La paix, Elizabeth n'avait jamais réussi à la trouver. Elle l'avait pourtant souvent espérée, mais il y avait toujours quelque chose pour la lui reprendre. Rien ne pouvait lui offrir. Un nouveau monde. Une nouvelle vie. Une nouvelle chance. Sa chance. Celle de vivre sa vie. Celle dont elle avait toujours rêvé. Ce n'était pas suffisant. Mary la privait de tout ça. Mary lui prenait sa vie. Mary était son cauchemar. Elizabeth avait été docile. Elle s'était laissé faire. Elle avait accepté les attaques de sa cousine. Elle s'était enfermée chez elle, avec, pour seule distraction, son travail. Enfermée, privée de liberté, privée de choix, privée de vie et pour quoi, finalement ? Elle avait assuré pouvoir vivre éternellement ainsi. Elle avait assuré que la solitude était son amie. La seule dont elle avait besoin. Pourtant, aujourd'hui, elle n'avait plus envie de cette solitude. Elle goûtait aux plaisirs de la vie. Elle goûtait aux joies des amitiés. Elle n'avait que des miettes pour le moment. Des miettes dont elle commençait à ne plus se satisfaire, son appétit en demandant toujours plus. Elle voulait vivre. Elle voulait sa vie. Elizabeth voulait être libre d'agir comme elle l'entendait. Elizabeth voulait faire ce qui lui plaisait. Elle voulait retrouver le contrôle de son existence. Néanmoins, elle le savait, si sa cousine était dans l'équation, ce rêve restait inaccessible.
Devenir une femme meilleure, cela avait été son souhait. Ne devait-elle pas commettre une dernière erreur pour gagner le droit d'être cette femme ? Pouvait-elle prendre la vie de sa cousine une deuxième fois ? Plus le temps passé, plus elle se convainquait qu'il n'y avait qu'un choix possible, même dans ce monde : Mary ou elle. Si tel devait être le cas, Elizabeth serait la gagnante. Il n'y avait, évidemment, pas d'autres possibilités à ses yeux. L'ancienne reine avait voulu laisser la vie à sa cousine. Elle avait voulu lui donner une chance. Mais, face à l'insistance de Mary et à sa volonté de découvrir la vérité, elle reconsidérait sérieusement ses plans. Tuer. Une dernière fois. Mettre fin aux jours de son ennemie. De sa cousine. Prendre la vie d'une mère, comme on avait pris la vie de sa mère. En était-elle encore capable ? Oui. Elle s'en sentait capable. En avait-elle réellement envie ? Peut-être. Elle n'en savait rien pour le moment.
Toutes ses pensées tournaient autour de ce choix impossible, depuis des semaines. Elle ne voulait pas redevenir ce genre de femme. Elle ne voulait pas sacrifier sa cousine. Elle ne voulait pas. Mais pouvait-elle faire autrement ? Elle voulait gagner sa liberté et elle ne voulait rien avouer à Mary. Un autre choix s'offrait-il à elle ? Pouvait-on réellement la protéger éternellement de Mary ? Elle en doutait. Cette dernière était bien trop protégée. Bien trop sur ses gardes. Alors, devait-elle protéger ce monstre en dépit de ses propres envies ? Fallait-il donc qu'elle renonce à sa vie pour se faire pardonner tous ses péchés ? Fallait-il commettre un acte impardonnable pour s'autoriser à vivre ?
Enfoncée dans l'un des fauteuils de cette maison, qu'elle considérait comme sa prison autant que comme son moyen de rester en sécurité, Elizabeth réfléchissait à ce qu'elle devait faire. Préméditer le meurtre de sa cousine ne devait pas être un choix fait rapidement. Il fallait réfléchir aux conséquences possibles. Il fallait prendre la bonne décision pour ne rien regretter. Une erreur et il en était fini d'Elizabeth. Un long soupir traversa alors ses lèvres tandis qu'elle laissait sa tête se reposer sur le dossier. Qu'allait-elle faire ? Qu'allait-elle devenir, une fois encore ? Des choix guidés par la peur, ça n'avait jamais été une bonne chose, mais ça avait toujours été la seule façon de faire qu'Elizabeth connaissait.
S'était-elle assoupie ? Rêvait-elle ? L'ambiance, autour d'elle, semblait soudainement différente. Ses yeux s'ouvrirent rapidement et se posèrent sur les murs autour d'elle. Elle n'était plus chez elle. Ces murs... Un vieux château ! Pas le sien. Elle l'aurait reconnu, sans la moindre hésitation. Ses yeux se posèrent ensuite sur ses vêtements. Avant même de les voir, elle aurait pu dire précisément ce qu'elle portait, en sentant sa taille serrée et la lourdeur des vêtements qu'elle n'avait plus l'habitude de porter, depuis trois ans. Etait-ce possible ? Alors, l'autre monde n'avait été qu'un rêve ? Ou cette lune rouge l'avait renvoyée, de nouveau, chez elle ? Venait-elle de perdre la vie qu'elle s'était construite durant trois ans - l'équivalent de rien du tout, donc, à peu près ? Surprise, Elizabeth se posait mille questions quand elle fut interrompue par une voix masculine. Majesté. Voilà une éternité qu'on ne s'était pas adressée ainsi à elle. Aussitôt, son regard se posa sur l'origine de cet appel. Un regard perdu. Apeuré, aussi. Un regard qu'elle essayait de rendre froid. Autoritaire. Difficile, tant elle en avait perdu l'habitude. Un regard qui en demandait plus, puisqu'elle était incapable de parler pour le moment. On lui apprenait alors que tout était prêt et qu'elle pouvait y aller. Toujours déboussolée, elle ne comprenait rien à ce qu'on lui racontait. Néanmoins, un sourire de façade, la jeune femme se releva et suivit l'homme. Elle n'osait pas parler, elle n'osait pas poser de question. Paniquée, elle se contentait de suivre, en silence. L'homme s'arrêta devant une porte et, d'un coup d'oeil, attendit l'autorisation de la reine pour l'ouvrir. D'un signe de tête, elle l'encouragea à le faire, partagée entre la crainte d'être de retour chez elle, celle de ne pas comprendre ce qu'elle était en train de vivre et la hâte de découvrir ce qui se cachait derrière cette porte.
Elle n'était pas revenue au moment où elle avait disparu, elle était encore jeune, physiquement. Elle n'était pas, non plus, en train de vivre un moment qu'elle avait déjà vécu dans le passé. Impossible, donc, de définir à l'avance ce qui pouvait se cacher derrière cette porte. Pourtant, elle aurait aimé savoir. Elle aurait aimé savoir pour ne pas avoir à le découvrir par elle-même. Les portes ouvertes, la reine s'avança de quelques pas. Ses yeux parcoururent alors la pièce et il ne lui fallut pas bien longtemps pour la voir. Elle. Mary. Son coeur rata un battement puis se mit à battre incroyablement vite. Ses mains se mirent à trembler. Son regard s'affola. Pourtant, elle tentait de faire bonne figure et de ne rien laisser paraître. « Mary ! » Inutile de se cacher si elles étaient revenues. Inutile de jouer l'amnésique. D'autant qu'elle se persuadait qu'il ne s'agissait, sans doute, que d'un rêve. La seule protection qu'elle gardait, au cas où, était qu'elle ferait semblant de tout ignorer de cet autre monde où elles avaient été pendant trois ans - ou qu'elle avait rêvé, peut-être. Il devenait difficile de dire ce qui était réel ou non. Tout se mélangeait. Néanmoins, certaines idées commençaient à faire leur chemin dans l'esprit d'Elizabeth. Les gardes présents lui faisaient penser que Mary était prisonnière ici. C'était l'endroit où elle l'avait gardée prisonnière, elle en était presque certaine. Ou il s'agissait, peut-être, d'un rendez-vous où sa cousine n'était pas à son avantage. Impossible à dire.
Elizabeth, dans sa réalité, n'avait jamais rencontré Mary. Il s'agissait donc d'une autre chance, d'une autre réalité ou, toujours, d'un rêve. Ou peut-être s'agissait-il d'une chance de faire les choses d'une meilleure façon ? Tellement de possibilités et de questions, si peu de réponses. Sans un mot supplémentaire, l'ancienne reine observait sa cousine et attendait que cette dernière prenne la parole. Cette fois-ci, elle n'avait nul besoin de se faire passer pour une autre et, malgré la peur, elle garderait le regard froid et autoritaire qu'elle avait su avoir en de telles circonstances. Si sa cousine ignorait tout des trois dernières années, alors la situation serait plus simple pour elle. Si, en revanche, elle s'en souvenait, Elizabeth allait devoir faire très attention aux moindres de ses mots et, dans ce cas, il était préférable qu'elle ne dise rien avant de savoir ce que Mary savait. Eviter l'erreur, toujours, et survivre. Il n'y avait rien de plus important aux yeux d'Elizabeth.
Dernière édition par Elizabeth Tudor le Mar 17 Oct - 21:30, édité 1 fois
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Jeu 14 Juil - 3:34
Épuisée Mary s’était allongée sur son lit. Dans le plus grand des calmes, l’ancienne reine rêvait de son ancienne vie. Pas de tous ces mauvais souvenirs, mais de tout ce qu’elle avait apprécié. Tout ce qui l’avait fait se sentir vivante, tout ce qui l’avait rendu heureuse, ce qui l’avait fait sourire. Les yeux rivés sur le plafond, Mary se remémorait quelques souvenirs avec François, des souvenirs avec Bothwell, la naissance de son merveilleu petit garçon, son arrivée à la cour de France… Tant de doux et agréables souvenirs qui donnaient le sourire à Mary. Avec ces belles images, les yeux de la brune commençaient peu à peu se fermer. Jusqu’à ce que la jeune femme plonge dans un sommeil profond.
Quand la brune rouvrit les yeux. Elle comprit rapidement qu’elle n’était plus dans son lit. Ni même dans sa chambre. Ces murs, Mary ne les connaissaient que trop bien. Ils ressemblaient en tout point à sa prison. À sa geôle qu’elle avait tant voulu quitter. Après avoir connu la guillotine, après avoir souffert loin de Bothwell, loin de son fils. Après avoir souffert de l’enfermement. Après avoir été captive pendant plus de dix-huit années. Elle avait retrouvé un semblant de liberté. Cette île était sa seconde chance. Mary commençait à le croire. Elle commençait à goûter au bonheur de la vie à nouveau. Mais tout cela n’était donc qu’un mirage ? S'était-elle imaginé toute cette vie ? Elle qui rêvait de vivre libre. Cette vie, elle se l’était sans doute imaginée. Pourtant, tout semblait si réel. Mais il était évident, que cela n’avait rien de vrai. Un départ soudain de son monde, une liberté, une île qui l’empêchait de retourner chez elle, une seconde jeunesse, une seconde chance avec son enfant… Tout cela ne pouvait être vrai. Tout cela ne pouvait qu’être un rêve. Un rêve qu’elle avait parfois détesté et qu’elle regrettait maintenant qu’elle se retrouvait de nouveau entre ces murs.
Dans cet autre monde, Mary avait su se défendre, se protéger, s’entourer. Ici, elle était seule, ou presque. Ses quelques alliés ne faisaient pas le poids face à sa cousine et son armée. Mary le savait, si ce monde était le vrai, alors elle était fichue. Il n’y avait pas d’autre issue que la guillotine pour elle. Sauf si ce qu’elle avait cru voir n’avait rien à voir avec une vision du futur.
Alors que les larmes de Mary coulaient sur son visage, consciente que sa chance n’en était pas une. Consciente qu’elle ne reverrait plus jamais son enfant. Triste de ne pas avoir pu lui dire une dernière fois qu’elle l’aimait. La brune pleurait ce qu’elle venait de perdre, sans même savoir si cela avait réellement existé. Mais elle fut interrompue par du bruit derrière la porte. Un garde, sans doute, annonçant à sa majesté que tout été près et qu’elle pouvait entrer. Elizabeth. Ça ne pouvait être qu’elle. Même si, dans ce qu’elle avait cru être ses souvenirs, sa cousine ne lui avait jamais rendu visite. D’un rapide coup de main, la reine déchue essuya les quelques larmes qui perlaient encore sur ses joues. Se mettant debout pour accueillir sa cousine, ne souhaitant pas se montrer plus faible qu’elle ne l’était. Mary se montrait forte, le plus possible, parce qu’elle ne voulait pas que sa cousine profite de sa faiblesse pour l’abattre.
Une fois la porte ouverte, la brune découvrit le visage de sa cousine. Tout n’était donc pas un rêve. Ce visage. Il s’agissait bien d’Elizabeth, celle que Mary avait vue dans cet autre monde. Alors elles étaient peut-être simplement rentrées chez elles et Mary allait devoir revivre son tragique destin. Mais cette fois-ci, elle connaissait l’issue. Quoi qu’il arrive, elle n’allait jamais ressortir vivante de cet enfer. Alors si elle ne pouvait pas sortir, elle n’avait pas d’autre solution. Il était hors de question de vivre de nouveau dix-huit années enfermée, dix-huit années à pleurer son enfant. Le tragique destin de Mary Stuart allait prendre fin plus tôt.
Quand sa cousine prononça son nom, Mary ne savait pas réellement ce qu’elle devait en penser. Elizabeth avouait-elle se souvenir d’elle ? Après tout, elle n’avait plus aucune raison de se cacher. Ici, Mary ne représentait plus aucun danger pour la souveraine. « Elizabeth... » dit-elle alors à son tour, la voix emplie de tristesse qu’elle n’arrivait plus à cacher. L’ancienne reine d’Écosse n’arrivait plus à détacher le regard de sa cousine. Cherchant comment s’adresser à elle pour qu’elle lui laisse une chance de fuir, de recommencer sa vie sans la couronne. Tout ce que voulait Mary au moment de son enfermement, c’était vivre auprès de Bothwell et James. En revenant ici, les envies de Mary n’étaient pas bien différentes. Elle était prête à abandonner la couronne, celle d’Angleterre, mais aussi celle d’Écosse. Tout ce qu’elle voulait, c’était vivre libre, heureuse et avec son enfant à ses côtés. « Elizabeth, qu’est-ce que tu fais ici ? » dit-elle alors la voix pleine d’espoir. S’imaginant sottement que sa cousine était peut-être venue lui offrir cette liberté.
Depuis longtemps maintenant, Elizabeth s'était persuadée qu'elle ne retournerait jamais dans ce monde. L'Angleterre, son royaume, sa couronne... pour elle, il ne s'agissait plus que d'histoire ancienne. Une histoire qu'elle tentait de dissimuler au mieux pour survivre dans ce nouveau monde. Parfois, elle se prenait à rêver de cette autre vie. Elle la regrettait sur certains points. Puis, elle se souvenait. Les guerres. Les combats. Les conflits. Les trahisons. La mort. Le pouvoir valait-il réellement de subir tout ça ? Elle n'en était plus aussi certaine qu'avant. Sa vie actuelle n'était pas enviable non plus. La peur. La solitude. L'enfermement. Y avait-il réellement une vie meilleure que l'autre, pour elle ? Condamnée à être malheureuse. Et, en revenant dans cette ancienne vie, quelque chose lui disait que les choses n'allaient pas s'arranger. Désormais de retour dans son royaume, les complots et les guerres allaient reprendre. Sa solitude et son combat pour sa vie, également. Elle gagnait des libertés pour en perdre d'autres et Elizabeth ne savait pas comment réagir à ça. Elle était, de nouveau, protégée par ses proches, mais sa place la mettait en danger. Mary n'avait plus tous les pouvoirs sur elle, mais elle restait un danger, si elle était là, elle aussi.
Impossible pour elle de reprendre ses esprits ou de chercher à comprendre que, déjà, elle était emmenée dans une autre pièce puisqu'on l'attendait. Qui ? Pourquoi ? Si l'on remarquait un changement chez elle, que risquait-elle ? Ses gens allaient se questionner sur son comportement étrange, sur ses incompréhensions... Il fallait qu'elle garde bonne figure. Elle ne devait rien laisser paraître. Alors, sans un mot, elle avait suivi l'homme. Sans un mot, elle l'avait laissé ouvrir la porte et, sans un mot, ses yeux s'étaient posés, bien vite, sur sa cousine. Mary. Elle était là, elle aussi. Ce ne pouvait pas être un souvenir. Jamais Elizabeth n'avait rencontré Mary. Alors quoi ? Une seconde chance ? Une alternative à leur passé ? Un autre monde, encore ? Si la surprise était évidente, il fallait qu'elle se contrôle au mieux pour la cacher. Pour garder le pouvoir sur Mary, elle se devait de paraître la reine froide et impitoyable qu'elle avait su être par le passé et plus seulement cette psy effrayée et seule.
Dans un premier temps, les deux jeunes femmes s'étaient contenté de s'appeler et de s'observer. Mary avait pleuré et semblait tout aussi perdue qu'Elizabeth. L'esprit d'Elizabeth travaillait à toute allure pour déterminer le comportement à adopter. Devait-elle prétendre être la Elizabeth que Mary avait rencontré sur cette mystérieuse île ? La véritable Elizabeth, sans le moindre souvenir de cette île ? La véritable Elizabeth et l'aveu qu'elle était bien celle que Mary croyait durant ces trois dernières années ? Avait-elle seulement des souvenirs de ces trois dernières années ? Avait-elle la Mary qui avait vécu sur cette île mystérieuse ? Trop de questions pour trop peu de temps de réflexion. Il fallait prendre une décision, rapidement. Elizabeth ne mentirait pas sur son identité. Elle était la reine de ce royaume et il était plus facile de l'admettre. En revanche, pour se garder une sortie de secours, elle prétendrait ne rien connaître de ces trois dernières années. Une sécurité si tout ceci n'était qu'une hallucination ou une mauvaise blague de cette maudite ville.
La question de Mary la mettait mal à l'aise. Elle ne savait quoi répondre. Ses premières observations lui faisaient supposer que Mary était prisonnière de cet endroit et d'Elizabeth, mais elle n'en avait aucune certitude. Un faux pas et Mary pouvait tout comprendre. C'était un risque bien trop grand. « Je t'offre une chance de t'expliquer. » Elle espérait que Mary l'interprète de la façon la plus justifiable possible, en fonction de la situation. Prenant place sur l'un des canapés, Elizabeth fit signe à sa cousine de s'asseoir face à elle. Froide, autoritaire, elle tentait de garder la tête haute et de ne rien laisser paraître de ses émotions perturbées. Ses yeux ne lâchaient pas sa cousine. Elle devait comprendre avant de se faire avoir et rien de mieux que l'observation, pour ça. « Laissez-nous. » Indiquait-elle aux gardes qui se trouvaient encore dans cette pièce. Si besoin, elle n'aurait qu'à les appeler, mais quelque chose lui disait que Mary ne tenterait rien d'inconscient. Pour le moment, elle avait besoin de discuter avec Mary et de comprendre la situation, pas d'être écoutée par des hommes qui pouvaient la trahir à tout moment. « Une seule chance. » Précisa-t-elle alors à la reine d'Ecosse, comme pour la pousser à dire la vérité immédiatement et à ne pas chercher à la piéger - sans quoi son destin serait décidé aussitôt.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Mer 10 Aoû - 2:54
La peine de Mary était bien trop grande. Son incompréhension également. Ces trois années passées dans un autre monde, n’était-ce qu’un rêve ? Un rêve qui venait de prendre fin. Alors sa seconde chance avec James n’existait plus ? Elle était de nouveau privée de son enfant. De la seule personne qui comptait dans cette nouvelle vie. Si Mary devait de nouveau vivre enfermée ici pour le restant de ses jours, elle le savait, elle ne le supporterait pas. Elle avait déjà vécu tant d’années en prison. Tant d’années loin de son enfant. Il était hors de question de recommencer cette fois encore. Et Mary le savait, sa cousine ne la laisserait jamais sortir d’ici. Par le passé, elle avait déjà essayé de trouver de l’aide auprès d’elle. Et au lieu de cela, elle l’avait jetée en prison. Lui avait volé son enfant. L’avait conduit à la mort. Et dans cet autre monde, celui duquel Mary venait d’être violemment arrachée. Rien ne s’était arrangée entre elles. C’était sans doute même pire. Par crainte, Mary s’était forgé une armée. Des hommes de main capable de tout sous les ordres de la brune. Des hommes qui avait traquait Elizabeth sans relâche, qui l’avait suivit chaque heure de chaque jour. Rapportant chacun de ses faits et gestes à Mary. L’ancienne reine avait de nombreuses fois essayé de l’intimider. Notamment la fois où elle lui avait fait croire qu’elle venait de lui faire ingérer un poison mortel. Mais ce n’était pas par méchanceté. Il y avait, dans tout cela, une part de vengeance, bien évidemment. Mary n’était pas connue pour se laisser faire sans réagir. Et sa cousine avait, de trop nombreuses fois, été la cause de ses souffrances. Alors oui, elle avait agi. Mais elle avait surtout agi par crainte. Par crainte de perdre son enfant à nouveau. Par crainte de se faire emprisonnée une fois encore, d’être conduite à la mort une fois encore. En se montrant plus forte dès le départ, elle avait montré à Elizabeth qu’elle ne pouvait plus rien contre elle. Elle l’avait intimidé, non pas pour qu’elle n’ait plus de vie, mais pour que plus jamais elle ne tente de s’en prendre à celle de Mary.
Et voilà que tous ces efforts étaient vains. Puisqu’elle était de nouveau là, dans sa prison, sans défense, sans armée, sans protection. De nouveau seule. Seule face à une Elizabeth entourée, sans doute plus dangereuse que jamais. Pourquoi lui accorderait-elle le droit de vivre ? Le droit de quitter cette prison ? Cette chance était peut-être la seule. Elizabeth allait la saisir, sans aucun doute. C’était la seule occasion pour Elizabeth d’être plus forte que sa cousine. Elle avait les moyens d’ordonner son exécution avant de peut-être retourner chez elles, dans leur autre monde. Ou simplement avant que Mary ne tente de s’échapper, encore et encore. Parce que Mary ne restera jamais enfermée sans réagir, sans essayer. Mais qu’importe l’issue puisqu’elle la connaissait déjà. C’était sans doute ce qui expliquait cette peine. Ce qui expliquait ces larmes. Mais face à Elizabeth, il n’en était rien. La brune ne voulait rien laisser paraître, même si la tristesse était bien trop grande pour être dissimulée.
Dans ses souvenirs, Elizabeth n’était jamais venue la voir lors de son emprisonnement, alors que faisait-elle là ? Sa présence n’avait rien de logique. Sauf si elle était là pour lui montrer qu’elle avait gagné. Malgré tous les efforts de Mary, c’était elle qui avait gagné, une fois encore. Elizabeth était peut-être venue admirer le spectacle de sa cousine, de nouveau enfermée en Angleterre. Mais Mary tenait tout de même à lui poser la question. Et la réponse ne fut pas celle que Mary pensait entendre. Une chance de s’expliquer ? De s’expliquer à propos de quoi ? D’un événement passé concernant ce monde ? De leur présent ? De leur passé concernant cet autre monde ? Il y avait tellement de choses entre elles qui méritaient des explications. Elizabeth s’était installée sur l’un des canapés, invitant Mary à s’installer en face, ce que la brune fit. Puis la rousse demanda à tous les gardes de les laisser seules, ce qui ne rassurait pas Mary étrangement. « Quelles explications tu veux ? Notre retour ici ? Je ne sais pas comment cela est possible. Tu penses bien que j’aurai choisi un autre moment de notre vie pour rentrer. » dit-elle sans aucune méchanceté dans la voix, sans aucune mauvaise arrière-pensée. Elle ne cherchait pas à intimider sa cousine, à cet instant, elle n’en avait pas le pouvoir. Seulement, elle serait retournée dans un moment avant tout cela. Avant son emprisonnement, avant ses accusations, avant le début de sa perte. « Tu veux des explications sur tout ce qui s’est passé dans cet autre monde ? » Après tout, Mary avait toujours été persuadée que sa cousine n’avait pas perdu la mémoire. Peut-être qu’ici, elle l’assumerait enfin. « Des explications sur ce qui m’a conduite ici ? » Mary était prête à raconter tout ce que sa cousine voulait entendre. Uniquement des vérités s’il le fallait, de toute manière, la reine déchue n’avait rien à cacher. En vérité, elle n’avait jamais rien eut à cacher à sa cousine. Alors ce qu’elle voulait entendre importait peu. Mary était prête à tout lui dire, sans aucune contrainte.
La vie lui offrait cette drôle de chance. Celle d'obtenir toutes les informations qu'elle désirait avoir depuis tant d'années. Celle de comprendre les motivations de sa cousine de sa bouche. Celle de voir les choses prendre une tournure différente. Ou celle de recommencer les mêmes erreurs, peut-être. Les deux cousines n'avaient toujours fait que ça : recommencer leurs erreurs, encore et encore. Elles n'avaient jamais été capables de s'entendre et de créer une alliance solide et durable. Leur entourage n'y était pas étranger. Et il y avait cette peur aussi, celle de voir l'autre prendre le dessus. C'était ça qui avait conduit Mary à la mort la première fois. A de trop nombreuses reprises, la prisonnière avait tenté de conspirer contre elle et de comploter. Peu à peu, Elizabeth avait resserré sa surveillance jusqu'au jour où elle ne se sentait plus en sécurité avec Mary en vie. Alors, elle avait fait ce qu'elle avait à faire pour survivre : l'exécuter.
Aujourd'hui, Elizabeth essayait de voir cette occasion comme une chance sans savoir ce qui se passait exactement. Mary était-elle sa prisonnière ? Se passait-il quelque chose de particulier ? Etaient-elles réellement retournées chez elles ? Ces trois dernières années avaient-elles réellement existé ? Toutes ces questions, Elizabeth n'avait personne à qui les poser. Alors, elle devait faire sans les réponses. La reine n'avait confiance en personne. Elle devait paraître froide et autoritaire. Elle devait paraître au courant et sûre d'elle. Le moindre doute, la moindre hésitation, et c'en était fini d'elle. Elle s'était donc installée. Calmement. Elle tentait de ne laisser paraître aucune émotion. Aucun doute. Après s'être installée, elle avait invité les gardes à quitter la pièce pour rester seule avec Mary, qu'elle avait également invité à s'asseoir. La jeune femme ignorait combien de temps elle avait devant elle, alors elle n'avait pas une minute à perdre, mais elle ne devait pas se précipiter et faire des erreurs. Ses mots étaient choisis avec soin. Ils ne disaient rien de très précis tout en pouvant correspondre au contexte. Ainsi, elle ne prenait aucun risque. Mary pouvait les interpréter en fonction de la situation.
Les mots de Mary lui prouvaient une chose : elle se souvenait de cet autre monde. Elizabeth avait pris la décision de faire comme s'il n'avait jamais existé pour elle. Simple précaution s'il fallait y retourner un jour. « J'ignore à quel jeu tu es en train de jouer Mary et j'ignore de quel autre monde tu parles, mais je perds déjà patience. » Elizabeth ne lui laisserait pas un millier de chances pour s'expliquer. Cette femme lui avait fait vivre un véritable enfer dans cet autre monde, la privant de tout. En cet instant, il suffisait d'un mot de sa part pour la faire exécuter. Un mot et elle gagnerait, une fois encore. Alors, elle avait plutôt intérêt à ne pas l'agacer et à être convaincante. « Pourquoi as-tu voulu t'emparer de ma couronne ? » C'était l'occasion de discuter calmement. Mary avait tout à perdre en s'emportant. Peut-être était-ce le moment parfait pour comprendre. « Nous aurions pu être alliées toi et moi. » Elizabeth perdait de sa froideur et de son autorité, elle se montrait sincère et exprimait ses regrets. « J'aurais pu être un soutien pour toi, mais tu as préféré passer ta vie à comploter contre moi. » La jeune femme avait poussé un soupir avant de poser les yeux vers l'une des fenêtres. « Je veux savoir pourquoi. » Ce n'était pas compliqué, elle lui demandait de s'ouvrir entièrement et sincèrement. Plus de mensonges. Plus de disputes. Juste des explications. « Je comprends tes douleurs et tes difficultés, je comprends tes obstacles et tes craintes. Je les comprends mieux que n'importe qui parce que nous sommes deux femmes dans un monde d'homme. Nous devons faire nos preuves, en permanence. Nous n'avons pas le droit à l'erreur. Tous les regards sont toujours tournés vers nous parce qu'ils n'espèrent qu'une chose : nous abattre à la première faute. » C'était une triste réalité. Là où les rois avaient le droit à une seconde chance, les reines n'en avaient aucune. Là où les rois dirigeaient sans être contestés, ou presque, les reines l'étaient simplement parce qu'elles étaient des femmes. « Alors pourquoi ne pas m'avoir reconnue comme souveraine légitime dès les premiers instants ? Pourquoi avoir cherché à me nuire alors même que je n'étais pas encore au pouvoir ? » Sa soeur n'était pas encore morte que déjà Mary, en France, réclamait le trône d'Angleterre comme étant le sien.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Sam 20 Aoû - 15:47
Les mots d'Elizabeth n'avaient aucun intérêt. Plus maintenant. Qu'elle se souvienne de cet autre monde ou non, cela n'avait aucune importance. Cela n'en avait plus maintenant qu'elle était de retour chez elle. Où plutôt dans sa prison. Qu'importe, elle voulait savoir pourquoi Mary avait voulu s'emparer de "sa" couronne. Mais avant que Mary ne s'explique la rousse ajouta que les cousines auraient pu être alliées. Et Mary l'avait voulu. Elle l'avait sincèrement voulu. Et s'était sans doute son plus grand regret en tant que reine. Son changement, l'influence des autres... Mary restait silencieuse pour le moment, écoutant sa cousine s'exprimer. Il y avait un tel changement entre cette Mary et la Mary du monde moderne. Aux mots de sa cousine, Mary secoua discrètement la tête de gauche à droite. Elle n'avait pas préféré passer sa vie à comploter contre Elizabeth. Mais qu'aurait-elle dû faire en sachant que l'Angleterre avait toujours été une menace pour l’Écosse, même si Elizabeth n'était pas encore à la tête du pays. Qu'aurait-elle dû faire en entendant qu'elle avait le choix entre convoiter l'Angleterre et perdre l’Écosse ? Mary avait fini par se convaincre, par croire que prendre la place d'Elizabeth sur le trône était la meilleure solution pour tout le monde. Elizabeth continuait de parler, alors que Mary préférait toujours rester silencieuse. Sa cousine avait raison, en tant que femme, leur place sur le trône était toujours menacé, leur pouvoir toujours remis en cause. En réalité, les deux cousines avaient eu une vie similaire sur bien des points. Elles avaient dû faire face aux mêmes combats.
Elizabeth ne connaissait pas tout de l'histoire. Elle ne connaissait que les faits connus, que ce que le monde lui avait rapporté. Mais elle ne connaissait rien du combat de Mary, pas celui du départ. Jamais elle n'aurait nuit à sa cousine sans l'intervention de tiers. Jamais elle n'avait cherché à la détrôner avant même qu'elle soit reine. C'était le monde qui avait choisi pour elles. Le monde qui en avait fait des ennemis, sans même qu'elles n'aient leur mot à dire. Mary était une reine légitime pour l'Angleterre et le pays entre ses mains, entre les mains d'une catholique était bien plus avantageux pour le Vatican ou pour la France, qui exerçait une certaine pression sur Mary depuis toujours. Les yeux de Mary se baissèrent, pour fixer le sol. « Je ne voulais pas de l’Angleterre. Pas au début. Je n’avais pas de complot en tête, je n’avais pas envie d’agrandir mon royaume. La France et l’Écosse me suffisaient. À vrai dire, je pense même que je m’en fichais un peu. J’avais d’autres choses en tête. » En arrivant en France, Mary n’avait jamais régné, elle était reine depuis toujours, mais n’avait jamais exercé sa souveraineté. Son mariage avec François lui paraissait bien plus important que son rôle de reine. « J’ai écrit une missive qui t’était destinée. J’y écrivais que je voulais la paix avec toi, avec ton pays. Je t’écrivais que je renonçais à l’Angleterre pour toujours. Mais chacune de mes lettres était surveillée. On l’a intercepté et c’est là que tout a vraiment commencé. Je ne voulais pas faire valoir mes droits sur ce trône. Je ne voulais pas de l’Angleterre. Je ne voulais pas que cela cause la mort de millier de gens. Ma mort... » Mary marqua une courte pause, relevant les yeux vers sa cousine. « La tienne. » En effet, Mary n’avait jamais voulu la mort de sa cousine, ni dans ce monde, ni dans un autre. Mais c'était bien la première fois qu'elle lui avouait. « Et bien évidemment, on m’a dit que si je baissais les armes, alors toi et ton armée me tomberez dessus. Parce que c’était toujours ce qu’il se passait en temps de guerre. Mais pour moi, nous n’étions pas en guerre. Pas encore. Face à mon entêtement et mon refus, ils ont menacé l’Écosse. Mon mariage avec François me permettait d’avoir le soutien de la France, il me permettait de garder l’Écosse debout. Si cette lettre te parvenait, si je renonçais définitivement au trône d’Angleterre, alors je perdais tout. François, la France... l’Écosse. J’étais la seule à pouvoir leur offrir l’Angleterre, si je renonçais, je n’avais plus rien à leur offrir, je n’avais donc plus aucune importance. François en aurait épousé une autre et mon pays aurait été perdu. » Mary était encore innocente à cette époque. Elle ne savait pas comment rivaliser face à de telles menaces, alors elle n’avait pas insisté plus pour que la lettre soit envoyée. Mais elle n’avait toujours pas accepté de continuer ses revendications pour obtenir l’Angleterre. « Puis Henri est devenu incontrôlable. Il n’était plus lui-même. Il avait perdu la raison. Il avait contacté le Vatican pour demander l’annulation de son mariage avec Catherine. Il voulait assassiner François pour pouvoir m’atteindre, pour pouvoir m’épouser et faire de moi sa reine. Mais ce n’était pas vraiment moi qu’il voulait épouser. À travers moi, il épousait l’Angleterre et son rêve d’agrandir son royaume. En m’épousant, il épousait trois couronnes, la France, l’Écosse et l’Angleterre. Mais je ne pouvais pas le laisser faire, je ne pouvais pas le laisser s’en prendre à François. Je ne voulais pas devenir son épouse. Alors pour sauver l’homme que j’aime, j’ai dû devenir la reine puissante et parfaite que tout le monde attendait. Je devais prétendre vouloir l’Angleterre. Alors lors des joutes organisées par Henri pour m’impressionner, je me suis affichée avec les couleurs et les armes anglaises, devant la cour de France et les ambassadeurs étrangers. En me voyant, tout le monde m’a applaudit, acclamée, comme si je venais d’accomplir un acte héroïque. Tout cela ne me plaisait pas. Je n’avais pas envie d’être là. Pas envie de porter ce blason, pas envie de le revendiquer. Mais je devais plaire à Henri pour pouvoir mieux le tromper. » Mary ferma les yeux un instant. Sans tous ces événements, sa vie aurait sans doute été différente. « C’est là que j’ai compris que j’étais en train de changer. Que mon cœur s’assombrissait. La femme que j'étais devait s'éclipser pour faire place à la souveraine. J'ai dû étouffer une partie de moi, ignorer mon cœur jusqu'à ce qu'il devienne sourd et aveugle. En devenant reine, en comprenant ce que j'étais, j'ai aussi compris que je n'avais plus le privilège d'écouter mon cœur. » Ce cœur qui lui criait de faire la paix avec Elizabeth. Ce cœur qui lui disait de ne pas écouter les autres, de faire uniquement ce qu'elle avait envie. Ce cœur qui voulait aimer et être aimé, sans jamais avoir besoin de faire la guerre, sans jamais devoir connaître de perte.
Cet instant était une nouvelle chance. Une chance de comprendre le comportement de Mary durant toutes ces années. Une chance de comprendre pourquoi elles s'étaient déchirées plutôt qu'entraidées. Elizabeth avait besoin de comprendre. Elizabeth l'avait toujours pensé : elles auraient pu être alliées. Malheureusement, Mary avait attaqué la première en portant fièrement les couleurs de l'Angleterre pour revendiquer son droit au trône. Elizabeth n'était alors même pas encore couronnée. Puis, les choses s'étaient aggravées. Chacune leur tour, elles s'étaient attaquées. Aujourd'hui, c'était l'occasion de comprendre pourquoi. D'obtenir des explications. Plus de mensonges. Plus de complots. Juste la vérité. Mary n'avait pas réellement le choix. La vérité ou la décapitation. Elizabeth ne l'enfermerait pas une deuxième fois. Cette fois-ci, elle prendrait la décision elle-même et sans attendre. Mary l'avait sans doute déjà compris. C'était sa seule et unique chance, à elle de la saisir.
Elizabeth avait donc mis Mary face à ses questions et ses incompréhensions. Celles qu'elle se posait depuis tant d'années sans jamais avoir pu obtenir de véritables réponses. Sans la moindre résistance, Mary avait commencé à parler. Elle se confiait comme jamais elle ne s'était confiée auparavant. L’Écossaise avait commencé par affirmer qu'elle n'avait jamais voulu de l'Angleterre, au début. C'était une chose qu'elle n'avait jamais eue de cesse de répéter. Elizabeth voulait bien la croire. Elle-même avait été victime de ses conseillers qui la poussaient toujours un peu plus vers l’Écosse. Il y avait eu une lettre. Une lettre qu'Elizabeth n'avait jamais tenu entre les mains, interceptée par les siens. La reine écoutait tout avec une grande attention. Elle était touchée par la sincérité de Mary. Plus encore lorsqu'elle lui affirma qu'elle voulait éviter la guerre pour éviter la mort d'innocent, sa propre mort et la mort d'Elizabeth. Elle était touchée parce qu'elle sentait à quel point ses mots étaient sincères. D'une sincérité qui la déconcertait, même si elle tentait de garder bonne figure. Elizabeth n'avait jamais voulu la mort de Mary, elle non plus. C'était pour cette raison qu'elle l'avait gardée captive, pour ne pas avoir à la tuer. Elle n'avait cédé à ce choix que lorsque plus aucun autre ne s'offrait à elle. Puis il y avait eu cet autre monde, dans celui-ci, elle avait bel et bien songé à la faire tuer parce que sa vie était devenue un véritable calvaire, mais elle n'était jamais passée à l'acte.
Sans intervention de la part d'Elizabeth, la jeune femme continuait. On lui avait dit ce qu'on avait dit à Elizabeth : ne montrer aucune faiblesse, ne jamais baisser les armes, la menace... Elle avait cédé parce qu'ils avaient voulu la priver de François et de l'aide qu'apportait la France à l'Ecosse. Elizabeth pouvait le comprendre. Pour Gideon, elle aurait pu accepter presque n'importe quoi. Pour son royaume, elle aurait attaqué n'importe qui. Elizabeth avait entendu des choses à propos d'Henri, devenu incontrôlable - même si on avait essayé de faire taire les rumeurs. C'était la première fois qu'elle entendait cette histoire avec tant de détails. Elle n'avait pas eu le choix. Elle avait été contrainte de porter les couleurs de l'Angleterre, de revendiquer une couronne qu'elle ne voulait pas. Pour se sauver. Pour sauver son mariage. Mais, en faisant ça, avait-elle conscience du mal qu'elle avait fait à Elizabeth ? Avait-elle conscience de l'avoir mise en danger ? Comme tous les souverains, elle avait dû changer pour supporter le poids de la couronne et des décisions. Elizabeth avait dû mentir, trahir et abandonner des gens qu'elle aimait parce qu'il n'y avait pas de place pour sa passion ou son coeur. Il n'y avait jamais de place pour le coeur. Il était le prix à payer pour tous les privilèges qu'ils avaient. Pourtant, d'une certaine façon, Mary avait tout de même fait le choix du coeur. Elle avait protégé François au détriment d'Elizabeth. L'amour au détriment de la famille.
Un silence s'était installé entre les deux femmes. Mary avait fini. Elle avait raconté son histoire, elle avait répondu aux questions d'Elizabeth. Cette dernière ne répondait rien. Elle prenait le temps de choisir ses réponses avec soin et de réfléchir. Les mots de Mary l'avaient sincèrement émue et touchée. Elle pouvait lire sa peine à travers chacun d'eux comme à travers son regard. Elle s'était confiée avec sincérité et justesse. « Tu sais, je te comprends. Je comprends, nous n'avons pas toujours le choix, en tant que reine. » Elizabeth tentait de comprendre ses actions, même si elles avaient eu des conséquences désastreuses. Mary avait toujours reproché à Elizabeth l'exécution de Lola, pourtant, en tant que reine, elle n'avait pas eu le choix. Leurs décisions n'étaient pas le fruit de leur coeur, mais seulement celui de la raison. « Mais tu as mis ma vie en danger, Mary. Parce que tu n'as pas su comment te battre contre ton beau-père, tu as essayé de tout me prendre. » Elle comprenait, mais ses choix avaient eu des conséquences graves qu'elle se devait d'entendre. Il n'y avait pourtant pas de rancoeur ou de colère, juste des explications. « Si tu avais réussi, si tu avais eu ma couronne, que crois-tu qu'il me serait arrivée ? Tu dis que tu ne voulais pas ma mort, pourtant, ce sort m'aurait été réservé. » Évidemment, personne n'aurait jamais laissé une prétendante au trône en vie, surtout pas les Français qui semblaient tant tenir à ce royaume. « Une fois Henri mort, pourquoi avoir continué ? » Après tout, il ne représentait alors plus une menace. « J'ai attaqué parce que tu as attaqué. Sa mort aurait pu être le commencement d'autre chose. » Elizabeth n'avait alors eu plus qu'une idée : se venger pour se protéger. « Nous devons tous changer lorsque nous arrivons à cette place. Il n'y a plus de place pour les sentiments. Pourtant, lorsque tu t'es attaquée à moi, tu as fait le choix de choisir ton coeur. Tu as eu la chance d'aimer et d'épouser l'homme que tu aimais. » Une chance que tous les souverains n'avaient pas. Elizabeth, la première. On lui avait pris l'homme qu'elle aimait, l'homme qu'elle n'aurait jamais pu épouser. « Tu avais des amis fidèles, une famille, des proches. » Ce qu'Elizabeth lui avait toujours envié. « Mais il t'en fallait toujours plus ? C'est ça ? Tu ne voulais pas de l'Angleterre, au début, mais tu as finalement pris goût à ce combat ? » Il n'y avait aucune animosité, simplement une question sincère et un besoin de comprendre.
Elizabeth s'était redressée et avait tourné le dos un court instant à Mary, avant de se replacer face à elle. « Admets que cette couronne est la mienne. Publiquement. » Avait-elle dit dans un souffle, comme si elle avait trouvé le moyen de tout régler. Peut-être pourrait-elle lui laisser la vie sauve si leur destin était de rester dans leur monde ? « Raconte que tu n'aurais jamais dû te battre contre moi. Que tu n'avais aucun droit sur mon royaume. Admets que je suis la souveraine légitime. Que j'ai gagné et que j'ai été clémente en te laissant la vie sauve. » Une belle façon d'avoir sa victoire sur Mary. Définitivement. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que cette couronne m'appartient et qu'elle m'a toujours appartenu. » Avait-elle soufflé, savourant ce potentiel moment où Mary ne pouvait plus que mourir ou se soumettre. En savourant ce moment où elle pouvait avoir la certitude qu'elle ne risquait plus rien et qu'elles pouvaient réellement s'allier. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que j'ai gagné. Avoue ta défaite et je te laisserai vivre. » Mary était fière et elle n'apprécierait certainement pas, mais Elizabeth avait besoin de l'entendre. Besoin d'apaiser ses craintes qui vivaient en elle depuis bien trop longtemps.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Sam 17 Sep - 22:35
Mary venait de se confier comme jamais elle ne l’avait fait avant ça. Comme jamais elle n’avait imaginé le faire face à sa cousine. Pourtant, elle avait souvent ressenti le besoin de le faire. Elle avait souvent ressenti le besoin de parler ouvertement avec sa cousine. Mary avait des choses sur le cœur, des choses dont elle ne parlait jamais. Face aux autres, elle se montrait forte, froide, insensible. Mais personne ne la connaissait réellement. Au plus profond d’elle-même, Mary n’avait que très peu connu le bonheur. La crainte était son quotidien depuis toujours. Elle avait eu peur pour François, peur pour son royaume, pour sa propre vie, elle avait eu peur pour son enfant. Des peurs qui, pour certaines, persistaient encore. Dans un monde où elle n’avait personne, Mary ne se sentait pas en sécurité, elle avait l’impression de ne pas être capable de protéger son enfant. Alors elle avait attaqué la première. Non par choix, mais par obligation. Peut-être avait-elle eu tort. Mais elle n’avait pas imaginé pouvoir agir autrement, parce qu’à ses yeux, Elizabeth ne pouvait pas être bonne à son égard. Sa cousine ne pouvait que lui vouloir du mal. Rien de bien ne pouvait exister entre-elles. Plus maintenant. Pas après ce qu’Elizabeth lui avait fait. Mary avait beau regretté ses choix passés, elle avait recommencé parce qu’elle ne s’imaginait pas pouvoir vivre autrement.
Désormais, elle était de retour chez elle. Elle avait de nouveau tout perdu, alors elle pouvait parler sans plus rien craindre. Mary pouvait se confier, montrer ses faiblesses. Ici, elle n’avait plus besoin d’être cette femme forte. Elle avait perdu. Une fois encore. Mary n’avait plus la force de se battre. Une fois de plus, elle avait tout perdu. Mais Mary n’avait plus la force de survivre. Elle acceptait son sort. Seulement, elle souhaitait qu’il arrive plus tôt que prévu. Attendre dix-huit années encore paraissait impossible. Alors maintenant qu’elle s’était expliquée, Elizabeth pouvait décider de son sort. Elle pouvait lui ôter la vie de ses mains, cela n’avait plus aucune importance.
Elizabeth était restée silencieuse un instant. Tout comme Mary qui n’avait plus rien à ajouter, plus aucun argument pour sa défense. Sa cousine disait la comprendre, mais Mary savait que cela n’avait finalement aucune importance. Elizabeth avait parfaitement raison, en voyant qu’elle n’avait aucun moyen de se battre contre Henri, elle s’était mesurée à sa cousine, ne se préoccupant plus de son sort. « Tu n’étais qu’une image. » Se contenta-t-elle de dire dans un murmure pour se justifier, même si elle savait que cette excuse, pourtant réelle, n’était pas une excuse acceptable pour Elizabeth. Cette dernière faisait peut-être partie de sa famille, mais elle ne l’avait jamais rencontré. D’elle, elle ne connaissait que son nom. Alors que François était réel. Elle l’avait aimé plus que n’importe qui. Alors quel choix devait-elle faire entre protéger une personne concrète et qu’elle aimait et une personne qu’elle ne connaissait pas, une personne qui n’avait jamais vraiment existé à ses yeux ? Elizabeth continua alors, en lui demandant ce qu’il lui serait arrivé si elle avait réussi. Même si elle ne voulait pas sa mort, Elizabeth aurait été assassinée. Parce que c’était ainsi que fonctionnait le monde des souverains. Mary n’y avait pas songé. Pas au départ. Puis elle s’était dit que sa cousine aurait pu survivre. Si la reine d’Écosse avait été victorieuse, elle aurait protégé sa cousine. Mary voulait le croire. Puis Mary se contenta d’un haussement d’épaules. Pourquoi avait-elle continué après la mort d’Henri ? Pourquoi n’avait-elle pas fait ce qu’elle avait toujours voulu ? En tant que souveraine, elle était libre d’arrêter les conflits avec Elizabeth. Elle pouvait avoir cette paix qu’elle avait tant convoitée. « Non. » Lâcha-t-elle dans un souffle. Elle n’en voulait pas toujours plus. « Je ne sais pas. » Cette fois-ci, ses yeux quittèrent le sol pour rejoindre ceux de sa cousine. « Parce que je n’étais plus la même. Parce que je ne pouvais plus faire marche arrière. » Ou peut-être avait-elle raison finalement. « Peut-être que j’ai appris à convoiter l’Angleterre pour de vrai. Peut-être ai-je voulu montrer que j’en étais capable. » Mary avait peut-être voulu affirmer son pouvoir ainsi. Tout le monde lui avait toujours dit que ce trône aurait dû être le sien. Tout le monde lui avait dit qu’elle devait le récupérer. Alors Mary s’était exécutée, cherchant peut-être à tous les satisfaire. Cherchant peut-être à montrer qu’elle en était capable. Mais son entourage n’avait rien à voir là-dedans. La chance qu’elle avait eu de pouvoir aimer François, non plus.
Elizabeth venait de quitter son fauteuil, elle tournait le dos à Mary. Soudainement, tout semblait changer chez elle. Elle faisait de nouveau face à l’ancienne reine et demandait à ce que Mary admette que ce trône était le sien, qu’il l’avait toujours été. En soit, Mary pouvait l’admettre. Après tout, elle n’avait jamais gagné ce trône, alors il avait toujours appartenu à Elizabeth. En revanche, elle ne pouvait pas affirmer avoir été clémente avec sa cousine, elle ne pouvait pas oser lui dire qu’elle lui avait laissé la vie sauve. Elizabeth l’avait rendu captive pendant dix-huit longues années avant de la conduire à la guillotine. Si Mary acceptait de dire ces choses, alors Elizabeth lui promettait la vie sauve. Mais la reine déchue ne pouvait y croire. « Nous savons toutes les deux que tu ne peux pas me laisser vivre. » Avoua-t-elle tristement. Avant de se lever à son tour. « Je ne veux pas vivre enfermée jusqu’à ma mort Elizabeth. Je ne veux pas atteindre de mourir de vieillesse dans cette prison. Je ne le supporterais pas. » Les yeux de Mary se tournèrent un instant, fuyant le regard d’Elizabeth. Pensant à son enfant, à ce qu’elle allait rater de sa vie une fois encore. Puis elle s’était retourné, faisant quelques pas pour rejoindre l’autre côté de la pièce, incapable d’affronter sa cousine. Incapable de lui dire en face ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. « Je ne veux pas rester captive pendant des années encore. Alors si tu veux entendre ces mots. Si tu veux entendre que ce trône était le tien, alors tu dois me promettre une chose... » La voix de Mary se faisait tremblante, alors que les larmes commençaient à couler de nouveau le long de son visage. « Tu dois me promettre de ne pas attendre dix-huit ans avant de prononcer ma sentence. Si tu veux l’entendre, alors tu dois m’ôter la vie dès que j’aurais abdiqué. » Sur ces mots, la brune s’était retournée pour faire face à sa cousine. « S’il te plaît, promets-le-moi. » Les mots de Mary se faisaient suppliants. Sa voix était emplie de tristesse et les larmes continuaient toujours de couler le long de ses joues. Si c’était la solution pour ne pas rester captif une fois encore, alors Mary acceptait de prononcer les mots qu’Elizabeth attendait. Pour obtenir plus vite sa sentence, Mary était prête à bien des choses.
Une image. Une image qui respirait. Une image qui vivait. Une image qui survivait. Elle n'était qu'une image pour Mary parce qu'elles ne s'étaient alors jamais rencontrées, mais elle ne méritait pas l'acharnement qui s'était abattue sur elle, de toute part. Elle ne méritait pas la haine que lui avait voué Mary, dès les premiers instants, entraînant ainsi une guerre qui n'avait connu de fin que lorsque Mary était morte. Pourtant, Elizabeth comprenait. Elle n'était pas réelle pour Mary, pas autant que l'avait été François, l'homme qu'elle aimait. Elle, elle n'était que sa cousine. Son ennemie. Une inconnue. Lui, il était l'homme qu'elle aimait par-dessus tout. Son mari. « Une image qui a souffert de tes décisions. » Des décisions qui avaient poussé d'autres à se liguer contre elle et qui avaient fait de la vie d'Elizabeth, un enfer.
Ses décisions auraient pu pousser Elizabeth hors du trône et entraîner sa mort. On ne laissait pas une reine en vie, même lorsqu'elle n'était plus au pouvoir. Vivante, elle représentait le risque de trouver des alliés et de réclamer une couronne qui était à elle. Alors, les décisions de Mary auraient conduit Elizabeth à la mort. Henri l'avait d'abord poussée à prendre ces décisions. Puis, elle avait continué, même après sa mort. La soif de pouvoir était, sans doute, trop grande. Elle voulait posséder l'Angleterre comme elle possédait l'Ecosse de naissance et la France grâce à son mariage. Elle voulait être cette reine qui possédait une grande partie de l'Europe. Mary réfutait cette idée, mais elle doutait, elle-même de sa réponse. Elle se nuançait, puis se trouvait des excuses. C'était un comportement habituel chez elle, un comportement qui n'étonnait même plus Elizabeth. « Tu pouvais faire marche arrière ! Tu n'as pas voulu le faire, c'est différent, Mary. » Siffla-t-elle, agacée par les excuses que la reine se trouvait. Elle avait pris des décisions, elle devait désormais les assumer et vivre avec, comme Elizabeth tentait de le faire chaque jour. « Tu étais prête à tout perdre pour prendre ce qui était à moi. Tu convoitais mon pays. Ma couronne. Et tu la convoites toujours. » Au risque de prendre des décisions dangereuses. « Tout ça pour montrer que tu en étais capable ? » Un sourire amer se dessinait sur ses lèvres face à de tels aveux. « Tu aurais pu être une grande reine, Mary. Tu aurais pu faire que nos deux pays fassent la paix. Tu aurais pu, par ton fils, réunir nos deux pays. Je ne voulais pas, et je ne veux toujours pas, me marier pour donner un héritier. Mais je ne peux pas avoir confiance en toi. Tu n'agis que pour ton propre bien. » Il n'y avait aucune colère, ni aucune haine. Juste la vérité. Sa vérité.
Finalement, Elizabeth avait fini par se lever. Il y avait peut-être une solution à tout ça. Peut-être qu'elles pouvaient réécrire leur histoire et se donner une autre chance de ne pas s'entretuer ? Peut-être que l'une des deux n'était pas obligée de mourir ? Peut-être qu'Elizabeth pouvait racheter sa faute en faisant les bons choix ? C'était, peut-être, le but de tout ça. Pour cela, elle avait besoin d'entendre les aveux et les excuses de l'Ecossaise. Elle voulait entendre Mary s'excuser et renoncer officiellement à l'Angleterre. Elle voulait des excuses publiques. Elle voulait la certitude que sa vie ne serait plus jamais mise en danger par Mary. Les premiers mots de Mary l'étonnèrent. Elle ne se battait pas pour faire comprendre à Elizabeth qu'elle n'obtiendrait jamais ce qu'elle voulait. Elle était résignée. La reine n'ajouta rien. Elle observait simplement sa cousine se lever, à son tour. Elizabeth ne souhaitait pas la mort de Mary. Sincèrement. Mary reprenait alors la parole. Elle expliquait à sa cousine qu'elle ne voulait plus vivre enfermée jusqu'à sa mort. Elizabeth n'avait pas, non plus, évoqué l'idée de l'enfermer alors pourquoi le supposait-elle aussi rapidement ? Elle avait envie de lui répondre. Pourtant, sentant que Mary n'en avait pas fini, elle n'intervenait pas pour nier ce qui se disait. Elle attendait, patiemment, que sa cousine se sente prête à dire ce qu'elle avait à dire. Mary donnait alors ses conditions. Pour entendre les mots qu'elle souhaitait entendre, elle ne devait pas attendre dix-huit ans avant de la tuer. Elle devait la tuer dès l'instant où elle aurait abdiqué. Enfin, Mary affrontait son regard et la suppliait de le lui promettre. Elizabeth ne s'attendait pas à voir une telle détresse chez sa cousine et les larmes de Mary l'avaient déstabilisée un court instant, tout comme ses conclusions et ses demandes.
Elizabeth était restée silencieuse à son tour. Ses yeux s'emplissaient de larmes, mais elle ne pleurait pas. Elle jouait avec ses mains, angoissée à l'idée de se laisser avoir et de prendre les mauvaises décisions. Son regard était fuyant et elle laissait sa carapace se rompre, dévoilant ainsi ses faiblesses. « Tu ne comprends donc pas. » Souffla la reine dans un soupir. « Je ne veux pas te tuer. Je n'ai jamais voulu te tuer. » Expliquait-elle, sincère. « Je ne veux pas que tu admettes ces choses pour te garder prisonnière ensuite. » Elle n'en revenait pas elle-même de faire ce premier pas, de lui proposer cette solution qui la mettait en danger et la rendait vulnérable. « Je veux que tu admettes ces choses pour que nous puissions nous allier. » Elle faisait un pas en direction de Mary, avant de se stopper. « Je ne veux pas de l’Écosse. Je n'en ai jamais voulu. » Elizabeth ne s'était jamais vraiment battue dans l'optique d'obtenir l'Ecosse. Elle se battait pour conserver l'Angleterre, ce n'était pas la même chose. « Je n'en ai jamais voulu. » Précisait-elle, avant de pousser un nouveau soupir. « Soumets-toi. Admets que je suis la reine légitime de ce royaume. Reconnais-moi comme ton égale. Et nous nous battrons ensemble, contre tous les obstacles qui se dresseront devant nous. » Elles s'allieraient, se prêteraient serment l'une à l'autre. « Je reconnaitrai James comme mon légitime héritier. Je ne me marierai jamais. En échange, tu jures de ne jamais plus tenter de prendre cette place qui est la mienne. Tu jures de me rester fidèle. » Une Ecosse qui serait, en quelque sorte, dirigée par sa reine, mais sous le joug de l'Angleterre. Libre, mais surveillée. Une alliée solide. « Et tu auras la vie sauve. Tu pourras vivre librement aux côtés de James. Tu pourras mener la vie que tu veux. » C'était une proposition honnête. Après tout, Elizabeth pourrait simplement éliminer sa cousine et envahir son royaume, maintenant qu'elle était là, entre ses mains. « En revanche, si tu me trahis... Je te garderai prisonnière. Je te priverai de ton enfant et de toutes tes libertés. » La menace était claire et nécessaire, d'après Elizabeth. Elle ne pouvait se montrer trop faible face à cette femme qui l'avait déjà beaucoup trop trahie par le passé. Il fallait qu'elle la mette en garde.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Sam 1 Oct - 4:37
Mary avait conscience de ses erreurs. Elle savait qu’Elizabeth n’était pas qu’une simple image. Mais à ses yeux, elle avait moins d’importance que François, moins d’importance que son royaume. Elle ne connaissait sa cousine que par des portraits et des "on dit". Rien de plus. Il était alors difficile de ressentir quoi que ce soit pour elle. Il était difficile de s’inquiéter pour elle. Difficile de savoir que ses actes et ses paroles allaient avoir de véritables conséquences sur une personne réellement existante.
Aux reproches de sa cousine, Mary ne répondit rien. Autrefois ou dans d’autres circonstances, la reine se serait battues pour sa défense, mais elle n’en avait plus la force. Alors elle écoutait, se faisant ses propres réponses dans son esprit. Elizabeth n’avait pas tort sur tous les points. Mais elle se trompait sur les envies de Mary. L’ancienne reine ne convoitait plus cette couronne. Elle n’en avait plus l’utilité. Dans cet autre monde, le trône sur lequel était Elizabeth n’avait aucun intérêt. Ici, en prison, il avait le pouvoir de lui rendre la liberté, pourtant la reine devait avouer ne plus le désirer. Mais Mary devait l’avouer, ce n’était pas tant pour le pouvoir qu’elle avait voulu ce trône. Bien évidemment, ce point jouait également. Mais elle le voulait pour montrer sa puissance. Elle voulait se montrer comme une reine forte et puissante. Une reine conquérante, une reine qui ne freinait devant rien. Pour survivre, pour rester sur le trône, pour cesser d’être défiée, elle devait réussir. Ainsi, personne n’aurait osé se mettre au travers de son chemin.
En effet, Mary aurait pu allier leurs deux pays. Mais aurait-elle réussi à amener la paix ? Cette paix, elle l’avait désiré, sincèrement désirée. Pourtant, en unissant l’Écosse et l’Angleterre, elle réveillait la colère du Vatican, la colère de la France ou encore celle de l’Espagne. Elle réveillait la colère de tous les catholiques refusant une alliance avec un peuple protestant. Même avec leurs deux pays, Mary n’aurait pas réussi à sauver l’Écosse. Parce que même en unissant leur deux armées, elles ne faisaient pas le poids face à tant d’ennemis. Alors, oui, elle avait parfois agi pour son propre bien, mais en observant mieux les choses, elle agissait surtout pour ceux qu’elle devait protéger. Pour ceux qu’elle aimait. Elle avait agi pour François, pour son enfant, pour l’Écosse… Elle avait toujours agi pour ce qui lui semblait être le mieux. Si choisir Elizabeth était la meilleure option, elle l’aurait fait. Mais l’Angleterre n’avait jamais pu être une protection pour l’Écosse.
Mary ne pouvait accéder à sa requête. Certes, en échange de quelques mots, elle garderait la vie sauve. Mais la vie n’avait aucune importance pour elle, si elle devait la passer dans cette prison, loin de son enfant pendant dix-huit années encore. Alors l’ancienne reine imposa un ultimatum à sa cousine : sa vie contre ses aveux. Elle ne dirait que ce qu’Elizabeth voulait entendre à condition de perdre la vie aussitôt. Mary acceptait de perdre la vie, si cela pouvait mettre fin à sa souffrance de façon définitive. Mais les paroles d’Elizabeth étaient bien différentes de ce que Mary pensait entendre. Elle ne voulait pas sa mort. Mieux encore, elle voulait qu’elles deviennent alliées. Ajoutant qu’elle n’avait jamais voulu de l’Écosse. Continuant à lui faire des promesses, des promesses que Mary peinait à croire. « Qui me dit qu’on me laissera la vie sauve une fois en dehors de ces murs ? Qui me dit qu’on me laissera partir d’ici en vie ? Tu n’es pas la seule à me préférer loin du trône Elizabeth. » La voix de Mary était calme et posée. Si elle avait l’occasion de vivre avec son enfant, alors elle était prête à tout. Mais qui pouvait lui assurer qu’il ne lui arriverait rien entre ici et les côtes écossaises ? Mary avait des ennemis en Angleterre. Des protestants se dressant continuellement contre la reine catholique. Des fidèles d’Elizabeth. Des hommes ne supportant pas de devoir obéir à une femme. Si la reine déchue croyait en ce que disait Elizabeth - aussi étrange que cela puisse paraître -, elle savait que sa cousine ne pouvait assurer pleinement sa sécurité. « Et qui m’assure que mon trône m’attend toujours en Écosse ? » Tout le monde savait que les protestants étaient en bien trop grand nombre en Écosse. Un nombre suffisant pour renverser une reine catholique afin de laisser la place à James, son demi-frère, un roi protestant. S’il n’y avait pas toutes ces peurs, Mary aurait accepté sans hésiter. Après tout, ce n’était que de simples mots à prononcer. Des mots qu’elle n’était même pas obligés de penser. Pourtant, Mary savait qu’elle avait, elle aussi, envie de cette paix. Elle avait envie de vivre sa vie de mère, sa vie de femme, sa vie de reine, tout en restant libre et en n’ayant plus besoin de combattre pour un pays qu’elle ne voulait pas vraiment. Et en même temps, Mary savait qu’elle pouvait être maligne. Elle connaissait désormais sa cousine personnellement, elle avait compris certaines de ses faiblesses. En rentrant en Écosse, la reine pouvait organiser une guerre contre Elizabeth et cette fois-ci, la reine savait qu’elle était capable de gagner une bonne fois pour toutes. Parce que Mary avait mis les pieds en Angleterre. Elle n’en avait pas vu grand-chose, mais c’était déjà beaucoup pour établir une stratégie d’attaque, une invasion navale puis un développement sur les terres. Et Mary y avait songé un instant. À cause des menaces de sa cousine. Sa trahison la mènerait-elle vraiment, de nouveau, à l’enfermement ? Est-ce qu’en tentant d’envahir l’Angleterre, Mary aurait privé James de cet héritage que lui promettait sa cousine ? Mary en doutait. Peut-être avait-elle tord de s’imaginer de telles choses. Mais au final, cela n’importait que très peu. Parce qu’elle n’allait rien tenter. Parce qu’elle ne voulait plus de cette guerre. Parce qu’elle n’était même pas certaine de ressortir d’ici. Elizabeth n’avait pas tous les pouvoirs en Angleterre. Sa décision, de laisser Mary reprendre sa place, n’était pas uniquement de son ressort. « J’aurais aimé pouvoir te promettre de te laisser ce trône. J’aurais aimé savoir que j’allais sortir d’ici et retrouver mon enfant. Mais nous savons toutes les deux que cette décision ne t’appartient pas réellement. » Mary était réaliste et la réalité l’attristait. Ce visage, Elizabeth ne se l’était sans doute jamais imaginé. Parce que les deux reines s’étaient sans doute toujours imaginé l’autre comme le bourreau, non comme une véritable alliée potentielle.
Il était difficile pour Elizabeth de mettre ses craintes de côté. Il était difficile pour elle de tenter d'accorder sa confiance à cette cousine qui avait toujours tout fait pour la détruire. Pourtant, elle avait envie de tourner la page à propos de toutes ces histoires. Si elle était ici pour de bon, Elizabeth ne voulait plus partir en guerre. Elizabeth ne voulait qu'une chose : la paix. Elle rêvait de gouverner en sécurité, aux côtés de sa cousine, comme deux alliées. Elles lutteraient ensemble contre tous leurs ennemis. Elles avanceraient côte à côte. Jamais Elizabeth n'avait voulu la mort de Mary. Elle y avait été contrainte par la succession des événements, malheureusement. Jamais Elizabeth n'avait voulu de l'Ecosse. Elle l'avait attaquée simplement pour répondre aux attaques de Mary, en Angleterre. Alors, peut-être que tout pouvait être différent aujourd'hui.
Alors, Elizabeth proposait une solution, la seule viable à ses yeux. La jeune femme venait de vivre trois années dans un autre endroit, un endroit où elle avait cru pouvoir trouver la paix, mais Mary l'en avait empêché. Désormais, Mary était à sa merci et elle aurait très bien pu exiger réparation, mais elle ne le voulait pas. Il fallait en finir avec ces guerres. Pour de bon. Angoissée, comme le prouvaient ses mains qui jouaient l'une avec l'autre, apeurée, comme le prouvaient ses yeux humides, Elizabeth s'ouvrait à Mary sur ses véritables intentions. Celles qui avaient toujours été. Il lui semblait possible, aujourd'hui, d'espérer réécrire le futur. Un meilleur futur, pour les deux. Mary n'était pas obligée de mourir sous les ordres d'Elizabeth. Elle n'était pas obligée de vivre enfermée et privée de son enfant. Elizabeth n'était pas obligée de craindre sa cousine et ses complots. Non, elles pouvaient vivre en bonne intelligence et en paix.
Alors, Elizabeth avait proposé sa solution. Elle lui avait expliqué qu'elle ne voulait pas sa mort, simplement son soutien et son allégeance. La liberté contre la paix. Elle lui offrait la vie et sa protection, en échange, Mary lui donnait la légitimité et l'égalité. La paix entre leurs royaumes avant de les réunir, grâce au fils de Mary, James. Elizabeth ne tenait pas à se marier - parce que n'importe quel mariage abaisserait son rang et la rendrait vulnérable - mais ses sujets avaient besoin de la certitude que le royaume n'exploserait pas à sa mort, à cause d'une lutte de pouvoirs parce qu'elle n'avait pas d'héritier légitime. Si Elizabeth reconnaissait James en tant que tel, il n'y aurait plus de problème de succession. Elizabeth était donc prête à toutes ces concessions, mais elle mettait Mary en garde. A la moindre trahison, Mary retrouverait sa prison et connaîtrait, de nouveau, la perte de son enfant. A la moindre trahison, Elizabeth ordonnerait d'envahir l'Ecosse pour en posséder chaque parcelle. Si Mary la trahissait à nouveau, elle ne perdrait pas simplement sa liberté et sa vie. Elle perdrait tout. Elizabeth la punirait de toutes les façons possibles. Alors, Mary n'avait qu'un choix à faire et elle devait faire le bon.
Les questions de Mary étaient légitimes et justifiées. Mary avait autant d'ennemis qu'Elizabeth. Une fois sortie d'ici, Mary pouvait périr de la main d'Elizabeth ou de n'importe quelle autre main ennemie. C'était un fait contre lequel la reine ne pouvait rien, ou pas tout, en tout cas. « Tu seras accompagnée et protégée. Ce ne sera pas sans risque, évidemment, mais je te protégerai. » Elizabeth n'allait pas la renvoyer sur le premier bateau venu, dépourvu de gardes et de surveillance. Elle serait protégée et escortée jusqu'à être en sécurité, chez elle, en Ecosse. « Si tu prononces le discours que j'attends de toi, je te reconnaitrai officiellement comme mon alliée et je punirai quiconque s'attaquera à toi sur mon territoire. » Ses alliés protestants ne prendraient pas la nouvelle avec le sourire, c'était évident, mais Elizabeth avait besoin de cette alliance. Mary était une reine catholique qui pouvait obtenir l'aide du Vatican et de tous les royaumes catholiques qui encerclaient l'Angleterre. Une alliance entre une reine catholique et une reine protestante pouvait être le début d'une ère de paix - même s'il y avait peu de chances pour que tout soit aussi simple, elle avait envie d'y croire. Alors, s'il fallait punir et condamner ses propres sujets ou ses propres alliés pour espérer obtenir cette paix, Elizabeth le ferait. « Je ferai au mieux. » Même si elle ne pouvait pas tout contrôler, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir, Mary pouvait en avoir la certitude.
Mary avait alors soulevé une autre question, tout aussi importante. Et si son trône ne l'attendait plus ? Elizabeth n'en savait trop rien. Elle avait vécu dans cet autre monde durant trois ans, comme Mary, même si elle le niait. Elle ne savait même pas à quelle époque, précisément, elle était revenue chez elle. C'était alors une question difficile, mais comme pour tout le reste, il devait y avoir des solutions, qu'importe la réponse. « Je récupérerai ton trône. » Assurait Elizabeth avec détermination. « Les protestants écossais préfèrent une reine protestante... » Soufflait-elle pour constater cette réalité, tout comme les catholiques anglais préféraient une reine catholique, comme Mary. Enfin, chacun aurait préféré un roi, dans l'idéal, mais ils n'avaient qu'une reine sous la main. « S'ils s'attaquent à toi, ils s'exposent à des représailles et ils ne trouveront plus refuge en Angleterre, je peux te le promettre. » Elizabeth ne les accueillerait plus pour respecter ses engagements envers Mary, même si cela risquait de lui mettre une partie de la population à dos.
« Je suis leur reine, ils obéiront. » Affirma-t-elle, blessée dans sa fierté et son orgueil, même si Mary avait raison. Elizabeth ne possédait pas tous les pouvoirs. Ses conseillers et les nobles avaient une influence importante dans les décisions et elle ne pouvait pas se mettre tout son pays à dos au nom de beaux principes. « L'Angleterre est puissante, mais nous ne pouvons soutenir une guerre éternellement. Si l'Ecosse tombe aux mains d'un roi protestant, nous nous allierons à lui, oui. » répondait Elizabeth en toute franchise. « Mais elle pourrait tomber entre les mains d'un autre catholique, plus puissant et avec plus de soutien que toi. Un homme qui obtiendrait le soutien du Vatican et de toutes les puissances catholiques en Europe. » Et alors, l'Angleterre devrait combattre de tous les côtés, protéger ses côtes côté écossais et côté français, prévenir des attaques multiples arrivant de toute part, tant sur terre que sur mer. Jamais ses conseillers ne prendraient un tel risque, même pour étendre le royaume. Enfin, elle l'espérait, en tout cas. « Je saurai les convaincre que c'est la meilleure chose à faire. Faire de toi mon alliée, c'est non seulement faire la paix, mais c'est aussi donner un héritier à l'Angleterre. Et c'est aussi une façon de garder les pays alliés à l'Ecosse à distance de l'Angleterre. » Elizabeth voulait y croire. Elle voulait croire que ces alliés ne se retourneraient pas contre l'Ecosse et, donc, contre l'Angleterre. Alors, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour convaincre ses conseillers - même si, dans bien des cas, elle finissait par céder face à leurs poids et leurs arguments, elle était déterminée à changer les choses cette fois-ci. « Nous serons la promesse d'un avenir meilleur pour nos deux royaumes. Nous les réunirons, dans la paix et sans plus jamais faire verser le sang. » Il suffisait d'accepter cette alliance pour obtenir, à leur mort, un seul royaume. Un bien maigre sacrifice, aux yeux de la reine.
« Mais c'est aussi risqué... » Confia Elizabeth, consciente des dangers multiples qui les attendaient malgré tout. La solution n'était pas parfaite en tout point, il y avait toujours des risques et des dangers à prendre en compte, comme à chaque fois. « Certains y verront l'occasion d'attenter à nos vies pour mettre l'autre sur le trône. » Tuer Elizabeth, c'était permettre à Mary d'accéder au trône anglais en tant que régente jusqu'au moment où James pourrait gouverner. Le contraire était valable, également. Alors, oui, le risque était important. « Cependant, nos vies sont déjà en danger, même sans cette alliance. » Beaucoup espéraient déjà voir l'une des deux périr pour que l'autre - ou pour que, mieux encore, un roi - prenne sa place. « Laisse-moi essayer de nous apporter la paix. » Et même si elles devaient échouer, elles auraient essayé. Elizabeth ne voulait pas répéter les mêmes erreurs qu'autrefois. Elle avait appris, bien que peu, à connaître sa cousine. Elle n'était plus juste cette étrangère qu'elle devait attaquer. Elle était réelle, désormais, et lui faire la guerre devenait, soudainement, beaucoup plus compliqué - plus encore parce qu'Elizabeth se sentait seule dans ce monde et qu'elle ne savait plus quel soutien elle pouvait espérer.
Dernière édition par Elizabeth Tudor le Dim 5 Fév - 3:41, édité 1 fois
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Jeu 2 Fév - 16:03
Qui aurait pu penser qu’un jour, les deux reines ennemies auraient eu cette discussion ? L’une prête à protéger sa cousine et à la remettre sur le trône d’Écosse. L’autre prête à renoncer à ses vues sur le trône d’Angleterre, prête à déclarer officiellement Elizabeth comme reine légitime. Dans le fond, cette situation était ironique. Elles avaient toutes les deux besoins de l’autre pour asseoir leur pouvoir. Elles s’étaient toujours fait la guerre et voilà qu’elles étaient prête à faire la paix, à s’entraider. Mais, après tout, cette guerre n’avait jamais vraiment été la leur. Il n’avait fait que continuer un conflit mené par d’autres. Mary s’était laissé convaincre que sa place était sur le trône d’Angleterre. Pourtant, au départ, elle n’avait nullement envie de posséder ce pays. Elle avait déjà la France et l’Écosse, elle n’avait pas besoin d’un troisième royaume à gouverner. Henri le voulait et il ne pouvait l’obtenir qu’à travers le mariage de François et de Mary. Voilà pourquoi elle avait fini par accepter de convoiter ce pays. Elizabeth, elle n’avait fait que continuer la guerre qu’avait menée sa demi-sœur, Marie Tudor, contre l’Écosse. Voilà pourquoi, elles étaient toutes les deux prêtes à faire des sacrifices. Parce que dans le fond, ce n'en était pas vraiment. Parce qu’elles pouvaient toutes les deux apporter la paix entre leur deux pays. Parce qu’elle pouvait cesser cette guerre infinie qui coûtait la vie de plusieurs milliers d’hommes tant du côté anglais que du côté écossais.
Pourtant, même si Mary songeait à accepter le dilemme de sa cousine, elle se questionnait. Mary tout un tas d’ennemis en dehors d’Elizabeth. Les protestants anglais qui soutenaient leur reine. Les protestants écossais, qui préféraient voir James sur le trône puisqu’il partageait leur fois, contrairement à Mary. Les hommes refusant de devoir obéir à une femme souveraine. Et ce n’était là qu’une infime partie de ses ennemis. La reine déchue le savait, si elle quittait cette prison pour reconquérir son trône, alors elle courait de gros risques, des risques qui pouvaient lui coûter la vie. Elizabeth lui promettait la protection, elle lui promettait la punition pour quiconque s’attaquerait à elle. Mais ce n’était pas suffisant. Elle voulait accorder sa confiance, mais cela resté complexe. De plus, ce n’était pas sans danger. Mais après tout, mourir en tentant de regagner sa place. Ou mourir décapitée après dix-huit ans de captivité en sachant ce qui l’attendait, en sachant que jamais, elle ne reverrait son enfant. Son choix était fait. Parce que dans l’une de ces deux options, elle avait une chance de vivre, une chance d’être une mère.
Mais sa protection n’était pas la seule question importante à soulever. Son trône. Il ne l’attendait peut-être plus. James avait pris sa place dès le moment où elle était partie. Elle refusait de lui faire le moindre mal, parce qu’il s’agissait de son demi-frère et qu’elle tenait sincèrement à lui. Mais Mary ignorait ce qui se passait en ce moment en Écosse. Ce trône, qui était le sien, était peut-être désormais aux mains d’autres personnes. Et même si ce n’était pas le cas, James étaient entourés de nombreux nobles protestants, qui n’allaient jamais accepter de redonner sa place à leur reine catholique. Il avait gagné en faisant de Mary une reine déchue. Alors comment l’installer de nouveau au pouvoir ? Une fois de plus, Elizabeth lui fit des promesses. Celles de récupérer son trône, celle de ne plus accorder l’asile aux protestants écossais qui oserait s’opposer à leur reine.
Mary soulevait des questions et écoutait les réponses de sa cousine, avant d’en soulever de nouvelles. Et quand elle ne soulevait pas de questions, elle faisait part de certains faits, des points d’ombres qui la forçait à revoir son envie d’évasion et son envie de reconquête du trône d’Écosse. Les promesses d’Elizabeth n’avaient peut-être aucun intérêt finalement. Même les souverains devaient faire face à des refus. Des conseillers, des nobles qui n’allaient sans doute jamais accepter de remettre Mary sur le trône. Mais comment leur en vouloir. Faire s’échapper Mary, l’aider à reprendre sa place, c'était s’exposer à de nouveaux risques. En étant venue ici, en ayant eu un entretient avec Elizabeth, elle avait appris beaucoup de choses, des choses qui pouvait mettre l’Angleterre et le règne d’Elizabeth en péril. Parce qu’en temps de guerre, la moindre information était cruciale. Bien évidemment, Elizabeth fut blessée par les mots de Mary, même si ce n’était pas dans son intention. La Tudor voulait les forcer à obéir, mais prendrait-elle le risque de s’opposer aux nobles protestants anglais ? Comme elle le disait, si l’Écosse tombait aux mains d’un roi protestant, alors ils s’allieraient à lui. C’était logique. Les conseillers et les nobles Anglais pensaient sans doute la même chose. Et avec James sur le trône, ils avaient l’occasion d’obtenir une véritable alliance. Parce que Mary le savait, le règne de son frère était soutenu dans son propre royaume. Combien de fois, son peuple avait-il voulu évincer leur reine pour placer James sur le trône ? Cela ne faisait aucun doute, James était désormais sur le trône et il serait soutenu par les protestants anglais. Même Elizabeth ne pouvait rien contre ça. Pourtant, Elizabeth n’avait pas tout à fait tort. L’Écosse pouvait aussi tomber entre les mains d’un catholique. James pouvait être renversé. Avec le soutient du Vatican, de l’Espagne ou d’autres puissances européenne, il n’était plus si ardu de placer un homme catholique sur le trône d’Écosse. Dans ce cas, le royaume de Mary deviendrait un problème encore plus important qu’avant pour l’Angleterre. Parce que ce roi catholique aurait tout le soutient nécessaire pour renverser Elizabeth et récupérer l’Angleterre. Et même si les sujets Anglais préféraient avoir un homme au pouvoir, il préférait soutenir une reine protestant plutôt qu’un catholique qui les forcerait sans doute à se reconvertir ou qui les exilerait.
Finalement, Elizabeth savait trouver les bons arguments pour convaincre Mary. Parce qu’elle savait visiblement comment convaincre son peuple de laisser Mary repartir. Parce qu’il avait vraiment de quoi y gagner. Cette évasion leur promettait une paix, tant avec l’Écosse, qu’avec la France. Mary pouvait aisément convaincre Catherine et Charles de cesser les hostilités avec l’Angleterre. Les alliés de Mary pouvaient donc devenir les alliés d’Elizabeth. Et tout comme la souveraine anglaise le disait, soutenir Mary, c’était assuré un héritier. James, l’enfant de Mary, deviendrait l’hérité légitime d’Elizabeth. Et à la mort des deux souveraines, alors il unirait l’Angleterre et l’Écosse, mettant ainsi, définitivement, fin à la guerre entre les deux pays.
Elizabeth avait aussi conscience du danger que cela pouvait représenter. Avec la promesse d’unir les deux pays, chacune d’elles prenait un risque. Mary pouvait se faire tuer pour asseoir Elizabeth sur le trône d’Écosse, en tant que régente, puisque James était trop jeune pour régner. Et Elizabeth pouvait elle aussi se faire tuer pour asseoir Mary sur le trône, occupant la même place que celle qui attendait Elizabeth en Écosse. Mais quoi qu’il arrive, Mary côtoyait la mort de près. Aussi ironique que cela puisse paraître, Elizabeth était sa seule chance de survivre. Sa proposition était la seule qui pouvait l’aider à vivre de longues années encore, en compagnie de son fils. C’était aussi l’occasion de préparer le règne de James. Lui offrir deux royaumes unifiés et surtout deux royaumes ayant mis fin aux hostilités. « D’accord... » Lâcha-t-elle alors dans un souffle. « C’est d’accord, nous pouvons essayer d’apporter la paix entre nos deux nations. » Mais elle devait avant tout s’assurer de pouvoir fuir comme il le fallait. « Parle à tes conseillers, parle-leur de notre conversation, des bienfaits que cette alliance pourrait avoir. Laisse-moi contacter des catholiques écossais pour préparer mon évasion et mon retour sur le trône. » Mary ne pouvait pas se contenter de fuir aux côtés d’Anglais, elle avait besoin de s’assurer le soutien de quelques Écossais. « Si ma survie est assurée. Si je suis certaine de pouvoir partir sans crainte, alors je prononcerai ce que tu veux. » Pas avant, parce qu’elle se méfiait tout de même d’Elizabeth. Après tout, il lui suffisait d’attendre que Mary annonce qu’elle reconnaissait officiellement Elizabeth comme souveraine légitime, pour qu’elle mette fin à cette alliance, laissant Mary croupir en prison pendant des années encore.
Il était parfois difficile de saisir les occasions qui se présentaient à vous parce qu'il n'était pas toujours facile de les reconnaître ou d'accepter de prendre les risques qui les accompagnaient. Elizabeth avait souvent laissé sa chance passer, mais cette fois-ci, elle ne le voulait pas. Cette fois-ci, elle voulait saisir cette opportunité en plein vol et s'offrir cette seconde chance qu'elle désirait tant. La jeune femme n'était pas capable d'expliquer sa présence en ces lieux ou de comprendre précisément ce qui était en train de se passer, mais qu'importe. Si elle était de retour définitivement dans son monde, il lui fallait bien agir. Faire quelque chose. Mary était là, à sa portée. C'était l'occasion idéale pour se venger, pour lui prendre sa liberté, celle dont elle l'avait privée pendant trop longtemps. Oui, ça aurait pu être cette occasion idéale qu'Elizabeth avait tant espérée dans les pires moments de solitude et de terreur. Sauf que ce n'était pas l'option qu'elle souhaitait choisir. Mary lui avait fait vivre un enfer dans cet autre monde - ou qu'importe ce que cet endroit était en réalité - mais Elizabeth ne souhaitait plus la vengeance. Elizabeth voulait être une autre femme. Une femme meilleure, plus juste, capable de pardonner. Et cette femme saisissait l'opportunité de discuter calmement avec Mary et de trouver une solution à tous leurs problèmes. Il n'y avait plus besoin de faire semblant. Il n'y avait plus besoin de jouer l'amnésique - seulement concernant cette autre réalité. En effet, par précaution, Elizabeth prétendait ne jamais y être allée - et il n'y avait plus besoin de jouer, tout simplement, même.
Leur discussion les avait conduites là, à essayer d'instaurer ce qu'elles n'avaient jamais réussi à instaurer dans leur première vie : la paix. Les conditions d'Elizabeth étaient plutôt simples : si Mary acceptait de désigner Elizabeth comme la reine légitime, si elle assumait sa défaite, si elle renonçait officiellement à la couronne d'Angleterre et si elle prononçait un discours allant dans cette direction, alors Elizabeth lui promettait de la protéger et de récupérer son trône. Mary avait tout à y gagner. Elle était la prisonnière d'Elizabeth et il ne suffisait à cette dernière que d'un mot pour la garder éternellement ou pour lui faire perdre la tête. Si elle acceptait, en échange, Elizabeth promettait de ne jamais se marier et de faire du fils de Mary, James, l'héritier légitime des deux couronnes. Ainsi, le fils de Mary unirait à jamais les deux royaumes et garantirait la paix que les deux femmes auraient instaurée.
Évidemment, aucun plan n'était parfait. Celui-ci, comme tous les autres, comportait des failles. Si elles se mettaient d'accord, il faudrait alors convaincre les conseillers d'Elizabeth et les nobles écossais qu'il s'agissait du meilleur avenir possible pour les deux nations. Pire encore, cette solution les mettait en danger. Opter pour celle-ci, c'était prendre le risque que l'une ou l'autre se fasse tuer pour que la survivante prenne sa place - ou que les deux se fassent tuer pour mettre un régent masculin à leur place, en attendant que James soit suffisamment grand pour gouverner. Néanmoins, malgré les risques, Elizabeth supposait qu'il s'agissait de la meilleure solution pour elles deux. Leur vie était déjà en danger et l'une d'elles finirait par mourir de cette guerre, alors prenaient-elles tant de risques à tenter de choisir une autre issue ? Non, elles s'offraient une chance d'être plus heureuses.
Après un certain temps de réflexion, Mary accepta. Elles étaient donc réellement en train d'essayer d'apporter la paix à leurs royaumes, aussi incroyable que cela puisse paraître. Seules, loin des conseillers et des nobles qui tentaient de les influencer pour les pousser dans une guerre toujours plus meurtrière, elles essayaient ce qu'elles n'avaient jamais pu faire jusqu'à présent. Et cette idée exaltait Elizabeth autant qu'elle l'effrayait. C'était une nouvelle façon de faire, c'était modifier leur avenir, peut-être, et ce n'était pas rien.
A son tour, Mary émettait quelques conditions pour la mise en place de ce qu'elles préparaient. Conditions qu'Elizabeth comprenait, évidemment. Elle se protégeait et se montrait prudente, quoi de plus normal ? Elle n'allait pas prendre le risque de se faire assassiner parce qu'elle n'avait pas pris suffisamment de précautions. Sans un mot, Elizabeth s'était dirigée vers la porte afin de s'adresser aux gardes qui étaient à l'extérieur. « Apportez-lui de quoi écrire et réunissez mes conseillers. » La porte refermée, elle s'était dirigée vers Mary. « N'écris qu'à quelques personnes. Celles en qui tu as le plus confiance. Si cette affaire s'ébruite avant que tu ne sois rentrée en Écosse, nous prenons toutes les deux d'énormes risques. » Mary n'avait plutôt pas intérêt à se tromper en choisissant ses alliés. Une erreur et elle pouvait détruire les bases ce qu'elles étaient en train de construire. Pire encore, elle pouvait mettre en péril leurs deux couronnes et mettre en danger leur vie. Certains pouvaient très bien profiter de ces instants pour les assassiner, avant que les choses ne deviennent officielles - beaucoup seraient contre cette solution, la reine en avait conscience. « Je m'occupe de mes conseillers et des nobles. » Ce ne sera pas facile, elle en avait conscience, mais elle donnerait tout ce qu'elle peut pour réussir et elle l'ordonnerait. « Je lirai chacune de tes lettres avant qu'elles ne soient envoyées. » C'était une évidence, elle n'allait pas laisser Mary tout ruiner aussi facilement. Elizabeth aussi devait se montrer prudente - et c'était, de toute façon, une habitude chez elle. « Et ne t'avise pas d'utiliser un quelconque code. » Pour travailler ensemble, il fallait avoir une certaine forme de confiance. Confiance qui n'existait pas encore entre elles, mais qui se développerait avec le temps, si tout se passait bien - Elizabeth l'espérait, en tout cas. En attendant, mieux valait la prévenir qu'elle n'avait pas intérêt à commettre la moindre erreur ou Elizabeth profiterait de son avantage pour éliminer sa cousine de manière définitive.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Dim 12 Fév - 3:03
Une alliance était en train de se former. Les deux cousines étaient en train de parler de paix, de la fin de la guerre entre leur deux pays… Mary était prête à bien des sacrifices pour retrouver son enfant et avoir la chance de le voir grandir. Elle était prête à tout pour ne pas croupir en prison une fois encore. Après une courte discussion, les deux cousines avaient fini par se mettre d’accord. Elles avaient fini par trouver comment ramener Mary en Écosse, sur comment la faire remonter sur le trône… Bien évidemment, tout n’était pas encore réglé. Les choses ne pouvaient, malheureusement, pas se faire aussi rapidement. Avant toute chose, Elizabeth devait convaincre ses conseillers, ainsi que les nobles Anglais. Ce qui n’était pas chose aisée. Avec cette alliance, ils avaient à y gagner, mais ils avaient aussi à y perdre. Concernant Mary, elle ne pouvait pas se contenter de l’Angleterre. Elle devait se trouver des alliés en Écosse. Assurer son arrivée était la meilleure chose à faire. Surtout que les protestants écossais allaient tenter de se révolter en voyant leur ancienne reine écossaise tenter de reprendre sa place sur le trône.
Pour que leur plan fonctionne au mieux, Mary devait avoir des contacts avec des catholiques écossais. Pour cela, Elizabeth devait lui laisser la possibilité de correspondre avec eux. Elle avait tant besoin de contacter des Écossais établis en Angleterre, que des Écossais demeurant toujours en Écosse. Fort heureusement, la reine d’Angleterre ne s’était pas opposée à cette idée. Il était vrai que si elle avait refusé de laisser Mary contacter des fidèles, elle aurait vu son alliance se briser à peine établie. Il était hors de question de se fier uniquement à des Anglais, fidèles de sa cousine qui plus est, pour assurer sa protection. Elizabeth avait à y gagner avec cette alliance, mais elle savait qu’Elizabeth avait aussi à y gagner avec la mort de Mary. En plus, elle pourrait raconter n’importe quoi à son sujet, surtout si elle était retrouvé morte sur un navire anglais à destination de l’Écosse.
« Ne t’en fais pas, je sais parfaitement qui je dois contacter. Ce ne sont que des hommes de confiance, des fidèles, qui je sais, ne me trahirons pas. » Mary savait parfaitement qui contacter. Il s’agissait des mêmes personnes qui dans le futur - qu’elle avait déjà vécu – allaient lui rester fidèle et allait tout faire pour la sortir de prison. Mary le savait, Elizabeth avait raison. Cette affaire devait rester secrète pour le moment. Moins il y avait de personnes au courant, moins il y avait de chances que cela ne fonctionne pas. Tout devait rester le plus secret possible, jusqu’à ce que Mary reprenne sa place. Sinon, les deux reines risquaient toutes les deux leur vie. Et la reine d’Écosse savait à quel point sa vie serait vulnérable durant son évasion, durant son voyage et durant sa prise de pouvoir.
Mary allait s’occuper de ses alliés. Quant à Elizabeth, elle allait s’occuper de ses conseillers et des nobles Anglais, qu’elle avait déjà demandé à réunir. Mary avait confiance en sa cousine. Elle savait qu’elle pouvait réussir à les convaincre. Elle n’avait pas le choix. Sans cela, tout serait fichu. « Je sais bien que tu ne te priveras pas de lire mes lettres. Et je comprends. Tu dois, toi aussi, assurer tes arrières. Et ne t’en fais pas, je ne compte utiliser aucun code. Je n’ai aucun intérêt à te nuire. » Pas cette fois. Cette fois-ci, Mary avait plus à gagner en avançant avec sa cousine et non contre elle. Elle serait bien stupide de tenter quoi que ce soit tant qu’elle était encore enfermée entre ces quatre murs. Surtout qu’elle savait bien que sa cousine allait lire et faire lire ses lettres. Aucun message ne pouvait être dissimulé. Et si elle avait essayé et que ses messages avaient été découvert, alors sa peine de mort aurait sans doute été avancé et Mary n’aurait plus eu aucune chance de revoir son enfant ou de retrouver son trône.
Si cette alliance devait véritablement voir le jour, les deux femmes devaient se montrer particulièrement prudentes et intelligentes. Il n'était pas question de faire n'importe quoi, au risque qu'elles perdent toutes les deux plus qu'elles n'avaient à y gagner - à commencer par leur vie. Pour se protéger, elles devaient garder leurs plans secrets et ne l'ébruiter que le moins possible - en dehors de leurs obligations pour se trouver des alliés capables de supporter les difficultés qu'allaient entraîner une telle alliance, du moins au début. « Je l'espère pour toi. Pour nous. » Mary semblait sûre d'elle - à tort ou à raison, Elizabeth ne saurait le dire - mais elle avait plutôt intérêt à ne pas se tromper.
Il fallait néanmoins qu'Elizabeth fasse ce qu'elle n'avait jamais vraiment su faire : faire confiance. Ce n'était pas quelque chose de facile pour elle. C'était même particulièrement difficile, en réalité. Elle avait passé sa vie à avoir peur, passé sa vie à se méfier et aujourd'hui elle devait faire confiance à celle qui était sa pire ennemie, celle qui était la prétendante à sa couronne, celle qui l'avait tant de fois attaquée. C'était un pari risqué et dangereux, mais il fallait essayer parce qu'elle n'avait aucune envie de revivre les mêmes guerres et les mêmes choix douloureux. Elizabeth, donc, essayerait de toutes ses forces de faire fonctionner cette alliance. Il fallait que ça fonctionne. Elles n'avaient pas le choix si elles voulaient s'offrir une vie différente. Meilleure. Alors, pour ce faire, la reine s'évertuerait à faire entendre raison à ses conseillers à propos des bienfaits de cette alliance et des bénéfices que l'Angleterre en tirerait. Oui, ils perdraient l'Ecosse, mais ils gagneraient tellement plus et, quoi qu'il arrive, l'Ecosse finirait par leur revenir, d'une certaine façon, grâce à l'enfant de Mary.
Déjà, Elizabeth demandait à convoquer son conseil. Il n'était pas utile de perdre du temps, d'autant que les négociations pouvaient durer des jours entiers. Quant à Mary, elle s'apprêtait à adresser des lettres à ceux qu'elles jugeaient capables de la soutenir en toute circonstance. Elizabeth y consentait, évidemment, mais elle mettait sa cousine en garde : chaque lettre serait lue, étudiée, décryptée. Si le moindre code s'y cachait, elle le trouverait et elle le ferait chèrement payer à Mary. Mary qui comprenait parfaitement les craintes d'Elizabeth et ses précautions - ce qui était tellement rare, qu'il fallait le souligner. « En effet, me nuire signerait ton arrêt de mort. » Et Elizabeth ne le voulait pas. Elizabeth ne l'avait jamais voulu. Tuer Mary n'avait jamais été dans ses plans, combien de fois avait-elle repoussé cette sentence ? Combien de fois avait-elle épargné la vie de sa cousine ? Jusqu'à cette trahison de trop où elle n'avait pas pu reculer. Alors s'il ne s'agissait pas d'une menace, il s'agissait d'une mise en garde suffisamment claire pour que Mary y réfléchisse à deux fois avant de s'en prendre à elle.
Après un certain temps, où elles étaient restées plutôt silencieuses, on leur apporta de quoi écrire. Elizabeth indiqua, d'un signe de tête, de poser le tout sur un petit bureau puis attendit que les gardes sortent de la pièce, avant de s'adresser, de nouveau, à Mary. « Ecris ces lettres et je vais discuter avec mon conseil pour leur fait part de notre proposition. Je reviendrai te voir dès que cela serait fait. » Pour lui expliquer l'avancée des choses, les réticences et les soutiens qu'elles rencontraient. « Tu as besoin d'autres choses ? » Demanda-t-elle, avant d'aller où que ce soit, préférant s'assurer que Mary avait tout ce dont elle avait besoin et que toutes les choses avaient été dit, dans ce premier temps.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Sam 18 Mar - 3:56
Cette alliance était fragile. Un rien pouvait la briser. Et Mary avait tellement à perdre dans cette histoire. Elle était celle qui avait le plus à perdre. Si elle échouait, elle perdait son trône, son fils, sa vie. Alors elle était consciente des risques qu’elle encourait, même si, de toute manière, elle était déjà condamnée. La reine savait à qui elle allait accorder sa confiance. Elle ne devait choisir que peu de personnes. Uniquement des personnes qui lui étaient fidèles et qui comptaient le rester. Mary devait avoir confiance en eux, assez confiance pour pouvoir lui confier sa vie. Et elle savait pertinemment qui pouvait être ces hommes. Dans le passé - qui était désormais son futur – Mary s’était confié à certaines personnes. Des personnes en qui elle avait confiance. Des personnes qui avaient risqué leur propre vie pour sauver celle de leur reine déchue. C’est avec ces personnes qu’elle avait organisé son évasion. Et c’est à ces personnes qu’elle comptait confier cette mission. Au final, il s’agissait de la même chose, à quelques détails prés. Ils n’avaient plus besoin d’être contre Elizabeth puisque celle-ci se trouvait désormais de leur côté, prête à remettre Mary sur le trône d’Écosse. Bien évidemment, cela pouvait paraître absurde aux yeux de nombreuses personnes, mais Mary savait que même s’ils étaient contre, ils se plieraient aux dires de leur reine et seraient prêts à tout pour elle. Alors Elizabeth pouvait être confiante, Mary avait bien choisi ses alliés, elle en était certaine.
La reine d’Angleterre devait aussi faire confiance en sa nouvelle alliée. Cela était difficile, Mary le savait. Elle avait, elle aussi, beaucoup de mal à accorder sa confiance. Elle avait d’autant plus de mal à faire confiance à celle qui autrefois lui avait ôté la vie. Mais Elizabeth devait lui faire confiance. La reine d’Écosse savait que ses lettres allaient être lues avant de quitter cette prison. Elle savait quel risque prenait Elizabeth si elle ne le faisait pas. Et elle savait que si les rôles avaient été inversés, elle aurait fait la même chose. Alors bien évidemment, Mary n’allait rien tenter de stupide. Elle avait des codes qu’Elizabeth ne connaissait sans doute pas, mais elle ne voulait pas risquer sa liberté. Si elle avait envie de tenter quelque chose contre sa cousine, elle aurait tout le loisir de le faire plus tard, une fois hors de ces murs, hors de ce pays. Mais Mary était sincère. Maintenant ou plus tard, elle espérait que la guerre entre elles-deux était terminée, pour de bon. Elle espérait ne pas avoir à tenter quoi que ce soit contre sa cousine une fois de retour en Écosse. Même si cela était difficile à croire, la reine d’Écosse était sincère. Tout comme Elizabeth, elle souhaitait la paix. Une paix qui pouvait les rendre plus fortes. « Je le sais, mais je n'en ai nullement l’intention. » Mary préférait répéter ses intentions. Elizabeth n’avait pas besoin de lui dire ce qui l’attendait en cas de trahison. Si Mary tentait quoi que ce soit, elle savait bien qu’elle ne ressortirait pas d’ici vivante. Elle savait aussi qu’elle n’allait pas, comme la première fois, rester enfermer ici dix-huit années, puisque Elizabeth allait ordonner son exécution immédiate. Mary était peut-être parfois impulsive, mais elle n’était pas irréfléchie. Si elle désirait s’en prendre à sa cousine, elle le ferait lorsqu’elle serait en sécurité, entourait, bien installait sur son trône et non seule, sans défense, dans le pays de sa cousine, avec des gardes d’Elizabeth plein sa prison.
Elizabeth ordonna alors que l’on apporte du papier, une plume et de l’encre pour Mary. Elle avait également ordonné que l’on réunisse son conseil en urgence. Elles n’avaient plus qu’à attendre. Leur alliance était sur le point de prendre réellement forme. Les deux cousines étaient sur le point de changer l’Histoire, leur histoire. Après un instant, plongé dans le silence, les gardes d’Elizabeth étaient revenus avec tout ce qu’il fallait pour Mary. D’un signe de tête, la rousse leur avait demandé de tout poser sur le bureau et avait attendu qu’ils sortent pour prendre la parole. Elle indiqua alors à Mary qu’elle pouvait écrire ses lettres et que pendant ce temps, Elizabeth allait parler avec ses conseillers. Mary acquiesça alors, avant de se lever pour se diriger vers le bureau. « Non, ce sera tout. » Elle avait tout ce dont elle avait besoin pour rédiger ses lettres et pour le moment, c’est tout ce dont elle avait besoin. La brune alla alors s’installer sur la chaise, derrière le bureau, prenant la plume dans sa main droite, avant de lever les yeux vers Elizabeth. « Bonne chance avec tes conseillers. » Parce qu’elle allait sans doute en avoir besoin. Mary espérait que la rousse réussisse à les convaincre. Elle espérait qu’ils allaient les suivre et la protéger, l’aider.
Une fois Elizabeth hors de la pièce, Mary avait commencé à rédiger ses lettres. Elle savait qu’elle ne devait pas trop en dire. Ces lettres pouvaient être interceptées par n’importe qui, et leur plan éclaterait au grand jour. Mais elle devait aussi en dire assez pour qu’ils comprennent de quoi il s’agissait. Mary avait alors pris le temps de choisir les mots justes. Cherchant à dire ce qu’il fallait sans trop en dire. Une fois ses lettres rédigeaient, elle avait pris soin de les fermer et de les déposer dans le coin du bureau. Elle n’avait plus qu’à attendre le retour d’Elizabeth et le verdict de ses conseillers. Le temps semblait long, terriblement long et la crainte de Mary emplissait de minute en minute.
Apprendre à se faire confiance lorsque l'on s'était fait la guerre une grande partie de notre vie était quelque chose de difficile. Combien de fois s'étaient-elles battues pour se tuer ? Indirectement, bien sûr, jamais l'une n'aurait porté le coup fatal à l'autre, mais est-ce que cela changeait réellement quelque chose ? Elles s'étaient attaquées pour récupérer le pouvoir, pour se détruire, pour se protéger. Aujourd'hui, elles s'apprêtaient à créer une alliance ? Etait-ce réellement possible ? Une alliance pouvait-elle réellement exister entre elles ? Autrefois, Elizabeth aurait répondu que non. Elle aurait aimé, mais les choses leur avaient montré, à de très nombreuses reprises, qu'elles ne le pouvaient pas. Désormais, elles se connaissaient. Elles n'étaient plus juste des noms, des images, elles étaient réelles. Elles existaient l'une pour l'autre, plus comme une simple réalité lointaine. Elles se connaissaient sans jamais avoir pu s'entendre, mais est-ce que cela changeait réellement quelque chose, maintenant qu'elles se savaient réelles ? Elles s'étaient battues dans cet autre monde, Mary lui avait fait vivre un enfer... Aujourd'hui, Mary était à sa merci. Un mot, un ordre, et elle pouvait se débarrasser définitivement, encore, de sa rivale. A la place, elle préférait tenter une alliance. N'était-ce pas la preuve de ce qu'elle clamait depuis toujours, qu'elle ne voulait aucun mal à sa cousine ? Que les circonstances avaient choisi pour elle ?
Mary lui confirmait une nouvelle fois qu'elle savait ce qu'elle risquait si elle osait s'en prendre à elle et précisait à nouveau qu'elle n'en avait pas l'intention. Elizabeth se contenta alors d'un hochement de tête. Elle la croyait - autant qu'il était possible de la croire. Mais, il était plus facile de croire une prisonnière qui avait tout à perdre, c'était évident. Elizabeth ordonna que l'on apporte tout ce qui était nécessaire à Mary pour écrire ses lettres et elle ordonna de réunir son conseil. Il fallait faire les choses vite, avant que l'une ou l'autre ne change d'avis, avant que quelque chose ne vienne tout gâcher. La partie la plus difficile du travail allait commencer. Mary n'était pas la plus difficile à convaincre, non, les plus difficiles à convaincre seraient les hommes de son conseil, même si elle avait de sérieux arguments à leur opposer.
Puisque Mary avait tout ce dont elle avait besoin, elle s'installa avant de lever les yeux vers Elizabeth pour lui souhaiter bonne chance. C'était presque amusant qu'elles se soutiennent ainsi et qu'elles se donnent du courage, qu'elles se souhaitent bonne chance. « Bonne chance pour trouver les mots justes. » Ajouta simplement Elizabeth avant de sortir. Elizabeth s'était alors réfugiée dans son bureau, seule, au calme, quelques instants pour réfléchir à toute la situation. Seule, elle pouvait enfin laisser place à ses craintes. Etait-elle réellement de retour dans ce monde ? Devait-elle définitivement dire adieu à l'autre ? Allait-elle vraiment changer son histoire ? Mille questions se bousculaient dans son esprit, mais elle n'avait de réponses pour aucune d'elles. Elle ne savait même pas si elle devait se réjouir ou non. Elle ne savait rien. Après un énième soupir, on était venu la prévenir que le conseil était prêt. Se donnant du courage, elle s'était levée et l'avait rejoint. Sans perdre de temps en arguments inutiles, elle avait exposé une grande partie de son plan, de leur plan. Des protestations s'élevèrent de certains qui refusaient catégoriquement. Pourquoi rendre l'Ecosse à Mary alors qu'il suffisait désormais d'y installer Elizabeth, au prix de quelques sacrifices et d'une guerre, peut-être, qu'ils étaient sûrs de gagner ?
Elizabeth ne cédait pas. Elle refusait catégoriquement. Elle rappelait les difficultés des armées, le soutien que trouverait Mary, les dangers que provoquerait la mort de Mary. Elle argumentait, elle se battait pour ses idées comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. Une partie de son conseil se rangeait de son côté quand une autre hésitait, craignant qu'une alliance ne soit trop dangereuse et que Mary ne finisse par se retourner contre elle, une fois de retour sur son trône, en Ecosse.
Après des heures de débat, Elizabeth était sortie, plus en colère que soulagée de son conseil, pour rejoindre Mary sans attendre. La porte s'ouvrait à peine, qu'elle pénétrait dans la pièce, sans même laisser le temps à Mary de dire quoi que ce soit. « Ce sont des êtres stupides, dénués de tout sens logique et avides de pouvoir. Ils se moquent bien que je puisse y laisser la vie, sans cette alliance, ils veulent simplement l'Ecosse. » Elle s'emportait, criait - pas contre Mary, pour une fois - et s'agitait dans tous les sens. « Une partie du conseil est de mon côté, l'autre demande du temps pour réfléchir à la question. » Elle s'appuyait sur une table, baissant la tête en soupirant et en fermant les yeux face à l'idiotie de ces hommes. « Je leur ai donné quelques heures pour en discuter. S'ils refusent, je leur imposerai ma décision. » Affirma-t-elle catégorique, consciente de ce qu'une telle chose impliquerait, mais il était hors de question qu'elle renonce à cette paix qu'elles désiraient tant et qui, elle en était persuadée, la protégerait.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Ven 26 Mai - 2:36
Les choses allaient peut-être enfin changer. Mary et Elizabeth allaient peut-être devenir alliées. Elles allaient peut-être réussir là où les elles du passé n’avaient pas réussi. Elizabeth semblait déterminée à réussir en tout cas et Mary l’était également. Après tout, elle n’avait jamais vraiment voulu de l’Angleterre. Elle n’avait convoité ce trône que parce qu’on lui avait mis en tête qu’elle devait le faire. Mais s’il fallait qu’elle y renonce pour retrouver sa liberté et sa place de mère, alors elle acceptait sans hésitation. Dans cette histoire Elizabeth et Mary avaient tant à gagner. Aucune d’elles n'avait intérêt à trahir l’autre. Enfin, Mary était celle qui avait le plus à perdre, alors Elizabeth n’avait vraiment aucune raison de se méfier d’elle.
Après un mot de soutien de la part de Mary, et un mot d’encouragement de la part d’Elizabeth, cette dernière était donc partie de son côté pour essayer de convaincre ses conseillers. Pendant ce temps, Mary avait quelques lettres à rédiger. Ces dernières étaient adressées à des fidèles Écossais en qui elle pouvait avoir confiance pour l’aider à s’échapper d’Angleterre, à rentrer sans encombre en Écosse et à reprendre sa place en tant que dirigeante.
Mary avait rapidement terminé ses lettres et était impatiente de voir Elizabeth revenir. Le stress était en train de la ronger et elle n’en pouvait plus d’attendre ce que les conseillers de sa cousine lui avaient dit. Après une attente insoutenable, Elizabeth avait fini par revenir auprès de sa cousine. Et visiblement, les choses s’étaient mal passées. La rousse traitait ses conseillers d’êtres stupides, dénués de logique et avides de pouvoir. Cette dernière avait conclu par le fait que ses conseillers se fichaient de tout, parce qu’il voulait l’Écosse. Mary le savait. Elle savait que sa cousine n’allait pas réussir. Pas qu’elle doutait d’elle - aussi ironique que cela puisse paraître - mais elle savait que les hommes de leur époque ne supportaient pas d’avoir une femme au pouvoir et avec l’enfermement de Mary, ils pouvaient avoir l’Écosse, alors pourquoi la libérer ? Par chance, tout le monde n’était pas contre Elizabeth. La moitié était de son côté, l’autre disait avoir besoin de temps pour réfléchir. Elizabeth leur avait alors accordé quelques heures. « Je le savais. Pourquoi auraient-ils accepté ? Je suis plus utile enfermée ici que sur mon trône en Écosse. » Cette phrase était pleine de haine - pas envers Elizabeth - et pleine de tristesse. L’histoire allait se répéter. « S’ils ne veulent pas changer d’avis, je devrais peut-être essayer de leur parler ? » Honnêtement, Mary ne savait pas si c’était une bonne idée, mais elle devait essayer si c’était sa dernière chance. « Avant que tu ne leur imposes ton choix, je devrais peut-être essayer de les convaincre ? » Et si elle ne réussissait pas, Elizabeth pourrait faire comme elle le désirait. « Tu sais bien que les hommes préfèrent croire que l’idée vient d’eux, plutôt qu’on ne leur impose. » Ajouta-t-elle, osant plaisanter un court instant avec sa cousine. À deux, elles pouvaient essayer de les convaincre, en leur faisant croire que c’étaient eux qui avaient décidé de prendre la bonne décision.
Elizabeth ne s'était pas attendue à avoir l'assentiment de ses conseillers sans devoir se battre. Certains se rangeaient plutôt facilement de son côté tandis que d'autres refusaient tout ce qu'elle proposait, simplement parce qu'elle le proposait. Si l'idée ne venait pas d'un homme, elle était forcément mauvaise pour ces êtres primitifs et complètement stupides. Ils voulaient l'Ecosse à tout prix, qu'importent les conséquences qu'Elizabeth devrait affronter. Croire qu'elle avait tous les pouvoirs parce qu'elle était reine était une bêtise sans nom. Sa liberté d'action était limitée par ce conseil exclusivement masculin qui lui mettait le couteau sous la gorge à la moindre occasion. « Pour protéger leur reine d'une guerre que son pays n'est pas en mesure de supporter ? » Souffla-t-elle, ironique. C'était le premier de tous leurs devoirs normalement, de la protéger, mais ils s'en moquaient bien. Ils se pensaient intouchables et ils risquaient moins de perdre leur tête qu'elle.
S'ils ne voulaient pas changer d'avis, malgré les quelques heures qu'Elizabeth leur accordait, Mary proposait de leur parler. Elizabeth avait plutôt dans l'idée de, pour une fois, imposer sa volonté et sa décision. Evidemment, il y aurait des répercussions, mais certainement moins graves que si elle déclarait la guerre à l'Ecosse. Elizabeth hésitait. Etrangement, ce n'était pas un manque de confiance envers Mary qui la faisait douter, mais la tournure que les choses pouvaient prendre. Et, pourtant, qu'avait-elle à perdre, en réalité ? Plus grand-chose, très certainement. « Je ne sais pas. » Souffla-t-elle dans un premier temps, hésitante et en pleine réflexion.
Mary avait parfaitement raison sur un point, ces hommes avaient besoin de croire que l'idée venait d'eux. Ils ne supportaient pas qu'on leur impose quoi que ce soit. Il fallait sans cesse flatter leur ego et penser à ne pas les blesser pour ne pas qu'ils se braquent. Cette réflexion faisait naître un sourire sur les lèvres d'Elizabeth. Elles avaient beau être ennemies, elles avaient beau ne pas vivre dans le même pays, elles avaient beau ne pas gouverner le même peuple, certaines choses ne changeaient décidément jamais. Le comportement des hommes face au pouvoir semblait en faire partie, visiblement. « Alors flattons leur ego en les laissant croire que l'idée vient d'eux et qu'ils sont en train de sauver nos deux royaumes. Ils adoreront passer pour les sauveurs de nos deux nations. » C'était bien la première fois qu'Elizabeth et Mary étaient capables de plaisanter ensemble - comme quoi, rien n'était impossible dans la vie. « Que comptes-tu leur dire ? » Indirectement, elle lui donnait son accord. Elle laisserait Mary parler à son conseil, mais pour cela, elle devait se préparer - mais sa cousine était habituée à ce genre d'exercices, alors il ne devrait pas y avoir trop de problèmes, elle savait ce qui l'attendait. « Ils sont difficiles à convaincre, mais j'imagine que tu le sais déjà. » Evidemment, sinon, il n'y aurait pas besoin de préparer tout un stratagème.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Dim 2 Juil - 3:24
Le conseil d’Elizabeth avait bien évidemment refusé sa libération. Même si une partie de celui-ci ne semblait pas contre cette idée, une autre, elle, se voyait totalement opposée. Rien d’étonnant, Mary n’avait aucune importance à leurs yeux. Obtenir l’Écosse, en revanche, était un désir qu’ils pensaient être sur le point d’assouvir. Mary n’était qu’un obstacle. Un obstacle qu’ils avaient réussi à écarter depuis qu’elle s’était retrouvée entre ces murs. Tous ces hommes se fichaient éperdument d’une alliance avec l’Écosse, tout ce qu’ils voulaient, c’était posséder les terres, alors pourquoi aider à remettre Mary sur le trône ? Elizabeth avait raison, le devoir premier d’un conseiller était d’éviter des guerres inutiles à un pays, des guerres qu’ils ne pouvaient pas supporter, qu’il ne pouvait pas mener. Mais les bons conseillers se faisaient rares.
Elizabeth leur avait donc laissé quelques heures pour réfléchir et prendre leur décision. Mais que pouvait-elle faire en réalité ? Si ses conseillers étaient en désaccord avec elle, pouvait-elle réellement imposer sa décision. Une reine ne possédait, en vérité, qu’un titre. Les pouvoirs du souverain n’étaient qu’une image, parce qu’en réalité, ils étaient détenus par le conseil. Si Elizabeth imposait son idée, elle risquait beaucoup. Ses conseillers allaient sans doute s’en prendre à elle. Peut-être qu’ils iraient même jusqu’à mettre fin à la menace que représentait Mary, de manière définitive, afin de faire échouer le plan de leur reine. Alors Mary avait proposé de leur parler. Mais pour dire quoi ? Même sa cousine ne savait pas si c’était une bonne idée. Que pouvait-elle leur dire ? Comment pouvait-elle les convaincre ? Une conversation, une promesse ne pouvait sans doute rien changer. Le mieux à faire était sans doute de leur faire croire que l’idée venait finalement d’eux. Il fallait être plus intelligents et réussir à leur faire croire que cette décision n’a été que la leur. Comme le disait Elizabeth, il fallait leur faire penser qu’ils étaient les sauveurs de leur nation. Il fallait leur faire croire que la guerre avait été évitée grâce à eux. « Oui, je le savais déjà. » Bien évidemment, sinon son intervention ne serait pas utile. Sinon Elizabeth aurait réussi à les convaincre en une seconde à peine.
Maintenant, qu’allait-elle leur dire ? Une question difficile à laquelle Mary n’avait pas encore de réponse à l’heure actuelle. « Je ne sais pas. » Commença-t-elle alors, sincère. « Je devrais peut-être les supplier. » Mary avait l’habitude de ce genre de situation. Elle avait l’habitude de faire semblant de se rabaisser pour contenter ces hommes. « Leur dire que j’ai besoin d’eux pour éviter une guerre en Écosse et par la même occasion, une guerre en Angleterre. » Même si Elizabeth avait sans doute déjà dû avoir cet argument. « Je peux, aussi, leur dire que j’ai le soutien de la France et de l’Espagne, ces deux nations pourraient aussi être de votre côté, ainsi l’Angleterre sera soulagé d’un poids. » La meilleure solution était sans doute de faire semblant d’avoir besoin d’eux. Faire semblant d’avoir besoin de leur sauvetage. Quel plus grand plaisir pour eux que de voir une reine à leurs pieds, les suppliant de la sauver elle et sa nation. Une reine capable de leur apporter la protection. « Je ne sais pas... » Répéta-t-elle alors. « Que devrais-je leur dire d’après toi ? Qu’ont-ils envie d’entendre de la bouche de la reine d’Écosse ? » Après tout, Elizabeth connaissait son conseil, elle pouvait aider Mary à trouver les bons mots.
Il était particulièrement difficile pour Elizabeth d'être impuissante et incapable d'imposer sa décision. Elle était leur reine, mais son conseil avait un trop grand pouvoir. Pouvoir qu'elle n'hésiterait pas à contrer en tentant d'imposer sa décision, par la force s'il le fallait. Elizabeth ne voulait pas d'une guerre parce qu'elle risquait de tout perdre, y compris sa tête. Si son conseil était actuellement en train de discuter afin de prendre une décision, Mary proposait de s'adresser à eux afin de les convaincre - de tenter de les convaincre pour être plus exacte. Elizabeth n'était pas particulièrement contre, mais, pour autant, elle n'était pas certaine que cet exercice serve à quelque chose. Pourquoi écouteraient-ils une reine écossaise à qui il voulait voler le royaume ? Qu'y gagneraient-ils ? A leurs yeux, rien, très certainement. La sécurité et la paix du royaume, la survie de leur souveraine, tout cela n'avait pas l'air de représenter grand-chose aux yeux du conseil.
Les deux reines en arrivaient à la même conclusion : pour espérer que leur plan fonctionne, il fallait faire croire à ces nobles que cette idée était la leur. Ils ne supportaient pas qu'une solution puisse venir de deux femmes, mais si elle venait de l'un d'eux, il n'était pas impossible que, tout de suite, l'idée leur paraisse merveilleuse. Dans ce cas, il allait falloir être particulièrement intelligentes et bien jouer. Un seul faux pas et tout leur plan pouvait tomber à l'eau. Avant toute rencontre, il fallait donc déterminer ce que Mary allait leur dire. Pour le moment, cette dernière n'en savait rien. Elle émettait l'hypothèse de les supplier. Cela leur plairait, sans aucun doute, mais rien ne prouvait que ce serait efficace. « J'ai déjà utilisé cet argument. » Souffla-t-elle, comme une évidence, quand Mary indiqua qu'elle pouvait leur dire qu'elle éviterait une guerre pour les deux pays.
L'Ecossaise continuait donc à déballer ses potentiels arguments. Elizabeth les écoutait avec une attention toute particulière. « J'ai évoqué la menace que représentaient la France et l'Espagne, mais leur dire qu'on pourrait s'en faire des alliés... » L'idée n'était pas mauvaise du tout, il fallait simplement la tourner de la bonne façon. Elizabeth était en train de réfléchir pendant que Mary continuait de parler. Elle interrogeait Elizabeth à propos de ce que, selon elle, elle devrait dire à son conseil. La jeune femme ne répondit pas immédiatement, toujours en train de réfléchir. Elle avait bien une idée, mais elle était particulièrement risqué, parce qu'il fallait compter sur le soutien infaillible de Mary, mais aussi sur la discrétion de certains membres de son conseil. « J'ai une idée, mais elle est particulièrement risquée... » Souffla la jeune femme en tournant le dos à Mary pour réfléchir. « Si tu leur dis ce que tu viens de me dire, que la France et l'Espagne deviendraient des alliés pour l'Angleterre, ils continueraient certainement de refuser puisqu'aucune menace ne justifie qu'ils abandonnent l'Ecosse pour cette protection. » Des menaces, il y en avait, mais jamais suffisamment à leurs yeux. « Mais si une menace semblait réellement planer au-dessus de nos têtes, ils accepteraient. Ils accepteraient si cette menace intervenait dans quelques jours, quand l'idée semblera alors venir d'eux. » C'était particulièrement risqué puisqu'il fallait qu'elle convainque des membres de son conseil de jouer à son jeu. Un ou deux suffiraient. Puis il fallait créer un faux. Il fallait trouver la puissance qui pourrait les menacer. Quelque chose de plausible. Dire que des espions avaient intercepté des informations à propos d'une attaque et réussir à leur faire croire sans que personne ne puisse prouver le contraire. Et que cette information vienne d'un membre du conseil et non d'elle. Et, surtout, que Mary accepte de rester enfermée le temps que tout se prépare.
Mary Stuart
▿ Ton univers : Reign
▿ Date de naissance : 08/12/1992
▿ Age : 31
▿ Métier : Mary gère sa propre fortune. Elle investit dans certaines entreprises... Elle possède également sa propre entreprise : une salle de réception, où elle aime s'investir, car cela lui rappelle la vie à la cour.
Mary est l'heureuse maman d'un petit garçon, appelé James Stuart, âgé de 6 ans (19.06.2018).
Jeu 12 Oct - 15:46
Cette alliance, cette promesse de paix était ce qu’il y avait de mieux pour les deux reines et leur nation. Si le conseil d’Elizabeth savait réfléchir comme il le fallait, il aurait accepté cette alliance. Sauf qu’obtenir l’Écosse semblait plus important que tout à leurs yeux. Ils étaient prêts à tout risquer pour un pays qu’ils n’étaient pas sûrs d’obtenir. Ils étaient prêts à mettre leur nation en danger, leur reine. Il était prêt à avoir les alliés de l’Écosse pour ennemis. Cette guerre n’avait que trop duré. Ce désir d’obtenir l’Angleterre ou l’Écosse était devenu trop dangereux. Cette alliance n’avait aucune valeur aux yeux du conseil anglais. Alors comment les convaincre ? Pouvait-il seulement être convaincu ?
Pour cette alliance, Mary était prête à parler au conseil d’Elizabeth. Les forces écossaises n’avaient jamais été suffisantes pour survivre à une rivalité avec les Anglais. Cette alliance était une chance de ne plus perdre d’Hommes inutilement pour une guerre sans fin. Et Mary était surtout prête à tout pour vivre. Autrefois, elle avait péri après être restée captive durant de trop nombreuses années. Aujourd’hui, elle avait une nouvelle chance. Une chance qu’elle ne voulait pas gâcher, surtout qu’Elizabeth semblait prête à conduire leurs deux nations vers la paix, elle aussi. Mais finalement, est-ce que les paroles d'une reine déchue pouvaient convaincre n’importe quel homme de ce conseil ? Mary n’était plus en mesure de leur promettre quoi que ce soit. Elle pouvait prétendre vouloir la paix, elle n’était plus sur le trône. Même s’ils pouvaient l’aider à reprendre sa place, ils préféreraient peut-être avoir James, un protestant sur le trône écossais. C’est peut-être avec lui qu’il voulait former une alliance. De plus, Elizabeth avait déjà utilisé cet argument pour les convaincre et sans grand étonnement, cela n’avait pas fonctionné. Alors les deux cousines allaient devoir se montrer intelligentes.
Le mieux était sans doute de leur faire croire que l’idée venait d’eux, rien de mieux pour flatter leur ego. Tout ce que Mary pouvait leur apporter – que James ne pouvait pas – c’était le soutien de la France et de l’Espagne. Jamais ils ne soutiendraient un roi protestant, mais si Mary, une reine catholique, reprenait sa place de souveraine, alors elle pourrait convaincre ces deux nations. Si l’Écosse et l’Angleterre devenaient alliés, si l’Angleterre retirait ses troupes, si elle ne cherchait plus à débarquer en France, alors Mary pouvait arranger une alliance entre l’Angleterre, l’Espagne et la France. Mais Elizabeth connaissait son conseil, cet argument n’était, visiblement, pas assez suffisant à leurs yeux. Que voulaient-ils alors, si ce n’est le trône de Mary ? Comment pouvait-elle espérer une alliance si chaque proposition, si chaque solution semblait trop peu avantageuse à leurs yeux ? « Tu as raison. Il nous faut mettre une fausse menace en place. » Si une puissance étrangère se montrait soudainement menaçante, alors les Anglais seraient obligés de revenir sur leur décision. Si leur nation risquée soudainement de tomber, alors l’alliance avec Mary deviendrait utile. « Tu as raison, il nous faut attendre. » Dit-elle en comprenant que cela voulait dire qu’elle allait devoir passer quelques jours de plus ici, loin de son pays et de son fils, mais elle le savait, elle faisait cela pour pouvoir être libre. « Il faut attendre suffisamment de temps pour ne pas que cela paraisse suspect. » Quelques jours. Quelques semaines peut-être même. Si une menace arrivait tout juste après qu’Elizabeth ait tenté de s’allier avec Mary, cela allait leur sembler étrange. Ils allaient se douter de quelque chose, quelques-uns tout du moins. Et alors, ils allaient vouloir fouiner et allaient finir par découvrir que cette menace n’était qu’un coup monté par leur propre reine et leur ennemie. Même si attendre était risqué – Elizabeth avait le temps de changer d’avis – Mary était prête à le faire. « D’ici, je ne pourrais pas faire grand-chose. » Elle disait vrai. En prison, sa liberté d’action était réduite. De plus, elle était sans doute épiée par les conseillers d’Elizabeth, plus encore maintenant qu’elles avaient tenté une alliance. « Est-ce que tu peux avoir confiance en un de tes conseillers ? Ou en une personne assez proche d’eux ? L’information ne doit pas venir de toi. » Cela semblait évident, mais Mary préférait le préciser. « Sinon, ils se douteront de quelque chose. » La brune réfléchissait à la meilleure manière d’agir. « Pour que la menace paraisse plus réelle, il faudrait créer un faux document et il faudra faire en sorte qu’un de tes espions intercepte les informations. » L’espion ne devait pas être faux. En cas de torture ou de menace, il serait capable de révéler la vérité. Alors cet espion ne devait pas être dans la confidence. « Il nous reste à savoir quel pays est assez menaçant aux yeux de ton conseil pour qu’ils puissent envisager une alliance avec l’Écosse comme inévitable. » Elizabeth était mieux placée qu’elle pour répondre à cette question. Si Mary connaissait les différentes puissances ennemies de l’Angleterre, elle n’était pas certaine de connaître celle qui effrayait le plus les Anglais.
Elizabeth ne connaissait que trop bien son Conseil. Pour le convaincre de prendre la bonne décision, pour le convaincre de cesser les attaques pour récupérer l'Ecosse, elles allaient devoir se montrer particulièrement intelligentes et rusées. Tout devait être intelligemment pensé. Tout devait être prévu. Rien ne devait être laissé au hasard. Rien ne pouvait être laissé au hasard. Les deux reines, ensemble, réfléchissaient à un plan qui avait toutes les chances de fonctionner. Pour la première fois, elles travaillaient main dans la main, elles devenaient de véritables alliées, loin de leurs relations habituelles.
Il fallait trouver une menace suffisamment effrayante pour convaincre le Conseil de prendre la bonne décision. Une menace qui entraînait suffisamment de risques pour les pousser à faire une alliance plutôt qu'à poursuivre une guerre. Pour n'éveiller aucun soupçon, après l'évocation de cette alliance auprès de son Conseil aujourd'hui, Elizabeth préconisait d'attendre. Pas très longtemps, mais suffisamment pour que la menace ne semble pas tomber du ciel au bon moment - ce qui serait trop étrange et qui éveillerait les soupçons. Même si cela voulait dire que Mary allait devoir rester sa captive un certain temps, cette dernière acceptait cette condition. Sans doute avait-elle conscience qu'il s'agissait peut-être de leur dernière chance pour obtenir la paix.
Elizabeth ignorait le temps qu'il faudrait attendre. Suffisamment pour que son Conseil ne se méfie plus de rien, suffisamment pour qu'il imagine qu'Elizabeth était satisfaite de la situation et qu'elle avait bel et bien l'intention de garder sa cousine captive éternellement. L'important était d'attendre le temps qu'il fallait pour n'éveiller aucun soupçon et ne pas se mettre en danger. « Je sais en qui je peux avoir confiance. » Enfin, elle l'espérait. Elle espérait que ce monde ne soit pas trop différent de celui d'où elle venait, mais elle pensait savoir quels étaient les noms de confiance dans son entourage. « Personne n'imaginera que l'information vient de moi. » Elizabeth était habituée à ce genre de pratique. En tant que reine, il était courant qu'elle doive faire des choses, sans jamais qu'on ne sache qu'elle en était à l'origine. Alors, elle savait y faire, même si une erreur, un incident, pouvait toujours venir tout gâcher.
Les deux cousines fonctionnaient de la même manière, il suffisait de les voir préparer leur plan d'attaque. Elles avaient les mêmes idées, les mêmes façons de faire. « Je vais m'occuper de tout cela. » Créer un faux document, le faire intercepter par un vrai espion... Tout ça n'avait rien de particulièrement compliqué. Les difficultés résidaient davantage dans les faits qu'elles ne pouvaient pas contrôler. Il fallait que tout se passe exactement comme prévu. Il ne fallait pas déclencher une guerre à cause d'un faux document, ni que le faux document en question ne circule - parce que cela causerait bien plus de problèmes. Les éléments incontrôlables lui faisaient peur, elle devait l'avouer.
« Pour le pays... Il faut y réfléchir. » La France et l'Espagne restaient les meilleures propositions. « La France est une menace sérieuse pour nous. Nos frontières communes sont un danger, sans alliance officielle. » Et s'il y avait le moindre problème, Mary pourrait peut-être convaincre Catherine de dire que la menace était réelle - ou peut-être qu'Elizabeth rêvait parce que ce n'était pas facile et parce que c'était particulièrement dangereux pour cette dernière, mais elle voulait y croire. Elle voulait croire que toutes les chances étaient de leurs côtés, pour une fois. « Ils connaissent tes liens avec la France, ils savent que tu peux nous aider, intercéder en notre faveur si nous t'offrons la liberté. » C'était peut-être la meilleure solution parce que ces liens étaient réels, forts et bien connus de tous.
Peut-être qu'elles allaient enfin pouvoir changer le cours de l'histoire et de leur vie ? Peut-être avaient-elles enfin réussi à faire un vrai premier pas l'une vers l'autre ? Il y avait de nombreuses variables à prendre en compte et il était impossible de prédire l'issue de cette action, mais Elizabeth, pour une fois, avait envie de rester positive. Elles faisaient de tels efforts que ça ne pouvait que fonctionner. Bien sûr, elle ne pouvait pas oublier tout ce que Mary lui avait fait vivre pendant quatre ans. Bien sûr, rien ne lui assurait qu'elle ne retournerait pas dans cet autre monde, un jour ou l'autre, mais si elles avaient pu faire, une première fois, un pas l'une vers l'autre, peut-être pourraient-elles recommencer à l'avenir, s'il devait se passer quelque chose réduisant leurs efforts actuels à néant ? C'était déjà signe d'espoir.
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(Terminé) Une chance de faire mieux ▿ Mary
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