toi depuis toutes ces années. Pourquoi est-ce si dur pour toi ? Pourquoi est-ce si éprouvant aux yeux du feu Grand Moff Wilhuff Tarkin de prononcer de simples remerciements amplement mérités ? » Thalassa claque violemment sa langue contre son palet en signe de mécontentement, avant de croiser les bras contre sa poitrine. Cette magnifique poitrine camouflée dans une robe fluide, vaporeuse et extrêmement longue. Une robe que l’on peut déchirer facilement ou même voir à travers, selon l’orientation des rayons solaires qui percent les fenêtres de la pièce. Oui… Les temps ont bien changé. Sous le règne marital de Tarkin, jamais Thalassa ne lui a pas un jour adressé la parole aussi effrontément. Elle s’est déjà opposée à lui, mais toujours avec une certaine dévotion et une réserve touchante. Wilhuff la rend timide, fragile émotionnellement. Wilhuff a toujours eu le dessus sur elle. Il lui a toujours fait comprendre où est sa vraie place. Depuis son remariage, elle a découvert une bien autre manière de fonctionner en couple. Thalassa s’exprime, Thalassa le défi. Thalassa le contredit et exige des remerciements de sa bouche somptueuse, aux lèvres si fines qu’elle désire si ardemment humecter du bout de sa langue… (elle va pas aller loin omg) Thalassa est si vulnérable, encore maintenant, devant celui qu’elle a idolâtré depuis son plus jeune âge.

Consciente de ses faiblesses, Thalassa s’efforce de garder la tête haute devant lui, alors qu’il l’observe comme une statue de sel. Il ne dit rien, il la laisse parler. Il lui permet de se défouler. Thalassa est toutefois certaine qu’une fois terminé, il le lui fera payer son insolence et sa condescendance à son égard. Il doit très certainement se dire… que les temps ont bien changé en son absence. Que ce mariage ne lui a définitivement pas réussi. Thalassa est une véritable boule de nerfs devant lui. Un simple geste de sa part… suffirait à allumer un brasier en elle. Le feu couve encore sous la cendre. Désespérément. « Combien de temps vas-tu encore me le reprocher ? Tu en as assez de me faire payer mon remariage, Wilhuff ? Souviens-toi, nous n’avions pas d’autre solution… L’Empire déclinait et tu étais… tu étais porté disparu ! Je me sentais abandonnée, perdue, je… J’étais effrayée sans toi ! On m’a dit que tu étais mort là-bas ! Sur Yavin ! Je… J’ai fait ce que je croyais juste pour m’épargner… Tu aurais fait exactement la même chose, alors je t’en prie, cesse de me le reprocher, et sois heureux que je vienne te rendre visite, alors que tu te doutes bien qu’il… me l’interdit ! » Oui, son nouveau mari ne veut pas qu’elle le côtoie. Elle le fait à son insu. Elle ne peut… promettre de ne plus jamais adresser la parole à Wilhuff Tarkin. Elle ne peut… rester loin de Wilhuff Tarkin. Son corps, son cœur et son âme appellent Wilhuff Tarkin de toutes leurs forces.

Ils s’observent ensuite en chiens de faïence de longues minutes. Il semble attendre qu’elle soit décidée. Elle l’est. Elle lui a dit tout ce que son cœur hurle depuis des jours. A peine eut-elle terminé que Tarkin en profite pour s’avancer plus près, bien trop près d’elle. Thalassa émet un bref mouvement de recul, ce qui est vain, puisque c’est attendre pour mieux sauter. Le bas de son dos et le début de sa croupe magnifiée dans cette robe fluide de style empire de couleur vert émeraude rencontrent le bord d’une table de travail. Tarkin étudie et écrit là. Il y a encore des calepins, des feuilles ici et là… Elle plaque ses mains dans son dos, contre le bois massif du bureau pour s’y maintenir et s’épargner l’humiliation d’un évanouissement. Le savoir tout près… Le sentir si près d’elle… Son souffle chaud se répandant le long de son visage, tandis que ses doigts viennent s’enrouler autour de son cou, sont autant de signes qui l’émoustillent bien au-delà du raisonnable. « Wi… Wilhuff… » murmure l’aristocrate, les yeux de plus en plus humides. Il ne lui fait pas de mal. Il ne lui fait rien, mais la simple présence de ces doigts longs et fins tout contre la chair sensible de son cou, – une zone Ô combien érogène chez elle – la rend subitement aussi docile qu’une chatonne. Vinrent ensuite les propos crus de Wilhuff Tarkin, au sujet de sa vie sexuelle avec son mari. Il lui en veut terriblement. Il cherche à l’humilier, à la faire le supplier. Thalassa en est consciente. Ses joues s’empourprent lorsqu’il évoque les jouissance de son nouvel époux et encore plus, lorsqu’il sous-entend qu’elle n’a eu de cesse d’imaginer un autre homme dans le lit de son républicain d’amant. Il a raison. Diaboliquement raison sur tout.

« Je t’en prie, ne fais pas ça. » supplie Thalassa d’une voix brisée, au bord de ses lèvres. Ne fais pas quoi ? Son « ne fais pas ça » sonne délicieusement comme un « fais-le ». Inconsciemment ses jambes se resserrent l’une contre l’autre, pour garder en elle cette sensation lancinante de chaleur et de moiteur significative d’un désir urgent. Thalassa ferme les yeux, frissonnante et désormais intimement heurtée dans sa chair sous les insinuations scabreuses de Tarkin. Une chaleur douce et agréable, très familière, se met naturellement à irradier dans son bas-ventre. Au même moment, ses mains deviennent moites, son souffle se brise, comme essoufflé, et ses jambes tremblent, prêtes à s’écarter pour lui laisser l’accès à l’intérieur de ses cuisses. « Ne me regarde pas comme tu le fais… » C’est beaucoup trop dur. Ce ton froid, autoritaire. Cette aura menaçante qui entoure l’ancien Grand Moff. Son désir irradie, hors de son corps, jusqu’à l’atteindre lui. Thalassa est excessivement trempée dans ses murs intimes, excitée comme elle ne l’a pas été depuis des années sous sa robe luxueuse. Elle découvre quelque chose d’inquiétant dans le bleu électrique des yeux de Wilhuff Tarkin. Un désir jamais éteint. Cela lui retourne l’estomac. Elle se fragilise un peu plus, le cœur battant la chamade. Elle le veut tout aussi fort, mais ils ne doivent pas. « Tous les jours… » confesse Thalassa, les yeux baissés vers la boucle de la ceinture de son premier mari. Elle ne fait rien, et préfère détourner le regard vers un coin de la fenêtre. Thalassa inspire pour se donner la force d’achever sa confession, même si chaque mot la fait trembler plus fort encore. « J’ai imploré sa pitié… Je l’ai laissé me prendre. Je lui fais… tout ce que je pouvais faire. Je l’ai pris en bouche. Je l’ai satisfait, j’ai écarté les cuisses… J’ai enduré toutes ces humiliations et ces souillures pour te sauver la vie, Wilhuff. J’ai accepté d’être sienne en échange de ta sécurité… » Humiliée et excitée, elle s’abandonne à ses dernières confessions. Comment peut-elle se sentir aussi faible à ce simple souffle ? « Tous les jours, Wilhuff… J’ai pensé à toi à chaque fois qu’il me faisait l’amour. Je voulais que ce soit toi. Il me dégoûtait. Je ne le voulais pas… Je ne l’ai jamais voulu. Je t’ai toujours aimé en secret. Je voulais m’abandonner avec toi et avec personne d’autre… J’ai espéré tant de fois que ses mains seraient les tiennes, si tu savais. » Thalassa relève le visage, pour l’inviter à refermer sa poigne autour de son cou. Elle s’offre à sa sanction. « Fais-moi du mal, si cela peut te réconforter, Wilhuff, étrangle-moi, mais… Tu vas être un homme libre. Ne gâche pas cette chance en allant en prison pour un nouveau crime. » Il ne la tuera pas, non. Elle en doute, quoique. Cette lueur menaçante dans le regard est inattendue, elle la laisse dans un état de détresse. De doute… Est-il à ce point en colère contre elle ? Au point de vouloir… la tuer ? « Tu ne m’aimes plus, c’est terminé, Wilhuff ? » Une pointe de chagrin dans la voix, Thalassa se sent bien ridicule de lui poser une question pareille. « Je… Je ne devrais pas m’interroger. Je suis mariée désormais. » Elle grimace en prononçant ce mot. Mariée… Certes, mais à un imbécile, alors que Wilhuff a été le plus merveilleux de tous les époux.

never tear us apart · wilhuff tarkin x  @Thalassa Tarkin  (au - nsfw)

Thalassa semble presque surprise de son attitude, ce que Tarkin, de son côté, ne comprend pas. A quoi s’attendait-elle ? A ce qu’il se jette à ses genoux ? à ce qu’il la gratifie de tous les compliments de la galaxie pour avoir daigné interférer en sa faveur ? Croit-elle vraiment qu’il va afficher la moindre douceur, la moindre sympathie, la moindre clémence, alors qu’elle est passée à l’ennemi et même s’est mariée avec. Tout ce qu’elle incarne sublimement par le mariage le révulse. Il préfère encore être fidèle aux idéaux impériaux qu’à une épouse qui s’est laissé prendre par une pourriture de rebelle, si haut gradé soit-il.

« Quel sacrifice ! Tu t’attends peut-être à ce que je chante tes louanges ? » rétorque Tarkin de sale humeur et de mauvaise foi quand Thalassa affirme faire tout cela pour lui. Peut-être est-ce vrai, et peut-être le pense-t-elle réellement, mais pour Tarkin, cela ne change rien, cela n’ôte rien au désagréable ressentiment qui est le sien : l’impression d’être floué, brisé… Une impression désagréable et sordide, et que chacun des faits et gestes de son ex-épouse lui font odieusement ressentir. Elle est peut-être parvenue à s’en convaincre, pour se donner bonne conscience, mais aux yeux de Tarkin, cela ne change rien. A ses yeux, elle n’a pas suffisamment souffert. Pas encore. Loin, très loin de là. « Tu supportes toutes ces choses horribles, hein ? Je dois peut-être te plaindre, tant qu’on y est ? Tu voudrais que je pleure sur ton sort, peut-être ? »

Il n’en est pas question. Il se moque des sacrifices qu’elle prétendra avoir fait, il se fiche qu’elle n’ait peut-être pas la moindre affinité avec l’homme qu’elle a accepté d’épouser. En attendant, elle l’a épousé, et tout ce qu’elle est en mesure de lui offrir, c’est une vie de dissimulation, une vie de compromission… Aux antipodes de l’existence que Tarkin entend vivre pour sa part. Il veut vivre sous ses conditions propres, pas entravé par celles qui seront décidées par un parti ennemi. C’est tout bonnement hors de question. Pour rien au monde il ne s’abaissera à une chose pareille. Il est décidé et surtout il est convaincu. Ce n’est définitivement pas pour lui.

« Ton plaisir ou tes petites contrariétés de femme mariée ne m’intéressent absolument pas, Thalassa », s’agace Tarkin en voyant son ancienne épouse oser, qui plus est, se poster en victime de la situation. « Tu as décider de ton sort, tu n’as aucun droit de t’apitoyer… Et ne t’attends certainement pas à ce que j’éprouve la moindre once d’empathie à ton égard. »

Il est froid avec elle. Dur. Mais il n’estime pas qu’elle mérite autre chose. Il veut la punir. Par conviction, prétendra-t-il… La vérité, c’est qu’il veut surtout la punir par jalousie, parce qu’il ne supporte pas avoir été traité comme cela a été le cas (quand bien même cela aurait pu être bien pire) quand, de son côté, la seule femme qu’il ait jamais aimée se vautrait dans des draps en soie, entre les bras de l’homme qu’elle a décidé de prendre pour époux, par obligation peut-être, mais en s’en tirant selon lui à très bon compte. Il laisse ses lamentations glisser sur lui sans même accepter de les entendre, comme si elles n’étaient rien, ne représentaient absolument, définitivement rien pour lui… Rien d’autre qu’une contrariété accessoire, et qu’il préférait, tant qu’à faire, balayer d’un rapide et simple revers de la main, sans nécessité de se poser davantage de questions.

« Je ne te remercierai pas », insiste-t-il, quand bien même Thalassa lui affirme que des remerciements seraient de bon ton et seraient même la moindre des choses. Non, il ne veut pas lui témoigner de gratitude, parce qu’il n’éprouve aucune reconnaissance vis-à-vis de sa situation. Il en déteste profondément le moindre aspect, alors pourquoi la remercierait-il ? Elle le lui dit elle-même, il n’est plus Grand Moff. Ce simple constat devrait lui suffire à mesurer l’ampleur de son amertume. « Si tu penses vraiment mériter ma gratitude, alors c’est que tu es beaucoup plus stupide que je ne l’imaginais. » Thalassa veut le défier, comme si on ne lui avait pas suffisamment pris, la femme de sa vie compte en plus piétiner son orgueil. C’est comme ça que Tarkin l’interprète, et Tarkin déteste cela. « Je me fiche royalement que tu m’aies cru mort, Thalassa. Et tu te trompes, je n’aurai jamais fait comme toi. Je préfère mourir, tu m’entends ? Je préfère mourir que trahir les idéaux qui sont les miens. Ne me compare pas à la petite garce opportuniste que tu es devenue. » Chaque parole a vocation à lui faire l’effet d’une gifle. « J’espère que ton mari apprendra tes visites interdites et qu’il te les fera chèrement payer, mais n’attends pas de moi que je t’applaudisse des deux mains pour avoir fait le moindre des efforts que tu pouvais faire pour moi vu les circonstances. »

Il est dur avec elle, injuste, mais une part de lui sait que cette autorité est aussi ce qu’elle réclame chez lui, même dans une situation comme celle-ci, qui n’est pourtant absolument pas à son avantage. Il veut la faire céder, il veut qu’elle lui concède tout, il veut qu’elle lui donne raison, il veut la prendre, ici et maintenant, et lui rappeler qui gouverne encore son cœur et son corps. Quand elle lui confesse enfin que tout ce temps, elle n’a jamais cessé de penser à lui ni de l’aimer, Tarkin se sent… infiniment soulagé. Il avait eu diablement besoin d’entendre cela, en réalité.

« C’est terminé puisque tu es mariée… » Il la fixe intensément. « Ce pourrait ne plus l’être si tu prenais les bonnes décisions… » Il l’observe, enjôleur. « Débarrasse-toi de cet abruti. Il ne vaut rien. Ta place est avec moi Thalassa. Elle a toujours été avec moi. Peu importe les circonstances. Tu le sais au fond de toi. »