The greatest lie ever told

feat. Elvis

« Ah merde, moi qui pensais venir quand t’étais pas là », commente Jesse d’un ton goguenard quand Elvis lui affirme qu’il est le bienvenu chez lui tant qu’il le souhaite – et tant qu’il est là.

Jesse est sincèrement touché, et parce qu’il passe vraiment un excellent moment en compagnie d’Elvis, il n’a vraiment aucune envie de dire non, mais dans le fond, il n’est pas très à l’aise avec cela… et pour cause, le jeune homme a bien conscience du fait que c’est loin, très loin d’être juste… Oui, c’est précisément faire ce que ce fichu colonel lui a demandé, mais à présent qu’il apprend à connaître un peu mieux son interlocuteur, il est définitivement tout sauf à l’aise avec cette idée. Bien sûr que c’est fun de buller tout habillé et à moitié bourré dans un jacuzzi avec Elvis Presley (bordel, c’est vraiment ce qu’il était en train de faire, même maintenant il a toutes les difficultés du monde à le croire).

« Pour bouffer, suffit de se faire livrer », réplique Jesse avec un haussement d’épaules. « Ou au pire, une bière et un paquet de chips, ça fait le taf, pas vrai ? – me dis pas que t’as pas toujours quelqu’un qui cuisine à ta place de toute façon… avoue. »

Ce n’est pas un reproche, mais Jesse est plus que jamais convaincu du fait qu’ils ne vivent pas sur la même planète tous les deux. Certes, Jesse a été blindé de thunes lui aussi, mais il a pas vraiment eu l’occasion de vivre cette vie de totale opulence.

Jesse a l’intention d’ajouter autre chose, mais c’est alors qu’on sonne à la porte. Les gonzesses… quelles gonzesses ? Ah oui, merde, Jesse avait totalement oublié ! Jesse jette son regard en direction de l’entrée, mais il ne bouge pas de son jacuzzi – il en profite encore tant que c’est possible pour lui d’en profiter. Dans le fond, les filles, il s’en fout un peu. Bon, il dit pas non, hein, mais c’était pas forcément nécessaire, au bout du compte.

« Hey, c’est pas parce qu’on a déjà mangé qu’on peut pas regarder le menu, pas vrai ? » se marre Jesse après avoir daigné sortir de l’eau. Il accueille les filles dans son pantalon détrempé. « Salut les filles. Vous buvez quoi ? – et pour info, juste comme ça, moi je suis libre comme l’air. »

Et il a bien l’intention de le rester. Ses précédentes relations sentimentales l’ont beaucoup trop fait souffrir, il n’a absolument envie de renouveler l’expérience, sans façon. Il préfère largement se détendre, se vider la tête, et ne surtout pas prendre la moindre relation au sérieux… enfin, ça c’est ce qu’il dit. Sauf que si Jesse était capable de traiter les autres à la légère, il aurait laissé Walt dans sa merde, et il n’aurait pas déjà des scrupules vis-à-vis d’Elvis. Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, c’est le cas.

The greatest lie ever told

feat. Elvis

Jesse se marre franchement quand Elvis lui confesse son incapacité crasse à cuisiner pour lui-même. C’est certainement pas lui qui ira le juger à ce sujet, Jesse aussi est capable de faire cramer des pattes – ça a déjà failli, d’ailleurs, et il a manqué mettre le feu à sa cuisine, rien que ça… Mais pour sa défense (ou pas), il était complètement, mais alors complètement défoncé à ce moment-là. On peut être capable de cuisiner la meth la plus pure qui soit disponible sur le marché et ne pas savoir, en revanche, régler convenablement son micro-ondes, Jesse Pinkman en est la preuve vivante. C’est vraiment sympa de voir Elvis si… humain… Quoi que c’est peut-être le fait de savoir faire la cuisine qui l’aurait rendu plus humain, parce que bon, c’est bien connu quand même que des superstars comme le king n’ont pas besoin de mettre la main à la pâte, ils trouvent forcément des gens pour cuisiner pour eux, c’est comme ça que ça fonctionne.

Les filles finissent par débarquer, et Elvis se satisfait de se contenter de regarder ces demoiselles sans essayer davantage. Jesse, de son côté, n’a pas l’intention de se montrer aussi « sage ». En même temps, en ce qui le concerne, il n’a de comptes à rendre à absolument personne. C’est son problème. Et ce qui peut lui détendre l’esprit et lui faire penser à autre choses qu’ à ses emmerdes, ses traumas, tout ce qui hante ses cauchemars et qu’il ne dit pas, au risque trop grand de se faire du mal.

« Non, non, certainement pas », répond Jesse avec un sourire amusé quand Elvis suggère qu’il pourrait l’aider à mettre fin à son célibat. « L’amour est moi c’est… »

Il n’a pas de termes appropriés pour définir combien ses deux seules vraies relations amoureuses l’ont faire souffrir. Et la première fois comme la seconde, les circonstances ont été terribles pour les filles dont il s’est entiché… Il ne supportera pas que cela arrive de nouveau. A qui que ce soit. Y compris à lui-même. Il ne recherche rien de sérieux. Il ne voudra plus jamais quoi que ce soit de sérieux. Bien sûr, ce n’est pas le genre de choses dont il peut se permettre de parler avec Elvis. C’est beaucoup trop dangereux, ce n’est pas envisageable que de le plonger dans son passé… Ce serait, qui plus est, contradictoire avec ses mensonges. Alors il reste en surface. Dans tous les cas, il n’a pas envie de se déprimer, ce qui arriverait forcément s’il décidait de raconter son histoire en détails. Autant dire que ça n’arrivera pas, donc.

« Hey, Elvis, tu veux pas nous chanter un truc, plutôt ? » suggère Jesse qui sent l’alcool lui monter doucement mais sûrement à la tête, alors que Jesse part en quête d’une émission musicale à diffuser pendant qu’ils s’éclatent, afin de leur proposer un fond sonore.

The greatest lie ever told

feat. Elvis

Jesse se sent honnêtement rassuré qu’Elvis n’insiste pas davantage pour en apprendre plus au sujet de sa vie sentimentale… Il n’y a pas grand-chose qu’il pourrait lui confier à ce sujet. En fait, à bien y regarder, il n’y a probablement rien du tout qu’il pourrait lui confier tant chacune de ses idylles ont été dramatiques et s’entremêlent d’une histoire qui ferait définitivement regretter à Elvis de lui avoir accordé sa confiance s’il devait être au courant de tout… Oui, on va éviter ça. Elvis décide d’étouffer sa curiosité, et c’est une excellente chose, vraiment. Certaines portes ne sont pas faites pour être ouvertes… à l’évidence, celle-ci en fait partie, sans l’ombre du moindre doute. Alors oui, il préfère mettre tout ça de côté et penser à absolument tout ce qui n’aura pas le moindre rapport avec cette situation.

Quoi de mieux, par conséquent, de suggérer à Elvis de lui faire un petit concert privé ? D’accord, c’est sans doute un peu abusé, mais et alors ? Jesse est honnêtement ravi de cette initiative, et il a très envie de le voir à l’œuvre. Ouais, la musique d’Elvis, ça a jamais été spécialement sa came, mais c’est pas pour autant qu’il ne peut pas en profiter ici, pas vrai ? Non, bien sûr que non, et il a même les meilleures raisons du monde de vouloir en profiter. Jesse se laisse entraîner par le bras… Il a l’impression qu’ils sont deux gamins, tous les deux, et oui, d’un œil extérieur, on pourrait probablement et facilement les prendre pour deux frères. A quoi ça tient, parfois.

« T’as vraiment pas envie de m’entendre chanter », se marre Jesse. « Mais bon, un duo avec Elvis, ça se refuse pas, pas vrai ? »

En vérité, Jesse est beaucoup trop torché pour refuser quoi que ce soit, y compris de se tourner en ridicule comme c’est le cas en ce moment. Les deux n’arrivent déjà pas à trouver une chanson qu’ils connaissent par cœur tous les deux, et même en jetant leur dévolu sur une vidéo karaoké, c’est pas mieux. Bien sûr, Elvis s’en sort comme un roi, on n’en attend pas moins de la part du king, mais Jesse, lui… Eh bien, on va le dire tout net, c’est catastrophique, il n’est pas dans le bon ton, il n’est pas juste, il n’est pas en rythme… En un mot comme en cent, il est totalement à côté de la plaque, à un point aussi remarquable qu’hallucinant.

« Pitié, enregistre ça, moi j’m’en fous hein, mais ça va la foutre mal pour toi si quelqu’un tombe dessus. J’te vole carrément la vedette », plaisante-t-il avant de s’affaler sur un chaise, entraînant au passage une des filles sur ses genoux… Il est définitivement pas au maximum de son énergie, là, tout de suite.

The greatest lie ever told

feat. Elvis

Ce duo improvisé avait été ni plus ni moins qu’un véritable massacre. Clairement, ce n’est pas demain la veille que Jesse fera carrière dans la musique, et ce n’est pas plus mal. Parmi tous les choix de vie très peu judicieux qu’il pourrait faire (et bon sang ce qu’il en a déjà fait, des choix de vie moisis), celui-ci tiendrait une place d’honneur. Clairement, ce n’est pas fait pour lui, et il s’en amuse plus qu’autre chose. Dans tous les cas, Jesse ne prend rien de tout ceci au sérieux. En cet instant, il ne se prend clairement pas la tête, sur quoi que ce soit, et bordel ce que ça peut lui faire du bien ! Faut dire ce qui est, il y avait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi libre, et bien. Il met tous ses problèmes de côtés et il s’éclate, ce qu’il lui est quasiment impossible de faire autrement, surtout avec Mr White sous son toit. Bon, il oublie probablement un peu trop vite que l’autre cinglé de colonel l’attend au tournant et qu’il lui réclamera des comptes d’une manière ou d’une autre, mais ça c’est encore une autre paire de manches. Il a trop bu pour penser, c’est ce qu’il faut se dire, et il a bien l’intention de boire encore davantage pour penser encore moins. C’est dans cet état-là qu’il veut être. Et c’est dans cet état-là qu’il veut rester, surtout, et on ne lui fera probablement pas changer d’avis.

Faisant totalement fi de sa suggestion de ne surtout pas faire écouter cet enregistrement à qui que ce soit, Elvis cherche déjà à qui l’envoyer. Elvis le laisse faire sans franchement protester. De son côté, clairement, ça le fait rire plus qu’autre chose, et si ça peut avoir le mérite de détendre un peu tout le monde, y a clairement aucun mal à ça, après tout. Jesse se marre bien, de ce que ce dernier lui affirme, lui aussi se marre bien… donc tout va parfaitement bien, pas vrai ? On pourrait même dire que tout va pour le mieux, en réalité… Dans le monde détraqué des personnes complètement alcoolisées qui se trouvent totalement en dehors des réalités et s’abandonnent à leurs idées les plus fantasques plutôt que de ne serait-ce qu’envisager l’idée pourtant très saine de garder les pieds sur terre.

Alors qu’Elvis le soustrait à la compagnie des filles que Jesse ne se prive pas de draguer beaucoup trop lourdement au vu de son niveau d’éthylisme, le chanteur lui fait une proposition aussi absurde que surgie de nulle part… Alors vous pensez bien que Jesse ne peut rien répondre d’autre si ce n’est BANCO ! Bien sûr que se gaver de hot dogs jusqu’à l’indigestion est la meilleure idée du monde à ses yeux en cet instant. Surtout que même s’ils ont déjà bien mangé, il sent qu’il a de nouveau les crocs.

« Tu veux refiler des hots-dogs aux trois-quarts entamés à des mecs qui crèvent la dalle ? T’es vraiment un grand seigneur, c’est pas pour rien qu’on t’appelle le King », se marre Jesse qui à ce stade ne sait plus vraiment ce qu’il dit. « Mais vas-y, fais-toi plaisir, en plus je suis sûr que ces demoiselles meurent de faim, elles aussi, pas vrai les filles ? » il demande en se tournant vers ces pauvres filles qui en réalité ne s’amusent pas tant que cela et ont probablement très envie de rentrer chez elles et qu’on leur foute la paix une bonne fois pour toutes. « Et en attendant que la bouffe arrive, je vais faire un petit somme », reprend Jesse dans son langage mi-bourré mi-fatigué. « Tu me réveilles quand c’est bon, hein ? » il demande, déjà prêt à s’allonger à même le tapis pour décuver un peu avant de repartir de plus belle. Parce que c’est à ça que ressemblent les meilleures soirées, pas vrai ? Quoi qu’il manque quelque chose de plus fort à celle-ci.